MEDIKULTI - 5e numéro

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MEDIKULTI - 5e numéro
MEDIKULTI, N° 005– Novembre 2013
Magazine de vulgarisation scientifique de l’Observatoire Indépendant des Diffuseurs et Distributeurs
istributeurs du Cameroun (OBIDIC)
Et de l’Association Scientifique des Sémioticiens et Experts des Médias et de la Culture (SEMEC)
Novembre
2013
Directeur de Publication
Éditorialiste
Longin Colbert ELOUNDOU
Rédacteur en Chef
Jacques Merlin BELL YEMBEL
EMBEL
Rédacteurs et Desks
Politique, Actualité et Analyse
Culturelles
Jean-Paul ATANGANA,
Rédacteur, Chef de Desk
Fracture Numérique et E-culture
Yolande WELIMOUM A
ZINTSEM,
Rédactrice, Chef de Desk
Diffuseurs, Quotas de Diffusion et
Attitudes Spectatorielles
La politique cinématographique d’Ama
Ama Tutu Muna évaluée et repensée
L’OBIDIC et ses chercheurs s’y sont attelés
Classements médiatiques des meilleurs artistes au Cameroun : quelles
méthodes et enjeux ?
Noël Samuel TITI T.,
Rédacteur, Chef de Desk
Arcène Raoul HENOCK,
Rédacteur
Télé/Câblodistributeurs, Normes
et Modes de Réception du Signal
TV
Rodrigue TCHASSEM,
Rédacteur, Chef de Desk
Secrétaire de la Rédaction
Pascaline EYENGA
NDZOUMOU
Numéro spécial
Collection « Études »
Magazine de vulgarisation scientifique de l’Observatoire Indépendant des Diffuseurs et Distributeurs
istributeurs du Cameroun
(OBIDIC)
Et de l’Association Scientifique des Sémioticiens et Experts des Médias et de la Culture (SEMEC)
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MEDIKULTI, N° 005– Novembre 2013
Magazine de vulgarisation scientifique de l’Observatoire Indépendant des Diffuseurs et Distributeurs du Cameroun (OBIDIC)
Et de l’Association Scientifique des Sémioticiens et Experts des Médias et de la Culture (SEMEC)
Éditorial
Chers lectrices et lecteurs de Medikulti, cinéphiles et téléphiles passionnés, l’OBIDIC et le SEMEC
ont conduit d’intenses réflexions ce mois de Novembre. Nous voulons vous en livrer la
quintessence, la substantifique moelle en quelques pages. La recherche a porté sur la politique
cinématographique camerounaise, mais également sur une évaluation des classements médiatiques
des « meilleurs artistes de l’année ». D’abord le cinéma. L’encadrement juridique et institutionnel de
sa pratique est approché dans le cadre strict d’une grille d’évaluation des politiques publiques et
d’une proposition de réécriture de la charte de la direction de la cinématographie (ELOUNDOU).
Ensuite la musique et les expressions culturelles populaires. Les démarches respectives de la CRTV,
Canal II International, STV ou DBS et FM94, entre autres diffuseurs télévisuels et radiophoniques,
ont été interrogées sous toutes les coutures, en vue de savoir quel est l’angle d’attaque, quels sont les
enjeux et quelle est la méthode d’un classement pouvant permettre de déterminer le « meilleur artiste
de l’année » (BELL YEMBEL).
Un compte rendu de table-ronde sur la Communication médiatique au Cameroun vous est également
servi. C’est l’occasion de revisiter la pensée d’éminents professeurs d’université : Albert MBIDA et
Louis Martin ONGUENE ESSONO notamment, à côté desquels s’est assis le Docteur Jean-Tobie
HOND, un jeune loup aux dents bien acérées. C’était à l’ESSTIC, l’École Supérieure des Sciences et
Techniques de l’Information et de la Communication.
Bonne lecture. Vos observations et contributions restent attendues à l’adresse [email protected].
L’éditorialiste, Longin Colbert ELOUNDOU
Sommaire
Éditorial
L’éditorialiste, Longin Colbert ELOUNDOU
Des Institutions et des Hommes dans la problématique du Développement du Cinéma camerounais
Longin Colbert ELOUNDOU
Médias nationaux et récompense des artistes camerounais : état des lieux et proposition d’une
méthode d’harmonisation du système de récompense des artistes au Cameroun
Jacques Merlin BELL YEMBEL
Compte rendu de la Table-ronde sur la Communication médiatique au Cameroun (ESSTIC, 2013)
Longin Colbert ELOUNDOU
Le rôle des radios et télévisions privées nationales dans la promotion de l’art camerounais
Jacques Merlin BELL YEMBEL
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istributeurs du Cameroun (OBIDIC)
Et de l’Association Scientifique des Sémioticiens et Experts des Médias et de la Culture (SEMEC)
Des Institutions et des Hommes dans la problématique du Développement du Cinéma camerounais
La politique cinématographique camerounaise n’est pas un objet
habituel,, commun, de la recherche universitaire. À l’exception de
habituel
quelques uns, les cinéastes ne s’occupent pas souvent des questions
quelques-uns,
de législation et de règlement. La plupart sont, par ailleurs, prompts à
se plaindre des interventions du Ministère des Arts et de la Culture
(MINAC) au plan de la police administrative. L’analyse des rapports
entre l’Organisation Camerounaise des Professionnels de
l’Audiovisuel et du Cinéma (OCAPAC) et la tutelle ministérielle
permet de se rendre compte d’une appropriation insuffisante
insuffisa
des
textes par les hommes de cinéma d’une part, et d’une rédaction
insuffisante de ces derniers d’autre part. Une réécriture, en matière de
cinématographie, du Décret de 2012 réorganisant le MINAC est proposée dans cette réflexion.
Le cinéma camerounaiss est à la croisée des chemins. Les cinéastes en sont conscients. Annette
ANGOUA NGUEA, universitaire, a récemment publié une étude économique qui interroge les
perspectives d’avenir dudit cinéma . Le Ministère des Arts et de la Culture n’est pas en reste, lui qui a
été restructuré grâce au Décret N°2012/381 du 14 septembre 2012. Parmi les cinéastes, plusieurs se
sont constitués en regroupements professionnels pour mieux échanger avec la haute administration.
L’Université a repensé sa politique de formation
formation dans le domaine . Les universitaires de la dernière
génération se muent en professionnels grâce à divers stages en école, en institut ou en entreprise.
L’action conjuguée de divers
vers partenaires tels le CIRTEF1 ou l’Institut Goethe du Cameroun y
concourt. Si le processus semble marquer une évolution, que valent réellement les institutions du
domaine cinématographique au Cameroun, qu’elles soient privées ou étatiques ? Sont-ce
Sont réellement
des institutions ? Quel est le fondement juridico-légal
juridico
des plus en vue ? Quelles avancées permettent
la Loi, en tant que « règle édictée par l'État et à laquelle chacun, sans exception, est tenu de se
conformer » , et le règlement, au plan structuro-fonctionnel
structuro fonctionnel ? Une efficience organisationnelle des
compétences et des tâches est-elle
est elle vérifiée ? L’exposé qui suit présente la situation au plan de
l’organisation des instances et de la désignation des Hommes qui animent
animent les institutions retenues.
retenues
Pour Yves CANNAC, Président de l’Observatoire
l’Observatoire de la Dépense publique de l’Institut de l’Entreprise
(France), préfacier de l’ouvrage L’évaluation des politiques publiques : benchmarking international de Sylvie
TROSA,
l’évaluation des politiques publiques est une discipline d’importance décisive.
décisive. Discipline au double sens du
mot : à la fois une véritable technique professionnelle et une exigence qu’une démocratie moderne doit
s’imposer.
Pour les non-initiés,
initiés, l’évaluation désigne simplement une opération de mesure. La réalité est plus complexe.
complex
Dès lors que l’on cherche à mesurer les résultats d’une politique, il faut être capable de repérer, dans la
situation que l’on observe, ce qui est imputable à cette politique et ce qui ne l’est pas. En d’autres termes,
toute démarche d’évaluation doit être
être non seulement une mesure, mais une explication. L’évaluation d’une
politique publique ne mérite tout à fait ce nom que si elle cherche sérieusement à expliquer quels facteurs ont
produits (sic) quels effets.2
1
Conseil International des Radios et Télévisions d’Expression Française,
Française, dirigé au niveau de l’Afrique Centrale par
Hubert ATANGANA, Journaliste et Ingénieur de Son.
2 Yves CANNAC, « Préface », L’évaluation des politiques publiques, Les notes de Benchmarking international,
international par Sylvie TROSA,
Paris : Institut de l’entreprise, p. 5.
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L’explication des faits est donc la visée essentielle de tout chercheur qui essaie de comprendre le
fonctionnement de la politique cinématographique d’un État donné. La France, estime CANNAC, a
ses experts en évaluation des politiques publiques. Mais, la différence en termes de pratique l’oblige à
faire remarquer que
par rapport à des pays tels que le Royaume-Uni, l’Australie ou les États-Unis, nous sommes franchement
en retard (la France) dans l’usage que nous faisons de l’évaluation des politiques publiques3… La raison
de ce retard n’est pas fondamentalement technique, mais d’abord politique et culturelle : à l’inverse des pays
anglo-saxons, nous donnons la primauté au combat des idées plutôt qu’à l’épreuve des faits. Nous accordons
plus d’intérêt à la définition des politiques plutôt qu’à leur mise en œuvre. Cela s’observe aussi bien parmi
nombre de parlementaires que de ministres, de hauts fonctionnaires ou encore de responsables syndicaux. Et,
disons-le, en chacun de nous.
…
Il ne s’agit pas de renoncer à notre passion pour les idées, mais de mieux la marier avec la discipline des
faits. À cet égard, l’excellente étude de Sylvie Trosa vient vient au bon moment. Je souhaite qu’un
maximum de responsables publics lui accordent toute l’attention qu’elle mérite.4
Le constat est donc amer : une certaine tradition de l’administration, que l’on peut opposer au
modèle factuel anglo-saxon, pose encore de sérieux problèmes d’évaluation interne et externe en
France comme au Cameroun. La politique cinématographique camerounaise peut-elle être évaluée
d’après le schéma méthodologique de TROSA, synthétisé par CANNAC ?
La production, la distribution et l’exploitation cinématographiques, au Cameroun, sont régies par la
Loi N° 88/017 du 16 Décembre 1988 portant « Orientation de l’Activité Cinématographique ».
Avant elle, le Décret N° 73/673 du 27 Octobre 1973 portait création et organisation du Fonds de
Développement de l’Industrie Cinématographique (FODIC), dont la banqueroute a été officialisée
en 1990. Le FODIC a fait faillite, disent certains professionnels de l’époque, à cause d’un
management chaotique, d’une mauvaise politique d’aide et de crédits ainsi que d’une confusion entre
fonds et « maison nationale » de production. Le Décret N° 2001/389 du 5 décembre 2001 portant
création d'un Compte d’Affectation Spéciale pour le Soutien de la Politique Culturelle de l’État
autorise à une analogie entre politique cinématographique et politique budgétaire. La politique dite
budgétaire peut se définir comme l’ « ensemble des mesures prises par les pouvoirs publics, relatives
aux dépenses et aux recettes de l’État (le budget), visant à atteindre certains équilibres et objectifs
macroéconomiques » . L’inscription du Compte d’Affectation sus-évoqué dans la Loi de finance de
chaque année montre bien qu’il s’agit d’un jeu entre recettes nettes de l’État et interventions
autorisées par une telle assiette. Il est donc clair que financer la culture dans un contexte où l’on a
encore besoin de routes, de ponts, d’hôpitaux de référence, d’écoles, etc., semble être une folie.
Cependant, les avancées actuelles des industries culturelles font penser qu’il n’y aura pas meilleure
matière à exportation que les produits des diverses filières qui les composent. De ce point de vue,
elles méritent un soutien constant et efficace de l’État. Le budget est-il suffisant pour animer le
compte d’affectation ?
D’après ATANGANA ETEME Éméran5, la Loi de Finance 2012 disposait : « ARTICLE
DIXIEME : Le plafond des ressources destinées à approvisionner le compte d’affectation spéciale
pour le soutien de la politique culturelle est fixé à FCFA un milliard (1000 000 000) pour l’exercice
2012 ». En 2013, la même mention revient dans la Loi de finance N° 2012/014 du 21 Décembre
3
Ce n’est pas le Cameroun, digne élève de la France en matière de politiques publiques, qui est plus avancé.
Idem, p. 7.
5 www.atangana-eteme-emeran.com.
4
4
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20126. Qu’est-ce à dire ? La première conclusion est simple : la politique culturelle couvre des
domaines aussi divers que l’édition et la promotion de la lecture, les arts visuels (anciennement dits
plastiques), la promotion des musées et monuments, la musique, les spectacles vivants, etc., avant de
se rapporter au cinéma. Même s’il est dit fédérateur par Jean-Pierre BEKOLO, au point que les
cinéastes demandent plus d’attention que les professionnels des autres formes d’art, le cinéma est
plus cher à produire que toute autre œuvre de l’esprit. Le numérique n’y a rien changé, puisqu’un
film que l’on destine au kinescopage7 doit être réalisé dans des conditions particulières de
paramétrage technique, relatives à l’image et au son. Le budget est donc largement insuffisant pour
tous ces domaines. Au-delà de la politique, quelle est la structuration du ministère de tutelle ?
Le Décret N°2012/381 du 14 Septembre 2012 portant « Organisation du ministère des arts et de la
culture » est un très beau texte de huit titres et de quatre-vingt onze articles. Il donne au département
ainsi relooké un nouveau visage. Ce nouvel élan était attendu et les effets positifs de l’adhésion d’un
grand nombre d’acteurs à la dynamique impulsée sont de plus en plus visibles, avec le recensement
annoncé et entamé des sites à potentiel culturel et touristique du Cameroun. Cependant, en ce qui
concerne spécifiquement le cinéma en particulier et l’audiovisuel en général, la rédaction de ce
dernier n’a pas suffisamment anticipé les interférences structuro-fonctionnelles entre managers, ainsi
qu’on le vérifiera sans aucun doute.
De nombreux conflits de compétences et problèmes d’évaluation interne se posent, à la lecture du
Décret de 2012. Commençons par la direction et ses sous-directions. La première sous-direction est
dite de « la cinématographie, des normes et des contrôles » (chapitre VI, section I) et la
deuxième de « l’audiovisuel ». Malheureusement, l’article 56, alinéa 2, relève que la première sousdirection, celle de la cinématographie, des normes et des contrôles, est composée des services de la
cinématographie et de l’audiovisuel, pour le premier, et des normes et des contrôles pour le deuxième. Le
service de la cinématographie et de l’audiovisuel est chargé entre autres de « l’appui technique aux
producteurs, distributeurs et exploitants nationaux » et de la « participation à la collecte des données
statistiques relatives aux activités cinématographiques » (article 57). Or, un autre service, placé dans
la deuxième sous-direction, est chargé de « l’appui technique à la production vidéographique et
audiovisuelle » (article 59), c’est celui de la cinémathèque et des projections. Il y a un problème
structuro-fonctionnel. Les attributions se recoupent de façon extrêmement redondante.
Les deux sous-directions sont l’une chargée entre autres de « l’appui technique aux producteurs,
distributeurs et exploitants nationaux et de la participation à la collecte des données
statistiques relatives aux activités cinématographiques » pour la première, de « l’appui
technique à la production vidéographique, de la conception et de l’appui à la réalisation des
films et documents audiovisuels » pour la deuxième. Tout le monde fait tout au même moment,
semble-t-il, même s’il est perceptible que les rédacteurs ont voulu établir une nuance entre cinéma et
audiovisuel qu’ils ne démontrent pas suffisamment dans la division du travail. On ne peut donc
demander des comptes à personne, puisqu’on devrait en demander à tous les travailleurs à la fois et
sur toute question technique, sans répartition réelle des compétences et des tâches. Ce n’est pas tout.
D’autres incongruités existent.
Le service de la cinémathèque et des projections, au lieu d’accompagner la conservation et la valorisation en
supervisant les activités de l’établissement public doté de l’autonomie administrative et financière
qu’est la Cinémathèque Nationale, est également chargé de « l’appui technique à la production
6
« Le plafond des ressources destinées à approvisionner le compte d'affectation spéciale pour le soutien de la politique
culturelle est fixé à FCFA un milliard (1 000 000 000) pour I'exercice 2013 ».
7 Un kinescope est un tube-image qui, associé à une caméra cinématographique, permet d'enregistrer sur film les images
de la télévision (Encarta 2009).
5
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vidéographique et audiovisuelle ». Finalement, trois services sur les quatre que comptent les deux
sous-directions ont le même horizon de performance sans distinction d’objet et de spécialité,
excepté la délivrance des autorisations de prises de vues ou celle des visas d’exploitation. Quelles
solutions pratiques en matière de réécriture préconisons-nous ?
Premièrement, l’appellation Direction de la Cinématographie et de l’Audiovisuel est préférable à
celle Direction de la Cinématographie et des productions audiovisuelles. Deuxièmement, il faut davantage
spécialiser les sous-directions, ce qui renforcera la technicité du profil recherché pour occuper un
siège à la tête de l’une ou de l’autre. Les nouvelles dénominations et zones de compétences seraient
alors Sous-direction des Métiers et Qualifications ou des Normes et Contrôles et Sousdirection de la cinématographie et de l’audiovisuel. Dans un contexte camerounais où les
cinéastes ont réappris à produire des fictions pour la télévision, même si les salles rouvrent,
l’audiovisuel, tant sur un plan englobant que comme équivalent de la télévision, ne pourra plus se
défaire du cinéma traditionnel. Aujourd’hui, on tourne en numérique en essayant de conserver la
beauté esthétique et conventionnelle du cinéma de pellicule, pourtant l’ergonomie n’est pas la même.
Cela signifie que les appuis à la production, la distribution et l’exploitation peuvent se faire au sein de
la même sous-direction, tant pour le cinéma que pour la télévision, celle de la cinématographie et de
l’audiovisuel, ayant en son sein un service pour le cinéma et un autre pour les productions
audiovisuelles au sens large, c’est-à-dire les fictions télévisuelles en prenant pour modèle la division
du Fonds Sud de la Francophonie.
La sous-direction des Métiers et Qualifications, qui pourrait avoir pour premier service celui des normes et
des contrôles et pour deuxième service celui des statistiques et de la prospective, serait
spécifiquement chargée du suivi et de la préservation des bonnes pratiques professionnelles par les
hommes de terrain. En effet, en France, les Observatoires dits des métiers et qualifications ont pour
mission de contrôler la manière dont les activités professionnelles sont exercées sur le terrain8. Ils
veillent à la préservation du bon geste, de la bonne procédure, ce qui garantit la qualité de
professionnel et permet de constituer une hiérarchie. Les réalisateurs et producteurs, selon qu’ils ont
réalisé deux ou trois longs métrages, selon que leurs films ont eu du retentissement à l’internationale
(distinctions festivalières ou record d’entrées), ne devraient pas être classés au même niveau, dans un
pays où tous les jeunes qui ont fait un film d’école s’appellent « réalisateur ». Il devrait y avoir un
ensemble de rangs réservés aux professionnels aguerris et un autre pour les amateurs.
En ce qui concerne l’OCAPAC, il faut se souvenir que les institutions ne valent que par les Hommes
chargés de les animer. Les récentes nominations visées et publiées par Madame la MINAC, AMA
TUTU MUNA, sont là pour le confirmer. En effet, excepté le dynamisme du directeur de la
cinématographie, juriste de formation9, et deux de ses chefs de service10, les autres profils portés à la
tête d’une sous-direction ou de l’autre, d’un service ou de l’autre, sont catastrophiquement muets en
matière de culture cinématographique ou de compétences techniques. Ce sont des « Conseillers de
8
L’Annuaire du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (CEREQ), confectionné à la demande du Comité
Paritaire National Formation Professionnelle (CPNFP), recense cent vingt observatoires prospectifs des métiers et
qualifications en France, notamment l’Observatoire prospectif des métiers et qualifications de l’Audiovisuel.
9
Joël Daire, directeur du patrimoine de la Cinémathèque française, est comme notre directeur de la cinématographie
(Politologue) juriste de formation. Il fut précédemment administrateur, puis délégué général de la Bibliothèque du film. Il
a publié dans le BBF, en collaboration avec Virginie Crétien, « Une iconothèque en ligne : la base Cinémage de la
Bibliothèque du film » (BBF, 2007, n° 2). Tout dépend donc de la culture cinématographique de l’individu, mais les
études spécialisées sont un grand avantage dans les services techniques.
10 L’un, Monsieur TCHINDA, a été formé à l’ISCAC de BASSEK BA KOBHIO et est titulaire d’un premier BTS en
Audiovisuel avant celui obtenu dans l’institution susmentionnée. L’autre, Madame ESSAMA MANGA, est titulaire d’un
Master I de la filière Arts du Spectacle et Cinématographie, et a travaillé au Relations Extérieures avant d’aboutir au
MINAC.
6
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Jeunesse et d’Animation », dont le seul cours d’arts du spectacle, lorsqu’ils sont encore à l’école11, est
une Unité d’Enseignement d’introduction au théâtre, mais pas au cinéma. De plus, même s’ils
étudiaient le cinéma, ce ne serait qu’en guise de savoir complémentaire et non spécialisé. C’est une
aberration, surtout lorsqu’on ajoute au constat que la plupart sont ressortissants d’une aire
géoculturelle bien déterminée. Le choix a été fait suivant d’autres critères que ceux objectifs. Selon
Stéphanie NDONGMO, du Cinéma Numérique Ambulant (CNA), en 2012, l’OCAPAC a entamé
une sorte de bras de fer avec le Ministère des Arts et de la Culture au sujet des fonds C2D reversés
par la France au Cameroun . Sous la houlette du Président Général Jean-Pierre DIKONGUE PIPA,
accompagné par Jean-Pierre BEKOLO et Francis NOUKIATCHOM, l’organisation a mis sur pied
une « Commission cinéma », en lieu et place d’une commission nationale qu’est, seule, autorisée à
mettre sur pied la tutelle ministérielle. De plus, le projet présenté par le MINAC portait sur « Shoot
in Cameroon », plateforme de vulgarisation des sites de tournage potentiels du Cameroun. Selon la
journaliste,
l’Organisation camerounaise des professionnels du cinéma et de l’audiovisuel (Ocapac) a donné une
conférence de presse mardi au siège de la Société civile des arts audiovisuels et photographiques (Scaap) à
Yaoundé. Il était question de faire le compte rendu d’une réunion tenue plus tôt dans la journée entre des
cinéastes et le secrétaire général du ministère des Arts et de la Culture (Minac), Manaouda Malachie. Il
était aussi question de présenter la commission mise sur pied à l’issue de cette réunion.
Il ressort de cette conférence que le Minac a proposé à ce financement C2D l’achat du matériel
cinématographique et le soutien du projet « Shoot your films in Cameroon ». Lancé l’année dernière
au festival de Cannes, ce projet vante nos sites touristiques pour inciter les producteurs à venir
tourner leurs films au Cameroun. Des propositions balayées d’un revers de la main par l’Ocapac. «
Ces projets ne peuvent en rien relancer le cinéma camerounais », souligne Jean-Pierre Bekolo.
C’est l’opposition violente au projet du MINAC qui a emmené l’OCAPAC à monter le sien. Pour
Jean-Pierre BEKOLO, « ces projets ne peuvent en rien relancer le cinéma camerounais… il y a un
risque que notre projet soit rejeté mais nous entrons dans la danse. Pour une fois, on a un allié et un
allié de taille. Si on a la France, Paul Biya va agir ». La France, dont la politique de formatage du
contenu de nos films a souvent été dénoncée, est d’un coup appelée « alliée » par BEKOLO. De
plus, dans la Présentation de la Commission cinéma par l’Ocapac, il est stipulé que le film « (doit)
présenter une faisabilité financière réaliste, matérialisée par un plan de financement non contestable ;
présenter un plan marketing avec des projections de rentabilité sur la vente du film ». Les aînés de
l’OCAPAC demandent donc, en quelque sorte, aux jeunes professionnels de réaliser l’exploit
commercial qu’eux-mêmes n’ont pas pu réaliser. Aucun film produit par l’un des mentors du cinéma
camerounais, réalisés à huit cents millions de francs CFA pour les uns, à trois cents millions pour les
autres, n’a jamais atteint le seul retour sur investissement. Les anciens voudraient-ils refaire leur
carrière par personne interposée ?
Pour chuter, que dire de la conservation et de la valorisation du patrimoine filmique camerounais et
africain au Cameroun ? Un décret, qui date de 1999, détermine le mode d’administration et de
fonctionnement de la Cinémathèque Nationale, qui n’a jamais véritablement vu le jour. Il fait suite à
la décision ministérielle N° 98/077/CAB/MINCULT/NBS/98 portant création d’un comité
technique d’étude pour sa mise en place. Malgré son existence moribonde, le Directeur de la
cinématographie et de l’audiovisuel, Monsieur Joseph LOBE, a annoncé, à l’occasion du colloque
Développement du cinéma camerounais et politiques publiques, que l’État allait remettre en
marche ladite cinémathèque. D’après lui, de source interministérielle, un budget de sept cents
millions de francs CFA pourrait permettre à ce maillon tant attendu du cinéma national de
11
L’Institut National de la Jeunesse et des Sports.
7
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fonctionner pleinement sur cinq ans. En outre, les festivals, lieux de célébration, de fête, doivent de
plus en plus devenir des plateformes de réflexion. La Ministre des Arts et de la Culture, a-t-il ajouté,
est déterminée à faire renaître le cinéma camerounais de ses cendres. En Juillet 2013, lors d’un
conseil de cabinet, elle a présenté à l’ensemble du gouvernement la politique cinématographique
nationale, avec en perspective le retour à un « âge d’or » mérité, après de longues années de crise
économique. « On n’arrête jamais de réformer dans un pays. Le MINAC entend mettre sur pied
l’Institut National des Arts et de la Culture, pour appuyer les Universités. Cependant, l’État ce n’est
pas que le Ministère. Ce sont également les démembrements tels que les Universités et les
Collectivités territoriales décentralisées », a-t-il martelé. J’ai donc bon espoir que les propositions
faites dans le cadre de cette étude seront prises en compte. En effet, dans le Communiqué à l’issue du
Conseil de Cabinet du Mercredi 31 juillet 2013 de Louis Paul MOTAZE, on peut lire :
prenant la parole au terme de la communication introductive du Premier Ministre, le Ministre des Arts et
de la Culture a dressé le diagnostic du secteur de la cinématographie au Cameroun, duquel il ressort que les
plus belles lettres de noblesse ont été écrites dans les années 1980…
…le Gouvernement a poursuivi la promotion de ce secteur par le biais du Compte d’affectation spéciale pour
le soutien à la politique culturelle, dont les investissements en faveur du cinéma camerounais s’élèvent à plus
de 800 millions de F CFA sur les quatre dernières années…
Au regard des problèmes auxquels est confronté l’activité cinématographique au Cameroun, à savoir
l’insuffisance des financements, la relative qualité des productions locales et le manque de professionnalisme
des acteurs du secteur, la stratégie gouvernementale de relance de la cinématographie est structurée autour de
cinq axes stratégiques, à savoir : la remise en service des infrastructures de diffusion du cinéma, à travers la
réhabilitation en cours de deux salles de cinéma à Yaoundé et la construction de nouvelles salles de 200
places dans les chefs-lieux de région, le renforcement de l’appui technique et financier des projets
cinématographiques, notamment avec l’entrée en service de l’Institut national des arts et de la culture
(INAC), la réduction des coûts de production et de distribution des films camerounais, le développement des
partenariats et la promotion de la destination Cameroun dans le cadre du tournage des films.12
Ce sont des perspectives de développement très enviables. Il importe maintenant de les mettre en
œuvre. Je voudrais, avant de conclure, dire avec le Dr. Annette ANGOUA NGUEA, Directrice de
l’Institut des Beaux-arts de NKONGSAMBA, que la création d’un Office National du Cinéma est
souhaitable. S’il ne peut être mis sur pied dans l’immédiat, ses fonctions d’animation peuvent être
reversées à la Cinémathèque Nationale, dont la mission serait aussi, outre la conservation et la
valorisation, l’appui à la Commission Nationale des Arts et Lettres.
Je ne suis ni juriste ni diplômé de sciences juridiques. J’essaie simplement d’avoir une bonne culture
juridique de mon domaine d’études, le cinéma, l’audiovisuel. C’est à raison, me semble-t-il
humblement, que la divine providence a inspiré au cinéaste Gérard Désiré NGUELE de m’attribuer
le rôle du jeune Administrateur du Cabinet MANI EWONDO, dans son film Lex Nostra. Cela m’a
inspiré de mener la recherche que j’ai présentée dans cet article. La Loi, « notre Loi », celle de 2012
sur la tutelle ministérielle du domaine cinématographique, est mal écrite. Conservée telle quelle, elle
posera non seulement des problèmes de compétences entre services et sous-directions, mais
confortera également la posture selon laquelle l’évaluation externe13 au MINAC n’est pas possible.
L’évaluation interne n’est qu’une étape du processus de légitimation de la mise en œuvre d’une
politique publique. Du Chef de bureau au Chef de Service, du Sous-directeur au Directeur, du
Directeur à l’Inspecteur Général des Services, « grand intendant des tâches et compétences », de
l’Inspecteur Général au Ministre, une dynamique nouvelle et précise doit être écrite afin que nul n’en
ignore. De plus, la Cinémathèque Nationale, annoncée par le Directeur de la Cinématographie, a
12
http://www.spm.gov.cm/index.php?id=93&tx_ttnews[tt_news]=1963&tx_ttnews[backPid]=1&cHash=f6a0479b91
13
Par des institutions plus ou moins indépendantes, observatoires des métiers et qualifications.
8
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Magazine de vulgarisation scientifique de l’Observatoire Indépendant des Diffuseurs et Distributeurs
istributeurs du Cameroun (OBIDIC)
Et de l’Association Scientifique des Sémioticiens et Experts des Médias et de la Culture (SEMEC)
besoin d’universitaires qui côtoient constamment les professionnels. J’ai
’ai la ferme conviction que le
profil de l’emploi se trouve dans la nouvelle génération d’universitaires du septième art,
art de mieux en
mieux capables d’apporter leur pierre à la construction d’une
d’une cinématographie camerounaise forte, y
compris au plan de la valorisation du patrimoine filmique. Ce sont peut-être
être les seuls à ne s’être pas
engagés
és dans les querelles et les guerres individuelles qui ravagent ce secteur professionnel pourtant
noble,, les seuls capables d’écouter sans essayer de dicter leur loi,, parce qu’un
qu’ universitaire sait
observer, évaluer, s’auto-évaluer
évaluer et que les jeunes le savent mieux que les anciens.
anciens
Longin Colbert ELOUNDOU, Rédacteur/Observateur
Rédacteur
Médias nationaux et récompense des artistes camerounais : état des lieux et proposition d’une
méthode d’harmonisation du système de récompense des artistes au Cameroun
Janvier, février, mars…novembre et … décembre. Décembre au
Cameroun, c’est, on pourrait le dire comme ça, la « saison de
récolte » pourr les artistes. En effet, c’est le dernier mois de l’année
et c’est dans de nombreux pays, le moment de boucler la « saison
artistique » par la désignation des meilleurs artistes de l’année.
Normal ! Après douze mois de dur labeur pour les artistes et deux
semestres d’attente pour les différents fanatiques qui espèrent voir
leurs idoles respectives être désignées comme les meilleures,
chacune de sa catégorie, il faut bien un moment où les centaines
d’heures de travail des artistes et les milliers de minutes d’attente des fanatiques soient sanctionnées
par un « verdict ». Et le « verdict », quoi de mieux que le mois de décembre pour le rendre. Sans
aucun doute, rien. C’est le mois qui correspond idéalement à tous les bilans, celui de la « saison
artistique » inclus.
Bientôt donc, de nombreux médias rendront leur « verdict » relatif aux performances des différents
artistes camerounais et même étrangers pour ce qui est de la « saison artistique » 2012-2013.
2012
Chacun
publiera, sur la base de sa méthode individuelle et indépendamment des autres, un classement annuel
des meilleurs artistes pour la « saison » qui tire à sa fin. Cette pratique qui est aujourd’hui une
tradition au Cameroun est appréciable en ceci qu’elle récompense les artistes les plus inventifs et
stimule
ule le génie créateur des uns et des autres : ceux qui ont reçu des prix veulent à jamais, rester les
l
meilleurs et ceux qui n’en ont pas reçu veulent démontrer aux fanatiques qu’eux aussi, bien qu’ils
n’aient pas été récompensés, ne sont pas moins méritants
méritants que leurs homologues. C’est cette attitude
de « compétiteur » chez les artistes qui vaut chaque année au public, de se voir offrir de nouvelles
n
œuvres dont certaines sont parfois issues de la seule volonté de s’affirmer définitivement et d’autres,
de celle de se révéler au grand public.
Tout ceci est donc de bonne guerre et comme nous le disions plus haut, le rôle que jouent les médias
depuis des décennies dans ce jeu, mieux, dans cette « compétition », est appréciable. Mais, il aurait pu
l’être davantage
ntage encore, si les différents médias camerounais se concertaient afin de rendre un «
verdict » univoque sur l’art camerounais chaque année. Tel n’est malheureusement pas le cas.
Actuellement, les choses sont telles que, chacun, cloîtré dans son petit coin et sur la base d’une
méthodologie dont on ne peut jurer de l’objectivité ou même de la scientificité, publie un classement
annuel des meilleurs artistes au Cameroun. Conséquence, il est des classements où certaines
catégories musicales ne sont pas prises en compte, d’autres où certains genres artistiques sont
ignorés. Parfois, il arrive même qu’un artiste apparaisse dans le classement d’un média et ne figure
pas dans celui d’un autre, plus grave et c’est là le plus malheureux, chaque média désigne son
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meilleur artiste de l’année. Du coup, pour un seul pays, on se retrouve avec autant de meilleurs
artistes de l’année qu’on a de chaînes de télévision ou de radio. Cette situation n’a rien de surprenant
quand on sait de quoi certains artistes sont capables pour apparaître dans certains classements ou
pour être désignés comme meilleurs et surtout, quand on sait le manque de professionnalisme et
d’éthique dont font montre certaines des personnes responsables de l’organisation des cérémonies
de récompense des artistes au Cameroun. Certains parmi vous l’ont probablement oublié, mais moi,
je m’en souviens comme si c’était hier, oui ! Je me souviens qu’il y a quelques années, l’animateur
BILLY SHOW de la grande Cameroon Radio and Television (CRTV) avait été cité dans une affaire
scabreuse où on accusait les animateurs de certains médias camerounais d’avoir marchandé les titres
de meilleurs artistes dans notre pays. Dans le même ordre d’idées et plus proche de nous (décembre
2012), je me souviens également avoir entendu plusieurs voix s’élever pour protester contre la
désignation de NDEDI EYANGO comme meilleur artiste musicien masculin de l’année 2012 au
Cameroun. En effet, au moment même où de nombreux mélomanes attendaient le sacre de
RICHARD AMOUGOU, le perturbateur, le traumatiseur, le faiseur comme il se fait lui-même
appeler, quelle n’a été leur surprise de voir désigner le Prince des montagnes. J’ai énormément de
respect pour cet artiste dont les mélodies ont bercé mon enfance et dont les textes qui datent pour
certains de plusieurs décennies, demeurent d’actualité. NDEDI EYANGO, c’est indubitablement un
grand chez les grands mais, je pense comme de nombreux autres mélomanes camerounais, qu’il ne
méritait pas cette distinction. En lui remettant le titre de meilleur artiste musicien masculin de
l’année 2012, CANAL 2 a fait preuve de légèreté dans sa méthodologie de désignation des meilleurs
artistes au Cameroun et a démontré à la face de tous son manque d’objectivité, ou tout au moins le
manque de sérieux du Comité d’organisation des CANAL 2’OR.
Certains, c’est sûr, n’apprécieront pas que je tienne de tels propos mais, mon objectif n’est pas de
taire les choses pour plaire mais plutôt, de dire les faits. Parlant justement de faits, je voudrais ajouter
que je comprends maintenant pourquoi est-ce que l’artiste musicien PETIT PAYS semble
n’accorder aucun intérêt à la cérémonie de récompense de la chaîne de télévision susévoquée. Je ne
sais si entre temps sa position a changé mais, il me souvient qu’il y a quelques années, lors d’une
interview qu’il accordait à un journaliste sur une chaîne de télévision camerounaise, et à la question
de savoir où est-ce qu’il avait conservé les trophées reçus lors des CANAL 2’OR, il avait répondu et
ce de façon désinvolte, qu’il les avait rangés dans sa cuisine. Pourquoi est-ce que le grand EFFATA
qui conserve certains de ses trophées dans la salle de séjour de son domicile avait-il choisi de garder
ceux des CANAL 2’OR dans sa cuisine ? Il n’est pas le maître d’hôtel chez lui en ce que je sache,
auquel cas, j’aurais pu penser qu’il les avait logés là bas pour les admirer chaque fois qu’il cuisinerait
des plats pour ses enfants les Sans Visas. Ceci n’étant pas le cas, il va sans dire que PETIT PAYS
voulait éloigner de sa vue ces trophées qui pour lui, ne valaient pas grand-chose. Or CANAL 2, ce
n’est pas n’importe quoi, n’en déplaise à certains, même à PETIT PAYS pour qui j’ai beaucoup
d’admiration. Une chaîne de télévision comme CANAL 2 et une cérémonie comme les CANAL
2’OR, dans l’environnement camerounais actuel, méritent du respect. J’ai même envie de dire qu’ils
sont très respectables et que si, aujourd’hui, on arrive à des situations comme celles décrites cidessus, c’est simplement parce que certains membres du Comité d’Organisation de ladite cérémonie
ne veulent pas faire leur travail comme il se doit, ils ne veulent pas s’affranchir de l’amateurisme
dont demeurent prisonniers de nombreux hommes de médias camerounais, pour basculer dans le
monde du professionnalisme qui est, de nos jours, une exigence. Que dis-je ? Un impératif
catégorique.
Emmanuel CHATUE, le Président Directeur Général de CANAL 2 pour qui j’ai beaucoup de
respect pourrait penser que j’ai un problème particulier avec sa structure. Que non ! J’ai plutôt un
problème avec la façon dont le système de récompense des artistes au Cameroun fonctionne. Je
pense humblement mais sincèrement, que le moment est venu pour que cesse la recréation et que
tous les acteurs impliqués dans le processus de promotion et de développement des arts et la culture
au Cameroun créent une plateforme qui leur permettrait, chaque année, de servir au peuple
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camerounais et à la communauté internationale, LE classement officiel des artistes au Cameroun.
Imaginez-vous que vous alliez dans un pays voisin et que là bas, un journaliste vous aborde et vous
demande par exemple : Dites-moi, qui le meilleur artiste masculin camerounais de l’année 2013 ? À
cette question simple en apparence, vous imaginez bien l’embarras qui pourrait être le vôtre, il
faudrait commencer à lui dire sur telle chaîne, c’est l’artiste A, sur telle autre, c’est l’artiste B, sur telle
autre encore, c’est l’artiste C… et quand on sait le nombre de chaînes de télévisions et de radios
qu’on dénombre au Cameroun, à vous de voir si vous pourrez faire le tour de la question. Comme
vous pouvez le constater, ça ne fait pas sérieux, surtout pour un pays comme le Cameroun qui est
doté de tout un Ministère des Arts et de la Culture.
Plus haut, dans cette rédaction, j’ai fustigé le comportement des médias et des personnes en charge
de l’organisation des cérémonies de récompense des artistes au Cameroun. Normal. Ils ont leur part
de responsabilité dans la façon dont les choses se font dans ce domaine au Cameroun. Mais, ils ne
sont pas les seuls qui méritent un blâme, peut-être même qu’ils sont, un peu à l’image des artistes,
victimes de l’anarchie culturelle entretenue par le Ministère des Arts et de la Culture du Cameroun
(MINAC). En effet, c’est ce Ministère qui devrait veiller à ce qu’au terme de chaque année, l’État du
Cameroun, via ladite tutelle, rende public non pas UN classement mais, LE classement officiel des
Artistes camerounais. La cérémonie de récompense organisée à cet effet serait ainsi diffusée sur
toutes les chaînes de radio et télévision publiques et privées pour donner à l’évènement une
connotation nationale et une coloration officielle.
Au lieu de laisser à des structures privées le soin de décider de qui est meilleur et de qui ne l’est pas,
avec les risques que cela comporte pour les arts et la culture camerounais, le ministère d’AMA
TUTU MUNA, actuel Ministre des Arts et de la Culture a le devoir de définir et de penser une
stratégie qui lui permette de veiller à la reconnaissance nationale et officielle des vrais talents
camerounais. Il est désormais temps que cessent ces façons de faire qui ne célèbrent pas toujours le
mérite, le talent et ne permettent pas de saluer à leur juste valeur les efforts de ceux des artistes qui
travaillent véritablement pour l’émergence culturelle du Cameroun. Pour cette raison, et en attendant
que le MINAC s’active pour remédier à ce que j’ai appelé plus haut l’anarchie culturelle qui prévaut
aujourd’hui dans notre pays, je vais dans la suite proposer une méthode toute simple qu’on pourrait
mettre en application pour établir LE classement officiel des artistes au Cameroun chaque année. Je
voudrais ajouter que cette proposition reste perfectible car je ne suis pas Dieu, je ne suis qu’un
humain et aucune œuvre humaine n’étant parfaite, je sais que nombreux parmi vous trouveront à
ladite proposition des insuffisances, surtout dans notre pays où beaucoup trouvent à redire sur
tout et n’ont jamais des propositions à rien.
Pour meilleure illustration de ma proposition, je vais considérer qu’au Cameroun, il existe seulement
quatre chaînes de télévision que sont la Cameroon Radio and Television (CRTV), Canal 2
International (C2), Spectrum Television (STV) et Dan Broadcasting System (DBS) et une chaîne de
radio à savoir Yaoundé FM 94. La première des choses à faire par le MINAC dans ce contexte, c’est
de définir les différentes catégories qui doivent figurer dans les classements annuels des quatre
chaînes de télévision et de la chaîne de radio camerounaises. Ceci doit se faire, non pas sur la base
d’une transposition des catégories existantes dans d’autres pays au Cameroun mais plutôt, en
considération du potentiel culturel camerounais et du dynamisme de l’environnement culturel
camerounais : le Cameroun est sur le plan culturel, plus riche que certains des pays dont il veut très
souvent s’inspirer, cela s’avère parfois limitatif. Après avoir indiqué aux différents médias les
différentes catégories qui doivent figurer dans leurs classements respectifs, il doit les laisser recevoir
chacun dans la/ les région(s) où il émet, les votes des différents téléspectateurs ou auditeurs. Au
terme des différents votes, qui peuvent se faire au moyen des nombreuses possibilités offertes par
les environnements technologique et communicationnel actuels (internet : mail, facebook, twitter,
téléphone, etc.), le MINAC devra collecter les différents suffrages exprimés pour chaque artiste et
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dans chaque catégorie. Pour savoir qui est par exemple le meilleur artiste musicien masculin de
l’année, il pourra procéder ainsi qu’il suit :
CRTV
CLASSEMENT CATEGORIE MEILLEUR ARTISTE MUSICIEN MASCULIN
RANG
ARTISTES
NOMBRE DE POINTS
1er
2ème
3ème
4ème
5ème
6ème
7ème
8ème
Petit Pays
Belka Tobie
Solo Muna
Manulo
Ndendi Dibango
Ndedi Eyango
Sergeo Polo
Samy Diko
8
7
6
5
4
3
2
1
CANAL 2
CLASSEMENT CATEGORIE MEILLEUR ARTISTE MUSICIEN MASCULIN
RANG
ARTISTES
NOMBRE DE POINTS
1er
2ème
3ème
4ème
5ème
6ème
7ème
8ème
Nkodo Sitony
Toumba Minka
Ben Decca
Guy Manu
Manu Dibango
Mathematik
Guy Lobe
Kaïssa Pakito
8
7
6
5
4
3
2
1
STV
CLASSEMENT CATEGORIE MEILLEUR ARTISTE MUSICIEN MASCULIN
RANG
ARTISTES
NOMBRE DE POINTS
1er
2ème
3ème
4ème
5ème
6ème
Petit Pays
Belka Tobie
Solo Muna
Manulo
Ndendi Dibango
Ndedi Eyango
12
6
5
4
3
2
1
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DBS
CLASSEMENT CATEGORIE MEILLEUR ARTISTE MUSICIEN MASCULIN
RANG
ARTISTES
NOMBRE DE POINTS
1er
2ème
3ème
4ème
5ème
6ème
7ème
Belka Tobie
Petit Pays
Moni Eka
Njohreur
Ndendi Dibango
Ndedi Eyango
Sergeo Polo
7
6
5
4
3
2
1
FM 94
CLASSEMENT CATEGORIE MEILLEUR ARTISTE MUSICIEN MASCULIN
RANG
ARTISTES
NOMBRE DE POINTS
1er
2ème
3ème
4ème
5ème
Belka Tobie
Petit Pays
Moni Eka
Njohreur
Ndendi Dibango
5
4
3
2
1
Comme il est possible de le constater au regard des données ci-dessus, le nombre d’artistes proposés
par les différents médias pour cette catégorie est différent. Il varie en fonction des votes exprimés
par les téléspectateurs et les auditeurs. On aurait donc pu avoir plus ou mois d’artistes pour chaque
média. C’est en fonction du nombre total d’artistes présents dans la catégorie pour chaque média
que les points sont attribués. S’agissant par exemple de la chaîne de radio Yaoundé FM 94, 5 artistes
apparaissent dans le classement final, c’est pour cette raison que le 1er a droit à 5 points. Le 2nd à 4,
le 3ème à 3, le 4ème à 2 et le 5ème à 1. S’ils étaient 10 le 1er aurait eu 10 points, le 2ème, 9 points, le
3ème, 8 points, le 4ème, 7 points, le 5ème, 6 points, le 6ème, 5 points, le 7ème, 4 points, le 8ème, 3
points, le 9ème, 2 points et le 10ème, 1 point. Ce principe d’attribution de points s’applique à tous
les médias impliqués dans le processus.
Après cette phase, vient la phase de calcul qui est celle ou on fait la somme des points pour chaque
artiste dont le nom apparaît dans la catégorie pour savoir qui est le meilleur des meilleurs. Pour la
catégorie Meilleur artiste musicien masculin qui nous sert d’exemple, voici les noms des artistes pour
lesquelles les téléspectateurs et les auditeurs ont voté sur les 5 médias du Cameroun :
Belka Tobie,Ben Decca, Guy Lobe, Guy Manu, Kaïssa Papito, Manu Dibango, Manulo,
Mathematik, Moni Eka, Ndendi Didango, Ndedi Eyango, Njohreur, Nkodo Sitony, Petit Pays, Samy
Diko, Sergeo Polo, Solo Muna, et Toumba Minka.
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En faisant la somme des points de chacun des artistes, nous obtenons le tableau ci-après.
Artistes par
Ordre alphabétique
Belka Tobie
Ben Decca
Guy Lobe
Guy Manu
Kaïssa Papito
Manu Dibango
Manulo
Mathematik
Moni Eka
Ndendi Dibango
Ndedi Eyango
Njohreur
Nkodo Sitony
Petit Pays
Samy Diko
Sergeo Polo
Solo Muna
Toumba Minka
Points
CRTV
7
Points
CANAL 2
Points
STV
5
Points
DBS
7
Points
FM 94
5
5
3
2
4
3
1
6
4
6
2
5
1
4
5
3
3
4
3
2
1
2
8
8
1
2
6
6
1
4
7
Total de
points
24
6
2
5
1
4
8
3
8
10
6
6
8
24
1
3
10
7
Dans les cas où deux ou plusieurs artistes d’une catégorie ont le même total de points, celui qui a
enregistré des suffrages sur un plus grand nombre de médias est classé en tête. Par exemple, dans le
tableau ci-dessus, NDEDI DIBANGO et SOLO MUNA ont chacun 10 points. Dans le classement
final, le premier cité sera classé avant le deuxième parce qu’il a obtenu des voix sur 4 des 5 médias
tandis que le deuxième n’en a obtenu que sur 2 des 5. Si l’égalité persiste jusqu’à ce niveau, il faudra
tenir compte des rangs des deux artistes dans les différents classements. Celui qui est classé avant
l’autre dans le plus grand nombre de classements viendra en tête dans le classement final. Par
exemple, dans le tableau ci-dessus, BELKA TOBIE et PETIT PAYS ont chacun 24 points et
apparaissent chacun, deux fois avant l’autre : dans les classements de la CRTV et de STV, PETIT
PAYS vient avant BELKA TOBIE et dans ceux de DBS ET FM 94, c’est l’inverse. Si l’un des deux
apparaissait dans le classement de CANAL 2, il serait automatiquement classé avant celui qui n’y
figure pas. Et si les deux apparaissaient dans ce 5ème classement, c’est celui classé en tête dans 3 des
5 qui figurerait en tête dans LE classement officiel du MINAC. Or, il se trouve que pour le cas de
figure susévoqué, l’égalité persiste jusqu’au 2ème niveau. Pour départager les artistes, le MINAC
devra trouver une formule simple mais efficace. Il pourrait par exemple organiser un mini vote où
seuls les animateurs des radios et télévisions camerounaises seraient appelés à se prononcer en vue
de départager les deux artistes. Au terme de ce mini vote, l’un des artistes sera classé 1er et l’autre
2ème.
Partant de ces quelques précisions et au regard du total de points des différents artistes ayant obtenu
des suffrages pour cette catégorie, LE classement final élaboré sous réserve du mini vote dont la
formule reste à définir par le MINAC, se présente ainsi qu’il suit :
1er : Petit Pays ou Belka Tobie
2ème : Petit Pays ou Belka Tobie
3ème : Ndedi Dibango
4ème : Solo Muna
5ème : Moni Eka ou Manulo
6ème : Moni Eka ou Manulo
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7ème : Nkodo Sitony
8ème : Toumba Minka
9ème : Ndedi Eyango
10ème: Njohreur
11ème: Ben Decca
12ème : Guy Manu
13ème : Manu Dibango
14ème : Sergeo Polo
15ème : Mathematik
16ème : Guy Lobe
17ème : Kaissa Pakito ou Samy Diko
18ème : Kaissa Pakito ou Samy Diko
Comme je l’ai précisé plus haut, ceci n’est qu’une proposition et peut être amélioré. Ce qu’il est
important de retenir c’est qu’il faut faire quelque chose pour que l’État
l’ tat du Cameroun, via le
MINAC, prenne le contrôle de la situation pour que cesse la récréation
récréation et surtout que les artistes se
rendent compte que les arts et la culture au Cameroun occupent une place de choix dans les
programmes de leur Ministère de tutelle et peut-être
peut être que là, nous pourrons assister à la renaissance
de la musique camerounaisee qui,
qui il faut le reconnaître, a perdu depuis plusieurs années ses lettres de
noblesse.
Jacques Merlin BELL YEMBEL, Rédacteur/Observateur
Compte rendu de la Table-ronde
ronde sur la Communication médiatique au Cameroun (ESSTIC, 2013)
La communication est une science, une discipline carrefour.
carrefour Le
Professeur Albert MBIDA, affirme le Modérateur, par ailleurs
Enseignant
Enseignant-Chercheur
à l’ESSTIC, est un spécialiste des SIC
(Sciences de l’Information et de la Communication).
Communication) Le Docteur
Jean
Jean-Tobie
HOND est un spécialiste des Sciences Juridiques.
Juridiques Le
Professeur Louis Martin ONGUENE ESSONO est un spécialiste de
la Linguistique. Tous interrogent le rapport de la pratique
communicationnelle à la Norme, qu’elle soit langagière ou juridique.
Albert MBIDA est par ailleurs Inspecteur Général du Ministère de la
Communication (MINCOM),
(MINCOM) Jean-Tobie
Tobie HOND Secrétaire Général
du Conseil National de la Communication (CNC) et Louis Martin
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Et de l’Association Scientifique des Sémioticiens et Experts des Médias et de la Culture (SEMEC)
ONGUENE ESSONO Vice-Doyen en charge des Affaires Académiques à la Faculté des Arts,
Lettres et Sciences Humaines (FALSH)14.
Le Docteur Marcelin MVOUNDA ETOA, Directeur des Éditions CLE, prend la parole en premier
pour présenter le cadre de la table-ronde. La publication par sa maison d’édition de trois ouvrages
rédigés par les intervenants.
Selon le Professeur Albert MBIDA, la Loi sur la liberté de communication sociale est formelle sur le
statut du Directeur de publication d’un organe de presse. Elle précise l’âge minimal, requiert qu’il
soit d’une bonne moralité, établit le type des compétences qu’il doit avoir, etc. Cette loi porte, à plus
du tiers, sur le Directeur de publication. Sans avoir signé un article, celui-ci peut être poursuivi au
titre d’auteur principal garant du contenu. L’extrait de casier judiciaire était suffisant pour établir la
bonne moralité du professionnel. Celui-ci, pour pouvoir être D.P., devait, au titre de cette loi de
1990, être majeur et résider au Cameroun. L’exigence d’un diplôme de journaliste a longtemps été
ignorée, mais les récents États généraux de la Communication ont rappelé cette obligation aux
organes de presse. À défaut d’en avoir le diplôme, il doit être un journaliste professionnel. La
création de l’organe oblige à la déclaration. Il faut obtenir une licence. Il existe également des
formalités après publication d’un numéro : droits de réponse, dépôt judiciaire, dépôt adminsitratif,
etc. Le D.P. est responsable de toutes les infractions commises par son journal ; il peut être
sanctionné « pour faute d’autrui ». Il doit donc exercer légitimement une censure des publications.
Le Directeur de publication est différent, au plan managérial, du Directeur de la publication. Le dernier est
plus un Administrateur, un Gestionnaire qu’un professionnel de la Communication.
Pour le Docteur Jean-Tobie HOND, son livre fait l’état des lieux de la communication sociale au
Cameroun : aspects juridiques, juridico-institutionnels, etc. Saluant ses aînés, les deux professeurs, il
affirme que l’Université est une hiérarchie méritée. Les professeurs méritent, à chaque fois que
l’occasion se présente, d’être salués par les plus jeunes, ceux qui veulent « aller loin » dans la carrière
universitaire. Il présente son ouvrage comme une réflexion plurithématique. Son expérience d’ancien
Chef de la Division des Affaires Juridiques du MINCOM a été d’un enrichissement certain. Il y
traite également de la presse cybernétique et de ses pratiques. Au sujet de la régulation, il estime
qu’entre les trois modes connus (Régulation par l’Administration, Régulation par la Profession,
Régulation par une Instance Indépendante), la troisième semble être la voie la plus autorisée et la
plus fonctionnelle à travers le monde. Pour éviter les posture de Juge et Partie, la pratique la plus
adaptée est donc celle de la création d’un organe indépendant qui s’occupe de réguler. La presse, ditil enfin, exerce une mission d’intérêt général et non nécessairement de service public15.
Pour le Professeur Louis Martin ONGUENE ESSONO, le livre qu’il présente est déduit de sa
HDR16 sur la presse. De plus, si l’analyse venait à choquer, les communicateurs doivent se rappeler
qu’une fois un article publié, il n’appartient plus à son rédacteur ou auteur. Les journalistes comme
les étudiants sont en permanente insécurité linguistique comme disent les didacticiens du Français.
Le corpus de son livre couvre les années allant de 1992 à 2012. Ce sont les usages qui ne relèvent pas
du français standard qui étaient recherchés. 400 000 occurrences ont donc été recueillies dans la
presse hebdomadaire, bi-hebdomadaire et tri-hebdomadaire.
14
Jusqu’à la tenue de la Table-ronde, Louis Martin ONGUENE ESSONO était effectivement Vice-doyen à la Faculté
des Arts, Lettres et Sciences Humaines. Depuis le 20 Novembre 2013, un arrêté ministériel a indiqué qu’il a été appelé à
d’autres fonctions. Le Décret présidentiel nous le dira.
15 Le service public de la communication est exercé par les médias étatiques notamment (Medikulti et textes législatifs ou
règlementaires).
16 Habilitation à diriger des recherches.
16
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Le Professeur ONGUENE, partant du schéma général de la communication, indique que le code de
la communication telle qu’évaluée dans son ouvrage est linguistique.
linguistique Le premier problème est celui
des statuts du français. Les jeunes de moins de trente ans résidant dans les grandes villes du
Cameroun ont pour langue maternelle le français (cela est catastrophique). La langue seconde est la
langue que l’on maîtrise le plus après sa langue maternelle. Dans la presse, de 1992 à 2012, certains
usages se « normalisent ». Entre
ntre autres grilles théoriques utilisées, le spécialiste de grammaire
normative, le Professeur ONGUENE,
ONGUENE utilise la variation linguistique,
linguistique l’ethnostylistique, la
sémantique, etc. On ne s’approprie
approprie plus le français par subversion aujourd’hui.
aujourd
Les premiers
romanciers africains, juste
uste après les indépendances, avaient ce prétexte comme justificatif
justificat d’une
langue française incorrecte. Seuls
euls les éléments culturellement connotés peuvent être acceptés. Il faut
réinventer la didactique du français en intégrant les variétés. La langue est le meilleur outil du
journaliste ou du communicateur. Il faut donc prendre soin de sa langue.
Longin Colbert ELOUNDOU, Rédacteur/Observateur
Rédacteur
Lee rôle des radios et télévisions privées nationales danss la promotion de l’art camerounais
À la lecture du titre de cet article, certains esprits, à n’en point
douter, me prêteront très certainement des intentions chauvinistes,
chau
xénophobes ou même racistes. Oui ! Ils estimeront qu’au 21ème
siècle et à l’heure où on parle plus que jamais de mondialisation, il
n’est plus opportun de se peiner à rédiger des paragraphes entiers
dans lesquels on s’active à revendiquer une place
pla de choix ou un
traitement de faveur pour certains
rtains artistes au détriment d’autres,
fussent-ils
ils des artistes locaux ou nationaux. Tout en les
comprenant, je voudrais d’emblée dire à tous ceux qui pourraient me
prêter de telles intentions qu’ils ne
ne seraient pas objectifs dans leur jugement sur l’appréciation du
contenu de cet article qui n’a pour ambition que celle de redonner
donner aux artistes camerounais la place
qui est la leur ou qui devrait l’être dans les médias camerounais, c’est-à-dire
c’est
e dans les médias de leur
pays.
Au regard de la prolifération des chaînes de radio et télévision au Cameroun et surtout, au regard de
l’anarchie qui caractérise les modes de diffusion de certains de ces médias privés, vous conviendrez
avec moi, au contraire de ce que pourraient penser ou affirmer quelques uns, qu’il est légitime que le
citoyen camerounais que je suis revendique plus de visibilité pour les œuvres d’art camerounaises sur
les médias privés camerounais, oui ! Sur les médias privés camerounais ai-je
ai je dit car sur les médias des
autres pays que nous recevons aujourd’hui et au quotidien par la magie des Technologies de
l’Information et de la Communication (TIC), la part belle, et là je vais le dire sans détour, n’est pas
réservée aux artistes camerounais. Dans chaque pays, en tout cas, dans ceux où les Etats ont
conscience des pouvoirs social, économique et même idéologique de l’art, les médias promeuvent
d’abord les œuvres d’art produites par les artistes nationaux. C’est entre autres raisons, de cette
volonté de contrôler et de maîtriser
îtriser la nationalité des œuvres d’art diffusées dans les médias de leurs
pays, que certains ont développé des politiques de diffusion basées sur ce qui est communément
appelé laa politique des quotas. Bien que variant d’un pays à un autre, le point commun entre toutes
les politiques de diffusion basées sur la politique susévoquée, réside dans la volonté des différents
États
tats de limiter la diffusion des œuvres d’art étrangères dans les médias de leurs pays et surtout,
d’accorder la part belle aux productions locales ou nationales. La politique des Quotas est donc une
politique doublement protectionniste
tionniste qui vise premièrement à protéger les sociétés locales ou
nationales des influences des discours et idéologies véhiculés par les œuvres d’art ou artistes
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MEDIKULTI, N° 005– Novembre 2013
Magazine de vulgarisation scientifique de l’Observatoire Indépendant des Diffuseurs et Distributeurs du Cameroun (OBIDIC)
Et de l’Association Scientifique des Sémioticiens et Experts des Médias et de la Culture (SEMEC)
étrangers et, deuxièmement, à assurer une visibilité et même une « vie » aux œuvres d’art et par
ricochet aux artistes nationaux. Au regard du contenu des programmes artistiques de la majorité des
chaînes de radio et télévision reçues au Cameroun, il apparaît que dans de nombreux pays, les
médias veillent à la préservation du patrimoine artistico-culturel endogène et à la promotion des
œuvres d’art et des artistes nationaux. Seulement, et c’est ici le lieu de le déplorer, cette tendance à
accorder une place de choix aux productions artistiques nationales observée dans plusieurs
télévisions et radios étrangères, qu’il s’agisse de celles occidentales ou de celles africaines, semble ne
pas être l’affaire des télévisions et radios privées du Cameroun.
En effet, qui de nous ne s’est jamais interrogé face au nombre parfois très important de clips vidéos
d’artistes musiciens étrangers ou encore face au nombre très impressionnant d’œuvres
cinématographiques diffusées à longueur de journée sur les chaînes de radio et de télévision privées
camerounaises, parfois même, à l’insu des auteurs de ces œuvres qui, dans certains cas, bénéficient
d’un coup de pouce dont ils n’avaient pas forcément besoin et dans d’autres, voient simplement et
purement leurs droits artistiques violés, leurs œuvres étant diffusées sans leur accord. Pourquoi se
donner autant de peine et surtout prendre de tels risques quand on sait que tout à côté, de nombreux
artistes nationaux font la cour et la courbette à ces télévisions privées pour que leurs œuvres
musicales ou cinématographiques soient diffusées. Ces chaînes de radio et de télévision
commerciales qui ne diffusent que des œuvres nationales pour lesquelles les auteurs ont payé les
droits de diffusion, préfèrent faire écouter aux auditeurs ou faire voir aux téléspectateurs nationaux,
des œuvres étrangères plutôt que de diffuser des œuvres locales. Je les comprends, ce sont des
entreprises qui doivent réaliser des bénéfices pour pouvoir supporter les charges salariales relatives à
leur personnel et à l’entretien de leur business, c’est donc de bonne guerre. Mais, cette volonté
légitime de gagner de l’argent ne doit pas leur faire perdre de vue un autre élément capital : toute
œuvre artistique, avant d’être un produit commercial, est d’abord et avant tout, un discours
idéologique. Par conséquent, lorsqu’elles choisissent de diffuser plus d’œuvres artistiques étrangères
que d’œuvres nationales, elles deviennent sans forcément en avoir conscience, les complices des
auteurs des discours artistico-idéologiques dont le but n’est pas toujours de participer à la
construction des sociétés où les œuvres sont reçues mais très souvent, de les dominer ou de les
pervertir.
Je ne suis aucunement contre la diffusion des œuvres d’art étrangères sur les radios et télévisions
camerounaises. Je voudrais simplement que les radios et télévisions privées camerounaises,
lorsqu’elles ne disposent pas de clips vidéos ou de films camerounais dont les auteurs ont payé pour
la diffusion, diffusent des œuvres des auteurs camerounais car il est préférable d’écouter ou de
regarder des œuvres dont on a une certaine maîtrise de la tendance idéologique plutôt que de
s’exposer à des œuvres qui nous donnent, pour ce qui est des films, à voir du sexe, du sang, de la
violence, de l’horreur et que sais-je encore. C’est sûr qu’en procédant de la sorte, ils perdraient un
peu sur le plan financier, mais, même en diffusant les films étrangers sans en avoir eu l’accord, ils
perdent de l’argent et en plus ils font de la pub à des personnes qui n’en ont pas nécessairement
besoin ou pis encore, s’exposent à des poursuites judiciaires qui pourraient leur coûter énormément
sur le plan financier. Cette perte financière est importante, c’est indubitable, mais elle n’est rien
comparée à la perte des valeurs et à la l’acculturation auxquelles les téléspectateurs camerounais sont
en proie après avoir regardé ces films étrangers diffusés au détriment des films nationaux.
Partant de ce qui précède et m’appuyant sur l’adage populaire qui dit que Charité bien ordonnée commence
par soi-même, je voudrais inviter les radios et télévisions privées camerounaises à faire preuve de
civisme dans la façon dont elles diffusent les œuvres d’art au quotidien. Il existe au Cameroun des
quotas de diffusion que le Conseil National de la Communication (CNC) devrait les contraindre à
respecter. Malheureusement, il apparaît que ce dernier ne fait pas son travail comme il se doit. C’est
pour cette raison que j’en appelle au civisme des différentes radios et télévisions privées
camerounaises car la diffusion des œuvres d’art étrangères sur le territoire camerounais, bien que
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réglementée dans les textes officiels, est également une affaire de citoyenneté. Et être citoyen, c’est
aussi avoir la capacité de faire passer l’intérêt général avant l’intérêt personnel ou privé. L’intérêt
général, ici, réside dans le souci qu’elles auraient de veiller à protéger la société camerounaise des
discours artistico-idéologiques étrangers tandis que l’intérêt personnel, lui, réside dans la volonté de
gagner de l’argent et de développer son business même en sacrifiant les auditeurs et les
téléspectateurs. Gagner de l’argent, c’est bien. Mais gagner des hommes, c’est encore mieux. Pour
cette raison, et je chute par là, j’invite les radios et télévisions privées camerounaises à accorder plus
d’espace dans leurs programmes aux productions artistiques nationales qu’à celles étrangères, c’est
comme cela que ça se passe dans tous les pays soucieux du devenir de leur population. Le Cameroun
n’a aucun intérêt à rester en marge.
Jacques Merlin BELL YEMBEL, Rédacteur/Observateur
Lisez la version complète de notre article sur la Politique cinématographique de l’État du Cameroun
sur le blog personnel de votre éditorialiste, www.longincolberteloundou.jimdo.com
Crédits Photos
Photo AMA TUTU MUNA : www.cameroun24.net
Photo PETIT PAYS : www.cameroon-online.com
Photo BELKA TOBIS : www.belkatobis.com
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jargon de l’ingénierie culturelle ou médiatique, Medikulti donne à lire des communicateurs qui ont
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artistico
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l’enseignement et la recherchee pour les uns, la recherche en tant qu’indépendants ou étudiants pour
les autres, dans les domaines des médias et de la culture.
Évitant le jugement de goût, subjectif, le magazine rend compte d’enquêtes de terrain, serrées et
sériées, suivant une approchee factuelle, descriptive et logique. Il publie, dans l’ensemble et dans les
canons habituels de la presse spécialisée,
spécialisée de l’information et des analyses.
L’Homo Mediaticus camerounais et d’Afrique Centrale est cerné dans son environnement, tel que
l’envisagent les politiques publiques en matière de culture et de médias, tel qu’il se définit lui-même
lui
au sein de la culturo/médiasphère, tel qu’il agit comme usager ou opérateur de télé-enseignement,
d’enseignement à distance, de banque en ligne, etc., tel enfin qu’il est téléspectateur, téléphile ou
télédistributeur. Medikulti vous livre, en un mot, des clés de lecture de l’Homme comme sujet et
objet de la culturosphère
urosphère ou de la médiasphère.
médi
L’éditorialiste, Longin Colbert ELOUNDOU
PRÉSENTATION DE L’ÉQUIPE RÉDACTIONNELLE
Jacques Merlin BELL YEMBEL est Scénariste, Pragmaticien et
Économiste du cinéma. Fondateur de la Compagnie des Arts du
Spectacle du Cameroun (CASC), il est auteur d’un
d’
mémoire de
Master intitulé Étude comparative de la réception des films publicitaires par les
enfants, les adolescents et les adultes des zones urbaines du Cameroun : le cas du
Yaoundé. Enseignant vacataire dans les Universités du Cameroun
(Yaoundé I et Douala), il prépare actuellement, une thèse intitulée La
production cinématographique des pays en développement et la problématique de sa
ème
rentabilisation au 21 siècle : le cas du Cameroun.
Cameroun Vice-président
président de l’Association des Sémioticiens et
Experts des Médias et de la Culture (SEMEC), il est également le Co-directeur
Co directeur de son Observatoire
interne.
Jeune acteur et scénariste, Jean Paul ATANGANA est titulaire
d’une Licence en Critique Théâtrale, Cinématographique et
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MEDIKULTI, N° 005– Novembre 2013
Magazine de vulgarisation scientifique de l’Observatoire Indépendant des Diffuseurs et Distributeurs
istributeurs du Cameroun (OBIDIC)
Et de l’Association Scientifique des Sémioticiens et Experts des Médias et de la Culture (SEMEC)
Télévisuelle. Membre de l’Association des Sémioticiens et Experts des Media et de la Culture, dont il
est également rédacteur dess publications de l’Observatoire interne, il est actuellement étudiant en
Master en Arts duu Spectacle et Cinématographie, à l’Université de Yaoundé I. Il est par ailleurs
ailleur
chargé de la communication au sein du Cercle des Étudiants en Arts du Spectacle et
Cinématographie.
Samuel Noel TITI TITI est un jeune artiste-comédien.
artiste
Secrétaire
général de l’Association des Jeunes pour l’Épanouissement et le
Progrès (AJEP) qui est un observatoire indépendant des élections au
Cameroun, trésorier du Cercle des Étudiants en Arts du Spectacle et
Cinématographie de l’Université de Yaoundé I, il est membre de
plusieurs autres associations de jeunes. Licencié en Arts du
Spectacle et Cinématographie,
atographie, il prépare actuellement un Master à
l’Université de Yaoundé I, option Critique Théâtrale et
Cinématographique. Membre de l’Association des Sémioticiens et
Experts des Média et de la Culture (SEMEC) où il officie également en tant que rédacteur des
publications de son observatoire.
TCHASSEM TCHAPDIEU est un étudiant-chercheur,
étudiant
Monteur,
Réalisateur et Acteur de cinéma. Il a plusieurs films à son actif
dont certains ont eu des distinctions au Cameroun et ailleurs.
Membre de l’Association des Sémioticiens
ticiens et Experts des Médias
et de la Culture, il est également rédacteur des publications de son
observatoire.
Longin Colbert ELOUNDOU est Scénariste, Scénariste-Conseil
Scénariste
(Script Doctor),, Monteur de films, Compositeur et Interprète de
Reggae sous le pseudonyme AFRIKANI. Nouvelliste et
Romancier en herbe, il est également auteur d’un mémoire de
Maîtrise sur le Marketing de festival cinématographique,
cinématographique d’un second
mémoire sur une étude sémiologique du film Hôtel Rwanda et d’une
thèse intitulée Sémiologie du film africain. Acteur de cinéma à ses
heures perdues (Lex Lostra, Campus U, etc.),
etc. il est en outre le
Fondateur et le Président de l’Association
Association des Sémioticiens des Médias et
de la Culture (SEMEC) ainsi que le Directeur de son Observatoire
interne. Enfin, de récents réaménagements lui ont donné d’officier
d
en qualité de Délégué Adjoint de la Compagnie des Arts du Spectacle du Cameroun (CASC),
Animatrice du mini-festival Les Rencontres
Renco
Musicales (REMU), sis à Yaoundé.
Publié par le SEMEC- Novembre 2013-
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