LES COLONIES DE VACANCES

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LES COLONIES DE VACANCES
LES COLONIES DE VACANCES
Lorsque, je vois la mer, c'est toujours avec une très grande joie.
La mer… Cet éternel mouvement d'eau qui monte ou descend, les belles
vagues blanches qui s'étalent dans un bouillonnement d'écume, le vent qui
court tel un gamin joyeux sur le sable, enivré par l'odeur des pins…
Oh ! Oui la mer je l'aime.
Elle me rappelle des moments forts de ma tendre jeunesse: les chères
colonies de vacances…
St Brévin- les Pins, l'Hermitage, les Rochelets, paradis de mes jeunes
années. La colonie était dirigée par le directeur du petit séminaire des Couêts
( rezé- les-Nantes).L'homme était jeune, dynamique, un regard franc plein de
bonté et un sourire accueillant lorsqu'on l'abordait. Nous l'avions tous adopté
dès notre arrivée au camp. Il était secondé par quelques séminaristes et par
quelques moniteurs. ..
Partir en car, loin de notre foyer habituel était pour nous une forte
émotion, avec un brin d'évasion et de rêves .Dès notre arrivée à la " colo"
nous percevions le changement de vie: le dortoir, le réfectoire, les airs de
de jeux, l'infirmerie , les lavabos ,les sanitaires… A u milieu des bâtiments
se dressait un mât où flottaient les couleurs de la France. C'était le point de
ralliement.
Aussitôt arrivés, nous allions voir la mer.
Ah! La joie…
Puis nous rejoignions le dortoir des " grands" où des lits alignés nous
accueillaient. Nous étions environ une trentaine. Au fond du dortoir se trouvait
la "petite case" du moniteur. Des cintres recouverts d'une toile le protégeaient
des indiscrets. Il était chargé de nous veiller la nuit. A son signal la lumière
s'éteignait. Je le voyais passer parfois dans la nuit lorsque qu'un besoin
pressant me faisait me lever. D'un pas craintif j'ouvrais la porte du dortoir.
N'allant pas plus loin car j'avais peur du noir, je m'empressais d'uriner devant la
porte. il m'arrivait d'entendre des jurons pour protester contre le coupable…
mais chut…
Je me souviens aussi d'une mémorable bataille de polochons. Quel
chambardement indescriptible nous avons créé, tout gamins que nous étions!
Les plumes volaient comme un combat de coq.
Dès le réveil, nous allions au réfectoire. La place était souvent la même,
certains avaient du beurre où de la confiture, tous les autres prenaient de la
compote. Après une toilette de chat, nous nous rejoignions tous au centre
de la colonie pour le salut aux couleurs. Un moniteur et un enfant de troupe
les faisaient monter au mât, et nous les accompagnions tous en chantant:
Vers les cieux
Vont monter les couleurs
Pour la joie de nos yeux
Pour la joie' de nos cœurs
De la France acclamons la grandeur
Sous ses plis pleins d'honneur
Chantons tous en cœur
Pour nous c'est fête
Quand sur nos têtes
Notre drapeau
Flotte bien haut
Quand viendra l'ombre
Et la nuit sombre
Ces plis sacrés
Serons pliés
( c'est un air de cors de chasse)
Puis chaque section, à l'appel de son chef, clamait sa devise "Guynemer
toujours plus haut ! Après quoi, en chantant, la troupe partait dans les environs
le fanion de chaque section flottant au vent…
Voici quelques refrains que joyeusement nous chantions:
Quand le ciel est bleu mon garçon
Que le sol parfum le vent
Siffle un air joyeux mon garçon
Prend ton sac et vas-t-en.
Marchons ensemble dans le soleil levant
Chantons ensemble dans le grand vent.
Ou encore
Je suis un peu fou
Sac au dos, marche sans trêve
J'emporte mon hibou
mon banjo et mes rêves.
Ah! Qu'il fait bon là-bas aller vivre à l'aventure
Coucher sur le sol dur au fond des bois
Quand la lune s'élèvera
Mon hibou hululera, tiou tiou tra la la
Au premier feu du soleil
Youkaïdi, koukaïda
Toute la troupe est en éveil
Youkaïdi, aïda
On voit sortir de la tente
La troupe alerte qui chante
Youkaïdi , youkaïda, youkaïdi aïdi aïda (bis)
Ca ira ,ça ira , ça ira comme ça pourra…
Ah! Je la vois passer dans mon imagination, cette troupe
elle avait fière allure !...
Le jeu des gendarmes et des voleurs était le jeu le plus demandé.
Il consistait à cacher un parchemin dans un coin de la forêt très touffue. Les
voleurs devaient le découvrir. Chaque participant recevait du moniteur un
petit morceau d'étoffe de couleur,, long de 40 cm, rouge pour les gendarmes
vert pour les voleurs
.Ce morceau de tissu, accroché derrière le dos,
était "une vie". Le jeu consistait à le dérober à l'adversaire. Celui qui perdait sa
vie cessait de jouer…
C'étaient des combats acharnés, mais il était interdit d'être plusieurs sur
un adversaire. Passionnant…Le jeu s'arrêtait au coup de sifflet du mono. Là on
comptait les vies. Le gagnant était celui qui en possédait le plus, à moins que le
trésor n'eût été découvert par les voleurs.
Au camp nous avions un terrain de volley-ball. Les colonies alentour
nous enviaient notre notoriété. N'avons-nous pas cette année là finaliste du
Tournoi des colonies du secteur? La finale se termina sur la plage de Tharon.
Des ( seniors) femmes nous ont vaincus, mais que de félicitations nous avons
eues! La gloire…
A la suite de ce tournoi, une colonie de secteur laïque nous défia dans
un match de football. Celui-ci eut lieu le matin sur un terrain de blé
fraîchement coupé. Ce n'était pas la joie! Des tiges encore dures rentraient
dans nos baskets, nous gênant dans nos actions de jeu. Mais il fallait à tout
prix, gagner, pour l'honneur de notre colonie.
Score 0 0 à la mi-temps
Notre mono " chef Gaby", vint nous voir et dit d'un ton solennel:
- -Les gars, si vous gagnez la seconde mi-temps , je vous paie
une " cibiche"( cigarette)
-Ok! chef Gaby.
Eh bien, vous le croirez si vous voulez…On leur a mis 5 buts ! à 0
Du délire, c'était la joie et la "colo" était fière de nous…
Quant aux veillées du soir elles étaient des plus distrayantes. Chers souvenirs