Le langage à l`école maternelle
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Le langage à l`école maternelle
Mission générale d’inspection pour l’année scolaire 2011-2012 Domaine envisagé pour l’enseignement maternel « Le langage oral » BLONDIAU L., VERCOUTER M. / Inspectrices enseignement maternel/ langage oral / Page 1 sur 17 / septembre 2011 Sommaire Quelques citations Vue d’ensemble Cadre légal Langue ou langage ? Les référentiels Orientations de la mission d’investigation Bibliographie Annexes BLONDIAU L., VERCOUTER M. / Inspectrices enseignement maternel/ langage oral / Page 2 sur 17 / septembre 2011 Quelques citations : « Le langage s’apprend par interaction, dans les dialogues entre l’enfant et l’adulte éducateur. » Laurence Lentin « Si l'homme a besoin du langage, ce n'est pas seulement pour communiquer du sens, c'est en même temps pour écouter et reconnaître son existence. » Gao Xingjian, écrivain français (Nobel de littérature 2000) Extrait du discours de Réception du Prix Nobel - Décembre 2000 « Parle, afin que je te voie. » Georg Christoph Lichtenberg Physicien et écrivain allemand « Parce qu’elle est plus qu’une maîtrise technique, la maîtrise de l’oral est liée, plus encore que d’autres apprentissages, au développement global de la personne et à la formation d’attitudes envers soi-même, la communication, la conversation, l’échange, les autres. » Philippe Perrenoud « Le langage est à la base des mécanismes qui engendrent réussite ou échec scolaire » Philippe BOISSEAU (http://www.cndp.fr/bienlire/02-atelier/fiche.asp?theme=1100&id=1419) BLONDIAU L., VERCOUTER M. / Inspectrices enseignement maternel/ langage oral / Page 3 sur 17 / septembre 2011 Vue d’ensemble : Le langage oral Cadre légal Langue ou langage ? Mission générale de l’inspection en maternel L’adulte L’enfant Enseignant, puéricultrice, direction, psychomotricien… BLONDIAU L., VERCOUTER M. / Inspectrices enseignement maternel/ langage oral / Page 4 sur 17 / septembre 2011 Cadre légal : o Décret « MISSIONS » Article 12 : L’enseignement maternel poursuit tous les objectifs généraux fixés à l’article 6 et vise particulièrement à 1. développer la prise de conscience par l’enfant de ses potentialités propres et favoriser, à travers des activités créatrices, l’expression de soi ; 2. développer la socialisation ; 3. développer des apprentissages cognitifs, sociaux, affectifs et psychomoteurs ; 4. déceler les difficultés et les handicaps des enfants et leur apporter les remédiations nécessaires. Article 16§3 : Les socles de compétences accordent la priorité à l'apprentissage de la lecture centrée sur la maîtrise du sens, à la production d'écrits et à la communication orale ainsi qu'à la maîtrise des outils mathématiques de base dans le cadre de la résolution de problèmes. […] Article 8 : Pour atteindre les objectifs généraux visés à l'article 6, les savoirs et les savoir-faire, qu'ils soient construits par les élèves eux-mêmes ou qu'ils soient transmis, sont placés dans la perspective de l'acquisition de compétences. Celles-ci s'acquièrent tant dans les cours que dans les autres activités éducatives et, de manière générale, dans l'organisation de la vie quotidienne à l'école. A cet effet, la Communauté française pour l'enseignement qu'elle organise, et tout pouvoir organisateur, pour l'enseignement subventionné, veillent à ce que chaque établissement : 1° mette l'élève dans des situations qui l'incitent à mobiliser dans une même démarche des compétences transversales et disciplinaires y compris les savoirs et savoir-faire y afférents; 2° privilégie les activités de découverte, de production et de création; 3° articule théorie et pratique, permettant notamment la construction de concepts à partir de la pratique; 4° équilibre les temps de travail individuel et collectif, développe la capacité de consentir des efforts pour atteindre un but; 5° fasse respecter par chaque élève l'obligation de participer à toutes les activités liées à la certification organisée par l'établissement, et d'accomplir les tâches qui en découlent; 6° intègre l'orientation au sein même du processus éducatif, notamment en favorisant l'éveil aux professions et en informant les élèves à propos des filières de formation; 7° recoure aux technologies de la communication et de l'information, dans la mesure où elles sont des outils de développement, d'accès à l'autonomie et d'individualisation des parcours d'apprentissage; 8° suscite le goût de la culture et de la créativité et favorise la participation à des activités culturelles et sportives par une collaboration avec les acteurs concernés; 9° éduque au respect de la personnalité et des convictions de chacun, au devoir de proscrire la violence tant morale que physique et met en place des pratiques démocratiques de citoyenneté responsable au sein de l'école; 10° participe à la vie de son quartier ou de son village et, partant, de sa commune, et s'y intègre de manière harmonieuse notamment en ouvrant ses portes au débat démocratique. BLONDIAU L., VERCOUTER M. / Inspectrices enseignement maternel/ langage oral / Page 5 sur 17 / septembre 2011 o Socles de compétences « Français » Principes généraux (p. 7) Travailler à s’approprier la langue française, c’est travailler à acquérir le langage de référence de tout apprentissage, c’est développer l’aptitude et le plaisir à communiquer, c’est accéder à la culture. Compétences transversales (p.8) La langue française est la première clé qui s’offre à l’enfant et à l’adolescent pour accéder à l’ensemble des domaines de l’apprentissage ; ceci implique la responsabilité de tous dans la construction de ce langage de référence. Langue ou langage ? : o Quelques définitions Wikipédia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Langage (7/09/11) Langage Le langage est un ensemble de signes (vocaux, gestuel, graphiques, tactiles, olfactifs, etc.) doté d'une sémantique, et le plus souvent d'une syntaxe (mais ce n'est pas systématique). Plus couramment, le langage est un moyen de communication. Chez l'homme, c'est la capacité observée d'exprimer une pensée et de communiquer au moyen d'un système de signes par un support extérieur ou non. Langage humain Le langage est la faculté de mettre en œuvre un système de signes linguistiques (qui constituent la langue) permettant la communication et l'expression de la pensée, ce qui est privatif des humains, et des sentiments, ce qui est commun aux animaux. Langue Une langue est un système de signes linguistiques, vocaux, graphiques ou gestuels, qui permet la communication entre les individus. Langue et langage On distingue généralement la langue (système de signes) et le langage (faculté humaine mise en œuvre au moyen d'un tel système). La langue doublement articulée n'est qu'un langage parmi d'autres, que rien ne doit privilégier : la faculté de langage est aussi mise en œuvre par d'autres systèmes de signes, comme le geste, le dessin, le vêtement, etc. BLONDIAU L., VERCOUTER M. / Inspectrices enseignement maternel/ langage oral / Page 6 sur 17 / septembre 2011 Le Robert Collège, dictionnaire Langage Fonction d’expression de la pensée et de communication entre les humains, mise en œuvre par la parole ou par l’écriture. Tout système de signes permettant la communication : langage chiffré, langage des animaux, langage des yeux,… Langue Système d’expression et de communication, commun à un groupe social (communauté linguistique). Le petit Larousse, dictionnaire Langage Faculté propre à l’homme d’exprimer et de communiquer sa pensée au moyen d’un système de signes vocaux graphiques. Il existe différents langages : gestuel, administratif, de la peinture,… Langue Système de signes verbaux propre à une communauté d’individus qui l’utilisent pour s’exprimer et communiquer entre eux. Le langage à l’école maternelle, (Centre national de documentation pédagogique CNDP - CRDP) Le langage Si la langue est un objet social et culturel, le langage désigne une fonction humaine qui a une triple dimension, psychologique, sociale et cognitive. Le langage est le produit d’une activité, spontanée ou réfléchie selon le cas, d’un sujet s’exprimant au moyen d’une langue : cette activité suppose un fonctionnement psychique, interne, rendu possible grâce à l’activité neuronale cérébrale. L’activité langagière se distingue des produits langagiers qui en constituent les facettes audibles, visibles, lisibles. Le langage est en étroite relation avec l’esprit, la pensée, l’intelligence, les représentations mentales ; le sujet parlant (écoutant, écrivant, lisant) est dès le plus jeune âge un être singulier, impliqué dans une histoire, une culture, une somme d’affects… Le langage peut prendre deux formes : – l’une dite de « langage intérieur » : quand on écoute, quand on lit, quand on réfléchit sur un texte, quand on réfléchit sur quelque chose qu’on veut écrire… Il n’aboutit pas à une production, une énonciation. Sur le plan affectif, il est support des sentiments du sujet ; sur le plan cognitif, il permet les représentations. – l’autre dite de « langage extériorisé ». L’activité langagière a alors pour effet un produit que l’on peut recueillir et qu’on appelle « discours » ou « texte », oral ou écrit, en général adressé à quelqu’un, plus rarement à soi (comme quand on répète une information pour la retenir quelques instants, quand on se parle pour soutenir un effort, pour commenter une réalisation ou une difficulté, par exemple). BLONDIAU L., VERCOUTER M. / Inspectrices enseignement maternel/ langage oral / Page 7 sur 17 / septembre 2011 La langue La langue est un produit social et culturel. Convention adoptée par une communauté linguistique, elle constitue un système complexe régi par des régularités que l’on peut observer, objectiver ; tout locuteur d’une langue a une connaissance intuitive de ses règles en dehors de tout apprentissage explicite de la grammaire. Une langue n’est pas un objet figé ; c’est une construction humaine qui évolue dans le temps et s’enrichit de croisements et d’emprunts. La langue se présente comme un système d’association et de coordination de signes ; ces signes sont approximativement les mots qui ont une double facette puisqu’ils réalisent l’union d’un contenu sémantique, d’un concept (on parle de «signifié ») et d’une image acoustique et visuelle (on parle de «signifiant »). La langue se réalise dans des signes phonétiques par la parole et dans des signes graphiques par l’écriture qui, pour le français, est alphabétique. Langage en situation Quand on parle de langage en situation, on fait référence à un langage factuel, qui accompagne une situation vécue par les interlocuteurs qui échangent; une partie du sens échappe au discours sans dommage pour la compréhension parce qu’il est porté par la situation elle-même. On parle souvent de « connivence » pour qualifier ce contexte par opposition à la distance qui caractérise le langage d’évocation et tout langage décontextualisé. Le langage en situation fait directement suite aux premiers face-à-face dans lesquels s’enracinent les formats des échanges verbaux et l’interaction. Le langage d’évocation Le langage d’évocation renvoie pour l’essentiel à la mise en récit ; l’école en fait un usage abondant, que ce soit sous forme de rappel d’événements, d’histoires ou de «comptes rendus» d’activités, d’expériences, de sorties… Ce dernier cas se complexifie quand le compte rendu apporte aussi une explication; il s’agit toujours alors du langage décontextualisé, c’est-à-dire du « dit » qui est décroché du « faire » Avec le langage d’évocation, l’enfant accède à la langue du raconté, proche de notre écrit, c’est-à-dire assez explicite pour être compréhensible en tout temps et en tout lieu. Si le langage doit accompagner, soutenir, réguler les actions mises en œuvre en classe, il convient cependant de se garder d’une confusion : parler, échanger, ce n’est pas emplir l’espace et le temps de bavardages. Pour l’enfant, parler à tout propos, à tout moment, parler plus fort que les autres, c’est souvent céder à une forme d’impulsivité, parler pour parler sans intention de communiquer véritablement. Le souci de développer le langage ne doit pas conduire au remplissage de l’espace sonore ; les enfants doivent être éduqués à faire la différence entre les actes langagiers totalement libres de la cour de récréation ou de certains moments ludiques et « le parler pour travailler » qui se réfléchit et suppose donc du silence. BLONDIAU L., VERCOUTER M. / Inspectrices enseignement maternel/ langage oral / Page 8 sur 17 / septembre 2011 Les référentiels o Socles de compétences (Français) Compétences disciplinaires Orienter sa parole et son écoute en fonction de la situation de communication Élaborer des significations Assurer et dégager l’organisation et la cohérence* du message Utiliser et identifier les moyens non verbaux Sélectionner les informations répondant à un projet. inhérent à son cadre de vie quotidien (C à 8 ans) Veiller à la présentation phonique du message Utiliser et repérer des indices corporels (parmi ceux-ci, l’occupation de l’espace, la posture, les gestes, les mimiques, le regard…). Compétences transversales Démarches mentales : Manières d’apprendre - Saisir l’information : - Traiter l’information : - Mémoriser l’information : - Utiliser l’information : - Communiquer l’information : Par l’exercice des compétences transversales retenues ici, l’élève pourra accéder à l’autonomie ; il se donnera aussi des outils transférables à la vie quotidienne et à la vie professionnelle Attitudes - Se connaitre, prendre confiance relationnelles - Connaitre les autres et accepter les différences : En tenant compte des critères suivants : • de l’intention poursuivie, de parole ou d’écoute informer, s’informer expliquer, comprendre donner des consignes, les comprendre donner du plaisir, prendre du plaisir conversation sur un sujet familier avec un interlocuteur familier (C à 8 ans) Réagir à un document, en interaction éventuelle avec d’autres, dans un cadre de vie quotidien (C à 8 ans) Dégager, présenter des informations explicites et implicites explicites dans son cadre de vie quotidien (C à 8 ans) Vérifier des hypothèses émises personnellement ou proposées. proposer une suite plausible à un texte entendu (C à 8 ans) Gérer le sens global du message et reformuler les informations à partir d’un message simple présenté dans une structure simple, à la suite d’une expérience vécue en classe (C à 8 ans) BLONDIAU L., VERCOUTER M. / Inspectrices enseignement maternel/ langage oral / Page 9 sur 17 / septembre 2011 s’exprimer de manière audible en situation de communication proche et familière (C à 8 ans) Utiliser et identifier les interactions entre les éléments verbaux et les supports : schémas, objets, illustrations, tableaux… o Le programme choisi par le P.O. Au sein de chaque programme, on peut observer un lien entre le savoir parler et le savoir écouter (émetteur et récepteur). Chaque programme met en évidence l’aspect transversal du langage oral : « Les situations vraies de langage et d’écoute sont à privilégier; elles rendront performantes les aptitudes à écouter et à prendre la parole. Elles permettent de pratiquer la citoyenneté responsable. » (Programme des études C.F.) « Une des priorités de la section maternelle sera de favoriser le langage oral et de l’envisager selon différents aspects : en tant que support de l’action ; en tant que moyen de communication ; en tant que facteur de socialisation en tant qu’outil de structuration de la pensée. » (Programme du CECP) « La langue constitue en effet à la fois l'instrument essentiel de la construction de la personnalité et de la vision du monde, l'outil indispensable de la socialisation et de la communication, la base de l'insertion professionnelle et le fondement de l'acquisition d'autres langues. La maitrise du langage oral (de la conscience phonologique à la maitrise des principes du code alphabétique) est un atout majeur pour faire de chaque enfant un «lecteur compreneur.» (P.I.A.S.C.) BLONDIAU L., VERCOUTER M. / Inspectrices enseignement maternel/ langage oral / Page 10 sur 17/ septembre 2011 Quelques conditions favorables* au développement du langage oral L’enseignant L’enfant Créer un climat d’écoute et de paroles libres Adopter une attitude positive Accorder à chaque enfant un temps de parole suffisant Manifester de l’égard au travers de gestes bienveillants Mettre en place des procédés garantissant le respect, la courtoisie… Présenter un modèle linguistique correct Prendre l’habitude de reformuler de manière correcte ou plus élaborée les propos des enfants Privilégier une pédagogie active rencontrant les besoins et les intérêts des élèves Veiller à la prononciation, à l’attitude du corps Maitriser le volume, le débit et l’intonation de la voix Développer le vocabulaire utilisé en accroissant la précision, la richesse, la variété et la pertinence en fonction de la situation de communication Développer la conscience phonologique Travailler l’aspect syntaxique de la langue Pratiquer la parole, l’écoute dans toutes leurs fonctions : Se dire, échanger, donner des consignes, informer, s’informer, donner ou prendre du plaisir… Développer le langage à partir de situations réelles, significatives et complexe de la vie courante *liste non exhaustive BLONDIAU L., VERCOUTER M. / Inspectrices enseignement maternel/ langage oral / Page 11 sur 17/ septembre 2011 Orientations de la mission d’investigation Investigation dans l’enseignement maternel Activités ciblant le langage oral… … au travers divers domaines Français Formation mathématique Eveil – initiation scientifique Education psychomotrice Education artistique Eveil-formation historique et géographique BLONDIAU L., VERCOUTER M. / Inspectrices enseignement maternel/ langage oral / Page 12 sur 17/ septembre 2011 Bibliographie Le décret définissant les missions de l’enseignement fondamental du 24/07/1997 Les socles de compétences Les programmes d’études Le dictionnaire Larousse 2010 Le dictionnaire Robert Collège 2010 La maitrise de la langue, comment enseigner en maternelle , Ch. Mettoudi Apprendre à écrire de la PS à la GS , M-Th. Zerbato-Poudou Développer et structurer le langage en maternelle, A. Popet et F. Picot Enseigner la langue orale en maternelle, Ph. Boisseau Le langage à l’école maternelle, SCEREN (CNDP – CRDP) Regards croisés sur l’enseignement maternel, dossier d’instruction 2009, CEF L’entrée dans l’écrit à l’école maternelle, service général du pilotage du système éducatif, avril 2007 Ap-prendre la parole, Eveline Charmeux, Serdrap Education … Annexes : Ces annexes sont proposées à titre indicatif. Elles ne doivent à aucun moment être considérées comme absolues. o Tableau de l’évolution du langage de 0 à 5 ans o Sept grandes caractéristiques de la pensée enfantine (Piaget) BLONDIAU L., VERCOUTER M. / Inspectrices enseignement maternel/ langage oral / Page 13 sur 17/ septembre 2011 Sourit lorsqu’on lui parle. Comprend des petites Reconnaît la voix de personne phrases : « Où est maman ? » familière : papa, maman, la nounou… Pointe des images qu’on lui Regarde attentivement des nomme. objets et des images qu’on nomme pour lui. Pointe, sur demande, plusieurs parties de son corps. Comprend des demandes simples : « Vas chercher le camion ? » Obéit à des demandes plus longues : « Vas chercher ton pyjama dans ta chambre.. » Comprend les principaux mots d’action : mange, saute, lance… Reconnaît et identifie les différentes personnes d’une famille. Gazouille , pleure et crie pour Commence à dire des exprimer un état de confort ou « vrais » mots : « Maman, d’inconfort. papa, … » Commence à produire des sons et des petites syllabes. ( ex : « Bo, ma, areu… » Utilise entre 20 et 30 mots. Adore imiter les cris d’animaux. Utilise un mot pour désigner toute une idée ( langage holophrastique) : « Abar » pour « J’ai soif , donne moi à boire. » Fait des phrases de 2 ou 3 mots. Utilise de 200 à 300 mots. La parole accompagne toujours l’action. Utilise la parole pour communiquer ses besoins, ses désirs. Utilise des gestes pour compenser les mots. Emploi souvent le monologue en jouant Commence à utiliser quelques adjectifs possessifs : « A moi, à toi » et articles : « Un , une » Demande souvent « Quoi ça ? » Procède par imitation et répète des morceaux de phrases de l’adulte. BLONDIAU L., VERCOUTER M. / Inspectrices enseignement maternel/ langage oral / Page 14 sur 17/ Commence à unir 2 mots : « Atie maman » pour « Maman est partie. » Exprime la négation :« non, pas » Dit son prénom et commence à utiliser les pronoms : « Moi, toi » Utilise environ 100 mots. septembre 2011 Commence à comprendre certaines notions concernant l’espace (dans, sur, en haut…) Fait la différence entre certains mots de dimension (gros, petit) Commence à comprendre des petites histoires qu’on lui raconte à partir des images. Commence à comprendre les notions concernant le temps (hier, tantôt, ce soir…) Comprend la plupart des questions posées sur ce qui l’entoure (où , quand, pourquoi) Comprend la question « comment ? » Obéit à des commandes impliquant des objets non présents : « Quand je vais partir, tu iras ramasser tes jouets dans ta chambre. » Comprend de longues phrases mais les interprète mal à l’occasion. Comprend des noms de catégories (animaux, vêtements, aliments…) Parle de ses dessins ou des images d’un livre si on lui demande. Utilise de plus en plus les articles : « Le, la » et les pronoms : « Je, il , elle » Construit des phrases brèves disant ce qu’il fait ou veut faire. S’adresse aux autres enfants pour affirmer la propriété de ses jouets ou donner des ordres. Exprime mieux sa pensée, aime parler des choses qu’il découvre, raconte ce qu’il fait Est compris par un étranger. Prend plaisir à apprendre des nouveaux mots. Invente des mots à partir de régularités perçues : « Allumer et déllumer » à partir de la régularité « Faire et défaire » Pose des questions : « Pourquoi ? ,…» . Construit des phrases pour répondre à des questions. Produit des phrases simples et correctes mais fait encore quelques erreurs dans les phrases plus longues. Commence à varier le temps des verbes. Raconte ce qu’il a fait un peu plus tôt si on lui demande. Adore jouer avec le langage : comptines, devinettes, jeux d’imagination. Acquiert un vocabulaire spatial. Utilise le langage pour parler, chanter, hurler. Joue avec les mots et se complait à dire des absurdités. Utilise plus de 1500 mots. Utilise correctement les adjectifs possessifs mais se trompe avec les pronoms : « Mon mien, ton tien » Raconte à l’école ce qui se passe à la maison sans sollicitation. Peut converser d’un même sujet. C’est l’âge de la description. Adore créer des histoires et raconter celles qu’il a déjà entendues. Fait quelques erreurs lorsqu’il utilise les verbes irréguliers : « il boivait » pour «il buvait » S’intéresse au sens des mots, les interprète. Essaie d’utiliser les mots nouveaux à différentes occasions pour en vérifier le sens. Sait argumenter et défendre ses idées. BLONDIAU L., VERCOUTER M. / Inspectrices enseignement maternel/ langage oral / Page 15 sur 17/ septembre 2011 Le stade pré-opératoire (2 à 6,7 ans) Sept grandes caractéristiques de la pensée enfantine1 Capacité de représentation L’enfant peut imaginer l’objet même quand celui-ci n’est pas présent, il devient capable de se représenter les choses L’imitation différée et le jeu symbolique Depuis longtemps déjà, l’enfant reproduit, imite ce qu’il voit faire. A partir de 18 mois –2 ans, apparaît un nouveau type d’imitation: l’imitation différée. L’égocentrisme 1 Il s’agit d’une attitude subjective dans laquelle la perception du monde a pour point de départ la propre personnalité de l’enfant. L’enfant ne connaît d’autre perspective que la sienne propre. Il considère son propre point de vue, sa perception des choses non pas comme relatifs, mais comme absolus, comme étant ceux de tout le monde. Il a la certitude que le vécu d’autrui est semblable au sien. Mercedes VERCOUTER / Document réalisé à partir du cours de V. Engelen ( formation inspection) / mai 2011 BLONDIAU L., VERCOUTER M. / Inspectrices enseignement maternel/ langage oral / Page 16 sur 17/ septembre 2011 Cet enfant va chercher son manteau car il a eu « l’idée» d’une promenade Un enfant dit « papa » puis va se poster à la fenêtre pour voir quand son père arrivera Un enfant met sa main sur son oreille pour faire semblant de téléphoner Il marche à quatre pattes pour figurer un chat. Un enfant téléphone à sa grand-mère en disant : « Regarde, grand-maman, comme ma poupée est jolie ! » Un petit garçon de 5 ans dit qu’il a un frère nommé Pierre. A la question: « Et Pierre, estce qu’il a un frère ? », il répond par la négative. Le syncrétisme Le Finalisme L’animisme L’artificialisme C’est une manière de penser antérieure à l’analyse et à la synthèse. C’est une connaissance globale des choses où tout est entassé indistinctement, le principal comme l’accessoire. L’enfant ne distingue pas clairement, au sein du monde qui l’entoure, les éléments qui le composent. Soit il s’arrête à une vue d’ensemble sans pouvoir analyser les détails, soit il accumule les éléments sans percevoir leurs liens. L’enfant agissant généralement dans un but déterminé, de la même façon, dans l’univers, les objets, doués de conscience et d’intelligence, agissent dans un but bien déterminé. Ce but sert souvent l’intérêt, l’avantage des enfants ou des êtres humains. Mode de pensée dans lequel l’enfant prête des caractéristiques humaines (des intentions, des sentiments, des humeurs et une conscience) aux objets et aux phénomènes. Démarche de l’enfant qui attribue l’existence des éléments et autres phénomènes naturels à l’action d’un être humain ou d’un être imaginaire qui agit comme un être humain. BLONDIAU L., VERCOUTER M. / Inspectrices enseignement maternel/ langage oral / Page 17 sur 17/ septembre 2011 Quand on fait dessiner un vélo à un jeune enfant, de nombreux éléments seront présents (roues, guidon, pédales, siège, sonnette,…) mais aucunement reliés entre eux. Si on présente à un enfant un animal composite formé d’une tête d’éléphant, d’une carapace de tortue et d’un corps de lion, ce n’est pas avant 7 ans que l’enfant percevra le caractère insolite du dessin. « Les fleurs poussent pour que l’herbe soit jolie.» « Les arbres sont là comme cela on a de l’ombre quand il fait chaud.» La chaise cassée « a mal » et la table contre laquelle l’enfant s’est cogné est « méchante ». L’eau de la chute sait qu’elle tombe. De même, le vélo pense quand il bouge mais pas quand il est à l’arrêt. Les nuages aussi pensent. « Le soleil a commencé comment ? –Une grosse boule. –Comment elle a commencé ? –A devenir toujours plus gros, puis ensuite ils lui ont dit d’aller en l’air… Ils l’ont formé comme une grosse boule. – Qui ? –Des Messieurs. » Les lacs ont été créés par des hommes qui ont amené l’eau dans des tuyaux.