L`ex-conseiller Europe de Merkel est désormais à Paris

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L’ex-conseiller Europe de Merkel est désormais à Paris
Par Sabine Syfuss-Arnaud
Publié le 27-08-2015 à 16h12
Mis à jour à 17h20
Nikolaus Meyer-Landrut, le nouvel ambassadeur d’Allemagne en France, est un interlocuteur courtois mais jugé de plus en plus
inflexible vis-à-vis de Paris.
S’il a pris officiellement ses fonctions le 27 juillet, c’est aujourd’hui que les choses sérieuses
commencent pour lui. Nikolaus Meyer-Landrut, 55 ans, tout juste rentré de la conférence des
ambassadeurs de Berlin, est le nouveau représentant de l’Allemagne en France. Pour au moins les
trois années qui viennent.
Postée sur le site « diplo.de », sa fiche biographique ne dit rien du rôle de premier plan que ce haut
fonctionnaire discret a pu jouer au cours des dernières années. Y est simplement spécifié :
« 2011-2015 Directeur général, chancellerie fédérale ». Pourtant l’homme au port altier a dirigé le
très prestigieux « Abtleilung 5 » le département des affaires européennes. C’est lui qui a orchestré la
politique d’Angela Merkel tout au long de la crise! Présent dans tous les sommets et conseils « de la
dernière chance », ombre omniprésente de la chancelière, négociant pied à pied des nuits entières,
vivant rebondissements et tempêtes, jusqu'à la dernière, fin juin, à la veille de quitter ses fonctions :
Alexis Tsipras annonçait la tenue d’un référendum en Grèce…
En Allemagne Nikolaus Meyer-Landrut (prononcer lannedrout) n’est pas seulement connu en tant
que « conseiller de », mais aussi en tant qu’« oncle de ». Car en 2010 sa nièce Lena a décroché le
grand prix de l’Eurovision. Ses amis le disent drôle, pince-sans-rire, les journalistes, qui tout au long
de ces années ont pu le voir en « off the record » dans son grand bureau au 2ème étage de la
chancellerie, ont pu apprécier son sens de la litote et sa courtoisie. Les négociateurs français, eux,
parlent d’un interlocuteur de plus en plus inflexible, parfois dur, sur la scène européenne. Et vis-à-vis
de Paris.
Historien de formation
Diplomate, issu d’une lignée de diplomates, ce natif de Düsseldorf est en tout cas un des meilleurs
spécialistes des questions communautaires. Il a notamment travaillé à la représentation allemande à
Bruxelles et participé en 2002-2003, aux côtés de Valéry Giscard d’Estaing, à l’élaboration de la
Convention européenne, dont il était le porte-parole. L’ancien Président ne tarit d’ailleurs pas d’éloge
sur son sérieux et son acuité intellectuelle.
Historien de formation, père de quatre enfants, grand lecteur de biographies, fan du chemin de
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Compostelle (« qui part aussi d’Allemagne et de Suisse », glisse-t-il, amusé), c’est un francophone
d’exception (l’étendue de son vocabulaire est impressionnante). Même si sa francophilie semble
s’être un peu émoussée, au fur et à mesure que la France a pris des libertés avec ses engagements
budgétaires, il ne s’est jamais permis le moindre commentaire négatif en public. Au contraire, il
parle volontiers de son épouse française, une peintre qu’il a rencontrée pendant ses études à la
Sorbonne, ou de sa résidence secondaire dans le Berry. Et du plaisir qu’il a à lire les dossiers
spéciaux sur le vin de Challenges…
Pourquoi venir prendre la tête de la chancellerie à Paris, un poste certes prestigieux, mais qui,
comme l’a souligné l’hebdomadaire Spiegel, a été vidé de sa substance politique et stratégique?
Lui-même a si souvent court-circuité les ambassadeurs, en envoyant des sms, organisant des visioconférences et faisant un crochet à Paris sur le chemin de sa maison de campagne! Il dit avoir
promis à sa femme de vivre un jour en France. Sans doute était-il aussi épuisé du rythme infernal de
travail à la chancellerie... Quelques mauvaises langues ont, par ailleurs, émis l’hypothèse qu’il aurait
été exfiltré de Berlin, pour gommer l’image d’inflexibilité croissante de l’Allemagne. Mais son
successeur, -qui fut son prédécesseur au département 5 !-, Uwe Corsepius, est tout aussi intraitable,
en plus d’être très âpre et cassant. Dans sa nouvelle vie, Nikolaus Meyer-Landrut dit vouloir « faire
de la pédagogie. En France (http://www.challenges.fr/tag/france) et en Allemagne
(http://www.challenges.fr/tag/allemagne). Car, assure-t-il, il y a besoin d’explication dans les
deux sens ».
Sur le web : Zone euro : inflation de 0,2% en juillet sur un an
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