COURS - Les transformations sociales, 1850

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COURS - Les transformations sociales, 1850
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COURS - Les transformations sociales, 1850-1939 [CA v1.2]
La croissance économiq. transforme lentement les structures sociales. Le nombre
des paysans diminue sous l’effet de l’exode rural. Propriétaire des moyens de
production industrielle et d’échanges, en plein développement, la bourgeoisie
remplace la noblesse comme groupe social dominant. Les classes populaires se
renouvellent. En effet, le siècle voit l’essor de la classe ouvrière et l’accroissement
progressif des classes moyennes.
Table des matières
1. La lente mutation du monde rural...................................................................................1
1.1. Les permanences du monde rural............................................................................1
1.2. La lente ouverture des campagnes : ......................................................................2
2. La lente relève des élites...................................................................................................3
2.1. Un inégal déclin de l’aristocratie..............................................................................3
2.2. Les « bourgeois conquérants ».................................................................................3
3. La progressive émergence des ouvriers et des classes moyennes...........................4
3.1. Les ouvriers..................................................................................................................4
3.2. Les classes moyennes.................................................................................................5
1. La lente mutation du monde rural
1.1. Les permanences du monde rural
* 1 monde qui reste dominé par la grdre propriété
- en Angl. 80 % des terres appartiennent à l’aristocratie (env. 7 000 perso.) ; Junkers
: grds propr. nobles allemands à l’Est de l’Elbe ; nobles russes : 90 % des terres
- servage [statut des paysans qui sont attachés à la terre qu’ils cultivent ; doiv
redevances & corvées] persiste dans l’empire autrichien jusqu’en 1848 et dans
l’empire des tsars jusqu’en 1861.
- la France constitue 1 cas exceptionnel : abolit. dr. d’aînesse, vente biens
nationaux... => morcellement propr. 90 % des propr. < 5 ha.
* des cdts d’existence précaires et une mentalité conservatrice
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- sauf 1 petit nbr de riches propr & de grds fermiers, les hab des campagnes
connaissent 1 vie difficile. La demeure paysanne est formée d’1 ou 2 pièces au sol
terre battue, où le plus souvent bêtes et gens cohabitent [Livre p. 30 doc. 1].
L’alimentation est frugale : soupe, pain , pommes de terres et lard, la volaille et surtt
la viande étant réservés aux jrs de fête. Si les grdes famines ont à peu près disparu,
on redoute tjrs les disettes (manq. des produits alimentaires nécessaires], les
années de mauvaises récoltes.
- Croyances & idées du monde paysan évoluent encore + lentement. Prestige de
l’aristocratie terrienne demeure considérable+emprise du clergé sur les esprits
=>idées conservatrices.
1.2. La lente ouverture des campagnes :
* vers la fin du siècle, des transform. commencent à toucher les campagnes. Tt 1
série de facteurs interv. : ch. de fer, presse, enseignement primaire, service
militaire...
Ex. : au 19e s. Paris-Chambly, trois diligences par jour qui mettent 4 heures.
8 juin 1842 : loi relative à la construction des grandes lignes de chemin de fer.
1846 : inauguration de la ligne de Creil par Beaumont.
1er juillet 1875 : chemin de fer Paris ouvert jusqu'à Méru ; prolongé jusqu'à Beauvais
en 1876. « On distribue et achète plus de 20 000 billets par an au départ de
Chambly »
Diminution des particularismes régionaux & recul de la culture paysanne (danses,
costumes) au profit des modes et des manières de vivre et de penser de la grde
ville. De nveaux « notables » [perso. influente de la sté] (médecins, notaires,
instituteurs) influencent la paysannerie en la gagnant aux idées de la bourgeoisie.
* mais ces transform. affectent surtout les pays touchés par la Rév. Ind. En Russie,
Europe de l’Est et Sud, les anciennes structures subsistent, & la pop. rurale ne
trouve de solution au surpeuplement qui la frappe que ds l’émigration hors des
frontières.
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2. La lente relève des élites
2.1. Un inégal déclin de l’aristocratie
* En Europe de l’ouest, l’aristocratie ne dispose plus que d’une influence résiduelle.
- En France, malgré les efforts de la Restauration, son déclin s’accentue ds la 1e
moitié du 19e s. Elle a définitivement perdu ses privilèges. Enfin , après 1830, elle
perd son pouvoir politiq. au profit de la bourgeoisie. Elle fournit plus de la moitié des
députés sous la Restauration, 23 % en 1893. Vers 1880, les 3 000 ou 4 000 familles
nobles ne jouent plus qu’un rôle local.
- En Angleterre : la haute aristocratie possède 1 forte assise terrienne et 1 réel
pouvoir politiq. grâce à la Chambre des Lords. Mais elle joue aussi 1 grd rôle ds les
affaires et s’allie plus volontiers qu’en France au monde des roturiers ou des nobles
récents. Acquisition de titres de noblesse : 35 % des nouveaux pairs de 1826 à 1914
st des manufacturiers & banquiers, parmi eux Rothschild ou Baring.
* En Europe orientale et méditerranéenne, l’aristocratie terrienne continue à dominer
la société. En Russie, en Prusse et ds les autres états allemands où le droit
d’aînesse a été maintenu ou rétabli, en Autriche, la haute noblesse appuie sa
prépondérance sur la possession de vastes domaines, sur l’exercice de droits issus
+ ou - directement des droits seigneuriaux (ex. : dr. de police). En outre, elle détient
la majeure partie des postes-clés de l’Etat (armée, diplomatie, haute administration)
et dispose de l’appui du souverain.
2.2. Les « bourgeois conquérants »
* Bénéficiaire de la prospérité des années 1850-1873, la haute bourgeoisie est
devenue, en Europe occidentale, la classe dominante de la société : banquiers, grds
hommes d’affaires, hts fonctionnaires, officiers supérieurs... cst 1 grp de grds
notables proche de la noblesse par les cdts d’existence : hôtels particuliers en ville,
châteaux à la campagne... Elle cst de véritables dynasties : les Rothschild ds la
banq. Et surtt, elle monopolise la pouvoir ds la Fr du Second Empire, elle le partage
avec la noblesse en Angleterre, et aspire à y accéder en Allemagne.
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* moyenne bourgeoisie : chefs d’entreprise, propriétaires, membres des pofess.
libérales. « beaux quartiers » des villes, qq domestiques. Elle possède : terres ou
immeubles, titres de rente ou actions. Elle dote ses filles, envoie ses fils au lycée,
pratiq. les « bonnes manières » & affiche les vertus bourgeoises de prudence,
économie, famille, travail, patrie & rigueur morale (non sans hypocrisie, si l’on songe
à la vie nocturne du Paris du Sec. Empire où règnent actrices et demi-mondaines).
Ex. : Michel Michel (+ en 1893) « propriétaire » place du Parterre à Chambly. En
1901, 1 738 habitants. Arch. hôpital de Chambly => Rentes sur les chemins de fer
d'Autriche et d'Espagne (1868-1893). Liste des plus imposés (1876 : 283 FF de
contributions).
3. La progressive émergence des ouvriers et des classes moyennes
3.1. Les ouvriers
* les ouvriers représentent par exemple 30 % de la population active de la Fr. en
1914. Mais le terme recouvre des réalités diverses : ouvriers des ateliers et des
petites entreprises, ouvriers à domicile, ouvriers d’usines ds qq secteurs limités
(mines, métallurgie, textile).
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La <<classe ouvrière>> existe-elle ? EX. Fr
- ouvriers de l’artisanat urbain et ouvriers-paysans (EX. : mineurs de Carmaux ds
Tarn) ont pu éviter le déracinement jusqu’à la fin du 19 e s., en s’opposant
efficacement aux mutations économiques irréversibles.
- la 1e guerre mondiale, la rationalisation du travail et l’immigration massive (Fr.
1930 : immigrés constituent 15 % de la pop. ouvrière) donnent naissance à un nveau
monde ouvrier, sans liens avec le précédent. La 2 e vague d’industrialisation (entre
1913-1929 en Fr., l’indice de la production industrielle progresse de + 40 %) assure
le triomphe des grdes usines (Fr. entre 1906 et 1931 : 41,5 % des salariés nveaux st
recrutés par des entreprises > 500 personnes), des banlieues (Saint-Denis,
Aubervilliers, Boulogne...) et des rigidités du rapport salarial.
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* les ouvriers connaiss. des cdts de vie difficiles. Ils s’entassent ds les faubourgs &
les vieux quartiers du centre des villles, ds des locaux exigus & malsains. Les chefs
d’entreprise, qui ne st astreints à aucune réglementation, compriment les salaires
puisque les ouvriers st nbreux à demander du travail.. Les ouvriers doiv. accepter de
travailler de 12 à 14 heures par jr. (10 h. ss la III Républiq.). Mal nourris, vivant ss
hygiène, les ouvriers connaiss. 1 forte mortalité due aux maladies (épidémies,
tuberculose, maladies professionnelles), aux privations, à l’alcoolisme (cabaret). La
criminalité, la prostitution, le suicide règnent dans ces <<classses laborieuses>> des
grdes villes tenues par les gouvernants pour des <<classes dangereuses>> et
soumises à 1 étroite surveillance policière. En période de crise, les ouvriers ne peuv.
survivre qu’en comptant sur la charité publiq. financée par des associations de
paroisses ou sur les fonds des associations de secours mutuel.
•
Ss la dble action de l’enrichissement général & des luttes ouvrières, la cdt des
travailleurs s’améliore lentement. Les gouvernements prenn. qq mesures pr
limiter le tps de travail (10 h puis 8 h) & améliorer la cdt des femmes & des
enfants. EX. Fr : loi de 1884 sur les syndicats ; 1898 lois sur les accidents de
travail ; limitation de la journée de travail 1900 ; loi sur le repos hebdomadaire
(1906) ; loi sur les retraites ouvrières et paysannes (1910) [Livre doc. 4 p. 39].
La croissance économique des années 1850-1873 conduit à une augmentation du
salaire réel [salaire une fois déduite la hausse du coût de la vie] de 25-30 %. Il en
résulte une amélioration qui touche surtt l’alimentation ms bcp - le logement. 1890 :
alimentation = 65 % budget ouvrier ; 1930 : encore 60 %.
3.2. Les classes moyennes
* entre la bourgeoisie & le prolétariat s’étend le monde nbreux & complexe des
<<classes moyennes>> : petits propr. ruraux, artisans, boutiquiers, fonctionnaires,
petits rentiers... Le monde des classes moyennes se caractérise surtout par ses
aspirations à la bourgeoisie [= aspiration à s’élever ds la sté] => paticulièrement
attaché aux moyens de promotion sociale : l’école, le travail, l’économie, l’épargne.
Classes moy. s’efforcent d’imiter la bourgeoisie, selon leurs possibilités, ds le
logement, le langage, le vêtement, l’éducation des enfants (ex. : les filles apprennent
le piano).
* choix politiques des classes moyennes :
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- en Europe de l’Ouest, les <<nouvelles couches>> forment la clientèle des partis
progressistes.
- dans les pays où n’existe pas de tradit. libérale, les classes moyennes se tournent
vers les formations nationalistes extrémistes.