les dossiers - Editions Thierry Magnier

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les dossiers - Editions Thierry Magnier
le monde dans la main
les dossiers
pédagogiques
de Mikaël Ollivier
Collection « xxxx »
Éditions Thierry Magnier - www.
18, rue
Séguier - 75006 Paris - 01 44 83 80 00 - 01 44 83 80 01
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Mikaël Ollivier ou le temps de l’adolescence
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pédagogiques
Une fiche à proposer aux collégiens de quatrième et de troisième, puisque l’étude du fantastique
est au programme de français de quatrième, voire aux élèves de seconde.
1 – Eléments biographiques
Mikaël Ollivier est né le 22 mars 1968, à Versailles.
Dans son autobiographie, publiée en 2004 chez De La Martinière jeunesse, Celui qui n’aimait pas lire, il raconte qu’il
fuyait les livres et détestait la lecture à l’époque du collège et du lycée. Comme quoi, un écrivain en devenir peut se
nourrir d’autre chose…
« Quand j’ai ensuite été en âge de me coucher seul, je ne prenais pas de livre non plus.
A l’inverse de mes amis, je n’ai jamais lu clandestinement sous les draps à la lumière d’une lampe de poche, ni passé mes
journées de fièvre au lit avec Edmond Dantès ou Nemo … Mes parents, au moins, n’avaient pas besoin de se fâcher pour que
j’éteigne la lumière !
Il y avait pourtant des livres à la maison, et des lecteurs … Mais je n’étais pas des seconds et ne touchais pas aux premiers. […]
Me voyant traîner à ne rien faire, ma mère me dit parfois :
« Pourquoi tu ne prends pas un livre, comme ton frère ?
- J’aime pas lire …
- C’est pas comme ça que tu vas améliorer ton orthographe ! »
Donc, les livres sont des médicaments contre les fautes d’orthographe. Et comme tous les médicaments, c’est bien connu, ils
sont amers… »
Par contre, Mikaël Ollivier aime la musique, est passionné par le cinéma, adore, entre autres, les films d’Alfred
Hitchcock. Aussi intègre-t-il une école de cinéma après avoir obtenu le bac et travaille-t-il ensuite pour la chaîne
Canal Plus.
Et c’est cette passion qui le mène à la littérature. A 25 ans, il écrit une adaptation cinématographique du roman de
Pierre Loti, Pêcheur d’Islande.
Tout en continuant à écrire des scénarios pour le cinéma et la télévision, celui qui, enfant, n’aimait pas les livres,
devient également écrivain ! Il aborde tous les genres : policier, chronique sociale, science-fiction, roman intimiste,
alternant les textes pour la jeunesse et pour les adultes.
L’un des premiers textes qu’il écrit avec son compère Raymond Clarinard est un roman de SF, L’Ombre de Mars, publié
en 1997 au Fleuve Noir. Les deux auteurs travailleront à nouveau ensemble pour E-Den, un roman de SF jeunesse
publié chez Thierry Magnier en 2004.
En 2001, il écrit, avec Hugues Barrière, la biographie de Bruce Springsteen pour les éditions Librio.
En 2002, est publié son premier roman policier, Trois souris aveugles, chez Albin Michel.
En 2003, les éditions Thierry Magnier, maison essentiellement jeunesse, inaugurent une collection de romans
destinés aux adultes. Y figurent des auteurs reconnus dans le petit monde de la littérature de jeunesse : Jean-François
Chabas, avec Les aventures de Kiki Mauro, Leïla Sebbar et un recueil de nouvelles, Sept filles, Marie-Sabine Roger, La
théorie du chien perché, et puis le roman de Mikaël Ollivier, La fièvre bâtisseuse. Ce récit de 257 pages met en scène un
vieux célibataire, Jean-Louis Massin, fonctionnaire impeccable, dont l’existence tranquille dans sa petite maison de
la banlieue parisienne est réglée à la minute près selon des rituels immuables. Il travaille le jour sans enthousiasme
et lit le soir avec délectation : « Jean-Louis ne vivait qu’entre 18 heures et 7 heures du matin. » Pourtant, un matin, à
quelques mois de la retraite, il comprend brusquement qu’il n’a jamais vraiment vécu. Il décide alors de devenir
écrivain. Cette décision va bouleverser sa vie …
« Ce matin de septembre, en pliant Le Parisien pour le ranger dans sa serviette de cuir bordeaux, Jean-Louis Massin ne se
doutait pas qu’au milieu de son quotidien, en première page du dossier régional traitant du département des Yvelines, se
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trouvait un article qui allait bouleverser sa vie.
Cette journée mémorable avait pourtant débuté de la manière la plus ordinaire. »
On trouve dans ce roman intimiste les thèmes que MO développe ensuite dans la plupart de ses romans destinés aux
adolescents, et sa manière d’écrire en flash-back, comme au cinéma. Dans les premières lignes du roman, le narrateur
se trouve à un moment crucial de sa vie et, sans l’avoir vraiment voulu ni exprimé auparavant, il comprend que
la journée qu’il vit là est décisive. Il a une décision à prendre, une expérience douloureuse et / ou passionnante à
traverser, qui le changera à jamais.
Depuis 2000, cet auteur éclectique a écrit, pour les adolescents et les plus jeunes, une quinzaine de romans. Ils
explorent tous, d’une manière ou d’une autre, les fêlures de l’enfance et de l’adolescence, racontent les expériences
qui font grandir, parfois malgré soi, montrent le déclic qui se produit sans que l’on sache exactement comment ni
pourquoi, dissèquent les secrets de famille. Les lecteurs ne s’y trompent pas : ces livres leur parlent et parlent d’eux ;
ils peuvent s’y reconnaître et y puiser matière à vivre et à se construire.
La plupart de ces romans ont reçu un ou plusieurs prix littéraires, décernés par des collégiens, et certains ont aussi été
adaptés pour la télévision ou le cinéma.
Mikaël Ollivier est aujourd’hui un auteur reconnu et très occupé par ses différentes activités. Il dirige également la
collection Nouvelles, inaugurée en 2007 chez Thierry Magnier.
Des infos plus complètes sur le site de l’auteur : http://www.mikaelollivier.com
2 – Bibliographie commentée
Aux éditions Thierry Magnier, dans la collection Roman
Le monde dans la main, 2011
Le début
« C’est mon plus lointain souvenir. L’un de mes premiers Noël, mais je n’en savais rien. Je ne savais rien à rien, je ne
vivais même pas au jour le jour mais simplement au présent. Le présent. J’habitais le présent. Le temps n’existait pas
encore pour moi. Mon monde se limitait à quelques visages familiers, des odeurs, des sons, la faim, le sommeil, la
douleur, le chaud, le froid.… »
Le contenu
La veille de ses seize ans, au début du mois de janvier, Pierre et ses parents se rendent chez Ikéa pour acheter le
nouveau mobilier de la chambre de Pierre. C’est son cadeau d’anniversaire. Après les quelques heures épuisantes
passées dans ce grand magasin labyrinthique, la famille parvient enfin sur le parking pour charger les cartons dans
la voiture. C’est là que Marie-des-Neiges Blanc, née Legrand, la mère de Pierre, s’éloigne sans un mot d’explication et
disparaît dans la nuit.
Pierre et son père, Patrick, ne comprennent pas, s’inquiètent, s’interrogent et attendent un signe. C’est un SMS
laconique qui arrive sur le portable de Patrick : « Ne vous inquiétez pas pour moi. Je n’en peux plus, c’est tout. »
Dans le bel appartement bourgeois de Versailles, appartenant aux grands-parents maternels de Pierre, la vie est
suspendue. Comment accepter cette disparition soudaine ? Patrick, le père, sombre dans la dépression, ne va plus
travailler et attend ; les grands-parents de Pierre, Marie-Luce et Paul Legrand, bourgeois catholiques et collet monté,
sont effondrés. Pierre tente, tant bien que mal, de poursuivre sa jeune vie au lycée La Bruyère et au conservatoire de
Versailles, où il étudie le piano, tout en s’occupant de son père, de faire les courses, la cuisine et le ménage. Pierre est un
garçon calme et ordonné, qui aime la musique classique, espère devenir concertiste, se rend à la messe le dimanche,
rend visite régulièrement à ses grands-parents et à son autre grand-mère, Michelle, dans sa maison de retraite. Il a
conscience d’être différent de la plupart des adolescents de son âge, mais il l’assume. Il se confie seulement à sa grande
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sœur, Alix, qui n’est plus à la maison, avec laquelle il communique par mails, Messenger et SMS. Quelques semaines
après la disparition de sa mère, Il constate que celle-ci ne lui manque pas tant que cela. Quand Alix lui demande ce
qu’il ressent, il lui donne ces quatre mots : inquiétude — incompréhension — rancœur — excitation.
Le temps passe, la vie continue. Pierre, pour mieux comprendre sa famille, interroge ses grands-parents, sa grandmère paternelle, sa tante Bertille, sur leur passé et déterre quelques secrets de famille. Puis il part à Dinard, dans la
maison familiale, passer le mois de juillet tandis que son père reste à Versailles.
Ce ne sera pas un été ordinaire pour Pierre le solitaire, trop timide pour approcher les filles, ce dont pourtant il rêve.
Il rencontre Eglantine, qui aime nager, comme lui. Eglantine sera son premier amour et sa première déception.
Quand il rentre chez lui, Pierre trouve un père ragaillardi et comprend bientôt qu’il est l’amant d’Adelia, la boulangère
de leur quartier. Il comprend cette relation mais supporte mal ces nouveaux amoureux qui ne cessent de se montrer
leur amour.
La vie de Pierre change à nouveau : son père s’affranchit de ses beaux-parents, quitte son travail et l’appartement
bourgeois. Il devient boulanger et vit chez Adelia. Pierre suit, à contrecœur, il n’a pas encore le choix. Sur la table
du salon, il laisse à regret la partie d’échecs commencée quatre ans auparavant avec sa sœur Alix, qui n’a jamais été
terminée.
Adelia vit dans un quartier et un appartement beaucoup plus modestes. Mais Pierre y fait la rencontre qui changera
sa vie à jamais : Yildiz, une jeune violoncelliste turque, magnifique, qui prépare le concours d’entrée au conservatoire
de Paris. Il comprend que, malgré la disparition de sa mère, les secrets enfouis, le deuil et le nouvel amour de son père,
la vie pourra être riche et belle et que le monde est dans sa main.
Ce tout dernier roman de Mikaël Ollivier est excellent, mené de bout en bout avec une grande sensibilité. Comment
vivre avec l’inexplicable, l’absence, le sentiment d’abandon ? Comment se construire ou se reconstruire, malgré et
avec cela ? Tel est le sujet majeur et original de ce roman. C’est aussi l’occasion pour l’auteur, à travers le personnage
de Pierre, le narrateur, d’explorer les relations humaines et familiales, d’aller au-delà des apparences d’une famille
bourgeoise, lisse et sans histoires, apparences trompeuses évidemment. En plus de la douleur occasionnée par la
disparition de sa mère, Pierre doit faire face à des fêlures plus anciennes, liées au deuil et à la culpabilité. Il traverse
ces épreuves, en sort grandi, ce qui lui permet d’appréhender le monde où il devient un homme avec un optimisme
raisonnable. Ce roman est, en tout cela, porteur d’espoir.
L’alibi, 2008
Le début
« On m’a menti durant quinze ans. La politesse, la grammaire, le piano, les maths, l’anglais, l’espagnol seconde langue,
l’histoire, la physique, l’éducation civique et le bac tout au bout pour se préparer un avenir …Foutaises !
La seule chose qu’on devrait nous enseigner à l’école, c’est que la vie peut basculer en un clin d’œil.
Dans mon cas, ça n’a pas pris plus de trois jours. »
Le contenu
Nicolas Vergeau, le narrateur, a 15 ans, est en seconde et mène une vie confortable avec ses parents, dans une belle
maison située sur le port de La Rochelle. Il souhaite devenir architecte. Sa vie bascule un après-midi d’octobre alors
qu’il rentre chez lui plus tôt que d’habitude et qu’il voit son père revenir aussi à une heure inhabituelle, les vêtements
froissés et tachés, les chaussures boueuses, et la voiture sale et cabossée.
Il a entendu les informations à la radio : une fusillade a eu lieu à Marans, tout près de La Rochelle, au cours de laquelle
trois personnes ont été tuées : un policier, un passant et un malfrat.
Nicolas ne comprend pas ce qui se passe : sa mère quitte précipitamment la maison, son père fait repeindre sa voiture
en noir, et la maison est saccagée alors que son père et lui sont allés manger à la crêperie. La quiétude qui régnait au
sein de la famille unie vole en éclats et Nicolas a des doutes quant à laresponsabilité dans la fusillade de son père, qu’il
surprend avec un pistolet. La confiance qu’il avait en lui n’est plus de mise. Il doit admettre que son père est l’un des
malfrats recherchés, sans doute l’assassin, et que la vie qu’ils menaient tous les trois repose sur le mensonge. Nicolas
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enquête de son côté, fouille la cabane de l’île de Ré où ils vont souvent passer le week-end et comprend enfin que ses
parents sont des trafiquants de drogue.
En rentrant chez lui, il trouve trois policiers interrogeant son père et, malgré sa conviction profonde de la culpabilité
de son père, lui fournit un alibi irréprochable et le tire donc d’affaire. Mais le lieu familial et la confiance sont brisés,
Nicolas choisit d’aller vivre loin d’eux, chez sa grand-mère. Ce roman, qui est plutôt une nouvelle, est mené à un rythme haletant. Ce qui en fait tout l’intérêt, ce n’est pas
réellement le suspense, car on comprend très vite que le père du narrateur est bien le coupable. Mais c’est le chemin
de Nicolas, son parcours mental qui le conduit, progressivement, à accepter une vérité très douloureuse, qui
bouleversera sa vie à jamais. Nicolas, d’un coup, brutalement, sort de son cocon douillet, et grandit. Il ne peut pas
arrêter d’aimer ses parents, qui l’ont toujours choyé et entouré. Il choisit donc de les protéger, mais de s’en éloigner.
Il prend une décision très difficile, qu’il assume. Passionnant et intelligemment mené.
Tout doit disparaître, 2007
Le début
« J’aurais aimé avoir le sens de la repartie. Dire ce qu’il faut sans hésiter, trouver les mots sans bafouiller, au moment précis
où j’en ai besoin. Clouer le bec à mon interlocuteur, lui fermer sa gueule, calmement, pertinemment, spirituellement.
Il y a des gens qui font ça très bien. Moi pas. »
Le contenu
Les parents d’Hugo, professeurs installés dans la région lilloise, décident de partir enseigner à Mayotte et de devenir
ainsi des « expats ». Ils y emmènent leurs deux enfants, Hugo, 11 ans, et sa jeune sœur Lydie.
Après un voyage épuisant, l’arrivée à Mayotte est difficile tant le dépaysement est grand. La vie d’Hugo en est
bouleversée. Physiquement tout d’abord, car la chaleur moite, plombante et les odeurs l’irritent. Moralement
ensuite : isolé, sans ami, seul Blanc de la classe au collège, le garçon ne sait pas où se situer dans ce pays démuni de
tout, qui n’est pas le sien. Il se sent mal partout, avec les « expats » qui se réunissent le week-end pour boire un verre et
profiter des plaisirs de l’un des plus beaux lagons du monde. Il déteste leurs conversations et leurs avis « éclairés » sur
l’île et ses habitants. Il n’aime pas non plus tout l’argent qu’ils gagnent, alors que les Mahorais vivent dans la misère.
Avec les Mahorais aussi, qu’il ne fait que côtoyer, sans les connaître vraiment. Seule Françoise, la documentaliste
blanche de son collège, mariée à un Mahorais, accorde à Hugo attention et amitié. Puis les années passent, Hugo
entre en troisième et rencontre Zaïnaba, une jolie Mahoraise, plus âgée que lui, qu’il aide dans son travail scolaire.
Il tombe amoureux de la jeune fille, qui lui fait connaître son monde, si différent du sien. Avec Zaïnaba, il vit son
premier amour et ses premières expériences sexuelles. Il se sent enfin vivant mais, quand Zaïnaba lui apprend qu’elle
est enceinte, il fuit ses responsabilités et l’île, et il doit vivre avec la honte de n’avoir rien assumé.
De retour en France, Hugo ne se sent guère mieux. Il redécouvre, avec un œil neuf, la métropole, la frénésie de
ses parents qui dépensent, dans une belle maison suréquipée, l’argent gagné à Mayotte. Il observe la société de
consommation, qu’il avait oubliée dans l’île, où l’on se bat au moment des soldes pour pouvoir acheter toujours plus
de... superflu, où l’on change de portable tous les six mois ! Hugo décide de résister et de lutter, à sa manière, en tenant
tête à toute sa famille et en choisissant de consommer le moins possible, la seule manière, selon lui, de rester libre.
Mikaël Ollivier propose un roman construit en flash-back et en deux temps : celui de Mayotte puis celui de Béthune.
Le narrateur se souvient des cinq dernières années, déterminantes pour lui, qui l’ont fait grandir et mûrir, où il a
trouvé amour et désillusion. Dès lors, il cherche à répondre à la question posée par son père, désespéré par son fils
rebelle : « Qu’est ce qu’on va faire de toi ? ». Dans ce roman initiatique, Hugo est en quête de son bonheur et de son
identité. Il sait ce qu’il rejette, mais n’a toujours pas découvert ce en quoi il peut croire.
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Frères de sang, 2006 (première publication chez J’ai lu jeunesse, 2003)
Le début
« Il y a un an, j’aurais été capable de dire qui j’étais en quelques mots seulement : Martin Lemeunier, quatorze ans, en
troisième, fils de Pierre — neurochirurgien — et de Nadège — directrice artistique dans une agence de publicité —, frère de
Brice, dix-neuf ans, en seconde année dans une école de cinéma, option réalisation. J’étais un adolescent ordinaire, plutôt
gâté par la vie : j’avais des copains, un ami, une grande chambre dans une grande maison, j’étais bon au collège, je jouais au
tennis, j’allais au cinéma, à la montagne en hiver et à la mer en été. »
Le contenu
Martin Lemeunier, le narrateur, a 14 ans, un frère aîné avec lequel il s’entend très bien, Brice. Ses parents ont des
professions rémunératrices et la famille vit confortablement dans l’un de ces domaines résidentiels de la région
parisienne, le Domaine de Sans-Souci.
« Je sais que je me souviendrai toujours avec précision du moment où ma vie a basculé. », écrit-il. Un soir, la police débarque
pendant le repas, fouille la chambre de Brice et l’emmène, menottes aux mains. Le frère qu’il aime tant, étudiant en
2e année de cinéma, option réalisation, est soupçonné d’avoir commis cinq meurtres atroces. Il est emprisonné. Tous
les indices mènent à Brice, qui clame pourtant son innocence. Martin ne peut accepter cela, veut aider son frère
à sortir de l’enfer dans lequel il se trouve. Mais il doit subir les injures et les railleries des élèves de son collège, les
doutes qui assaillent ses parents, les ragots des voisins. Il décide de mener sa propre enquête, avec l’aide de sa grandmère maternelle, qui vit à Grenoble, la seule qui le soutient et croit à l’innocence de son frère. Ses investigations le
mènent sur la liste de Nicole Lascan, internée dans un hôpital psychiatrique, mère d’un certain Loïc, qui ressemble
à s’y tromper à son frère Brice. Martin déterre un secret de famille soigneusement enfoui et risque sa vie, dans une
caravane sordide, car Loïc est très dangereux, animé par la vengeance et une rage meurtrière.
Voici un excellent thriller pour adolescents, dont le suspense est habilement mené et dosé par Mikaël Ollivier.
L’enquête parallèle menée par le jeune narrateur, animé par l’amour qu’il porte à son frère, est passionnante et
tient les lecteurs en haleine. On le suit, dans ses découvertes successives, tirant le fil d’une vieille histoire familiale,
plombée dans un silence épais, engendrant frustrations et violence. On comprend la palette de sentiments qu’il
exprime d’une manière très juste, passant de l’étonnement à l’impuissance, de la colère à la volonté farouche de
réussir. Les personnages qui entourent Martin, ses parents, les amis de ceux-ci, le commissaire chargé de l’enquête,
sa grand-mère, sont tout à fait crédibles, dans des registres différents. La scène finale, dans cette caravane perdue au
creux d’un bois, est impressionnante.
Ce roman, plébiscité par les lecteurs, a été couronné de nombreux prix et adapté pour la télévision par Stéphane
Kappes. Le téléfilm a été diffusé sur France 2 en octobre 2009.
Hier encore mon père était mort, 2006 (première publication chez J’ai lu jeunesse, 2003)
Le début
« Hier encore, mon père était mort. Ca fait deux jours que je me répète cette phrase, si bien qu’elle n’est plus vraie.
Maintenant, je devrais dire “avant-hier’’. Mais on n’est plus à un jour près quand on apprend brutalement qu’on
mène depuis treize ans une vie qui n’est pas la sienne. »
Le contenu
Mathieu, le narrateur, a treize ans et vit avec sa mère et sa grande sœur, Laetitia, dans la banlieue parisienne. Depuis
toujours, on lui a affirmé que son père était mort à sa naissance. Il s’en est donc accommodé. Il passe ses vacances à
Bergerac, chez ses grands-parents paternels qu’il aime beaucoup, se livrant à son activité favorite, la pêche. Mais la
découverte d’une lettre adressée à sa sœur Laetitia et signée « papa » bouleverse sa vie. On lui a menti pendant treize
ans. Il a bien un père, emprisonné depuis treize ans. Sans réfléchir davantage, un matin, Mathieu quitte Bergerac
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sans prévenir personne, prend le TGV sans billet et arrive à Paris où un chauffeur de taxi l’emmène à la prison de
la Santé. Il veut voir sans délai le père qu’il vient de découvrir, mais il est refoulé car ce n’est pas le jour des visites.
Michel Lespan, le chauffeur de taxi, récupère un garçon complètement déboussolé, l’accueille chez lui, le fait parler
avant de le conduire chez sa mère. Celle-ci lui avoue enfin la vérité et lui explique pourquoi son père est en prison.
Le lendemain, enfin, Mathieu fera la connaissance de celui qui n’existait plus, qui connaît tout de lui. Un moment
décisif et bouleversant dans la jeune existence de Martin.
Ce roman très touchant, écrit de manière vivante et sensible, aborde un sujet difficile : l’emprisonnement, qui génère
l’absence et la culpabilité et entraîne, au sein de la famille du détenu, un déséquilibre très difficile à supporter. La vie
de Martin repose sur un mensonge, certes, mais sa mère se défend en plaidant l’amour qu’elle éprouve pour son fils,
et son souhait de le mettre en l’abri. La confrontation entre la mère et le fils est à cet égard, passionnante et très juste,
tout comme celle entre le fils et le père trouvé, extrêmement émouvante et crédible.
Sous le même signe, 2005 (première publication dans le magazine Je Bouquine, 2003)
Le début
« Port de Cancale, le 13 juin 2003, à 6h05
Perplexe, Yann Plédran se gratta la tête. Il se pencha une nouvelle fois pour regarder le mât de son bateau blanc et
bleu et, malgré la fausse lumière du petit jour, constata qu’il n’avait pas rêvé.
Le signe était réapparu : S + J »
Le contenu
Sébastien Touzeau, le jeune narrateur, a 14 ans. Il se rappellera toute sa vie le jour de son quatorzième anniversaire, ce
12 juillet 2003, qui ne fut pas un 12 juillet ordinaire.
Sébastien est un garçon sérieux. Il aime l’ordre, les horaires précis, les sciences. Il vit au Mans avec sa mère et son beau-père.
Il voit aussi régulièrement son père qui habite la même ville, dans un atelier d’artiste. Son père, Stéphane, est illustrateur
et peintre, plutôt bohême, ne s’embarrassant ni d’horaires fixes ni d’obligations fastidieuses. Le père et le fils, nés le
même jour, sous le même signe astrologique donc, sont pourtant très différents : le père aime et croit enl’astrologie ; le
fils ne jure que par l’astronomie. Mais ils ont l’habitude de fêter leur 12 juillet ensemble. Ce jour-là, ils vont à Paris, au
Palais de la Découverte, au Planétarium, au restaurant et au cinéma. Ce rituel est immuable et Sébastien y tient.
Mais ce matin-là, rien ne se passe comme prévu. Sébastien se blesse sous un échafaudage, ils ratent leur train et Stéphane
décide d’emmener son fils à Cancale, où il a passé de très bons moments dans sa jeunesse. Le voyage est un cauchemar :
la voiture tombe en panne, Stéphane tente de la réparer sous une pluie battante et les gendarmes les arrêtent et les
emmènent à la gendarmerie, les prenant pour des trafiquants de voitures volées. Sébastien maudit son père qui a l’art,
selon lui, de se / les fourrer toujours dans des situations impossibles. Ce n’est que dans l’après-midi qu’ils parviennent
enfin à Cancale, après quelques détours extravagants, vêtus de deux magnifiques survêtements aimablement prêtés par
les gendarmes.
Là enfin, l’ambiance change après que le père et le fils se soient dit leurs quatre vérités. Sébastien s’apaise et apprécie
l’endroit. Ils marchent sur la plage à marée basse, jusqu’à un vieux bateau amarré là, La Gonnelle. Stéphane raconte à
son fils que ce bateau est important pour lui : c’est là qu’il a emmené la première fille qu’il a aimée, Jeanne. Tandis que
son père monte à bord, Sébastien croise une fille qui l’émeut aussitôt, Juliette, dotée de magnifiques yeux bleu vert
émeraude. Faudrait-il croire aux astres qui lui offrent cette journée extraordinaire ?
Le récit se présente comme une sorte de road movie entre Le Mans et Cancale et explore, en une seule très longue
journée, les relations père-fils. Les deux protagonistes sont très différents. La succession d’événements riches d’imprévus,
qui tournent parfois au burlesque, est vécue très différemment par Sébastien et son père : le premier subit et s’exaspère ;
le second prend les choses du bon côté, y voyant toujours un aspect positif. Ce qui attend chacun au bout de la route
permet toutefois le rapprochement et la réconciliation. Porté par les beaux yeux de Juliette, Sébastien s’adoucit, se laisse
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aller, se détend. Cela lui permet d’appréhender la vie autrement et de voir son père autrement, comme un homme qui
mérite le respect.
E-den avec Raymond Clarinard, 2004
Le début
« Comme tous les matins, le ciel d’un bleu parfait s’étend au-dessus des collines d’Evergreen et de la Whale Bay, la baie des
baleines. Et comme tous les matins, Mel se tient sur la terrasse du dernier étage de leur maison. Car même s’il est encore un
peu tôt, elle ne voudrait manquer le spectacle pour rien au monde.
Sur la gauche, les hauteurs verdoyantes partent à l’infini, parsemées d’autres demeures qui dominent la baie. Sur la droite,
une route serpente jusqu’à la ville que Mel ne peut pas voir depuis la terrasse. »
Le contenu
Serge Poiret, policier de la Brigade des stupéfiants, et son fils Goran, 15 ans, doivent partir en vacances. Mais Serge
est appelé d’urgence pour enquêter sur une nouvelle drogue qui a plongé une jeune fille dans le coma. L’affaire est
d’autant plus importante que Mélanie est la fille d’un politicien influent. Serge n’a guère le choix, il doit réussir cette
enquête et renoncer au temps qu’il aurait dû passer avec son fils. Goran, qui a accompagné son père au domicile de
la jeune fille et de son père, aperçoit Mélanie endormie, telle une gisante magnifique, et tombe aussitôt sous son
charme. Le père et le fils vont enquêter, chacun de leur côté, afin de savoir ce qui est arrivé à la jeune fille. Lors de
ses recherches, Goran va lui aussi succomber à l’E-den, cette drogue virtuelle, afin de retrouver l’élue de son cœur.
Malheureusement, si entrer au « paradis » ne pose pas de difficultés, il n’en est pas de même pour en sortir...
Terrible, ce monde dépeint par les auteurs, dans ce futur proche, où le paradis ne serait plus que virtuel et où l’E-den
peut mener à l’enfer. L’individu ne peut plus s’épanouir au sein de notre société humaine et terrienne !
C’est le constat que dressent les deux auteurs dans ce roman de science-fiction au suspense fort bien mené. C’est un
réquisitoire efficace contre la drogue, mais aussi une réflexion pertinente sur ce que peuvent devenir les relations
familiales, et sur la manière dont les adolescents, même s’ils sont loin d’être démunis sur le plan matériel, peuvent
être livrés à eux-mêmes au sein de leurs familles. C’est aussi un beau roman d’amour : par amour, Goran va jusqu’à ce
paradis — enfer virtuel y chercher celle qu’il aime. L’on pense à Orphée et Eurydice…
Tu sais quoi ?, 2002
Le début
« Née un 14 juillet, j’ai compris que la vie n’était pas toujours ce à quoi elle ressemblait le jour où il m’a fallu admettre que
le feu d’artifice n’était pas tiré en mon honneur. Chaque année après mon dîner d’anniversaire, on marchait en famille
jusqu’à la place de la mairie pour regarder les fusées de toutes les couleurs monter en pétaradant dans la nuit. Mes parents
n’ont jamais cherché à me faire croire qu’ils en étaient les organisateurs ni rien, mais tout naturellement, après les cadeaux
et les bougies sur le gâteau, je prenais le feu d’artifice pour le clou de ma fête. Et je trouvais logique aussi que les habitants
du village dans lequel nous passions les vacances se joignent à nous pour admirer le spectacle. »
Le contenu
Notre jeune narratrice s’appelle Daphné du Maurier, du moins c’est ce qu’elle nous dit dès la première page. Elle a
onze ans, une imagination débordante, un sens aigu de la repartie et un penchant naturel pour le mensonge, disons
plutôt l’exagération.
Le jour où l’on fait sa connaissance, elle est dans le « vieux break pourri » familial avec ses parents, son grand frère
Damien, son petit frère Hugo. La famille vient de quitter Béthune pour aller vivre dans un lotissement huppé
des Yvelines, Les Jardins de Chevreuse. Son père a obtenu une mutation au siège de la société où il travaille. Il y
gagnera beaucoup plus d’argent, ce qui permet ainsi à sa famille de vivre désormais dans une maison magnifique
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et confortable. L’arrivée dans le nouveau domaine donne l’occasion à Daphné d’exercer ses talents. Pour ne pas
paraître en reste auprès des voisins plutôt bon chic bon genre, elle s’invente une mère américaine, un frère surdoué,
un autre frère victime d’une terrible maladie qui le rend cassable et, pour faire bonne mesure, un père sourd ! Elle
distille ses mensonges par petites doses, avec un aplomb extraordinaire, aux voisins et à leurs enfants qui l’écoutent
médusés et parfois, compatissants. Elle confie l’avancée de ses « travaux d’approche » au journal intime qu’elle vient
de commencer et écrit aussi à sa meilleure amie de Béthune, Sabrina.
Alors, quand ses parents invitent leur voisinage à un barbecue pour faire connaissance, la situation devient surréaliste
et Daphné est au bord de la catastrophe, confrontée à ses multiples mensonges !
On entre avec plaisir dans l’univers de cette petite fille si désireuse de plaire et de paraître, qui souffre provisoirement
de la situation modeste de ses parents. C’est une baratineuse sympathique tout de même, pleine de vivacité, qui finit
par reconnaître que son système de relations sociales a ses limites.
Star-crossed lovers, 2002
Le début
« Ca nous est tombé dessus sans prévenir.
C’était mes dix-sept ans, et papa et maman avaient pris leur journée en RTT. Avec mes trois sœurs, Laura, Alicia et
Jessica, on décorait la salle à manger de papier crépon découpé en guirlandes. Cette habitude datait de mon enfance,
mais on l’avait gardée même si on était devenues grandes. Enfin si j’étais devenue grande parce que Laura n’avait que
quatorze ans, Alicia treize, et Jess, huit. Chez nous, les anniversaires, les fêtes, Noël, tout ça, c’était sacré.»
Le contenu
Guillaume et Clara se rencontrent par hasard et c’est le coup de foudre. Ils vivent dans une petite ville bouleversée
par l’annonce de la fermeture prochaine de l’usine qui donne du travail à 1500 personnes. Guillaume, un garçon
solitaire, brillant, passionné de musique et de littérature, est le fils du patron de l’usine ; Clara appartient à un milieu
ouvrier, beaucoup plus modeste donc, et son père est le délégué syndical qui mène la lutte et la grève. Ils ignorent
qui est le père de l’autre. Pas facile, dans un tel contexte de vivre une histoire d’amour. Pourtant, Guillaume et Clara
ne pensent qu’à eux deux, à leur bulle, à leurs rencontres, aux moments où ils peuvent faire l’amour. Pourtant, leur
ville s’embrase. La télévision s’en mêle. Ils deviennent héros malgré eux et doivent affronter le regard des autres et le
jugement de leurs familles respectives.
Peut-on s’aimer quand on appartient à deux mondes différents qui s’affrontent ? Peut-on construire une relation
durable ?
L’histoire est racontée successivement par les deux adolescents qui confient, avec leur sensibilité et leur histoire
familiale très différentes, leur perception de l’aventure amoureuse qu’ils sont en train de vivre si passionnément.
Leurs sentiments sont évoqués avec une justesse de ton à la fois étonnante et poétique. Les moments où ils vivent
ensemble leurs premières expériences sexuelles sont particulièrement réussis. C’est un roman chaleureux, porté par
un Roméo et une Juliette d’aujourd’hui, vivants et magnifique, ancrés dans une réalité et un contexte social que l’on
ne connaît que trop aujourd’hui, hélas. Le cynisme des dirigeants et industriels, ne cherchant que le profit immédiat,
en méprisant l’humain, est parfaitement démontré ici.
La vie en gros, 2001
Le début
« La seule chose de bien dans les visites médicales, au bahut, c’est que ça fait manquer un cours. Moi, c’était un mardi,
à 10 heures, à la place de la physique.
A 10h10, j’attendais toujours dans le couloir en pensant à Metzger qui devait être en train de postillonner au tableau.
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Ca me faisait drôle d’être là tout seul dans le couloir pendant que le reste de la classe était en cours. C’était un peu de
liberté volée, comme quand on est malade et qu’en restant à la maison on se rend compte que le monde continue
de tourner en dehors du collège. »
Le contenu
L’auteur a choisi en épigraphe à son roman une phrase de Martin Veyron : « - Mais c’est pas une fatalité d’être gr… C’est
pas comme être grand, petit, noir… je sais pas moi, vous pouvez toujours maigrir ! ».
Benjamin a quinze ans et mesure un mètre soixante-sept pour quatre-vingt neuf kilos. C’est un adolescent généreux,
gourmand et gourmet, sympathique, doué d’une fraîcheur et d’un humour primesautiers. Il a une personnalité bien
tranchée et un rêve qui le tient : ouvrir, plus tard, un hôtel restaurant dans son endroit préféré, la baie de Dinard, où
il subjuguera les clients par la qualité et l’inventivité de sa cuisine. Mais, pour l’heure, il doit affronter les premières
vraies difficultés liées à son obésité, ou plutôt, « surcharge pondérale », comme disent les médecins dans leur jargon
politiquement correct.
Mais Benjamin est bien obèse et il le sait. Il se situe loin, très loin, de cet aspect physique normalisé que les adultes
décident, que la société impose à tous, que les adolescents, garçons et filles, recherchent pour séduire.
Benjamin le sait : il ne pourra jamais plaire à une fille ; il est condamné à être l’ami, le bon copain.
Pourtant, avec Claire la magnifique, une jeune fille de sa classe, il y croit. Elle s’intéresse à lui et le lui fait comprendre.
Alors Benjamin se plie, de bonne grâce, avec plus ou moins de réussite, aux régimes amaigrissants, aux privations,
à la nourriture qu’il faut mesurer, pour perdre du poids, aux visites chez l’acupuncteur, chez le psychologue.
L’adolescence est un âge fragile, où les sens s’éveillent, où le cœur et le corps s’enfièvrent des premiers émois, et
lorsque Claire explique à Benjamin qu’elle l’aime bien mais qu’elle ne l’aime pas, le garçon sombre à nouveau, se
renferme, mange, s’empiffre jusqu’à la nausée, grossit à nouveau, sèche les cours. Il va mal et ne peut trouver d’issue.
La complicité avec sa mère se délite, les professeurs se plaignent de lui. C’est Sophie, la nouvelle compagne de son
père, qui lui ouvre les yeux et lui suggère une autre stratégie …
Des tableaux se succèdent, en petites touches, pour dépeindre la situation de Benjamin : la difficulté de trouver un
pantalon correct à sa taille, le regard des autres sur son embonpoint à la piscine, la souffrance du corps pendant les
cours de gymnastique, les sarcasmes du professeur, la faim qui tenaille, le plaisir de manger, le dégoût de manger…
Benjamin, en racontant ses déboires, esquisse avec humour et lucidité, son propre portrait d’adolescent complexé.
Un excellent roman, qui dit sans jamais tomber dans le mélodrame, avec des mots toujours justes, la difficulté d’être
gros. Un roman porteur d’espoir aussi.
Papa est à la maison, 2000
Le début
« C’était un lundi, juste après les vacances de Noël. Je m’en souviens parce qu’on avait eu des maths l’après-midi et
que les maths c’est ce que je déteste le plus au monde. En plus, le midi, à la cantine, c’était jour du chou-fleur Et on
s’étonne que le lundi soit le jour le plus nul de la semaine ! Ce lundi-là, donc, la sortie a enfin sonné et j’ai couru pour
être dehors avant ce crétin de Valentin. J’ai gagné, et au passage, je lui ai donné un bon coup de cartable. Dès que j’ai
été dans la cour, je l’ai vu de l’autre côté de la grille : papa, avec sa tête plus grande que toutes celles des mamans. »
Le contenu
Elodie, la petite narratrice, a neuf ans et un regard à la fois naïf et juste sur le monde qui l’entoure. Sa vie change à la
rentrée de janvier lorsqu’elle voit son père l’attendre à la sortie de l’école. Elle est ravie et surprise car, d’habitude, son
père est très accaparé par son travail. Alors, elle tire parti de la situation, se concocte un goûter calorique (tout à fait
défendu par sa mère qui veille à l’équilibre alimentaire), regarde son feuilleton débile préféré à la télé. Elle apprécie
la présence de son père même si les repas qu’il essaie de préparer sont infects. Quand elle apprend enfin que son
père est au chômage, elle s’inquiète : auront-ils assez d’argent pour vivre comme avant ? Que vont dire les copains
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de la classe ? Elle propose ses économies pour aider ses parents et invente un énorme mensonge à l’école : papa est à
la maison car il est atteint d’une terrible maladie. Peu à peu, la nouvelle vie s’organise selon un nouvel équilibre et
chacun trouve sa place : papa apprend la cuisine et le ménage ; maman obtient un travail à plein temps ; Elodie doit
répondre aux questions de ses camarades sur la santé de son père et préparer son anniversaire. Un « anniversaire des
dix ans » est une affaire sérieuse. Son père sera-t-il à la hauteur ?
Ce tout premier roman de Mikaël Ollivier aborde, grâce à la parole d’une petite fille, les thèmes du chômage et de
la répartition des tâches entre les hommes et les femmes. Elodie observe finement son petit monde et fait preuve
d’une certaine maturité pour vivre ce premier accroc dans le cocon familial, même si, naturellement, elle s’inquiète :
« Tant que c’était pour les autres ça allait, mais là, comme il s’agissait de mon père, le chômage tout à coup, pour moi,
c’était ça aussi : la misère, le froid, l’horreur. J’avais peur et je ne pouvais pas me raisonner. » Elle a peur du regard des
autres car elle appréhende, à travers sa jeune expérience, la cruauté du monde, y compris à l’école : « Est-ce que moi,
avec mon père chômeur, je n’allais pas perdre ma popularité ? Parce qu’à l’école, un rien peut tout fiche par terre … ». Mais
la présence de son père à la maison a aussi des conséquences positives qu’Elodie apprécie, sur les relations entre ses
parents. Elle s’interroge sur les habituels clichés sexistes hommes / femmes, qu’elle perçoit : « Ou alors, il va me prouver
scientifiquement que les hommes ne peuvent pas faire le travail de la maison parce qu’il leur manque une cellule, un gène
où je ne sais pas trop quoi ! »
Ces sujets sérieux, qui gangrènent toujours notre société, sont traités ici sans dramatisation excessive grâce au charme
de cette petite narratrice, dont la parole est juste et tout à fait crédible.
Aux éditions Thierry Magnier, dans la collection Petite Poche
Tsunami, 2009
Le début
« Quand le chocolat est froid, la peau du lait tremblote à la surface. J’essaie de la pousser sur les bords du bol, mais elle
colle à ma petite cuillère.
— Bois ton chocolat, dit toujours mon père. Le lait, c’est plein de calcium, ça fait grandir. »
Le contenu
Damien, le petit narrateur, a 7 ans et il ne veut plus boire son lait bio le matin avant de partir à l’école. Le monde qu’il
perçoit à travers le prisme déformant et grossissant de la télévision l’inquiète et le déprime, ainsi que les tensions
familiales qu’il perçoit, et les conversations et les jeux avec les copains de l’école. Il pense au Boeing 747 abîmé en
mer, au CAC 40 qui chute et qui rend son père très inquiet, aux avions du 11 septembre, aux tsunamis, aux chiffres du
chômage en hausse, aux kamikaze et aux terroristes, au plan Vigipirate à l’école. A quoi bon boire du lait bio, aller à
l’école et apprendre des choses, regarder la télévision si la fin du monde est si proche ? Damien est déprimé.
Un petit texte qui alerte sur les méfaits de la surinformation et l’anxiété qu’elle engendre pour les enfants confrontés
à un monde qui s’affole toujours un peu plus, dont ils n’ont pas toutes les clés. A méditer.
Le grand mystère, 2006
Le début
« J’ai toujours su qu’on ne me disait pas tout.
Depuis toute petite, je regarde le monde et j’ai l’impression qu’il y a autre chose derrière. Autre chose que la pluie et le
beau temps, le jour et la nuit, les saisons, Noël, les anniversaires et les grandes vacances, l’heure des repas, celles d’aller au
lit ou de partir à l’école. »
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Le contenu
Charlotte, la narratrice, a bientôt dix ans. Elle a un père et une mère, une demi-sœur, Alice, 17 ans et demi, et deux
frères jumeaux de 14 ans, Nicolas et Quentin.
Du haut de ses presque dix ans, elle observe le monde qui l’entoure et a le sentiment très net que les adultes cachent
bien des choses aux enfants, « pour leur bien » !
Elle se pose beaucoup de questions sur la séduction, la sexualité, l’amour, le rôle et la place des femmes, leur utilisation
dans la publicité. Elle s’interroge aussi sur sa grande sœur Alice, qui a changé depuis qu’elle est rentrée de son camp
de vacances : elle vomit et grossit. Sur les conversations secrètes de ses parents : « la voix que prennent les adultes quand
ils complotent après avoir envoyé les enfants dans leurs chambres. » Elle constate le fossé qui se creuse entre ses frères
(parfaitement idiots, selon elle depuis qu’ils ont des boutons), sa sœur et elle. Les parents finissent par lui annoncer,
avec quelques difficultés, la grossesse d’Alice, et lui expliquer comment on fait les bébés. Mais Charlotte est déçue, ce
n’est pas ce qu’elle attend. Personne ne lui explique la chose essentielle de la vie : l’amour !
Un très joli texte sur le passage : le passage de l’enfance à l’adolescence, puis à l’âge adulte, et sur la relation entre
générations. Les mots de Charlotte, fine observatrice de notre société, sont très justes et souvent touchants. Elle
exprime parfaitement aussi ce que peut être l’enfance, un temps d’attente, où les barrières érigées par les adultes
empêchent de voir l’horizon.
Jack est là, 2005
Le début
« Hugo m’a raconté des dizaines de fois la journée qui a précédé notre rencontre.
C’était il y a quatre ans, juste après la séparation de ses parents. Cédric, son père, avait tellement peur qu’il s’ennuie
seul avec lui pendant les vacances scolaires que chaque jour il trouvait une nouvelle activité. »
Le contenu
Jack, le narrateur, raconte le moment où il a rencontré Hugo. Hugo avait alors 4 ans et ses parents venaient de se
séparer. Lors d’une visite à Eurodisney avec son père, Cédric, Hugo a été effrayé par les très grands personnages du
Livre de la jungle qui déambulaient autour de lui. Baloo s’est mis à lui parler, Hugo a pleuré, et Tigrou a tenté de le
rassurer en soulevant son masque et en lui disant qu’en vrai, il s’appelait Jack et qu’il ne fallait pas avoir peur de lui. Ce
jour-là, Hugo a compris que les adultes lui mentaient et qu’il y avait beaucoup de faux dans la vie. Il a perdu confiance
et s’est inventé un ami imaginaire, Jack, compagnon fidèle et protecteur. Puis Hugo a eu 8 ans, est tombé amoureux
d’une grande de CM1 et s’est éloigné de Jack. Hugo a grandi et il est devenu plus fort pour affronter la vraie vie. …
Un petit texte tout simple, parlant des peurs de l’enfance, de la déception que l’on éprouve lorsque l’on apprend
que le Père Noël n’existe pas, et de la difficulté à affronter le monde. Beaucoup d’émotion et de nostalgie, comme les
vieux jouets que l’on oublie après les avoir tant aimés !
T’es un grand garçon maintenant, 2003
Le début
Aujourd’hui, j’ai sept ans. En vrai, c’est demain, mais comme on est mercredi, je vais fêter mon anniversaire avec
maman. Papi a déjà sorti la voiture. Mamie m’aide à boutonner mon manteau et me donne mon dessin pour pas que
je l’oublie. C’est un dessin pour maman. »
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Le contenu
Maxime a 7 ans. Il vit avec ses grands-parents et son père car sa maman est en prison. Le jour de son anniversaire, il
va voir la voir et raconte cette visite. Il dit le long chemin pour aller jusqu’à elle, les gens qu’il salue sur ce parcours,
qui ont « un costume de conducteur de train », les dames pas gentilles sentant l’oignon, et celles qui sont gentilles,
la pièce où, enfin, il retrouve sa maman. Celle-ci arrive avec un gâteau qu’elle a fait elle-même, mais qui n’est pas très
bon. Maxime le mange tout de même pour lui faire plaisir. Maxime dit son bonheur, sa tristesse et leur difficulté à
être ensemble tous les deux : « C’est toujours pareil : maman et moi, on ne se voit pas souvent, et pas longtemps, alors
on ne dit pas ce qui est embêtant. » Mais le temps passe trop vite et quand enfin, ils se sentent bien ensemble, Maxime
doit repartir et ne veut pas embrasser sa mère parce qu’il lui en veut d’être là, derrière tous ces grillages.
Avoir une maman en prison, faire un long chemin compliqué pour pouvoir la voir un petit moment, ne pas savoir
quoi lui dire parce que l’émotion est trop forte et que les mots ne savent pas, toutes ces souffrances sont ici racontées
par un enfant dans ce joli texte très émouvant.
Vivement jeudi !, 2002
Le début
« C’est bon de dormir, mais c’est mal fait parce qu’on s’en rend compte seulement quand c’est trop tard et qu’on est
réveillé. Maman vient de me dire « C’est l’heure ma chérie », et déjà je regrette mon rêve. Je ne sais plus de quoi il
parlait, mais il était agréable. »
Le contenu
Une petite fille raconte sa vie quotidienne et, surtout son mercredi, le jour où il n’y a pas d’école et où l’on peut se
reposer un peu. Elle vit à la campagne avec ses parents et pourrait profiter de son jardin et de ce temps de liberté.
Mais ses parents, très attentifs à son épanouissement culturel et sportif, lui ont concocté un planning très chargé le
mercredi. Pas de grasse matinée car il faut aller au cours de solfège de madame Boutin dès 9 heures, puis enchaîner
avec le cours de piano de madame Roger à 10h, rentrer vite à la maison pour un déjeuner express avec maman,
avant d’attaquer l’équitation à 13h30 et terminer par la natation. Puis supporter les embouteillages pour rentrer à la
maison dans la soirée, prendre son bain à 18h30, dîner, faire des devoirs pour le lendemain et passer un petit peu de
temps avec papa et le puzzle 1000 pièces qu’ils font tous les deux. Pas le temps de rêver, de flâner, ou de regarder le
monde paresseusement ! Finalement, l’école, c’est moins fatigant !
Il est des enfants dont on ne s’occupe pas assez et d’autres dont on s’occupe un peu trop, que les parents bien
intentionnés soumettent à des pressions fortes dès l’enfance. C’est ce que montre ce petit texte très juste dans le ton
et le style enlevé, qui pourrait être un plaidoyer pour la paresse ou, du moins, pour un temps sans contrainte, où l’on
pourrait regarder les nuages dans le ciel ou les petites bêtes du jardin.
Aux éditions De La Martinière jeunesse, dans la collection Confessions
Celui qui n’aimait pas lire, 2004
Mikaël Ollivier dirige aussi, chez Thierry Magnier, la collection Nouvelles, inaugurée en 2007. L’un des premiers titres, La
revanche de l’Ombre rouge, de Jean Molla, est le recueil préféré des lecteurs. Ils se délectent de ces histoires fantastiques,
notamment la première du recueil, Le Portable noir.
Tous les titres de la collection :
Par cœur, de Dominique Dyens, octobre 2011
Désobéis ! de Christophe Léon, octobre 2011
Mi-ange mi-démon, de Thomas Scotto, avril 2011
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Quelle mouche nous pique, de Hervé Giraud, octobre 2010
Mad froggy, de Vincent Crouzet, octobre 2010
Tailles douces, de Jean-Noël Blanc, mai 2010
Amour en cage, de Jean Molla, janvier 2010
Terrains minés, de Fred Paronuzzi, janvier 2010
Totale angoisse, de Brigitte Aubert, septembre 2009
Pas folle la guêpe, de Hervé Giraud, septembre 2009
Demain, ça ira mieux, de Jean-Paul Nozière, juin 2009
Périgord noir, de Louis Sanders, juin 2009
La botte secrète, de Eric Boisset, janvier 2009
Le bâtard de l’espace, de Colin Thibert, janvier 2009
Quand le sentiment, de Hubert Ben Kemoun, septembre 2008
Noir américain, de Armand Cabasson, septembre 2008
Le chant des lunes, de Gudule, avril 2008
L’écho des armes, de Yann Mens, avril 2008
Tirez sur l’ambulance !, de Colin Thibert, janvier 2008
Des petits rien au goût de citron, de Régine Detambel, janvier 2008
Couper court, de Jean-Noël Blanc, octobre 2007
Par l’épée et le sabre, de Armand Cabasson, octobre 2007
Un soir à Beyrouth, de Sélim Nassib, octobre 2007
Avec la langue, de Adam Bagdasarian, mars 2007
La revanche de l’ombre rouge, de Jean Molla, mars 2007
Scènes de crimes, de Brigitte Aubert, mars 2007
Faire et défaire, de Mathis, mars 2007
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3 – Tableau synthétique pour l’ensemble des romans présentés
Le monde
dans la
main, 2011
L’alibi, 2009
Tout doit
disparaître,
2007
Frères de
sang, 2006
Hier encore
mon père
était mort,
2006
Rien de Sous
le même
signe, 2005
E-den, 2004
Narration
1ère personne
Narrateur :
Pierre, 16 ans,
lycéen et
musicien
1ère personne
Narrateur :
Nicolas
Vergeau,
15 ans, lycéen
1ère personne
Narrateur :
Hugo,
11–15 ans,
collégien
1ère personne
Narrateur :
Martin
Lemeunier,
14 ans, en 3e
1ère personne
Narrateur :
Mathieu,
13 ans
1ère personne
Narrateur :
Sébastien
Touzeau,
14 ans
1ère personne
2 narrateurs :
Serge Poiret,
le père.
Goran, 15 ans,
son fils.
3e personne.
Lieu (x) de
l’action
Versailles
Dinard
La Rochelle
Mayotte
Région lilloise
Région
parisienne, à
25 km à l’ouest
de Paris, le
Domaine de
Sans-Souci
Bergerac
Paris
Le Mans
Cancale
Paris
Monde virtuel
Epoque
De nos jours.
Un samedi de
janvier chez
Ikéa jusqu’à
juin suivant.
Le récit est
constuit en
flash-back,
le narrateur
raconte les
faits huit ans
après.
De nos jours.
Un jeudi en
début d’aprèsmidi.
De nos jours.
L’action se
déroule sur
4 ans.
De nos jours.
L’action se
déroule sur
quelques
jours.
Un prologue
20 chapitres
Un épilogue
L’action se
déroule sur
une journée :
le 12 juillet
2003
Un futur
proche
Composition
du roman
Un prologue
3 parties :
48 chapitres,
portant des
titres courts.
Un prologue
7 chapitres
Un épilogue,
quelques mois
après.
Un prologue
13 chapitres
Un épilogue
Un prologue
20 chapitres
Un épilogue
Un prologue
15 chapitres
Un épilogue
Un prologue
12 chapitres
Un épilogue
Un prologue.
35 chapitres.
Thématiques
Adolescence
Relations
père / fils
Disparition
Deuil
Amour
Musique
Différence
Famille
Relations
familiales
Gangstérisme
Secret
Mensonge
Expatriation
Colonialisme
Adolescence
Amour
Société de
consommation
Surconsommation
Famille
Adolescence
Relations
fraternelles
Meurtre
Tueur en série
Secret de
famille
Vengeance
Prison
Famille
Relations
père / fils
Mensonge
Secret de
famille
Mensonge
Relations
père / fils
Voyage
Premier amour
Enquête
Adolescence
Amour
Famille
Drogue
Virtuel / réalité
Mythe
d’Orphée et
Eurydice.
Cf. La vie
en gros : les
2 héros sont les
grands-parents
de Goran,
dans E-den.
Liens
Epigraphe
« Je crois à
l’inexistence du
passé, à la mort
du futur, et aux
possibilités du
présent. »
J.G. Ballard,
Ce que je crois
« Alibi
n.m. (mot latin :
ailleurs). Moyen
de défense
par lequel un
suspect, un
accusé prouve
sa présence au
moment d’un
crime, d’un
délit, en un
autre lieu que
celui où ils ont
été commis. »
Le Petit Larousse
« Etre vivant
suffisait à mon
bonheur. »
Mendiants et
orgueilleux,
Albert Cossery
Pas
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4 – Le monde dans la main : parcours de lecture (destiné aux élèves)
4.1 : Les personnages du roman
4.1.1 – Présentez chacun des personnages en vous aidant des différents indices que vous aurez
relevés au fil du texte (portrait physique ; âge/caractère ; liens familiaux/origine sociale ;
tenue vestimentaire ; profession ; centres d’intérêt…)
Pierre, le narrateur La famille :
Marie-des-Neiges Blanc, née Legrand Patrick Blanc
Alix Blanc
La famille maternelle :
Marie-Luce Legrand, née d’Alembert
Paul Legrand
Marie-Bertille Legrand
Jean-Marie Legrand
La famille paternelle :
Michelle Blanc
Edouard Blanc
Drago
Les autres personnages :
Adelia
Mathias
Eglantine
Maxime
Yildiz
4.1.2 – Classes sociales
Montrez que les familles maternelle et paternelle de Pierre n’appartiennent pas à la même classe sociale.
4.1.3 - De la différence
Pierre, le narrateur, est différent de la plupart des adolescents de son âge. Il parle, au milieu du roman, des relations au
lycée, des groupes qui cohabitent, plus ou moins bien : « Le Versaillais est à part, un peu anachronique, et le musicien
versaillais est carrément historique. »
Comment comprenez-vous cette phrase ? En quoi, précisément, Pierre est-il si différent ?
4.1.4 – Alix
Ce n’est qu’à la toute fin du roman que Pierre explique ce qui est arrivé à sa sœur. Cependant, dans le roman, on peut
trouver des indices qui mettent le lecteur sur la voie. Faites-en un relevé précis en citant des passages du texte.
4.2 : Les lieux du roman
Plusieurs lieux sont évoqués précisément et correspondent à des moments importants de la vie de Pierre. Indiquez
à quels moments sont reliés ces lieux et précisez les sentiments que ces lieux inspirent à Pierre.
Ikéa, à Plaisir
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L’appartement de Pierre, à Versailles
La maison de ses grands-parents maternels
Le lycée La Bruyère, à Versailles
Le conservatoire de musique, à Versailles
La maison de retraite de la grand-mère de Pierre
La maison familiale, à Dinard
Dinard
L’appartement et l’immeuble d’Adelia, à Versailles
Le parc du château de Versailles
4.3 : Le temps
Le monde dans la main est construit en plusieurs temps, le prologue, le roman en trois parties, et un épilogue
intitulé « A présent ».
t comprend-on que le roman est construit en flash-backs ?
-
Co
-
Quel âge a Pierre dans l’épilogue « A présent » ?
-
Quel âge a-t-il dans le prologue ?
-
Sur combien de mois se déroule le roman (hors prologue et épilogue) ?
-
Le premier chapitre « C’est drôle au début » se déroule chez Ikéa. A quel moment de l’année ?
-
Le premier chapitre de la deuxième partie « La plage de l’Ecluse » se déroule à Dinard. A quel moment de l’année ?
-
Le premier chapitre de la troisième partie « Le père de mon père » évoque l’enterrement de la grand-mère paternelle
de Pierre. A quel moment de l’année ?
-
Quand Pierre rencontre-t-il Yildiz ?
-
Quelle importance a le 6 décembre dans l’histoire familiale et dans celle de Pierre ?
-
Quel objet très particulier évoque pour Pierre à la fois son enfance et un événement heureux, et la promesse d’un
futur meilleur ?
4.4 : Les rencontres
L’un des thèmes majeurs du Monde dans la main est la disparition. Celle de la mère du narrateur, qui plonge son
entourage dans un désarroi total et le place dans une attente interminable.
Face à cet événement brutal, Pierre éprouve le besoin de fouiller le passé de sa famille, pour tenter de comprendre
d’où il vient. Avant de vivre LA rencontre qui changera sa vie, il apprend d’autres rencontres, d’autres histoires
d’amour que les siens font remonter de leur passé et qui les rendent plus proches, plus vivants.
Retrouvez, dans le roman, comment, quand et où se sont rencontrés ces personnages :
Marie-Luce et Paul, ses grands-parents maternels
Michelle et Edouard, ses grands-parents paternels
Michelle et Drago
Marie-des-Neiges et Patrick, ses parents
Marie-Bertille et l’inspecteur de SRPJ
Pierre et Eglantine
Pierre et Yildiz
Quelle est la part du hasard dans ces différentes rencontres ?
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4.5 : Les sentiments de Pierre
Pierre exprime dans son récit une large gamme de sentiments, selon les épreuves et les bonheurs qu’il
traverse.
Retrouvez-les, associés aux événements, présentés ci-dessous, dans l’ordre chronologique du récit.
Les courses chez Ikéa.
La sortie du magasin.
Sa mère qui disparaît à la sortie du parking d’Ikéa.
Le retour à l’appartement.
Les courses à la boulangerie d’Adelia.
Une semaine après la disparition de sa mère.
Le goûter et la musique chez ses grands-parents paternels.
La visite à la maison de retraite, où survit sa grand-mère Michelle.
Les promenades dans le parc du château de Versailles.
La conversation avec son père quand celui-ci lui avoue son goût pour le dessin et la bande dessinée.
La conversation avec sa tante Bertille, lorsque cette dernière lui transmet le dernier message de sa mère : celle-ci aime
son mari et son fils, mais ils ne doivent pas l’attendre.
La conversation avec Alix, dans le chapitre intitulé « Un pas sur le côté ».
Une autre conversation avec Alix à propos de l’ordre, du rangement et du ménage, lorsque celle-ci traite Pierre de
« jeune vieux ».
Son succès à l’examen de piano.
Son arrivée à Dinard, au début du mois de juillet.
Son premier bain de mer.
Sa rencontre avec Eglantine.
La soirée à laquelle Eglantine l’invite.
Les conversations au téléphone avec son père, resté à Versailles.
Le feu d’artifice sur la plage de Dinard.
Sa bagarre avec Maxime.
La mort de sa grand-mère, le 28 juillet.
La conversation avec son père concernant le / les père(s) de celui-ci : Edouard et Drago.
Son mois d’août à Versailles.
Les derniers moments dans l’appartement familial.
L’arrivée chez Adelia.
La première fois où il entend Yididz jouer du violoncelle.
Sa première rencontre avec Yildiz.
Sa « première fois ».
Le 6 décembre.
4.6 : Play-list
Pierre est musicien. Il apprend le piano depuis son enfance et veut devenir concertiste. Celle qu’il aime, Yildiz, est
violoncelliste. La musique, classique, essentiellement, tient une large place dans le roman.
Dressez la play-list du roman : musiciens et œuvres joués, aimés, évoqués par Pierre et Yildiz.
Que pensez-vous de cette play-list ?
Début de la liste :
Chapitre « Alix » : l’intégrale en CD des symphonies de Gustav Malher, cadeau d’anniversaire.
…
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4.7 : Disparition
Marie-des-Neiges Blanc, née Legrand, disparaît un soir de janvier, devant son mari et son fils médusés.
Elle ne donne ni explications ni nouvelles aux siens, sinon deux courts messages. Lesquels et de quelle façon ?
Qu’est-ce qui pourrait expliquer sa décision, selon vous, après avoir lu ce roman ?
Dans l’épilogue, Pierre écrit ceci : « J’attends ma mère. J’ai vingt-quatre ans aujourd’hui. Je n’espérais plus rien d’elle depuis
longtemps quand j’ai reçu son message. Un rendez-vous dans un café, le jour de mon anniversaire. Son numéro était masqué,
je n’ai même pas pu lui répondre. Mais je suis là, à l’heure. En avance, même, pour avoir le temps de terminer ce récit. »
Imaginez la rencontre entre Pierre et sa mère, huit ans après, leur conversation, les éventuelles explications de sa
mère.
Le monde dans la main est un roman, une fiction. Cependant, Mikaël Ollivier s’appuie sur une réalité : des centaines
de personnes majeures disparaissent en France chaque année.
Faites quelques recherches sur ce phénomène et écrivez un petit texte documentaire avec les renseignements que
vous aurez trouvés : nombre moyen de disparition, législation, rôle de la police et gendarmerie, recours des familles …
5 – À travers l’œuvre de Mikaël Ollivier : parcours de lecture
(destiné aux élèves)
Ce questionnaire concerne l’ensemble des romans de Mikaël Ollivier, présentés dans la première partie de ce dossier.
Il permet aux enseignants de faire lire à leurs élèves l’ensemble de ces romans, dans le cadre de lectures cursives.
On pourra choisir de ne travailler qu’une partie de ce questionnaire, et / ou de répartir les tâches en confiant chaque
thème proposé à une équipe d’élèves différents, ou d’organiser un concours au sein de sa classe.
5.1 : Héros et héroïnes
La plupart des romans de Mikaël Ollivier sont écrits à la première personne et donnent la parole à des enfants ou
des adolescents, dont la vie est bouleversée ou rendue difficile par une révélation, un événement difficile ou un
problème de poids ….
Reconnaissez-vous ces héroïnes et héros ? Dans quels livres apparaissent-ils ?
1 - « Je m’appelle Daphné du Maurier. Je suis née un 14 juillet. J’ai onze ans, une grand frère Damien qui a les os très
fragiles, un petit frère Hugo, surdoué, une mère américaine et un père sourd. J’arrive de Los Angeles et je vais vivre
dans une maison des Yvelines, aux Jardins de Chevreuse. »
2 - « Je m’appelle Sébastien Touzeau. Je suis né un 12 juillet et j’ai 14 ans. Le matin de mon anniversaire, je suis parti
à Cancale avec mon père. Le voyage a été très mouvementé : panne de voiture, orage, arrestation, accident, plage,
bateau et au bout de la route, une rencontre extraordinaire … »
3 - « Je m’appelle Elodie. Je suis née le 27 mars et j’ai dix ans. Ma vie a changé le jour où mon père est venu me
chercher à l’école. Etait-il atteint d’une maladie mortelle ? »
4 - « Je m’appelle Maxime. J’ai 7 ans aujourd’hui. Il y a des grillages partout chez maman. »
5 — « Je m’appelle Charlotte, j’ai bientôt 10 ans. J’en ai marre de vivre au futur et je voudrais qu’on m’explique la vie. »
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6 – « Je m’appelle Damien. Je ne veux plus sortir de mon lit, ni aller à l’école, ni boire mon lait bio, ni grandir. J’ai jeté
la télé par la fenêtre. »
7 — « Je m’appelle Hugo. Quand j’étais tout petit, j’avais peur de tout et mon ami me rassurait. A présent, j’ai 8 ans et
je suis amoureux d’une grande de CM1. Je n’ai plus besoin de mon ami. »
8 — « Je m’appelle Benjamin Poiret. J’ai 14 ans et suis en 3e. Plus tard, je veux ouvrir un hôtel restaurant dans la baie
de Saint-Malo. »
Réponses :
1 (Tu sais quoi ?) – 2 (Sous le même signe) – 3 (Papa est à la maison) – 4 (T’es un grand garçon maintenant) – 5 (Le grand
mystère) – 6 (Tsunami) - 7 (Jack est là) – 8 (La vie, en gros)
A vous de jouer à présent. Sur le modèle des phrases ci-dessus, écrivez de courtes présentations des héroïnes
et héros d’autres livres de Mikaël Ollivier.
Martin Lemeunier, dans Frères de sang.
Nicolas Vergeau, dans L’alibi.
Pierre Blanc, dans Le monde dans la main.
Hugo, dans Tout doit disparaître.
Mathieu, dans Hier encore, mon père était mort.
Clara, dans Star-crossed lovers.
Guillaume, dans Star-crossed lovers.
5.2 : Adultes bienveillants
Tous les héros des livres de Mikaël Ollivier sont des enfants ou adolescents qui vivent, au sein de leur
famille, des bouleversements importants, et qui ont aussi à passer des caps difficiles : celui qui mène de
l’enfance à l’adolescence, et celui qui les emmène vers l’âge adulte.
Ils rencontrent parfois, dans leur parcours ou à un moment crucial de leur vie, un ou une adulte qui les
écoute, les conseille et, parfois, les aide.
Faites le portrait de certains d’entre eux, en expliquant en quoi ils sont importants pour nos jeunes héros.
Françoise Garcin, la documentaliste, dans Tout doit disparaître.
Michel Lespan, la chauffeur de taxi parisien, dans Hier encore, mon père était mort.
Yann Plédran, le propriétaire du vieux bateau La Gonnelle ancré dans le port de Cancale, dans Sous le même signe.
Sophie, la belle-mère de Benjamin, dans La Vie, en gros.
La mère Roger, la CPE du collège que fréquente Benjamin, dans La Vie, en gros.
Lucie, la grand-mère de Nicolas, dans L’Alibi.
Bertille, la tante de Pierre, dans Le monde dans la main.
Le commissaire Despart, dans Frères de sang.
Adelia, la boulangère, dans Le monde dans la main.
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5.3 : Les lieux
Les lieux sont toujours décrits très précisément dans les romans de Mikaël Ollivier et ont une grande importance
pour ses personnages. On retrouve parfois les mêmes lieux dans différents romans.
Retrouvez dans quels romans sont évoqués les lieux de la liste ci-dessous et retrouvez, dans ces romans, des citations
précises, évoquant et décrivant ces lieux. Indiquez où ils se trouvent. Vous pourrez préciser également les sentiments
que les narrateurs expriment en racontant les lieux où ils évoluent à un moment de leur vie.
Bergerac
Béthune Cancale
Dinard
Le domaine de Sans-Souci
La Rochelle
Les Jardins de Chevreuse
Mayotte
L’île de Ré
Versailles
Le parc du château de Versailles
Nanterre
E-den
Réponses :
Bergerac (Hier encore, mon père était mort) ; Béthune (Tout doit disparaître — Tu sais quoi ?) ; Cancale (Sous le même
signe) ; Dinard (Le monde dans la main – E-Den – La Vie, en gros) ; Le domaine de Sans-Souci (Frères de sang) ; La Rochelle
(L’alibi) ; Les Jardins de Chevreuse (Tu sais quoi ?) ; Mayotte (Tout doit disparaître) ; L’île de Ré (L’alibi) ; Versailles (Le
monde dans la main) ; Le parc du château de Versailles (Le monde dans la main) ; Nanterre et E-Den (E-den).
5.4 : Les rencontres
L’adolescence, puis le début de l’âge adulte sont des moments clés de la vie, le temps des amitiés fortes, des premiers
émois amoureux, des premières fois, des premières expériences, des premières déceptions aussi. Nos héroïnes et nos
héros font des rencontres, qui leur font battre le cœur ou le brisent, qui rendent soudain la vie plus belle, les font
sortir de leur cocon d’enfance.
Ces rencontres sont nombreuses dans les livres de Mikaël Ollivier, parfois décisives, parfois éphémères. En voici
quelques-unes, racontées dans ces livres.
Choisissez deux de ces rencontres et racontez précisément comment les personnages se sont rencontrés.
Pierre et Yildiz, dans Le monde dans la main.
Guillaume et Clara, dans Star-crossed lovers.
Sébastien et Juliette, dans Sous le même signe.
Hugo et Zaïnaba, dans Tout doit disparaître.
Hugo et Charly, dans Tout doit disparaître.
Benjamin et Claire, dans La Vie, en gros.
Daphné et Joani, dans Tu sais quoi ?
Mathieu et Mélodie, dans Hier encore, mon père était mort.
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5.5 : Les phrases
Les phrases qui suivent sont extraites des romans de Mikaël Ollivier, présentés ci-dessus. Saurez-vous
reconnaître ces romans ?
1 — « Il y a des grillages partout chez maman. »
2 - « Tu vois, il ne fallait pas s’inquiéter, le chômage n’est pas une maladie mortelle ! »
3 — « Ce que j’ai fait de beau ? J’ai regardé une araignée qui tissait sa toile.… »
4 — « J’en ai marre de vivre au futur, derrière les barrières que les adultes ont installées autour de ma vie et qui
m’empêchent de voir l’horizon. »
5 — « On était déjà retournés plusieurs fois chez Mady et, dès qu’elle nous a vus, rien qu’à nos têtes, elle a compris que
quelque chose n’allait pas. Comme elle n’avait pas la télé chez elle, on lui a raconté ce qui s’était passé.
– Eh ben ! Ca prouve que Shakespeare est vraiment indémodable ! »
6 — « On continue à pédaler un peu en silence. Cette version de ma vie est vraiment la plus pratique : pas besoin de
beaucoup d’imagination pour dire qu’on ne se rappelle plus de rien ! »
7 — « Je n’ai revu Brice que trois jours plus tard. Au parloir. Trois jours de cauchemar qui, pourtant, n’étaient rien par
rapport à ce qui nous attendait. »
8 — « Demain, j’ai intérêt à trouver un moyen de sortir la Belle au bois dormant de son sommeil artificiel. Mais je
crains que le baiser d’un prince charmant n’y suffise pas.… »
9 — « J’avais peur, j’avais l’impression d’être perdu, abandonné, comme si cette prison n’était pas au cœur de Paris,
mais dans un pays sorti tout droit d’un cauchemar. Je n’étais plus très sûr d’avoir envie de le connaître, mon père.… »
10 – « L’île aux voitures est le surnom de la Réunion. Ici, c’est l’île en construction. On est passé trop vite de la génération
coco à la génération Coca ! »
11 — « Ce n’est qu’en sixième que j’ai vraiment commencé à comprendre que je n’étais pas comme les autres. Au
collège, on change de copains tous les ans et donc on se heurte au jugement de personnes qui ne sont pas habituées
à vous. J’ai commencé à entendre des surnoms comme Bouboule, gras-double, mon gros, et à force, j’ai fini par me
voir tel que j’étais : gros. »
12 — « Moi, j’étais là, j’ai continué. Je n’avais pas rugby, et je suis rentré après la cantine. J’étais là quand papa est arrivé
à 14 heures.
Il y a eu un moment de silence, puis l’inspectrice ou la commissaire, je ne sais pas comment on doit l’appeler, m’a dit :
Et vous êtes ?
– Nicolas Vergeau. »
13 — « Nous sommes arrivés à Cancale vingt minutes plus tard.
C’est une petite ville en pente, grise et blanche, dont toutes les rues mènent à la mer. Enfin à la vase, parce que la mer,
elle était très loin, vu que la marée était basse. »
14 — « Je n’ai pas entendu la réponse car, par la porte ouverte, j’ai découvert une silhouette allongée sur un lit. Pâle,
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mince et si belle. Baignée d’un halo blanc, éclairée par une lumière plongeante dans laquelle dansaient des millions
de particules de poussière, telles des lucioles microscopiques. Mélanie, Mel, comme dans un rêve. Dans mon rêve. La
révélation, soudaine, du sens que je cherchais à ma vie ? »
15 — « Le type a levé un peu son masque de tigre réjoui et a fait un clin d’œil à Hugo qui s’est aussitôt arrêté de pleurer.
– Moi, c’est Jack, a dit Tigrou en tendant sa grosse patte blanche à Hugo. Et toi, c’est comment ? »
16 — « Les parents n’ont plus le droit d’arrêter leur voiture devant l’école à cause du plan Vigipirate. « Vigipirate des
Caraïbes », dit Benjamin en rigolant. Vigipirate, ça sert à éviter que des kamikazes viennent se faire péter le ventre au
moment de la sortie des classes, ou que des avions s’écrasent dans la cour deux par deux, à l’heure de la récréation. »
17 — « Ne vous inquiétez pas pour moi. Je n’en peux plus, c’est tout. »
Réponses :
1 (T’es un grand garçon maintenant) ; 2 (Papa est à la maison) ; 3 (Vivement jeudi !) ; 4 (Le grand mystère) ; 5 (Star-crossed
lovers) ; 6 (Tu sais quoi ?) ; 7 (Frères de sang) ; 8 (E-Den) ; 9 (Hier encore, mon père était mort) ; 10 (Tout doit disparaître) ; 11
(La Vie, en gros) ; 12 (L’alibi) ; 13 (Sous le même signe) ; 14 (E-Den) ; 15 (Jack est là) ; 16 (Tsunami) ; 17 (Le monde dans la main)
5.6 : Les livres
Il y a beaucoup de livres dans les livres de Mikaël Ollivier. Pour faire un tour dans cette bibliothèque …
5.6.1 - L’héroïne de Tu sais quoi ? dit s’appeler Daphné du Maurier. « C’est un nom que j’ai trouvé sur la couverture
d’un gros livre qu’a lu maman. », explique-t-elle à la fin du roman.
Qui est en réalité Daphné du Maurier ? Quels livres célèbres a-t-elle écrit ? L’un d’entre eux a été adapté au cinéma par
le célèbre réalisateur britannique Alfred Hitchcock. Lequel ?
5.6.2 - L’épigraphe de Tout doit disparaître est tirée d’un livre d’Albert Cossery, Mendiants et orgueilleux. Hugo, le
héros, reprend, à la fin du roman, une grande citation d’Albert Cossery. Que signifie cette citation ? Pourquoi a-t-elle
de l’importance pour Hugo ? Qui était Albert Cossery ? Cherchez le titre de quelques-uns de ses romans.
5.6.3 - Dans Star-crossed lovers, François-Guillaume et Claire, les deux héros, s’aiment malgré leurs différences
sociales et l’opposition de leurs pères respectifs. Ils rappellent les deux personnages de Shakespeare, Roméo et Juliette.
Racontez, en quelques phrases, le sujet de la pièce de Shakespeare et dites qui est ce dernier.
5.6.4 - Dans Tout doit disparaître, Hugo découvre les livres et la lecture grâce à Françoise, la documentaliste de son
collège. Elle le conseille et il a confiance en elle.
Il cite, en plus de Mendiants et orgueilleux, d’Albert Cossery, deux autres livres qui ont été importants pour lui et qui
l’ont marqué : Ravage, de René Barjavel, et IGH, de James Graham Ballard. A quel genre romanesque appartiennent ces
deux livres ? Que racontent-ils ? Qui sont ces deux écrivains, René Barjavel et James Graham Ballard ?
5.6.5 - Dans Le monde dans la main, le narrateur, Pierre, évoque avec sa sœur Alix, un livre de Pierre Bottero, La Quête
d’Ewilan. Que raconte ce roman ? A quel genre appartient-il ? Citez d’autres livres de Pierre Bottero.
5.6.6 - Dans Star-crossed lovers, Guillaume, le solitaire, est un lecteur averti et passionné. Clara, la jeune fille qu’il aime,
l’est beaucoup moins. Quels livres Guillaume conseille-t-il à Clara ? Quels livres Clara apprécie-t-elle particulièrement
parmi ceux recommandés par Guillaume.
5.6.7 - Dans son autobiographie, Celui qui n’aimait pas lire, publiée en 2004 chez De La Martinière jeunesse, dans la
collection Confessions Mikaël Ollivier établit la liste de son « Top 10 » des livres aimés grâce auxquels il a découvert
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le plaisir et la richesse de la lecture.
La voici :
Numéro 1 : Les raisins de la colère, de John Steinbeck.
Numéro 2 : Martin Eden, de Jack London.
Numéro 3 : Une maison pour monsieur Biswas, de V.S. Naipaul
Numéro 4 : Dalva, de Jim Harrison.
Numéro 5 : Les champs d’honneur, de Jean Rouaud.
Numéro 6 : Îles à la dérive, d’Ernest Hemingway.
Numéro 7 : Loin de la foule déchaînée, de Thomas Hardy.
Numéro 8 : Moby Dick, d’Herman Melville.
Numéro 9 : Madame Bovary, de Gustave Flaubert.
Numéro 10 : Pêcheur d’Islande, de Pierre Loti.
Y a-t-il, dans cette liste, des livres que vous connaissez, avez lus et appréciés ? Si oui, lesquels ?
Y aurait-il des livres, dans cette liste, que vous aimeriez lire, après avoir regardé au CDI ou sur Internet de quels sujets
ils traitent ? Lesquels ?
Dressez à votre tour le « Top 10 » des livres que vous avez beaucoup aimés depuis que vous êtes lecteurs ou depuis que
l’on vous a lu des histoires ?
5.7 : La musique
Sans forcément écrire une autobiographie dans chacun de ses romans, un écrivain puise forcément dans
son vécu et dans ses goûts personnels pour nourrir son travail d’écriture. Mikaël Ollivier est musicien luimême et beaucoup de ses héros apprennent eux aussi la musique, jouent d’un instrument et apprécient
surtout la musique classique.
C’est le cas par exemple, de Pierre, dans Le monde dans la main ; de Benjamin, dans La Vie, en gros ; de Guillaume, dans
Star-crossed lovers.
Dressez la liste des musiciens ou des genres musicaux appréciés par ces héros.
Correspondent-ils à vos propres goûts en matière de musique ?
5.8 : Les listes
Retrouvez et établissez :
-
La liste des questions que se pose la petite Charlotte, dans Le grand mystère.
-
La liste des catastrophes qui empêchent Damien de vivre bien, dans Tsunami ?
-
La liste des mensonges de Daphné, dans Tu sais quoi ?
-
La liste des personnes assassinées par le tueur en série, dans Frères de sang.
6 – Donnez-nous de vos nouvelles
Ecrivez une lettre à Mikaël Ollivier et expliquez-lui lequel de ses livres vous avez préféré, en expliquant les raisons
de votre choix, et ce qui vous a particulièrement touché dans ce livre ?
Ou
Quel est le personnage que vous préférez, ou dont vous vous sentez le plus proche, parmi tous ceux créés par
Mikaël Ollivier ? Ecrivez-lui une lettre pour le lui expliquer.
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