HAITI: évaluation de l`impact des desastres de 2007

Transcription

HAITI: évaluation de l`impact des desastres de 2007
Distr. LIMITÉE
ORIGINAL: FRANÇAIS
HAÏTI : ÉVALUATION DE L’IMPACT DES DÉSASTRES NATURELS DE L’ANNÉE 2007
Ministère de l’intérieur et des Collectivités Territoriales (MICT)
Direction de la Protection Civile (DPC)
Système National de Gestion des Risques et Désastres (SNGRD)
Secrétariat Permanent de Gestion des Risques et des Désastres
Commission Economique pour l’Amérique Latine et les Caraïbes (CEPALC)
Programme de Nations Unies pour le Développement (PNUD)
Ce document n’a pas été soumis à une révision éditoriale
2
PRÉSENTATION
Ce document d’évaluation de l’impact des désastres naturels qui ont touché Haïti durant l’année
2007 répond à une requête du Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales d’Haïti
(MICT), tout particulièrement de la Direction de la Protection Civile (DPC) relevant de ce
ministère, requête formulée à la Commission Economique pour l’Amérique Latine et les Caraïbes
(CEPALC) des Nations Unies.
Si bien la coordination de l’évaluation a été chargée à la CEPALC, il se réalise de concert
avec le Système des Nations Unies en Haïti; du coté des institutions nationales, c’est le Système
National de Gestion des Risques et Désastres (SNGRD), ainsi que le Secrétariat Permanent de
Gestion des Risques et des Désastres qui ont joué ce rôle. Ces deux organismes ont eu à leur charge
la récollection, l’organisation et la systématisation de l’information qui a été facilité aux participants
de la mission d’évaluation -avant, durant et après celle-ci - afin de conduire cette tâche dans les
meilleures conditions. La mission d’évaluation 1 a bénéficié de la collaboration dévouée de la
Direction de la Protection Civile (DPC) du MICT (Mme Alta Jean Baptiste), ainsi que des
directions départementales de la DPC, des différents ministères, institutions gouvernementales,
autorités politiques et administratives de même que plusieurs entités du secteur privé et
organisations non gouvernementales (ONG) tant au niveau central que dans les 5 départements qui
ont fait l’objet des missions de terrain -en l’occurrence les départements de l’Ouest, du Sud-Est,
Nippes, Sud et Grande Anse-. Afin de renforcer les capacités nationales et locales la mission a
commencé par une formation de plus de cinquante fonctionnaires, techniciens et experts haïtiens sur
la méthodologie d’évaluation de désastres de la CEPAL qui a tenu lieu à Jacmel.
Le support financier, opérationnel et logistique du Programme des Nations Unies pour le
Développement (PNUD) en Haïti, la collaboration logistique apportée tant par la MINUSTAH,
ainsi que les facilités accordées par les autorités locales et nationales durant les visites de terrain
réalisées dans les 5 départements les plus touchés - ont permis la réalisation effective de ce travail.
Au sein du Système des Nations Unies, aussi bien le coordonnateur résident que l’équipe
pays intégré par les diverses agences, fonds et programme ont grandement facilité la tache de la
mission A eux tous, sans oublier l’équipe du secrétariat, de la logistique ainsi que les participants
de l’atelier et collègues de terrain, nos remerciements sincères.
L’équipe technique de la CEPALC chargée de l’évaluation était intégrée comme suit :
Ricardo Zapata Martí
Randolph Gilbert
Carlos Maldonado
Gabriela Salgado
José Leal
Romain Zivy
Bineswaree Bolaky
1
Coordonnateur général (CEPALC, Mexique)
Coordination technique, Macroéconomie et évaluation des
secteurs économiques (CEPALC, Mexique)
Secteurs sociaux et perspective de genre (CEPALC, Chili)
Infrastructure et Environnement (CEPALC, Chili)
Commerce et macroéconomie (CEPALC, Trinité et Tobago)
La mission a eu lieu du 10 au 23 février 2008. Dans son cadre, un atelier de formation s’est tenu à la ville de
Jacmel les 12-14 février -dirigé par l’équipe technique de la mission et destiné aux 5 directions
départementales des zones les plus touchées- suivi des visites de terrain et de l’évaluation préliminaire des
données et entrevues complémentaires à Port au Prince.
3
Nous espérons que les résultats préliminaires présentés au Ministère de l’Intérieur a la fin
de la mission ont apporté gouvernement d’Haïti d’une part les éléments permettant d’établir un
programme de réhabilitation et reconstruction, et d’autre part à même de définir les priorités
nationales de réduction du risque et de gestion environnementale conduisant vers un développement
soutenable. Le pays a besoin, suite aux désastres qui l’ont affecté en 2007, de ressources
supplémentaires tant en matière de coopération que financières, afin d’incorporer les critères
d’adaptation et de mitigation, et une meilleure gestion des risques dans les différents secteurs et
projets.
Tant comme conclusion de cette évaluation comme d’autres études et l’évaluation que
CEPALC a aussi coordonné en 2004 sur les inondations de Gonaives, il est évident que le
gouvernement devrait, outre le renforcement de la stratégie nationale de réduction des effets causés
par les désastres, mener une stratégie portant une attention toute particulière aux bassins versants
vulnérables et de récupération environnementale. Cette approche avait été déjà signalée lors des
effets adverses causés par le cyclone Jeanne en septembre 2004 2, et demande à être reprise comme
partie intégrale d’une politique de développement non seulement à cause du degré considérable de
vulnérabilité d’Haïti face à ces phénomènes climatiques. Ces derniers sont récurrents, étant donnés
l’effet accumulatif des dommages et pertes, ainsi que les processus de changement climatique
global et la gestion actuelle de l’environnement, qui de manière combinée accroissent la
vulnérabilité physique, économique et sociale aussi bien des zones directement affectées, mais aussi
du pays et de toute l’île dans son ensemble.
2
Voir CEPALC, Haïti: évaluation des dommages causés par le cyclone Jeanne. (LC/MEX/L.648 ;
LC/CAR/L.27), 2005.
4
I. RESUMÉ ET CONCLUSIONS
Cette étude présente dans la mesure du possible une évaluation détaillée des dommages occasionnés
par les tempêtes tropicales Dean et Noël qui ont affecté la République d’Haïti durant l’année 2007 ;
les cinq départements les plus touchés par ces événements –en l’occurrence les départements de
l’Ouest, du Sud-Est, Nippes, Sud et Grande Anse- font l’objet de cette analyse Les effets produits
spécifiquement par le phénomène décrit comme pluies d’octobre n’ont pas toujours pu être isolé
dans cette analyse, bien que pris en compte dans l’évaluation dans son ensemble.
A partir de l’application de la méthodologie développée par la CEPALC 3, l’amplitude
globale des dommages et pertes a été quantifiée ainsi que les effets macroéconomiques rattachés à
ces derniers. La mission a effectué des estimations propres des dégâts occasionnés par ces
phénomènes climatiques de l’année 2007, qui viennent s’ajouter aux facteurs préexistants de
vulnérabilité, en particulier des années récentes 4, ayant pour conséquence un recul prononcé dans
les zones directement affectées et une réduction additionnelle du potentiel de croissance et de
développement du pays, déjà faible durant les dernières années.
Les désastres naturels causés par Dean et Noël viennent donc s’ajouter à une situation déjà
difficile dans un pays qui a souffert durant les dernières années les conséquences d’une instabilité
politique et sociale récurrente. Ces événements réitèrent les signalements déjà prononcés lors de
l’évaluation menée par la CEPALC sur les effets causés par le cyclone Jeanne en 2004, dans le sens
de la nécessité d’une stratégie nationale de réduction des risques à long terme. Les impacts négatifs
probables que le changement climatique peut occasionner en Haïti –bien que non encore
suffisamment étudiés au niveau national mais validé dans le contexte international- rendent urgente
la nécessité d’incorporer la gestion du risque et l’adaptation aux événements climatiques extrêmes
comme partie intégrale de la stratégie national de développement.
En résumé, suite à l’évaluation des impacts des désastres naturels de l’année 2007 en Haïti,
les dégâts (ensemble des dommages et pertes) s’élèvent au total à près de (4 323 millions de
gourdes), c’est à dire environ (116 millions de dollars). Ce montant représente (1,9%) du PIB et
(7%) des investissements de l’année précédente 5.
En terme sociodémographique, le bilan fait état d’environ 135 morts et 194 disparus ; près
de 4% de l’ensemble de la population des zones comprenant les 5 départements les plus touchés a
été affectée, c'est-à-dire environ 194 000 personnes de façon directe –perte de leur logement, des
moyens de vie, etc.). Dans ces départements où pesaient déjà lourd –comme dans le reste du paysdes indicateurs de pauvreté et privation considérables 6, les désastres ont causé de façon particulière
des dommages importants aux ménages les plus défavorisés tant du monde rural, qu’urbain et
périurbain qui ont perdu avec leur logement leur maigre patrimoine et leurs moyens de survie.
Bien que s’agissant de phénomènes climatiques adverses, –aussi bien Dean que Noël ont touché le
territoire d’Haïti comme tempêtes tropicales- les conséquences qui ont fait suite aux précipitations
3
Voir Manual para la evaluación socioeconómica y ambiental de los desastres, LC/MEX/G.5, Julio de 2003,
disponible sur le site www.eclac.cl/mexico, sous la rubrique desastres naturales.
4
Durant les 3 dernières années (depuis 2004) les inondations de Mapou et Fonds Verretes (mai 2004), la
tempête tropicale Jeanne en septembre 2004 (voir Haïti: évaluation des dommages causés par le cyclone
Jeanne., LC/MEX/648/Rev.1).
5
Les données sont présentées en gourdes, sauf indication contraire. Le taux de change utilisé pour l’année
2007 est de 37,4 gourdes pour 1 dollar des Etats-Unis.
6
Voir Carte de pauvreté, 2005. MPCE
5
extraordinaires des mois d’août et octobre ont été plus graves que ce qui était espérée. Les
départements touchés ont eu des dommages et pertes considérables, bien que moindre 7 que celles
occasionnées par le passage du cyclone Jeanne qui avait frappé le pays en 2004. L’agriculture a été
cette fois ci le secteur de loin le plus affecté avec une contribution de la 2/3 des pertes totales. Quant
aux logements (19% des pertes totales), les coûts de reconstruction dépendront en grande mesure
des décisions qui seront prises quant à la relocalisation ou non des populations affectées lors de ces
événements, mais aussi de celles fortement exposées vivant en des emplacements inappropriés.
La mission de la CEPALC considère que –face a la récurrence et sévérité des dégâts même
a cause des événements qui n’ont pas un caractère extrême-- le pays pourrait profiter de cette
conjoncture adverse pour encourager et renforcer une gestion de risques associée au développement
durable et a la récupération environnementale tellement dégradé. Le pays a déjà avancé a des
changements institutionnels à même d’entériner les capacités de réponse et de prévention face à ces
phénomènes récurrents et dont les impacts sont chaque fois plus graves, mais n’a pas suffisamment
lié la stratégie de développement durable et de réduction de la pauvreté a la réduction des risques.
Cette démarche serait orientée vers une meilleure gestion des risques étant donnée l’exposition
croissante aux menaces associées au changement climatique et la persistance des indicateurs de
vulnérabilité associés à la pauvreté en premier lieu, ainsi qu’à la réalisation d’investissements
coûteux mais non convenablement protégés ni assurés, et les effets accumulatifs d’événements
antérieurs et de la dégradation environnementale par faute d’une valorisation adéquate des services
environnementaux.
Une telle démarche, avec le concours de la communauté internationale, aura à envisager sans
doute –entre autres- des actions dans les domaines de l’aménagement du territoire, la récupération
des bassins versants, et la réalisation de projets sociaux de gestion environnementale afin de garantir
à court terme la récupération des moyens de vie des populations et groupes sociaux les plus affectés,
et à moyen et long terme un développement national soutenable et durable.
7
Celles-ci avaient été estimées à 265 millions de dollars, environ 7% du PIB (voir document CEPALC,
648/Rev.1)
6
II. DESCRIPTION DES EVENEMENTS
Les tempêtes tropicales Dean (août) et Noël (octobre) ainsi que les pluies d’octobre 2007 sont un
ensemble d’événements qui ont touché Haïti durant l’année 2007. Nous reprenons ci-dessous les
documents de synthèse de la description de ces événements produits par les autorités nationales du
Centre National de Météorologie ainsi que la DPC. La section cartographique et d’images provient
de ces mêmes sources, ainsi que des partenaires locaux.
II- Description des événements
La tempête tropicale Dean s’est transformée en Ouragan de catégorie 1 ce jeudi 16 août 2007.
D’après sa trajectoire les zones les plus affectées ont été la péninsule Sud d’Haïti à partir de samedi
18 matin par de fortes précipitations, de forts vents et de mer très agitée. Pour cela, le
Gouvernement de la république d’Haïti a passé au plan d’urgence cyclone et lance la phase d’Alerte
1 du PNGRD face aux menaces des conditions de tempête pour l’instant i.e. de fortes précipitations
avec risques d’inondations d’intensité Orange ou Modérée, de forts vents accompagnés de rafales,
de grosse mer pour les départements du Sud-est, du Sud, des Nippes et de la Grand-Anse, de
l’Ouest et d’intensité Jaune ou Faible pour les départements du Centre, de l’Artibonite. Les
opérations de cabotages ont étés interdites sur toutes les côtes sud du pays à partir du vendredi soir
jusqu’à dimanche soir
Dean s’a déplace rapidement vers l’ouest à 37 km/h avec un vent soutenu de 150 km/h et
des rafales supérieures. Les vents d’ouragan soufflent sur un rayon de 45 km à partir du centre et les
vents de tempête sur un rayon de 105 km/h toujours à partir du centre et la pression au centre est de
979 hectopascals.
Le vendredi 26 octobre 2007, le Centre National de Météorologie informait la Direction de
la Protection Civile de la formation d’une large zone de basse pression centrée sur Porto Rico avec
un déplacement Ouest Sud-Ouest, ce qui mettait Haïti sur la trajectoire probable de ce système.
Selon les prévisions, des averses importantes étaient attendues sur l’île d’Haïti les samedi 27 et
dimanche 28 Octobre. Le Secrétariat Permanent de Gestion des Risques et des Désastres a donc
7
lancé par conséquent, le vendredi 26 Octobre le niveau d’alerte Orange, c'est-à-dire risque d’impact
violent à très violent.
Alors que les autorités commençaient à adopter les dispositions en rapport avec la zone de
basse pression, le Centre National de Météorologie annonce le dimanche 28 Octobre 2007 la
formation de la seizième dépression tropicale de la saison, quasiment non loin des côtes sud d’Haïti.
En effet, à 8h am, le Centre de la dépression était localisé à 16.3 degré de latitude Nord et 72.3 de
longitude ouest soit à environ 255 Km au sud de Port-au-Prince. Cette dépression allait rapidement
se transformer en tempête tropicale baptisée « Noël ». A 8h pm dimanche, le centre de la tempête
était localisée à 16.7 degré de latitude nord et 71.8 degré de longitude ouest soit environ 235 Km au
sud de Port-au-Prince.
Cependant, si le déplacement
était dans un premier temps
dans une direction Ouest,
Nord-ouest, les tendances
montraient par la suite une
évolution Nord – Nord-ouest,
ce qui donnait une probabilité
de plus en plus forte d’une
trajectoire du centre de la
tempête, traversant Haïti. Le
Secrétariat
Permanent
de
Gestion des Risques et des
Désastres allait par conséquent
élever le niveau d’alerte
d’orange à Rouge, c'est-à-dire
risque d’impact d’intensité de
très violent à extrême.
Le lundi 29 Octobre, la
tempête tropicale Noël s’approchait lentement des côtes sud d’Haïti. Dès 2 h am, le Centre de la
tempête était localisé à 17.3 degré de latitude Nord et 72.3 degré de longitude Ouest.
A 5 h am, le Centre National
de Météorologie annonçait que
la tempête Noël s’avançait
davantage sur Haïti, son centre
se trouvait à 18 degré Nord et
72.3 Ouest soit environ 65 Km
au sud de Port-au-Prince. La
trajectoire Nord, Nord-ouest a
été maintenue durant les 24
heures suivantes, le centre de
la tempête traversant ainsi
Haïti du département du Sud
est à la pointe de la presqu’île
du nord ouest.
Alors que la tempête Noël
8
s’éloignait graduellement d’Haïti, son centre a été localisé, le Mardi 12 octobre à 2h pm, à 21.0
degré de latitude nord et 77.7 degré de longitude ouest soit à 50 km sud sud-est de Camagüey,
Cuba; la masse convective accompagnant Noël allait entraîner de fortes pluies sur l’ensemble des 10
départements du pays pendant plus de trois à quatre jours plus tard, soit jusqu’au samedi 3 et
dimanche 4 novembre 2007.
En effet de fortes précipitations d’environ 500 mm de hauteur sur les hauts reliefs et jusqu’à 250mm
en plaine étaient prévues sur tout le territoire en dépit du recul progressif de la tempête tropicale
Noël. La queue du système draine des nuages sur Haïti et des pluies de forte capacité allaient
effectivement affecter les dix départements du pays. L’alerte maximale a donc été maintenue sur
tout le territoire et des titulaires des Ministères ont été dépêchés sur place pour coordonner les
actions de réponse avec les Comités Locaux.
La tempête Noël s’est manifestée sur Haïti par une mer très agitée, de fortes pluies et des vents
forts. Les secteurs de l’habitat, des infrastructures routières, de l’agriculture sont les plus touchés
par le passage de cette tempête. Les départements les plus affectés sont l’Ouest, le Sud, le Sud-Est,
les Nippes et la Grand-Anse, ajoutant ses effets aux zones déjà touchés par Dean.
Malheureusement la mission n’a pas pu obtenir information pluviométrique précise des événements,
que serait extrêmement utile pour proposer de mesures de renforcement structurel et pouvoir
analyser s’il y a une tendance a la sévérité accrue de ces phénomènes par rapport aux événements
passés. Une analyse plus détaillée des 2 événements n’a pas été faite manque des informations aient
été sollicitées auprès du MARNDR et du Centre National de Météorologie, ces statistiques n’ont
pas été fournis jusqu'à présent.
Bilan des dégâts 8
Les effets humains et sociaux de la tempête tropicale Noël sont assez considérables : 66 morts, 17
disparus, 120 blessés, 14,776 familles sinistrées, 2 801 maisons détruites, 12 020 maisons
endommagées.
Graphe
Image infrarouge de Dean y Noël a leur arrivée en Haïti
Source: National Oceanographic and Atmospheric Administration (NOAA) des Etats-Unis
8
Le bilan partiel non repris ici, se trouve dans les tableaux sectoriels aux chapitres correspondants.
9
Les zones les plus touchées se montrent dans les graphes suivants, par événement :
Zones les plus affectées par la Tempête Tropicale Noël
Nord-Ouest
Port-de-Paix
Nord-Ouest
Cap-Haitien
Port-Liberté
Nord
Nord-Est
Gonaives
Legend
Artibonite
Zones les plus affectées
Hinche
Départements les plus affectés
Centre
Ouest
Jeremie
Port-au-Prince
Ouest
Sud-Est
Grande-Anse
Sud
Les Cayes
Jacmel
FEWS NET Haiti
Source: DPC et OCHA
Carte-Degats de Noël
Effets du cyclone Dean
Source : OCHA
10
III. POPULATION ET ZONES AFFECTÉES
1. Population affectée
Au niveau de la population, les évènements météorologiques de la saison 2007, produirent des
effets catastrophiques qui, par rapport au nombre total d’habitants des départements, a eu des
impacts bien différents, pour une moyenne de près de 4% de l’ensemble de la population de la zone
comprenant les départements touchés –l’Ouest et les quatre départements qui se trouvent dans le
sud du pays, Grande Anse, Nippes, Sud et, Sud-est comme le montre le Tableau.
Cumulatif de population affectée par les désastres de 2007
POPULATION
DÉPARTEMENTS
Ensemble
Hommes
Femmes
Morts
ou
disparus
Blessés
Population
affectée
Proportion
population
affectée
(%)
Proportion
foyers
avec
femme
cheffe (%)
(Milliers d'habitants)
OUEST
Taille
moyenne
des foyers
(Personnes)
3,303,880
1,554,589
1,749,291
80
112
35,526
1.1
42.0
4.6
SUD
663,184
333,623
329,562
27
23
53,547
8.1
40.4
4.8
SUD-EST
517,057
250,900
266,157
9
39
40,815
7.9
36.8
4.5
GRANDE ANSE
387,655
196,974
190,681
14
19
13,225
3.4
31.5
4.6
NIPPES
281,159
143,445
137,715
5
1
50,269
17.9
30.0
4.6
5,152,935
2,479,530
2,673,405
135
194
193,382
3.8
39.8
4.6
TOTAL a/
Source: CEPALC, sur la base des données du Recensement Général de la Population et de l'Habitat (RGPH -2003), Institut Haïtien de
Statistique et d'Informatique (IHSI). Les renseignements sur les habitants morts, blessés ou disparus correspondent aux informations de
la Direction de la Protection Civile du Ministère de l'Intérieur et des Collectivités Territoriales (DPC-MICT). Les estimations sur le taux
de croissance de la population 2005-2007 sont basées sur les projections du Centre Latino-américain de Démographie (CELADE).
A/ Total des cinq Départements: Ouest, Sud, Sud-Est, Grande Anse et Nippes.
Si bien les désastres qui se sont abattus sur cette partie du pays en 2007, n’ont pas eu par eux
mêmes la force dévastatrice d’autres phénomènes antérieurs -comme le cyclone Jeanne en 2004-,
c’est surtout l’arrivée successive des tempêtes, sans qu’il n’y ait eu une récupération entre temps,
qui a causé les plus grands dégâts. Le cyclone Dean en août, les tempêtes diluviennes d’octobre,
l’ouragan Noël en novembre et le coup de queue d’Olga au début de décembre ont fini par causer
une situation continuelle de dommages et de pertes sur l’économie des habitants des zones
affectées, qui ne semble pas encore trouver un redressement satisfaisant. Avec un bilan de 135
morts, 194 blessés et d’un peu moins de 200 mille personnes endommagées directement, l’effet sur
les conditions et les moyens de vie quotidiens des habitants des cinq départements sont toujours
visibles par le manque de ressources, les moindres revenus et la pénurie de biens et de services.
Notamment, les conditions sanitaires empirées et les difficultés alimentaires pèsent sur la plupart de
cette population qui représente 61.5% des habitants du pays.
11
La période pendant laquelle se sont abattus les désastres, entre août et décembre, comprend
la deuxième saison de plantation et récolte des principales cultures, de même que les ventes les plus
importantes de charbon de bois et de bétail. Les principales activités commerciales de la zone, se
réalisent surtout au mois de septembre et octobre, et à la fin de l’année. C’est ainsi que, faute
d’informations plus précises, on estime que l’affectation principale s’est manifestée au niveau des
pertes sur les revenus des ménages les plus pauvres et ceux avec des revenus moyens 9, qui ont subi
la perte de leur capital de fonctionnement et donc de leur moyens de vie principaux. Ce fait est
notamment plus accentué dans les foyers ayant une femme à leur tête, qui constituent en moyenne
40% des ménages, souvent parmi les plus pauvres et sans accès aux transferts des hommes qui
partent à l’étranger (notamment en République Dominicaine) pour participer à la coupe de la canne
à sucre (« la zafra »), et donc dépendent entièrement du marché local et de leurs propres moyens de
vie.
Importance relative de la population affectée en Haïti par les tempêtes Dean et Noël et
les pluies d’Octobre
Nombre
Population (5 départements)
Pourcentage
5,152,935
57.7%
193,382
2.2%
-Nombre de morts
135
0.0%
-Nombre de disparus
194
0.0%
8,933,213
100.0%
Population affectée
Population totale du pays (estimation 2007)
Source: CEPAL sur la base de chiffres officiels
Ci joint dans les pages suivantes la représentation cartographique nationale de ces
indicateurs. Il convient de signaler que ce même exercice pourrait se réaliser par département et
communes, vu que le logiciel qui accompagne le document permet une telle ventilation.
D’après la publication Profils de Modes de Vie en Haïti (USAID-FEWS NET, septembre 2005), dans la
zone mentionnée la vente de produits agricoles, de bétail et de charbon de bois fourni 53% des revenus des
familles plus pauvres et 68% des revenus des ménages moyens.
9
12
SYNTHESE SERVICES SOCIAUX DE BASE
13
EDUCATION
14
SANTÉ
15
EAU COURANTE
16
SERVICES D’ASSAINISSEMENT DE BASE
17
Secours d’urgence
Synthèse des actions réalisées
Le Système National de Gestion des Risques et des Désastres (SNGRD), dans ses composantes
centrales et déconcentrées s’était rapidement mobilisé en vue d’entreprendre les activités de
préparation et de réponse avec la collaboration de la communauté internationale. L’alerte rouge a
été décrétée et toute une série de mesures ont été adoptées par le gouvernement en matière de
préparation et de réponse ventilés ci-dessous.
i) Activités de préparation : les activités de préparation dans cette occasion on pu mieux préparer
les populations, les décideurs, les autorités et les membres de la communauté internationale afin de
réduire les pertes en vies humaines et les dégâts matériels. Groupées en fonctions, les actions de
préparation se résument comme suit dans 3 volets : Alerte et mobilisation, Sensibilisation et
Information du public, et Sécurité.
ƒ Alerte et mobilisation
Ö Transmission de l’information et des alertes à la population et aux structures concernées (Au
moins 11 bulletins spéciaux émis dans le cas de Dean) ;
Ö Mobilisation du Centre d’Opération d’Urgence (COU) 24h/24 jusqu’au lundi 5 novembre ;
Ö Mobilisation des Comités départementaux et communaux de Protection Civile ;
Ö Activation des Centres d’Opération d’Urgence (COU) en différents moments face aux trois
événements dans les plusieurs départements touchés, notamment l’Artibonite, l’Ouest, du SudEst, du Sud, des Nippes, de la Grand-Anse, du Nord et du Nord-Ouest ;
Ö Mobilisation du Groupe d’Appui de la Communauté Internationale (GACI) focalisé sur les
besoins de l’urgence et l’aide humanitaire ;
Ö Suivi de la situation dans les départements et les communes dans la phase d’urgence ;
Ö Mobilisation des ressources et pré positionnement de fonds d’urgence dans tous les
départements : Un million de gourdes (1.000.000,00 GHT, presque 27 mil dollars des Etats
Unies) par département ;
Ö Activation des refuges et évacuation des populations menacées.
ƒ
Sensibilisation et Information du public
Ö Diverses interventions dans les médias locaux et internationaux par les structures centrales et
départementales ;
Ö Actions de sensibilisation de proximité par les COU départementaux et communaux.
ƒ
Sécurité
Ö Mobilisation de la Police Nationale d’Haïti (PNH) :
Commissariats, Sous Commissariats et Unités Spécialisées. ;
Ö Mobilisation de la MINUSTAH.
ii) Activités de réponse
Directions
départementales,
18
Les activités de réponse ont pu réduire la souffrance des populations affectées –para comparaison à
des années précédentes et de faciliter le retour des communautés aux conditions normales. Elles ont
été menées à la fois par le gouvernement et la communauté humanitaire.
ƒ
Efforts du gouvernement
Du côté gouvernemental, des efforts substantiels ont été faits pour répondre tant soit peu aux
premières urgences. Rien que pour l’assistance humanitaire et pour les besoins urgents du secteur
santé et transport, le gouvernement a déjà décaissé pour ce sinistre près de Cent Millions Gourdes
(100.000.000,00 GHT ou 2.7 million de USD) à travers les fonds d’urgence pour l’acquisition
d’articles de première nécessité. En outre, des requêtes supplémentaires de fonds d’un montant de
Cent Quinze Millions Cent Cinquante Mille Gourdes (115.150.000,00 GHT, 3.1 million de USD)
ont été adressées aux instances compétentes pour l’assistance aux parents des décédés et aux
personnes ayant des maisons détruites ou endommagées. Un appel à la solidarité nationale a été
lancé.
Comme pour les activités de préparation, les actions de réponse ont été regroupées en trois
catégories: Evacuation et mesures préventives, Évaluation et Infrastructures.
D’autre part le Système National de Gestion des Risques et des Désastres a établi les besoins de
premières urgences après le passage d’une catastrophe comme suit : L’assistance humanitaire qui
est généralement prise en charge par les structures de Gestion des Risques et des Désastres et les
Besoins Sectoriels Urgents identifiés par les différents Ministères et autres institutions composant le
Secrétariat Permanent de Gestion des Risques et des Désastres.
Cependant ces mesures et les ressources mobilisées ne représentent qu’une partie des besoins pour
la récupération et la réhabilitation précoce des familles et locations sinistrés. Pour illustrer cela voir
la récapitulation des besoins de premières urgences et sectoriels après Noël (voir tableau cidessous), ainsi que l’information consolidée, des actions de réponses entreprises par le
gouvernement et les organisations humanitaires –tant nationales qu’internationales-.
Il convient de signaler que dans le domaine humanitaire (secours d’urgence), aussi bien les
documents d’évaluation produits tant par les autorités nationales (DPC) et d’autres institutions, que
durant les entrevues menées sur le terrain, un signalement constant des personnes affectées fait état
de difficultés non négligeables dans la gestion des abris. A ce sujet, et fort de l’expérience et des
leçons apprises, les entités responsables devront incorporer dans le système d’alerte et de réponses
aux désastres un ensemble de mesures visant à renforcer en particulier la gestion des abris. Celle-ci
demande la collecte d’information, une action concertée -la moins improvisée que possible-, ainsi
que les ressources nécessaires (matérielles, humaines et financières) afin de canaliser la distribution
de l’aide aux personnes sinistrées dans (et hors) de ces refuges. Les besoins sectoriels prioritaires
identifiés après Noël sont répartis comme suit :
Tableau récapitulatif des besoins sectoriels urgents
(Millions de Gourdes)
Secteurs
Montant approximatif
Santé, Eau et Assainissement
32.0
Services à la population
65.4
Infrastructures
Sécurité
Agriculture
125.0
1.5
25.0
19
Tableau récapitulatif des besoins sectoriels urgents
(Millions de Gourdes)
Secteurs
Montant approximatif
TOTAL
248.9
Tableau récapitulatif des Besoins de Premières Urgences
Rubrique
Montant
Alimentation
100.0
Assistance Premières Urgences
115.1
Besoins sectoriels urgents
248.9
TOTAL
464.0
Source : repris du tableau en p.20 du Bilan et perspectives Noël, p.20. Système National de Gestion des Risques et des Désastres,
Novembre 2007
Tableau
Assistance /Premières Urgences aux victimes de la tempête Noël
(milliers de gourdes)
Assistance
DEPARTEMENT
Funérailles
Maisons détruites
Maisons
Soins aux blessés
endommagées
Familles sinistrées
a/
Artibonite
125
120
1,200
18
Centre
20
25
Grand-Anse
175
1,860
3,640
14
Nippes
50
3,470
5,215
2
Nord
50
640
2,880
20
Nord-Est
100
Nord-Ouest
350
770
2
Ouest (1)
725
9,220
14,570
148
Ouest (2) Cité Soleil
75
25,000
Sud
325
7,630
27,835
24
Sud-Est
200
4,600
3,965
12
TOTAL
1,725
28,010
60,100
25,240
Source : repris du tableau en p.18 du rapport Bilan et perspectives Noël, SNGRD.
a/ Dans ce tableau, la rubrique familles sinistrées s’applique seulement à Ouest (2) Cité Soleil.
Total
1,463
45
5,689
8,737
3,590
100
1,122
24,663
25,075
35,814
8,777
115,075
En comparaison avec l’expérience antérieure évaluation faite par CEPALC (cf. évaluation Jeanne
en 2004) une plus grande disponibilité d’information a pu être ramassé (pas toujours traité il est
vrai, mais de grande utilité). Un effort tant au niveau central que des Comités départementaux de
systématisation de l’information concernant tant les domaines humanitaires (bilan) que sectoriels.
Cependant, bien que différentes Grilles d’évaluations rapides et sectorielles des dégâts semblent
avoir été disponibles lors des événements, les tableaux de synthèse dérivés de ces dernières –sauf
dans le cas du tableau de base de DPC-COUN (Centre d’Opérations d’Urgence National (COUN)
comprenant les variables suivantes : Départements/ Communes, Morts, Disparus, Blessés, Familles
sinistrées, Personnes hébergées, Maisons endommagées et détruites, Autres / Remarques/Résumé –
font défaut. En particulier un effort devra être réalisé afin d’incorporer de façon plus systématique
les données concernant les secteur économiques –aussi bien l’agriculture que d’autres- et capter
ainsi de manière plus fidèle les impacts causés dans ces domaines.
20
Impact sur les femmes
Considérations sur la condition des femmes et les modes de vie
La proportion de ménages avec une femme comme cheffe de foyer est élevée en Haïti.
D’après le dernier recensement de population, au niveau national, en 2003 40% des ménages
avaient une femme à leur tête. Cette proportion varie considérablement selon le lieu de résidence
(46% dans les zones urbaines et 34% dans les zones rurales) et les cinq départements étudiés (30% à
la Grande Anse et Nippes, 37% dans le Sud-est, 40% dans le Sud et 42% dans l’Ouest). D’autres
études comme l’ EMMUS 2005-2006 a estimé la proportion de ménages avec une femme à leur tête
à 44% au niveau national. L’Enquête sur les Conditions de Vie en Haïti de 2001 avait quant à elle
estimé que 53% des ménages étaient dirigés par des femmes. En général, la proportion de foyers
avec une femme tête de foyer est la plus forte parmi les pays de l’Amérique latine, 10 ce qui devient
une caractéristique fondamentale à tenir compte après un désastre, notamment pour la restitution
pleine des conditions de vie de la population endommagée.
Le petit commerce : une activité féminine très répandue
Un des éléments les plus difficiles à évaluer sont les pertes liées à l’affectation des moyens
de vie des ménages les plus vulnérables. Bien qu’une partie essentielle de la reproduction
économique et sociale se fasse grâce aux ressources qu’ils génèrent, les activités constituant les
moyens de vie ne sont pas enregistrées comme appartenant au fonctionnement formel de
l’économie, notamment lors de l’évaluation des pertes et dommages provoqués par un désastre. En
particulier dans la société haïtienne, l’importance du rôle de la femme est à souligner. Cela découle
des activités dont elle est en charge (souvent de manière exclusive), qu’il s’agisse du travail
domestique et des soins délivrés aux autres membres du ménage, ou bien des activités productives
qu’elles entreprennent pour générer des ressources. A partir de sources diverses, la Mission a tenté
d’enregistrer les pertes de revenus produites dans ces activités souvent invisibles ou voilées au
niveau des bilans partiels, souvent élaborés en situation d’urgence, afin de pouvoir offrir une
Parmi 18 pays de l’Amérique latine, seuls El Salvador (35%), Nicaragua et la République Dominicaine
(34%) et Paraguay (31%) ont plus de 30% de leurs foyers gérés par une femme, d’après les données de
Estadísticas para la equidad de género, magnitudes y tendencias en América Latina, de Vivian Milosavljevic,
Cuadernos de la CEPAL No.92, junio 2007.
10
21
approximation générale. Afin de pallier le manque d’information systématique sur la condition des
femmes lors d’un désastre, et surtout la prise en compte de leur demeure comme l’atelier ou lieu
principal de travail pour la génération des revenus familiaux (ce qui est très fréquent voire structurel
parmi ces familles monoparentales haïtiennes), les estimations des pertes indirectes exposées par la
suite sont nécessairement un calcul indirect et basé sur des références diverses.
En ce qui concerne le secteur logement, les considérations de genre sont importantes,
puisque une partie non négligeable des ménages sinistrés avait probablement une femme cheffe de
foyer. Du fait de la charge de travail reproductif et diverses autres difficultés additionnelles
rencontrées par les femmes (moindre participation à la population active, chômage plus élevé,
participation accrue dans le petit commerce informel, discrimination salariale etc.), ce type de foyer,
notamment ceux où une femme est le seul soutien économique du ménage, a souvent moins de
capacités à générer des ressources monétaires, particulièrement pour faire face aux dommages et
pertes encourus lors d’un désastre.
Malgré l’absence de détail sur la composition des ménages sinistrés, les Comités
Départementaux et Communaux consultés ont souvent fait état d’une importante présence de
familles avec une femme seule à leur tête. Tout programme de reconstruction devrait tenir compte
de ces spécificités et fixer un pourcentage minimum de ménages bénéficiaires avec tête de foyer
féminine, si possible avec des facilités additionnelles de paiement si une contrepartie financière était
demandée. En reprenant la proportion de ménages avec une femme cheffe de foyer dans chaque
département, le Tableau ci-dessous présente, à titre indicatif, le nombre minimum de logements
détruits ou endommagés correspondant à des ménages avec tête de foyer féminine qui devraient être
pris en compte dans tout programme de reconstruction.
Tableau
Estimation des logements détruits et endommagés appartenant à des ménages ayant une femme à leur tête
% femmes
Logements
Logements
DÉPARTEMENT
chefs
détruits
endommagés
OUEST
42.0
807
SUD
40.4
722
SUD-EST
35.2
342
GRANDE ANSE
30.8
219
NIPPES
30.8
170
Total
2,261
Source : CEPALC sur la base du RGPH 2003 et des bilans de la DPC
Pertes de petits commerçants et
marchandes
Hommes
18%
Femmes
82%
2,399
3,732
1,042
586
915
8,675
D’autre part, il faut souligner que toute
stratégie gouvernementale devrait tenter de
reconstruire sur de meilleures conditions,
dans des terrains plus adéquats, éloignés des
risques d’éboulements et d’inondation ou
avec des normatives de construction qui
assurent une vraie résistance. Cela serait un
atout pour une politique qui vise au
renforcement des droits et des conditions de
vie des femmes.
En ce qui concerne les affectations
des moyens de vie des femmes, peu
d’information agrégée a été collectée de
22
manière systématique par les bilans partiels des différents événements. La Mission pour sa part a
tenté de rencontrer divers acteurs (autorités nationales et locales, bureaux national et
départementaux du Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes, associations de
micro crédit, entre autres). Quelques données fragmentaires sont indicatives sur des affectations
clés. Le petit commerce est une activité où les femmes sont prédominantes. Or, les intempéries de
2007 ont interrompu pendant plusieurs jours les activités commerciales, tout en provoquant des
dépenses extraordinaires avec des effets sur le déroulement normal des activités commerciales.
La CEPALC a estimé que les pertes dans le petit commerce s’élèvent à 10 163 329 gourdes
(82,322.91 USD). D’après la structure occupationnelle du dernier recensement de population, ces
pertes correspondraient à des femmes dans 82% des cas.
LES PERTES LIÉES AU MICROCRÉDIT ET AUX MOYENS DE VIE DES FEMMES
La Mission a pu observer des pertes dans les activités liées au micro crédit qui frappent particulièrement les
moyens de vie des femmes. Par exemple, à Petite Rivière de Nippes, un groupe solidaire de 40 femmes participent à un
fond afin de pouvoir se prêter 2,500 gourdes tous les six mois. Or, depuis le passage de la tempête Noël, 15 femmes
(37,5%) n’ont pas pu rembourser les sommes dues, ce qui a complètement paralysé le cycle de remboursement pour la
totalité du groupe. Cette situation se maintenait au moment de la Mission (février de 2008). D’autre part, la Mission a
rencontré le Fond Haïtien d’Aide aux Femmes, à Miragoane. Cette association compte 101 clients, 90% desquels sont des
femmes majoritairement occupées dans le petit commerce informel. Après le passage de la tempête Noël, 30% des clients,
toutes des femmes, n’ont pas pu rembourser leurs crédits. Ces données indiquent que le petit commerce où les femmes
trouvent majoritairement une source de revenus a été bouleversé para les intempéries et ce pendant plusieurs mois. Les
causes semblent être plusieurs, à savoir, la perte de matériel de travail, de stocks ou du mobilier dans le foyer qui à son
tour aurait provoqué aussi bien des dépenses extraordinaires paralysant l’activité et remboursements liés au petit
commerce, qu’une interruption des activités commerciales pendant quelques jours.
Aussi dans les foyers gérés par une femme seule, il est bien plus probable qu’il y ait des enfants adolescentes qui
aident à procurer les revenus de la famille. Á la suite des désastres, la Mission a appris auprès de divers groupes
d’habitants rencontrés sur le terrain, que pendant la suspension des cours provoquées par le désastre une partie de ces
adolescents, sont partis vers Port au Prince ou vers les chefs lieu du département auquel ils appartenaient, pour ne plus
revenir. Ces adolescents cherchent à travailler dans la rue comme « phone-man » ou dans d’autres activités qui leur
octroient des moyens de survivre pour ne plus retourner chez eux. Les délégués communaux estiment que cette fuite
scolaire affecte un 15% des adolescents, surtout hommes, âgés de plus de 10 ans. C’est aussi une autre perte de capital
humain qui s’agrége au taux de 24 % des enfants en âge scolaire qui n’ont jamais assisté à une école. Dans la situation de
pression des femmes cheffes de foyer, ces enfants qui partent ailleurs faire leur vie, représentent aussi, malgré leur
affection, un soulagement des pressions quotidiennes qui pèsent sur ces femmes.
La Mission a aussi bénéficié d’une rencontre, avec un groupe de femmes affectées, organisé para le Ministère de
la Condition Féminine et aux Droits des Femmes, dans le Sud-Est. Un questionnaire sur les pertes et dommages des
moyens de vie à été répondu, ce qui a permit d’avoir une approche au profil de la femme affectée par ce type
d’évènement et les conséquences de moyen terme sur ses conditions de vie. Ainsi on a constaté que la plupart des femmes
apportent aux revenus de leur ménage, que seulement une sur cinq reçoit des transferts de l’étranger, que les pertes plus
fortes en valeur furent reliées à la perte de cheptel bien plus qu ‘aux cultures, et aux outils de travail, que l’activité
principale pour se procurer de l’argent est la vente de nourriture, boissons, pain et fritures et que pour s’en sortir de la
situation d’endettement, la moitié a demandé plus de temps pour payer et l’autre moitié a octroyé un nouveau crédit pour
payer le précédent et obtenir quelque liquidité entre temps. Néanmoins le type d’aide requise se tient au niveau de l’eau
potable, du logement et des médicaments bien plus qu’au niveau de la nourriture, des semences ou du bétail. Seule un
20% des femmes envisage le besoin de formaliser les activités commerciales, ou améliorer le système
d’approvisionnement d’eau potable ou de reconstruire dans un meilleure lieu pour réduire les risques auxquels elles sont
exposées de manière permanente.
A cause de l’arrêt des activités, on a formulé l'hypothèse qu'en moyenne les commerçants
ont encouru un manque à gagner à cause des désastres de 5 jours chacun pour Dean et pour Noël
suite à des problèmes d'accès à la capitale, routes impraticables, ports au ralenti, marchandises
perdues etc.). Cette hypothèse est en accord avec les observations faites lors des visites de terrain.
Par rapport au RGPH 2003, le petit commerce affecté est présumé se retrouver dans les lieux de
travail suivants: A domicile/à la maison; dans la rue galerie, trottoir et les marchés. Il est présumé
23
que toutes les personnes dans ces lieux sont uniquement des indépendants. Tous les lieux de travail
qui restent sont soit dans le gros commerce ou le petit commerce non affecté par les désastres.
DISTRIBUTION DES TRAVAILLEURS-HOMMES INDÉPENDANTS
SELON BRANCHE D’ACTIVITÉ, RGPH-2003
(En pourcentages)
Département de l’OUEST a/
Départements de la zone SUD b/
1.3
4.4
3.9
4.7 3.4
20.1
48.2
10
83.7
20.4
Agriculture
1.3
20.1
10 20.4
48.2
Commerce
Fabrication
Autres c/
Pêche
Source: CEPALC, sur la base des données du Recensement Générale de la Population et de l’Habitat 2003 (RGPH2003), IHSI.
a/ Ces travailleurs indépendants représentent 64.9% des hommes occupés dans le département de l’Ouest.
b/ Ces travailleurs indépendants des 4 départements (Grande Anse, Nippes, Sud et Sud-Est) représentent 89.5% des
homes occupés dans cette zone.
c/ Activités extractives, de construction, services de base, transport, restaurants et hôtels.
On met l'hypothèse que la proportion des petits commerçants affectés dans chaque
département correspond à la proportion de la population sinistrée dans ce département (lors des 3
désastres combinés). Pour le petit commerce, un revenu net par jour de 200G par petit commerçant
est présumé, étant donné que la moyenne d'emprunt par jour auprès des sociétés de micro crédit
dans le petit commerce s'élèverait à 200G d’après les données de Fonkoze à Miragoane.
Au delà des informations fragmentaires recueillies lors des visites de terrain, un exercice
basé sur le RGPH 2003 permettra, à titre indicatif, de donner une idée sur les affectations des modes
de vie des femmes faisant partie de la population sinistrée. Afin de rendre plus visibles les
conditions auxquelles sont confrontées les femmes lors des évènements catastrophiques il faut
analyser leur situation par rapport à leur participation à la vie économique et leur rôle dans la
reproduction sociale. D’abord, il faut signaler que les femmes haïtiennes ont un niveau assez élevé
de participation au travail puisqu’elles représentent 42% de l’ensemble de la population active
occupée. Bien que parmi les femmes actives, persiste un taux de chômage élevé (38% dans la
population féminine considérée) il ne faut pas dédaigner le taux des femmes qui déclarent ne
s’occuper que du foyer (21%). Un autre chiffre qui permet de configurer plus précisément les
conditions de stabilité ou risque au travail des femmes occupées par rapport aux hommes, est le lien
d’indépendance au travail que les femmes maintiennent. Au niveau général, le travail indépendant
pour les hommes représente presque 90% du total des occupés, tandis que pour les femmes c’est un
peu plus de 91%, une relation semblable pour les deux. Mais si on examine les branches d’activité
des hommes et des femmes qui travaillent de manière indépendante, on peut trouver des rapports
bien différents selon le sexe, ce qui configure des circonstances de risque et de vulnérabilité
particulières dans chaque cas. Parmi les hommes, surtout ceux qui travaillent dans les départements
du sud, l’agriculture et l’élevage sont l’activité principale étant donné qu’on y retrouve presque 84%
des engagés. Pour les travailleurs de l’Ouest les occupations sont plus diversifiées, bien que
l’agriculture reste la principale activité avec 48% de l’occupation, comme on peut voir dans le
tableau suivant.
24
Il se peut que cette structure du marché du travail pour les hommes en province détermine
que lorsqu’ils sont confrontés à des situations défavorables (comme lors d’un désastre),
l’émigration vers les pôles de travail -Port au Prince, République Dominicaine ou Miami- devienne
une voie de solution. Mais pour les femmes la situation est bien différente, non seulement du fait
des branches d’activité où elles se localisent, mais aussi par les habilités développées, les
connaissances du milieu, des principales acheteurs et des ceux qui octroient des crédits mais surtout,
par leur rôle essentiel au sein des foyers, facteurs que contribuent à leur permanence dans les zones
mêmes sinistrées.
DISTRIBUTION DES TRAVAILLEUSES-FEMMES INDÉPENDANTES
SELON BRANCHE D’ACTIVITÉ, RGPH-2003
(En pourcentages)
Département de l’OUEST a/
Départements de la zone SUD b/
0.1
6.6
4.7
0.2
1.6
4.5
18.9
Agriculture
1.3
20.1
10 20.4
48.2
46.7
47.0
69.7
Commerce
Fabrication
Autres c/
Pêche
Source: CEPALC, sur la base des données du Recensement Générale de la Population et de l’Habitat 2003 (RGPH2003), IHSI.
a/ Ces travailleuses indépendantes représentent 73.7 % des femmes occupées dans le département de l’Ouest.
b/ Ces travailleuses indépendantes des 4 départements (Grande Anse, Nippes, Sud et Sud-Est) représentent 91.3% des
femmes occupées dans cette zone.
c/ Activités extractives, de construction, services de base, transport, restaurants et hôtels.
Le commerce est bien l’occupation principale des femmes, surtout dans le département de
l’Ouest qui concentre l’activité commerciale du pays. L’activité commerciale est d’autre part
étroitement liée à la gestion des jardins potagers, spécialement en province, aussi bien pour la
récolte que pour l’élevage de ce qui sera vendu (ou préparé pour être vendu comme nourriture) dans
les rues, les marchés etc. De cette façon l’activité laboureuse des femmes est plus diverse au long de
la journée et de la saison, mais toujours dans des conditions précaires du fait que ce type de travail
se réalise avant tout, dans le domicile, le marché ou le trottoir. Ainsi, si l’on additionne les activités
de travail réalisées par les femmes dans ces trois lieus on obtient un total de presque 55 % des
travaux faits par les femmes et presque 69% des emplois féminins indépendants. Ces activités se
font dans des endroits bien vulnérables et qui deviennent les plus frappées lorsque se produisent des
catastrophes météorologiques. Pour les hommes les activités réalisées dans ces mêmes endroits, ne
représentent que 15,2% de toutes leurs occupations, comme on peut apercevoir dans le tableau
suivant.
Si on avait à estimer les pertes sur les revenus, du fait de l’endommagement des biens et des
endroits ou sites sur lesquelles les femmes comptent pour réaliser ses activités rémunérées, on
pourrait considérer le nombre de femmes dans les zones affectées qui réalisent leur travail à
l’intempérie et qui pendant un certain nombre de jours n’ont pas pu ni élaborer de la nourriture à
25
vendre, ni réaliser aucune des activités qui normalement leur fournissent un revenu pour maintenir
la famille (c'est-à-dire au moins 1.2 dollars par 5 membres de chaque foyer en moyenne, soit un
équivalent de 6 dollars comme gain journalier). On peut alors estimer un montant de 7,700 mille
dollars après Dean (pour 5 jours d’interruption), de 12,372 mille dollars après les pluies d’octobre
(8 jours d’interruption) et presque 15 millions et demi de dollars comme les pertes immédiates après
le passage de Noël (10 jours d’interruption), pour un total approximatif de 35,570 mille dollars en
pertes dans les foyers où les femmes rapportent des revenus au foyer.
DISTRIBUTION PAR SEXE DE LA POPULATION OCCUPÉE SELON
LIEU PRINCIPAL DE TRAVAIL a/
100%
90%
16.9
26.1
36.6
80%
70%
66.3
60%
58.4
57.1
88.8
50%
40%
83.1
73.9
63.4
30%
20%
33.7
10%
41.6
42.9
11.2
0%
Ferme/
Jardin
38.5%
Marché
12.0%
Magasin/
Bureau
11.5%
Hommes
Domicile/
Maison
10.6%
Rue/
Trottoir
9.3%
Domicile
Employeur
4.3%
Autres
lieux b/
13.8%
Femmes
Source: CEPALC, sur la base des données du Recensement Générale de la Population et de l’Habitat 2003 (RGPH2003), IHSI.
a/ Y compris la population occupée des 4 départements -Grande Anse, Sud, Sud-Est et Ouest- qui après la formation de
Nippes en 2004, constitueront les 5 départements rapportés. Les pourcentages en dessous des lieux indiqués dans le
tableau, correspondent à la proportion de la population totale occupée qui travaille dans chacun de ces lieux.
b/ Usines, ateliers, chantiers, garages et véhicules de transport.
26
IV. EFFETS SUR LES DIFFÉRENTS SECTEURS
Impact sur les secteurs sociaux
Logement
Les intempéries de 2007 –l’ouragan Dean, les pluies d’Octobre et la tempête tropicale
Noël—ont détruit ou endommagé les logements occupés par des ménages parmi les plus
vulnérables. Souvent localisés en bordure de mer, en proximité des rivières ou sur des terrains
déboisés et susceptibles de subir des glissements, les logements ont aussi subi des dommages
importants en termes du mobilier, équipements, vêtements et matériel de travail qu’ils contenaient.
Cette vulnérabilité répond
à plusieurs causes autres que
purement météorologiques –
pauvreté, la dégradation de
l’environnement,
l’utilisation
irrationnelle de l’espace, le
déboisement des bassins versants,
le blocage des rivières par des
déchets, des débris déposés de
manière
continue
par
la
population, la construction sur les
berges, la perte de capacité des
rivières par manque de curage des
bassins et des canaux—et devrait
faire l’objet d’une stratégie
Logements (toujours) inondés à l’étang de Miragoâne (Nippes) multisectorielle
de
réaménagement du territoire. En effet, jusqu’ici la vulnérabilité tend à se reconstruire d’un
événement à l’autre du moment où les logements sont reconstruits dans les mêmes espaces et sans
que des améliorations dans la reconstruction des bâtiments soient envisagés.
Tableau
LOGEMENTS DÉTRUITS OU ENDOMMAGÉS PAR ÉVÉNEMENT ET PAR DÉPARTEMENT
DÉPARTEMENT
Maisons détruites
Pluies
d'Octobre
Noël
DEAN
Total
Maisons endommagées
Pluies
d'Octobre
Noël
DEAN
Total
OUEST
165
574
1,184
1,923
503
712
4,501
5,716
SUD
947
76
763
1,786
2,456
1,206
5,567
9,229
SUD-EST
514
-
460
974
2,170
0
793
2,963
GRANDE ANSE
525
-
186
711
1,174
0
728
1,902
31
32
489
552
70
164
2,733
2,967
6,373
2,082
14,322
22,777
NIPPES
TOTAL
2,182
682
3,082
5,946
Source : Direction de Protection Civile (Bilans par événement et par département).
27
MAISONS DÉTRUITES ET ENDOMMAGÉES PAR ÉVÉNEMENT
Maisons endommagées par événement
Dean,
28%
Noël, 63%
Pluies
d'Octobre
9%
Maisons détruites par événement
Dean,
37%
Noel, 52%
Pluies
d'Octobre
11%
Les rapports et bilans relevés para la Direction de Protection Civile (DPC) font état du
nombre de logements détruits ou endommagés lors de chaque événement climatique et ce pour
chaque commune, mais ne précisent pas les caractéristiques et degrés d’endommagement, les
matériels de construction, et la valeur des équipements et mobiliers des ménages. Toutefois, les
visites de terrain et les échanges avec les comités communaux et départementaux de protection
civile des cinq départements concernés ont permis de dresser un portrait plus affiné.
La majorité des logements touchés appartiennent à des zones rurales ou bien reproduisent
en milieu urbain des caractéristiques semblables du fait de leur précarité. Les logements détruits ou
endommagés de type précaire (kay atè, taudis et ajoupas) sont surreprésentés par rapport à leur part
dans le total des logements du pays. Leur accès à des services (eau, électricité, assainissement etc.)
est aussi très limité. D’autre part, les logements détruits et endommagés, souvent touchés par des
inondations, par l’humidité ou des vents violents, ont tous deux subi des dommages importants en
ce qui concerne les équipements et mobilier. Finalement, les logements détruits et endommagés
étaient dans l’immense majorité privés.
28
Logements détruits et endommagés à Petite Rivière de Nippes.
Ces informations ont permis de dresser des estimations standard quant à leur coût et la
valeur proportionnelle du mobilier et équipements. 11 Les estimations des dommages encourus par la
destruction des logements sont résumées dans le tableau 2. Les dommages encourus du fait de
l’endommagement des logements sont présentés dans le tableau 11.
MAISONS DÉTRUITES
(dollars)
DÉPARTEMENT
OUEST
SUD
SUD-EST
GRANDE ANSE
TOTAL OURAGAN DEAN, PLUIES D'OCTOBRE, TEMPÊTE NOËL
Maisons détruites :
Par
Coût
Maisons
Coût
Total
type
unitaire
Key Atè- Taudis
577
500
288,450
Ajoupas
577
1,500
865,350
1,923 Maison basse
769
2,500
1,923,000
3,076,800
Key Atè- Taudis
536
500
267,900
Ajoupas
536
1,500
803,700
1,786 Maison basse
714
2,500
1,786,000
2,857,600
Key Atè- Taudis
292
500
146,100
Ajoupas
292
1,500
438,300
974 Maison basse
390
2,500
974,000
1,558,400
Key Atè- Taudis
213
500
106,650
Ajoupas
213
1,500
319,950
711 Maison basse
284
2,500
711,000
1,137,600
Key Atè- Taudis
166
500
82,800
Ajoupas
166
1,500
248,400
552 Maison basse
221
2,500
552,000
883,200
NIPPES
TOTAL 5
5,946
DÉPARTEMENTS
Total Maisons détruites + Mobilier :
9,513,600
Mobilier
201,915
519,210
769,200
187,530
482,220
714,400
102,270
262,980
389,600
74,655
191,970
284,400
57,960
149,040
220,800
Total
1,490,325
1,384,150
754,850
551,025
427,800
4,608,150
14,121,750
Les estimations sur la valeur des logements détruits et endommagés ont été fixées de la manière suivante.
En reprenant la classification du Recensement de population de 2003 à propos des logements plus
vulnérables, les logements détruits et endommagés, ont été classés ainsi : 30% ont été considérés comme des
taudis ou kay atè ; 30% comme des Ajoupas ; et 40% comme des maisons basses. La valeur de ces trois types
de bâtiments a été fixée à 500, 1500 et 2500 dollars, valeur estimée pour une maisonnette de 25 mètres carrés.
A partir de ces valeurs standard, la valeur du mobilier a été estimée comme un pourcentage décroissant de la
valeur du logement (70% pour les taudis / kay atè ; 60% pour les Ajoupas ; 40% pour les maisons basses). Le
coût des logements endommagés a pour sa part été fixé aussi à partir d’un pourcentage de la valeur de chaque
type de logement : 30% pour les taudis / kay atè, 20% pour les Ajoupas et 10% pour les maisons basses.
Finalement, les dommages du mobilier des logements endommagés sont restés les mêmes que pour les
logements détruits, étant donné que les événements dominants (inondation, humidité, vents violents) tendent à
affecter considérablement le mobilier des logements endommagés.
11
29
MAISONS ENDOMMAGÉES
(dollars)
DÉPARTEMENT
OUEST
SUD
SUD-EST
GRANDE ANSE
TOTAL OURAGAN DEAN, PLUIES D'OCTOBRE, TEMPÊTE NOËL
Maisons endommagées
Par
Coût
Maisons
type
unitaire Coût
Total
Key Atè- Taudis
1,715
150
257,220
Ajoupas
1,715
300
514,440
5,716 Maison basse
2,286
250
571,600
1,343,260
Key Atè- Taudis
2,769
150
415,305
Ajoupas
2,769
300
830,610
9,229 Maison basse
3,692
250
922,900
2,168,815
Key Atè- Taudis
889
150
133,335
Ajoupas
889
300
266,670
2,963 Maison basse
1,185
250
296,300
696,305
Key Atè- Taudis
571
150
85,590
Ajoupas
571
300
171,180
1,902 Maison basse
761
250
190,200
446,970
Key Atè- Taudis
890
150
133,515
Ajoupas
890
300
267,030
2,967 Maison basse
1,187
250
296,700
697,245
NIPPES
TOTAL 5
DÉPARTEMENTS
22,777
Total Maisons endommagées + Mobilier:
GRAND TOTAL DOMMAGES LOGEMENT:
Mobilier
180,054
308,664
228,640
290,714
498,366
369,160
93,335
160,002
118,520
59,913.0
102,708.0
76,080.0
93,460.5
160,218.0
118,680.0
5,352,595
Total
717,358
1,158,240
371,857
238,701
372,359
2,858,514
8,211,109
22,332,859 dollars
DOMMAGES PAR DÉPARTEMENT ET PAR ÉVÉNEMENT
(dollars)
TOTAL
3
Pluies
DÉPARTEMENT DEAN
d´Octobre Noël
DESASTRES
OUEST
573,206.5 1,619,926.0 4,434,610.5
6,627,743.0
SUD
3,134,513.0 615,263.0 3,819,028.5
7,568,804.5
SUD-EST
2,003,035.0
0.0 1,378,376.5
3,381,411.5
GRANDE ANSE
1,670,102.0
0.0
704,194.0
2,374,296.0
NIPPES
98,860.0 135,122.0 2,146,621.5
2,380,603.5
TOTAL 5
DÉPARTEMENTS
7,479,716.5 2,370,311.0 12,482,831.0 22,332,858.5
Les coûts de reconstruction des logements détruits ont été estimés en tenant compte d’un logement
avec un niveau minimum de finition, en ciment bloc, de 25 mètres carrés, à un prix standard de
construction de 100 dollars par mètre carré. Pour la reconstruction des logements endommagés le
coût estimé a été de 300 dollars par logement. Le Tableau 14 synthétise les coûts estimés pour la
reconstruction des logements détruits et endommagés.
COÛTS ESTIMÉS DE RECONSTRUCTION
(dollars)
RECONSTRUCTION DES MAISONS
DÉTRUITES:
14,865,000
RECONSTRUCTION DES
LOGEMENTS ENDOMMAGÉS
6,833,100
TOTAL
21,698,100
30
DOMMAGES DANS LE SECTEUR LOGEMENT
PAR ÉVÉNEMENT
(En pourcentage)
DEAN
33%
Noel
56%
Pluies
d´Octobre
11%
Santé
L’évaluation des impacts des désastres sur les conditions de santé de la population affectée
mériterait une étude en profondeur, étant données les limitations qui se cernent sur ce secteur depuis
longtemps et qui n’ont pas été mitigées, à quelques exceptions, dont les programmes contre le VIHSida et la tuberculose. D’ailleurs, les contraintes principales se doivent à différents facteurs de
diverses origines et ne peuvent être exposés de façon simple et unilatérale. Comme dans d’autres
secteurs sociaux, le gouvernement n’est qu’un (35,7%) des trois acteurs principaux 12, avec le
secteur privé (32,5%) et le secteur privé mixte et les ONG (31.8%). Pourtant, c’est au secteur public
qu’appartient la responsabilité de mener la Stratégie du Paquet Minimum de Services (PMS) qui
vise à satisfaire les besoins de base des populations les plus vulnérables. 13 Si bien depuis 20052006, plusieurs mesures institutionnelles et de gestion ont été adoptées conjointement par les
Ministères de la Santé et des Affaires Sociales afin de renforcer leur surveillance et contrôle des
maladies transmissibles, le secteur public a manqué des fonds et de personnel qualifié pour y
parvenir. Les ressources de la coopération externe se sont canalisées vers les institutions privées,
qui ne participent pas aux programmes nationaux de santé, ni à la surveillance épidémiologique des
maladies soumises à notification obligatoire 14. Dans ce cadre, dépourvu de l’assistance publique et
avec une présence limitée ou lointaine des institutions privées, on estime que la plupart de la
population habitant les zones sinistrées a du attendre la réparation des infrastructures endommagées
pour rétablir les conditions initiales, d’autant plus que les méthodes traditionnelles (pratiquées par
plus de 80% de la population) s’avèrent insuffisantes ou limitées face aux épidémies de typhoïde,
malaria et diarrhée déclanchées par les désastres.
12
En termes de la population qui bénéficie des soins de santé.
Le PMS comprends la santé des enfants, des adolescents et des femmes, ainsi que les maladies
transmissibles (tuberculose, malaria, VIH-Sida), l’assainissement du milieu, l’approvisionnement d’eau
potable et la disponibilité des médicaments essentiels.
14
Comme le cas de la malaria et la typhoïde.
13
31
D’après les rapports partiels de différentes institutions engagées 15 dans les travaux
d’urgence et de réhabilitation sanitaire dans les départements affectés par les désastres de 2007, les
dommages auprès de l’infrastructure des bâtiments de santé ont été moindres par rapport à d’autres
secteurs économiques et de services sanitaires–agriculture, infrastructure routière et de provision
d’eau- bien plus endommagés. Précisément, les conséquences au niveau de toute la population
affectée, et les enchaînements des effets partiels sur d’autres secteurs, sont à l’origine de
l’aggravement de la vulnérabilité sanitaire et de l’augmentation des cas de maladies infectieuses qui
ne sont pas sous contrôle –ni médical, ni de suivi épidémiologique- des autorités correspondantes.
Ainsi, les actions dans les domaines de l’infrastructure, surtout les systèmes d’adduction d’eau
potable et le nettoyage et le redressement des ravines pour l’écoulement efficace des rivières,
diminueront les facteurs de risque pour la santé et auront des conséquences bénéfiques sur
l’ensemble de la population 16.
Maternité endommagée par les inondations à Petit Trou de Nippes.
Dans l’ensemble des départements considérés, le montant évalué des dommages sur
l’infrastructure s’élève à 1,771,000 gourdes, soit un équivalent de 47,865 dollars. Seules huit
institutions sanitaires auraient subi des dommages sur une partie de leur bâtiment, tels que
l’inondation de la salle d’opérations, l’enlèvement et perte partielle des toitures, quelques murs
tombés, des clôtures cassées, et quelques équipements détruits, comme on peut voir dans le tableau
ci-dessous.
15
Les données de base pour rapporter les dommages au niveau de la santé proviennent des bilans
départementaux faits pour chaque évènement catastrophique, par le Ministère de la Santé et de la Population
(MSPP) et par le Système National de Gestion des Risques et des Désastres, ainsi que des rapports partiels de
l’assistance fournie par la Croix Rouge Internationale et l’Organisation Panaméricaine de la Santé en Haïti
(OPS-OMS).
16
D’après le Recensement de 2003 (RGPH-IHSI), seulement 53% de la population à accès à l’eau potable et
ce pourcentage sont encore moindre dans les zones rurales.
32
Dommages dans le secteur de la santé
(Gourdes)
INSTITUTIONS SANITAIRES
SSPE
des
Abricots
Hôpital
Saint
Michel
Dispensé/
Savane
Zombie
Dispensé/
Seguin
Dispensé/
Perdu
Dispensé/
Marigot
SSPE de
Bourdon
SSPE de
SICARD
TOTAL
210,000
65,500
25,000
1,771,000
(En gourdes)
Dommages-infrastructure
90,500
Salle d'opération
610,000
300,000
350,000
120,000
450,000
Clôture
450,000
250,000
100,000
Toiture enlevée
59,500
Planches détruites
6,000
Mûrs tombés
25,000
350,000
150,000
59,500
269,000
6,000
200,000
12,000
25,000
250,000
Système hydraulique
50,000
50,000
50,000
150,000
Système électrique
50,000
50,000
50,000
150,000
Réparation ambulance
60,000
Peinture
60,000
20,000
120,000
20,000
Dommages-matériaux
37,020
37,020
Médicaments perdus
7,770
7,770
Intrants de laboratoire
9,300
9,300
Matériels perdus
19,950
19,950
Total des dommages 127,520 610,000
300,000
350,000
120,000
210,000
65,500
25,000
1,808,020
Source: CEPALC, d'après les données collectées pendant la mission du 11au 18 février de 2008, sur le terrain, dans les différents
départements affectés (Grande Anse, Nippes Sud, Sud-Est et Ouest) et des informations dans les bulletins de la Direction de la Protection
Civile du Ministère de l'Intérieur et des Collectivités Territoriales (DPC-MICT), août-décembre 2007.
Le rapport sur les pertes des matériaux est encore inférieur, pour un montant équivalent à
1,000 dollars, comprenant surtout du matériel mouillé et abîmé dans un seul des centres
hospitaliers. Bien que les dommages à ce niveau aient été remarqués comme les plus fréquents dans
plusieurs bilans communaux et départementaux, on n’y trouvait pas une estimation précise en
nombre ou en valeur.
Parmi les autres conséquences sur la santé, causées dès le passage de Dean et maintenues
après Noël, un accroissement des cas de maladies infectieuses intestinales et parasitaires, reliées à la
détérioration des systèmes de provision d’eau potable, autant que la pollution des sources et la
stagnation des eaux dans d’autres zones, c’est manifesté de façon généralisée selon le rapport des
représentants locaux rencontrés lors des visites sur place. Il faut signaler que, d’après l’Enquête
Mortalité, Morbidité et Utilisation des Services (EMMUS IV) 17, 40% des enfants de moins de 5 ans
avaient présenté des symptômes d’infection respiratoire ou diarrhée peu de temps avant l’enquête et
27% de la mortalité dans ce groupe d’age est dû aux maladies infectieuses et parasitaires. Aussi il
faut tenir compte que l’absence de latrines dans les communautés rurales les plus éloignées
contribue largement, dans ces situations catastrophiques, à la pollution prolongation et à
l’accroissement des gîtes larvaires des vecteurs infectieux. Si l’on considère le pourcentage de
population affectée dans chacun des départements de la zone par rapport à la population de moins
de 5 ans, on pourrait avoir, a titre indicatif, une approximation à l’augmentation des cas de diarrhées
et infections intestinales chez les plus jeunes et les besoins de traitement d’après la situation.
17
Enquête de Mortalité, Morbidité et Utilisation des Services (EMMUS), 2005-2006.
33
Selon le rapport officiel de santé de l’année 2006, on peut distinguer dans le tableau
suivant, la forte prévalence de la malaria dans les cas testés, à savoir un peu plus de 25% comme
moyenne pour l’ensemble des départements, sans compter l’Ouest. Une estimation partielle sur les
sommes que le gouvernement pourrait décaisser pour éviter une épidémie majeure dans les mois
prochains s’est avérée indispensable pour avoir une première approximation sur les pertes
minimales à estimer, en sachant que le chiffre réel sera probablement plus élevé.
NOUVEAUX CAS DE CONTAGION TESTÉS, PAR DÉPARTEMENT-2006
Malaria
DÉPARTEMENT
GRANDE ANSE
Total
% Tests Positifs
Total
VIH
% Tests Positifs
Total
RPR
% Tests Positifs
Total
% Tests Positifs
1,678
31.8
288
15.5
405
7.4
431
6.2
653
13.1
290
23.3
635
12.5
204
8.2
NIPPES
SUD
Bacilliscopie
5,236
25.5
516
12.9
491
6.0
295
4.6
917
31.4
450
15.2
296
3.7
215
2.7
SUD-EST
TOTAL a/
8,484
25.2 1,544
15.3 1,827
6.8 1,145
4.8
Source: CEPALC, sur la base des données du Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP), Rapport Annuel 2006.
a/ Le département de l'Ouest n'a pas été inclus, à cause du manque de données pour l'année 2006.
Comme on a déjà mentionné, probablement le calcul des pertes ajusté à une politique de
prévention de l’approfondissement des dommages et risques associés à la santé, devrait dépasser
largement les estimations des dommages directs sur l’infrastructure et les pertes de matériaux. Alors
que pour une estimation partielle, d'après la seule donnée disponible sur le coût du traitement de la
malaria, et dans un scénario optimiste qui sous-évalue la possibilité de contagion (notamment pour
des populations plus nombreuses et habitant des espaces restreints tel qu’à Port-au-Prince), on peut
estimer un coût d’un peu plus de 23 millions de gourdes, qui équivaut à 623,160 dollars. Cette
somme pourrait faire partie de pertes encore plus fortes si ces besoins ne sont pas considérés dans le
futur immédiat.
ESTIMATION PARTIELLE DES PERTES DANS LE SECTEUR SANTÉ, 2007.
TYPES de PERTES
OUEST
SUD
SUD-EST
GRANDE ANSE
NIPPES
TOTAL
342
515
392
127
483
1,859
COÛT des traitements de base
Malaria-Nombre de cas a/
Malaria-Coûts (en gourdes) b/
4,235,768
6,384,474
4,866,404
1,576,827
5,993,588
23,057,061
Source : CEPALC, estimations sur la base du traitement préventif ou nécessaire pour toute la population affectée d’après les données
officielles par département.
a/ Chaque cas correspond à 104 traitements dispensés, y inclus les médicaments tels que la chloroquine, le paracétamol et un
moustiquaire tout les deux personnes traitées.
b/ Chaque cas compte sur un coût de 12,400 gourdes d'après le rapport officiel sur l'épidémie de malaria à Carcasse (Irois).
Malgré le manque de surveillance épidémiologique des maladies plus fréquentes lorsque se
produisent les désastres dans la plupart des départements -lesquelles ne sont pas enregistrées
convenablement dans la localité, ni au niveau central-, dans toutes les communes visitées sur le
terrain, le renforcement de la gestion locale de santé est une demande persistante. Une plainte
généralisée s’est manifestée sur l’urgence de remettre en fonctionnement les systèmes endommagés
pour l’approvisionnement d’eau potable et les conditions générales d’assainissement. Tous les
rapports à ce niveau soulignent les cas fréquents et augmentés de malaria, typhoïde et diarrhée dans
chaque commune, et le délai pour restaurer le fonctionnement des réseaux d’eau potable. Les
34
maladies infectieuses intestinales constituent après le Sida (mais avec une incidence similaire chez
les femmes) la troisième cause de mortalité (pour 8.6% du total de morts) dans l’ensemble du pays.
Un problème de santé non moins important, mais souvent négligé qui doit être mentionné
malgré la difficulté à mesurer les pertes qui en découlent, concerne les altérations psychologiques
qui persistent à la suite des évènements catastrophiques 18. Il est possible qu’à cause de la
vulnérabilité approfondie des femmes, et surtout des cheffes de ménage, la montée des pressions de
toute sorte pour redresser leur famille, leur foyer et leurs moyens de vie, contribue à un impact
psychologique. Un deuxième problème de santé à souligner est l’anémie chez les femmes sinistrées,
souvent parmi les plus démunies. Ces dernières doivent se déplacer avec leurs enfants aux
hébergements et sont confrontées tout le temps à la marginalisation pendant la distribution de la
nourriture et des matériels de santé et d’autres, face au désordre et au manque d’une organicité
envisagée sur la population plus vulnérable ou défavorisée. Comme le signale l’EMMUS III de
2000-2001, 54% des femmes haïtiennes et 63% des femmes enceintes souffrent d’anémie.
Probablement cette condition s’aggrave pendant et après les situations d’urgence, quand les femmes
sont confrontées à des situations de discrimination et à un accès incertain aux aides distribuées.
Education et culture
L’éducation est un secteur essentiel pour le développement du pays et qui présente des défis
importants. D’après le dernier recensement de population de 2003, le degré d’alphabétisme de la
population de dix ans et plus était de 61%. L’alphabétisme était plus élevé chez les hommes que
chez les femmes (64% contre 58%) et de loin meilleur en milieu urbain qu’en milieu rural (81%
contre 47%). En ce qui concerne le niveau d’études atteint, sur l’ensemble de la population âgée de
cinq ans et plus, 37% n’avaient aucun niveau, 35% avaient atteint le niveau primaire, 22% le niveau
secondaire et la proportion des personnes ayant le niveau universitaire n’était que de 1% (1,4 %
d’hommes contre 0,7% de femmes). Malgré le fait que la Constitution en vigueur consacre la
gratuité et l’obligation scolaire, plus de 80% des élèves fréquentaient en 2003 des écoles non
publiques 19. Le secteur non public est lui-même divisé entre un sous-secteur mixte composé par les
écoles presbytérales, les écoles de mission et d’ONG fréquentées par 37% des élèves et un
deuxième sous-secteur proprement privé fréquenté par 44% des effectifs. D’autre part, parmi les
écoles inventoriées en 2002-2003, 8% appartenaient au secteur public et 92% au secteur non public.
Les différents événements de la saison cyclonique de 2007 ont à plusieurs reprises eu des
répercussions importantes sur le secteur éducatif. Outre les écoles détruites ou endommagées par les
intempéries ou bien du fait de leur utilisation comme abris, l’interruption des cours s’est produite
avec une durée variable, de 5 à 7 jours, à plusieurs semaines après chaque événement. Étant donné
le manque d’un rapport plus détaillé, la CEPALC a repris les bilans partiels développés par la DPC
pour chaque événement, essayant de décompter le nombre d’écoles détruites ou endommagées. En
tout, 10 écoles détruites ont été décomptées et 131 écoles endommagées ont été répertoriées.
Il convient de préciser que le plus souvent les écoles endommagées ou détruites
appartiennent au secteur non public (écoles communautaires) où les ressources pour affronter la
Dans un questionnaire qui a été répondu par des groupes de femmes dans quelques zones du Sud-Est, toutes
ont rapporté des impacts au niveau de l’altération du sommeil, la panique constante, les pleurs fréquents,
l’agressivité et les maux de tête après les événements catastrophiques, même si aucune parmi elles n’avait
perdu complètement sa maison ou ses biens.
19
Chiffres de la Direction de la Planification et de la Coopération externe du Ministère de l’Education
Nationale, cités par Emmanuel Buteau, L’enseignement privé en Haïti. Un service public, dans FONHEP,
Actes du colloque sur la structuration du secteur non- public et le partenariat public/privé en éducation, Portau-Prince, FONHEP, 2007, p.20.
18
35
reconstruction des bâtiments est rare. Pour ne donner qu’un exemple parmi d’autres, l’école
communautaire de Duverger (Nippes) a été complètement détruite par le vent lors du passage de la
tempête Noël. Sans d’autres ressources disponibles, la communauté a utilisé les débris et leur propre
force de travail pour construire deux salles de classe temporaires dont les conditions sont loin d’être
les meilleures pour l’enseignement (Voir photos ci-dessous).
À gauche: École détruite à Duverger (Fond des Nègres, Nippes). En haut à droite : école
temporaire construite para la communauté de Duverger.
École endommagée à Petite Rivière de Nippes, en bordure d’une rivière.
Pour comptabiliser les coûts des dégâts directs, les visites de terrain, ont permis de dresser
des critères généraux quant au profil et caractéristiques des écoles endommagées et détruites. En
moyenne, la valeur d’une école détruite a été estimée à 8,000 dollars, correspondant à un bâtiment
en ciment de 5 pièces de 30 mètres carrés chacune. La valeur du mobilier a été fixée à 20% de la
valeur du bâtiment, c’est-à-dire 1,600 dollars. Concernant les écoles endommagées (le plus souvent
en termes de toitures enlevées et mobilier perdu) la valeur des dégâts a été fixée à 30% de la valeur
36
totale d’une école détruite, c’est-à-dire 2,400 dollars. Le mobilier a été estimé à 20% de cette même
valeur, à 1,600 dollars.
Avec ces critères, le tableau 5 montre le coût des dégâts directs des trois événements, par
département:
COÛT DIRECT DES ÉCOLES DÉTRUITES ET ENDOMMAGÉES, PAR DÉPARTEMENT
(dollars)
DÉPARTEMENTS
Écoles détruites
Coût
Unitaire
Écoles
Coût du
Mobilier
Coût
57,600
38,400
8,000
59
2,400
141,600
94,400
-
27
2,400
64,800
43,200
16,000
3,200
11
2,400
26,400
17,600
24,000
4,800
10
2,400
24,000
16,000
80,000
16,000
8,000
-
Sud-Est
5
8,000
40,000
Sud
-
8,000
-
Grande Anse
2
8,000
Nippes
Ensemble 5
départements
3
8,000
GRAND TOTAL (dollars)
Mobilier
2,400
-
Total écoles détruites + mobilier
Coût
24
Ouest
10
Écoles endommagées
Coût
Unitaire
Écoles
-
96,000
314,400
131
Total écoles endommagées +
mobilier
209,600
524,000
620,000
Toute stratégie gouvernementale pour faire face aux dégâts causés par les désastres naturels
dans le secteur éducatif devrait tenir compte de ce fait. En ce qui concerne le programme de
reconstruction face aux intempéries de 2007, ce dernier devrait prioriser les aides aux écoles des
communautés les plus démunies, soient-elles publiques ou du secteur non public. A titre indicatif,
en reprenant la répartition du nombre d’écoles par secteur au niveau national, les dégâts directs dans
le secteur public s’élèveraient à 49,786 dollars et à 570,214 dollars dans le secteur privé. Étant
donné le poids du secteur non public dans le système éducatif, le gouvernement pourrait établir des
mécanismes d’appui pour la reconstruction lors de désastres naturels. Pour cela il est aussi essentiel
que le gouvernement central soit en mesure de concentrer les informations et suivis de base afin de
mieux faire face à de futurs désastres.
Les intempéries de 2007 ont aussi provoqué des dommages dans de nombreuses églises
communautaires. D’après les informations provenant des bilans partiels de la DPC et des visites de
terrain, les églises affectées ont surtout concerné des églises communautaires aux dimensions
modestes et bâties avec des matériaux relativement plus solides (en ciment bloc) et de meilleurs
niveaux de finition. La valeur moyenne d’une église de ces caractéristiques a été fixée à 15,000
dollars ce qui correspond à une construction à un étage de 150 mètres carrés, à 100 dollars le mètre
carré de construction. Les endommagements ont été fixés à 30% de la valeur totale du bâtiment, à
4,500 dollars.
37
Église détruite en bord de mer, à Petite Rivière de Nippes.
Le tableau 6 montre la valeur totale des dégâts pour les trois événements climatiques:
COÛT DES EGLISES DÉTRUITES ET ENDOMMAGÉES
(dollars)
DEPARTEMENTS
Églises détruites
Coût
Églises endommagées
Coût
Ouest
-
-
2
9,000
Sud-est
-
-
25
112,500
Sud
-
-
-
-
-
Grande Anse
-
-
-
Nippes
Ensemble des 5
départements
1
15,000
5
22,500
1
15,000
32
Grand Total
144,000
159,000
Le Tableau ci-dessous résume les dommages directs en dollars dans le secteur éducation et
culture :
DOMMAGES DANS LE SECTEUR ÉDUCATION ET CULTURE
(dollars)
DÉPARTEMENTS
Coût total
Privé
Public
Ouest
105,000
97,291
7,709
Sud-est
396,500
373,695
22,805
Sud
108,000
99,328
8,672
Grande Anse
63,200
58,125
5,075
Nippes
106,300
100,775
5,525
Grand Total
779,000
729,214
49,786
38
Pertes dans les secteurs économiques
Dommages et pertes dans le secteur agricole
Introduction
Les différents désastres naturels qui ont affecté la République d’Haïti durant l’année 2007 ont eu
des effets importants sur les secteurs économiques, en terme de dommages et pertes causées. Ces
effets seront ci-dessous présentés de façon résumée, mais aussi dans la mesure du possible selon les
événements considérés –les cyclones Dean en août et Noël durant le mois d’octobre- ainsi que dans
les 5 départements les plus affectés, à savoir Ouest, Sud-Est, Sud, Nippes et Grande Anse.
Agriculture, Élevage et Pêche
Il s’agit sans doute du secteur économique le plus touché. Dans les 5 départements ici considérés
(64% de la superficie totale affectée) et qui représentent environ plus de la moitié (58%) de la
population du pays, l’activité agricole est une composante prédominante et fondamentale de la vie
économique de ces régions, à l’exception du Département de l’Ouest -de par l’inclusion de la
capitale Port-au-Prince et Aire Métropolitaine-. Le recensement 2003 signale en effet (rapporter le
chiffre de la population dédiée aux activités agricoles).
Agriculture
Il convient de signaler un ensemble d’aspects méthodologiques importants sur le secteur agricole,
avant d’entamer proprement dite l’évaluation de l’impact des désastres. Comme il est bien connu de
tous, les données chiffrées sur le secteur -avant les désastres, afin d’établir une ligne de base- sont
particulièrement rares. Ainsi, les estimations des indicateurs tels que la superficie cultivée, la
production physique, les rendements, les prix producteurs, etc. ne sont donc pas toujours fiables.
Leur ventilation par zones géographiques (département), types de culture, calendrier agricole, etc.
sont aussi rares.
•
•
•
•
•
La production agricole renvoie très souvent à des cultures en association ; par conséquent le
nombre de planteurs affectés par culture (indicateur parfois signalé dans certains documents
consultés) pourrait refléter une certaine duplication …
Dans les dommages (directs) vs pertes (indirectes) de l’agriculture, identifier le coefficient des
récoltes destinées aux futures semences afin de préciser cette 2ème variable. De même, la portion
destinée à l’autoconsommation se verra refléter dans les coûts futurs (donc indirects) par le fait
que le paysan/planteur devra accéder au marché pour la satisfaction de cette demande.
Les besoins futurs (i.e. intrants de semences et plants, engrais, pesticides) n’ont pas été
comptabilisés au niveau des dommages et pertes du secteur. Un tableau résumé de ces différents
aspects -selon les estimations des autorités nationales- est cependant présenté en annexe, à des
fins illustratives car les chiffres ne sont pas toujours conformes aux dommages/pertes causés
(les hypothèses des coûts de réhabilitation).
Le total des dommages et pertes ne correspond pas toujours à la ventilation de ces mêmes
concepts par produit ou par zone. Par exemple, dans le cas des volailles il s’agit d’une
estimation nationale dont la ventilation par département rapporterait un chiffre bien moindre.
Les chiffres fournis dans cette étude sont en général une estimation dans une fourchette
moyenne –cf. les rendements des cultures- à niveau national. Ce calcul pourrait sans doute se
préciser en ayant recours à certaines des valeurs spécifiques correspondant à chacune des
régions, malheureusement pas toujours disponible.
39
PRINCIPALES CULTURES PAR DEPARTEMENT
Département
Zones agro écologiques
Ouest
Plaines irriguées
Plaines humides
Sud-Est
Nippes
Sud
Grande Anse
Cultures
banane (principale culture)
maïs, canne à sucre
Montagnes humides
produits maraîchers
Montagnes humides
Plaine irriguée
Plaines et Montagnes arides
Café, haricot, banane et igname
Bananes
maïs, pois Congo, manioc
Plaine aride
sisal (Côtes de Fer)
Montagnes humides
Plaine irriguée
Montagnes sèches
haricot, maïs, café, banane et tubercules
maïs, riz, bananes
Sorgho
Plaines sèches
maïs, sorgho et pois Congo
Plaines sèches
Plaines humides
Plaines irriguées
Montagnes humides
Cotes arides
sorgho, maïs et manioc (par ex. Région d'TAquin)
maïs, haricot, riz, légumes
maïs, haricot, riz, légumes
café, haricot et bananes
sorgho et arachide
Cotes humides
haricot, maïs, bananes
Montagnes très humides
Montagnes humides
Montagnes semi humides
Plaine semi humide
Café (dominant), haricot, igname
café, haricot, igname
maïs, haricots
bananes, maïs, manioc, fruitiers
Plaine sèche
arachide, maïs, pois d'angle
Source : Rapport Mission FAO/PAM pour l'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires, Octobre 2004.
SUPERFICIE CULTIVÉE vs AFFECTÉE
(Total par département)
Nombre d’hectares
Nombre d’hectares
Cultivées a/ (total)
Affectées b/
Par régions (départements)
OUEST
…
4263
SUD-EST
…
4998
NIPPES
…
897
SUD
…
8800
GRAND'ANSE
…
8752
…
…
Sous Total 5 départements
27 710
…
Total National
43 021
Source: estimations de CEPALC sur la base des rapports du MARNDR, DPC et visites de terrains.
a/ Non disponible. Le total de terres cultivables (voir tableau en Annexe 1) est d’environ 530 000 hectares;
la superficie affectée représenterait donc environ 8% du total.
b/ Plantations détruites, voir Rapport consolidé du MARNDR- 3 décembre 2007.
Les principales plantations détruites sur les superficies affectées sont signalées dans le tableau 3 cidessous. Il convient de signaler que certains produits –autres cultures- (cf. cacao, arachide, arbres
fruitiers, etc.) n’ont pas pu être ventilés, bien qu’au niveau régional leur importance est parfois
significative. De même, dans les rapports fournis la différenciation entre dommages et pertes n’est
que rarement signalée, et il a donc été assumé dans la plupart des cas une évaluation dont le montant
correspond à ces deux rubriques confondues.
40
PRINCIPALES CULTURES: SUPERFICIES AFFECTÉES, PERTES
(évaluation nationale)
Cultures
Café
Superficie 1/
(ha)
Rendement
Tonnes/Ha
Prix "producteur" ou
Proxy
Gdes/Tonne
Pertes de production
(tonnes)
Total
Pertes
(gourdes) 2/
6,024
0.482
2,903
30,000
87,090,775
17,638
1.128
19,887
41,000
815,360,645
Tubercules
1,290
13.025
16,802
12,500
210,024,739
Légumes
3,012
6.100
18,373
25,000
459,330,000
Riz
6,883
3.696
25,441
25,000
636,032,219
Banane
3,441
6.421
22,095
15,000
331,418,367
Maïs
3,872
3.445
13,339
9,000
120,051,360
0.489
-
6.165
5,308
Haricot
Cacao a/
Autres cultures b/
TOTAL
861
8,000
42,464,520
43,021
2,701,772,624
TOTAL $US
73,020,882
Source: estimations de CEPALC sur la base des rapports du MARNDR, DPC, FAO et visites de terrains.
a/ Durant les visites de terrain à la Grande Anse (cf. Anse d’Hainault, Dame Marie) il a été mentionné des pertes considérables dans le
secteur de production du cacao. Cependant, aucun des rapports officiels disponibles (i.e. MARNDR, DPC) consultés ne font allusion à ce
produit comme une culture affectée. Par ailleurs, les chiffres d’exportation de ce produit (cf. US-FAS, importations mensuelles) affichent
une certaine baisse suite au passage de la tempête Noël, durant les 2 mois qui ont suivi. De même, les flux commerciaux (selon
l’information fournie par les autorités portuaires de Jérémie) semblent s’être amoindris -nombre de sac au départ- durant la période.
b/ Arbres fruitiers, arachide, sorgho, etc.
1/ Telle que rapportée par MARNDR (cf. rapport consolidé décembre 2007).
2/ Correspond à (dommages) * (prix). Pour ces derniers ce sont en général des valeurs estimatives (proxy) du prix producteur.
3/ Les pertes (indirectes), tenant compte de la valeur en semence perdue (comme % de la récolte) ne sont pas disponibles.
PRINCIPALES CULTURES AFFECTÉES
(ventilation par Département)
Café
Haricot
Superficie (ha)
Superficie (ha)
Total national
5 départements
6,024
4,829
OUEST
SUD
SUD-EST
NIPPES
-
150
1,524
5
GRAND’ANSE
3,150
17,638
3,837
-
2,420
200
412
805
Tubercules a/
1,290
1,856
660
592
364
-
240
Légumes
3,012
1,786
1,500
151
-
-
135
Riz
6,883
1,306
-
972
-
19
315
Banane b/
3,441
5,150
350
1,959
140
855
Maïs
3,872
260
-
-
60
-
200
-
-
-
-
-
-
861
527
-
88
144
-
295
43,021
19,551
2,510
6,219
4,250
577
5,995
27,710
4,263
8,800
4,998
897
8,752
Cacao
Autres cultures
TOTAL
Total 5 Départements
1,846
Résiduel c/
8,159
1,753
2,581
748
320
2,757
Source : Estimations sur la base de chiffres de DPC, MARNDR.
a/ Probable surestimation des chiffres rapportés pour le département Ouest.
b/ Les chiffres rapportés au niveau national ne coïncident pas toujours à la ventilation régionale, où il semblerait que de nombreuses
imprécisions demeurent.
c/ Cette composante est ventilée afin de ne pas assumer de façon arbitraire la distribution par culture.
Appart des effets sur la production, le secteur a souffert des dommages dans les canaux
d’irrigation pour un montant de 5,330,670 de gourdes.
41
Élevage
ESTIMATION DES DOMMAGES DANS L’ELEVAGE
EVALUATION DES 5 DEPARTEMENTS
ESPÈCES
Têtes de
Coût
Dommages
Pertes a/
bétail
unitaire
(Milliers de
(Milliers de
perdues
(Gdes)
Gdes)
Gdes)
(N)
Caprins
3,817
1,000
3,817
…
Ovins
384
1,250
480
…
Porcins
4,590
1,500
6,885
…
Bovins
2,548
7,500
19,110
…
Equins (Mules & Chevaux)
239
12,500
2,988
…
Volaille b/
40,000
150
6,000
…
TOTAL
39,280
Total
(Milliers de
Gdes)
3,817
480
6,885
19,110
2,988
6,000
39,280
Source: estimations de CEPALC sur la base des rapports du MARNDR, DPC et visites de terrains.
a/ Pertes (indirectes) non disponible ; cet indicateur permettrait de refléter le manque à gagner dû a la baisse de production
de lait, le cheptel reproducteur (taureau), etc. tous affectant le revenu des familles à court et moyen termes.
b/ Le chiffre original (23,500) des pertes de volaille obtenu par le biais des estimations régionales est sensiblement moindre.
Pêche
Si bien il est vrai, et il est important de le signaler, que seulement 2% des ménages en Haïti vivent
de la pêche (voir ECVH, Tome 2, p. 302.), les dommages et pertes causés dans ce secteur suite au
passage des ouragans Dean et Noël ont fortement affecté les économies régionales où ces activités
sont primordiales pour environ (12 000) personnes.
En effet dans les départements de la Grande Anse, Nippes, du Sud et Sud-Est, les dommages
(matériels, engins et équipements détruits) et les pertes (le manque à gagner des pêcheurs suite à la
destruction du matériel) ont réduit les moyens de vie de nombreuses familles (plus de 60,000).
Estimation des pertes dans la pêche
Nombre
Valeur
unitaire
Dommages
(Millions de
gourdes)
Pertes
(Millions
de
gourdes)
Total
(Millions de
gourdes)
Bateaux
40109300
40,109,300
Canots
22,919,600
22,919,600
Pirogues/bwa fouye
9,167,840
9167840
Filets
17189700
Nasses/Trémailles
17,189,700
25,211,560
25,211,560
TOTAL
114,598,000 10,917,658 125,515,658
Source: estimations de CEPALC sur la base des rapports du MARNDR, DPC et
visites de terrains.
42
Une extrapolation de la production non réalisée suite aux désastres faite a partir des données
fournies dans la Grande Anse (Abricots, Les Irois, Corail, Dame Marie et Anse d’Hainaux) permet
cependant un certaine estimation en tenant compte des paramètres suivants: pêche moyenne par
jour (cf. Abricots, Corail): volume signalé, revenu moyen / jour : 1500-2000 gourdes, et nombre de
journées perdues. On a tenu compte aussi du calendrier saisonnier : dans la Grand’Anse la forte
saison de pêche se réalise entre mars et septembre; par conséquent ce sont les dommages causés par
Dean (en août) qui ont le plus touché de façon directe le secteur. Cependant les effets de Noël,
empirent les conditions de vie déjà déplorables des habitants des dites régions.
Autres secteurs productifs
Industrie et Commerce
De loin, ce sont les activités commerciales qui ont été les plus touchées dans ce secteur, aussi bien
celles concernant le commerce en gros, mais surtout le commerce au détail. Dans les 5 départements
ces activités représentent plus de 300 000 emplois (activité commerce en gros et en détail).
Pour illustrer, le cas du commerce dans la Grande Anse avec à l’appui les transactions portuaires
réalisées (cabotage) vers et en provenance de Port au Prince (communément appelé Wharf Jérémie).
Dans le cas des petites industries à caractère semi artisanal qui ont été touchées, il faut signaler en
premier lieu les moulins (riz, café, maïs), la petite agro-industrie (cassave, beurre d’arachide,
chocolat). Les pertes registrées reflètent la manque de ventes plus que la destruction des
marchandises. évaluation n’a pas pus obtenir des chiffres sur la valeur de la machinerie et les locaux
endommagés et a fait une estimation sur le nombre de magasins et locaux. En plus on doit noter des
problèmes liés à la disponibilité/rareté du carburant suite au passage des cyclones affectent aussi les
domaines industriel/artisanal (cf. majoration des prix).
Dommage dans le Petit Commerce affecté par les désastres
Dean/Noël/Pluies
DOMMAGES
Département
(ESTIMÉS)
Ouest
1,255,768.20
Nippes
Grande Anse & Nippes
1,534,287.60
Sud-Est
839,235.15
Sud
944,166.15
4,573,457.55
Total
Dommage dans le Gros Commerce affecté par les désastres
Dean/Noël/Pluies
Département
Ouest
Nippes
Grande Anse & Nippes
Sud-Est
Sud
Total
2,171,094.30
829,399.95
468,018.45
791,359.65
4,259,871.90
43
Petite industrie
L’industrie a en général a été peu affectée. Mais dans quelques cas, certaines petites industries ont
souffert. C’est le cas d’une usine de traitement et production d’eau potable et de glace à Jacmel.
L’accumulation d’eau a provoqué l’effondrement d’un mur de protection en ciment et l’inondation
d’une partie de l’usine ce qui a détruit des équipements électriques (partie glace) et sévèrement
endommagé l’usine. Voir ci-dessous.
Avant Noël
Apres Noël
Pour les secteurs tourisme, petit commerce et petite industrie, l’absence de mécanismes
d’assurances ou de facilités de crédits à taux préférentiels ont été soulignés comme de sérieux
frein à la réhabilitation / reconstruction dans les secteurs productifs (tourisme, commerce et
industrie). Les taux pratiqués sont très élevés (45%) ce qui implique à la fois une répercussion sur
les prix pour les consommateurs et une période de réhabilitation pouvant atteindre plusieurs mois
voire années quand les investissement originaux étaient très élevés.
Secteurs tourisme et artisanat
Tourisme
En Haïti, le tourisme est encore une activité économique ayant une pondération relativement faible.
Le seul département pour lequel il a été produit un rapport spécifique concernant ce secteur est le
Sud-Est (voir document DPC concernant effets de Dean), en rapport à la ville de Jacmel et ses
environs. Du point de vue méthodologique, pour compléter ces données, d’autres statistiques
concernant éventuellement le nombre de vol à l’arrivée ou départ, nombre de visiteurs et
fluctuations saisonnières liées aux désastres (baisse du nombre de passagers) pourraient compléter
ce panorama.
L’évaluation de l’impact de la saison cyclonique sur le secteur du tourisme s’est concentrée
sur le département du Sud est, et plus particulièrement le secteur de Jacmel. Ce département
constitue la principale région touristique d’Haïti de par sa situation géographique privilégiée (plages
et accès à la mer), un niveau d’insécurité relativement bas en comparaison d’autres départements
ainsi que l’attrait et l’image de Jacmel, ville pittoresque et réputée pour sa vie culturelle (carnaval,
nombreuses manifestations culturelles et festivals) et artistique (peinture, travaux en papier mâché
44
etc.). L’offre de services touristiques (hôtels et hébergements, agences, restaurants, secteur de
l’artisanat) est organisée au sein de l’Association touristique du Sud-est et de la représentation
départementale du Ministère du tourisme qui recensent une capacité d’accueil de 500 chambres
pour l’année 2007 et indiquent que le secteur devrait connaître une croissance non négligeable dans
les années à venir compte tenu de différents projets d’investissements (nouveaux hôtels).
La saison touristique couvre la période novembre – juillet, avec un pique au début de la
saison (janvier – février) pendant le carnaval. Durant cette période, le taux d’occupation des
chambres est de 100% et il est évalué à 60% hors carnaval. Les touristes sont principalement
nationaux ou issus de la diaspora haïtienne mais on compte également des touristes étrangers en
particulier pendant le carnaval (Canada en particulier).
L’impact de DEAN a causé des dommages aux infrastructures du secteur (hôtels et
restaurants) en détruisant ou endommageant surtout les établissements de bords de mer. Cependant,
l’impact en termes de pertes pour le secteur est minime car la période cyclonique correspond à la
basse saison touristique.
EXEMPLES DE DEGATS DANS LE SECTEUR TOURISME (JACMEL, SUD EST)
Artisanat
L’analyse de l’impact de la saison cyclonique
2007 sur le secteur de l’artisanat s’est
également limitée à la zone de Jacmel, dont
l’artisanat est un des attraits touristique et
culturel. Selon l’Association Touristique de
Jacmel, ce secteur rassemble environ 60
artisans dont les principaux travaux sont les
suivants : peinture, objets en papier mâché,
travail sur bois (sculptures etc.). Ce secteur est
l’un des plus vulnérables et a été très touché
par la saison des cyclones 2007 : les artisans
ont pour la plupart perdu à la fois leur espace
de travail (qui rassemble atelier, galerie et lieu
EXEMPLE D’ATELIER AFFECTE
45
de stockage de oeuvres) et les oeuvres déjà accumulées. Le coût approximatif des pertes liées à la
destruction des stocks est estimé à 40.000 Gdes par artisan. Le montant total des pertes est estimé à
2.400.000 Gdes pour le secteur.
TABLEAU RECAPITULATIF DES DOMMAGES ET PERTES AU SECTEUR
DANS LE SUD-EST
Montant (Gdes)
Montant (US$)
Dommages aux infrastructures de tourisme
5.680.000
153.513
Pertes secteur artisanat
2.400.000
64.864
Total
8.080.000
218.377
Source : Association touristique du Sud Est – Ministère du tourisme
TABELAU RÉSUMÉ DES PERTES COMMERCE
Pertes dans le Petit Commerce affecté par les désastres
Dean/Noël/Pluies
Département
Nombre d'emplois
Pertes Immédiates
Ralentissement
Total
Total Dept
Hommes
Femmes
Hommes
Femmes
Hommes
Femmes
Hommes
Femmes
Ouest
41,159
161,793
452,753
1,779,723
113,188
444,931
565,942
2,224,654
Nippes
-
-
-
-
-
-
-
-
-
Grande Anse & Nippes
3,143
25,568
298,619
2,429,003
74,655
607,251
373,274
3,036,254
3,409,528
2,790,596
Sud-Est
1,955
16,930
154,476
1,337,498
38,619
334,375
193,095
1,671,873
1,864,967
Sud
1,992
18,730
161,370
1,517,147
40,343
379,287
201,713
1,896,434
2,098,147
Total
48,250
223,022
1,067,219
7,063,372
266,805
1,765,843
1,334,024
8,829,216
10,163,239
Pertes dans le Gros Commerce affecté par les désastres
Dean/Noël/Pluies
Département
Ouest
Patrons
Pertes Immédiates
Ralentissement
Total
Total Dept
Hommes
Femmes
Hommes
Femmes
Hommes
Femmes
Hommes
Femmes
1,955
1,843
1,986,771
1,872,951
496,693
468,238
2,483,464
2,341,189
4,824,654
Nippes
-
-
-
-
-
-
-
-
-
Grande Anse & Nippes
70
98
614,370
860,118
153,593
215,030
767,963
1,075,148
1,843,111
1,040,041
Sud-Est
46
68
335,733
496,300
83,933
124,075
419,666
620,375
Sud
89
99
666,014
740,847
166,504
185,212
832,518
926,059
1,758,577
Total
2,160
2,108
3,602,888
3,970,217
900,722
992,554
4,503,610
4,962,771
9,466,382
Source : CEPALC, estimation sur la base de chiffres officiels. Voir Méthodologie en annexe
46
Infrastructure
Les infrastructures des départements Ouest et Sud Est et, dans une moindre mesure, du Sud, de
Nippes et de Grande Anse ont été touchées par la succession des différents phénomènes climatiques
de la saison cyclonique 2007 : Dean, pluies d’octobre et Noël. Les principales infrastructures
concernées sont celles liées au transport routier (les routes, ponts et passerelles), les infrastructures
liées aux lits de rivières (berges et gabions essentiellement), les systèmes d’assainissement et de
distribution d’eau potable (puits, canalisations, bassins etc.) ainsi que les systèmes de génération et
de distribution d’électricité (lignes électriques, circuits urbains et systèmes de générations).
Secteur Transport
Transport routier
DOMMAGES
Les infrastructures routières des cinq départements cités ont été fortement touchées par la
succession des deux phénomènes : ils ont subi une première série de dommages causés par Dean
(vents, raz de marée, pluies) puis des dommages additionnels ou des destructions du fait de Noël
(inondations, alluvions, éboulements). Les dommages subis par de nombreux tronçons de routes,
tant principales que secondaires, ont été les suivants : formations de trous et de crevasses,
déformations de chaussées et affouillements. Certains ponts ont été abîmés ou détruits, par exemple
le principal pont sur la grande rivière de Jacmel – La Vallée dans le département du Sud-est qui été
endommagé par Dean puis détruit par Noël. Les dommages causés aux infrastructures routières ont
rendu très difficile, et dans certains cas impossible, la communication entre communes et entre
départements pendant plusieurs. Dans ce contexte, le secteur de transport de passagers (collectifs et
moto-taxis), en particulier pour les liaisons entre agglomérations, a connu des pertes de revenus
pour les journées non travaillées.
DOMMAGES ESTIMES AUX INFRASTRUCTURES ROUTIERES
Désastre
Dean
Noël
Noël
Total
Types de dommages
Montant
(Gdes)
Montant
(US$)
Sud, Sud Est,
Grande Anse
Nippes et Ouest
Réhabilitations de tronçons de
routes, de berges, assainissement de
villes, déblaiements, réparations
56.750.000
1.533.783
Sud, Sud Est,
Grande Anse
Nippes
Réhabilitations de tronçons de
routes, reconstruction de ponts,
déblaiements, réparations
85.000.000
2.297.297
Ouest
Réhabilitation de tronçons de routes
23.394.000
632.270
165.144.000
4.463.351
Départements
Source : Système National de Gestion des Risques et des Désastres - Centre d’Opération d’Urgence
National (COUN)
47
EXEMPLE DE DOMMAGE : ROUTE ENTRE CAYES-JACMEL ET MARIGOT
(SUD EST) ENDOMMAGEE PAR LE CYCLONE DEAN
DEPENSES DEJA EFFECTUEES POUR REHABILITATION DES ROUTES
Dans le cadre de la mission de la CEPALC, et avec l’appui méthodologique fourni lors de l’atelier
de formation de Jacmel, le Ministère des Travaux Publics et Télécommunications a dressé un
inventaire des dépenses déjà effectuées dans les différents départements pour la réhabilitation des
infrastructures routières touchées par Dean, Noël et les pluies d’octobre. Le montant total des
dommages déjà réhabilités dans les cinq départements étudiés s’élève à US$ 1.006.740 (voir détail
ci-dessous).
DEPENSES REALISEES POUR REHABILITATIONS DES
INFRASTRUCTURES ROUTIERES
Département
Sud
Grande Anse
Nippes
Types de réhabilitations
Tronçons endommagés réhabilités:
Port à Piment – Tiburon
Cayes – Port Salut
Carrefour – Béraud
Cavaillon – Gros Marin
Assainissements de la ville de Cayes
Tronçons endommagés réhabilités:
Jérémie – Irois
Jérémie – Bonbon
Jérémie – Corail – Pestel
Tronçons endommagés réhabilités:
Nieux Bourg d’Aquin – L’Azile
Changeux – Plaisance
Renold – Paillant
Reprofilage de la rivière dl’Anse à
Veaux
Assainissement de la ville Le Petit
Tron
Montant (Gdes)
Montant (US$)
5.807.880
156.970
3.394.297
91.738
1.099.235
29.709
48
Département
Ouest
Sud Est
Types de réhabilitations
Tronçons endommagés réhabilités:
Port-au-Prince – Kenscoff
Gressier – Léogane
Fonds Parisien - Fonds Névrette
Thomazeau – Cornillon
Croix des Bouquest – Malpasse
Assainissement de Fort Dimanche,
Rivière Grise, Canal Georges, Canal
Bréa, Canal Mately, Canal Mme
Ganeau
Tronçon Fonds Parisiens – Malpasse
Tronçons endommagés réhabilités:
Jacmel – Cayes Jacmel
Cayes Jacmel – Marigot
Fonds Noël – Belle Anse
Trorun – Blokauss – Bainet
Assainissement ville de Jacmel
Montant (Gdes)
Montant (US$)
22.260.246
601.628
4.687.748
126.696
Total
37.249.406
1.006.740
Source : Ministère des Travaux Publics, Transports et Télécommunications (TPTC) – Date :
20/2/2008
PERTES
Une estimation des pertes mentionnées ci-dessus dans le secteur des transports entre agglomérations
a été effectuée et s’élève à US$ 205.000.
Eau potable et assainissement
Dean et Noël ont provoqué les dommages suivants dans l’ensemble des cinq départements étudiés :
problèmes d’assainissement et de drainage, dommages aux systèmes d’adduction d’eau potable
(bassins, conduits et tuyaux), accumulations de déchets dans les villes et obstruction de
canalisations, endommagement de sources et destructions de latrines. Pendant une courte période de
réhabilitation, les dommages ont provoqué une diminution du nombre de foyers connectés et une
chute de la distribution d’eau potable (en particulier dans les départements du Sud et Sud Est)
générant des pertes d’une valeur non estimée.
Types de dommages
Montant (Gdes)
Montant (US$)
19.596.000
529.620
Dean
32.000.000
864.864
Noël
Total
51.596.000
1.394.484
Source : Système National de Gestion des Risques et des Désastres - Centre d’Opération d’Urgence
National (COUN)
Secteur électricité
La collecte de données dans ce secteur a été limitée du fait que la mission CEPALC ná pas pu
rencontrer les représentants de EDH. Les visites sur le terrain n’ont révélé que peu de dommages
dans le système de génération d’électricité : seule une station de génération de 150 Kwatts à
49
Coteaux dans le département du Sud a été mentionnée par les autorités locales. Les principaux
dommages identifiées pendant les visites de terrain ont été provoqué par les vents forts et pluies qui
ont touché les lignes et poteaux électriques ainsi que certains circuits électriques urbains.
Zone
Description
Montant
(Gdes)
Montant
(US$)
Sud Est
Réhabilitation du circuit électrique à Cayes-Jacmel
500.000,00
13.513
(Dean)
Tous
Les informations concernant les dommages aux
département systèmes de génération et aux réseaux de distribution
N/D
N/D
s (Noël)
n’ont pu être obtenues de la part de EDH.
Total
500.000
13.513
Source : Système National de Gestion des Risques et des Désastres - Centre d’Opération d’Urgence
National (COUN)
Infrastructures liées aux rivières, berges et canaux
Les fortes pluies et inondations ont causé des dommages importants aux infrastructures liées aux lits
des rivières et aux berges, à savoir :
destructions de gabionnages (voir photo cicontre),
accumulations
de
pierres,
éboulements, effondrements de berges,
déviations de cours d’eau. Dans le
département de l’Ouest, le secteur du lac
Azuei a été fortement touché du fait de
débordements et dommages provoqués dans
les environs du lac (rivières, berges et
système d’eau potable) mais il a été très
difficile au moment de la mission de
quantifier le montant des dommages.
L’analyse menée par la mission de la
CEPALC a permis de relever deux types d’informations :
ƒ
Une estimation des montants des dommages
Désastre
Noël
Dean et
Noël
Total
Départements
Sud, Grande
Anse Nippes, Sud
Est
Ouest
Types de dommages
Réhabilitations, déblaiements,
réparations de berges,
assainissement de villes
Lac Azuei : curage de canal,
déblayage
Montant
(Gdes)
Montant
(US$)
24.775.880
670.000
N/D
N/D
24.775.880
670.000
Sources : Système National de Gestion des Risques et des Désastres – Comité départemental de
protection civile du département de l’Ouest
50
ƒ
Pour le département de l’Ouest, une estimation des montants qui couvre à la fois les
dommages mais également et surtout les coûts d’actions de prévention identifiés par les
autorités départementales de l’Ouest suite au passage de Noël (Système National de Gestion
des Risques et des Désastres – Comité départemental de protection civile du département de
l’Ouest).
COUT DE RECONSTRUCTION ET D'ACTIONS DE PREVENTION
En plus des dommages recensés, les autorités du département de l’Ouest ont estimé un coût total
estimé pour la reconstruction et la réalisation d’actions de préventions liées aux rivières et berges.
Désastre
Noël
Total
Départements
Ouest
Types de dommages
- Curages canaux, gabionnages,
redressement de berges
Montant
(Gdes)
315.230.000
Montant
(US$)
8.519.729
315.230.000
8.519.729
51
Effets environnementaux
L’Environnement dans les désastres de 2007 en Haïti
Introduction
La situation catastrophique de l’environnement haïtien d’aujourd’hui est fortement liée à la crise des
petites exploitations agricoles, l’urbanisation anarchique, la forte pression sur les ressources
naturelles, le déboisement des bassin versants et la déficience du cadre institutionnel et légal. Cette
situation s’est aggravée à cause des désastres naturels du 2007, en particulier le Cyclone Dean et la
Tempête Noël.
L’environnement en Haïti reflète pour une bonne part les problèmes structurels auxquels fait face
l’immense majorité de sa population. En effet, Haïti est un pays en situation d’extrême vulnérabilité
face aux aléas naturels, et en proie à de croissantes menaces complexes, fruit de l’interaction entre
menaces naturelles aggravées par la dégradation de l’environnement, les taux très élevés de
pauvreté et de vulnérabilité sociale de sa population et des problèmes de gouvernance et de nonmaîtrise de l’espace rural et urbain.
Le pays est confronté à une dégradation accélérée de ses ressources en eau, tant du point de vue de
sa quantité que de sa qualité. Cette crise nationale de l’eau se doit d’une part à une inégale desserte
des services en eau avec 56% de la population n’en ayant accès. D’autre part, une dégradation
accélérée des ressources hydriques due à une exploitation anarchique contribue aux pénuries et à la
contamination croissantes. Les besoins d’énergie primaire en Haïti sont relativement réduits, mais à
haute teneur en biomasse – 72% provient du bois. L’utilisation de charbon de bois comme ressource
principale énergétique est une des causes principales du déboisement et par conséquence de la
dégradation des terres et des ressources en eau en Haïti.
Les pressions exercées sur les ressources naturelles restantes sont extrêmes, aggravées par le flou du
cadre institutionnel et régulateur national et local, et contribuent à une dégradation accélérée des
aires protégées et des forets. Les taux alarmant de déboisement mènent à des processus d’érosion
accélérés des sols et de sédimentation des cours d’eau. A ceci s’ajoute l’inexistence d’un
mécanisme d’appui et de coordination nationale de lutte contre la dégradation des terres et de
protection de la biodiversité.
Le cadre stratégique principal en matière d’environnement en Haïti est le Plan d’Action pour
l’Environnement en Haïti (PAE) promulgué en 1999 par le Gouvernement d’Haïti. Résultat d’un
processus soutenu de participation inter-sectorielle et de la société civile, le PAE offre un cadre
stratégique d’actions qui fixe pour les quinze (15) années à venir les enjeux à résoudre et les
mesures à promouvoir en matière de renforcement du cadre institutionnel, de développement
d’instruments juridiques et économiques et de lutte contre les risques de désastres naturels
découlant d’une dégradation accélérée des ressources naturelles dans le pays.
Les objectifs de CCI cherchent à créer les conditions pour augmenter la sécurité et réduire la
vulnérabilité des populations rurales et urbaines en Haïti. Considérés séparément, ces objectifs
butent contre l´absence des politiques et stratégies nationales cohérentes qui pourraient permettre
une meilleure coordination locale pour la mobilisation et l’optimisation des ressources humaines et
financières. C´est pour cela que bon nombre d´initiatives et de programmes n´ont pu aboutir, et cela
52
constitue un écueil à éviter. La stratégie proposée par le CCI met l´accent sur un renforcement des
capacités communales en matière de gestion environnementale, tout en créant les mécanismes
d’articulation avec les instances nationales compétentes. En particulier pour l’objectif de la gestion
durable des ressources naturelles, il est clair que cette articulation passe par la création d´une
plateforme inter-institutionnelle, qui formerait partie intégrante du mécanisme de
planification/mobilisation du CCI en matière d´énergie et environnement.
Les interventions prioritaires du gouvernement identifiées au cours des consultations de l’équipe de
CCI avec des partenaires nationaux touchent les trois objectifs principaux dont les activités pour les
atteindre sont indiquées.
1. Promouvoir la substitution de bois et du charbon de bois dans les foyers urbains et dans les
PME par l’utilisation de combustibles de remplacement et la promotion des énergies nouvelles:
•
•
•
•
Conversion de 30,000 ménages urbains au GPL et au kérosène ;
Conversion au diesel ou au GPL de 1,000 entreprises qui utilisent le bois comme
combustible;
Promotion d’énergies nouvelles (solaires et éoliennes) pour le renforcement institutionnel et
l’accès des populations pauvres aux services énergétiques ;
Amélioration de l’offre de bois-énergie et la production à haute intensité de main d’œuvre
de bois de feu.
2. Lutte contre la dégradation des terres et des ressources naturelles vitales :
•
•
•
Etablissement d’un mécanisme national de planification et d’exécution de conservation des
terres et des ressources naturelles ;
Renforcement du Système National d’Aires Protégées ;
Formation et encadrement de conseillers municipaux pour la gestion de l’environnement ;
3. Gestion durable et intégrée des risques de désastres par la mise en oeuvre du PNGRD (Plan
National de Gestion des Risques et des Désastres) :
•
•
•
Renforcement institutionnel de la Direction de la Protection Civile (DPC) et du Secrétariat
Permanent de Gestion des Risques et des Désastres (SPGRD) ;
Mise en place de Systèmes d'Information pour l'identification et le suivi des risques de
désastres ;
Gestion locale des risques ;
Un certain nombre de thèmes transversaux a été aussi identifié et reçoivent une attention
particulière dans la mise en oeuvre des activités proposées. Il s’agit notamment des aspects du genre
(l’accès des ménages «mono parental » en particulier ceux dirigés par des femmes, aux programmes
de conversion au GPL ou au kérosène sera facilité; une considération particulière sera accordée à la
réhabilitation de parcelles dégradées appartenant à des femmes), de la création d’emplois (l’accès
des PME aux programmes de crédit pour la promotion de l’utilisation de combustibles de
remplacement au bois et charbon de bois favorisera le développement de nouvelles entreprises, en
particulier des briqueteries; des emplois seront crées tout au long du processus de mise en œuvre:
préparation de pépinières, mise en terre de plantules, travaux de conservation de sols, mitigation
structurelle, etc.) et de la culture (les habitudes, les tabous, les croyances populaires ou toutes autres
valeurs culturelles locales seront pris en compte en encourageant et en facilitant la participation de
la population à toutes les étapes).
53
Désastres naturels 2007
En général on peut dire que les éventements catastrophiques q‘on a évalué n’ont pas causé des
dommages importants dans un environnement naturel déjà`très dégradé. Le Cyclone Dean et la
Tempête Noël ont effectivement vu aggravé ces effets négatifs à cause de la situation de
l’environnement dans les zones touchées. Mais on ne peut pas dire qu’ont été la cause de cette
situation.
En effet, les dommages subis para l’infrastructure routière, les oeuvres pour contrôler les bassins
versants o les oeuvres pour gérer le bord côtier, très affectées par ces événements, ont ses origines
dans un procès de déforestation/érosion de longue datte, surtout dans les zones hautes des bassin
versants. Pour cela n’est pas possible de donner des chiffres qui soient précises sur les dommages
proprement environnementaux, mais seulement par rapport aux problèmes d’infrastructure ou
assainissement.
En ce qui concerne le secteur environnement proprement dit, les zones protégés (parcs nationales,
réserves naturelles, etc.) ont subi quelques dommages plutôt marginales, et ils n’ont été pas évalués
financièrement.
Les types de dégâts provoqués para les désastres et associés a l’environnement sont les suivants :
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Pollution des eaux (turbidité, corps étrangers, cadavres, excréta, etc.)
État des bassins versants
Présence de déchets et d’excréta dans les espaces publics et les périmètres des sources
Eau et assainissement
Affectation de la végétation et de la flore
Épandage de déchets biologiques et toxiques par les eaux (déchets d’hôpitaux, cadavres, etc.)
Dégradation des paysages et des écosystèmes
Effets sur les sols
Sédimentation des plans d’eau, deltas, etc.
Cyclone Dean - Actions immédiates
Le Système National de Gestion des Risques et des Désastres, Centre d’Opération d’Urgence
National (COUN) a élaboré un rapport sur ce catastrophe. Deux volets de ce rapport ont une
composante environnement, mais il s’agit fondamentalement d’actions en ce qui concerne :
•
•
Infrastructures et services publics : rivières, routes, circuits électriques et ponts. Montant estimé
des dégâts : G.56.750.000,00
Santé - eau potable et assainissement : eau potable, traitement des eaux usés, évacuation de
déchets. Montant estimés des dégâts : G.18.296.000,00
Passage de la Tempête Noël sur la République d’Haïti du 28 au 30 octobre 2007.
Le Système National de Gestion des Risques et des Désastres a élaboré un rapport. Deux volets de
ce rapport ont une composante environnement, mais il s’agit fondamentalement d’actions en ce qui
concerne :
54
•
•
Infrastructures : routes, ponts, drains transversaux, rivières, nettoyage des villes. Total estimé
des dégâts : G.125.000.000,00
Santé- eau potable et assainissement : systèmes d’adduction d’eau potable, traitement de l’eau,
construction et réparation de latrines, collecte et évacuation des déchets, traitement de réservoirs
d’eau. Total estimé des dégâts : G.32.000.000,00
Le gouvernement a déjà constitué une commission interministérielle pour l’élaboration du
programme de réhabilitation. Les objectifs principaux de ce programme sont de :
•
•
•
Remettre en état les infrastructures routières, scolaires, agricoles et sanitaires ;
Protéger le cheptel animal à travers une campagne intensive de vaccination ;
Relancer la production agricole.
Le programme mis sur pied par le gouvernement couvre les neuf départements du pays. Toutefois
un accent particulier sera mis sur les départements les plus affectés par la tempête Noël c'est-à-dire
le Sud, le Sud-Est, l’Ouest, les Nippes, la Grand-Anse et l’Artibonite.
L’Haïti souffre de une façon récurrente les embats de phénomènes naturelles lesquels ont des
caractéristiques extrêmement destructives. Les tourments tropicales que occurrent entre les mois
d’août et octobre ont été de plus en plus fréquents, avec pertes de vies et de ressources matériels.
Selon les rapports de Nations Unies, ceci pourrait être lié aux changements climatiques provoqués
para l’activité économique au long du planète. Il le sera au futur de toute manière. Les forêts, les
zones côtières, les montagnes, les vallées, ont été affectés para les inondations, les vents et les
vagues marines. Le cas de Noël est d’un coté typique, mais d’autre plus virulent que jamais.
À part les effets provoqués qui on coûté des vies humains et dégradation des atouts économiques
des pays touchés para las ouragans récents, ces événements naturelles extrêmes ont affecté
négativement, aussi, le patrimoine naturel. Les dommages associés a l’environnement peuvent
provenir de changements négatifs dans l’offre de ses capacités, ou bien à cause de l’incapacité
temporaire o permanente pour utiliser les ressources
L’état de l’environnement a été une de causes principales de l’intensité des dégâts provoqués par les
événements catastrophiques de l’année 2007 dans le pays. Les niveaux de dégradation des sols dus
à : a) la déforestation historique, b) l’érosion provoqué par des pratiques agricoles non soutenables
et l’élevage de bétail dans des zones fragiles, et c) la dégradation des bassin versants, peuvent être
considérés comme un aspect clé au moment de évaluer les dommages des ces désastres-là.
Les principaux problèmes en matière d’infrastructure ayant une relation avec la dégradation de
l’environnement correspondent à :
•
•
•
•
•
•
Bassins versants (défoncement de rivières, déboisement de montagnes, inondations,
établissements humains dans des zones de haut risque)
Irrigation (dommages aux canaux, pollution)
Eau potable (dommages et destruction partielle de tubes/sources, puits salés, contamination)
Assainissement (dispersion d’ordures, contamination fécale)
Energie – Electricité (coupures, manque d’énergie électrique, centrales thermiques
endommagées)
Transport (baisse dans la qualité des chemins, destruction de ponts et ravines, insuffisant
transport publique
55
Dans telle perspective, il est un facteur de confusion associer la dégradation environnemental aux
désastres en soi. Même si l’état de l’environnement a été empiré par le cyclone Dean, les grands
pluies d’octobre et la tempête Noël, on ne peut pas dire que les causes sont là. Mais les dégâts
associés à la destruction ou l’affectation de : a) l’infrastructure routière et hydrique, b) la agriculture
et la pêche et c) les aspects socioéconomiques, peuvent être considérés comme la conséquence d’un
environnement dont la dégradation a joué un rôle de catalyseur.
La dégradation de l’environnement est en conséquence un facteur de exacerbation de la
vulnérabilité du pays face aux désastres naturels. On a constaté un consensus entre les représentants
locaux que le problème de l’environnement est fondamental pour expliquer la profondeur des
dommages dus aux désastres de l’année 2007. Même si quelques campagnes de création de
conscience sont en cours, on constate aussi une réponse faible de la part de la population. Il y a des
Maires qui ont reconnu des difficultés pour empêcher la fabrication de charbon, due a la pauvreté
des gens que pratiquent cette activité. Mais d’autres ont assuré qu’ils appliquent des amandes et
même la prison pour ce qui sont identifiés comme destructeurs des arbres.
Dans ce contexte, la question de l’environnement est dans le coeur même de la problématique
territoriale du Département Sud, mais ceci se répète dans plusieurs Départements. On considère que
les problèmes principaux sont les suivants :
•
•
•
•
•
•
Déboisement (pour la fabrication de charbon, pour l’expansion de terres agricoles)
Contamination des eaux (ordures, déchets humains)
Déchets solides (dispersion, blocage des canaux et ravines, odeurs, vecteurs)
Erosion de sols (élevage, déboisement)
Plages pollués ou endommagés
Ecosystèmes fragiles (mangroves, bassins versants)
La plupart de ces effets sont difficiles à évaluer économiquement. Mais ils font partie des dégâts
dans le domaine de l’infrastructure et l’activité productive comme on montre en ce qui suit.
Infrastructure et Environnement
Les dommages dans l’infrastructure on étés considéré comme le problème principal par la plupart
des Maires et Délégués des Départements affectés. En général on pense que les événements ont
causé des dégâts importants sur plusieurs travaux de construction/amélioration de l’infrastructure
(gavions, routes, irrigation). Les résultats ont été des inondations dont les effets ont finalement
tombé sur la population. En ce qui concerne l’action du Gouvernement, la réponse aux dommages
au niveau environnemental se retrouve inclus dans les regroupements : infrastructure et services
publics, santé - eau potable et assainissement, agriculture - élevage et pêche. 20
Les besoins d’action pour faire face aux pertes dans ce domaine ont été estimés dans la même
source selon le tableau suivant :
20
Système National de Gestion des Risques et des Désastres Centre d’Opération d’Urgence National
(COUN), Cyclone Dean - Actions immédiates, novembre 2007.
56
Départements
Sud Est
Sud -G Anse
Nippes
Ouest
Nord Ouest
Actions à entreprendre
Curage de la rivière Peredo, Ti Pine (Bainet) Construction
de murs de protection et de brises lames
Réhabilitation du tronçon de route Cayes Jacmel- Marigot
Réhabilitation du tronçon de route Bainet – Côtes de Fer
Réhabilitation du circuit électrique à Cayes Jacmel
Réhabilitation de la route : Les Irois-Tiburon
Protection de la rivière serpent
Curage du Pont Morel et de la rivière Rouyonne – (Pelle
mécanique – dozer, carburant)
Curage de la rivière blanche
Intervention Toman – Fonds Verrettes
Curage de la rivière des Barres et de cinq (5) autres cours
d’eau
TOTAL
Coût estimatif
G. 30,000,000
G. 500,000
G. 1,500,000
G. 1,200,000
G. 300,000
G. 500,000
G. 22,000,00
G. 750,000
G. 56,750,000
Ces valeurs sous-estiment en partie les dommages subis par l’infrastructure. D’autre part, il y a des
travaux en cours non terminés qui pourrait être la cause des dommages futurs, en particulier en ce
qui concerne : a) le nettoyage des lits des rivières, b) la destruction partielle de gavions, et c) la
manque des solutions à plusieurs situations de mauvaise gestion de bassins versants.
La plupart de dégâts sont des dommages chiffrés sous la forme de projets de récupération. Plusieurs
sont sous-estimés, comme les calculs faits après Nöel pour le Département du Sud en ce qui
concerne les besoins d’intervention en matière d’environnement et infrastructure. 21 Les estimations
faites durant les visites au Département Sud permettent ajouter une valeur pour les dommages en
eau potable.
DOMAINE D’INTERVENTION
ENVIRONNEMENT
INFRASTRUCTURES ROUTIERES
EAU POTABLE
TOTAL
MONTANT
(Gdes)
600, 567,550
188, 214,000
150,155,760
938, 937,310
Il faut mentionner que les montagnes autour de la Plaine de Cayes ont subi des processus de
déforestation sévères qui menacent l’agriculture. La fabrication de charbon continue (des fumées
visibles), même s’il paraître avoir une diminution selon les représentants locales. Dans la côte ouest
du Département il a la destruction de ce qui reste de mangrove pour faire du charbon, menaçant la
faune existante (plusieurs types des oiseaux, reptiles et poissons).
Transformation des écosystèmes
Dans la section communale de Fond Icaque, Département Grande Anse, un plan d’eau d’une
superficie supérieure à 200 carreaux a émergé entre le 31 Octobre et le 20 novembre 2007 du aux
grandes pluies. La création du lac est un fait conjoncturel qui a un soubassement structurel. Ce
21
Département du Sud, Mission d’évaluation post Noël et de formulation d’idées de projets prioritaires de
réduction de la vulnérabilité, novembre 2007
57
versant du Massif de la Hotte est connu pour présenter des formations karstiques. L’eau pénètre à
travers des fissures dans le sous sol et alimente des caves. Si les caves en viennent a être
complément remplies, l’eau par capillarité peut remonter en surface. D’après les informations
obtenues la quantité d’eau tombé sur les localités prochaines est impressionnante.
Le site en question était traditionnellement un lagon où se pratiquait la production rizicole ainsi que
l’élevage. Il a préalablement connu d’autres épisodes précédents mais sans pour autant qu’ils soient
aussi sévères que celui-ci. L’inondation la plus importante qui a été relaté date de 1963 lors du
passage du cyclone Hazel. On peut dire qu’il s’agit d’un évènement extraordinaire ayant une
récurrence de 45 à 50 ans mais ce serait allé vite en besogne. En effet en raison des changements
climatiques qui doivent venir, il se pourrait bien que des incidents comme celui de la tempête Noël
deviennent plus fréquents.
Le fait lui-même va avoir des conséquences. Ces conséquences peuvent avoir des impacts à
plusieurs niveaux : niveau agricole et alimentaire, niveau social et humain, niveau sanitaire et
économique. 22
Impact agricole et alimentaire : On a évalué la surface inondée en terres agricoles à plus de 200
carreaux fournissant une production par carreau de 2.5 TM d’équivalentes céréales. Près de 5 000
personnes vont être affectées par une situation d’insécurité alimentaire, partielle ou totale.
Impact social et humain : Si au cours de l’émergence du lac de Fonds Icaque, il n’y a pas eu perte
en vies humaines. Il n’en est pas moins vrai que l’on signale d’importants dégâts matériels. En effet
80 résidences paysannes ont été détruites et les familles sinistrées ont été contraintes de trouver asile
chez des parents et amis.
Impact sanitaire et économique : L’émergence de cette nappe d’eau va probablement multiplier les
cas de maladies d’origine hydrique. Il faut s’attendre à la multiplication des cas de malaria et de
typhoïde. Cette situation va avoir des incidences économiques graves pour une population qui fait
face à une très forte précarité.
Dégradation générale de l’environnement : Il y a une couverture végétale encore dans cette partie du
pays. Toutefois il parait évident que le commerce du charbon de bois constitue une activité
économique importante. Ce commerce contribue à une coupe intensive à un déboisement
anarchique et à une réduction considérable du capital ligneux. Il y a grand danger pour
l’environnement de la Grande Anse et il faut que quelque chose soit fait pour rompre ce cycle de la
destruction environnementale, d’autant qu’à l’avenir les pluies diluviennes dans cette nature
pourraient devenir plus fréquentent. Le Ministère de l’Environnement a insisté sur la politique
adopté par la Mairie qui réclame une taxation sur le charbon de bois.
Inondations dans l’Ouest
Après le passage du cyclone DEAN en aout 2007, un fond froid s’installa sur le pays au début du
mois de septembre, lequel a occasionné plus d’une semaine de pluies diluviennes, qui ont mis en
crue les principales rivières du Département de l’Ouest. Dont la rivière Bretelle. Ce qui a provoqué
l’inondation de la commune de Cabaret. Sans oublier les dévastations enregistrées à Zorangé et Ti
fon, localités frontalières des communes de Croix des bouquets et Cabaret ou se situent des cours
d’eau alimentant cette rivière.
22
Ministère de l’Environnement, Rapport de mission sur la formation du lac de corail, Grande Anse,
novembre 2007.
58
Dans l’après midi du 10 octobre 2007 alors qu’ il tombait une pluie fine, la commune de Cabaret
est inondée par la rivière Bretelle causant la mort de 29 personnes, détruisant des hectares de
plantations de bananes et maniocs, laissant sans abris près de 1159 familles, et les infrastructures
saccagées. 23
Les dommages principaux correspondent a l’infrastructure, en particulier routes defoncées ou
chargées d’alluvions, lit de la rivière Bretelle comblé et berges détruites, et gabionnages emportés.
Coté agriculture et élevage, 60% de plantations de bananes, canne à sucre et manioc étaient
dévastées, et les pertes de bétails étaient considérables.
Les interventions à court ou à moyen terme proposées sont :
•
•
•
•
•
•
•
Réparation de la chaussée des voies intérieures de la ville de Cabaret
Nettoyage et assainissement de la ville
Travaux de correction et de curage au niveau de la rivière Bretelle
Désaffectation des quartiers avoisinants la rivière Bretelle
Relogement de la population des zones a risques
Programme de santé au niveau de toute la commune
Recapitalisation du secteur agricole, 80% des plantations détruites.
Pour le Département de l’Ouest il existe des problèmes d’assainissement et de drainage dans toutes
les communes affectées mais particulièrement dans les communes Thomazeau, de Ganthier,
Cornillon, Arcahaie et cité Soleil, où l’eau stagne encore dans les rues et les maisons.
Pour la région métropolitaine la CAMEP a fait savoir que ses principales sources et bassins de
distribution ne sont pas atteints, malheureusement il n’en est pas de même pour la commune de
Léogâne où la source Mme Verguier qui alimente la ville a été fortement endommagée. Pour les
autres communes les populations des zones rurales s’approvisionnent directement à partir de
sources et de plans d’eau qui pour le moment sont polluées à cause de la problématique des
latrines. Environ 30 sources méritent d’être nettoyées et entretenues. 24
Les routes reliant le département de l’Ouest aux autres départements ou reliant les communes à
partir des 3 nationales du pays n’ont pas subi de grands dommages par la tempête Noël à part des
dépôts de sédiments qui ont rendu inaccessible la traversée du coté de Grand Goâve, de l’Arcahaie
et de St Etienne. Cependant certaines sections communales et localités sur Cornillon et Thomazeau
demeurent jusqu’à présent enclavées à cause du mauvais état des routes. Environ 350 km de routes
secondaires et tertiaires méritent une réhabilitation sur l’ensemble du département. Environ 10 km
sur Thomazeau, 53 km sur Cornillon. Ces tronçons de route en terre battue après les pluies
diluviennes d’octobre et maintenant celles causées par le passage de Noël deviennent carrément
impraticables. Il y a eu également des cas d’éboulis sur la route de Kenscoff.
Toutes les structures d’irrigation placées sur les rivières Grise, Blanche et Momance sont
endommagées. Etant des prises sur berge, les crues ont ensablé les prises, les bassins de
distribution, et détruit certaines portes placées sur les grands coursiers. Environ 35 km de grands
coursiers, 1700 m linéaires de canaux secondaires et tertiaires sur les systèmes Momance,
Rouyonne, La Hatte, rivière Grise, rivière blanche ont été également ensablés. Il a aussi été
rapporté par le ministère de l’environnement et certains agronomes de la DDAO qui ont survolé la
23
Coordination Départementale de l’Ouest, « Bilan des Inondations d’octobre à Cabaret »
Comité Départemental de Protection Civile du Département de l’Ouest, Tempête Tropicale Noël. Bilan des
dégâts et estimation des besoins pour le Département de l’Ouest, novembre 2007
24
59
zone de Ti source que le bassin général alimentant la rivière Grise, Blanche et la Rouyonne est dans
un état déplorable.
La valeur estimé des interventions en travaux publiques dans le Département Ouest, d’après le
rapport du Gouvernement, monte à 253,379,600.00 Gds. Pour les bassins versants (appelées actions
environnementales), on trouve le montant de 193,500,000 Gds.
Montée des eaux du lac Azuei
Le lac Azuei, Dlo Gayé, Trou Caïman et Lagon représentent une menace d’inondation pour les
communes de Thomazeau et Croix des Bouquets à l’approche de la saison pluvieuse du
Département de l’Ouest. Les débordements du lac sont provoqués probablement par l’obstruction
du canal d’évacuation de Dlo Gaye. Ce canal traverse toute la plaine du Cul de Sac jusqu'à la
mer. 25
Au niveau de ces trois sites il a été constaté que la cuvette naturelle Dlo Gaye longeant les
Communes de Ganthier, Croix des Bouquets et Thomazeau a pris de l’espace et est certainement
devenue moins profonde à cause des sédiments emportés par les cours d’eau qui l’a alimentée
pendant la période cyclonique 2006-2007.
Dlo Gayé reçoit les eaux des rivière Binette, Bordes, Dlo Balan, Plastic, Ravine Dadaille, Trou
Caïman et de presque toutes les sources et ravines de la plaine du Cul de Sac. Il est parallèle au lac
Azuëi. Le niveau de ses eaux est inférieur à celui du lac. Dans le temps, il se déversait dans la mer
par le canal de Lafiteau. Entre le lac et Dlo Gayé il y a une passerelle au niveau de la commune à
Bois Léger qui permet l’évacuation du lac en cas de trop plein.
La détérioration environnementale est devenue critique, d’autres ravines se sont formées au niveau
des bassins versants de la Chaine des Matheux. Ses rivières et cours d’eau qui naturellement vont
se jeter à Dlo Gayé, ont sur leur trajet eu des brèches qui sont allées vers le lac. La sortie de Dlo
Gayé étant obstruée, l’effet contraire se produit : Dlo Gayé se déverse dans le lac.
Les localités de la commune de Thomazeau menacées d’inondation sont : Glờ, Tête Souce, Fon
chalè, L’îlet, Hat Cadet, Fon de chêne, Fondai, Santo. La population exposée est estimée prés 3 à
5000 personnes, qui seront en difficultés au cas où la montée des eaux à la saison pluvieuse
provoquerait une inondation.
25
Direction de la Protection Civile, Comite Départemental de l’Ouest, Compte rendu de la visite d’évaluation
du Comité Départemental de l’Ouest de Gestion des Risques et des Désastres sur la remontée des eaux du
lac Azuei.
60
Résumé des dommages et pertes : Saison cyclonique 2007
A partir des évaluations sectorielles et de la méthodologie usuelle de CEPALC, la valeur totale des
dommages et pertes causées par la saison cyclonique 2007 -Dean et Noël- ainsi que les fortes pluies
d’octobre de cette même année s’élève à environ 4,955,648,779 de gourdes, comme il est signalé
dans le tableau ci-dessous. Chiffré en dollars ce total équivaut à près de (204,332.2 Millions de
dollars).
Tableau
Haïti : résumé de l’impact économique des désastres de 2007
En gourdes
TOTAL
Secteurs Productifs
Agriculture
Cultures
Elevage
Peche
Canaux d´irrigation
Industrie et commerce
Commerce moyen et gros
Petit commerce
Tourisme
Secteurs Sociaux
Logement
Santé
Education
Infrastructure
Routiere
Basins, canaux et berges
Eau et Assainissement
Electricité
Environnement
PIB courant 2006/2007
Dommages
2,197,813,657
173,796,299
159,208,170
39,279,500
114,598,000
5,330,670
8,833,329
4,259,872
4,573,458
5,754,800
866,203,928
835,248,908
1,820,420
29,134,600
557,245,880
165,144,000
340,005,880
51,596,000
500,000
600,567,550
Pertes
2,757,835,122
2,734,770,394
2,712,690,282
2,701,772,624
10,917,658
19,629,621
10,163,239
9,466,382
2,450,490
23,057,061
23,057,061
7,667
7,667
TOTAL
4,955,648,779
2,908,566,693
2,871,898,452
2,701,772,624
39,279,500
125,515,658
5,330,670
28,462,951
14,423,111
14,039,839
8,205,290
889,260,989
835,248,908
24,877,481
29,134,600
557,253,547
165,151,667
340,005,880
51,596,000
500,000
600,567,550
230,166,000,000
2.15%
Total dommages et pertes comme % du PIB
Source: CEPALC, estimations sur la base de chiffres et rapports officiels, visite de terrain
En milliers de dollars, l’impact a un montant de 204.3 millions, 64% desquels sont des dommages
et 36% des pertes ou flux affectés. Par secteur tant les pertes comme les dommages ont été
concentré sur l’agriculture (99% et 58% respectivement. Dans les secteurs sociaux ça a été la
destruction des logement la plus sévère (17% des dommages totales) avec des effets minimales sur
les secteurs de santé et education. Dans le domaine de l’infrastructure (11.4% des dommages) c’est
la destruction partielle ou l’affectation des canaux, des basin et des berges le plus sévère des effets.
61
IMPACT TOTAL
Tourisme
0.16%
Petit commerce
0.28%
Commerce moyen et gros
0.29%
Santé
0.50%
Logement
16.76%
Education
0.58%
Infrastructure
11.18%
Environnement
12.05%
Industrie et commerce
0.57%
Agriculture
57.62%
Dommages
Environnement
27.22%
Industrie et commerce
0.40%
Commerce moyen et gros
0.19%
Petit commerce
Agriculture
0.21%
7.21%
Tourisme
0.26%
Logement
37.85%
Infrastructure
25.25%
Education
1.32%
Santé
0.08%
Dommages et pertes totales
Dommages
44%
Pertes
56%
62
23,057,061.0
100%
7,667.0
90%
2,450,490.0
80%
70%
19,629,621.3
10,163,239
9,466,382
60%
2,712,690,282.3
866,203,927.9 557,245,880.0
50%
600,567,550
40%
5,754,800.0
30%
20%
8,833,329.5
4,259,872
4,573,458
10%
159,208,170.0
0%
Agriculture
Industrie et
commerce
Commerce moyen
et gros
Petit commerce
Dommages
Tourisme
Secteurs Sociaux
Infrastructure
Environnement
Pertes
Les dommages donnent une approximation aux besoins de reconstruction, c’est à dire le montant
des investissements nécessaires pour remplacer l’infrastructure et le capital détruit ou endommagé
par les cyclones. Les pertes comptabilisés, d’autre part, sont un approximatif des besoins pour la
réhabilitation et la récupération des activités, des flux économiques, des revenus, des salaires, des
moyens de vie qui ont étés réduits ou perdus par les entreprises, les fournisseurs des services –soit
publiques ou privés— et les familles et les personnes.
L’investissement fait tant pour la réhabilitation comme dans las reconstruction est très rarement
additionnel et –dans des pays avec des déficits préalables—jamais pour le montant total des pertes
et besoins. Cela veut dire, d’une part, que les ressources seront soustraites ou réduites des autres
investissements pour lesquels elles étés destinés auparavant. D’une autre cela se traduit a une
récupération et reconstruction partielle de manière que il restera un brèche sans fermer en terme de
pertes et que des ressources additionnels pour la réduction des risques ne se feront mais que
partiellement. Cela revient a une fragilité additionnelle dans le développement et la croissance.
63
V. LES EFFETS AU NIVEAU GLOBAL DES DÉGATS
1. Introduction
En 2006 l’économie d’Haïti a enregistré à nouveau une variation positive (2,3%) du produit
intérieur brut (PIB), ainsi qu’une réduction du taux d’inflation (10,3%, décembre - décembre). Cette
performance a été accompagnée d’un assainissement des finances publiques —équilibre
budgétaire—, sans financement monétaire de la Banque centrale, et l’économie s’est bénéficiée
d’un transfert net de ressources (104 millions de dollars) équivalant à 2,1% du
PIB.
La normalisation institutionnelle surgie
des élections présidentielles, législatives
et municipales, qui eurent lieu en 2006
et début 2007, a procuré un cadre de plus
grande certitude à la gestion publique,
tant à court qu’à moyen terme, ce qui a
facilité la mise en oeuvre d’un ensemble
d’initiatives. Parmi celles-ci se détachent
la
réalisation
d’une
conférence
internationale de donateurs (juillet 2006)
en Haïti, le lancement de nouveaux
programmes et stratégies, notamment, le
Document de stratégie nationale pour la
croissance et la réduction de la pauvreté
(DSNCRP), visant à affermir les grandes
lignes d’un développement durable dans
les prochaines années.
Cependant, en raison des multiples défis qu’Haïti a traditionnellement affrontés, il est prématuré
d’affirmer que la fragile stabilité existant à ce jour puisse garantir l’objectif d’un développement
durable. En effet, les demandes de la société civile en matière de justice et plus grande sécurité, le
défi de relancer l’économie après une longue période de stagnation (entre 1996 et 2006 la
croissance moyenne du PIB a été d’à peine 1,1%, et ce même indicateur par habitant s’est réduit de
0,6%), les retards en matière d’emploi et de protection sociale, ainsi que l’écrasante pauvreté, sont
les enjeux les plus pressants.
Haïti a la nécessite impérieuse de reprendre le sentier de la croissance. Pendant 10 ans
(1996-2006) la croissance de l’économie haïtienne a été d’à peine 1,1% en moyenne, taux inférieur
à celui observé dans la variation de la population (1,7%) ce qui, en conséquence, s’est également
traduit par une diminution sensible (-0,6%) du PIB par habitant. Cette performance n’est pas
insolite puisque pendant les 20 dernières années —depuis 1986— la production du pays a
enregistré, de façon persistante, un rendement défavorable.
Pour illustrer cette situation on présente dans deux graphiques les résultats d’un exercice
purement hypothétique, qui révèle que pendant plus d’un demi-siècle (1950-2006) la performance
économique la plus remarquable —avec un taux d’à peine 1,8% en moyenne— a été obtenue
pendant la période 1950-1980.
64
Pour reprendre cette voie modeste, il faudrait que le rythme de la croissance de l’économie
haïtienne soit de 4,2% en moyenne par an pendant les deux prochaines décades, un taux qui en
termes historiques a été enregistré entre 1967-1980 (4,4%). Maintenir cette évolution jusqu’en 2030
entraînerait à son tour un redressement du PIB par habitant —environ 700 dollars—, qui
équivaudrait tout juste au niveau de 1980, mais serait le double du niveau actuel (386 dollars).
Au-delà de la conjonction d’autres facteurs —investissement, emploi, épargne, par exemple
— qui seraient nécessaires pour que ce scénario hypothétique soit réalisable, il faut souligner que,
sans aucun doute, un impératif de l’économie haïtienne dans les prochaines décennies sera
d’atteindre une croissance soutenue, si le pays aspire à réduire les écarts et les retards tant
économiques que sociaux accumulés non seulement pendant les deux dernières décennies, mais de
façon constante au cours de son histoire moderne.
Parmi les priorités annoncées par les nouvelles autorités haïtiennes figure un ensemble
d’objectifs économiques et sociaux à court, moyen et long terme ; ces derniers sont d’une
importance primordiale et dans ce cadre d’amples consensus seront nécessaires pour construire une
économie plus viable et une nation plus juste : la nécessité impérieuse de reprendre un sentier de
croissance en fera partie sans aucun doute.
|
4. L’évolution économique observé après les désastres
Pour l’année fiscale 2007 le taux de croissance du PIB de 3,2% —légèrement inférieure au
pronostic initial du gouvernement (4%), s’explique notamment par des problèmes en matière
d’insécurité auxquels le pays a été exposé pendant le premier trimestre (octobre - décembre 2006) et
l’incertitude qui régnait encore quant à l’accomplissement des promesses d’accords de coopération
internationale et de nouvelles initiatives sur la remise de dettes. Jusqu'à la fin de la année le déficit
fiscal a atteint le montant de 1.6% du PIB. L’effet des cyclones en 2007 s’ajoutent a l’effet causé
en 2004 par Jeanne, et comme le montre les chiffres et le tableaux suivants, il y a une brèche
accumulé de perte tant de croissance comme de production, valeur ajouté et investissement dans
l’économie.
Total dommages et pertes comme % du PIB
Dommages comme % de l´investissement
Pertes comme % de la consommation
2.15%
3.45%
1.14%
65
Evolution du Produit Interne Brut et tendance sans désastres
300,000
250,000
200,000
150,000
100,000
50,000
0
2000
2001
2002
2003
2004
PIB après les désastres
2005p
2006p
2007
PIB sans désastres
A cause des effets surtout sur la production agricole, il y eu une hausse de prix (voir graphes
suivants) avec des effets sociaux et sur la pauvreté.
VARIATION DES PRIX PAR MOIS
Alimentation. Boissons et Tabac
Taux d'Inflation (Mensuel)
2
2.5
2
1.5
1.5
Taux en %
1
1
0.5
0.5
Ja
n
ec
em
br
e
D
N
ov
em
br
e
br
e
ct
ob
re
O
Ao
ut
Ju
ille
t
ai
Ju
in
M
Av
ril
ar
s
M
Se
pt
em
-0.5
-0.5
Fe
b
Ja
n
e
Ja
n
ec
em
br
0
D
N
ov
em
br
e
br
e
ct
ob
re
O
Ao
ut
Se
pt
em
Ju
ille
t
ai
M
Ju
in
ar
s
Av
ril
M
Ja
n
Fe
b
0
-1
-1
Mois
-1.5
Cela ne fait que confirmer une foi de plus que la pauvreté accrue et les indices de développement
se lient a la vulnérabilité environnementale, comme a été mis en évidence par le rapport du
développement humain de 2004. 26
26
Le paramètre technique qui semble correspondre le plus à l’énoncé du concept est le temps de concentration
(TC). Le TC est le temps que met une goutte de pluie pour arriver au point le plus bas du bassin versant en
partant du point le plus haut. TC fait intervenir tous les facteurs utilisés dans l’équation universelle de perte de
sols de Wirsmaier (pluie, pente, cultures, pratiques de conservation, etc.). Mais il faut le calculer avec des
données réelles. Tous les bassins versants n’ont pas le même TC. Le TC permet, entre autres, de dimensionner
les ouvrages d’art en tenant compte de leur durée de vie. (PNUD, Rapport National de Développement
Humain, Haïti 2005.
66
VI. STRATÉGIES ET PRIORITÉS DE RECONSTRUCTION
RECOMMANDATIONS ET OBSERVATIONS POUR L’AMELIORATION DE LA
PREVENTION ET LA RECONSTRUCTION
On sait bien que les désastres représentent, d’une part un fardeau sur le processus de développement
et renforcent les conditions négatives associées à la pauvreté et à la marginalisation: retard en
matière de croissance économique, perte de capital physique et social, ralentissement dans l’atteinte
des Objectifs du Millénaire. Les statistiques nous prouvent -dans les mondes entier- que les
désastres sont de plus en plus nombreux, plus sévères, plus coûteux. Il faut évidemment se
demander quelles en sont les causes.
Dans le cas particulier d´Haïti, comme il est bien connu de tous, la dégradation
environnementale associée à la pauvreté extrême augmente la vulnérabilité face aux désastres même
quand ils ne sont pas de nature extrême. Cela est d’autant plus grave, dans une vision de long
terme, si l’on tient compte des effets qu´on peut prévoir du changement climatique. L´histoire
climatique d´Haïti fait preuve de ces menaces, mais surtout du niveau de vulnérabilité plus élevée
dans la région (moindre résilience et une très faible capacité de réponse).
Les événements qui ont frappé Haïti en 2007 (cyclone Dean, fortes pluies en octobre et la
tempête Noël) ont touché une grande partie du pays, mais surtout les secteurs les plus vulnérables,
les plus démunis, les plus pauvres de la population, en particulier dans les département du Sud, Sudest, Grande Anse, Nippes et Ouest, que nous avons pu visiter. Notre mission, avec la coopération
des institutions sectorielles et départementales haïtiennes, vient de chiffrer ces effets –en terme de
dommages et pertes-. Les résultats préliminaires montrent que les dommages sont renforcés par de
complexes interactions assez bien connues dans le pays : déforestation associée à la pauvreté,
réduction de la capacité des bassins versants et obstruction des canaux de drainage, pauvreté et
dégradation environnementale à l’origine de la perte de sols qui réduisent les rendements agricoles
et la capacité de production et la compétitivité ainsi que la sécurité alimentaire, pollution et manque
d´aménagement appropriés des déchets et des détritus.
La réduction des risques et une conduite plus engagée sur l´environnement nous concernent
tous. Ce n´est pas seulement le manque d´investissement de la part de l´état, la gestion du risque et
la réduction des dommages et des pertes doivent être un objectif et un effort de la société toute
entière, même au niveau de chaque individu.
La mesure des dégâts met en évidence le coût - bénéfice de la prévention et l´investissement
en gestion du risque. Haïti en 2007 a réduit le nombre de morts suite aux désastres, mais les
dommages estimés renforcent notre conviction qu´il faut des projets de mitigation des risques
intégrés aux projets d´adaptation au changement climatique associés et l’atteinte des Objectifs du
Millénaire.
Le redressement des pertes environnementales en termes de déboisement, utilisation des
déchets, récupération des ravines et des basins versants ne pourront pas se faire sans valoriser, en
termes de biens et services que l´environnement peut rendre et qui aient une revenu pour les
individus et la société. Ce ne sera pas seulement avec les normes et les régulations que cela se fera,
c´est par la création des appuis et la promotion de projets de réduction de la pauvreté associés à la
mitigation, afin de promouvoir la participation à des marchés naissants et nouveaux dans une vision
intégrale du développement durable, plus équitable et rapide.
67
Dans ce cercle vicieux de destruction environnementale et risque agrandi, de manque de
stratégie de investissement social et privé pour gérer le risque, la responsabilité sociale doit être
renforcée :
1. Reconnaître comme individus et comme société ces menaces et ces vulnérabilités qui se
convertissent en désastres, et investir, comme partie intégrale de la réduction de la pauvreté,
dans la réduction de l´exposition aux catastrophes.
2. Reconnaître que c´est une tache multidisciplinaire, interinstitutionnelle et qui va du niveau local
jusqu´au gouvernement national, ainsi que la coopération avec les pays voisins (cas
dramatiquement clair dans le basin de l´Artibonite et maintenant dans le Lac Azuei) et l´appui
des initiatives régionales des Caraïbes et d´autres pays en voie de développement, dans les
négociations et organisations internationales, particulièrement la Stratégie Internationale pour la
Réduction des Désastres, les négociations sur le changement climatique inities à Bali, et même
dans l´Organisation Mondiale du Commerce.
3. Finalement envisager les désastres comme une opportunité de promouvoir un développement
durable et renforcer les capacités techniques et culturelles Haïti.
Il convient de rappeler que des considérations semblables ont été faites dans les conclusions et
recommandations faites lors de l’évaluation du cyclone Jeanne en 2004 27
VERS UNE POLITIQUE DE REDUCTION ET TRANSFERT DU RISQUE
Les désastres, en tant qu’opportunités pour l’action, mettent l’accent sur l’urgence humanitaire
endémique d’Haïti, qui l’empêche d’atteindre un processus de développement durable de
réduction de la pauvreté, de satisfaction aux besoins essentiels de la population et de
compétitivité sur le plan commercial. L’inégalité croissante, la pauvreté continue, la
décapitalisation des entreprises et de l’état ne sont que soulignes par les pluies torrentielles qui
ont affecte le pays.
Face a la tragédie humaine vécue –plus de quatre milles morts suite aux désastres, et des effets
économiques relativement moindres vu les besoins existant au préalable- Fonds Verrettes et le
sud-est en mai, l’Artibonite et le nord-ouest en septembre, offrent une opportunité d’agir de
façon différente, de trouver la volonté dans les communautés affectées, de traverser les divisions
entre les différents acteurs politiques et économiques dans le but concret de reconstruire, en
améliorent, leur cadre de vie et leur sort. Un mouvement solidaire vers la reconstruction, sans
lequel la situation critique ne peut qu’empirer.
La stratégie pour réduire la pauvreté peut bien se réorienter après le passage de Jeanne, ouvrant
le chemin a un processus plus dynamique et moins inégal. Les besoins poses par Jeanne, au
delà de l’urgence et l’aide humanitaire mettent l’attention sur les liens entre la gestion du
désastre a la réhabilitation environnementale, les défis économiques et sociaux dans un cadre de
développement durable.
Même si la réalité socioéconomique pressente rend difficile de séparer les besoins d’aide
humanitaire des conditions pour un processus de développement l’évaluation chiffre du désastre
peut aider a changer l’accent de l’aide humanitaire faite par la communauté internationale a
travers les coopérants internationaux et les ONG vers la planification conjointe pour le
développement a moyen et long terme pour restituer le patrimoine économique, social et
politique très affectes –non pas en premier lieu par le désastres mais par les conditions
préalables—en mettant l’accent sur des actions très concrètes et pratiques a court terme pouvant
déclencher des synergies vers l’étape subséquente pour reprendre l’agenda du développement.
Cela pose le défi à la communauté internationale et aux bailleurs de gérer leurs efforts et projets
de façon a ce que la participation des acteurs locaux soit assurée pour commencer le transfert de
27
LC/MEX/L648, LC/CAR/L27
68
VERS UNE POLITIQUE DE REDUCTION ET TRANSFERT DU RISQUE
la responsabilité du processus aux haïtiens. Pour ce, les conditions politiques mais surtout
l’armature (la charpente) institutionnelle et la gouvernance, en tant que procédures claires et
responsabilité des actions, sont essentielles.
Des actions débranchées des agents externes, des bailleurs, du secteur prive, de la société civile
et du gouvernement, même si bien intentionnées n’aboutiront qu’a la continuation de la crise de
gouvernance que frappe Haïti depuis de nombreuses années. Au delà du dialogue politique il
faut commencer un effort systémique d’action coopératrice entre tous les acteurs et bailleurs.
Les effets du cyclone Jeanne en Haïti peuvent contribuer, peut être, à un niveau modeste et
local, à cette nouvelle dynamique. Ce ne sont pas les dégâts économiques ni l’effet sur la
croissance de l’économie qui font du cyclone Jeanne en Haïti un événement extraordinaire.,
c’est la possibilité de commencer, d’une façon modeste a partir d’une tragédie qui a frappe le
pays et la communauté internationale, a changer l’encadrement des actions pour la
reconstruction, et a avancer sur un chemin d’amélioration et de croissance qui ne mène pas aux
conditions préalables mais vers une situation plus équitable, tout en ouvrant des opportunités de
participation sociale et de récupération environnementale qui réduise la vulnérabilité qui définit
la réalité Haïti aujourd’hui.
Des suggestions spécifiques après la saison cyclonique 2007
Renforcement des capacités locales
La participation et l’engagement des capacités locales grâce à la formation et la mise en place
d’outils adéquats doivent être renforcées (en particulier au niveau des mairies et Casecs). Cela peut
contribuer à créer un sentiment d’appropriation de a gestion des risques et désastres au niveau local
et de plus grande responsabilités des autorités locales.
Appuyer l’établissement de lignes de base dans les mairies est un premier pas importants pour
pouvoir mesurer et suivre l’évolution de l’impact des désastres (en particulier dans les zones à haut
risque)
La population a insisté sur le besoin de mettre en place une gestion intégrale des abris provisoires
comprenant la construction de nouveaux abris qui soient si possible déjà équipés de matériel de
sauvetage et protection civile (lits, équipements de santé etc.). Des centres préexistants pour
assistance d’urgence à la population pourraient être mis sur place.
Renforcer centre d’opération d’urgence. L’inclusion systématiques de groupes de population sousreprésentés (en particulier les jeunes et les femmes) à tous les stades du cycle de la gestion des
risques et désastres : prévention, évaluation et reconstruction devrait être renforcé. Les entretiens
menés avec ces groupes ont montré leur très forte volonté d’implication et leur importance en tant
que « réservoirs d’idées ». Cela implique aussi capitaliser sur la solidarité naturelle au sein de la
communauté.
Communications
Le renforcement d’un système d’alerte précoce à couverture ample est recommandé pour augmenter
la prévention. Un exemple d’intervention proposée est la diffusion de messages SMS aux
téléphones portables des usagers (si possible de manière gratuite) afin de fournir des informations
en continu aux communes.
69
Commerce, tourisme et industries
La mise en place de mécanismes d’assurances et de facilités d’accès au crédit à taux préférentiels
seraient des outils importants pour faciliter le redressement et le réinvestissement de petites
industries (pour pallier à la destruction de machines et autres dommages) et petits commerces (pour
réparer les dégâts des ateliers) en phase la reconstruction.
Politique de logement public / Politique d’aménagement du territoire :
L’application plus rigoureuse des normes de construction a été recommandée afin de limiter
l’actuelle « anarchie » dans la construction et en particulier l’autorisation de construire sur des
terrains vulnérables. Des mécanismes de contrôle et d’application des normes pourraient être
accrus, de façon simultané avec des cours et de la formation des travailleurs dans le secteur de la
construction (maçons, électriciens, plombiers, etc.).
Des études de faisabilité et d’impact ex-ante pourraient être réalisées afin de prioriser les
investissements (en particulier en infrastructures) compte tenu de la limitation des moyens
financiers.
Faciliter agglomération des populations pour éviter le dispersement ou l’isolement de population et
par conséquent améliorer la possibilité de fournir des services de base avec une plus large
couverture dans le contexte des désastres.
Suivi social
Amélioration des conditions de vie dans les abris et gestion intégrales des abris provisoires. Prise en
charge psychosociale des populations affectées (en particulier les plus pauvres).
Recensement et enquêtes de suivi auprès des réfugiés et par type de populations pour voir
l’évolution des conditions de vie pendant et après les désastres (en particulier pour les populations
pauvres et vulnérables).
Mise en plan de réadaptation familiale (pour éviter le cercle vicieux de la pauvreté qui est souvent
renforcé par les désastres).
Prévenir le risque de délinquance et criminalité dû aux mouvements (temporaire ou permanent) de
populations de jeunes vers les villes.
Santé
L’utilisation de latrines produit des risques sanitaires importants (transport de virus). Risque de
contagion du VIH-SIDA du à la promiscuité dans les refuges et abris.
Aspects transversaux
Les aspects de genre devraient faire l’objet d’un renforcement dans la prévention, les évaluations
futures et la reconstruction compte tenu de l’importance du rôle des femmes dans l’économie locale
et la génération de revenus. Selon des sources locales d’organisations de femmes, 48% des
logements ont une femme comme cheffe de foyer.