Avec chaque respiration
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Avec chaque respiration
AVECCHAQUERESPIRATION UNGUIDEPOURLAMEDITATION ThanissaroBhikkhu (GeoffreyDeGraff) copyright2015thanissarobhikkhu L’œuvre estmise àdispositionselonlestermesde cette licence publique Creative CommonsAttribution-Pasd’UtilisationCommerciale.Vousn’êtespas autoriseràfaire unusage commercialde cette œuvre,toutoupartie dumatériel lacomposant. questions Pourtoute questionconcernantce livre,écrire à:The Abbot,MettaForest Monastery,POBox1409,ValleyCenter,CA92082,Etats-Unis. ressourcescomplémentaires D’autresenseignementsettraductionsde ThanissaroBhikkhu,aussibienécrits qu’oraux,peuventêtre téléchargéssurlessitesdhammatalks.orget accesstoinsight.orgselondesformatsdivers. versionimprimée Une versionimprimée de ce livre estdisponible gratuitement.Pourl’obtenir, écrire à:BookRequest,MettaForestMonastery,POBox1409,ValleyCenter,CA 92082Etats-Unis. Traduitde l’anglaisparClaude Le Ninan, encollaborationavec VijjakaroBhikkhude MettaForestMonastery etRobertGravenor Avecnosremerciementsà ChandhanaetAnandaLe Ninanpourleursrelectures. Introduction LAMÉDITATION:QUOIETPOURQUOI Pratiquerlaméditation,c'estentraînerl'esprit,pourl'aideràdévelopperles forcesetleshabiletésdontilabesoinpourrésoudre sesproblèmes.Tout comme ilexiste de nombreuxremèdesdifférentspourlesdifférentesmaladies ducorps,ilexiste de nombreuxtypesde méditationdifférentspourles différentsproblèmesde l'esprit. Latechnique de méditationenseignée dansce livre estune habiletéquivise àrésoudre le problème le plusfondamentalde l'esprit:le stressetla souffrance qu'ilamène surluiàtraverssesproprespenséesetactions.Bienque l'espritveuille le bonheur,ilréussitcependantàs'accableravecde ladouleur mentale.Cette douleurprovientenfaitdeseffortsmalavisésde l'espritpour trouverle bonheur.Laméditationaide àdévoilerlesraisonspourlesquelles l'espritfaitcelaet,enlesdévoilant,elle vousaide àlessoigner.Enlessoignant, elle vousouvre àlapossibilitéd'unbonheurauthentique,unbonheursurlequel vouspouvezcompter,unbonheurquine changerajamaisouquine vous laisserajamaistomber.Cela,c'estlabonne nouvelle ence quiconcerne la méditation:le bonheurauthentique estpossible,etvouspouvezl'atteindre à traversvospropresefforts.Vousn'êtespasobligéde vouscontenterseulement de plaisirsqui,aufinal,vousabandonneront.Vousn'êtespasobligéde vous résigneràl'idée qu'unbonheurtemporaire estlameilleure deschosesque la vie aàoffrir.Etvousn'êtespasobligéde placervosespoirsde bonheurenqui que ce soitouenune quelconque force extérieure àvous-même.Vouspouvez entraînerl'espritàaccéderàunbonheurtotalementfiable,unbonheurquine provoque aucunmal,que ce soitàvous-même ouàquique ce soit. Nonseulementle butde laméditationestbon;maislesmoyenspour atteindre ce butsontégalementbons.Ce sontdesactivitésetdesqualités mentalesque vouspouvezêtre fierde développer:deschosescomme l'honnêteté,l'intégrité,lacompassion,sati,etle discernement.Parce que le bonheurvéritable provientde l'intérieur,iln’exige pasque vouspreniezquoi que ce soitàquique ce soit.Votre bonheurvéritable n'estpasenconflitavecle bonheurvéritable de quique ce soitdansle monde.Etquandvoustrouvezle bonheurvéritable àl'intérieur,vousavezplusàpartageraveclesautres. C'estlaraisonpourlaquelle lapratique de laméditationestunacte de gentillesse tantpourlesautresque pourvous-même.Quandvousaurezrésolu le problème dustressetde lasouffrance,vousserezbienentendulapersonne quienprofiterale plusdirectement.Maisvousne serezpaslaseule.Ilenest ainsiparce que quandvouscréezdustressetde lasouffrance pourvous-même, vousvousaffaiblissez.Vousêtesunfardeaunonseulementpourvous-même, maisaussipourlespersonnesautourde vous:àlafoisenétantobligéde vous appuyersurellespourobtenirde l'aide etunsoutien,etaussienleurfaisantdu malavecleschosesidiotesque vousêtessusceptible de faire oude dire par faiblesse etparpeur.Dansle même temps,celavousempêche de lesaiderdans leursproblèmes,carvousavezlesvôtressurlesbras.Maissivotre espritpeut apprendre commentarrêterde provoquerdustressetde lasouffrance pourluimême,vousêtesalorsmoinsunfardeaupourlesautres,etvousêtesen meilleure positionpourleurapporterde l’aide. Lapratique de laméditationvousenseigne doncàrespecterleschosesà l'intérieurde vousquisontdignesde respect:votre désird'unbonheur véritable,totalementfiable ettotalementinoffensif;etvotre capacitéàtrouver ce bonheurparvospropresefforts. Mettre unterme totalaustressetàlasouffrance que l'esprits'inflige demande beaucoupd'engagement,d'entraînement,etd'habileté.Maisla technique de méditationenseignée dansce livre ne réserve passesbénéfices seulementauxpersonnesquisontprêtesàlasuivre jusqu'àlaguérisontotale qu'estl'Eveil. Même sivousvoulezsimplementde l'aide pourgérerladouleuroupour trouverunpeuplusde paixetde stabilitédansvotre vie,laméditationpeut dansce casbeaucoupvousapporter.Elle peutaussirenforcerl'espritpourgérer de nombreuxproblèmesde lavie quotidienne,parce qu'elle développe des qualitéscomme sati,l'attitude d'alerte,laconcentration,etle discernement,qui sontutilespourtouteslesactivités,àlamaison,autravail,oùque vousvous trouviez.Cesqualitéssontaussiutilespourtraitercertainsdesproblèmesde la vie plusvastes,plusdifficiles.L'addiction,le traumatisme,laperte,ladéception, lamaladie,le vieillissement,etmême lamortsontbeaucoupplusfacilesàgérer quandl'espritadéveloppéleshabiletésfavoriséesparlaméditation. Donc,même sivousne parvenezpasjusqu'àlalibertévis-à-visdustressetde lasouffrance,laméditationpeutvousaideràgérerplushabilementvos souffrances–end'autrestermes,avecmoinsde malpourvous-même etpourles personnesautourde vous.Celaconstitue,ensoi,une utilisationbénéfique de votre temps.Sivousdécidezensuite d'allerplusloindanslaméditation,pour voirsielle peutvraimentconduire àlalibertétotale,ce seraencore mieux. CEQU'ILYADANSCELIVRE Latechnique de méditationdécrite iciesttirée de deuxsources.Lapremière source estl'ensemble desinstructionsduBouddhasurlafaçond'utiliserla respirationpourentraînerl'esprit.Cesinstructionsse trouventdansle Canon pali,lesplusanciensenseignementsduBouddhaquiexistent.Ainsique le Canonle déclare,le Bouddhatrouvaque larespirationétaitunsujetde méditationreposant–àlafoispourle corpsetpourl'esprit–etégalementun sujetidéalpourdéveloppersati,laconcentration,etle discernement.C'étaiten faitle sujetqu'ilavaitlui-même utilisésurlavoie verssonEveil.C'estlaraison pourlaquelle illarecommandaàplusde personnes,etqu'ill'enseignade façon plusdétaillée que toutautre sujetde méditation. Laseconde source estune méthode de méditationsurlarespiration développée ausiècle dernierparAjaanLee Dhammadharo,unmaître d'une branche dubouddhisme connue enThaïlande sousle nomde Traditionde la forêt.Laméthode d'AjaanLee s’appuie surlesinstructionsduBouddha, expliquantendétailde nombreuxpointsque le Bouddhalaissasousune forme condensée.Je me suisentraînéseloncette technique pendantdixanssousla directiond’AjaanFuangJotiko,undesélèvesd'AjaanLee,etdonccertainesdes compréhensionsquise trouventiciproviennentégalementde mon entraînementavecAjaanFuang.J'aisuivicessourcesenme focalisantsurla respirationcomme sujetprincipalde méditationparce que c'estle plussûrde touslessujetsde méditation.Latechnique décrite iciamène le corpsetl'esprit àunétatde bien-être équilibré.Celapermetàl'espritd'obteniràsontourdes compréhensionséquilibréesàproposde sonpropre fonctionnement,afinqu'il puisse voirlesdifférentesmanièresdontilprovoque stressetsouffrance,et commentilpeutlesabandonnerefficacement. Cette technique faitpartie d'une voie complète d'entraînementde l'esprit quiimplique nonseulementlaméditation,maisaussile développementde la générositéetde lavertu.L'approche fondamentale danschaque partie de cet entraînementestlamême :comprendre toutesvosactionscomme faisant partie d'une chaîne de causesetd'effets,afinque vouspuissiezorienterles causesdansune directionpluspositive.Achaque actionenpensée,enparoles, ouenacte,vousréfléchissezàce que vousfaitespendantque vousêtesentrain de le faire.Vousrecherchezlamotivationquiconduitàvosactions,etles résultatsauxquelsvosactionsdonnentnaissance.Lorsque vousréfléchissez, vousapprenezàquestionnervosactionsd'une manière particulière : •conduisent-ellesaustressetàlasouffrance,ouauterme dustressetde la souffrance ? •Siellesconduisentaustress,sont-ellesnécessaires? •Sice n’estpasle cas,pourquoilesrépéter? •Siellesconduisentauterme dustress,commentpouvez-vousles maîtriserentantqu'habiletés? S'entraîneràlavertuetlagénérositédemande que vousvousposiezces questionsàproposde vosparolesetde vosactes.L'entraînementàlaméditation aborde touslesévénementsdansl'espritcomme desactions–qu'ellessoientdes penséesoudesémotions–etillesquestionne de lamême manière.End'autres termes,ilvousforce àregardervospenséesetvosémotionsmoinssousl'angle de leurcontenuque sousceluide leurprovenance etde leurdestination. Cette stratégie quiconsiste àobservervosactionsetàlessonderavecces questionsestdirectementliée auproblème qu'elle estdestinée àrésoudre :les stressetlessouffrancesprovoquésparvosactions.C'estpourcette raisonqu'elle sous-tendl'ensemble de l'entraînement.Laméditationvouspermetsimplement d'observervosactionsplusattentivement,etde dévoileretd'abandonnerdes niveauxde stresstoujoursplussubtilsprovoquésparcesactions.Elle développe aussilesqualitésmentalesquirenforcentvotre capacitéàagirde manière habile. Bienque latechnique de méditationdécrite icifasse partie d'un entraînementspécifiquementbouddhiste,vousn'êtespasobligéd'être bouddhiste pourlasuivre.Elle peutaideràsurmonterdesproblèmesquine sontpasspécifiquesauxbouddhistes.Aprèstout,lesbouddhistesne sontpasles seulespersonnesquiprovoquentstressetsouffrance,etlesqualitésd'esprit développéesàtraverslaméditationne sontpasprotégéespardesdroitsd'auteur bouddhistes.Sati,l'attitude d'alerte,laconcentration,etle discernementsont bénéfiquesàtousceuxquilesdéveloppent.Toutce que celademande,c'estque voustestiezsérieusementcesqualités. Le butde ce livre estde présenterlapratique de laméditation–ainsique l'entraînementplusvaste dontelle faitpartie –d'une manière facile àlire età mettre enpratique.Le livre estdiviséencinqparties,chaque partie étantsuivie parune liste de ressourcescomplémentaires–livres,articles,etfichiersaudio– quivousaiderontàexplorerplusendétaillesproblèmesabordésdanscette partie-là. Lapremière partie dulivre contientdesinstructionssurlesétapes fondamentalesde lafaçonde méditer.Ladeuxième partie donne desconseils surlafaçonde traitercertainsdesproblèmesquipeuventsurgirlorsque vous pratiquez.Latroisième partie traite desproblèmesquiapparaissentlorsque vousessayezde faire de laméditationune partie de votre vie dansson ensemble.Laquatrième partie traite desproblèmesquiapparaissentlorsque votre méditationprogresse versunniveaud'habiletéplusélevé.Lacinquième partie traite de lafaçonde choisirunenseignantde méditationetd’entretenir desrelationsaveclui,unenseignantquipeutvousfournirle type d'entraînementpersonnaliséqu'aucunlivre n'estcapable de fournir. COMMENTLIRECELIVRE J’aiessayéde couvrirlaplupartdesproblèmesqu’unméditantsérieux rencontreradansune pratique enautonomie.Pourcette raison,sivousêtes entièrementnouveauàlaméditationetque vousn’êtespasencore prêtàvous impliquerdansune pratique sérieuse,voustrouverezdansce livre plusde chosesque ce dontvousavezimmédiatementbesoin.Vouspouvezcependanty trouverbeaucoupde conseilsutilessivousle lisezdefaçonsélective.Une bonne approche peutconsisteràlire seulementce quivousestnécessaire pour commenceràméditer,etensuite àlaisserle livre de côtéetàessayer. Pourcommencer: 1)lisezlaprésentationde «Larespiration»danslapartie quisuit, jusqu’autitre «Pourquoilarespiration»; 2)passezensuite àlapartie intitulée :«Se focalisersurlaméditation» danslapartie un.Lisezlessixétapesmentionnéesjusqu’àce que vous puissiezlesretenir.Trouvezensuite unendroitconfortable pourvousasseoir, etessayezde suivre autantd’étapesque vousle pouvezenrestantàl’aise.Si lesétapessonttropdétailléespourvous,lisezl’article « Une méditation guidée»listéàlafinde lapartie un,ouasseyez-vousetméditeztouten écoutantl’undesfichiersaudioquiporte le même titre,etquiestdisponible surle site www.dhammatalks.org; 3)sivousrencontrezdesproblèmeslorsque vousdébutez,retournezàla partie unetconsultezaussilapartie deux. Quantaureste dulivre,vouspouvezle garderpourplustard,quandvous serezprêtàplusvousimpliquer. Ilserasage,même àce moment-là,de lire le livre de façonsélective –en particulierlapartie trois.Le conseils’adresse làencore àunméditantqui s’ implique pleinement.Ilse peutqu’ ilexige une implicationplusforte que celle que vousêtesprêtàfournir,suivezenconséquence toutconseilquivous semble pratique dansle contexte de votre vie etde vosvaleursactuelles,et laissezle reste auxautres–ouàvous-même pourplustard. Souvenez-vousque l’onne vousimpose jamaisrienenmatière de pratique de laméditation.Laseule obligationprovientd’une force intérieure :votre propre désird’être libre de lasouffrance etdustressque vousvousinfligez. LESPRINCIPESDEBASE Quandvousvoulezmaîtriserune technique de méditation,ilestbonde connaître lesprincipesde base quilasous-tendent.Vouspouvezainsiavoirune idée claire de ce dansquoivousvousengagez.Connaître lesprincipesde base vousaide aussiàcomprendre commentetpourquoilatechnique estsupposée fonctionner.Sivousavezdesdoutesàproposdesprincipesde base,vouspouvez lesessayercomme deshypothèsesde travail,pourvoirs’ ilsvousaident vraimentàtraiterlesproblèmesdustressetde lasouffrance.Laméditationne demande pasque vousfassiezallégeance àquoique ce soitque vousne puissiezpascomplètementcomprendre.Maiselle vousdemande de tester sérieusementsesprincipes. Lorsque votre méditationprogresse,vouspouvezappliquerlesprincipesde base àdessituationsquisurgissentdansvotre méditationetquine sontpas expliquéesdansce livre.Laméditationdevientainsiune technique quivousest moinsétrangère,etplusvotre propre voie pourexplorerl’espritetrésoudre ses problèmeslorsqu’ ilsapparaissent.Parce que laméditationsurlarespirationest unentraînementdanslequell’espritse focalise surlarespiration,sesprincipes de base se focalisentsurdeuxsujets:le fonctionnementde l’esprit,etle fonctionnementde larespiration. L’esprit.Ici,le mot«esprit»recouvre nonseulementl’aspectintellectuelde l’esprit,maiségalementl’aspectémotionnelainsique savolontéd’agir.En d’autrestermes,le mot«esprit»recouvre égalementce que nousconsidérons normalementcomme étantle «cœur». L’espritn’estpaspassif.Parce qu’ ilestresponsable d’uncorpsquiade nombreuxbesoins,ildoitaborderl’expérience de façonactive.Sesactions façonnentsonexpérience lorsqu’ ilrecherche de lanourriture,àlafoismentale etphysique,pourêtre,luietle corps,continuellementnourris.Ilestmûpardes faims,àlafoisphysiquesetmentales.Le besoinde se nourrirphysiquement nousestfamilier.Mentalement,l’espritse nourritàlafoisextérieurementet intérieurementdesrelationsetdesémotions.Extérieurement,ilafaimde chosestellesque l’amour,lareconnaissance,le statut,le pouvoir,larichesse et leslouanges.Intérieurement,ilse nourritde sonamourpourlesautresetde sa propre estime de soi,ainsique desplaisirsquiproviennentdesémotions,àla foissainesetnonsaines:l’honneur,lagratitude,l’avidité,le désirdévorant,etla colère. Atoutmoment,unlarge éventaild’objetsvisuels,de sons,d’odeurs,de goûts, de sensationstactiles,etd’ idéesse présente àl’esprit.Ilchoisitàpartirde cet éventailleschosessurlesquellesilvafocalisersonattentionetcellesqu’ ilva ignorerdanssarecherche de nourriture.Ceschoixfaçonnentle monde de son expérience.C’estlaraisonpourlaquelle,parexemple,sivousetmoitraversons le même magasinaumême moment,nousferonsl’expérience de magasins différentsdanslamesure oùnousrecherchonsdeschosesdifférentes. Larecherche parl’espritd’une alimentationestconstante etsansfin,parce que sanourriture –enparticuliersanourriture mentale –menace toujoursde s’épuiser.Quelle que soitlasatisfactionqu’ ilretire de sanourriture,celle-ciest toujoursde courte durée.Apeine l’esprita-t-iltrouvéunendroitpourse nourrirqu’ ilrecherche déjàoùse nourriraprèscela.Devrait-ilresterici? Devrait-ilallerautre part?Cesquestionsincessantesde «Qu’est-ce quivient aprèsça?»«Oùallerensuite ?»sontce quimeutsarecherche dubien-être. Maisparce que cesquestionssontlesquestionsdelafaim,ellesrongentellesmêmescontinuellementl’esprit.Mûparlafaimde continuellementrépondre à cesquestions,l’espritagitsouventde façoncompulsive –parfoissciemment– parignorance,comprenantmalce quiprovoque dustressnonnécessaire etce quin’enprovoque pas.Celafaitqu’ ilcrée encore plusde souffrance etde stress. Le butde laméditationestde mettre unterme àcette ignorance,etde déracinerlesquestionsde lafaimquilameuventcontinuellement. Unaspectimportantde cette ignorance estl’aveuglementde l’espritvis-à-vis de sonpropre fonctionnementintérieurdansle momentprésent,carc’estdans le momentprésentque se fontleschoix.Bienque l’espritagisse souventsous l’emprise de l’habitude,iln’estpasobligéde le faire.Ildispose de l’optionde faire de nouveauxchoixàchaque moment.Plusvousvoyezclairementce quise passe dansle momentprésent,plusilestprobable que vousferezdeschoix habiles:deschoixquiconduirontaubonheurvéritable –etqui,aveclapratique, vousrapprocherontde plusenplusde lalibertétotale vis-à-visde lasouffrance etdustress–maintenant,etplustarddansle futur.Laméditationfocalise votre attentionsurle momentprésentparce que le momentprésentestl’endroitoù vouspouvezobserverle fonctionnementde l’espritetl’orienterdansune directionplushabile.Le présentestle seulmomentdutempsoùvouspouvez agiretapporterunchangement. Lecomitédel’esprit.L’une despremièreschosesque vousapprenezàpropos de l’espritlorsque vouscommencezàméditer,c’estqu’ilpossèdedenombreux esprits.Ceciestdûaufaitque vousavezde nombreusesidées,toutesdifférentes, àproposde lafaçonde satisfaire vosfaimsetde trouverle bien-être,etde nombreuxdésirs,tousdifférents,quireposentsurcesidées.Cesidéesse résumentàdifférentesnotionsàproposde ce quiconstitue le bonheur,oùon peutle trouver,etde ce que vousêtesentantque personne :vosbesoinsde typesparticuliersde plaisir,etvoscapacitésàvousprocurercesplaisirs.Chaque désiragitainsicomme une graine pourunsensparticulierde quivousêteset dumonde danslequelvousvivez. Le Bouddhaavaitunterme technique pource sensd’ identitéde soidansun monde d’expérience particulier:ill’appelaitledevenir.Notezce terme etle conceptquise trouve derrière lui,carilestcentralpourcomprendre pourquoi vousprovoquezdustressetde lasouffrance pourvous-même etce que cela implique d’apprendre commentl’arrêter. Sile conceptvoussemble étranger,pensezaumomentoùvousglissezdans le sommeiletoùune image d’uncertainendroitapparaîtdansl’esprit.Vous entrezdansl’ image,perdezcontactavecle monde extérieur,etc’estàce momentque vousêtesentrédansle monde d’unrêve.Ce monde d’unrêve, plusvotre sensd’être entrédedans,constitue une forme de devenir. Une foisque vousvousserezsensibiliséàce processus,vousverrezque vous vousengagezdedansmême quandvousêteséveillé,etce àde nombreuses reprisesaucoursd’une même journée.Pourvouslibérerdustressetde la souffrance qu’ ilpeutprovoquer,vousallezdevoirexaminerlesnombreux devenirsque vouscréezdansvotre recherche de nourriture –lessoiengendrés parvosdésirs,etlesmondesqu’ ilshabitent–carc’estseulementquandvous avezexaminéceschosesde façoncomplète que vouspouvezvousaffranchirde leurslimitations. Vousdécouvrirezque danscertainscas,différentsdésirsontdesidées communesausujetde ce qu’estle bonheuretde quivousêtes(telsvosdésirs de fonderune famille quisoitàl’abridudangeretstable ).Dansd’autrescas, leursidéessontenconflit(comme quandvosdésirspourvotre famille sonten conflitavecvosdésirsde plaisirimmédiat,quellesqu’ensoientles conséquences).Certainsde vosdésirssontliésauxmêmesmondesmentaux; d’autresàdesmondesmentauxconflictuels;etd’autresencore àdesmondes mentauxtotalementséparéslesunsdesautres.C’estlamême chose pource qui estdesdifférentssensde «vous»quihabitentchacunde cesmondes.Certains de vos«vous»sontenharmonie,d’autressontincompatibles,etd’autres encore sontsansaucunrapportlesunsaveclesautres. Ilexiste doncde nombreusesidées,toutesdifférentes,de «vous»dansvotre esprit,quipossèdentchacune leurpropre intention.Chacunde ces«vous»est unmembre ducomitéde l’esprit.C’estlaraisonpourlaquelle l’esprit ressemble moinsàunespritunique qu’àune foule de personnesturbulentes: de nombreusesvoixdifférentes,avecde nombreusesopinionsdifférentesà proposde ce que vousdevriezfaire. Certainsmembresducomitésontouvertsethonnêtesàproposdescroyances quisous-tendentleursdésirscentraux.D’autressontplusobscursetplus trompeurs.Ceciestdûaufaitque chaque membre ducomitéestcomme un politicien,avecsespropressympathisantsetsespropresstratégiespour satisfaire leursdésirs.Certainsmembresducomitésontidéalistesethonorables. D’autrespas.Le comitéde l’espritressemble doncmoinsàune communionde saintsentrainde planifierunévénementcaritatifqu’àunconseilmunicipal corrompudontl’équilibre desforcesvarie constammententre différentes factions,avecde nombreuxaccordsquise fontdanslescouloirs. Undesbutsde laméditationestde révélercesaccordsaugrandjour,afin que vouspuissiezmettre plusd’ordre dansle comité–afinque vosdésirsde bonheursoientmoinscontradictoires,etplusenharmonie lorsque vousvous rendezcompte qu’ iln’estpasobligatoire qu’ ilssoienttoujoursenconflit. Penseràcesdésirscomme s’ ilsconstituaientuncomitévousaide aussiàvous rendre compte que quandlapratique de laméditationvaàl’encontre de certainsde vosdésirs,elle ne vacependantpasàl’encontre de tousvosdésirs. Vousn’êtespasprivéde nourriture.Vousn’êtespasobligéde vousidentifieraux désirscontrariésparlaméditation,parce que vousavezd’autresdésirs,plus habilesauxquelsvousidentifier.Le choixdépendde vous.Vouspouvezaussi utiliserlesmembresducomitéplushabilespourentraînerceuxquisontmoins habiles,afinqu’ ilsarrêtentde sabotervoseffortspourtrouverunbonheur authentique. Souvenez-voustoujoursque le bonheurauthentique estpossible,etque l’espritpeuts’entraînerpourle trouver. Ce sontprobablementlàlesprincipeslesplusimportantsquisous-tendentla pratique de laméditationsurlarespiration.L’espritpossède de nombreuses dimensions,desdimensionssouventobscurciesparleschamailleriesdes membresducomitéetleurfixationsurdesformesde bonheurfugaces.L’une de cesdimensionsesttotalementinconditionnée.End’autrestermes,elle ne dépendpasdutoutde conditions.Elle n’estpasaffectée parl’espace oule temps.C’estune expérience totale de libertéetde bonheur,sansmélange.Ceci estdûaufaitque l’espritestlibre de lafaimetdubesoinde se nourrir. Maisbienque cette dimensionsoitinconditionnée,elle peutêtre atteinte en modifiantlesconditionsdansl’esprit:endéveloppantlesmembreshabilesdu comitéafinque voschoixdeviennentde plusenplusfavorablesaubonheur authentique. C’estl’une desraisonspourlaquelle lavoie de laméditationestappelée une voie :elle estcomme lavoie versune montagne.Bienque lavoie ne soitpasla cause de lamontagne,etque le faitde marchersurlavoie ne soitpaslacause de lamontagne,l’acte de marchersurlavoie peutvousmeneràlamontagne. Vouspouvezégalementpenserque ladimensioninconditionnée estcomme de l’eaudouce quise trouve dansde l’eaude mer.L’espritordinaire estcomme l’eaude mer,quivousrendmalade quandvouslabuvez.Sivouslaissez simplementl’eaude merreposer,l’eaudouce ne vapass’enséparertoute seule. Vousêtesobligéde faire uneffortpourladistiller.L’acte de ladistillationne crée pasl’eaudouce.Ilfaitsimplementressortirl’eaudouce quiestdéjàlà,vous fournissanttoute l’alimentationdontvousavezbesoinpourétanchervotre soif. Entraînerl’esprit.L’entraînementquivousmène àlamontagne etquivous fournitl’eaudouce possède troisaspects:lavertu,laconcentration,etle discernement.Lavertuestl’habiletéaveclaquelle vousinteragissezde façon générale aveclesautrespersonnesetaveclesautresêtresvivants,etquirepose surl’ intentionde ne provoqueraucunmalàvous-même ouauxautres.Ils’agit làd’unsujetque noustraiteronsdanslapartie trois,danslaprésentationdes problèmesquiapparaissenthabituellementquandonintègre laméditationdans lavie quotidienne,maisilestimportantde notericilaraisonpourlaquelle la vertuestliée àlaméditation.Sivousagissezde manière nocive,alors,quand vousvousasseyezpourméditer,laconnaissance de cette nocivitévousempêche de resterfermementdansle momentprésent.Sivousréagissezparle regretà proposdumalque vousavezfait,vousdécouvrezqu’ ilestdifficile de rester établidansle momentprésentavecconfiance.Sivousréagissezparle déni,vous construisezdesmursintérieursdansvotre conscience quicréentplus d’occasionspourl’ ignorance,etquifontqu’ ilvousestplusdifficile de regarder directementce quise passe vraimentdansl’esprit. Lameilleure manière d’évitercesdeuxréactionsestde maintenirdèsle débutl’ intentionde ne rienfaire quisoitnocif,etensuite de prendre la décisionde suivre cette intentionavecde plusenplusd’habileté.Sivousvoyez que vousavezagide façonmalhabile,reconnaissezvotre erreur,reconnaissezle faitque le regretn’effacerapasl’erreur,etprenezlarésolutionde ne pasrépéter cette erreurdansle futur.C’estle maximumde ce que l’onpeutdemanderd’un être humainquivitdansle temps,oùnosactionsquivisentàfaçonnerle futur peuventreposerseulementsurlaconnaissance dupasséetduprésent. Le deuxième aspectde l’entraînementestlaconcentration.Laconcentration estl’habiletéàconserverl’espritcentrésurunobjetunique,telque la respiration,avecunsensd’aise,de rafraîchissement,etd’équanimité– l’équanimitéétantlacapacitéàobserverleschosessansêtre àlamercides préférencesetdesaversions. Atteindre laconcentrationdemande de développertroisqualitésde l’esprit: •l’attituded’alerte–lacapacitéàsavoirce quise produitdansle corpset l’espritalorsque celase produit; •l’ardeur–le désiretl’effortd’abandonnertoute qualitémalhabile qui peutapparaître dansl’esprit,etde développeràlaplace de celle-cides qualitéshabiles; •sati–lacapacitéàconserverquelque chose àl’esprit.Dansle casde la méditationsurlarespiration,celasignifie se souvenirde resteravecla respirationetmaintenirlesqualitésd’attitude d’alerte etd’ardeuravec chaque inspirationetchaque expiration. Quandcestroisqualitésdeviennentfortes,ellespeuventamenerl’espritàun étatde forte concentrationappeléjhana,ouabsorptionméditative,que nous examineronsdanslapartie quatre.Parce que lesjhanareposentsurle désir–le désirde développerdesqualitéshabilesdansl’esprit–ilsconstituenteuxaussi une forme de devenir.Maisils’agitd’une forme particulière de devenirqui vouspermetde voirlesprocessusdudevenirenaction.L’aise etle rafraîchissementfournisparlesjhanaconstituentenmême tempsune nourriture saine pourl’esprit,ce quivouspermetd’abandonnernombre des habitudesmalhabilesde vousnourrirquivousécarteraientde laVoie.Parce que l’approvisionnementennourriture mentale quiprovientdesjhanaeststable, celaretire une partie de lapressionde votre besoinde vousnourrir.Celavous permetde prendre dureculvis-à-visdesquestionsde lafaim,etde lesregarder àtraverslesquestionsdudiscernement:voirlàoùle stressde se nourrirestnon nécessaire,etcommentvouspouvezmaîtriserleshabiletéspourallerau-delà. C’estlaraisonpourlaquelle lesjhanaconstituentunélémentcentralde lavoie d’entraînement. Le troisième aspectde l’entraînementestle discernement.Le discernement estlacapacitéà: •distinguerentre lesprocessushabilesdansl’espritetceuxquisont malhabiles; •comprendre commentabandonnerce quiestmalhabile etdévelopperce quiesthabile,et •savoircommentvousmotiverafinde pouvoirabandonnerlesprocessus malhabilesetdévelopperdesprocessushabilesmême quandvousn’êtespas d’humeuràle faire. Vousapprenezcestroiscapacitésenécoutantlesautres–comme quandvous lisezunlivre comme celui-ci–etenobservantvospropresactionsetenvous posantlesbonnesquestionsàleursujet.Audébut,vousprenezdureculpar rapportauxquestionsde lafaim–quiexigentune réponse immédiate àpropos d’oùetàpartirde quoise nourrirensuite –etvousfaitesle pointsurlafaçon dontvousvousnourrissez: enquoivoshabitudesde vousnourrirconduisent-ellesaustress? Enquoice stressest-ilinutile ? Dansquelle mesure celaenvaut-illapeine –end’autrestermes,dans quelle mesure le plaisirobtenuense nourrissantcompense-t-ille stress? Aucoursdespremièresétapes,lorsque vousdéveloppezlavertuetque vous essayezde maîtriserlaconcentration,lesquestionsdudiscernementconsistent simplementàrechercherde meilleuresmanièresde vousnourrir.End’autres termes,ce sontdesversionsraffinéesdesquestionsde lafaim.Vousenvenezà vousrendre compte que le plaisirque vousavezobtenuenagissantsans réfléchirde manière nocive ouenlaissantl’espritvagabonderoùilveutne vaut pasle stressque celaentraîne.Vouscommencezàvoirlàoùle stressque vous pensiezêtre inévitable n’estpasvraimentnécessaire.Vousdisposezd’autres méthodes,meilleures,pourtrouvervotre nourriture intérieure,envous nourrissantdesplaisirsplusélevésfournisparlavertuetlaconcentration. Lorsque votre concentrationse développe,votre discernementdesniveaux de stressdansl’espritdevientde plusenplusraffiné,de sorte que votre sensde ce quiesthabile etde ce quine l’estpasdevientégalementplusraffiné. Lorsque vousappliquezde façoncontinue lesquestionsdudiscernementmême àvotre pratique desjhana,vouscommencezàvousdemanders’ ilseraitpossible d’échapperaustressquiaccompagne même le type le plusraffiné d’alimentation.Queltype d’habiletécelaimpliquerait-il? C’estlàoùlesquestionsdudiscernementne sontplusseulementune version raffinée desquestionsde lafaim.Ellesdeviennentdesquestionsnoblesence sensqu’ellesvousemmènentau-delàdubesoinde vousnourrir.Ellesapportent de ladignitéàvotre recherche dubonheur.Ellesvousaidentàdévoilerla dimensionoùmême se nourrirdesjhanan’estplusnécessaire.Etquandcette dimensionse dévoile finalement,toutle stressarrive àsonterme. LesquestionsduNoble discernement–quiconcernentle stressnon nécessaire,lesactionsquile provoquent,etlesactionsquipeuventaiderày mettre unterme –sontliéesàl’undesenseignementslespluscélèbresdu Bouddha:lesQuatreNoblesVérités.Le faitdustressnonnécessaire estla première Vérité;lesactionsmentalesmalhabilesquile provoquentsontla deuxième ;le faitqu’ ilpeutarriveràsonterme estlatroisième ;etlesactions habilesquil’amènentàsonterme constituentlaquatrième. Cesvéritéssontnoblespourtroisraisons.Un,ellessontabsolues.Ellessont vraiespourchacun,partout,ellesne sontdoncpassimplementune question d’opinionpersonnelle oud’arrière-planculturel. Deux,ellesfournissentunguidage pourune Noble Voie de pratique.Elles vousenseignentàne pasnierouàfuirle stressque vousêtesentrainde provoquer,maisàle reconnaître etàyfaire face jusqu’àce que vousle compreniez.Quandvousle comprenez,vouspouvezvoirlescausesde ce stress dansvosactions,etlesabandonner.Vousdéveloppezlesactionshabilesqui mettentunterme austressafinde pouvoirréaliserparvous-même laliberté vis-à-visdustress. Latroisième raisonpourlaquelle cesVéritéssontnoblesestque,quandvous utilisezlesquestionsquilessous-tendentpourexamineretquestionnervos actions,ellesconduisentenfinde compte àune Noble atteinte :unbonheur authentique quimetunterme aubesoinde se nourrir,etquine faitdoncde malàpersonne. Parce que le discernementvise àamenervosactionsauplushautniveaude l’habileté,ilse développe directementàpartirde laqualitéde l’ardeurdans votre concentration.Ils’appuie cependantaussisurl’attitude d’alerte envoyant quellesactionsconduisentàquelsrésultats.Etilguide sati,afinque vous puissiezvoussouvenirdesleçonsque vousavezapprisesàpartirde ce que vous avezobservéetque vouspuissiezlesappliquerdansle futur. Enfait,l’ensemble destroisaspectsde l’entraînement–lavertu,la concentration,etle discernement–s’entraidentcontinuellement.Lavertufait qu’ ilestplusfacile de vousétablirdanslaconcentrationetd’être honnête avec vous-même quandvousdiscernezquelsmembresducomitéde l’espritsont habilesetquelsmembresne le sontpas.Laconcentrationfournitàl’espritun sensde rafraîchissementquiluipermetde résisterauxpulsionsmalhabilesqui créeraientdesbrèchesdanslavertu,etlastabilitédontilabesoinpourdiscerner clairementce quise passe réellementàl’ intérieur.Le discernementfournitdes stratégiespourdévelopperlavertu,ainsiqu’une compréhensiondu fonctionnementde l’espritquiluipermetde s’établirdansdesétatsde concentrationtoujoursplusforts. Lavertu,laconcentration,etle discernementreposenttousàleurtoursurla partie laplusfondamentale de l’entraînement:lapratique de lagénérosité.En étantgénéreuxavecvospossessions,votre temps,votre énergie,votre connaissance,etvotre mansuétude,vouscréezunespace de libertédansl’esprit. Aulieud’être mûparvosdiversappétits,vouspouvezprendre dureculetvous rendre compte de lajoie quisurvientquandvousn’êtespastoutle temps esclave de lafaim.Se rendre compte de celavousfournitlamotivationde base pourrechercherunbonheurdanslequelvousn’avezpasdutoutbesoinde vous nourrir.Voyantle bienquiprovientdufaitde donner,vouspouvezapprendre à aborderlapratique de lavertuetde laméditationpassimplementenpensantà ce que vouspouvezenretirer,maisaussienpensantàce que vouspouvezoffrir àlapratique.L’entraînementde l’espritdevientuncadeauàlafoispourvous- même etpourlesgensautourde vous. Lesprincipesde laméditationsurlarespirationreposentdonc,toutbien considéré,surquatre observationsàproposde l’esprit,que le Bouddhaaappelé desNoblesVérités:1)l’espritfaitl’expérience dustressetde lasouffrance ;2)le stressetlasouffrance proviennentde lamanière dontl’espritfaçonne son expérience àtraverssesactionsmuesparl’ ignorance ;3)ilestpossible de mettre unterme àcette ignorance,ouvrantlaconscience surune dimension inconditionnée quiestlibre dustressetde lasouffrance ;4)cette dimension, bienqu’elle soitinconditionnée,peutêtre atteinte enentraînantl’espritaux qualitéshabilesde lavertu,de laconcentration,etdudiscernement.Le butde laméditationsurlarespirationestde soutenircetentraînement. Larespiration.Le mot«respiration»couvre unvaste éventaild’énergies dansle corps.Laplusévidente estl’énergie de l’ inspirationetde l’expiration. Nousavonstendance àpenseràcette respirationcomme àl’airquientre dans lespoumonsetquienressort,maiscetairne se déplaceraitpass’ iln’yavaitpas dansle corpsune énergie quiactive lesmusclesquile fontentreretquilui permettentde ressortir.Quandvousméditezsurl’ inspirationetl’expiration, vouspouvezcommencerenprêtantattentionaumouvementde l’air,mais lorsque votre sensibilitése développe,vousvousfocalisezde plusenplussur l’énergie. Ilexiste,enplusde l’énergie de l’ inspirationetde l’expiration,desflux d’énergie plussubtilsquise répandentàtraverstouteslespartiesducorps.On peutenfaire l’expérience lorsque l’espritdevientpluscalme.Cescourants d’énergie sontde deuxtypes:desénergiesquise déplacent,etdesénergies immobiles,stables.Lesénergiesquise déplacentsontdirectementliéesà l’énergie de l’ inspirationetde l’expiration.Ilyaparexemple le fluxd’énergie danslesnerfs,cartouslesmusclesimpliquésdanslarespirationsontactivés avecchaque respiration,même sic’estde façonsubtile.Ce fluxd’énergie permetaussid’avoirdessensationsdanslesdifférentespartiesducorpsetde les déplaceràvolonté.Ilyaaussile fluxd’énergie quinourritle cœuràchaque respiration,etquise répandensuite àpartirducœurlorsqu’ ilpompe le sang. Onpeutressentircelaàchaque mouvementdusangàtraverslesvaisseaux sanguins,etjusqu’àchaque pore de lapeau. Quantauxénergiesimmobiles,stables,celles-cisontcentréesendifférents endroitsducorps,telsque lapointe dusternum,le milieuducerveau,lapaume desmains,oulaplante despieds.Une foisque l’ inspirationetl’expirationse sontcalmées,cesénergiespeuventse répandre pourremplirle corpstoutentier d’unsensde calme etde plénitude quiestressenticomme quelque chose de ferme etde sûr. Pourcertainespersonnes,cesénergiesquise trouventdanslesdifférentes partiesducorpspeuventsemblermystérieuses–oumême imaginaires.Mais même sile conceptde cesénergiesvoussemble étranger,lesénergiesellesmêmesne le sontpas.Ellesconstituentlamanière dontvousfaitesdirectement l’expérience ducorpsdepuisl’ intérieur.Siellesn’étaientpasdéjàlà,vous n’auriezaucunsensd’oùse trouve votre corps. Donc,quandvousessayezde vousfamiliariseraveccesénergies,vousdevez conserveràl’esprittroispoints: 1)vousnevouspréoccupezpasdevotrerespirationdelamanièredontunmédecin ouunemachineexternepourraitl’observer.Vousvouspréoccupezde votre respirationtelle que vousseulpouvezlaconnaître :entantque partie de votre expérience directe dufaitd’avoiruncorps.Sivousavezdumalàpenser àcesénergiesentantque «respiration»,voyezsiypenserentantque « sensationsrespiratoires»ou«sensationscorporelles»aide –toutce quivous permetd’entrerencontactavecce quise trouve làenréalité. 2)Ilnes’agitPASd’essayerdecréerdessensationsquin’existentpasdéjà.Vous voussensibilisezsimplementplusauxsensationsquisontdéjàlà.Quandon vousditde laisserlesénergiesrespiratoiresse relier,demandez-voussiles sensationsque vouséprouvezsemblentne pasavoirde lienlesunesavecles autres.Sic’estle cas,gardezsimplementàl’espritlapossibilitéqu’elles peuventse relierd’elles-mêmes.C’estce que signifie leurpermettre de s’écouler. 3)Cesénergiesnesontpasdel’air.Ellessontde l’énergie.Si,pendantque vouspermettezauxénergiesrespiratoiresde se répandre àtraversles différentespartiesducorps,voussentezque vousessayezde faire pénétrerde force l’énergie danscesparties,arrêtez-vousetrappelez-vousqu’ iln’estpas nécessaire de laforcer.Ilyasuffisammentd’espace –beaucoupmême –,y comprisdanslespartieslesplusfermesducorps,pourque cette énergie puisse s’écouler,etvousn’êtesdoncpasobligéde forcerlorsqu’ ilyaune résistance quelconque.S’ ilyaunsensde résistance àl’énergie,ilprovientde lamanière dontvouslavisualisez.Essayezde visualiserl’énergie d’une manière quipeutcontournerettraversertoute chose avecaisance. Lameilleure manière d’entrerencontactaveccessensationsconsiste à fermerlesyeux,àremarquerlessensationsquivousdisentoùse trouventles différentespartiesde votre corps,etensuite àvouslaisservoircessensations comme untype d’énergie.Lorsque vousdeviendrezplussensible àces sensationsetque vousverrezcommentellesinteragissentavecl’énergie de l’ inspirationetde l’expiration,celavoussemblerade plusenplusnaturelde les considérercomme destypesd’énergie respiratoire.Celavouspermettrad’en faire unusage optimal. Pourquoilarespiration.Ilyadeuxraisonspourlesquelleslarespirationest choisie comme sujetde méditation:elle constitue unbonthème pour développerlesqualitésnécessaires(1)àlaconcentrationet(2)audiscernement. 1)L’ensemble de cestroisqualitésnécessairesàlaconcentrationse développe facilementense focalisantsurlarespiration: l’attituded’alerte:laseule respirationque vouspouvezobserverestla respirationdansle présent.Quandvousêtesaveclarespiration,votre attention doitêtre dansle présent.C’estseulementdansle présentque vouspouvez observerce quise passe dansle corpsetl’esprit,telque celase produit réellement. Larespirationestaussiunthème de méditationquivousaccompagne oùque vousalliez.Tantque vousêtesvivant,vouspouvezvousfocalisericimême surla respiration.Celasignifie que vouspouvezméditersurlarespirationet développerl’attitude d’alerte àtoutmomentetentoute situation. Sati:parce que larespirationesttellementproche de votre conscience présente,ilestfacile de s’ensouvenir.Sivousoubliezde resteravecla respiration,lasimple sensationd’une inspirationpeutvousrappelerd’yrevenir. L’ardeur:larespirationestl’undesraresprocessusducorpssurlequelvous pouvezexerceruncontrôle conscient.Une partie importante de laméditation surlarespirationconsiste àapprendre commentfaire unusage habile de ce fait.Vouspouvezapprendre quellessontlesmanièresde respirerquifavorisent dessensationsagréablesdansle corps,etquellessontcellesquifavorisentdes sensationsdésagréables.Vousapprenezàavoirunsensdutempsetde l’espace : quandetcommentmodifierlarespirationpourlarendre plusconfortable,et quandlalaissertranquille.Lorsque vousdéveloppezcette connaissance,vous pouvezl’utilisercomme une aide pourdévelopperdesqualitésd’esprithabiles. Ce type de connaissance provientdufaitd’expérimenteraveclarespiration, etd’apprendre àobserverleseffetsdesdifférentstypesde respirationsurle corpsetl’esprit.Vouspouvezappelerce type d’expérimentationtravailleravecla respiration,carvousavezunbutardent:l’entraînementde l’esprit.Maisvous pouvezaussiappelercelajoueraveclarespiration,carcelademande que vous utilisiezvotre imaginationetvotre ingéniositépourpenseràdesmanières différentesde respireretde vousreprésenterl’énergie respiratoire.Celapeut être enmême tempsquelque chose de trèsamusant,lorsque vousapprenezà exploreretàdécouvrirparvous-même uncertainnombre de chosesàpropos de votre corps. Ilexiste de nombreusesmanièresde travailleretde joueraveclarespiration quiaidentàfavoriserlaqualitéde l’ardeurdansvotre méditation.Parexemple, quandvousapprenezcommentrespirerd’une manière confortable –pour énergiserle corpsquandvousvoussentezfatigué,oupourdétendre le corps quandvousvoussenteztendu–celaapourconséquence qu’ ilvousestplus facile de vousétablirdansle momentprésentetd’yresteravecunsensde bienêtre.Vousapprenezàvoirlaméditationnoncomme une corvée,maiscomme une occasionde développerunsensimmédiatde bien-être.Celaprocure de l’énergie àvotre désirde resteraveclaméditationsurle longterme. Joueraveclarespirationvousaide aussiàresterdansle présent–etàrester aveclaméditationaucoursdutemps–parce que celavousdonne quelque chose d’ intéressantetde stimulantàfaire,quipeutapporterdesbénéfices immédiats.Celavousempêche de vouslasserde laméditation.Lorsque vous voyezlesbonsrésultatsquiproviennentde l’ajustementde larespiration,vous devenezplusmotivépourexplorerlespotentielsde larespirationdansungrand nombre de situationsdifférentes:commentl’ajusterquandvousêtesmalade ; commentl’ajusterquandvousvoussentezphysiquementouémotionnellement menacé;commentl’ajusterquandvousavezbesoinde vousbranchersurvos réservesd’énergie poursurmonterdessensationsd’épuisement. Le plaisiretle rafraîchissementquipeuventprovenirdufaitde travailleret de joueraveclarespirationprocurentàvotre ardeurune source de nourriture intérieure.Cette nourriture intérieure vousaide àtraiteraveclesmembres récalcitrantsducomitéde l’espritquine veulentpascéder,àmoinsqu’ ils n’obtiennentune gratificationimmédiate.Vousapprenezque le simple faitde respirerd’une manière particulière donne naissance àunsensde plaisir immédiat.Vouspouvezrelâcherlesschémasde tensiondanslesdifférentes partiesducorps–le dessusdesmains,lespieds,votre estomacouvotre poitrine –quiautrementdéclencheraientetnourriraientdespulsions malhabiles.Celaallège le sensde faimintérieure quipeutvouspousseràfaire deschosesdontvoussavezqu’ellesne sontpashabiles.Donc,enplusdufaitde venirenaide àvotre ardeur,cette manière de travailleraveclarespirationpeut vousaiderdansvotre pratique de lavertu. 2)Acause duliendirectquiexiste entre l’ardeuretle discernement,l’acte de travailleretde joueraveclarespirationaide aussiàdévelopperle discernement. •Larespirationestl’endroitparfaitàpartirduquelonpeutobserverl’esprit, carc’estle processusphysique le plusréceptifetle plussensible au fonctionnementmême de l’esprit.Lorsque vousdevenezplussensible àla respiration,vousarrivezàvoirque deschangementssubtilsdanslarespiration sontsouventunsigne de changementssubtilsdansl’esprit.Celapeutvous alerteràdesdéveloppementsdansl’espritaumomentprécisoùilscommencent àse produire.Etcelapeutvousaideràvoirplusrapidementàtravers l’ ignorance quipeutconduire austressetàlasouffrance. •Le sensde bien-être favoriséparle faitde travailleretde joueravecla respirationvousprocure une base solide pourobserverle stressetlasouffrance. Sivousvoussentezmenacéparvotre souffrance,vousn’aurezpaslapatience et l’endurance nécessairespourl’observeretlacomprendre.Dèsque vousla rencontrez,vousvoulezprendre lafuite.Maissivousdemeurezdansunsensde bien-être dansle corpsetl’esprit,vousne voussentezpasautantmenacéparla douleuroulasouffrance.Celavouspermetd’observerladouleuretlasouffrance de façonplusstable.Voussavezque vousdisposezdansvotre corpsd’unlieusûr oùlarespirationestconfortable,oùvouspouvezfocaliservotre attentionquand le stressoulasouffrance devienttropduràsupporter.(Pourplusde détailssur ce sujet,voirlaprésentationde «Ladouleur»danslapartie trois.)Celavous donne confiance poursonderplusprofondémentladouleur. •Le sensde plaisirquiprovientde laconcentration,lorsqu’ ildevientplus raffiné,vouspermetde voirdesniveauxde stressplussubtilsdansl’esprit.C’est comme vousrendre trèscalme afinde pouvoirentendre dessonssubtilstrès lointains. •Etrecapabled’atteindreceniveaudeplaisirintérieurmetl’espritdebienmeilleure humeur,de sorte qu’ ilestbeaucoupplusdisposéàaccepterle faitqu’ ilacrééde lasouffrance lui-même.Entraînerl’espritàregarderhonnêtementsesqualités malhabiles,c’estcomme parleràquelqu’unde sesfautesetde sesdéfauts.S’ ila faim,s’ ilestfatigué,etgrognon,ilne voudrapasentendre parlerde ce que vousavezàdire.Vousdevezattendre jusqu’àce qu’ ilsoitrassasiéetbienreposé. Ace moment-là,ilseraplusdisposéàadmettre sesfautes. Ils’agitlàduprincipalproblème avecl’esprit:ilprovoque de lasouffrance pourlui-même àtraverssapropre stupidité,sonpropre manque d’habileté,et habituellementilne veutpasadmettre ce fait.Nousutilisonsdoncle sensde bien-être quiprovientdufaitde joueretde travailleraveclarespirationpour mettre l’espritdansune humeuroùilestbeaucoupplusdisposéàadmettre ses défautsetàfaire quelque chose àleursujet. •Lorsque voustravaillezetjouezaveclarespiration,vousdécouvrezaussique vousdisposezde stratégiespourgérerladouleur.Parfois,permettre àl’énergie respiratoire de s’écoulerdirectementàtraversladouleurpeutaideràla diminuer.Auminimum,ladouleurdevientmoinsunfardeaupourl’esprit.Ceci, aussi,vouspermetd’affronterladouleuravecconfiance.Vousêtesde moinsen moinssusceptible de voussentirsubmergéparelle. •Finalement,travaillerde cette manière aveclarespirationvousmontre dans quelle mesure vousfaçonnezvotre expérience présente –etcommentvous pouvezapprendre àlafaçonnerplushabilement.Ainsique je l’aiditci-dessus, l’espritestmajoritairementactifdanssonapproche de l’expérience.Le discernement,luiaussi,doitêtre actifpourcomprendre làoùlesprocessusde l’espritsonthabilesetmalhabilesdanslaforme qu’ ilsdonnentauxchoses.Le discernementne provientpasduseulfaitd’observerpassivementlorsque les chosesapparaissentetdisparaissentdansvotre expérience.Ildoitaussivoir pourquoiellesapparaissentetpourquoiellesdisparaissent.Pourfaire cela,il doitexpérimenter–essayantde faire apparaître lesqualitéshabilesetde faire disparaître lesqualitésmalhabiles–pourvoirquellescausessontliéesàquels effets. Le discernementprovientenparticulierdufaitque vousvousimpliquezdans vosintentionsprésentes,pourvoirdansquelle mesure cesintentionsjouentun rôle dansle façonnage de lamanière dontl’expérience apparaîtetdisparaît. Le terme bouddhiste pourcetacte de façonnage estfabrication–dansle sens de fabriquerune stratégie –etlafabricationse présente soustroisformes. –D’abord,ilyalafabricationcorporelle:lafabricationde votre sensducorps àtraversl’ inspirationetl’expiration.Lamanière dontvousrespirezinfluence votre rythme cardiaque,lalibérationd’hormonesdansle sang,etlamanière dontvousfaitesl’expérience ducorpsengénéral. –Deuxièmement,ilyalafabricationverbale.C’estlamanière dontvous orientezvospenséesversquelque chose etdontvousl’évaluez.Cesdeux processusde lapensée dirigée etde l’évaluationconstituentle fondementde votre conversationintérieure.Vousintroduisezdansl’espritdessujets auxquelsilpeutpenser,etensuite vouslescommentez. –Troisièmement,ilyalafabricationmentale.Elle estconstituée de perceptionsetde sensations.Lesperceptionssontlesétiquettesque vous appliquezauxchoses:lesmotsaveclesquelsvouslesnommez,oulesimages que l’esprityassocie,s’envoyantàlui-même desmessagessubliminauxàleur sujet.Lessensationssontlestonalitésde ressentide plaisir,de douleur,ou de ni-plaisir-ni-douleur,quipeuventêtre soitphysiques,soitmentales. Cestroisformesde fabricationfaçonnentchaque expérience sansexception. Prenonsunexemple :votre chefvousaappelédanssonbureaupourune réunion.Envousrendantàlaréunion,vousvousremémorezcertainsdes échangesdifficilesque vousavezeusavecelle dansle passé.C’estde la perception,une forme de fabricationmentale.Vouspensezauxproblèmes éventuelsque vousallezpeut-être examiner,etvousêtespréoccupéparle fait qu’elle vavousréprimander.C’estde lafabricationverbale.Le résultatde vos préoccupations,c’estque votre respirationse contracte,ce quiprovoque une accélérationde votre rythme cardiaque.C’estde lafabricationcorporelle. Toutescesformesde fabricationconduisentàdessensationsde mal-aise mentaletphysique,quiconstituentune autre forme de fabricationmentale. Lorsque vousouvrezlaporte de sonbureau,cesformesde fabricationvousont déjàpréparéàsur-réagirmême auxpluslégèresexpressionsd’aversionoude méprisdanssesparolesetsonlangage corporel–ouàvoirde tellesexpressions même quandellesne sontpaslà. Voilàunexemple danslequelcestroisformesde fabricationvousontpréparé àentrerenréuniond’une manière quivaaffecternonseulementvotre expérience de laréunion,maisaussil’expérience que le chefade vous.Avant même que laréunionn’aitcommencé,vousaugmentezlesrisquesqu’elle ne se déroule pasbien. Maisvouspouvezaussiutiliserlaforce de lafabricationpourorienterla réuniondansune autre direction.Avantd’ouvrirlaporte,vousvousarrêtezpour prendre quelquesrespirationsprofondes,relaxantes(fabricationcorporelle plus sensationentantque fabricationmentale ),etensuite vousvousremémorezle faitque votre chefsouffre de beaucoupde stresscesdernierstemps(perception entantque fabricationmentale ).Vousmettantàsaplace,vouspensezà différentesmanièresd’aborderlaréuniondansunespritde coopération (fabricationverbale ).Etvousouvrezalorslaporte surune réuniondifférente. Cestroisformesde fabricationne façonnentpasuniquementvosexpériences externes.Ce sontaussi–etprincipalement–lesprocessusquifaçonnentles différentsmembresducomitéde l’esprit,ainsique lesmoyensparlesquelsles différentsmembresducomitéinteragissent.Lesfabricationsverbalessontla manière laplusévidente dontcesmembrescrientouse chuchotentàl’oreille – vosnombreusesoreillesintérieures–maislesfabricationsverbalesne constituentpasl’unique moyende faire cela.Parexemple,sil’undesmembres ducomitépréconise lacolère,ilvaaussidétournervotre respiration,larendant laborieuse etinconfortable.Celavousconduitàcroire que vousdevezexpulser de votre système lasensationinconfortable associée àlacolère enfaisantouen disantquelque chose soussoninfluence.Lacolère vaaussiprojeterdes perceptionsetdesimagesde dangeretd’ injustice àtraversvotre esprit,de la même manière que desproducteursde télévisionsournoispourraientprojeter desmessagessubliminauxsurvotre écrande télévisionpourvousfaire haïret craindre lesgensqu’ ilsn’aimentpas. C’estparce que nousignoronslesnombreuxniveauxsurlesquelsces fabricationsfaçonnentnosactionsque noussouffronsdustress.Pourmettre un terme àcette souffrance,nousdevonsamenercesfabricationsàlalumière de notre attitude d’alerte etde notre discernement. Travailleretjoueraveclarespirationconstitue lamanière idéale de faire cela,parce que quandvoustravaillezaveclarespiration,vousrassemblez l’ensemble de cestroistypesde fabrication.Vousajustezetvousobservezla respiration;vouspensezàlarespirationetvousévaluezlarespiration,vous utilisezlesperceptionsde larespirationpourresteraveclarespiration,etvous évaluezlessensationsquiapparaissentquandvoustravaillezsurlarespiration. Celavouspermetd’être plussensible àlafabricationde ce quise passe dans le présent.Vouscommencezàvoircommentle comitéde l’espritcrée plaisiret douleurnonseulementpendantqu’ ilestengagédanslaméditation,mais égalementle reste dutemps.Ens’engageantconsciemmentdanscette fabricationaveclaconnaissance etle discernement,vouspouvezmodifier l’équilibre desforcesdansl’esprit.Vousreprenezpossessionde votre respiration,de vospensées,de vosperceptionsetde vossensationsafinqu’elles puissentrenforcerlesmembreshabilesducomité,etqu’ellesne soientpassous l’emprise desmembresmalhabiles.Vouspouvezenfaitcréerde nouveaux membresducomité,même plushabiles,quivousaidentàprogressersurla Voie. De cette manière,vousprenezl’undesproblèmesde l’esprit–sa fragmentationende nombreusesetdifférentesvoix,de nombreuxetdifférents soi–etvousle tournezàvotre avantage.Lorsque vousdéveloppezde nouvelles habiletésdanslaméditation,vousentraînezde nouveauxmembresducomité quipeuventraisonneretconvertirlesmembresplusimpatients,leurmontrant commentcoopérerpourtrouverunbonheurvéritable.Quantauxmembresqui ne peuventpasêtre convertis,ilsvontperdre graduellementleuremprise parce que leurspromessesde bonheurne fontpasle poidsparrapportauxpromesses desnouveauxmembresquitiennentréellementlesleurs.Lesmembresquisont de manière flagrante malhabilesdisparaissentdoncgraduellement. Lorsque votre pratique de laconcentrationetdudiscernementse développe, vousdevenezplussensible auxstressetauxsouffrancesprovoquésparla fabrication,même danslesactivitésque vousaviezl’habitude de considérer comme agréables.Celavousrendplusardentpourrechercherune voie de sortie.Etquandle discernementvoitque lamanière dontvousfabriquezle stressetlasouffrance dansle momentprésentestnonnécessaire,vousperdez votre goûtpourcesfabricationsetvouspouvezleslaissers’arrêter.C’estde cette façonque l’espritdevientlibre. Audébut,vousobtenezcette libertéétape parétape,encommençantparles niveauxde fabricationslesplusflagrants.Lorsque laméditationse développe,le discernementvouslibère progressivementdesniveauxplussubtilsjusqu’àce qu’ ilpuisse abandonnerlesniveauxlesplussubtilsquifontobstacle àla dimensionnonfabriquée :ladimensioninconditionnée quiconstitue le bonheurultime. Votre première expérience de cette dimensionmontre que le principe le plusimportantquisous-tendlaméditationsurlarespirationestcorrect:un bonheurinconditionnéestpossible.Bienqu’àce stade votre première expérience de cette dimensionne mette pastotalementunterme àla souffrance etaustress,elle confirme bienque vousêtessurlabonne voie.Vous êtescertainde pouvoirl’atteindre.Etquandvousaurezatteintce stade,vous n’aurezplusbesoind’unlivre de ce type. Parce que larespirationesttellementutile pourdévelopperl’ensemble des troisaspectsde lavoie versle bonheurvéritable –lavertu,laconcentration,et le discernement–elle constitue le thème idéalpourentraînerl’espritàfaire l’expérience de ce bonheurparlui-même. Lecturescomplémentaires Remarque :lestextesetlesenregistrementsorauxprécédésd’unastérisque (*)sontdisponiblesuniquementenanglais. (Lorsqu’aucunauteurn’estindiqué,lestextessontde moi.) Surlesvaleursquisous-tendentlapratique :*«Affirmingthe Truthsofthe Heart»;*«Karma»dans NobleStrategy;«Lagénérositéd’abord»dans Enseignements1;«Lapuretéducœur»dansQuelquesessais. Surle comitéde l’esprit:Lessoietle pas-soi,Le comitéde l’esprit;«The Wisdomofthe Ego»dansHead&HeartTogether. Surlasouffrance que l’espritcrée pourlui-même :*«Life Isn’tJust Suffering»dans TheKarmaofQuestions;*«Ignorance »dans Head&Heart Together. Surlesquestionsdudiscernement:«QuestionsofSkill»dans TheKarmaof Questions. SurlesQuatre NoblesVérités:«Désemmêlerle présent»dans Quelques essaiset*«What’sNoble aboutthe Noble Truths?».Pourune présentation plusdétaillée,voirlesparties*«The FourNoble Truths»et*«The FirstTruth »dansTheWingstoAwakening. Surle rôle de lamodérationetdudiscernementdanslapratique :*«The Middlesofthe Middle Way». Surlasignificationde sati:«Satidéfini»dans Quelquesessais. Surl’élémentde jeudanslapratique :«Lajoie de l’effort»dansQuelques essais. Ilestsouventbonde disposerde quelqueslivresavecde courtspassagessur le Dhammaque vouspouvezouvrirauhasardpouravoirune perspective bouddhiste :Voustrouverezquelquesbonsexemplesdans:AjaanFuangJotiko, L’éclatdelavie;AjaanLee Dhammadharo,*TheSkillofRelease ;AjaanDune Atulo,*GiftsHeLeftBehind;AjahnChahSubhaddo,* InSimpleTermset*It’s LikeThis;etlapartie *«Pure &Simple»dansUpasikaKee Nanayon,An UnentangledKnowing. Enseignementsorauxpertinents *2007/6/6:The Noble SearchforHappiness *2011/10/17:WhyWe Trainthe Mind *2011/12/22:CounterculturalValues *2012/4/4:The IntelligentHeart *2012/6/20:HomeschoolingYourInnerChildren *2005/3/7:The OpenCommittee *2011/2/6:OrganizingYourInnerCommittee *2006/1/13:UnskillfulVoices *2005/5/21:The KarmaofSelf&Not-self *2005/04/12:The NeedforStillness *2005/3/27:EverybodySuffers *2004/1/9:Whythe Breath *2010/8/13:WhyMindfulness *2009/7/23:ConcentrationNurturedwithVirtue *2001/5:Concentration&Insight PARTIEUN Instructionsdebase I:SEPRÉPARERÀMÉDITER Laméditationestquelque chose que vouspouvezpratiquerdansn’ importe quelle situationetn’ importe quelle position.Certainessituationssont cependantplusfavorablesque d’autrespouraiderl’espritàs’établir.Ilest recommandé,enparticulierquandvousvenezjuste de débuteràméditer,de rechercherdessituationsoùle dérangement,àlafoisphysique etmental,est minimal. Parailleurs,certainespostionssontplusfavorablesque d’autrespouraider l’espritàs’établir.Lapositionstandardpourlaméditationestlapositionassise, etilestrecommandéd’apprendre comments’asseoird’une manière quivous permetde méditerpendantde longuespériodessansbouger,etsansenmême tempsprovoquerde souffrance indue,oufaire dumalaucorps.Lesautres positionspourméditersontlapositionmarchée,lapositiondeboutimmobile, etlapositionallongée.Nousnousfocaliseronsicisurl’assise,etnous réserveronslesautrespositionspourlasectionIVde lapartie unci-dessous. Avantde vousasseoirpourméditersurlarespiration,ilestsouhaitable que vouspreniezenconsidérationtroischoses,dansl’ordre quisuit:votre conditionphysique,votre position,etvotre conditionmentale –end’autres termes,l’étatde votre esprit. VOTRECONDITIONPHYSIQUE Oùméditer.Choisissezunendroitcalme,chezvousouàl’extérieur.Pourune méditationjournalière régulière,ilestbonde choisirunendroitque vous n’utilisezhabituellementpaspourfaire d’autreschoses.Dites-vousque laseule chose que vousallezfaire quandvousêtesassisàcetendroit,c’estméditer.Vous commencerezainsiàdévelopperdesassociationsde calme aveccetendroità chaque foisque vousvousyassiérez.Celadeviendraunendroitparticulierqui vousestpropre pourvousétabliretêtre calme.Pourqu’ ilaituneffetencore pluscalmant,essayezde le maintenirbiennetetpropre. Quandméditer.Choisissezunmomentfavorable pourméditer.Le meilleur momentpourcelaestsouventtôtle matin,juste aprèsvousêtre réveilléetvous être passéde l’eausurle visage,carvotre corpsestalorsreposéetvotre esprit n’estpasencore encombréparlesproblèmesde lajournée.Le soirestunautre bonmoment,aprèsvousêtre unpeureposéde votre travailde lajournée. Méditerjuste avantd’alleraulitn’estpasle meilleurmoment,carl’espritvase dire continuellement:«Dèsque çaseraterminé,j’ iraiaulit.»Vous commencezàassocierlaméditationausommeil,etcomme le disentlesThaïs, votre tête vacommenceràchercherl’oreillerdèsque vousfermerezlesyeux. Sivousavezdesproblèmespourdormir,alorsn’hésitezpasàméditerquand vousêtesallongésurunlit,carlaméditationestunsubstitututile ausommeil. Elle peutsouventpermettre de mieuxrécupérerque le sommeil,carelle peut dissoudre lestensionscorporellesetmentalesmieuxque le sommeilne peutle faire.Elle peutaussivouscalmersuffisamment,de sorte que lessoucisne sapentpasvotre énergie ouqu’ ilsne vousmaintiennentpaséveillé.Mais assurez-vousque vousréservezaussiune autre période de lajournée àla méditation,afinde ne pastoujoursassocierlaméditationausommeil.Vous voulezladévelopperentantqu’exercice pourdemeurerenattitude d’alerte. Iln’estpasnonplusrecommandéde programmervotre méditationrégulière juste aprèsunbonrepas.Votre corpsdirigeraitalorsvotre sangversvotre système digestif,etcelaauraittendance àvousfaire somnoler. Minimiserlesdérangements.Sivousvivezavecd’autrespersonnes,dites-leur que vousne voulezpasêtre dérangépendantque vousméditez,àmoinsque celane soitvraimentquelque chose de trèsurgent.Vousvousdonnezunpeu de tempspourêtre une personne avecquiilestplusfacile de vivre.Sivousêtes le seuladulte chezvous,etque vousvivezavecdesenfantspourquitoutest urgent,choisissezune période oùilsdorment.Sivousvivezavecdesenfants plusâgés,expliquez-leurque vousallezméditerpendantxtempsetque vous avezbesoind’ intimitépendantcette période.S’ ilsvousinterrompentpour quelque chose quin’estpasurgent,dites-leurcalmementque vousêtesencore entrainde méditeretque vousleurparlerezquandvousaurezterminé.S’ ils veulentméditeravecvous,dites-leurqu’ ilssontlesbienvenus,maisétablissez quelquesrèglesàproposde leurcomportementafinqu’ ilsne vousdérangent paspendantvotre période de calme. Eteignezvotre téléphone portable ettoutautre appareilquipourrait interrompre votre méditation. Utilisezune montre ouunréveilavecune minuterie pourfixerladurée de votre méditation.Audébut,vingtminutesconviennentgénéralement,carcela vousdonne suffisammentde tempspourvousétablirunpeu,maispastrop pourque vouscommenciezàvouslasserde laméditationouàdevenirfrustrési leschosesne se passentpasbien.Lorsque vousacquérezune certaine habileté danslaméditation,vouspouvezaugmentergraduellementladurée de votre méditationparpaliersde cinqoudixminutes. Une foisque vousavezréglévotre minuteur,mettez-le derrière vousousur le côtéafinde ne pasle voirpendantque vousêtesenpositionde méditation. Celavousaideraàéviterd’être tentéde jeteruncoupd’œilàl’heure etde transformervotre méditationenunexercice d’observationd’horloge. Sivousavezunchien,mettez-le dansune autre pièce etfermezlaporte.S’ il commence àgémiretàgratteràlaporte,laissez-le entrerdanslapièce oùvous êtesassis,maissoyezstrictvis-à-visde vous-même enne réagissantpass’ il vientversvouspourattirervotre attention.Auboutde quelquesjours,laplupart deschienscomprendrontque quandvousêtesassislàlesyeuxfermés,vous n’allezpasréagir.Le chienpeuttoutàfaitse coucheretse reposeravecvous. Maiss’ ilne comprendpaslasituation,remettez-le dansl’autre pièce. Leschatsposenthabituellementmoinsde problèmes,maissivousavezun chatenmanque d’attention,traitez-le de lamême manière que voustraiteriez unchien. VOTREPOSITION Une partie importante de l’entraînementde l’espritréside dans l’entraînementàmaintenirle corpsimmobile afinde pouvoirse focalisersur lesmouvementsde l’espritsansêtre dérangéparlesmouvementsducorps.Si vousn’avezpasl’habitude de resterassisimmobile pendantde longues périodes,l’acte d’entraînerle corpsdevraaccompagnerceluid’entraînerl’esprit. Sivouscommencezàpratiquerlaméditation,ilestrecommandéde ne pastrop vousfocalisersurvotre positionpendantlespremièresséances.Vouspouvez ainsiaccordervotre pleine attentionàl’entraînementde l’esprit,réservantle processusd’entraînerle corpspourlesmomentsoùvousavezréussiaumoins partiellementàvousfocalisersurlarespiration. Donc,pourlesdébutants,asseyez-voussimplementde manière confortable, répandezdespenséesde bienveillance –unsouhaitpourle bonheurvéritable – pourvous-même etpourlesautres,etsuivezensuite lesétapesde lasection«Se focalisersurlarespiration»ci-dessous.Sivotre positiondevientinconfortable, vouspouvezbougerlégèrementpoursoulagerl’ inconfort,maisessayezde conservervotre attentionfocalisée surlarespirationpendantque vouschangez de position. Si,auboutd’uncertaintemps,vousvoussentezprêtàvousfocalisersurvotre position,voicice que vouspouvezessayer. Assissurlesol.Lapositionidéale consiste àresterassislesjambescroisées surle sol,avectoutauplusune couverture pliée sousvous–placée juste sous lesosquisontencontactavecle sol,oubiensousvosjambesrepliées. C’estune positionde méditationclassique pouraumoinsdeuxbonnes raisons: d’une part,elle eststable.Ilyapeude risquesque vousbasculiez,même quand,danslesniveauxplusélevésde méditation,votre sensducorpsest remplacéparunsensd’espace oude connaissance pure ; d’autre part,quandvousêteshabituéàcette position,vouspouvezresterassis etméditerpartout.Vouspouvezallerenforêt,placerune petite natte parterre, vousasseoir,etvousyêtes.Vousn’êtespasobligéde trimbaleruntasde coussinsoud’autresaccessoiresavecvous. Voiciune versionstandardde laposition. •Asseyez-voussurle solousurvotre couverture pliée,lajambe gauche repliée devantvous,etlajambe droite repliée au-dessusde lajambe gauche. Placezvosmainsdansvotre giron,lespaumestournéesversle haut,lamain droite au-dessusde lagauche.(Pouréviterque cette positionne provoque un déséquilibre dansvotre colonne vertébrale,vouspouvezalternerlescôtésen plaçantparfoislajambe gauche au-dessusde lajambe droite,etlamain gauche au-dessusde lamaindroite.) •Rapprochezvosmainsde votre ventre.Celavousaideraàconserverle dos droitetàminimiserlatendance àcourberle dos. •Restezassisdroit,regardezdroitdevantvous,etfermezlesyeux.Sile fait de fermerlesyeuxfaitque vouséprouvezde l’ inconfortouqu’ ilengendre dessensationsde somnolence,vouspouvezleslaisserentre-ouverts–maissi vousfaitescela,ne regardezpasdroitdevantvous.Abaissezvotre regarden directiond’unendroitsurle solàenvironunmètre devantvous.Conservez une focalisationlégère.Faitesattentionàne paslaisservotre regardse transformerenunregardfixe. •Remarquezsivotre corpsatendance àpencherverslagauche ouversla droite.Sic’estle cas,détendezlesmusclesquile tirentdanscette direction, afinde ramenervotre colonne vertébrale dansunalignementraisonnable. •Tirezlégèrementlesépaulesversl’arrière puisversle bas,pourcréerune légère cambrure aumilieuetenbasde votre dos.Rentrezunpeule ventre, afinque lesmusclesdudosne fassentpastoutle travailpourvousmaintenir droit. •Détendez-vousdanscette position.End’autrestermes,voyezcombiende musclesvouspouvezdétendre dansvotre torse,voshanches,etc.,touten restantdroit.Cette étape estimportante,carelle vousaide àresterdansla positionavecunminimumde tension. Onappelle cecilapositionendemi-lotus,parce qu’une seule desjambesest au-dessusde l’autre.Danslapositionenlotuscomplet,une foisque votre jambe droite estau-dessusde lagauche,vousmettezvotre jambe gauche au-dessusde ladroite.Sivouspouvezarriveràlaprendre,elle constitue une position extrêmementstable,maisne l’essayezpasavantde pouvoirprendre facilement lapositionendemi-lotus. Sivousn’êtespashabituéaudemi-lotus,ilse peutqu’audébutvosjambes s’engourdissentrapidement.Ceciestdûaufaitque le sangquinormalement circule danslesartèresprincipalesestpoussédanslespetitsvaisseaux capillaires.Celapeutêtre inconfortable audébut,maisne vousinquiétezpas. Vousne faitespasde malaucorps,carcelui-cipeuts’adapter.Silespetits vaisseauxcapillairestransportentsuffisammentsouventune quantitéde sang accrue,ilsvonts’élargir,etvotre système circulatoire se modifierapour s’adapteràvotre nouvelle position. L’astuce,avectouteslespositions,consiste àdébuterde façongraduelle.Il n’estpasrecommandéde vousforceràresterassisdèsle débutpendantde longuesheures,carvouspouvezabîmervosgenoux.Sivousconnaissezunbon professeurde yoga,demandez-luide vousrecommanderdesposturesquivous aiderontàassouplirvosjambesetvoshanches.Pratiquezcesposturesavantde méditerpouraccélérerl’adaptationducorpsàlapositionassise. Une manière quelque peuplusdouce de resterassislesjambescroiséesque le demi-lotusconsiste àresterassisdanslapositiondutailleur:repliezles jambes,maisne mettezpaslajambe droite au-dessusde lagauche.Placez-lasur le soldevantlagauche,de sorte que votre genoudroitfasse unangle moins aigu,etque lajambe gauche n’appuie passurladroite.Celaaide àsoulagerune partie de lapressionsurlesdeuxjambes. Lesbancsetleschaises.Sivousavezune lésionaugenououàlahanche qui renddifficile lapositionassise jambescroisées,vouspouvezessayerde vous asseoirsurunbancde méditation,pourvoirsic’estplusfacile pourvous. Agenouillez-vouslestibiasreposantsurle sol,placezle bancau-dessusde vos mollets,puisasseyez-voussurle banc.Certainsbancssontconçuspourvous obligeràvousasseoirselonuncertainangle.D’autrespeuventbasculervers l’avantetl’arrière,vouspermettantde choisirvotre propre angle oude le modifieràvolonté.Certainespersonnesaimentcela;d’autrestrouventcela instable.C’estune questionde choixpersonnel. Siaucune de cestroisalternatives–s’asseoirdirectementparterre,s’asseoir parterre surune couverture repliée,ous’asseoirsurunbancde méditation– ne vousconvient,ilexiste de nombreuxtypesde coussinsde méditationque l’onpeutacheterdansle commerce.Cependant,c’estgénéralementde l’argent gaspillé,parce qu’une couverture supplémentaire pliée ouunoreillerferme peuthabituellementjouerle même rôle.Lesoreillersetlescouverturespeuvent ne pasavoirl’airaussisérieuxqu’uncoussindestinéàlaméditation,maisil n’estpasnécessaire de dépenserbeaucoupd’argentsimplementpourune questiond’apparence.Une bonne leçonpourdevenirunméditantconsiste à apprendre àimproviseravecce dontvousdisposez. Vouspouvezégalementessayerde resterassissurune chaise. Choisissezune chaise avecune assise suffisammenthaute afinque vospieds puissentreposeràplatsurle soletque vosgenouxpuissentfaire unangle droit.L’ idéalestune chaise enboisoutoutautre type de chaise bienstable, avecousansune couverture pliée ouuncoussinpeuépais.Iln’estpas recommandéd’utiliseruncoussintropépais,carcelavousfaitcourberle dos. Quandvousaveztrouvéune bonne chaise,asseyez-vouslégèrementéloigné dudossier,afinque votre dosse soutienne lui-même.Suivezensuite lesmêmes étapesque pourle demi-lotus:placezvosmainsdansvotre giron,lespaumes tournéesversle haut,l’une au-dessusde l’autre.Rapprochezvosmainsde votre ventre.Tenez-vousdroit,regardezdroitdevantvous,etfermezlesyeux.Tirez légèrementlesépaulesversl’arrière puisversle bas,pourcréerune légère cambrure aumilieuetenbasde votre dos.Rentrezunpeule ventre.Détendezvousdanscette position.End’autrestermes,observezcombiende musclesvous pouvezdétendre toutenlamaintenant. Sivousêtestropmalade outrophandicapépourresterainsidansl’une de cespositions,choisissezune positionconfortable quiconvientàvotre état. Danstoute position,sivousdécouvrezqu’avecle temps,vousaveztendance à courberle dos,ilse peutque celasoitdûàlamanière dontvousexpirez.Faites unpeuplusattentionàvosexpirations,vousrappelantde conserverle dosdroit chaque foisque vousexpirez.Continuezainsijusqu’àce que celadevienne une habitude. Quelle que soitvotre position,souvenez-vousqu’audébutvousn’êtespas obligéde faire le vœude ne pasbouger.Sivousressentezune douleurextrême, attendezune minute afinde ne pasdevenirl’esclave de chaque douleur passagère,etensuite,trèsconsciemment–sanspenseràautre chose –changez de positionpourenprendre une autre plusconfortable.Ensuite,reprenezvotre méditation. L ’ É TAT D E VOT R E E S P R I T Une foisque votre corpsestenposition,prenezd’abordquelques inspirationsetquelquesexpirationsbienprofondes,etregardezensuite l’étatde votre esprit.Reste-t-ilaveclarespiration,ouune humeurpersistante se metelle entraversduchemin?Sivousrestezaveclarespiration,continuez.Si certainsdesmembresducomitéde votre espritsontmoinscoopératifs,faites intervenird’autresmembrespourlescontrecarrer. Le pointimportantestque vousne laissiezpasune humeurdécideràvotre place sivousallezméditerounon.Souvenez-vous:une mauvaise séance de méditationvautmieuxque pasde séance de méditationdutout.Vousapprenez, auminimum,àrésisterdansune certaine mesure auxmembresmalhabilesde votre esprit.Etc’estseulementenleurrésistantque vouspourrezarriveràles comprendre –de lamême manière que construire unbarrage surune rivière constitue une bonne façond’apprendre quelle estlaforce de sescourants. Sicertainsmembresde votre comitése mettententraversduchemin,il existe certainescontemplationsclassiquespourlescontrecarrer.Le butde ces contemplationsestde mettre unterme auxrécitshabituelsde l’espritetde créerquelquesnouveauxmembresducomitéquiaurontde nouveauxrécitsqui aiderontàmettre leschosesenperspective,afinque voussoyezplusdisposéà resteraveclarespiration. LesAttitudessublimes.Lacontemplationlapluspopulaire consiste à développerdesattitudesde bienveillance,de compassion,de joie empathique, etd’équanimitéenverstouslesêtres,sanslimite.Cesattitudes–appelées brahmavihara,ouAttitudessublimes–sontsiutilesque certainespersonnesfont de leurdéveloppementune pratique standardpendantquelquesminutesau débutde chaque séance de méditation,que celaréponde ounonàunbesoin conscient.Celaaide àdissipertoutressentimentenfouiprovenantde vos interactionsquotidiennesaveclesautres,etcelavousrappelle pourquoivous méditez:vousvouleztrouverunbonheurquiestsûr–ce quisignifie qu’ ildoit être inoffensif.Laméditationestl’une desraresmanièresde trouverun bonheurquine faitde malàpersonne.Vouscréezenmême tempsunnouveau récitpourvotre vie :aulieud’être une personne accablée parle poidsdes ressentiments,vousvousmontrezque vouspouvezvouséleverau-dessusde situationsdifficilesetdévelopperuncœurmagnanime. Lesquatre Attitudessublimessontenréalitécontenuesdansdeuxd’entre elles:labienveillance etl’équanimité.Labienveillance estunvœupourun bonheurvéritable,àlafoispourvous-même etpourlesautres.Lacompassion estl’attitude que labienveillance développe quandelle voitdespersonnes souffrirouagird’une manière quilesconduiraàlasouffrance.Vousvoulez qu’ellescessentde souffrir.Lajoie empathique estl’attitude que la bienveillance développe quandelle voitdespersonnesheureuses,ouagird’une manière quilesconduiraaubonheur.Vousvoulezqu’ellescontinuentàêtre heureuses.L’équanimitéestl’attitude que vousdevezdévelopperquandvous vousrendezcompte que certaineschoseséchappentàvotre contrôle.Sivous vouslaissezénerverparelles,vousgaspillezl’énergie que vousauriezpu appliqueràdesdomainessurlesquelsvouspouvezavoirune influence.Vous essayezdoncd’équilibrervotre espritvis-à-visdeschosesque vousne pouvez pascontrôler,quine sontpasàlamercide vospréférencesetde vosaversions. Voiciunexercice pourdévelopperlabienveillance etl’équanimité. Rappelez-vousce qu’estlabienveillance –unvœupourle bonheurvéritable –etque,enrépandantdespenséesde bienveillance,voussouhaitezque vousmême ettouteslesautrespersonnesdéveloppentlescausesdubonheur véritable.Vousprenezlarésolutionde faire progresserle bonheurvéritable de touteslesmanièrespossibles,àl’ intérieurde votre propre espritetdansvos relationsaveclesautres.Toutle monde ne vabienentendupasagirenaccord avecvotre souhait,etc’estlaraisonpourlaquelle ilestaussiimportantde développerdespenséesd’équanimitépourcouvrirlescasoùdespersonnes refusentd’agirdansl’ intérêtdubonheurvéritable.De cette manière,vousne souffrirezpasautantquandlesgensagissentde façonmalhabile,etvouspourrez resterfocalisésurlescasoùvouspouvezapportervotre aide. Pourlabienveillance,commencezenprononçantintérieurementune expressiontraditionnelle de bienveillance pourvous-même :«Puissè-jeêtre heureux.Puissè-jeêtrelibredustressetdeladouleur.Puissè-jeêtrelibredel’animosité, libredeproblèmes,libredel’oppression.Puissè-jeprendresoindemoiavecaise.» Ensuite,répandezdespenséessimilairesendirectiondesautres,dansdes cerclesquivontens’élargissant:lespersonnesprochesde votre cœur,les personnesque vousaimez,lespersonnesenversquivousavezdessentiments neutres,lespersonnesque vousn’aimezpas,lespersonnesque vousne connaissezmême pas–etpasseulementlespersonnes:touslesêtresvivants, danstouteslesdirections.Danschaque cas,dites-vous:«Puissiez-vousêtre heureux.Puissiez-vousêtrelibresdustressetdeladouleur.Puissiez-vousêtrelibresde l’animosité,libresdeproblèmes,libresdel’oppression.Puissiez-vousprendresoindevous avecaise.»Pensezque ce souhaitse répanddanstouteslesdirections,jusqu’à l’ infini.Celaaide àélargirl’esprit. Pourfaire de celaune pratique quiconvertitvotre cœur,demandez-vous– quandvousêtesensûretédansvotre bienveillance enversvous-même –s’ ilya quelqu’unenversquivousne pouvezpassincèrementrépandre despenséesde bienveillance.Siune personne particulière vousvientàl’esprit,demandez-vous :«Qu’est-ce que celam’apporteraitque cette personne souffre ?»Lamajeure partie de lacruautédansle monde provientde personnesquisouffrentetqui sontdanslacrainte.Ilestrare que despersonnesquiontagide façonmalhabile réagissentde façonhabile àleursouffrance etqu’elleschangentleurmanière de se comporter.Tropsouvent,ellesfontjuste le contraire :ellessouhaitent ardemmentfaire souffrirencore pluslesautres.Donc,le monde seraitun meilleurendroitsinouspouvionstoussimplementsuivre lavoie versle bonheurvéritable enétantgénéreuxetvertueux,etenentraînantl’esprit. Enconservantcespenséesàl’esprit,voyezsivouspouvezexprimerde la bienveillance pource type de personne :«Puissiez-vousvousrendre compte de voserreurs,apprendre lavoie quiconduitaubonheurvéritable,etprendre soinde vousavecaise.»Enexprimantcette pensée,vousne souhaitezpas nécessairementaimercette personne oumaintenirdesrelationsavecelle.Vous prenezsimplementlarésolutionde ne paschercheràvousvengerdes personnesquiontagide façonnocive,oucontre cellesàquivousavezfaitdu mal.Ils’agitlàd’uncadeau,àlafoispourvous-même etpourlespersonnes autourde vous. Concluezlaséance endéveloppantune attitude d’équanimité.Rappelez-vous que touslesêtresferontl’expérience dubonheuroude lapeine enaccordavec leursactions.Dansde nombreuxcas,leursactionséchappentàvotre contrôle,et vospropresactionspasséesne peuventpasêtre effacées.Danslescasoùces actionsformentdesobstaclessurle chemindubonheurque voussouhaitez pourtouslesêtres,vousdevezsimplementaccepterce faitavecéquanimité. Vouspouvezainsivousfocalisersurlesdomainesdanslesquelsvouspouvez changerleschosesparvosactionsprésentes.C’estlaraisonpourlaquelle la formule traditionnelle pourl’équanimitése focalise surlaquestionde l’action: «Touslesêtresvivantssontlespropriétairesde leursactions,leshéritiersde leursactions,nésde leursactions,liésàtraversleursactions,etviventen dépendance de leursactions.Quoiqu’ ilsfassent,de bienoude mal,de celails hériteront.» Penserde cette manière vousaide àne pasvousénerveràproposde ce que vousne pouvezpaschanger,afinque vouspuisiezconsacrerl’énergie de votre bienveillance àce que vouspouvezchanger. S’ ilexiste despersonnespourlesquellesilvousestsimplementtropdifficile d’éprouverde labienveillance ence momentmême,vouspouvezàlaplace essayerde développerdespenséesde compassion.Pensezàlamanière dontelles souffrentpeut-être,pourvoirsicelaadoucitvotre attitude enverselles,ousicela vousaide àcomprendre pourquoiellesagissentcomme ellesle font.Sicelase révèle tropdifficile,vouspouvezallerdirectementàdespenséesd’équanimité pourelles.End’autrestermes,vouspouvezvousrappelerque vousn’êtespas obligéde réglerdescomptes.Ilestpréférable pourvousde vouslibérerducycle de lavengeance.Le principe de l’actionetde sesrésultatss’occuperade la situation. Cette simple pensée peutprocureruncertainespace àl’espritpourqu’ il s’établisse etdéveloppe unpeude concentration. Enrépandantdespenséesde bienveillance etd’équanimitéenverstousles êtres,vousextrayezvotre espritde sesrécitsquotidiensetvouscréezune perspective plusvaste pourvotre méditation.Ilestplusfacile d’établirl’esprit dansle momentprésent,ence momentmême,ici-et-maintenant,quandvous l’avezlaissépenserquelquesinstantsàl’universdanssonensemble.Quandvous voussouvenezque touslesêtresrecherchentle bonheur–parfoisde façon habile,plussouventde façonmalhabile –celametvotre propre quête du bonheurenperspective.Vousvoulezfaire celacorrectement. Ilexiste d’autrescontemplationspourcontrecarrerdeshumeursmalhabiles spécifiquesquipourraientse mettre entraversde votre méditation,telle la contemplationde vospropresactesde générositéetde votre vertupourles momentsoùvouséprouvezune faible estime enversvous-même,la contemplationde lamortpourlesmomentsoùvousêtesparesseux,oula contemplationdespartiesnon-attirantesducorpspourlesmomentsoùvous êtessubmergéparle désirdévorant.Quelques-unesde cescontemplationssont décritesde façonplusdétaillée dansl’annexe. II:SEFOCALISERSURLARESPIRATION Vousêtesmaintenantprêtàvousfocalisersurlarespiration.Cette action comporte sixétapes. 1.Trouvezunemanièreconfortablederespirer. Commencezenprenantquelquesinspirationsetquelquesexpirationsbien profondes,bienlongues.Celaaide àénergiserle corpspourlaméditationetcela rendlarespirationplusfacile àobserver.Larespirationprofonde audébutde la méditationestaussiune bonne habitude àconservermême lorsque vous gagnezenhabileté,carelle aide àcontrecarrertoute tendance que vous pourriezavoiràréprimerlarespiration,lorsque vousessayezde rendre l’esprit calme. Remarquezoùvousressentezlessensationsde respirationdansle corps:les sensationsquivousdisent:«Maintenanttuinspires.Maintenanttuexpires.» Remarquezsil’ inspirationetl’expirationsontconfortables.Siellesle sont, continuezàrespirerde lamême manière.Siellesne le sontpas,ajustezla respirationafinqu’elle soitplusconfortable.Vouspouvezfaire celade trois manièresdifférentes: a.Alorsque vouscontinuezàrespirerde façonprofonde etlongue, remarquezàquelendroitune impressionde tensionse développe dansle corps verslafinde l’ inspiration,oubienl’endroitilyaune impressionde serrerle souffle pourle faire sortirverslafinde l’expiration.Demandez-voussivous pouvezdétendre cessensationsaveclarespirationquisuit,toutenmaintenant le même rythme de respiration.End’autrestermes,pouvez-vousmaintenirun sensde détente dansleszonesquise sententtenduesverslafinde l’ inspiration ?Pouvez-vousexpireraumême rythme sansserrerle souffle pourle faire sortir.Sicelavousestpossible,conservezce rythme de respiration. b.Essayezde changerle rythme etlatexture de larespiration.Expérimentez différentesmanièresde respirerpourvoirce que celadonne.Vouspouvez raccourcirouallongerlarespiration.Vouspouvezessayerd’ inspirerde façon courte etd’expirerde façonlongue,oud’ inspirerde façonlongue etd’expirer de façoncourte.Vouspouvezessayerlarespirationrapide oularespirationplus lente.Plusprofonde ouplussuperficielle.Pluslourde oupluslégère.Pluslarge ouplusétroite.Quandvousaveztrouvéunrythme quivousconvient,restezavec aussilongtempsqu’ ilvousconvient.Siauboutd’uncertaintempsilne vous convientplus,vouspouvezànouveauajusterlarespiration. c.Posezsimplementlaquestionsuivante dansl’espritchaque foisque vous inspirez:«Queltype de respirationseraitparticulièrementgratifiantence momentmême ?»Voyezcommentvotre corpsréagit. 2.Restezavecchaqueinspirationetchaqueexpiration. Sivotre attentionglisse versquelque chose d’autre,ramenez-la immédiatementàlarespiration.Sielle s’écarte ànouveau,ramenez-laà nouveau.Sielle s’écarte centfois,ramenez-lacentfois.Ne vousdécouragezpas. Ne vousénervezpas.Ne soyezpasfrustré.Chaque foisque vousrevenez, récompensez-vousavecune respirationparticulièrementgratifiante.De cette manière,l’espritdévelopperadesassociationspositivesaveclarespiration.Vous trouverezplusfacile de resteraveclarespiration,etd’yrevenirrapidementla prochaine foisque votre attentionglissera. Sivousêtesdécouragéenpensantaunombre de respirationssurlesquelles vousallezdevoirresterfocalisé,dites-vousàchaque respiration:«Juste cette inspiration-ci,juste cette expiration-ci.»Latâche de resteraveclarespiration sembleraalorsmoinsinsurmontable,etvospenséesserontfocaliséesavecplus de précisionsurle présent. Vouspouvez,sivousle voulez,utiliserunmotde méditationpourvousaider àfixervotre attentionsurlarespiration.Buddho(«éveillé»)estunmot populaire.Pensezàbudeninspirant,etàdhoenexpirant.Ouvouspouvez simplementpenserà«entrer»et«sortir».Conservezle motde méditation aussilongtempsque larespiration.Quandvoustrouvezque vouspouvezrester facilementaveclarespiration,abandonnezle motde méditation,afinde pouvoirobserverplusclairementlarespiration. 3.Quandlessensationsderespirationévidentessontconfortables,élargissezvotre conscienceauxdifférentespartiesducorpspourobserverdessensationsrespiratoiresplus subtiles. Vouspouvezfaire celasectionparsection,dansl’ordre que vousvoulez,mais audébut,essayezd’être systématique afinde pouvoircouvrirle corpstout entier.Plustard,quandvotre sensibilitéaucorpsdeviendraplusautomatique, voussentirezrapidementquellespartiesducorpsrequièrentle plusd’attention, etvouspourrezimmédiatementorientervotre attentionàcetendroit.Mais quandvousdébutez,c’estune bonne chose d’avoiràl’espritune feuille de route claire etcomplète. Voiciune feuille de route type : •Commencezaveclazone autourdunombril.Localisezcette partie ducorps dansvotre conscience etobservez-lapendantuncertaintempsalorsque vous inspirezetexpirez.Voyezquelssontle rythme etlatexture de respirationqui conviennentle mieuxàcetendroit.Sivousremarquezunquelconque sensde tensionoude serrementdanscette partie ducorps,laissez-lase détendre,afin qu’aucune tensionne se développe lorsque vousinspirez,etque vousne vous accrochiezàaucune tensionlorsque vousexpirez.Sivousle voulez,vouspouvez penserque l’énergie respiratoire pénètre icimême auniveaudunombril,afin de ne pascréerunsensde tensionenessayantde latirerlààpartird’unautre endroit.Visualisezl’énergie respiratoire comme entrantetressortantlibrement etfacilement.Iln’yarienquil’obstrue. •Quandcette partie ducorpsse sentrafraîchie,déplacezvotre attentionvers despartiesdifférentesdutorse etrépétezlesmêmesétapes.Examinezles différentespartiesdanscetordre :le coininférieurdroitde l’abdomen,le coin inférieurgauche de l’abdomen;le plexussolaire (le pointjuste devantvotre estomac),le flancdroit(le côtéde lacage thoracique ),le flancgauche ;le milieu de lapoitrine,le pointsituéàdroite de cetendroit,làoùlapoitrine etl’épaule se rejoignent,le même pointsituésurlagauche.End’autrestermes,vous remontezsurl’avantdutorse,vousfocalisantd’abordaucentre,puisàdroite, puisàgauche.Vousvousdéplacezensuite plushautle longdutorse etvous répétezle même schéma. •Lorsque vousvousfocalisezsurlesdifférentespartiesducorps,ilse peut que vousdécouvriezque le rythme etlatexture de larespirationvontchanger pourque celaconvienne àcette partie ducorps.C’esttrèsbienainsi. •Déplacezensuite votre attentionàlabase de lagorge etsuivezlesmêmes étapesque pourle nombril. Amenezensuite votre attentionaumilieude latête.Lorsque vousinspirezet que vousexpirez,pensezque l’énergie respiratoire entre etressortnon seulementàtraversle nez,maisaussiàtraverslesyeux,lesoreilles,lanuque,le sommetde latête.Pensezque l’énergie détenddoucementtoutschémade tensionque vouspouvezressentirdanslatête –danslesmâchoires,autourdes yeux,dansle front–etqu’elle dissouttrèsdoucementcesmêmesschémasde tension.Quandlesschémasde tensionsontdétendus,vouspouvezpenserà l’énergie respiratoire comme pénétrantprofondémentdanslazone autourde la glande pinéale juste derrière lesyeux,etpermettre àcette partie ducorps d’absorbertoute l’énergie respiratoire entrante dontelle abesoin.Maisfaites attentionàne pasexercertropde pressionsurlatête,parce que lesnerfsde la tête tendentàêtre tropsollicités.Appliquezjuste suffisammentde pression pourmaintenirconfortablementvotre focalisation. •Maintenant,déplacezvotre attentionverslanuque,juste àlabase ducrâne. Lorsque vousinspirez,pensezque l’énergie respiratoire pénètre dansle corpsà cetendroitetqu’ensuite elle descenddanslesépaules,danslesbras,jusqu’à l’extrémitédesdoigts.Lorsque vousexpirez,pensezque l’énergie ressortde ces partiesducorpsenrayonnantdansl’air.Lorsque vousdevenezplussensible à cespartiesducorps,remarquezquelestle côtéquiestle plustendu:l’épaule gauche oul’épaule droite,lapartie supérieure dubrasgauche oulapartie supérieure dubrasdroit,etainside suite.Quelque soitle côtéquiestle plus tendu,essayezconsciemmentde détendre ce côtéetconservez-le détendutout aulongde l’ inspiration,toutaulongde l’expiration. Sivousaveztendance àavoirune forte tensiondanslesmains,consacrezun tempsimportantàlibérerlatensionle longdureversde chaque mainetdans chaque doigt. •Maintenant,toutenconservantvotre focalisationsurlanuque,inspirezavec lapensée que l’énergie descendde chaque côtéde lacolonne vertébrale jusqu’aucoccyx.Répétezlesmêmesétapesque pourlesépaulesetlesbras.En d’autrestermesquandvousexpirez,pensezque l’énergie respiratoire ressorten rayonnantàpartirdudosdansl’air.Lorsque vousdevenezplussensible audos, remarquezquelcôtéestle plustenduetessayezconsciemmentde maintenirce côtédétendutoutaulongde l’ inspiration,toutaulongde l’expiration. •Maintenant,déplacezvotre attentionversle bas,versle coccyx.Lorsque vousinspirez,pensezque l’énergie respiratoire pénètre dansle corpsàcet endroit,qu’elle descendàtraversleshanches,àtraverslesjambes,jusqu’à l’extrémitédesorteils.Répétezlesmêmesétapesque pourlesépaulesetlesbras. Sicelaestnécessaire,vouspouvezconsacreruntempsimportantàlibérerla tensionquise trouve dansvospiedsetvosorteils. •Celacomplète uncycle d’examenducorps.Sivousle voulez,vouspouvez recommencer,encommençantaunombril,pourvoirsivouspouvezéliminer toutschémade tensionque vousavezpeut-être ratélapremière fois.Vous pouvezrépéterceciautantde foisque vousle voulez,jusqu’àce que vousvous sentiezprêtàvousétablir. Le tempsque vouspassezsurchaque sectiondépendde vous.Audébut,et comme règle générale,ilse peutque vousvouliezpasserseulementquelques minutessurchaque pointousurchaque section,accordantplusde tempsaux pointssituéssurle méridiencentralducorpsqu’auxpointssituéssurlescôtés, etmême encore plusde tempsauxépaules,audos,etauxjambes.Lorsque les schémasd’énergie dansvotre corpsvousdeviennentplusfamiliers,vouspouvez ajusterladurée passée surchaque pointcomme bonvoussemble.Siunpoint ouune sectionsemble réagirparticulièrementbienàvotre attention,libérantla tensionde manière rafraîchissante,restezsurce pointaussilongtempsqu’ il réagit.Siunpointouune sectionne réagitpasauboutde plusieursminutes d’attention–ousivousdécouvrezque cette tensionaugmente quandvousvous focalisezdessus–abandonnezle pointoulasectionpourle momentetpassez aupointsuivant. Sile tempsdontvousdisposezpourméditerestlimité,ilse peutque vous vouliezlimitervotre examenauxpointscentrauxsurle torse –le nombril,le plexussolaire,le milieude lapoitrine –etensuite àlabase de lagorge etau milieude latête. Sivousfocaliserdanslatête vousdonne malàlatête,évitezde vousfocaliser àcetendroitjusqu’àce que vousayezapprisàmaintenirvotre focalisationavec unminimumde pression. 4.Choisissezunpointpourvousétablir. Vouspouvezchoisirn’ importe quelpointque vousaimez,oùl’énergie respiratoire apparaîtclairementetsurlequelvoustrouvezfacile de rester focalisé.Quelques-unsdespointstraditionnelssont: a.lapointe dunez, b.le pointentre lessourcils, c.le milieudufront, d.le sommetde latête, e.le milieude latête, f.le palais, g.lanuque àlabase ducrâne, h.labase de lagorge, i.le sternum(lapointe ), j.le nombril(ouunpointjuste au-dessus), k.labase de lacolonne vertébrale. Vouspouvezexpérimentercesdifférentspointsaucoursde plusieurs méditations,pourvoirquelssontceuxquidonnentlesmeilleursrésultats.Ilse peutaussique vousdécouvriezque d’autrespointsnonmentionnésdanscette liste conviennentaussi.Ouilse peutencore que vousdécouvriezque suivre deuxpointsenmême temps–disons,le milieude latête etlabase de la colonne vertébrale –vousaide àmaintenirvotre attentionplusfermementque vousfocaliserseulementsurunpoint.Vousvoulezaufinalêtre capable de maintenirvotre attentionfocalisée surn’ importe quelpointdansle corps. Cette capacitéestutile quandvoussouffrezd’une maladie oud’une blessure, carvouspouvezparfoisaccélérerlaguérisonenvousfocalisantsurl’énergie respiratoire endespointsparticuliersdansle corps. 5.Répandezvotreconscienceàpartirdecepointafinqu’elleremplisselecorpsà chaqueinspirationetàchaqueexpiration. Pensezàune bougie allumée aumilieud’une pièce quise trouve dans l’obscurité.Laflamme de labougie se trouve àunendroit,maissalumière remplitlapièce toute entière.Exactementde lamême manière,vousvoulezque votre conscience soitcentrée maisvaste.Ilse peutque le sensque vousavezde votre conscience aittendance àrétrécir–enparticulierlorsque vousexpirez– donc,rappelez-vousàchaque respiration:«Le corpstoutentierinspire,le corpstoutentierexpire.»Cette conscience ducorpstoutentiervousempêche de vousassoupirquandlarespirationdevientconfortable,etde perdre votre focalisationlorsque larespirationdevientplussubtile. 6.Pensezquel’énergierespiratoirecourtàtraverslecorpstoutentieràchaque inspirationetàchaqueexpiration. Laissezlarespirationtrouverle rythme oulatexture quiconvientle mieux. Pensezque touteslesénergiesrespiratoiresse relientlesunesauxautreset qu’elless’écoulentenharmonie.Plusellesserontpleinementreliées,moins votre respirationdemanderad’effort.Sivousavezl’ impressionque lescanaux respiratoiressontouvertspendantl’ inspirationmaisqu’ ilsse fermentpendant l’expiration,ajustezvotre perceptionpourlesconserverouvertstoutaulongdu cycle respiratoire. Ensuite,maintenezsimplementce sensd’une respirationducorpstout entierpendanttoutle tempsrestantde votre méditation.Silarespiration s’arrête,ne vousinquiétezpas.Le corpsrespireras’ ilenéprouve le besoin. Quandl’espritestcalme,le cerveauutilise moinsd’oxygène,de sorte que l’oxygène que le corpsreçoitpassivement–àtraverslespoumonsetpeut-être à traverslesporesdétendus(lesopinionsdesanatomistesdiffèrentàce sujet)–est suffisantpourrépondre àsesbesoins.Enmême temps,ne forcezcependantpas larespirationàs’arrêter.Laissez-lasuivre sonpropre rythme.Votre devoir consiste simplementàmaintenirune conscience vaste,centrée etàpermettre à larespirationde s’écoulerlibrementàtraverstoutle corps. Sivousdécouvrezque vousperdezvotre focalisationquandvousrépandez votre conscience àtraversle corps,vouspouvezretourneràl’examendes différentespartiesducorps,essayerunmotde méditation,ousimplement resterfocalisésurunpointjusqu’àce que vousvoussentiezànouveauprêtà essayerlaconscience ducorpstoutentier. Variantes.Lorsque laméditationetlesproblèmesque vousrencontrez pendantque vouslapratiquezvousdeviennentplusfamiliers,vouspouvez ajustercesétapescomme bonvoussemble.Acquérirunsensde lafaçon d’ajusterleschoses–apprendre àpartirde votre propre expérimentation– constitue enfaitunprincipe importantpourutiliserlaméditationsurla respirationpourdévelopperle discernement. Ilse peutparexemple que vousvouliezmodifierl’ordre desétapes.Ilse peut que vousdécouvriezque vouspouveztrouverplusfacilementune manière confortable de respirer(étape un)sivousdéveloppezd’abordune conscience du corpstoutentier(étape cinq).Ouilse peutque vousdécouvriezque vousavez besoinde forcerl’espritàs’établirfermementenunpointunique pendantun certaintemps(étape quatre )avantd’explorerlessensationsrespiratoiresdansle reste ducorps(étape trois).Ilse peutque vousdécouvriezqu’aprèsavoirchoisi unpointpourresterétabli(étape quatre ),vousvoulezvousfocalisersurdeux pointsenmême tempspendantuncertaintempsavantde passeràl’étape suivante,quiconsiste àrépandre votre conscience àtraversle corpstoutentier (étape cinq). Une autre manière d’ajusterlesétapesconsiste àvarierce que vousfaitesà l’ intérieurd’une étape particulière.L’étape trois–explorerlessensations respiratoiressubtilesdansle corps–permetde disposerd’unéventailde variantesparticulièrementvaste.Ilse peutque vousvouliezcommencervotre examenparlanuque,pensantque l’énergie respiratoire pénètre dansle corpsà cetendroitàpartirde derrière etqu’ensuite elle descendàtraverslacolonne vertébrale,pourenfinde compte ressortirdesjambesàl’extrémitédesorteilset desespacesentre lesorteils.Pensezensuite que larespirationpénètre dansla nuque,qu’elle descendàtraverslesépaules,etqu’elle ressortàtraverslesbras, lesdoigtsetlesespacesentre lesdoigts.Déplacezensuite votre attentionversles sensationsrespiratoiresdansle torse. Ouilse peutqu’audébutvousvouliezexaminerle corpstrèsrapidement,et répéterensuite l’examende façonplusméthodique. Ouilse peutencore que vousvisualisiezle faitde changerladirectionselon laquelle lessensationsrespiratoiress’écoulentàtraversle corps.Parexemple,au lieude penserque le souffle s’écoule versle basdanslacolonne vertébrale et qu’ ilressortparlespieds,ilse peutque vouspensiezqu’ ilmonte depuisles pieds,remonte lacolonne vertébrale,etensuite qu’ ilressortsoitausommetde latête,soitau-dessusde latête,puisqu’ ilredescendàtraverslagorge etressort danslazone devantle cœur. Ouilse peutque voussentiezqu’ ilyadesénergiesrespiratoiresqui entourentle corpscomme uncocon.Quandcelase produit,essayezd’être conscientde lafaçonde savoirquandcesénergiessontenharmonie,quand ellessontenconflit,etcommentlesfaire passerduconflitàl’harmonie d’une manière quinourritlesénergiesàl’ intérieurducorps.Une desfaçonsde faire celaconsiste àvisualisercesénergiescomme s’écoulanttoutesdansune seule direction–disons,de latête verslesorteils–etensuite,aprèsuncertaintemps, àlesvisualisers’écoulanttoutesdansl’autre direction.Remarquezquelle estla directionquiestlaplusconfortable,etrestezavecelle.Sile cocond’énergies respiratoiresestconfortable,vouspouvezexpérimenterlesmanièresd’utiliser cette énergie confortable pourguérirdespartiesducorpsquise sententserrées oudouloureuses. Danscertainesoccasions,une autre manière d’ajusterlesétapesconsiste àse focalisersurseulementquelques-unesd’entre elles.Ilexiste deuxsituations principalesdanslesquellesilse peutque vousvouliezessayercela: •quandvousdébutezetque voustrouvezdifficile de suivre lesétapesdontla focalisationestpluslarge –3,5,et6–sansdevenirdistrait,vouspouvez provisoirementlessauteretvousfocaliserd’abordsurlesétapesoùla focalisationestplusétroite –1,2,et4–jusqu’àce que vouspuissiezrester dessusavecconstance.C’estseulementàce moment-làque vousdevriezélargir votre pratique pourqu’elle inclue lestroisautres.Quelque soitle nombre de séancesde méditationque celapuisse prendre,ce n’estpasimportant.Ce qui estimportant,c’estque vouspuissiezmainteniruncentre confortable.Celavous aideraàajouterlesétapesrestantesavecunsensde stabilitéplusgrand; •quandvouspouvezcombinerhabilementl’ensembledessixétapesetque vous voulezêtre capable d’amenerl’espritaucalme aussirapidementque possible, vouspouvezvousfocalisersurlesétapes4,5,et6.End’autrestermes,une fois que vousavezapprisparl’expérience oùl’espritse sentcentréle plus confortablement,essayezde vousétablirrapidementence point,permettez-lui de devenirconfortable,etvoyezensuite avecquelle rapiditévouspouvez répandre votre conscience enmême tempsque larespirationconfortable,pour remplirle corpstoutentieretensuite le maintenirrempli.Ils’agitd’une habiletéutile àdévelopper,nonseulementdansle contexte de laméditation formelle,maisaussidanslavie quotidienne.Ce pointseraexaminéplusen détaildanslapartie trois. Ils’agitlàseulementquelques-unesdesméthodesque vouspouvezavoir envie d’expérimenter.Cependant,ilestengénéralpréférable de commencer aveclessixétapes,dansl’ordre,afind’avoiràl’espritune feuille de route claire chaque foisque vousvousasseyezpourméditer.De cette manière,quandvous vousêtesécarté,voustrouvezqu’ ilestplusfacile de reprendre àl’endroitoù vousêtesparti.Etsiunstade particulierde lapratique se passe particulièrementbien,vousêtesplusàmême de vousensouvenirparce que voussavezoùilse trouve surlacarte. III:QUITTERLAMÉDITATION Quitterlaméditationde manière habile comporte troisétapes. 1.Faiteslepointsurlafaçondontlaméditations’estpassée. Ici,le butestde rassemblerdespointsutilespourvotre séance de méditationsuivante.Ya-t-ileuunmomentquelconque aucoursde ladernière séance oùl’esprits’estsentiparticulièrementcalme etcentré?Sic’estle cas, demandez-vous:«Oùétais-je focalisé?Quelle étaitlaqualitéde ma focalisation?Quelle étaitlaqualitéde marespiration?Qu’ai-je faitquim’a conduitjusqu’àce pointdansmaméditation?»Essayezde voussouvenirde ces chosespourlaséance suivante.Ilse peutque vousdécouvriezque vouspouvez recréercette sensationde calme juste enrépétantlesmêmesétapes.Sivousne le pouvezpas,laissezce souvenirde côtéetfocalisez-voustotalementsurce que vousêtesentrainde faire dansle présent.Essayezde mieuxobserverceschoses lafoissuivante.C’estenétantobservateurque laméditationse développe en tantqu’habiletéetqu’elle donne desrésultatsplusfiables.C’estcomme être un boncuisinier:sivousremarquezquelssontlesplatsquiplaisentauxpersonnes pourquivouscuisinez,vousleurrefaiteslesmêmesplats,etenfinde compte vousobtiendrezune prime ouune augmentationde salaire. 2.Répandezànouveaudespenséesdebienveillance. Pensezàlapaixetaucalme que vousavezpuressentiraucoursde laséance passée,etdédiez-lesauxautresêtres:soitàdespersonnesque vousconnaissez enparticulieretquisouffrentence momentmême,soitàtouslesêtresvivants, danstouteslesdirections–tousnoscompagnonsdanslanaissance,le vieillissement,lamaladie,etlamort.Puissions-noustoustrouverle bonheuret le bien-être dansnotre cœur. 3.Essayezderestersensibleàl’énergierespiratoiredanslecorpslorsquevousouvrez lesyeuxetquevousquittezvotrepositiondeméditation. Ne laissezpasvotre conscience duchampvisuelobscurcirvotre conscience duchampcorporel.Etne laissezpasvotre soucirelatifàl’activitéquisuitvous faire abandonnervotre conscience de l’énergie respiratoire dansle corps. Essayezde maintenirce sensd’une conscience ducorpstoutentierde façon aussiconstante que vousle pouvez.Ilse peutque vousne soyezpascapable de suivre l’ inspirationetl’expirationlorsque vousvousengagezdansd’autres activités,maisvouspouvezmaintenirunsensglobalde laqualitéde l’énergie respiratoire àtraverstoutle corps.Conservez-ladétendue etfluide.Remarquez quandvousperdezvotre conscience de celle-ci,remarquezcommentvous pouvezlarécupérer.Essayezde conserveraussiconstantque vousle pouvezle sensde laconscience de l’énergie respiratoire dansle corpsjusqu’àlafois suivante oùvousvousassiérezpourméditer.De cette manière,vousmaintenez unfondementferme,nourrissantpourl’esprittoutaulongde lajournée.Cela vousapporte unsensd’enracinement.Cetenracinementprocure nonseulement unsensde sécuritéetd’aise intérieure,maisaussiune base pourobserverles mouvementsde l’esprit.C’estl’une desmanièresdontunsatietune attitude d’alerte stablesformentunfondementpourlavisionpénétrante. End’autrestermes,lamanière laplushabile de quitterlaméditation consiste àne paslaquitterentièrement.Maintenez-laaussilongtempsque vous le pouvez. IV:MÉDITERDANSD’AUTRESPOSITIONS L A M É D I TAT I O N M A R C H É E Laméditationmarchée constitue une bonne transitionentre maintenirun espritcalme quandle corpsestimmobile,etmaintenirunespritcalme au milieude toutesvosactivités.Lorsque vousmarchezde manière méditative, vousapprenezcommentprotégerle calme de l’espritpendantque le corpsse déplace,toutenvouspréoccupantenmême tempsduminimumde distractions extérieurespossible. Le momentidéalpourpratiquerlaméditationmarchée se situe juste après avoirfaitune méditationassise,afinde pouvoiramenerunespritdéjàcalmé,au moinsdansune certaine mesure,àlapratique. Certainespersonnestrouventcependantque l’esprits’établitplusrapidement quandellessontassisessiellesontauparavantfaitune séance de méditation marchée.C’estlàune questionde tempéramentpersonnel. Sivousméditezimmédiatementaprèsunrepas,ilestrecommandéde pratiquerlaméditationmarchée plutôtque laméditationassise,carle déplacementducorpsaide àlafoisàdigérerlanourriture etàcombattre la somnolence. Ilexiste deuxmanièresde pratiquerlaméditationmarchée :faire desallersretourssurunchemindéterminé,etfaire une petite promenade.Lapremière estplusfavorable pouramenerl’espritàs’établir;laseconde convientmieux quandvousn’avezpasaccèsàuncheminoùvousn’êtespasdérangéquandvous faitesdesallers-retourssansque celasuscite lacuriositéoul’ inquiétude des autrespersonnes. 1.Marchersurunchemin.Choisissezuncheminplatd’une longueur comprise entre 20et70pas.Idéalement,ce devraitêtre uncheminrectiligne, maissivousne pouvezpastrouveruncheminde ce type aussilongque cela, essayezuncheminenforme de Loude U.Sivouschronométrezvotre méditation,réglezle minuteuretplacez-le quelque partprèsduchemin,mais retourné,de sorte que vousne puissiezpasvoircombiende tempsilreste pendantque vousmarchez. Restezdeboutimmobile àune extrémitéducheminpendantunpetit moment.Serrezdoucementvosmainsl’une dansl’autre,soitdevantvous,soit derrière vous,etlaissezvosbrasretomberconfortablement.Sivosmainssont devantvous,tournezlesdeuxpaumesversvotre corps.Siellessontderrière, tournezlesdeuxpaumesversl’extérieur.Fermezlesyeuxetvérifiezque votre corpsestdansunalignementcorrect,ne penchantniverslagauche niversla droite.S’ iln’estpasdansunbonalignement,détendezlesmusclesquiluifont quitterl’alignement,afinque le corpssoitaussiéquilibréque possible. Amenezvotre attentionàlarespiration.Prenezquelquesinspirationset quelquesexpirations,bienlonguesetbienprofondes,etfocalisezvotre attention surlessensationsrespiratoiresdansune partie de votre corps.Audébut,ilest habituellementrecommandéde choisirunpointquelque partsurune ligne qui descendaumilieusurle devantdutorse.Sivousvousfocalisezdanslatête,vous aveztendance àresterdansvotre tête :vousn’avezpasunsensclairducorpsen trainde marcher,etilestfacile de glisserversdespenséesàproposdupasséou dufutur.Sivousvousfocalisezsurunpointsuruncôtéducorps,celapeutvous déséquilibrer. Cependant,siaudébutvoustrouvezdifficile de suivre unpointimmobile dansle torse,vouspouvezsimplementresterconscientdumouvementde vos jambesoude vospieds,oudessensationsdansvosmains.Lorsque votre esprit s’établit,vouspouvezalorsessayerde trouverunendroitconfortable dansle torse. Respirezd’une manière quipermetaupointque vousavezchoiside se sentir confortable,ouvert,etrafraîchi. Ouvrezlesyeuxetregardezsoitdroitdevantvous,soitversle chemin plusieurspasdevantvousenbaissantle regard,maisne laissezpasvotre tête s’ inclinerversl’avant.Maintenez-ladroite. Assurez-vousque vousêtestoujoursclairementconscientdupointde votre focalisationinterne surlarespiration,etensuite commencezàmarcher. Marchezàune vitesse normale,ouàpeine pluslentementque lanormale.Ne regardezpasautourde vouspendantque vousmarchez.Maintenezvotre attentioninterne surle pointque vousavezchoisidansle corpstoutle longdu chemin.Permettezàlarespirationde trouverunrythme confortable.Iln’estpas nécessaire de synchroniservotre respirationavecvospas. Quandvousatteignezl’autre extrémitéduchemin,arrêtez-vousuninstant pourvousassurerque votre attentionesttoujoursavecle pointque vousavez choisi.Sielle s’estécartée,ramenez-la.Ensuite,tournez-vousdansladirection opposée etretournezoùvousavezcommencé,enmaintenantvotre focalisation surle pointque vousavezchoisi.Arrêtez-vousànouveauquelquesinstantsà l’extrémitéduchemin,pourvousassurerque votre attentionesttoujoursavecle pointque vousavezchoisi.Ensuite,tournez-vousdansladirectionopposée et repartez.Sivoustrouvezque celaaide àcalmerl’esprit,vouspouvezdéciderà l’avance de tournerdansle sensdesaiguillesd’une montre oudansle sens opposéchaque foisque vousfaitesdemi-tour. Répétezcesétapesjusqu’àce que le tempsfixése soitécoulé. Audébut,ilestpréférable de vousfocaliserautantque vousle pouvezsurle maintiende l’attentionsurle pointunique que vousavezchoisi,comme vous le feriezaucoursde l’étape 4de laméditationassise.Ceciparce que vousêtes entraind’équilibrervotre attentionparrapportàplusieurschosesenmême temps:le pointque vousavezchoisi,le faitque vousêtesentrainde marcher, etle faitque vousdevezêtre suffisammentconscientde votre environnement pourne pasvousécarterduchemin,ne pasdépasserl’extrémitéfixée,oune pas heurterquelque chose.C’estsuffisantpourvousmaintenirpleinementoccupé audébut. Lorsque vousmaîtrisezmieuxleschoses,vouspouvezcommenceràaccorder plusd’attentionàlafaçondontlesénergiesrespiratoiress’écoulentdansles différentespartiesde votre corpslorsque vousmarchez–toutenmaintenanten même tempslafocalisationprincipale surle pointque vousavezchoisi–de manière trèscomparable àcelle dontvousmaintenezune conscience centrée maislarge aucoursde l’étape 5de laméditationassise.Vouspouvezfaire de celaunjeuquiconsiste àvoirlarapiditéaveclaquelle vouspouvezpasserde l’étatd’être focalisésurunpointàceluide l’étatde répandre votre conscience etle sensde confortàtraversle corpstoutentier.Une foisqu’elle estrépandue, voyezcombiende tempsvouspouvezlaconserverainsialorsque vouscontinuez àmarcher.Ainsique nousle verronsdanslapartie trois,ils’agitd’une habileté importante àdévelopperpourmaintenirunsensde bien-être danslasécurité toutaulongde votre vie quotidienne. Certainespersonnestrouventque leurespritpeutse concentrerfortement pendantqu’ellesmarchent.Maisvoustrouverezgénéralementque vouspouvez entrerenconcentrationplusprofonde pendantque vousêtesassisque pendant que vousmarchez,parce que vousdevezsuivre plusde chosespendantque vousmarchez.Cependant,le faitque votre attentiondoive se déplacerentre troischosespendantque vousmarchez–votre pointimmobile,lesmouvements de votre corpsquise déplace,etune conscience de votre environnement– signifie que vousarrivezàvoirclairementlesmouvementsde l’espritdansun champrestreint.Celavousfournitune bonne occasionpourlesobserver attentivementetpourobtenirune visionpénétrante de leursdifférentes manièresde voustromper. Vousenvenezparexemple àremarquerlafaçondontdespenséesspontanées essaientde profiterdufaitque l’espritse déplace rapidemententre trois choses.Cespenséesse glissentdansle mouvementetellesle détournent, l’éloignantde votre méditation.Dèsque vousremarquezque celase produit, arrêtezde marcheruninstant,faitesrevenirvotre attentionaupointque vous avezchoisi,etreprenezensuite votre marche.Enfinde compte,vousverrezle mouvementde cespenséesspontanéesmaisvousne lessuivrezpas.Quandvous ne lessuivezpas,ellescontinuentjuste unpetitpeuetensuite elles disparaissent.Ils’agitlàd’une habiletéimportante pouracquérirune vision pénétrante dufonctionnementde l’esprit. 2.Faireunepromenade.Sivousvoulezpratiquerlaméditationmarchée en faisantune promenade,vousdevezvousimposerquelquesrèglesafinqu’elle ne se transforme pasenune promenade ordinaire. Choisissezunendroitquiestrelativementcalme etoùvousn’allezpas rencontrerdesgensquivoudrontque vousvousarrêtiezetque vousbavardiez aveceux.Unparcestunbonendroit,toutcomme l’estunpetitcheminde campagne.Sivousmarchezdansvotre quartier,allezdansune directionoùvous n’alleznormalementpasetoùvosvoisinsn’essaierontpasd’engagerla conversationavecvous.Sijamaisquelqu’unvousappelle,adoptezlarègle d’ inclinerlatête etde sourire enguise de réponse,maisne prononcezpasplus de motsque celaestnécessaire. Avantde commencervotre marche,restezuninstantdeboutimmobile pour mettre votre corpsdansunbonalignement,etamenezvotre attentionà l’endroitque vousavezchoisipourobserverlarespiration.Respirezd’une manière quifaitque ce pointreste confortable etrafraîchi.Pensezque c’estun bolremplid’eauàrasbord,etque vousne voulezpasenrenverserune seule goutte. Marchezàune vitesse normale d’une manière posée maisquin’aitpasl’air nonnaturelle.Vousvoulezgardervotre secret:vousêtesentrainde faire de la méditationmarchée etvousne voulezpasque quiconque le sache.Regardez autourde vousseulementdanslamesure oùcelaestnécessaire etapproprié pourresterensécurité. Sivospenséescommencentàvagabonder,arrêtez-vousuninstantet rétablissezvotre focalisationprincipale surle pointque vousavezchoisi.Prenez quelquesrespirationsparticulièrementrafraîchissantes,etreprenezensuite votre marche.S’ ilyadesgensautourde vous,etque vousne voulezpasattirer leurattention,faitessemblantde regarderquelque chose surle côtéde votre cheminpendantque vousrétablissezvotre attention. Que vouspratiquiezlaméditationmarchée suruncheminfixéousous forme de promenade,concluezlaséance enrestantimmobile unmomentet suivezlestroisétapespourquitterlaméditation,tellesqu’ellessontprésentées danslasectionIIIci-dessus. L A M É D I TAT I O N D E B O U T Laméditationdeboutse pratique rarementseule.Elle estplussouvent pratiquée entantque partie de laméditationmarchée.Elle estparticulièrement recommandée danscinqsituationsalorsque vousmarchez. 1.Quandvospenséess’écartentde larespiration,arrêtez-vousetrestezdebout immobile uninstantjusqu’àce que vouspuissiezrétablirvotre focalisationsur le pointque vousavezchoisi.Reprenezensuite votre marche.Sivotre espritest particulièrementagité,ilse peutque vousvouliezresterdeboutimmobile un certaintemps.Dansce cas,profitezdufaitque vousêtesimmobile,fermezles yeux,etvoyezsile corpsestdansunalignementcorrect.Sivousavezle dos courbé,redressez-vous,rentrezunpeule ventre,tirezlesépaulesenarrière puis unpeuversle basafinde créerune légère cambrure dansvotre dos.Sivous penchezd’uncôtéoud’unautre,détendeztoutmuscle quivousfaitsortirde l’alignement.Ensuite,détendez-vousdanscette positionredressée afinde pouvoirlamainteniravecunminimumde tension. 2.Quandlamarche vousafatiguémaisque vousn’êtespasencore prêtà arrêterlaméditationmarchée,restezdeboutimmobile quelquesminutespour vousreposer,enfaisantattentionàvotre positioncomme lorsde l’étape 1. 3.Quandvousessayezde maîtriserl’habiletéde répandre votre conscience en même tempsque larespirationconfortable àpartird’unpointpourremplirle corpstoutentier,ilse peutque voustrouviezplusfacile de faire celaalorsque vousêtesdeboutimmobile.Une foisqu’elle estrépandue,reprenezvotre marche.Sivousperdezce sensducorpstoutentier,arrêtez-vousetrestez immobile afinde pouvoirle retrouverplusfacilement. 4.Quandl’esprit,malgréle mouvementducorps,se rassemble enunfort sensde concentration,arrêtez-vousetrestezimmobile pourluipermettre de se rassemblerpleinement.Certainsméditantsaménagentunendroitjuste àcôté de leurcheminde méditationoùilspeuvents’asseoirsil’espritestrassemblési fortementque même resterdeboutimmobile constitue une distraction. 5.Quandune visionpénétrante intéressante survientalorsque vousmarchez, arrêtez-vousetrestezdeboutimmobile afinde pouvoirl’observerplus attentivement.Dansdescascomme celui-ci,ilse peutque vousne vouliezpas accordertropd’attentionàvotre position,carcelapourraitvousdistraire de ce que vousêtesentraind’observerdansl’esprit. Comme règle générale,pendantque vousrestezdeboutimmobile,gardezles mainsserréesl’une dansl’autre devantouderrière vous,comme vousle feriez quandvousmarchez. L A M É D I TAT I O N A L LO N G É E Méditerallongéesttrèsfavorable àl’atteinte d’une forte concentration. Certainespersonnestrouventqu’enfaitcette positionestplusfavorable àla concentrationque lapositionassise. Maisc’estaussiune positionfavorable àl’endormissement.C’estlaraison pourlaquelle votre préoccupationprincipale quandvousméditezallongédoit être de resteréveillé. Ilestgénéralementpréférable de méditerallongésurle côtédroit,plutôtque surle côtégauche,surle dos,oule ventre.Sivousêtesobligéde resterallongé pendantde longuespériodes–comme quandvousêtesmalade –iln’yariende malàchangerde positionselonl’une desquatre positionsallongées,etde méditerenmême temps. Resterallongésurle côtédroitprésente cependanttroisavantages.D’abord, le cœurse trouve dansune positionplushaute que latête,ce quiaméliore la circulationsanguine versle cerveau.(Celasignifie que sivotre physiologie est inversée,votre cœurétantducôtédroit,ilestpréférable que vousméditiez allongésurle côtégauche.)Deuxièmement,c’estpréférable pourladigestion. Troisièmement–eticiresterallongésurle côtédroitetresterallongésurle côtégauche ontunpointcommun–vouspouvezvousattacheràplacerunpied au-dessusde l’autre etàle maintenirlà,sansluipermettre de glisser. L’attentionque vousêtesobligéde consacreràvospiedspeutvousaideràvous mainteniréveillé. Soutenezvotre tête avecunoreillerd’une épaisseurconvenable pour conserverlacolonne vertébrale relativementdroite.Sivousêtesallongésurle côtédroit,placezvotre brasdroitlégèrementdevantvousafinque votre corps ne pèse pasdessus.Repliezvotre brasafinque votre maindroite aitlapaume tournée versle hautdevantvotre visage.Laissezvotre brasgauche allongéet droitle longducorps,lapaume gauche tournée versle bas. Lesétapespourexaminervotre esprit,vousfocalisersurlarespiration,et quitterlaméditationsontlesmêmesque cellespourlaméditationassise. V:DEVENIRUNMÉDITANT Méditerestune chose.Devenirunméditantenestune autre.Celasignifie développerunensemble d’ identitésintérieuresparrapportauxactivitésde méditation.Dansl’ idéal,lorsque vousméditez,cesidentitésdevraientprendre une influence croissante auseinde votre comitéintérieur. Lesactivitésautourdesquellescesidentitéscroissentsontlestroisidentités nécessairesàlaconcentration:sati,l’attitude d’alerte,etl’ardeur.Quandvous vousfocalisezsurlarespirationenaccordaveclesinstructionsci-dessus,satiest ce quiconserve lesinstructionsàl’esprit,l’attitude d’alerte estce quiobserve ce que vousêtesentrainde faire etlesrésultatsquiproviennentde ce que vous êtesentrainde faire,tandisque l’ardeurestce quiessaie de le faire bien. Quandvousglissezde larespiration,l’ardeurestce quiessaie de revenir immédiatementàlarespiration,aussirapidementque possible.Pendantque vousêtesaveclarespiration,l’ardeuressaie d’être aussisensible que possible à ce quise passe bienetàce quine se passe pasbien.Quandleschosesne se passentpasbien,elle essaie de comprendre pourquoi,afinde pouvoirles améliorer.Quandleschosesse passentbien,elle essaie de lesmaintenirafin qu’ellespuissentcroître. Lorsqu’aveclapratique cesqualitésse renforcent,ellescommencentàse fondre endeuxidentitésdistinctes,deuxnouveauxmembresducomitéde votre esprit.Le pluspassifdesdeuxestl’observateur,etilse développe autourde l’attitude d’alerte.C’estlapartie de l’espritquiprendunpeude reculetqui observe simplementce quise passe avecunminimumd’ interférences. Lorsqu’elle se développe,elle vouspermetd’exercervotre endurance patiente – votre capacitéàresteravecleschosesmême quandellessontdésagréables–et d’exercervotre équanimité,votre capacitéàne pasréagirauxchoses,afinde pouvoirlesvoirplusclairementpource qu’ellessont. Laplusactive desdeuxidentitésestcelui-qui-fait,quise développe autourde satietde l’ardeur.C’estlapartie quiessaie de faire ensorte que leschosesse passentbien;qui,quandellesne se passentpasbien,pose desquestionset enquête pourcomprendre pourquoi,quiessaie de se souvenirde ce quia marchédansle passé,etquidécide ensuite commentréagir–quandilest préférable d’ interveniretquandilestpréférable de ne pasle faire.Quandles chosesse passentbien,cette identitéessaie de faire ensorte qu’ellescontinuent àbiense passer.Vousdécouvrirezaucoursdutempsque celui-qui-faitpeut assumerde nombreuxrôles,telceluide l’enquêteuretduchef.Cette partie développe votre ingéniositéetvotre imagination,lorsque vousessayez d’orienterleschosesdanslameilleure directionpossible. Cesdeuxidentitéss’entraident.L’observateurfournitàcelui-qui-faitdes renseignementsexactssurlesquelsilpeutfaire reposersesdécisionsafinqu’ il n’essaie passimplementd’ imposersavolontéauxchoses,etnierquandilafait dumal.Celui-qui-faitfaitde sonmieuxpours’assurerque l’observateurne perd pasl’équilibre etne commence pasàfournirdesrenseignementspartiaux– comme quandilesttentéde resterfocalisésurunaspectd’unproblème et d’ ignorerl’autre.L’aller-retourentre cesdeuxidentitésestparfoistrèsrapide.A d’autresmoments–enparticulierquandvousne pouvezpascomprendre quelque chose etque vousdevezsimplementobserverce quise passe –vous trouverezque vousvousidentifiezàl’observateurpendantuntempstrèslong avantd’obtenirsuffisammentde renseignementspourlestransmettre àceluiqui-fait. L’habilitéàméditerconsiste engrande partie àapprendre quandassumer cesidentitéspendantque vouspratiquez.Ellessontparticulièrementutilespour traiterlesproblèmesdansl’esprit,ainsique nousle verronsdanslapartie deux. Quandvousfaitesface àladouleur,parexemple,ellesvousprocurentdes identitésalternativesque vouspouvezassumerparrapportàcelle-ci.Aulieu d’être obligéd’être lavictime de ladouleur,vouspouvezêtre l’observateurde la douleur.Oubienvouspouvezendosserle rôle de l’enquêteur,quiessaie de comprendre ce qu’estladouleuretlaraisonpourlaquelle l’espritlatransforme enfardeau. De façonsimilaire,quandune émotionmalhabile pénètre dansl’esprit,vous n’êtespasobligéde vousidentifieràlapersonne quiressentl’émotionouqui estd’accordavecelle.Vouspouvezêtre l’observateur,prenantdureculpar rapportàl’émotion.Ou,entantque celui-qui-fait,vouspouvezêtre l’enquêteur, démontantl’émotion;oule chef,assemblantune nouvelle émotionpourla remplacer. Lorsque votre concentrationse renforce,l’observateuretcelui-qui-fait continuentàêtre utiles.Auniveaude laforte concentrationque l’onappelle jhana(cf.lapartie quatre ),ilsse transformentenunfacteurappelél’évaluation: le facteurdudiscernementquiaide àétablirl’espritencomprenantsesbesoins etenlessatisfaisant.L’observateuragitcomme l’aspectpassifde l’évaluation, celui-qui-faitcomme l’aspectactif.Quandilstravaillentensemble,ilspeuvent vousmenerloindanslapratique. Donc,bienque cesmembresde votre comitésoientdesformesde devenir, ce sontdesformesde devenirutiles.Ne lesrejetezpasavantd’avoiratteintle pointoùilsne peuventplusvousaider.Entretemps,apprenezàlesconnaître en lesutilisant.Parce que le comitéde votre espritpossède de nombreux membresmalhabiles,vousaurezbesoinde toute l’aide intérieure que vous pouvezobtenir. Lecturescomplémentaires Surlaméditationentantqu’habileté:«Lajoie de l’effort»dans Quelques essais;«Pratique adolescente »dansEnseignements2 . Unenseignementd’AjaanLee Dhammadharo*«Observe &Evaluate »dans InnerStrengthfournitégalementune bonne perspective surlaméditationen tantqu’habilité. Surle rôle dudésiretde l’ imaginationdanslapratique :*«Pushingthe Limits»dans PurityofHeart. Surlarelationentre satietlaconcentration:*«The PathofMindfulness& Concentration»dans NobleStrategy. Pourdesprésentationsplusdétaillée de satietde laconcentration:* Right Mindfulness;AjaanLee Dhammadharo,*FramesofReference . Surlaméditationsurlarespiration:AjaanLee Dhammadharo, Conserverla respirationàl’esprit,enparticulier«Méthode 2».Lesenseignementsd’AjaanLee dansLeçonsensamadhisonttrèsutilespouracquérirune vue pluscomplète de sonapproche de laméditationsurlarespiration,toutcomme le sontles enseignementsde lapartie de InnerStrengthintitulée *«InnerSkill».Les fragmentscourtsdanslespartiesde TheSkillofReleaseintitulés*«Beginning Concentration»,*«The BasicsofBreathing»,et*«All-aroundDiscernment» fournissentdeséclairagesutiles. Pourplusde conseilstrèsutiles,voirlessectionsd’AjaanFuangJotiko, L’éclat delavie,intitulées«Laméditation»,«Larespiration»,«Lesvisionsetles signes»,et«Juste aveclaconscience ». Surlesbrahmavihara:«Tête etcœurensemble :apporterlasagesse aux brahmavihara»dansQuelquesessais. Surlameditationmarchée :*«WalkingMeditation:StillnessinMotion» dans Meditations4. Pourdesenseignementscourtsàlire avantde méditer:tousleslivresde la série Meditations. Enseignementsorauxpertinents *2012/2/4:InShape toMeditate *2004/7/24:MaintainingGoodwill *2005/9/2:MettaMeditation *2011/12/21:GoodwillandHeedfulness Lacollectiond’enseignements Basicscontientde nombreuxenseignements quitraitentdesproblèmesquiapparaissentlorsque vouscommencezà apprendre commentvousfocalisersurlarespiration. *2011/8/10:Gather’Roundthe Breath *2006/11/3:Allowingthe BreathtoSpread *2010/2/7:Brahmaviharasatthe Breath *2011/12/5:TurnOffthe AutomaticPilot *2012/7/21:ChoicefulAwareness *2011/8/16:ArtilleryAllAround *2011/12/6:Views,Virtue,&Mindfulness *2005/4/22:Ekaggata *2011/4/10:TrainingYourMinds *2011/9/27:Equanimity *2012/1/21:AMirrorforthe Mind *2007/5/8:Centeredinthe Body *2010/3/28:MindfulJudgment PARTIEDEUX Problèmescourants Toutle monde rencontre desproblèmesetdespériodesdifficilesaucoursde laméditation,doncne laissezpascelavousirriter.N’yvoyezpasle signe que vousne faitesaucunprogrèsouque vousêtesunméditantsansespoir.Les problèmesconstituentune excellente occasionpourcomprendre oùse situent voshabitudesmalhabilesetapprendre commentfaire quelque chose àleur sujet.C’estce quidéveloppe votre discernement.Enfait,le processusqui consiste àapprendre commentgérerlesdeuxproblèmeslespluscourantsdans laméditation:ladouleuretlespenséesvagabondes,estce quiaconduitàl’Eveil de nombreusespersonnesdansle passé. Lesstratégiesoffertesdanslapartie deuxse focalisentsurce que vouspouvez faire pourgérercesproblèmespendantquevousméditez.Sivoustrouvezqu’elles ne marchentpaspourvous,essayezd’ improviservospropressolutions.C’estde cette façonque vousdéveloppezvotre propre panoplie d’outilsentantque méditant,afinde disposerd’unlarge éventailde stratégiespourtraiterles problèmeslorsqu’ ilssurviennent.Sivousutilisezune seule stratégie,les factionsanti-méditationde votre comitétrouverontrapidementdesmoyens pourlacontourner.Sivouspouvezdiversifiezvosstratégies,vousne serezpas une cible aussifacile pourleursmanigances. Siriende ce que vousfaitespendantvotre méditationne semble marcher,il se peutque le véritable problème réside danslamanière dontvousmenez votre vie danssonensemble.Voustrouverezdanslapartie troisdessuggestions quantàlafaçondontvouspouvezajustervotre vie poursoutenirvotre méditation. LADOULEUR Ladouleurestquelque chose que vousrencontrerezparintermittence tout aulongde laméditation,etvousdevezdoncapprendre àlaconsidéreravec discernementetéquanimitécomme quelque chose de parfaitementnormal. Encore une fois,ne vouslaissezpasirriteràproposde ladouleur.Ilse peutque voustrouviezutile d’abandonnerle mot«douleur»etde le remplacerpar« douleurs»,cartouteslesdouleursne se ressemblentpas.Apprendre quelles sontlesdifférencesentre ellesestl’une desprincipalesmanièresdontvousallez développerle discernementdansle fonctionnementde l’esprit. Silesdouleursque vousrencontrezpendantque vousêtesassisen méditationsontliéesàune blessure ancienne,une opérationchirurgicale,ou undéséquilibre structurel,ajustezvotre positionafinde ne pasaggravervotre état.Siparexemple vousessayezde resterassislesjambescroiséesmaisque vousavezune blessure augenou,vouspouvezpeut-être placerune couverture pliée ouunpetitoreillersousvotre genoupouraideràle soutenir.Sicelan’aide pas,asseyez-voussurune chaise. Enrègle générale,siladouleurdisparaîtquelquesminutesaprèsvousêtre levéde laméditation,voussavezque vousne faitespasde malàvotre corps. Si,alorsque vouscommencezjuste àméditer,ladouleurfaitqu’ ilvousest impossible de resterfocalisésurlarespiration,dites-vousque vousallezla supporterquelquesminutesafinde ne pasprendre l’habitude de réagirchaque foisqu’elle se manifeste,etchangezensuite de positionavecsati. Sicependantvousrencontrezaucoursde laméditationune douleurquin’est pasliée àunétatpréexistant,etque votre concentrationestunpeuplus développée,vousdevriezutiliserladouleurcomme une occasionde développer àlafoisvotre concentrationetvotre discernement.Faire celacomporte trois étapes. 1.Nechangezpasdepositionetnefocalisezpasdirectementvotreattentionsurla douleur.Conservezvotre attentionfocalisée surune partie ducorpsque vous pouvezrendre confortable parlamanière dontvousrespirez.Ignorezles bulletinsd’alerte que certainsmembresducomitévousenvoientàproposde la douleur:que celavaprovoquerdesdégâtsenvous,que vousne pouvezpasla supporter,etc.Dites-voussimplementque ladouleurestquelque chose de normal,qu’ ilesttrèspossible que ladouleurque vouséprouverezavantde mourirsoitpire que celle-ci,etque c’estdoncune bonne chose d’apprendre commentlagérerpendantque vousêtesencore vivantetrelativementenbonne santé. Rappelez-vousaussique ladouleurn’estpasvotre douleur,àmoinsque vous ne larevendiquiezcomme telle.Alors,pourquoilarevendiquer?Laissez-lajuste être làdanssapartie ducorps,pendantque vousvousentraînezàrester fermementdansune autre partie ducorps.C’estcomme mangerune pomme quiestpourrie àunendroit.Vousmangezseulementlabonne partie de la pomme etvouslaissezlapartie pourrie. 2.Quandle pointsurlequelvotre attentionestfocalisée estvraiment confortable,permettezauxsensationsrespiratoiresconfortablesdes’écouleràpartir dupointdefocalisationàtraversladouleur,relâchanttoute sensationde tension oude serrementquiapuse développerautourde ladouleur.(L’espritaparfois l’habitude inconsciente d’essayerde contenirladouleuravecune coquille de tensionafinqu’elle ne se répande pas,maiscelane faitque l’aggraver.Respirer consciemmentàtraverscette coquille peutladisperser.)Ilse peutque faire cela fasse partirladouleur,oupas.Sicelamarche,vousavezapprisque lamanière dontvousrespiriezaggravaitladouleur.Considérezcelacomme une leçonpour le futur.Siladouleurne partpas,rappelez-vousque le devoirence qui concerne ladouleurn’estpasde lafaire partir.Le devoirestde lacomprendre. Dansce but,sivousvoussentezprêtàl’ investiguerplusavant,passezàl’étape trois.Sivousne voussentezpasprêt,vouspouvezsoitrestericiàl’étape deux, soitretourneràl’étape un. Ilse peutque vousdécouvriezque lesdouleursdansdespartiesparticulières de votre corpsréagissentparticulièrementbienàune bonne énergie respiratoire répandue àpartird’autrespointsparticuliers.Vouspouvezpar exemple allégerune douleurdansvotre estomacendéveloppantdessensations respiratoiresagréablesdanslazone dudossituée juste derrière l’estomac.Vous pouvezallégerune douleurdansle flancdroitendéveloppantdessensations respiratoiresagréablesdansle pointcorrespondantàgauche.Vouspouvez allégerdesdouleursdanslesjambesenvousfocalisantsurle développementde sensationsrespiratoiresagréablesdanslacolonne vertébrale,encommençant parlanuque etendescendantàtraversle coccyxetle pelvis.Ilyabeaucoupde chosesàapprendre dansce domaine,etc’estquelque chose que chacundoit apprendre parlui-même,carnousavonschacundesmanièrespersonnellesde nousrelierauxcourantsrespiratoiresetauxdouleursdansle corps. 3.Siladouleurpersiste,etque votre concentrationestsuffisammentferme pourlatraiterdirectement,focalisez-voussurlasensationdeladouleuretposezvousdesquestionsàsonsujet. •Parexemple,ladouleurvousvise-t-elle,oune fait-elle simplementque se produire ? •Essayez-vousde larepousser,ouvouscontentez-vousjuste de l’observer afinde pouvoirlacomprendre ? •Ladouleurest-elle une sensationunique,ferme,ouse compose-t-elle d’une série de sensationsrapides,quiapparaissentetdisparaissenten successionrapide ? •Commentvisualisez-vousladouleur?Que se passe-t-ilquandvous modifiezcette image visuelle ? •Que se passe-t-ilquandvousarrêtezde l’étiqueterentantque «douleur »,etque vousl’appelezsimplement«sensation»? •De quelcôtéde ladouleursentez-vousque vousvoustrouvez?Sipar exemple ladouleurse trouve danslajambe,sentez-vousque vousvous trouvezplushautque ladouleur?Que se passe-t-ilsivousvousditesque vousvoustrouvezplusbasque ladouleur? •Ladouleurse situe-t-elle vraimentlàoùvouspensezqu’elle se trouve ? Siparexemple vousressentezune douleurdansle ventre,que se passe-t-il quandvousvousditesqu’elle se trouve enfaitdansvotre dos? •Ladouleurest-elle lamême chose que le corpsouest-ce quelque chose d’autre ?(Cette questionfonctionne le mieuxquandvousavezapprisà analyserlamanière dontvousfaitesl’expérience ducorpsdepuisl’ intérieur selonlestermesdesquatre propriétés:l’énergie,lafermeté,lachaleur,etla fraîcheur–cf.laprésentationduquatrième jhana,danslapartie quatre. Quandvousregarderezattentivementlessensationsde douleur,vousverrez qu’ellesne correspondentàaucune de cespropriétés.Latendance à amalgamerladouleuràlapropriétéde lafermetéestce quifaitque la douleursemble sipersistante.) •Etes-vousdanslaligne de tir,recevantladouleur,oularegardez-vous simplementvousdépasseretdisparaître ?(Une perceptionutile àavoirence quiconcerne ladouleurestque vousvoyagezsurle siège arrière d’unvieux breakdontle siège arrière estorientédansle senscontraire de lamarche,et que vousregardezsimplementlessensationsindividuellesde douleurvous dépasseretdisparaître.) Ilexiste de nombreusesautresquestionsque vouspourriezvousposerà proposde ladouleur.Ce quiestimportant,c’estd’apprendre àquestionnerla façondontvouspercevezvotre relationàelle.D’uncôté,sivousquestionnez continuellementladouleur,vousne vouslaissezpassuccomberàlaperception que vousêtessavictime passive.Vousadoptezunrôle plusactif,entantque celui-qui-fait,ne laissantpasleschosessuivre leurcourshabituel.Celavous procure ensoiune certaine indépendance vis-à-visde ladouleur.D’unautre côté,vousapprenezque sivousappliquezdesperceptionsmalhabilesàla douleur,ellescréentunpontversl’esprit,de sorte que celui-ciressentde la douleurmentale –l’ impatience,l’ irritation,le souci–vis-à-visde ladouleur physique.Maissivouspouvezapprendre àabandonnercesperceptions,soiten lesremplaçantpardesperceptionsplushabiles,soitenabandonnant–dèsque vouslesressentez–touteslesperceptionsquise développentautourde la douleur,le pontestalorscoupé.L’espritpeutse sentirparfaitementbien,même quandle corpsestdouloureux.Ils’agitlàd’unstade importantdu développementde lavisionpénétrante. Sivoustrouvezque l’approche de l’examende ladouleurdansl’étape trois ne vousfournitaucune compréhensionàproposdesdifférentsaspectsde la douleur,etque votre capacitéàne pasvoussentirvictimiséparlesdouleurs commence àfaiblir,c’estunsigne que votre concentrationn’estpasencore suffisammentforte pourtraiterdirectementladouleur.Retournezdansce cas auxétapesune etdeux. L E S P E N S É E S VA G A B O N D E S Une deshabitudesfondamentalesde l’espritconsiste àcréerdesmondesde penséesetensuite àleshabiter.C’estce que le Bouddhaentendaitparle devenir. Lacapacitéàs’engagerdansle devenirestsouventune habilitéutile,carelle vouspermetd’utiliservotre imaginationpourplanifierle futuretcontempler lesleçonsdupassé.Maiscette habiletépeutdevenirune habitude destructrice lorsque vouscréezdesmondesde penséesquidéveloppentl’avidité,l’aversion, l’ illusion,etd’autreshabitudesmentalesdestructrices.Votre capacitéàplanifier le futurpeutse transformerendesinquiétudesquipeuventdétruire votre paix de l’esprit.Votre capacitéàrevivre le passépeutvousrendre malheureuxdans le présent. Quandonmédite,une habiletéimportante consiste àapprendre comment activeretdésactivercesmondesde penséesàvolonté,afinde pouvoirpenser quandonabesoinde penser,etarrêterde penserquandonn’enpasbesoin.La capacitéde l’espritàcréerdesmondesde penséesne luiferaainsipasde mal. Aucoursdespremiersstadesde laméditation,vousavezbesoinde quelques règlesrapidesetfacilesàappliquerpourvousaideràdécidersiune pensée vaut lapeine que vouslasuiviezounon.Sinon,vousserezaspirédanschaque monde de pensées,quipeutvoustromperenvousfaisantcroire qu’ ilmérite que vousluiprêtiezattention.Donc,pendantque vousapprenezàvousfocaliser surlarespiration,tenez-vousenàune règle simple :toutepenséeliéeà l’améliorationdevotrefocalisationsurlarespirationestbonne.Touteautrepenséedoit êtreabandonnée. Siune pensée concernantvotre travailoud’autresresponsabilitésvousvient àl’espritpendantque vousméditez,dites-vousque vousvousenoccuperez immédiatementaprèsavoirquittélaméditation.Vouspouvezaussidéciderde réserverune période de cinqoudixminutesàlafinde laméditationpour penserspécifiquementàdesproblèmesde votre vie quiexigentque vousles preniezsérieusementencompte. Si,avantde commenceràméditer,vousvousrendezcompte que vousvous trouvezface àune décisionimportante concernantvotre vie quipourrait interféreravecvotre méditation,dites-vousque vousallezutiliserle tempsde la méditationpourclarifiervotre espritavantd’envisagerde prendre une décision.Avantde commenceràméditer,poseztoute questionàlaquelle vous voulezobtenirune réponse,etensuite abandonnez-la.Refusezd’yprêter attentionsielle surgitaucoursde laméditation.Focalisezvotre attention exclusivementsurlarespiration.Quandvousémergezde laméditation,voyezsi une réponse se présente àvotre conscience.Iln’yaaucune garantie que la réponse soitcorrecte,maisauminimumelle provientd’unendroitcalme de l’esprit,etcelavousdonne quelque chose àtester.Siaucune réponse ne se présente,votre espritserade toute façonplusclairetplusacéréqu’ ilne l’était avantlaméditation,ce quivousmettradansune meilleure positionpour examinerlesproblèmesauxquelsvousêtesconfronté.Maisassurez-vousque pendantque vousméditez,vousne vousmêlezpasdutoutdespensées concernantcesproblèmes. Ilexiste cinqstratégiesde base pourtraiterlespenséesvagabondes.Chacune d’entre ellesaide àrenforcervotre concentration.Maischacune peutaussi fournirdesleçonsenmatière de discernement. 1.Retournezàlarespiration. Aussitôtque vousvousrendezcompte que vousavezperduvotre focalisation surlarespiration,revenez-yimmédiatement.Soyezpréparéaufaitque celavase produire d’ innombrablesfoisaucoursde votre méditation,etenconséquence guettezlessignesprécurseursque l’esprits’apprête àquitterlarespirationetà allerautre part.L’espritestparfoiscomme une chenille aubordd’une feuille. Une extrémitéde lachenille se tientsurlafeuille ;l’autre extrémitébouge en toutsens,espérantqu’une autre feuille vaveniràsaportée.Dèsqu’elle touche lanouvelle feuille,elle lasaisitetelle lâche prise de lapremière feuille.En d’autrestermes,une partie de votre espritpeutêtre aveclarespiration,mais une autre partie cherche àallerailleurs.Plusvite vouspouvezapercevoir l’espritàce stade duprocessus,mieuxc’est.Rappelez-voussimplementque vousêtesentrainde vouslasserde larespirationparce que vousn’yfaitespas bienattention.Offrez-vousquelquesrespirationsvraimentrafraîchissantes,etla partie avantde lachenille reviendrasurlapremière feuille.Lorsque vous développezcette habileté,vouscommencezàvoirlesstadesde lacréationdes mondesde penséesparl’esprit,ce quisignifie que vousêtesmoinssusceptible de vouslaissertromperpareux. C’estcomme regarderune pièce de théâtre depuislescoulisses.D’habitude, quandlesmachinisteschangentle décord’une pièce,ilsfontaupréalable tomberle rideau.C’estseulementquandle nouveaudécorestenplace qu’ ils relèventle rideau,afinde ne pasgâcherl’ illusionque l’actions’estréellement déplacée dansunautre lieu.Lesspectateurssontbienentenduheureuxde jouer aveccette illusion.Maissivousêtesdanslescoulisses,vousressentezle caractère artificielde toutcela,etvousvouslaissezmoinsprendre. De lamême manière,lorsque vousvousfocalisezsurle processusde la créationdespensées,plutôtque surle contenudespensées,vousobtenezdes visionspénétrantesimportantessurlafaçondontl’espritcrée desmondesde penséespourlui-même –importantes,parce que cesmondesde pensées constituentune descaractéristiquescentralesde lasouffrance etdustress inutilesque vousessayezde comprendre etde contrecarrer.Envousfocalisant nonsurleurcontenu,maissurle processusselonlequelilssontcréés,vous commencezàvouslibérerde leuremprise. 2.Focalisez-voussurlesinconvénientsqu’ilyaàvouslaisserdistraire. Sile faitde simplementretourneràlarespirationne suffitpasàvous empêcherde retournercontinuellementàune série de pensées,vousdevez regarderlesinconvénientsde cespensées.Celaimplique deuxétapes: a.demandez-vous:sivoussuiviezcespenséespendantl’heure oulesdeux heuresquisuivent,oùcelavousconduirait-il?Versune vie habile ouune vie malhabile ?Siellessontrelativementhabiles,sont-ellesplushabilesqu’un espritbienentraînéàlaméditation?Non.Donc,pendantque vousméditez, ellesconstituentune perte de temps.Etqu’enest-ilde leurvaleurentantque divertissement?Siellesfaisaientpartie d’unfilm,paieriez-vouspourle voir? Obtenez-vousvraimentquelque chose enlessuivant?Qu’est-ce quivousattire exactementverscespensées?Le résultatenvaut-illapeine ?Essayezde trouver laquestionquivousaide àvoirlespenséescomme quelque chose qui, clairement,n’estpasdigne de votre attention.Quandvousavezvuàlafois l’attraitetlesinconvénientsd’une manière particulière de penser,vous apprenezàvoirvospenséescomme faisantpartie d’unprocessuscausal.Cela vousaide àvouslibérerde leurpouvoir; b.une foisque vousêtesauclairàproposdesinconvénientsd’une pensée particulière,vouspouvezpenseràunsujetquicontrecarre l’émotionoula pulsionquise trouve derrière elle.Siparexemple une pensée estmotivée par lacolère,essayezde contrecarrerlacolère pardespenséesde bienveillance – d’abordenversvous-même,puisenverslapersonne contre quivousêtesen colère.Siune pensée estmotivée parle désirdévorant,pensezauxaspectsnonattirantsducorpshumain–encommençant,encore une fois,parlescontenus de votre propre corps,puisenpassantaucorpsquivousattire.Quelques-unsde cessujetsalternatifssontprésentésdanslasectionconsacrée auxémotions perturbatricesci-dessous. Une foisque le nouveausujetaaffaiblivotre désirde retourneràlapensée vagabonde,vouspouvezramenervotre espritàlarespiration. 3.Ignorezlespensées. Silespenséescontinuenttoujoursleurbavardage,décidezque vousallez resteraveclarespirationetlaissersimplementlespenséesvagabonderdansune autre partie de votre esprit.Ellessontcomme deschienségarés:sivousleur prêtezune quelconque attention,ellesvontcontinueràvousimportuner.Elles sontcomme lesfous:même sivousessayezde leschasser,ilssaventqu’ ilsvous ontattrapé,etcelafaitqu’ ilsessaientde vousattirerplusavantdansleurs mondesde folie.Donc,vouslesignorez,toutsimplement.Rappelez-vousque bienqu’ ilpuisse yavoirdespenséesdansl’esprit,ce sontseulementd’autres membresducomité.Ellesn’ontpasdétruitlarespiration.Larespirationest toujourslàetvouspouveztoujoursvousfocaliserdessus.Enfinde compte,les penséesquivousdistraientpartirontd’elles-mêmesparmanque d’attention. Vousaurezenmême tempsapprisune leçonsurlafaçondontl’acte d’attentionpeutrenforcerouaffaiblirlesdifférentspotentielsde votre expérience. 4.Relâchezlatensionquimaintientlapenséeactive. Lorsque vousserezplussensible auxénergiesrespiratoiressubtilesdansle corps,vousparviendrezàremarquerque l’acte de s’accrocheràune pensée demande que vousdéveloppiezunlégerschémade tensionquelque partdans le corps,comme une sorte de pointde référence.Essayezde localiserce schémade tension,dissolvez-le avecune respiration,etlapensée partirapar manque de soutien. Lorsque votre concentrations’améliorera,vousserezcapable de sentirces schémasde tensionse formeravantmême qu’ ilsne deviennentdespensées conscientes.Vousarriverezàvoirlesétapesde formationde cesmondesde pensées.Ilscommencentcomme despetitsnœudsde tension,etensuite une perceptionestappliquée dessus,décidantde considérercesnœudssoitcomme desphénomènesphysiquessoitcomme desphénomènesmentaux.Siladécision estde lesconsidérercomme desphénomènesmentaux,une perception supplémentaire estalorsappliquée :c’estune pensée àproposde quoi? Quandvouspouvezvoircesétapes,l’espritenconcentrationdevientcomme une araignée surune toile :vousrestezoùvousêtes,etensuite lasensibilitéde latoile respiratoire vousditqu’unnœudde tensionestentrainde se former dansune sectionparticulière de latoile.Vousallezlà-bas,vouséliminezle nœudavecune décharge de bonne énergie respiratoire quile dissout,etvous retournezensuite àl’endroitoùvousvoustrouviezavant. Cette stratégie fournitdesleçonsimportantesd’observationàproposde la façondontlesphénomènesphysiquesetmentauxsontliéslesunsauxautres. 5.Réprimezlapensée. Sivotre concentrationetvotre discernementne sontpasencore suffisammentbonspourque cestechniquesfonctionnentavecchaque pensée quivousdistrait,alorsquandellesonttouteséchouéface àune pensée particulièrementpersistante,placezle boutde lalangue contre le palais,serrez lesdents,etrépétez-vousencore etencore que vousne voulezpaspensercette pensée.Vouspouvezégalementrépétertrèsrapidementdansl’espritunmotde méditation,comme buddho,pourbloquerlescircuitsjusqu’àce que la tentationde suivre lapensée aitdécru. Cette cinquième approche ressemble àune masse,comparée auxautres approches,quiressemblentplusàdesscalpels.Maistoutcomme unbricoleura besoind’une masse parmisesoutils,toutméditantabesoinde disposerde quelquesoutilspuissantspourêtre prêtàfaire face àtoute éventualité.De cette manière,lespenséesmalhabilesne pourrontpasvousharasser. Cette dernière approche implique moinsle discernementque lesquatre autres,maiselle enseigne une leçonquiade lavaleur:vousne devezpas négligerune stratégie utile simplementparce qu’elle semble élémentaire ou grossière.Soyezprêtàacceptertoutce quimarche. Destypesparticuliersde penséesvagabondes–comme le désirdévorantetla colère –peuventêtre contrecarrésàl’aide de stratégiesparticulières.Sivousne possédezpasl’énergie nécessaire pourappliquerl’une de cesstratégiesaux penséesvagabondes,c’estunsigne que le problème n’estpasl’agitation:c’estla somnolence. LASOMNOLENCE Sivousavezsommeil,lapremière étape consiste àne pasimmédiatement considérercelacomme le signe que vousavezbesoinde vousreposer.L’esprit utilise souventlasomnolence comme unmoyenpouréviterunproblème qui estsurle pointd’émergerde vosprofondeursinternes.Entantque méditant, vousvoulezconnaître cesproblèmesplusprofonds,etvousne pouvezdoncpas vouslaissertromperparcette fausse somnolence.Vousdevezlatesterchaque foisque vouslarencontrez. Lepremiertestconsisteàchangerdesujetdeméditation.Quandvousêtesavecla respiration,celapeutsignifierchangerle rythme etlatexture de larespiration oule pointde votre focalisation.Parexemple : •sirespirerde façoncourte etdouce vousrendsomnolent,vouspouvez essayerd’ inspirerde façonlongue etexpirerde façoncourte,ourespirerde façonpluslourde ; •sirestersurunpointde focalisationunique vousrendsomnolent, essayezde vousfocaliserenmême tempssurdeuxpoints; •vouspouvezaussidéplacervotre pointde focalisationtouteslestroisou quatre respirations.Suivezlafeuille de route donnée dansl’étape troisdans lasectionintitulée «Se focalisersurlarespiration»,outoute autre feuille de route que vouspouvezconcevoir; •vouspouvezencore essayerd’évaluerl’énergie respiratoire dansdes zonesque vousaveztendance ànégliger. Vouspouvez,de façonalternative,changerde sujetde méditationetle remplacerparundessujetscomplémentaireslistésdansl’annexe.La contemplationde lamort–lamortpourraitsurveniràtoutmoment–est particulièrementutile quandlasomnolence estassociée àlaparesse. Vouspouvezencore réciterunpoème ouunpassage de récitationque vous avezmémorisé. Ledeuxièmetestconsisteàchangerdeposition.Levez-vousetfrottezvosmembres avecvosmains.S’ ilfaitnuitetque vouspouvezvoirle ciel,regardezlesétoiles pourrafraîchirl’esprit.Lavez-vousle visage.Reprenezensuite lapositionassise. Letroisièmetestconsisteàseleveretàfairedelaméditationmarchée.Sicelane fait pasdisparaître lasomnolence,essayezde marcheràreculonsavecprécaution pourvoirsilapeurde heurterquelque chose vavousmainteniréveillé. Silasomnolence persiste,c’estunsigne que le corpsabesoinde se reposer. Allongez-vousetméditezjusqu’àce que vousvousendormiez,envous promettantd’abordde vousleveretde méditerànouveaudèsque vousvous réveillerez.Vousne resterezpasàvousvautrerdansle plaisird’être allongé. LACONCENTR ATION-ILLUSION Laconcentration-illusionestunétatd’espritétroitementliéàlasomnolence. L’espritestcalme,maisvousn’êtespasclairementconscientde l’endroitoù votre attentionestfocalisée.Quandvousensortez,ilse peutque vousvous demandiezsivousétiezendormiouéveillé.Celapeutse produire quandla respirationdevientconfortable maisque vousne répandezpasvotre conscience verslesautrespartiesducorps.Vousêtesfocalisésurune petite zone,etquand larespirationàcetendroitdevienttrèsraffinée etconfortable,vousenperdezla trace etvousglissezdansunétatd’espritagréable,calme,maisflou. Une manière d’empêchercelaconsiste,dèsque larespirationdevient confortable,àcommencerimmédiatementàexaminerle reste ducorps.Essayez de remarquerlafaçondontl’énergie respiratoire s’écoule danstouslescoinset recoinsducorps,même danslesespacesentre lesdoigtsetlesorteils.De façon alternative,vouspouvezvisualiserlesdifférentespartiesducorps–lesos,les organes–etvoirsil’énergie respiratoire se répandde façonfluide dansces parties-là. Le principe importanticiestque quandl’espritestconfortable,ilabesoin d’avoirdutravailàfaire.Sinon,ildérive verslasomnolence.Aussilongtemps que le travailreste àl’ intérieurdeslimitesducorps,ilne perturberapasvotre concentration.Enfait,ilrendramême laconcentrationplusforte etplus résistante. Le phénomène ditde lachute dansun«troud’air»–c’est-à-dire,resterassis trèscalme etensuite être soudainementréveilléparlatête quitombe enavant– provientde lamême cause etilpeutêtre traitéde lamême manière. LESBRUITSEXTERNES Sivousvoussurprenezentrainde vousplaindre desbruitsextérieurs pendantque vousméditez,rappelez-vousque le bruitne vousdérange pas. Vousdérangezle bruit.Pouvez-vouslaisserle bruitexistersansfaire de commentairesàsonsujet?Aprèstout,le bruitn’apasl’ intentionde vous déranger. Pensezaussique votre corpsestcomme àune moustiquaire surune grande fenêtre.Le bruitestcomme le ventquisouffle àtraverslamoustiquaire.En d’autrestermes,vousn’offrezaucune résistance aubruit,maisvousne vous laissezpasaffecterparlui.Ilvoustraverse complètementsansqu’ ilyaitun contactphysique oumental. L E S P R O B L È M E S AV E C L A R E S P I R AT I O N E L L E - M Ê M E 1.L’undesobstacleslesplusdécourageantsàlaméditationsurlarespiration estprobablementl’incapacitéàsentirl’inspirationetl’expiration.Celaprovient souventd’une expérience physique ouémotionnelle antérieure quivousa conduitàrefoulervotre sensationducorps.Ilse peutque vousayezbesoinde tempspourdévelopperune sensibilitéàlaréalitéressentie de larespiration dansle corps,oude voussentiràl’aise aveccette sensibilité.Ils’agitd’un domaine quiexige de lapatience. Deuxapprochessontpossibles. •L’une consiste àvousdemanderoùvousressentezvraimentlarespiration.Il se peutque celasoitseulementdanslatête oudansune autre partie isolée du corps.Celavouspermetcependantde commencer.Focalisez-vousdoucement maisde façonstable surcette zone,avecune attitude de bienveillance,vous disantque vousêteschezvous,là.Quandvoustrouvezque vouspouvezresterà cetendroitavecunsensd’aise,essayezd’élargirgraduellementle sensde votre conscience juste autourde cetendroit.Quelle partie ducorpsse trouve juste à côtéde lui?Dansquelle directionressentez-vouscette partie ?(Ilse peutque votre sensinterne despartiesde votre corpsne se trouve pasdansl’alignement de ce àquoiressemble le corpsdepuisl’extérieur,maisne laissezpascelavous préoccuperpourle moment.Oùressentez-vouslapartie suivante ?)Siune forme de peurapparaît,retournezàlazone d’origine.Attendezunjouroudeux,et essayezensuite d’élargirànouveaulégèrementvotre conscience.Continuezà faire cela,enfaisantdesva-et-vient,jusqu’àce que vouspuissiezhabiterlazone agrandie avecunsensde confiance.Soyezpatient.Sidespeursoudessouvenirs particulierssurgissentlorsque vousessayezd’élargirvotre conscience de cette façon-là,parlez-enavecquelqu’unaujugementduquelvousvousfiez. •Une seconde approche consiste àabandonnerpourl’ instantlarespiration etàdévelopperlesbrahmavihara(cf.lapartie un,sectionI,ci-dessus)comme exercice de méditationde base jusqu’àce que vousvoussentiezsuffisamment enconfiance pouressayerde travaillerànouveauaveclarespiration. 2.Unautre problème quipeutêtre souventdécourageantestl’incapacitéà trouverunerespirationconfortable.Quelle que soitlafaçondontvousajustezla respiration,celane convientpas.Ilyaplusieursmanièresd’aborderce problème. •Demandez-voussivousêtestropexigeant.Larespirationest-elle ok? Essayez-vousde laforcerpourqu’elle soitplusque bien?Sic’estle cas,soyez patient.Restezaveclarespirationquiestoketdonnez-luiunpeude temps.Ilse peutque votre impatience exerce tropde pressiondessus.Laissez-luiunpeude tempspourse détendre etpourse développerparelle-même. •Demandez-voussivouspincezlafinde l’expirationpourlaséparer clairementde l’ inspirationsuivante ouvice versa.Celalimite lacapacitédu souffle às’écoulerfluidement.Sic’estle cas,laissezlafinde chaque expiration se fondre harmonieusementdansle débutde l’ inspirationsuivante,etvice versa,afinque le momentimmobile entre lesrespirationspuisse avoir l’occasionde laisserunsensd’aise se répandre àtraversle corps. •Rappelez-vousque danschaque respiration,ilyatoujoursaumoinsune partie –audébut,aumilieu,ouverslafin–quiestplusconfortable que de ne pasrespirer.Recherchezcette partie de larespirationetlaissez-vousallerà l’apprécier.Quandcelavousauracalmé,lesautrespartiesducycle respiratoire pourrontse détendre. •Demandez-voussivousvousfocaliseztropfortementsurunendroit particulier.Quandonestfocalisésurune partie ducorps,ilestcourantd’avoir tendance àexercerune pressiondessus–ce quihabituellementbloque le sang ouexerce une pressionsurlafaçondontilcircule danscette partie ducorps. Voyezsivouspouvezlibérercette pressiontoutenmaintenantvotre focalisation surce point. •Demandez-voussilamanière dontvousvisualisezlarespirationfaitpartie duproblème.Parexemple,lavisualisez-vouscomme pénétrantdansle corps seulementàtraversuntoutpetitendroit,telque le nez?Sic’estle cas,ilse peut que celalimite larespiration.Essayezde visualiserle corpscomme étantune éponge,avecle souffle quipénètre etquiressortfacilementàtraverstousles pores.Vouspouvezégalementvousdemandersivousvisualisezle souffle comme ne voulantpaspénétrerdansle corps.Sic’estle cas,vousallezvous retrouverentraind’être obligéde le forceràpénétrer.Essayezde le visualiser comme voulantpénétrerdansle corps,ettoutce que vousavezàfaire,c’estlui permettre de pénétrer. •Demandez-voussivousêtesentrainde forcerinconsciemmentle souffle à se conformeràune idée caricaturale que vouspouvezavoirde ce qu’unsouffle confortable devraitêtre.Lesgenspensentsouventqu’une respirationlente et longue estplusconfortable qu’une respirationcourte etrapide,maisce n’est pastoujoursle cas.Rappelez-vousque ce quiconstitue une respiration confortable estdéterminéparce dontle corpsabesoinence momentmême,et essayezenconséquence d’être plussensible àcesbesoins. •Demandez-voussivousessayezde tropcontrôlerlarespiration.Vouspouvez testercelaenfocalisantvotre attentionsurune partie ducorpsoùvousn’avez paslasensationde pouvoircontrôlerlesmouvementsde larespiration,telle que labase de lacolonne vertébrale. •Siaucune de cesapprochesne marche,changezle sujetde votre focalisationpourunthème que voustrouvezagréable etinspirant,telque la bienveillance,lagénérosité(pensantauxmomentsoùvousavezétégénéreuxde votre propre gré),lagratitude (pensantauxpersonnesquiontfaitbeaucoup d’effortspourvousaider),oulavertu(pensantauxcasoùvous-même ou quelqu’unque vousadmirezs’estcomportéd’une manière que voustrouvez noble etinspirante ).Laissez-vousalleràpenseràce thème pendantuncertain tempssansprêterattentionàlarespiration.Quandl’espritse sentrafraîchi, essayezde remarquercommentvousrespirezpendantque vousêtesavecce thème.Larespirationtrouveraunrythme confortable d’elle-même.Celavous donneraquelquesidéessurlafaçonde respirerconfortablement. 3.Untroisième problème habituelestl’incapacitéàressentirlessensations respiratoiresdansdifférentespartiesducorps.Ils’agitsouventd’unproblème de perception:lessensationsrespiratoiressontlà,maisvousne lesreconnaissez pascomme telles.Ilse peutqu’une partie de votre espritpense qu’ ilest impossible qu’ ilyaitdesénergiesrespiratoiresquicirculentàtraversle corps. Sic’estle cas,traitezcelacomme unexercice d’ imagination:laissez-vousallerà imaginerque l’énergie respiratoire peutcirculeràtraverslesnerfs,etimaginezlacirculantseloncertainsdesschémasrecommandésdanslesinstructionsde base.Vouspouvezégalementimaginerqu’elle circule dansdesdirections opposées.Auncertainmoment,vouscommencerezàressentirréellementle mouvementde l’énergie dansune partie ouune autre ducorps,etcelane sera plusalorsunexercice d’ imagination. Enattendant,examinezle corpsetrelâcheztoutschémade tensionque vous pouvezressentirdanssesdifférentesparties.Commencezparlesmainset remontezle longdesbras.Ensuite,commencezaveclespiedsetremontezà traverslesjambes,le dos,le cou,etjusque danslatête.Ensuite,pratiquezsurle torse.Plusle corpsseradétendu,plusl’énergie respiratoire circulerafacilement, etplusvousserezsusceptible de sentirlacirculation. LESÉNERGIESETLESSENSATIONSINHABITUELLES Lapression.Lorsque vouslibérezune tensionouunserrementdans différentespartiesducorps,celapeutsouventdonnernaissance àdesénergies ouàdessensationsinhabituellementfortesoudéséquilibrées.C’estquelque chose de normal,etcesénergies,sionleslaisse seules,peuventsouventse dissiperd’elles-mêmes.Ilexiste cependantdeuxcasoùellespeuventdevenirun problème. 1.Le premier,c’estquandlalibérationn’estpascomplète –quandl’énergie libérée d’une zone se retrouve bloquée dansune autre zone,ce quicrée une forte sensationde pression.Deuxzonescourantesoùlapressionatendance à s’accumulerse trouventdanslatête etlarégionautourducœur.Silapression se situe danslatête,vérifiezsil’énergie abesoind’être évacuée versle bassur l’avantde lagorge oude lacolonne vertébrale.Focalisez-vousd’abordsur l’actiond’ouvrirle canald’énergie versle bassurl’avantde lagorge,etfixez votre attentionaumilieude lapoitrine.Pensezque l’énergie estévacuée versle basle longducanalde lagorge endirectionde lazone surlaquelle vousêtes focalisé;àlafoispendantl’ inspirationetpendantl’expiration. Sicelane marche pas,suivezconsciemmentlescanauxd’énergie versle bas de chaque côtéde lacolonne vertébrale pourvoirs’ ilyaunpointde blocage à unendroitquelconque.Sivousentrouvezun,pensezàle détendre.Faitescela endescendanttoutle longde lacolonne vertébrale.Focalisezvotre attention surle coccyx.Visualisezensuite le souffle descendantle longde lacolonne vertébrale –encore une fois,àlafoispendantl’ inspirationetpendant l’expiration–etensuite s’écoulantàtraversle coccyxetressortantdansl’air. Silapressionse situe dansle milieude lapoitrine,visualisezl’action d’ouvrirlescanauxd’énergie quisortentde vosbrasàtraverslespaumesde vos mains.Focalisezvotre attentionsurlespaumesde vosmainsetpensezque l’énergie respiratoire rayonne ensortantde votre poitrine –àlafoispendant l’ inspirationetpendantl’expiration–etqu’elle ressortàtraversvospaumes. Vouspouvezaussiessayerune visualisationsimilaire aveclescanaux d’énergie quidescendentdansvosjambesetquiressortentàtraverslaplante de vospieds. Lorsque vousouvrezcescanaux,ne pensezpasàpousserl’énergie dedans.En particulier,ne pensezpasque vousessayezde pousserde l’airàl’ intérieurde cescanaux.Le souffle surlequelvoustravaillezestde l’énergie,pasde l’air.Et c’estquandonn’exerce pasde pressiondessusque l’énergie circule le mieux. Pensezsimplement:«Laisser.»Etsoyezpatient.Essayezde distinguerentre la circulationdusang–qui,parce qu’elle estliquide,peutaccroître lapression quandelle rencontre quelque chose de ferme –etle fluxdusouffle,quientant qu’énergie n’apasbesoind’accroître lapression,carilpeutcirculeràtraversles solides. Sivousressentezune pressionexcessive dansd’autrespartiesducorps, essayez,dansvotre imagination,de reliercespartiesauxcanauxd’énergie qui sortentdesbrasetdesjambes. 2.L’autre cause principale de pressionexcessive dansdifférentespartiesdu corpsse manifeste quand,aucoursd’uneffortpouraccélérerle mouvementde l’énergie respiratoire dansle corps,vouslapousseztrop.Iciencore,le motclé est«Laisser.»Laissezl’énergie circuler.Ne lapoussezpas.Quandonlapousse, une énergie confortable devientinconfortable.Soyezpatient.Visualisezune énergie respiratoire subtile qui,dèsque vousêtesconscientque vousavez commencéàinspirer,s’estdéjàrépandue àtraverstoutle corps.Auboutd’un certaintemps,voussentirezqu’elle estvraimentlà. Unserrementquineréagitpasàlarespiration.S’ ilexiste dansle corpsdes îlotsde serrementquine veulentpasse dissoudre,aussiconfortable que soitla respiration,vousdevezlescontourner.Plusvousvousfocalisezdessus directement,plusilspeuvents’aggraver.Enconséquence,respirezdoucement autourdesîlotsetlaissez-lesdisposerd’uncertainespace.Ilsreprésentent souventdesmembresde votre comitéintérieurquin’ontpasconfiance envos bonnesintentions,etvousdevezdoncsimplementleslaissertranquille.Soyez patientaveceux.Aunmomentdonné,ilsse dissoudrontd’euxmêmes. Desbandesdetensionquicourentàtraverslecorps.Vérifiezd’abordsiles bandesde tensionsontvraimentdesbandes,ousil’espritjoue àrelierlespoints entre eux.End’autrestermes,ilyadescasoùl’espritremarque despointsde tensiondansdifférentespartiesducorpsetillesrelie enune perceptionunique de tension.Celacrée lasensationque lespointsisolésfontpartie d’une sensationunique. Pourtestersic’estle cas,imaginezque votre conscience estunensemble de lamesde scie circulaire,quicoupentrapidementetde façonrépétée lesbandes de tensionenmorceauxisoléschaque foisqu’elle lesremarque.Sicelaallège l’ impressionde tension,maintenezalorscette perceptionàl’esprit.Le problème se situe moinsauniveaude latensionqu’àceluide laperceptionqui étiquette lespointsde tensionentantque bande.Continuezàrefuserde croire àcette perceptionde bande,laremplaçantparlaperceptionde lamesde scie aussilongtempsque celaestnécessaire. Silesbandesde tensionse trouventdanslatête etsemblentl’entourer,une manière alternative de changerde perceptionconsiste àgarderàl’esprit l’ image que votre tête estplusgrande que lesbandesde tension,etque laplus grande partie de latête estremplie d’une énergie douce quipermetauxbandes de se dissiper. Sil’ impressiond’une bande de tensiondemeure malgrélesnouvelles perceptions,c’estalorsunsigne que labande correspondàune zone ducorps quiestprivée d’énergie respiratoire.Lorsque vousinspirez,pensezque l’énergie respiratoire vadirectementdanscette partie ducorps.Laissezl’ inspirationêtre aussilongue que nécessaire pourdonneràcette zone l’ impressiond’être nourrie. Si,aprèsavoiressayécette approche plusieursminutes,lesbandesde tension ne réagissentpas,alors,ignorez-lespendantuncertaintemps.Réessayezces diversesapprochesplustard,quandvotre concentrationse seraaméliorée. Uneabsencedesensation.Lorsque vousexaminezlesdifférentespartiesdu corps,ilse peutque vousdécouvriezqu’ ilexiste despartiesde celui-cioùvous ne ressentezaucune sensationdutout:parexemple votre épaule,ouune partie de votre dos.C’estcomme sicette partie ducorpsmanquait.Quandc’estle cas, essayezd’être conscientdespartiesque vouspouvezsentirde chaque côtéde la partie manquante.Parexemple,pourl’épaule :essayezd’être conscientde votre couetde votre avant-bras.Essayezensuite de voiroùl’énergie se relie entre ces deuxparties.Ilse peutque voussoyezsurprisde voirqu’ ilexiste unlien,mais qu’ ilne se trouve pasàl’endroitoùvotre épaule «devrait»se trouver–et parce que ce n’estpasl’endroitoùelle «devrait»se trouver,vousl’avez inconsciemmentbloquée.Laissez-las’ouvrir,etavecle temps,votre sensde ces partiesducorpsvas’ajusteretlapartie manquante ducorpsseraplusnourrie parlarespiration.Elle réapparaîtradansvotre conscience. Unsensdeplénitude.Cette sensationsurvientsouventquandl’énergie respiratoire dissoutune partie de sesblocagesintérieurs,etque deszonesqui étaientprivéesd’énergie se remplissentsoudainement.Celaestenlienavecun desfacteursdesjhana:le ravissement.Lorsque cette sensationestforte,cela peutvousdonnerl’ impressionque vousvousnoyezdanslaplénitude.Certaines personnestrouventcelaagréable,maisd’autrespersonnestrouventcela menaçant.S’ ilvousestarrivéunjourde frôlerlanoyade,celapeutfacilement susciterde lapeur.Lamanière de contrecarrerlapeurconsiste àvousrappeler que vousêtesentouréd’air,etque le corpspeutrespirerautantqu’ ilenaenvie. Détendezvosmainsetvospieds,etmaintenez-lesdétendus.Voyezensuite si vouspouveztrouverunaspectagréable àcette plénitude.Focalisez-vousdessus. Vouspouvezaussisimplementmaintenirvotre focalisationsurvotre pointde focalisationhabitueldansle corps,etrappelez-vousque laplénitude,sionla laisse seule,se dissiperaaufinalenunsensde calme etd’aise. Lesautrespersonnesquitrouventce sensde plénitude menaçantsontcelles quiontpeurd’être entrainde perdre le contrôle de lasituation.Encore une fois,lasolutionconsiste àne passe focalisersurlaplénitude,àresterfocalisé sursonpointde focalisationhabituel,etàse souvenirque laplénitude va cesser. Unesensationdedensité.Parfois,lorsque l’esprits’établit,le corpssemble si ferme etsidense que larespirationdevientlaborieuse.Celapeutêtre dûaufait que vousvousaccrochezde façoninconsciente àlaperceptionducorpscomme étantunobjetferme,etausouffle comme àquelque chose quidoitêtre poussé àtraverslafermeté.Lasolutionconsiste àchangerconsciemmentvotre perception.Vouspouvezparexemple vousrappelerque larespirationconstitue enfaitvotre principale sensationducorps:l’énergie de larespirationestlàen premier,etle sensde fermetévientplustard.Vousn’êtesdoncpasobligéde pousserle souffle àtraversunmurde fermeté.Laissez-lacirculerlibrementoù elle veut.Une autre perceptionutile consiste àpenseràtoutl’espace quise trouve autourducorpsetentre chaque atome de celui-ci.Même àl’ intérieur desatomes,ilyaplusd’espace que de matière.L’espace imprègne tout. Lorsque vousmaintenezcette perceptionàl’esprit,ladifficultéàrespirer disparaît. Une autre raisonpossible quifaitque vousavezl’ impressionque le corpsest tropcompactpourpouvoirrespirerestque l’espritpeutêtre tellementcalme que vousn’avezpasbesoinde respirer(cf.laprésentationduquatrième jhana danslapartie quatre ).Vouscontinuezàessayerde pousserle souffle àtraversle corpsplusparhabitude que parbesoin.Donc,dites-vous:«Sile corpsabesoin de respirer,ilrespirerade lui-même.Je ne suispasobligéde le forcerà respirer.» Levertige.Sile problème estprovoquéparlaméditation,ilpeutprovenir d’undéséquilibre dansvotre focalisationoud’undéséquilibre dansla respiration. Undéséquilibre dansvotre focalisationpeutprovenirdufaitque vousvous focaliseztropfortementdanslatête.Déplacezvotre focalisationplusbasdansle corps,allégez-launpeuafinde ne paslimiterlacirculationdusangdansla zone oùvousêtesfocalisé,etrestezàl’écartde latête pendantuncertaintemps. Ilse peutqu’undéséquilibre danslarespirationprovienne d’une hyperventilation:c’est-à-dire respirerfortementtroprapidement.Ilpeutaussi provenirdufaitque vousréprimezlarespirationouque vouspasseztropde tempsaveclarespirationraffinée.Essayezde respirerd’une manière quiévite cesextrêmes.Sicelane règle pasle problème duvertige,c’estqu’ iln’estpas provoquéparlaméditation.Ilse peutque ce soitle signe d’une maladie physique. E VA LU E R VO S P R O G R È S Ainsique je l’ainotédansl’ introduction,lastratégie de base d’entraînement de l’espritpourmettre unterme àlasouffrance consiste àréfléchiràvos actionsetàquestionnerleurdegréd’habileté,afinde pouvoircontinuerà raffinervotre habileté.Parce que laméditationestune action,lamême stratégie s’applique ici.Pourladévelopperentantqu’habileté,vousdevez apprendre commentévaluervosprogrès–ce quimarche,ce quine marche pas –afinque votre habiletépuisse croître.L’évaluationconstitue enfaitune partie tellementimportante de laméditationqu’elle estundesfacteursdesjhana,que nousexamineronsdanslapartie quatre.Ce type d’évaluationestce quise transforme endiscernement,discernementquienfinde compte conduità l’affranchissement. Donc,souvenez-vous:ilexiste une chose telle qu’une bonne séance de méditationetune séance moinsbonne.Vousvoulezapprendre comment évaluerladifférence.Cependantlacapacitéàévaluervosactionsconstitue,en elle-même,une habiletédontlamaîtrise prenduncertaintemps.Sivousavez déjàtravaillépourmaîtriserune habiletéouunartmanuel–telle travaildu bois,lacuisine,oulapratique d’unsport,ouencore celle d’uninstrumentde musique –pensezàlafaçondontvousavezdéveloppévosfacultésde jugement afinqu’ellesvousaidentréellementàacquérircette maîtrise.Appliquezensuite lesmêmesprincipesàlaméditation.Voiciquelquesprincipesutilesàconserver àl’esprit. Lesjugementsutilessefocalisentsurlesactions,passurvotrevaleurentantque personneouméditant. Sivousdécouvrezque vousêtesentrainde vousdéprimerparce que vous n’êtespascapable de faire leschosescorrectement,ouque vousêtesprétentieux quandvouslesfaitescorrectement,rappelez-vousque ce type de jugement constitue une perte de temps.Lesjugementsnégatifsque vousportezsurvousmême sapentvotre capacitéàresteraveclaméditation;lesjugementspositifs que vousportezsurvous-même –bienqu’ ilspuissentàcourtterme vous encourager–entraventaufinalvosprogrès,vousaveuglantvis-à-visde vos erreursoufixantde faussesattentes.Sivousvoustrouvezprisdanslaspirale négative de vousjugernégativementsimplementparce que vousvousjugez, souvenez-vousde l’ image ducomitéintérieur.Trouvezunmembre quipeut doucementmaisfermementrappeleràlavoixquise juge elle-même que cela constitue une perte de temps.Plusvouspouvezvoirlasituationavecun humourbonenfant,mieuxc’est.Focalisez-vousensuite surlarespiration suivante,etensuite lasuivante. Le seuldomaine oùilestutile de vousévaluerestceluioùvousinterprétez votre tendance àêtre excessivementpositifouexcessivementnégatifvis-à-visde voscapacités.Sivoussavezque vousaveztendance àallerdansl’une oul’autre de cesdirections,utilisezcette connaissance pourtempérervosjugements.Un: «Oh,çarecommence !»amicalpeutsouventvousrameneràlaraison. Considérezvotreméditationcommeunchantier. Vousn’êtespaslàpourporterunjugementdéfinitifsurvous-même ousur vosactions.Vousjugezvosactionsafinde pouvoirlesréaliserde façonplus habile lafoissuivante.Lorsque vousportezunjugement,pensezque vousêtes nonunjuge dansuntribunal,quiprononce unverdict,maisunartisandevant sonétabli,quiévalue l’avancementde sontravail,etquiapporte des modificationsàce qu’ ilvientde faire quandilvoitqu’ ilacommisune erreur. Ilestnormaldefairedeserreurs. C’estàtraversleserreursque vousapprenez.Lespersonnesquicomprennent le mieuxlaméditationne sontpascellespourquitoutse passe harmonieusement.Ce sontcellesquicommettentdeserreursetquiensuite trouventunmoyende ne paslesrefaire.Voyezdoncchaque erreurcomme une occasionde mieuxcomprendre commentfonctionnentleschoses.Ne lalaissez pasvousabattre.Enfait,sivousdevezêtre fierde quelque chose,soyezfierdu faitque vousêtesdisposéàremarquervoserreursetàapprendre d’elles. Larelationentre lesactionsetlesrésultatsestcomplexe,doncne tirezpasde conclusionshâtivesàproposde ce quiaprovoquéquoidansvotre méditation. Parfois,lesrésultatsque vousobtenezence momentmême proviennentde chosesque vousêtesentrainde faire ence momentmême ;parfoisils proviennentde chosesque vousavezfaiteshier,oulasemaine dernière,ou même ilyapluslongtemps.C’estlaraisonpourlaquelle une approche quia marchéhierpeutne pasmarcheraujourd’hui.Apprenezcommentréserver votre jugementjusqu’àce que vousayezeule tempsd’observervotre méditationencore etencore aucoursdutemps. Etne rabâchezpascontinuellementque votre méditationétaitbien meilleure dansle passéqu’elle ne l’estaujourd’hui.Sondegréde réussite n’était pasdûaufaitde penseràdesméditationsplusanciennes.Ilétaitdûaufaitde regarderlarespirationdansle présent.Donc,apprenezde cette leçonet regardezlarespirationdansle présentmaintenant.Ilse peutaussique la méditationpassée n’aitpasétéaussibonne que vousle pensiez.Le faitque les chosesne se passentpasbienaujourd’huiestdûaufaitque vousavezencore plusàapprendre.Donc,pourapprendre unpeude ce «plus»,observezla respirationetvotre espritplusattentivementence momentmême. Nesoyezpassurprispardesretoursenarrièresoudainsdansvotreméditation. Ceux-cisonteuxaussidusàlacomplexitéde lafaçondontlesactions donnentdesrésultats.Quandleschosesse passenttellementbienque l’esprit devientcalme sansaucuneffortde votre part,ne devenezpasnégligentou excessivementconfiant.Continuezàêtre enattitude d’alerte.Quandvotre humeuresttellementmauvaise que vousne pouvezmême paspratiquerla première étape desinstructionsde méditation,n’abandonnezpas.Voyezcela comme l’occasiond’enapprendre plussurlafaçondontle principe de la causalitéfonctionne dansl’esprit.Quelque chose doitavoirprovoquéle brusque changement,donc,recherchezce que c’est.Celaconstitue enmême tempsune bonne occasionde vousremémorervotre sensde l’observateur intérieur,d’être patientenprenantdureculetenobservantlesmauvaises humeurs.De cette manière,que le soudainretourenarrière survienne pourle meilleuroupourle pire,vousapprenezune leçonquiade lavaleur:comment conservervotre observateurintérieurséparéde toutce quise passe parailleurs afinde pouvoirobserverleschosesplusattentivement. Nevouscomparezpasauxautres. Votre espritestvotre esprit;leurespritestleuresprit.C’estcomme sivous étiezdansunhôpitaletque vousvouscompariezauxautrespatientsdansle service oùvoustrouvez.Vousne gagneriezrienàexultersurle faitque vous récupérezde votre maladie plusrapidementqu’euxde laleur.Vousne gagnez rienàvousrendre malheureuxparce qu’ ilsrécupèrentplusrapidementque vous.Vousdevezfocaliservotre attentionsurvotre propre récupération. Pendantque vousméditez,ne comparezpasvotre pratique àce que vous avezludansceslivres,ycompriscelui-ci. Leslivressontlàpourque vousleslisiezquandvousne méditezpas.Pendant que vousméditez,vousvoulezvousfocalisersurlarespiration.Leslivresvous fournissentsimplementdesidéesàproposde ce quiestsusceptible de se produire.Vousapprenezencore plusenobservantce quise produitet–sicela estnécessaire –entrouvantimmédiatementcommentaméliorerce quise passe. M A I N T E N I R L A M OT I VAT I O N Entraînerl’espritestunprojetàlongterme.Uncertaindegréde maturitéest nécessaire pourrestermotivéquandlanouveautéetl’enthousiasme initialse sontémoussés.Ilse peut,enparticulierquandlesprogrèssontlents,que vous vousretrouviezenvahiparl’ennui,le découragement,l’ impatience,oule doute. Sivotre motivationfaiblitàcause de l’une de cesémotions,lisezles recommandationsdonnéespourlesgérerdanslasectionquisuit. Ilyacependantdespériodesoùvotre motivationfaiblitparce que les exigencesde votre vie personnelle oudutravaildeviennentsipressantes qu’ellesrepoussentle tempsoul’énergie dontvousavezbesoinpourméditer.Si celase produit,vousdevezvousrappelercontinuellementl’ importance qu’ ilya àméditer:sivotre espritn’estpasentraîné,ilpeutfacilementréagirde manière malhabile auxexigencesde votre vie quotidienne. Le premierpointdontilfautse souvenir,c’estque «pressant»ne signifie pastoujours«important».Apprenezàidentifierlesexigencesexternesqui peuventêtre laisséesde côtépendantuncertaintempsafinde pouvoir rassemblervotre esprit. Le deuxième pointdontilfautse souvenir,c’estque le monde ne vous fournitpasde tempspourméditer.Vousdevezvousdonnerce tempsvousmême. Troisièmement,souvenez-vousque le tempsque vousprenezpourméditer n’estpasdutempsenlevéauxpersonnesque vousaimezoudontvousêtes responsable.C’estenréalitéuncadeauque vousleurfaitesentermesd’un meilleurétatd’esprit. Quatrièmement,souvenez-vousque cetétatd’espritaméliorévousaidera aussiàsimplifiervotre vie etàlarendre plusgérable. Donc,afinde vousassurerque vousvousdonnezce tempssurune base continuelle,essayezd’ajouterquelquesvoixàvotre comitéintérieur,oude les renforcersiellessontdéjàlà–lesvoixquivousencouragentetquivous motiventàgarderle cap.Poursavoirquellessontcellesquisontlesplus efficacespourvous,vousdevezobserverparvous-même.Celles-civarientselon lespersonnes,etmême pourune même personne,ellesvarientde tempsen temps. Voiciquelqueschoixque d’autresméditantsonttrouvésefficaces. •Lavoixdelavigilance:celle quivousrappelle le stressetlasouffrance non nécessairesqu’unespritnonentraînépeutprovoquerpourlui-même etpourles personnesautourde lui.C’estlavoixquivousditaussi:«Situn’entraînespas tonesprit,quival’entraînerpourtoi?Etsitune le faispasmaintenant,ne pense pasque celadeviendraplusfacile lorsque tuvieilliras.» •Lavoixdelacompassionvousrappelle enquoiméditerconstitue une expressionactive de bienveillance enversvous-même etlesgensautourde vous. Vousavezcommencéàméditerparce que vousvouliezquelque chose de mieux que lavie que vousmeniez.Sivousvousaimiezvraiment–etsivousaimiez ceuxquivoussontchers–laisseriez-vouspassercette occasion?Cette voixse renforce quandvousacquérezunsensde lafaçonde respirerconfortablement, carvouspouvezalorsvousrappeler,enparticulierquandvousvoussentez épuisé,comme vousvoussentezbiende passeruncertaintempsavecune respirationnourrissante. •Lavoixdelafiertésainevousrappelle lasatisfactionquiprovientdufaitde bienfaire quelque chose.C’estlavoixquivousrappelle comme vousvous sentezbienquandvousavezréussiàvouscomporterde façonhabile dansdes domainesoùauparavantvousn’étiezpashabile.Ne voulez-vouspasélargir encore plusl’éventailde voshabiletés? •Lavoixd’unsensdehontesainse développe àpartird’une fiertésaine.Elle vousrappelle certainesdesmanièresdontvousavezlaissélesmembres malhabilesde votre comitéintérieurprendre le pouvoiralorsmême que vous saviezque ce n’étaitpasune bonne chose.Voulez-vouscontinueràêtre leur esclave ?Ets’ ilyavraimentdespersonnesdansle monde quipeuventlire dans l’espritdesautres,que penseraient-ellessiellespouvaientlire dansle vôtre ? (Ce sensde honte estsainence sensqu’ ilne vousvise pasentantque personne,maisqu’ ilvise vosactions.) •Lavoixdel’inspirationvousrappelle lesexempleslaisséspard’autres méditantsdansle passé.Ilsontfaitquelque chose de noble de leurvie ;ne voulez-vouspasvousaussivivre une vie noble ?Cette voixse renforce quand vouslisezdeschosesàproposd’autrespersonnesquiontsurmontédes difficultésaucoursde leurméditationetquiontnonseulementréalisélapaix de l’espritvéritable maisquiontaussilaisséderrière ellesunbonexemple pour le monde.Votre sensd’ inspirationpeutaussise renforcerenfréquentant d’autresméditantsetenretirantde l’énergie dugroupe que vousformez. •Lavoixd’unparentintérieursagevousprometune petite récompense pour vousfaire franchirdespartiesdifficilesde lapratique :unplaisirsensoriel inoffensifque vousvousaccorderezsivousobservezle programme de votre méditation. •Lavoixd’unhumourbonenfantvousfaitremarquerenquoicertainesde vos justificationspourne paspratiquerapparaîtraientidiotessivouspreniezunpeu de recul.Ce n’estpasque voussoyezplusidiotque lanorme –c’estjuste que la norme humaine esttrèsidiote.Unhumourbonenfantvis-à-visde vous-même provientde lacapacitéàprendre dureculparrapportàvosactions,toutcomme le faitle discernement.C’estlaraisonpourlaquelle lesmaîtresde méditation célèbrespossèdentunsensde l’humouraussiacéré.Quandvouspouvezrire de vosfaiblessesetde vosjustifications,celles-ciperdentbeaucoupde leurpouvoir. Essayezenconséquence d’acquérirune idée de laraisonpourlaquelle ces voixinciteraientvotre espritàl’action,etprodiguez-vousdesencouragements adaptésàvotre propre psychologie. Ecoutezenmême tempsdesenseignementssurle Dhammaenregistréset cherchezdeslecturesquivousrappellerontlavaleurde lapratique.Celavous aideraàmaintenirle cap. Sivotre tempsestvraimentlimité,souvenez-vousque vousn’êtespasobligé de resterlesyeuxfermésquandvousentraînezl’esprit.Ainsique de nombreux enseignantsl’ontdit,sivousavezle tempsde respirer,vousavezle tempsde méditermême quandvousêtesengagédansd’autresactivités. Vouspouvezaussitrouverutile de vousrappelerque sivousêtesvraiment occupé,vousn’êtescependantpastropoccupépourméditer.Vousêtestrop occupépournepasméditer.Vousle devezàvous-même etauxpersonnesquise trouventautourde vousafinde conservervosbatteriesbienchargées. LESÉMOTIONSPERTURBATRICES Quandvoustraitezdesémotionsperturbatrices,ilestutile de voussouvenir destroistypesde fabricationmentionnésdansl’ introduction:lafabrication corporelle (l’ inspirationetl’expiration);lafabricationverbale (lapensée dirigée etl’évaluation);etlafabricationmentale (lessensationsetlesperceptions).Ce sontlesélémentsfondamentauxàpartirdesquelslesémotionssontfaçonnées. Pourvoussortird’une émotionmalhabile,vouschangezleséléments fondamentaux.Ne vouslaissezpastromperenpensantque l’émotionvousdit ce que vousressentezvraiment.Chaque émotionestunpaquetde fabrications, etdoncune émotionhabile que vousfabriquezconsciemmentn’estpasmoins« vous»qu’une émotionmalhabile que vousavezfabriquée inconsciemmentpar laforce de l’habitude. Enconséquence,apprenezcommentexpérimenterl’ajustementdesdifférents typesde fabrication.Parfois,le simple faitde changerlamanière dontvous respirezvoussortirad’une émotionmalhabile ;àd’autresmoments,vousdevez bidouilleraveclesautresformesde fabricationpourvoirce quimarche pour vous. Encore une fois,l’ image ducomitéesticiune perceptiond’arrière-planutile :quelle que soitl’émotion,elle estsimplementundesmembresducomité–ou une factionperturbatrice –quiaffirme parleraunomducomitétoutentieret quiessaie de renverserlesmembresquiveulentméditer. Laleçonnumérounpourtraiterlesémotionsperturbatricesestque vous devezvousidentifierauxmembresquiveulentprofiterde laméditation.Sivous ne le faitespas,aucune de cesméthodesne marcheralongtemps.Sivousle faites,labataille estàmoitiégagnée. Vousdevezexploreretexpérimentervous-même lesstratégiesde refabricationquimarchentpourvosémotionsparticulières,maisvoiciquelques méthodesque vouspouvezutiliserpourvousaideràcommencer. L’ennui.Ilprovienthabituellementdufaitque vousn’êtespasattentifàce que vousfaites.Sivoussentezqu’ ilne se passe rienaucoursde laméditation, rappelez-vousque vousvoustrouvezjuste àl’endroitidéalpourobservervotre esprit.Sivousne voyezrien,c’estque vousne regardezpas.Donc,essayezde regarderlarespirationplusattentivement,oufaitesuneffortpourvoirplus rapidementlesdistractionspotentielles.Souvenez-vousque l’ennuilui-même constitue une distraction.Ilvient,etensuite ilrepart.End’autrestermes,ce n’estpasqu’ ilne se passe rien.L’ennuiestce quiestentrainde se produire. Le faitque vousvousidentifiezàluisignifie que vousêtespasséàcôtédes étapesde saformation.Regardezplusattentivementlaprochaine fois. Ilestutile d’avoiràl’espritlaperceptionque vousêtescomme un observateurde lafaune sauvage.Vousne pouvezpasprendre rendez-vousavec lafaune sauvage pourqu’elle vienne àunendroitparticulieràunmoment donné.Vousdevezalleràunendroitoùlafaune sauvage atendance àvenir–tel unpointd’eau–etensuite resterassisàcetendroit:enattitude d’alerte complète,afinde pouvoirl’entendre venir,maisaussicomplètementimmobile, afinde ne pasl’effrayer.Larespirationdansle momentprésentestle point d’eaude l’esprit–oùlesmouvementsde l’espritse révèlentle plusclairement– etvousvoustrouvezdoncaubonendroit.Maintenant,toutce que vousavezà faire,c’estapprendre commentmaîtriserl’habiletéquiconsiste àresteràlafois immobile etenattitude d’alerte. Ledécouragement.Ilprovientdufaitque vousvouscomparez défavorablementàvosidéesde lamanière dontvousdevriezprogresser.Enplus de relire lasectionintitulée « Evaluervosprogrès»,lisezcertainesdeshistoires danslesTheragathaetlesTherigathaduCanonpali,quisontaccessiblesen ligne surle site AccesstoInsight(enanglais).Ce sontdesversde moinesetde nonnesquiparlentdesproblèmesqu’ ilsetellesontrencontréspourméditer avantde finalementobtenirl’Eveil.Conservezàl’espritle faitque s’ ilsouelles ontpusurmonterleursproblèmes–quiétaientsouventgraves–vouspouvez aussisurmonterlesvôtres. Ne soyezpasnonplusgênéoun’ayezpaspeurde vousprodiguerdes encouragementslorsque vousméditez.Une attitude dutype «Oui,c’est possible,»estce quifaittoute ladifférence.Donc,encouragezlesmembresde votre comitéquipeuventvousprodiguercela.Ilse peutqu’audébut,celavous paraisse artificiel–enparticuliersilesmembresducomitéquidisenttoujours« Non,ce n’estpaspossible,»contrôlentle débatdepuislongtemps–maisau boutd’uncertaintemps,vouscommencerezàvoirdesrésultatsetlesattitudes positivesne vousparaîtrontplusaussiartificiellesqu’avant. Etsouvenez-voustoujoursqu’une mauvaise séance de méditationvaut toujoursmieuxque pasde méditationdutout.Avecune mauvaise séance,vous avezaumoinsl’espoird’arriveràcomprendre pourquoielle estmauvaise.Sans méditation,vousn’avezaucunespoird’yarriver. Lessoucisetl’anxiété.Cesémotionsd’agitationse nourrissentde la perceptionque sivousvousinquiétezsuffisammentàproposdufutur,vousêtes alorsmieuxpréparépourfaire face auxdangersqu’ ilréserve.Cette perception eststupide.Rappelez-vousque le futuresthautementincertain.Vousne savez pasquelsdangersvousallezrencontrer,maisce que voussavez,c’estqu’unsati, une attitude d’alerte,etundiscernementrenforcésconstituentlameilleure préparationpossible encasd’urgence imprévue.Lameilleure manière de développercesqualitésconsiste àreveniràlarespiration.Essayezensuite de respirerde manière aussicalmante que possible pourcontrecarrerla respirationirritée quise nourrissaitde l’agitation. Sivoussouffrezd’unsensd’anxiétédiffus–unmal-aise,sanssavoirpourquoi vousvousressentezce mal-aise –ilse peutque voussouffriezd’uncercle vicieux,avecdessensationsanxieusesquiprovoquentune respirationanxieuse, etune respirationanxieuse quinourritdessensationsanxieuses.Essayezde briserce cercle vicieuxenrespiranttrèsconsciemmentettrèsconstamment selonunrythme profond,calmantquiimplique touslesmusclesde votre abdomen,jusqu’àlabase de celui-ci.Lorsde l’ inspiration,respirezdans l’abdomenaussiprofondémentque vousle pouvez,même jusqu’aupointoù voussentezque le souffle estunpeutropplein.Laissezensuite doucement ressortirle souffle.Détendeztouslesmusclesdansvotre tête etvosépaules,afin que l’abdomenfasse toutle travail.Ilse peutqu’audébutce rythme ne soitpas confortable,maisilapoureffetde briserle cercle vicieux.Auboutde quelques minutes,laissezlarespirationreveniràunrythme plusconfortable.Continuezà faire celaaussilongtempsque vousle pouvez,etlessensationsd’anxiété devraients’affaiblir. Cette respirationabdominale profonde peutaussiaideràallégerdesmaux de tête dusaustress. Lessentimentsdechagrin.Silapeine àproposde laperte d’unêtre cher– oude ce quiétaitune relationaimante –envahitvotre méditation,lamanière correcte de gérervotre chagrindépenddufaitque vousavezeu,ounon, l’occasionde l’exprimersuffisammentautre partdansvotre vie.Le sensde « Celasuffit,»varieraselonlescas.Maissivousressentezsincèrementque vous avezbesoinde plusexprimervotre chagrin,trouvezunmomentetunlieu appropriéspourle faire.Puis,quandvousvoussentirezprêtàméditer,prenezla résolutionde dédierle mérite de laméditationàlamémoire de lapersonne que vousavezperdue.Laconvictionque celaestréellementutile àl’autre personne –quelque soitl’endroitoùelle puisse se trouvermaintenant–vous permetde bénéficierde lastabilitéintérieure que laméditationpeutvous procurerpendantdespériodesde besoin. Le chagrinsainestunprocessuscomplexe,carildemande de reconnaître ce qu’ ilyavaitde particulierchezl’autre personne etdanslarelation,maisde reconnaître aussice quine l’estpas:le faitque larelations’estterminée.Toute relationdoitse termineràunmomentouàunautre.C’estl’histoire de lavie humaine.Vousavezbesoinde développerlaforce intérieure quivouspermetde maintenirunsensde bien-être malgrélespertesinévitablesque lavie apporte à chacun.C’estl’une desraisonspourlaquelle lesgensméditent. Trouvercette force intérieure ne signifie pasque vousêtesdéloyalvis-à-vis de l’autre personne oude l’amourque vouséprouviezpourelle.Vousmontrez que vouspouvezêtre quelqu’unde plusfortenayanteucette relation.Pourde nombreusespersonnes,lapartie difficile duchagrinréside dansle faitde savoirquandse focalisermoinssurce qu’ ilyavaitde particulierdanslarelation etplussurce qu’ iln’yavaitpasde particulier,sanspourcelase sentirdéloyal.Si vousn’opérezjamaisce changement,votre chagrindevientde l’auto-indulgence etilvousempêche d’être utile àvous-même etàceuxque vousaimez.Sivous éprouvezdesdifficultésàopérerce changement,parlez-enàquelqu’unenqui vousavezconfiance. Lessouvenirsdouloureux.Si,pendantque vousméditez,votre espritest envahiparle souvenirde quelqu’unquivousafaitdumal,rappelez-vousque l’undesmeilleurscadeauxque vouspouvezvousfaire,c’estde pardonneràcette personne.Celane signifie pasque vousêtesobligéd’éprouverde l’amourpour elle,maissimplementque vousvouspromettezde ne paschercheràvous vengerde ce qu’elle afait.Ilestpréférable pourvousde ne pasessayerde réglerdescomptes,car–àladifférence dusport–onn’arrive jamaisàunscore finaldanslavie.Lachose laplussage àfaire,c’estde vousdébarrasserdupoids duressentimentetde briserle cycle de lavengeance qui,sivousn’yparveniez pas,vousmaintiendraitpiégédansunaffreuxaller-retourquipourraitse poursuivre pendantdesannées.Exprimezune brève phrase de bienveillance pourcette personne –«Puissiez-vouscorrigervotre comportementetsuivre la voie versle bonheurvéritable,»–etretournezensuite àlarespiration. Sivousavezdessouvenirsde personnesàquivousavezfaitdumal,souvenezvousque le remordsne défaitpasle malque vousavezfait,etqu’ ilpeutenfait affaiblirvotre confiance dansle faitque vouspouvezchangerde comportement.Rappelez-voussimplementque vousne voulezplusjamaisfaire de malàquique ce soit,etrépandezensuite de labienveillance enversla personne àquivousavezfaitdumal–oùque cette personne puisse se trouver ence momentmême –puisenversvous-même,etensuite enverstouslesêtres vivants. Penseràtouslesêtresvivantsvousaide àvousrappelerque vousn’êtespasla seule personne quiafaitdumalàd’autrespersonnesdansle passé.Nousnous sommestousfaitdumalde nombreusesfoisaucoursd’ innombrablesvies. Cependant,ce type de pensée vousrappelle aussique lesoccasionsde faire du malsontnombreuses,etvousdevezdoncprendre larésolutionde traiter chacunavecgentillesse.Sivousdevezsortirunjourducycle dumaldansle monde,vousdevezcommencerparvotrerésolutionàresteréloignédumal.vous ne pouvezpasattendre que larésolutionvienne desautres. Finalement,promettez-vousde dédierle mérite de votre méditationaux personnesàquivousavezfaitdumal.Retournezensuite àlarespiration. C’estle même principe quis’applique sivousavezdessouvenirsde casoù quelqu’unavaitbesoinde votre aide maisque vousne laluiavezpasapportée. Sic’estle souvenird’uncasoùvousnepouviezpasapportervotre aide à quelqu’unquienavaitbesoin,relisezlaprésentationde l’équanimitédansla partie un,sectionI. Ledésirdévorant.Le désirdévorantprovientdufaitque vousvousfocalisez surlesperceptionsattirantesque vousdéveloppezàproposd’une personne ou d’une relation,etque vousignorezsonaspectnon-attirant.Ilestaggravéparle type de respirationquiaccompagne habituellementvosfantasmes.Votre approche doitdoncêtre double. •Toutd’abord,pouraffaiblirlavoixquiinsiste pourobtenirimmédiatement uncertainplaisir,respirezd’une manière quirelâche toute tension,oùque vouslatrouviezdansvotre corps.Le dosde vosmainsestunbonendroitpour commenceràfaire cela. •Ensuite,introduisezdesperceptionsnon-attirantesdansvosfantasmes.Si vousêtesentrainde vousfocalisersurle caractère attirantducorpsde l’autre personne,focalisez-voussurlespartiesnon-attirantesquise trouventjuste sous lapeau.Sivousêtesentrainde vousfocalisersurune histoire attirante àpropos de larelation,visualisezl’autre personne entrainde faire oude dire quelque chose quivousrebute vraiment.Pensezparexemple auxchosesstupidesou humiliantesque vousavezfaitessousl’emprise dudésirdévorant,etvisualisez l’autre personne entraind’enrire de façonméprisante derrière votre dos.Si, cependant,le méprisvousmetencolère,pensezàquelque chose d’autre dont voussavezque celavouscalmera.Pensezparexemple àtouslesliensqui accompagnentune relationsexuelle,etque vousvoussentezbienmieuxde ne pasêtre empêtrédedans.Ensuite,retournezàlarespiration. Cesréflexionsne sontpasseulementdestinéesauxmoinesouauxnonnes. Leslaïcsquientretiennentune relationsérieuse ontbesoind’outilspour empêcherleurespritd’errerendehorsde cette relation.Etmême àl’ intérieur de larelation,ilexiste de nombreusesoccasionsoùilsontbesoinde contrôler leurdésirdévorant.Etsivousn’avezpasune relationsérieuse,voussouffrezsi vousne pouvezpascalmeràvolontélespenséesde désirdévorant.Lasociété danssonensemble peutloueretencouragerle désirdévorant,maisle désir dévorantincontrôléprovoque desdégâtsindescriptibles.C’estlaraisonpour laquelle vousavezbesoind’outilspourle contrecarrer,nonseulementpendant que vousméditez,maisaussiaucoursde lajournée.C’estseulementquandon peutmaintenirle désirdévorantdanscertaineslimitesque lesbonnesqualités quiprospèrentensonabsence peuventavoirl’occasionde croître. L’infatuationromantique.Ils’agitd’une variante dudésirdévorantdans laquelle vousvousfocalisezmoinssurle corpsde l’autre personne que surles histoiresque vouspouvezfabriqueràproposde lafaçondontvousetl’autre personne trouverezbonheuretcompréhensionmutuelle.Rappelez-vous commentvosfantasmesromantiquesvousontconduitàladéceptiondansle passé.Vousattendez-vousàce que vosfantasmesactuelssoientplusfiables? Une foisque vouspouvezvoirle dangerqu’ ilyaàvouslaisseravoirparces fantasmes,injectez-yunélémentde réalitépourlesrendre moinsattirants. Pensezque l’autre personne faitquelque chose que voustrouvezvraiment décevant,comme parexemple vousêtre infidèle,jusqu’àce que l’acte de fantasmern’aitplusaucunattraitpourvous. Lacolère.Comme avecle désirdévorant,voustraitezlacolère d’aborden recherchantl’endroitoùelle acréédescentresde serrementdansvotre corps. Lapoitrine etle ventre sontde bonsendroitspourcommencer,ainsique les mains.Respirezd’une manière quilibère ce serrement. Essayezensuite quelquesperceptionsquivontcontrecarrerlacolère.Les penséesde bienveillance sontsouventrecommandéescomme antidote idéal, maisilyadesmomentsoùvousn’êtespasd’humeuràavoirdespenséesde bienveillance.Donc,pensezauxchosesstupidesque vousfaitesouditessous l’emprise de lacolère,etvisualisezlapersonne contre quivousêtesencolère satisfaite de vousvoiragirde façonstupide.Voulez-vousdonneràcette personne ce type de satisfaction?Cette ligne de pensée peutsouventvous calmerjusqu’aupointoùvouspouvezpenserde façonplusclaire. Réfléchissezensuite aufaitque sivousvoulezque toutaille comme vousle voulez,vousvoustrouvezsurle mauvaispland’existence.Ilfaudraitpourcela que voussoyezauparadis.Maisicivousêtessurle pland’existence humain. L’histoire humaine estremplie de personnesquifontdeschosesdésagréables. Enconséquence,abandonnezlaperceptionque vousouceuxquivoussontchers sontparticulièrementdesvictimes.Lesmauvaistraitementssontchose courante,etlacolère ne vapasvousaideràlesgérerde façonefficace.Vous devezêtre auclairdansvotre tête sivousvoulezque votre réactionàune injustice aitunboneffet.Donc,essayezde développerunpeud’équanimitéà proposdufaitque l’ injustice estquelque chose d’universel,etvoyezensuite ce que vouspouvezfaire le plusefficacementpossible enréactionàcette manifestationparticulière d’ injustice. Une autre stratégie consiste àpenserauxchosesbien,quellesqu’ellessoient, que lespersonnescontre quivousêtesencolère ontfaites.Ilestrare que les gensn’aientpasdutoutde bonscôtéseneux.Sivousrefusezde voircela,vous ne pouvezpasvousfaire confiance pouragirde manière habile vis-à-visde ces personnes,etvotre propre cœurs’assèche. Une image traditionnelle de cette stratégie estque vousêtesentrainde traverserundésert–vousavezchaud,vousêtesfatigué,voustremblezàcause de lasoif–etvoustrouvezunpetitpeud’eaudansune empreinte de sabotde vache.Sivouspreniezcette eauavecvotre main,vouslarendriezboueuse.Vous faitesdoncce que vousdevezfaire :vousvousmettezàquatre pattesetvous aspirezdirectementl’eauquise trouve dansl’empreinte.Ilse peutque votre positionpendantque vousfaitescelane soitpastrèsdigne,maisce n’estpasle momentde vouspréoccuperde votre apparence.Votre prioritéabsolue doit être votre survie.De lamême manière,sivouspensezqu’ iln’estpasdigne de vousde rechercherleschosesbien,faitesparune personne contre quivousêtes encolère,vousvousprivezde l’eaudontvousavezbesoinpourconservervivant le bienenvous.Essayezenconséquence de rechercherce bien,pourvoirsicela facilite le développementde penséesde bienveillance.Etsouvenez-vous:vous faitescelaautantpourvousque pourl’autre personne. Sivousne pouvezpaspenseràune chose bienfaite parlesgenscontre qui vousêtesencolère,alorsayezpitiéd’eux.Ilssontentrainde creuserleurpropre tombe. Lajalousie.Lajalousie estuntype particulierde colère quisurvientquand d’autrespersonnesontde lachance etque vousconsidérezque c’estàvos dépends–comme quanduncollègue de travailreçoitdescomplimentsque vouspensezmériter,ouquandune personne dontvousêtesinfatuée tombe amoureuse de quelqu’und’autre.Enplusde lacolère,lajalousie ajoute des perceptionsde déceptionetd’orgueilblessé.Danschaque cas,elle provientdu faitque vousplacezvosespoirsde bonheurdansquelque chose quiestcontrôlé parquelqu’und’autre. Une desmanièresde traiterlajalousie consiste àvousrappelerque vous allezenêtre l’esclave aussilongtempsque vouscontinuerezàdéfinirvotre bonheuretvotre sensde votre propre valeuravecdeschosesquiéchappentà votre contrôle.N’est-ilpastempsde plutôtcommenceràrechercher sérieusementle bonheuràl’ intérieur?Vouspouvezaussivousdemandersi vousvoulezthésaurisertoutle bonheurettoute lachance dumonde pourvousmême.Sic’estle cas,quelle sorte de personne êtes-vous?S’ ilyaeudansle passédesoccasionsoùvousavezéprouvéduplaisiràrendre d’autrespersonnes jalouses,rappelez-vousque lajalousie dontvousfaitesactuellementl’expérience enestle retourinévitable.N’est-ilpastempsde sortirde ce cercle vicieux? Une desperceptionslesplusutilespourtraiterlajalousie consiste peut-être àprendre dureculetàavoirune vue pluslarge de lavie etdumonde dansson ensemble,pouracquérirunsensducaractère vraimenttrèstrivialdeschoses dontvousêtesjaloux.PensezàlavisionduBouddhadumonde humain:des gensquis’agitentcomme despoissonsdansde petitesflaquesd’eau,quise battentpourde l’eauquiestentrainde s’évaporer.Celavaut-illapeine que vouscontinuiezàvousbattre pourdeschosesquisonttrivialesetquivonten diminuant?Ne préférez-vouspastrouverune meilleure source de bonheur? Aprèsavoirpenséde cette manière,prenezunpeude tempspourdévelopper l’attitude sublime de l’équanimité,et–sivousvoussentezprêt–yajouter égalementunpeude joie empathique. L’impatience.Quandlapratique ne donne pasde résultatsaussirapidement que vousle désirez,souvenez-vousque le problème ne réside pasdansle désir ensoi.Vousl’avezsimplementfocaliséaumauvaisendroit:surlesrésultats plutôtque surlescausesquivontproduire cesrésultats.C’estcomme conduire une voiture endirectiond’une montagne àl’horizon.Sivouspasseztoutvotre tempsàregarderlamontagne,vousallezquitterlaroute.Vousdevezfocaliser votre attentionsurlaroute etlasuivre centimètre parcentimètre toutaulong dutrajet.Celavousconduiraàlamontagne. Enconséquence,quandvouséprouvezde l’ impatience vis-à-visde la méditation,souvenez-vousque vousdevezfocaliservotre désirsurle faitde resteraveclarespiration,d’avoirsatietd’être enattitude d’alerte,etsurtoutes lesautrespartiesde lapratique quiconstituentdescauses.Sivousfocalisez votre désirsurle bondéveloppementdescauses,lesrésultatssurviendront obligatoirement. Sil’ impatience provientd’undésirde contournerlaméditationafinde pouvoircontinueràmenervotre vie comme bonvousl’entendez,souvenez-vous que le reste de votre vie alaissévotre espritdansle besoind’unmédicament curatif.Laméditationestsimplementce médicament,comme lapommade que vousappliquezsurune éruptioncutanée.Vousne pouvezpassimplement passerlapommade etensuite l’essuyer.Vousdevezlalaissersurl’éruptionafin qu’elle puisse avoiruneffet.De lamême manière,vousdevezfourniràla respirationetauxqualitéshabilesque vousdéveloppezenrelationavecelle le tempsde faire leurtravail. Etsouvenez-vousque laméditationn’estpasquelque chose que vous« contournez».Toutcomme votre corpsaurabesoinde médicamentsaussi longtempsqu’ ilseraexposéauxravagesdumonde,votre espritaurabesoindu médicamentde laméditationaussilongtempsque vousvivrez. Ledoute.Cette émotionse présente sousdeuxformes:le doute vis-à-visde vous-même,quiesttraitédanslapartie consacrée audécouragementci-dessus; etle doute vis-à-visde lapratique.Ce dernierdoute peutêtre surmontéde deuxmanières. •Lapremière consiste àfaire deslecturessurl’exemple duBouddhaetde ses Noblesdisciples.C’étaient(etce sont)desgenssagesetintègres.Ilsenseignaient gratuitement.Ilsn’avaientaucune raisonde déformerlavérité.Ilestrare de trouverde telsenseignantsdansle monde,etvousdevriezdoncleuraccorderle bénéfice dudoute. •Laseconde consiste àvousrappelerque seule une personne quiestvraie peutvéritablementjugerlapratique.Etes-vousvraienrestantaveclarespiration ?Etes-vousvraienobservantquandvotre espritagitde manière habile etquand ilne le faitpas?Pourriez-vousêtre plusvraidanscesdomaines?Vouspourrez surmontervotre doute seulementsivousêtesvéritablementobservateuretque vousessayezvéritablementetsérieusementde mettre enpratique les enseignements,vouspoussantau-delàde voslimitesnormales.Que lapratique se révèle enfinde compte vraie ounon,vouspouvezseulementobtenir quelque chose enétantplusobservateuretplussérieux,etvouspouvezdonc être certainque l’énergie que vousconsacrezàdéveloppercesqualitésne sera pasperdue. LESVISIONSETAUTRESPHÉNOMÈNESEXTRAORDINAIRES Quandl’espritcommence àse calmer,desintuitionsinhabituellespeuvent parfoisapparaître :desvisions,desvoix,etd’autresphénomènesextraordinaires. Ellesvéhiculentparfoisdesinformationsvraies,parfoisdesinformations fausses.Lesinformationsvraiessontparticulièrementdangereuses,parce que celavousconduitàfaire confiance àtoutce quisurgitdansvotre esprit,de sorte que vouscommencezàvouslaisseravoirpardeschosesquisontfausses. Lesintuitionsde ce type peuventaussiconduire àunfortorgueil,carvous commencezàsentirque vousêtesd’une certaine façonquelqu’unde spécial. Celavouséloigne beaucoupde laVoie. Pourcette raison,larègle générale vis-à-visde ceschoses-làestde leslaisser tellesqu’ellessont.Souvenez-vous:toutcequiapparaîtdansunespritcalmen’estpas dignedeconfiance.Donc,ne pensezpasque vouspassezàcôtéde quelque chose d’ importantsivousne vousimpliquezpasdansceschoses-là.C’estseulementsi vousêtessupervisépersonnellementparunenseignanthabile àlestraiterque vouspouvezprendre le risque de vousimpliquer.Le meilleurconseilqu’un livre comme celui-cipeutdonnerconcerne lafaçondontvouspouvezvous sortirde ceschoses-là.Voiciquelquesexemples. Lessignes.Parfois,quandl’esprits’établit,ilse peutqu’une lumière apparaisse àl’esprit,ouilestpossible que vousentendiezunsonaigudansvos oreilles.Ilse peutaussiqu’ ilyaitune sensationinhabituelle liée àl’unou l’autre de vosautressens:une odeur,ungoût,une sensationtactile.Sicelase produit,ne quittezpaslarespiration.Ce sontsimplementdessignesqui indiquentque vousêtesentrainde vousétablir;donc,considérez-lesde la même manière que vousle feriezpourdespanneauxaubordd’une route. Quandvousvoyezunpanneauindiquantque vouspénétrezdansune ville,vous ne quittezpaslaroute pourfoncersurle panneau.Vousrestezsurlaroute,et celavouspermetde pénétrerplusloindanslaville. Lesvisions.Lorsque l’espritcommence às’établir–ous’ ilquitte la respirationlorsd’une brèche dansvotre sati–ilse peutque vousayezune visionde vous-même,d’une autre personne,oud’unautre endroitdans l’espace etdansle temps.Ceschoses-làsurviennentdansl’espritquandilest calme maispaspleinementétablidanssonobjet.Pours’endébarrasser, rétablissezvotre satieninspirantprofondémentdansle cœurtroisouquatre fois,etellesdisparaîtront.Sic’estlavisiond’une autre personne,répandez d’abordde labienveillance enverscette personne,etinspirezensuite profondémentdansle cœurpourlaisserlavisionse dissoudre. Lasensationd’avoirquittélecorps.Sivoussentezque vousêtesendehorsde votre corps,ilse peutque vousvoussentieztentéde voyagerunpeusurle plan astral.Vousdevriezcependantrésisteràcette tentation.Ilyadesdangerslà-bas, etpendantce tempsvouslaissezvotre corpssansprotection.Vouspouvez retournerdansvotre corpsenvousremémorantlesquatre propriétésde base quiconstituentvotre sensducorpstelque vousle percevezdepuisl’ intérieur: l’énergie respiratoire,lachaleur,lafraîcheur,etlafermeté(cf.laprésentationdu quatrième jhanadanslapartie quatre ). Lesprésencesexternes.Sivoussentezune énergie ouune présence sans corpsàl’extérieurde votre corps,vousn’êtespasobligéde chercherà comprendre de quiils’agitouce quienestlacause.Remplissezsimplement votre propre corpsde votre conscience etde votre énergie respiratoire.Pensez àlafoisàvotre conscience etàl’énergie respiratoire comme étantquelque chose de ferme etd’ impénétrable,dusommetde latête jusqu’àl’extrémitédes orteils.Quandvousavezsécurisévotre corpsde cette manière,vouspouvez répandre despenséesde bienveillance endirectionde laprésence externe et ensuite danstouteslesdirections.Continuezàfaire cecijusqu’àce que la sensationde laprésence externe disparaisse. E T R E AT TA C H É À L A C O N C E N T R AT I O N Ilexiste deuxtypesd’attachementàlaconcentration:unattachementsainet unattachementmalsain.L’attachementsainàlaconcentrationestunélément qu’ ilestnécessaire de développerentantqu’habileté.Avecce type d’attachement,vousessayezde maintenirvotre calme intérieurentoute situationlorsque vousassumezvosautresresponsabilitésaucoursde lajournée. Vousprenezunintérêtpourarriveràcomprendre pourquoivousne pouvezpas le maintenirdanscertainessituations,etvousessayezde trouverdutempslibre pourle consacreràune pratique plusformelle,même sice sontseulementde petitespausesméditativesaucoursde lajournée.Laraisonpourlaquelle cet attachementestsain,c’estqu’ ilvousaide àreconnaître toutattachement malsaincomme unproblème àrésoudre,etqu’ ilvousfournitunbonendroità partirduquelle résoudre. Avecl’attachementmalsainàlaconcentration,vousne voulezpasdutout quitterlapratique formelle,vousne voulezpasdutoutvousimpliqueravecles autres,etvousne voulezpasassumervosresponsabilitésdansle monde,car vousconsidérezque le monde n’estriend’autre que quelque chose qui perturbe votre paixde l’esprit.Vousvoulezsimplementutiliserlaconcentration comme excuse pourfuirvosresponsabilitésdansle monde. Vousdevezvoussouvenirque vosresponsabilitésconstituentdesoccasions importantespourdévelopperlesbonnesqualitésdontvousavezbesoinpour entraînerl’espritaudiscernement:lapatience,lapersistance,l’équanimité.Par ailleurs,le trouble que vousressentezentraitantavecle monde ne provientpas dumonde ;ilprovientde l’ intérieurmême de votre propre esprit.Sivousvous cachezsimplementdanslaconcentration,vousallezvousenroulerautourdes sourcesde votre trouble intérieuretvousne pourrezjamaislesdéraciner.En finde compte,ellesdétruirontvotre concentrationetvousn’aurezabsolument plusrienàquoivousraccrocher. LESVISIONSPÉNÉTRANTESALÉATOIRES Siune visionpénétrante surgitsoudainementdansvotre tête pendantque vousméditez,vousdevezdéciderrapidementsic’estquelque chose quivautla peine que vousyprêtiezattentionousielle constitue simplementune autre distraction.Voiciune règle générale rapide pourle déterminer:silavision pénétrante peuts’appliquerdirectementàce que vousêtesentrainde faire ici même etence momentmême dansvotre méditation,allez-yetessayez.Voyez ce que celadonne.Sicelane marche pas,abandonnez-la.Sielle ne s’applique pasdirectementàce que vousêtesentrainde faire,abandonnez-la.Ne craignez pasde perdre quelque chose de valeur.Sivousessayezde vousyaccrocher,cela vouséloignerade plusenplusde larespiration.Sic’estvraimentquelque chose quiade lavaleur,celaresteradansvotre espritsansque vousayezàessayerde vousensouvenir. Pensezque laconcentrationestcomme une poule quiponddesœufsd’or.Si vouspasseztoutvotre tempsàramasseretàamasserlesœufs,lapoule mourra parmanque d’attention.Etl’orde cesœufsestcomme l’orde laplupartdes contesde fées:sivousn’enfaitespasimmédiatementunbonusage,ilse transforme enplumesetencendres.Donc,sivousne pouvezpasutiliser immédiatementl’œuf,jetez-le.Consacrezvotre énergie àvousoccuperde la poule. Ils’agitlàd’unautre domaine àproposduquelilestimportantde se souvenirque toutce quisurgitdansunespritcalme n’estpasfiable.Calmer l’espritvousdonne accèsàde nombreusespiècesdansl’esprit,despiècesque vousavezpeut-être ferméesdansle passé,maisle simple faitque cespièces soientmaintenantouvertesne signifie pasqu’ellescontiennenttoutesdesobjets de valeur.Certainesd’entre ellesne contiennentriend’autre que de vieilles saletés. Siune visionpénétrante que vousavezlaissée de côtéaucoursde la méditationvousrevientàl’espritaprèsl’avoirquittée,demandez-vouscomment l’appliqueràvotre vie.Sielle semble offrirune perspective sage surlafaçon d’agirdansune situationparticulière,vouspouvezlatesterpourvoirsielle est vraimentutile.Parailleurs,pourvousassurerque vousne vouslaissezpas prendre parune visionpénétrante partiale,demandez-vousdansquelle mesure le contraire estvrai.Ils’agitlàd’une desquestionslesplusimportantesàgarder souslamainpourconserversonéquilibre entantque méditant. Silavisionpénétrante estde type plusabstrait–portantsurle sensde l’universouautre chose –abandonnez-la.Souvenez-vousque lesquestionsdu discernementne traitentpasd’abstractions,maisd’actions.Vosactions.Les visionspénétrantesque vousrecherchezdansvotre méditationsontcellesqui traitentégalementde vosactions. L E C T U R E S C O M P L É M E N TA I R E S Surlafaçonde gérerladouleur:AjaanMahaBoowaÑanasampanno, Straight fromtheHeart,enparticulierlesenseignements,*«FeelingsofPain»et*« InvestigatingPain». L’enseignement*«AGoodDose ofDhamma»dansUpasikaKee Nanayon, AnUnentangledKnowing,fournitausside bonnesindicationssurlafaçonde gérerladouleuretlamaladie. Surlabonne attitude enversleserreurs:*«HowtoFall»dans Meditations. Meditations5contientde nombreuxenseignementssurlesdifférentesfaçonsde gérerlesémotionsperturbatrices. Surl’utilisationde lagratitude comme thème de méditation:*«The LessonsofGratitude »dans Head&HeartTogether. ENSEIGNEMENTSORAUXPERTINENTS *2012/5/23:PainisNotthe Enemy *2012/7/31:Pleasure &Pain *2010/6/5:InsightintoPain *2012/11/22:Take the One Seat *2012/1/1:StrengtheningConviction *2010/3/23:Perceptionsofthe Breath *2009/11/9:The PowerofPerception *2008/2/3:JudgingYourMeditation *2008/2/6:Good&BadMeditation *2012/1/12:EvaluatingYourPractice *2010/11/28:MeasuringProgress *2010/11/19:DelusionConcentration *2003/1:NoMistakesare Fatal *2009/10/3:Ups&Downs *2009/7/26:Patience &Urgency *2012/8/10:FabricatingwithAwareness *2012/8/17:The Arrowinthe Heart *2004/11/24:UnskillfulThinking *2011/4/14:UnlearningUnskillfulBehavior *2010/4/21:The ArrowsofEmotion *2012/7/22:ARefuge fromIllness,Aging,&Death *2011/1/30:SoberUp *2011/10/20:Inthe Mood *2011/8/15:TodayisBetterthanYesterday *2010/12/7:GetOutofthe Way *2010/12/13:Antidotes *2012/11/11:SortingYourselvesOut *2005/3/9:PurityofHeart *2012/7/25:Feedingonthe Breath *2012/7/27:PracticingfromGratitude PARTIETROIS Laméditationdanslaviequotidienne Ilexiste deuxraisonsprincipalespourétendre lapratique de laméditationà lavie quotidienne.Lapremière estque vouscréezune force quise propage d’une séance de pratique formelle àlasuivante.Sivousdécoupezvotre vie en périodesoùvousméditezetenpériodesoùvousne méditezpas,l’énergie développée aucoursde chaque séance de méditationse dissipe dans l’ intervalle.Chaque foisque vousvousasseyezpourméditer,vousdevezrepartir de zéro. C’estcomme tenirunchienenlaisse.Sivouslaissezle chienauboutd’une longue laisse,ilatendance àenroulerlalaisse autourde toutessortesde choses :deslampadaires,desarbres,lesjambesdesgens.Vousêtesalorsconfrontéau processuslongetlaborieuxde démêlerlalaisse pourrameneretle chienetla laisse làoùvousêtes.Maissile chienestauboutd’une laisse courte,alors quandvousvousasseyez,le chienetlalaisse sonttoutde suite là.De lamême manière,sivousessayezde maintenirle centre de votre méditationtoutaulong de lajournée,alorsquandvientle tempsde vousasseoirenméditation,vous êtesdéjàenvotre centre.Vouspouvezrepartirde là. Laseconde raisonpourétendre lapratique de laméditationàvotre vie quotidienne estque celavouspermetd’amenerleshabiletésque vousavez développéeslorsde laméditationàexercerune influence làoùellessontle plus nécessaires:latendance de l’espritàcréerdustressetde lasouffrance pourluimême toutaulongde lajournée. Avoirunsensde votre centre comme unendroitsûr,confortable vousaide à resterancréaumilieudutrouble de lavie quotidienne.Vousn’êtespasemporté parlesévénementsextérieurs,carvousdisposezd’une base ferme àl’ intérieur. C’estcomme avecunpoteausurune plage rocheuse aubordde lamer.Sion laisse le poteausimplementcouchéàl’horizontale surlaplage,lesvaguesvont le déplacerentoutsens.Ilconstitueraundangerpourtoute personne quijoue danslesvagues.Enfinde compte,lesvaguesprécipiterontle poteaucontre les rochersetellesle réduirontenmiettes.Maissile poteauestplacéverticalement etenfoncéprofondémentdansle socle rocheux,lesvaguesserontincapablesde le déplacer.Ilresterahorsde danger,etne poserapasde dangeràquique ce soit. Certainespersonnesse plaignentqu’essayerde pratiquerlaméditationdans lavie quotidienne ne faitqu’ajouterune tâche supplémentaire auxnombreuses tâchesaveclesquellesellesdoiventdéjàjongler,maisne lavoyezpasainsi.La méditationvousprocure unendroitferme oùvouspouvezvoustenir,afinde pouvoirjongleravecvosautresresponsabilitésplusaisémentetde façonplus fine.Ainsique de nombreuxméditantsvousle diront,plusvousamenezde sati etd’attitude d’alerte àvosresponsabilités,meilleurssontvosrésultats.Aulieu d’ interféreravecvotre travail,laméditationvousrendplusattentifetplusen attitude d’alerte pourl’effectuer.Le faitque vousrestezfocalisé,aulieude laisserl’espritvagabonderdanstouslessensvousaide àgérervotre énergie,de sorte que vouspouvezêtre plusendurantpourfaire ce que vousavezàfaire. Enmême temps,avoirunsensclaird’uncentre calme etimmobile vousaide àvoirdesmouvementsde l’espritque vousauriezautrementmanqués.C’est comme sivousrestezallongésurle dosaumilieud’unchamp.Sivouslevezles yeuxversle cielsansdisposerd’unpointde référence parrapportàquelque chose situésurle sol,vousne pouvezconnaître nilavitesse desnuagesnileur direction.Maissivousdisposezd’unpointde référence immobile –le sommet d’untoitouungrandpoteau–vouspouvezpercevoirclairementladirectionet lavitesse desnuages.De lamême manière,quandvousdisposezd’unpointde référence immobile,vouspouvezpercevoirquandl’espritvadansune mauvaise directionetvouspouvezle rameneravantqu’ ilne se trouve endifficulté. Laméditationdanslavie quotidienne estfondamentalementune version pluscompliquée de laméditationmarchée,ence sensque vousgéreztrois domainesprincipauxde focalisation:(1)maintenirvotre focalisationintérieure ;(2)toutenétantengagédansdesactivités;(3)aumilieudesactivitésquise déroulentautourde vous.Lesprincipalesdifférencessontbienentendule fait que lespoints(2)et(3)sontpluscomplexes,etque vouspouvezmoinsles contrôler.Maisilexiste desmanièresde compensercette complexité supplémentaire.Etvouspouvezutiliserlapartde contrôle que vousavez effectivementsurvosactionsetvotre environnementpourcréerde meilleures conditionspourvotre pratique.Beaucouptropsouvent,lesgensessaientde fourrerlaméditationdanslesfissuresde leurvie telle qu’ ilslaviventdéjà,ce quine donne pasàlaméditationbeaucoupde place pourcroître.Sivoustraitez vraimentle problème de lasouffrance etdustressavecsérieux,vousdevez réorganiservotre vie dumieuxque vousle pouvezpourfavoriserlesqualités que vousvoulezdévelopper.Placezl’entraînementde votre espritaudébutde votre liste de prioritésdanstoutce que vousfaites.Plushautvouspouvezle placersurlaliste,mieuxc’est. Ainsique je l’aidéclarédansl’ introduction,certainsdesconseilsdonnésici danslapartie troispeuventsupposerunniveaud’ implicationplusélevéque celuique vousêtesactuellementprêtàaccepter.Donc,lisezde façonsélective – maislisezaussidansunespritd’honnêtetévis-à-visde vous-même.Essayez d’être auclairàproposdesmembresde votre comitéintérieurquiopèrentla sélection. I:VOTREFOCALISATIONINTÉRIEURE Ilse peutque vousdécouvriezque vousne pouvezpasobserver continuellementetclairementl’ inspirationetl’expirationquandvousêtes profondémentimpliquédansune tâche complexe,maisvouspouvezmaintenir unsensgénéralde laqualitéde l’énergie respiratoire dansle corps. Ils’agitd’undomaine danslequellesleçonsque vousavezapprisesde la méditationassise peuventvousvenirenaide.Deuxhabiletéspeuventen particuliervousaiderici. 1.Essayezde remarqueroùse trouventlespointsdéclencheursdansvotre champd’énergie respiratoire :lespointsquionttendance àse tendre ouàse resserrerle plusrapidement,conduisantàdesschémasde tensionquise répandentdansd’autrespartiesducorps.Lespointstypiquesse trouventdansla gorge ;autourducœur;dansle plexussolaire,juste devantl’estomac;ousurle dosde vosmainsouencore le dessusde vospieds. Une foisque vousavezidentifiéunpointde ce type,utilisez-le comme l’endroitoùvouscentrezvotre attentiontoutaulongde lajournée.Assurezvouspardessustoutque cetendroitreste ouvertetdétendu.Sivoussentezqu’ il se resserre,arrêteztoutce que vousêtesentrainde faire pendantuncertain tempsetrespirezàtravers.End’autrestermes,envoyezune bonne énergie respiratoire danscette zone etpermettez-luide se détendre aussitôtque vous le pouvez.Celaaideraàdisperserlaforce de latensionavantqu’elle ne prenne le contrôle d’autrespartiesde votre corpsetde votre esprit. Ilse peutqu’audébutvousdécouvriezque vousvousécartezde votre point plusque vousne restezaveclui.Comme pourlaméditationassise,vousdevez être patientmaisferme vis-à-visde vous-même.Chaque foisque vousvous rendezcompte que vousavezperduvotre point,revenez-yimmédiatementet libéreztoute tensionquis’estdéveloppée entre-temps.Ilse peutque vous trouviezutile de vousfixerdesrappels:parexemple,vousferezuneffort particulierpourêtre avecvotre pointchaque foisque voustraversezune rue ou que vousarrivezàunfeurouge.Avecle temps,vouspouvezvousfixerdesbuts plusélevésetviserde pluslonguespériodesoùvousêtescentréetdétendu. Lorsque vousferezcela,vousserezentrainde combattre certainesvieilles habitudesdéfensivesinconscientes,etilse peutdoncque maîtrisercette habiletéprenne dutemps.Maissivouspersistezàconservervotre point détendu,vousdécouvrirezque vousêtesmoinstenduaucoursde lajournée. L’ impressionqu’ ilyaquelque chose que vousdevezfaire sortirde votre système pèseramoinssurvous.Voustirerezenmême tempsplusde plaisirà essayerde maintenirvotre centre parce que vousvoussentirezplusstable et plusàl’aise.Celavousaideraàresteraveclui.Sivousvoustrouvezdansune situationoùvousêtessimplementassissansavoirgrandchose àfaire –comme dansune réunionoudanslasalle d’attente d’unmédecin–vouspouvezbaigner danslafélicitéde lasensationd’aise envotre centre sansque personne ne le sache. Conservervotre pointcentraldétenduvousaide aussiàvousrendre plus sensible auxpetiteschosesquiprovoquentune réactionde votre part.Celavous fournitplusde visionspénétrantesdansle fonctionnementde votre propre esprit.Vousdisposezalorsd’unendroitoùvouspouvezprendre dureculpar rapportàvospenséesetlesobserversimplementcomme desmembresdu comité.Vousn’êtespasobligéd’acceptertoutce que le comitépropose.Si quelque chose de malhabile estamenéàlatable de discussion,vousapprenezà le reconnaître comme quelque chose de malhabile etvousrespirez immédiatementàtraverslui. Lorsque vousrenforcezvotre capacitéàconservervotre pointcentraldétendu etpleinentoute situation,vousdéveloppezunfondementsolide pourvotre observateurintérieur.Développercette identitédansl’espritvousaide àpasser lajournée àuncoûtémotionnelmoindre,etàremarquerdeschosesenvousmême ainsique dansvotre environnementque vousn’aviezjamaisremarquées auparavant.End’autrestermes,celaconstitue unbonfondementpourque le discernementapparaisse aucoursde vosactivitésquotidiennes.Celarenforce aussile discernementque vousamenezàlaméditationformelle. 2.Laseconde habiletéutile enmatière de respirationaucoursde lajournée consiste àremplirvotre corpsaveclarespirationetlaconscience quandvous êtesdansune situationdifficile,enparticulierquandvousêtesconfrontéàune personne difficile.Pensezque larespirationestunbouclierprotecteur,afinque l’énergie de l’autre personne ne pénètre paslavôtre.Visualisezenmême temps lesparolesetlesactionsde cette personne comme quelque chose quipasse à côtéde vous,etnoncomme quelque chose quivientdroitsurvous.Celavous aide àvoussentirmoinsmenacé,etcelavouspermetde penserplusclairement àlafaçonde réagirde manière appropriée.Etparce que vouscréezunchamp de force de bonne énergie bienferme,ilestpossible que vousayezuneffet calmantetstabilisantsurlespersonnesetlasituationautourde vous. Celaconstitue aussiune bonne habiletéàmaîtriserquandvousavezaffaire à despersonnesquiviennentvousparlerde leursproblèmes.Beaucouptrop souvent,noussentonsinconsciemmentque sinousn’absorbonspasune partie de leurdouleur,nousn’avonspasd’empathie poureux.Maisnotre impression d’absorberleurénergie n’allège pasvraimentleurfardeau;elle ne faitque nous écraser.Vouspouveztoujourséprouverde l’empathie –etmême voirleurs problèmesplusclairement–sivousrestezàl’ intérieurd’uncoconclairde bonne énergie respiratoire.De cette manière,vousne confondezpasleur douleuraveclavôtre. Idéalement,vousvoulezcombinercesdeuxhabiletésenmatière de respirationenune seule,comme vousle feriezdanslaméditationmarchée.En d’autrestermes,conservezvotre focalisationsurle pointque vousavezchoisi comme mode pardéfaut,maisapprenezcommentélargirlarespirationetla conscience àpartirde ce pointpourremplirle corpstoutentieraussi rapidementque possible chaque foisque vousenressentezle besoin.Vous serezainsipréparépourtoutce quipeutsurveniraucoursde lajournée. II:VOSACTIVITÉS Vousdécouvrirezrapidementque leschosesquiperturbentvotre méditation danslavie quotidienne ne proviennentpastoutesde l’extérieur.Vospropres activités–ce que vousfaites,dites,etpensez–peuventaussivousdéséquilibrer. C’estlaraisonpourlaquelle le principe de laretenue constitue une partie essentielle de lapratique :vousvousfixezcomme prioritéde vousretenirde faire certaineschosesetd’orientervotre attentiond’une manière quidéferaitle travailde votre méditation. Ilestimportantde nepaspenserque laretenue constitue unconfinement, quilimite l’éventailde vosactivités.C’estenréalitéune porte verslaliberté–la libertéparrapportauxdégâtsque vousvousfaitesetque vousfaitesauxgens autourde vous.Bienque certainesformestraditionnellesde retenue puissent apparaître confinantesaudébut,souvenez-vousque seulslesmembres malhabilesducomitése sententlimitésdansleursmouvements.Lesmembres habilesquiontétépiétinésse voientenréalitéaccorderuncertainespace etune certaine libertépourse développeretcroître. Enmême temps,lapratique de laretenue ne signifie pasrestreindre le périmètre de votre conscience.Beaucouptropsouvent,quandnouspensonsà faire ouàregarderquelque chose,nousnousfocalisonssimplementsurce que nousaimonsounon.Laretenue vousoblige àregarderpourquoivousaimezou vousn’aimezpascertaineschoses,etcequiseproduitcommerésultatquandvous suivezvospréférencesetvosrépugnances.De cette manière,vousélargissez votre perspective etvousobtenezune visionpénétrante dansdeszonesde l’espritquiautrementresteraientcachéesdanslescoulisses.Laretenue constitue ainsiune manière de développerle discernement. Certainsmembresducomitéde l’espritaimentarguerque vousles comprendrezmieuxseulementsivousleurcédez,etque sivousne leurcédez pas,ilspasserontdanslaclandestinitéoùvousne pourrezpaslesvoir.Sivous vouslaissezavoirparcetargument,vousne serezjamaislibéréde leur influence.Laseule solutionconsiste àrefuserde façonpersistante àle croire, carvouspourrezalorsvoirleurligne de défense suivante,etensuite lasuivante. Vousparviendrezfinalementauniveauoùilsse révèlent,etvousverrezalors comme leurraisonnementest,enréalité,faible.Donc,iciencore,laretenue constitue unmoyende développerle discernementdansdesdomainesque le faitdesefaireplaisirmaintientcaché. Une autre manière de voirlaretenue consiste àconsidérerlaméditation comme unexercice aucoursduquelvousdéveloppezune demeure pourl’esprit –unendroitenvousoùvouspouvezvousreposeravecunsensde protectionet recueillirde lanourriture pourl’esprit.Sivousmanquezde retenue,c’est comme silesfenêtresetlesportesde votre chez-soiintérieurétaientouvertes vingt-quatre heuressurvingt-quatre.Lesgensetlesanimauxpeuventalleret venirettoutlaisserendésordre.Sivousfermezvosfenêtresetvosportes seulementquandvouspratiquezlaméditationformelle,vousêtesobligéde jouerle rôle d’unconcierge chaque foisque vouscommencezàméditer.Et vousdécouvrezalorsque certainespersonnesoucertainsanimauxquisont venuserrerjusque chezvousne sontpasdisposésàpartir.Ilsvontconsommer touteslesprovisionsque vousavezfaites,etilne vousresterarien.Vousdevez doncacquérirle discernementquisaitquandilfautouvriretfermervos fenêtresetvosportes.Votre espritdisposeraainsid’une bonne demeure. Sivousavezpeurque laretenue vousprive de votre spontanéité,souvenezvousdumalque peutprovoquerlaspontanéiténonentraînée.Pensezaux chosesque vousavezditesoufaitessuruncoupde tête etque vousavezplus tardlongtempsregrettées.Ce que vouspensiezêtre votre «spontanéité naturelle »étaitsimplementlaforce d’une habitude malhabile,aussiartificielle etfabriquée que toute autre habitude.Laspontanéitédevientadmirable et«au top»seulementquandelle aétéentraînée jusqu’austade oùl’actionhabile ne demande plusaucuneffort.C’estce que nousadmironschezlesplusgrands artistes,etlessportifsde hautniveau.Leurspontanéitéleurademandédes annéesd’entraînement.Enconséquence,regardezlaretenue comme unmoyen d’entraînervotre spontanéitépourqu’elle devienne habile sansque celavous demande unquelconque effort.Ilse peutque celaprenne dutemps,maisc’est dutempsbienemployé. Ilexiste troismanièrestraditionnellesd’exercerlaretenue :développerun sensde modérationdansvotre conversation,observerlespréceptes,etexercerla retenue survossens. LAMODÉR ATIONDANSLACONVERSATION Laleçonnumérounenmatière de méditationconsiste àcontrôlervotre bouche de façoncontinue.Sivousne pouvezpascontrôlervotre bouche,ilvous seraimpossible de maîtriservotre esprit. Donc,avantde dire quoique ce soit,demandez-vous:(1)«Est-ce vrai?»(2)« Est-ce bénéfique ?»(3)«Est-ce le bonmomentpourdire cela?»Silaréponse auxtroisquestionsest«Oui»,alorsallez-yetdites-le.Sice n’estpasle cas, gardezle silence. Quandvousposercesquestionsdevientune habitude,vousdécouvrezqu’ ily atrèspeude conversationsquivalentlapeine qu’onlesaient. Celane signifie pasque vousêtesobligéde devenirasocial.Sivousêtesau travailetque vousavezbesoinde parleràvoscollèguespourcréerune atmosphère harmonieuse,celaestconsidérécomme desparolesquivalentla peine qu’onlesprononce.Faitessimplementattentionàce que lesparolesde type lubrifiantsocialn’aillentpasplusloinque celaetqu’ellesne se transformentpasenbavardage inutile.Ce n’estpasseulementde l’énergie gaspillée,c’estaussiune source de danger.Tropde lubrifiantpeuttoutbloquer. Lesparolesquiprovoquentle plusde malsontsouventcellesqu’onlaisse sortir de sabouche sanslesfiltrerquandellessurgissentdansl’esprit. Sile faitd’observerle principe de lamodérationdanslaconversation signifie que vousallezacquérirlaréputationd’être une personne silencieuse, ehbien,c’esttrèsbiencomme ça.Vousdécouvrirezque vosparoles,sivous faitesyplusattention,commencentàprendre plusde valeur.Vouscréezen même tempsune meilleure atmosphère pourvotre esprit.Sivousbavardez constammenttoute lajournée,commentallez-vousarrêterle bavardage mental quandvousvousassiérezpourméditer?Maissivousdéveloppezl’habitude de surveillervotre bouche,lamême habitude s’appliqueraàlaméditation.Tousles membresde votre comitécommenceront,euxaussi,àapprendre àsurveiller leurbouche. Celane signifie pasque vousdevezrenonceràl’humour,vousapprenezjuste àutiliserl’humourde façonsage.Dansnotre société,l’humourtendàse confondre aveclesformesde parole erronée :lesfaussetés,lesparolesqui divisent,lesparolesgrossières,etle bavardage inutile.C’estundéfid’apprendre àutiliservotre humourpourdéclarerdeschosesquisontvraies,quiconduisent àl’harmonie,etquisontréellementutiles.Maispensezuninstantàtousles grandshumoristesdupassé:nousnoussouvenonsde leurhumouràcause de lamanière ingénieuse dontilsontexprimélavérité.Ilse peutque vous aspiriez,ounon,àdevenirungrandhumoriste,maisl’effortconsacréàessayer d’utiliserl’humouravecsagesse constitue unbonexercice enmatière de discernement.Sivouspouvezapprendre àrire de façonsage etde manière bon enfantàproposdesfaiblessesdumonde quivousentoure,vouspouvezde la même manière apprendre àrire de vospropresfaiblesses.Etils’agitlàd’une deshabiletéslesplusessentiellesdurépertoire d’unméditant. LESPRÉCEPTES Unprécepte estune promesse que vousvousfaitesd’éviterun comportementnocif.Personne ne vousl’ impose,maisdespersonnessagesont découvertque cinqpréceptessontparticulièrementutilespourcréerunbon environnementpourentraînerl’esprit.Quandvousprenezcescinqpréceptes, vousprenezlarésolutionde ne pasvousengagerintentionnellementdansles cinqactivitéssuivantes: 1)tuerune personne ouunanimalquelconque ; 2)voler(c’est-à-dire prendre quelque chose quiappartientàquelqu’un d’autre sanslapermissionde cette personne ); 3)avoirdesrelationssexuellesillicites(c’est-à-dire avecunmineurouavec unadulte quientretientdéjàune autre relation); 4)dire deschosesfausses(c’est-à-dire déformerlavérité); 5)prendre desproduitsintoxicants. Cespréceptessontconçuspourcontrecarrercertainesdesmanièresflagrantes dontvosactionscréentdesperturbations,àl’ intérieuretàl’extérieur,quifont qu’ ilvousestdifficile de maintenirvotre focalisationintérieure.Al’extérieur, ilsvousprotègentcontre lestypesd’actionquiconduiraientlesautresàse venger.Al’ intérieur,ilsvousprotègentcontre deuxattitudesaveclesquelles vouspouvezvousblesserquandvoussavezque vousvousêtesfaitdumalouque vousenavezfaitauxautres.Cesdeuxattitudessontune estime de soifaible ou une estime de soiexcessivementélevée. Cesdeuxformesd’estime de soimalsaine sontliéesauxdeuxmanièresdont lesgenstendentàréagiràleurpropre comportementincorrect:(1)soiten regrettantleursactions;(2)soitens’engageantdansl’unoul’autre desdeux typesde dénisuivants:(a)enniantque lesactionsse sonteffectivement produites;(b)ouenniantqu’ellesétaientvraimenterronées.Cesréactionssont comme desblessuresdansl’esprit.Le regretestune blessure ouverte,tendre au toucher,alorsque le déniestcomme de lachaircicatrisée durcie entortillée autourd’unendroittendre.Quandl’espritestblesséde cette manière,ilne peut pass’établirconfortablementdansle présent,carilse retrouve reposantsurde lachairànu,exposée àvif,ousurdesnœudscalcifiés.Quandilestobligéde demeurerdansle présent,ilestlàseulementd’une manière tendue,tordue,et partielle.Lesvisionspénétrantesqu’ ilobtientontégalementtendance àêtre torduesetpartielles.C’estseulementsil’espritestlibre de blessuresetde cicatricesqu’ ilpeuts’établirconfortablementetlibrementdansle présent,et donnernaissance àundiscernementnondéformé. C’estlàoùlescinqpréceptesinterviennent.Ilssontconçuspourguérirces blessuresetcescicatrices.Ilsconstituentune partie intégrale duprocessus thérapeutique de laméditation.Une estime de soisaine provientdufaitd’être àlahauteurd’unensemble de critèresquisontpratiques,clairs,humains,et dignesde respect.Lescinqpréceptessontformulésde telle manière qu’ ils fournissentjustementcetensemble de critères. •Pratiques:lescritèresque lespréceptesétablissentsontsimples.Vousvous promettezde ne pasvousengagerintentionnellementdansl’undescinqtypes d’activitésnocives,etde ne dire àpersonne de s’yengagernonplus.C’esttout. Vousn’avezpasàvouspréoccuperde contrôlerplusde chosesque cela.Cela signifie que lespréceptesne vousdemandentpasde vousfocalisersurles manièresindirectesounonintentionnellesdontvosactionspeuvent éventuellementconduire quelqu’und’autre àenfreindre lespréceptes.Vous vousfocalisezd’abordsurvospropreschoixpouragir. Siaprèsuncertaintempsvousvoulezélargirvospromessesvis-à-visde vousmême pouréviteruncomportementquipourraitindirectementfaire ensorte que d’autrespersonnesenfreignentlespréceptes–telque le faitd’acheterde la viande –celadépendentièrementde vous.Maisaudébut,ilestplusjudicieux de vousfocalisersurce que vouschoisissezde faire,carils’agitd’undomaine surlequelvouspouvezexercerunvéritable contrôle. Ilestentièrementpossible de vivre enaccordaveccescritères–dont l’applicationn’estpastoujoursfacile oucommode,maistoujourspossible.Ilse peutqu’ ilvoussoitplusfacile d’observercertainspréceptesque d’autres,mais avecdutempsetde lapatience –etunpeude sagesse pourtraiterlesécarts dansvotre comportement–ilsdeviennentde plusenplusgérables.Ceciest particulièrementvraiquandvouscommencezàremarquerlesbénéficesqui découlentde leurobservation,etle malque celaprovoque quandvousvousen écartez. Certainespersonnestraduisentlespréceptesencritèresquiontl’airplus nobles–considérantparexemple que le deuxième précepte signifie ne pas abuserdesressourcesde laplanète –maismême ceuxquireformulentles préceptesde cette manière admettentqu’ ilestimpossible d’être àleurhauteur. Quiconque asouffertd’avoiràrespecterdescritèresinapplicablespeutvous parlerdesdégâtspsychologiquesque de telscritèrespeuventprovoquer.Sivous pouvezvousdonnerdescritèresquidemandentunpeud’effortetde satimais qu’ ilestpossible de satisfaire,votre estime de soiaugmente de façon considérable lorsque vousdécouvrezenvouslacapacitéàsatisfaire cescritères. Vouspouvezalorsetensuite faire face avecconfiance àdestâchesplus exigeantes. •Clairs:lespréceptessontformuléssans«si»,«et»,ou«mais».Cela signifie qu’ ilsvousfournissentunguidage trèsclair,quine laisse aucune place àl’ indécisionouàdesrationalisationsquine sontpasvraimenthonnêtes.Soit une actionestenaccordaveclespréceptes,soitelle ne l’estpas.Encore une fois,descritèresde ce type sontquelque chose de trèssainàrespecter. Quiconque aélevédesenfantsauradécouvertque,bienqu’ ilspuissentse plaindre de règlesstrictes,ilsse sententenréalitéplusensécuritéavecelles qu’avecdesrèglesquisontvaguesettoujourssujettesàlanégociation.Desrègles clairesne permettentpasàdesintentionscachéesde se faufilerparlapetite porte de l’esprit.Quand,envousentraînantavecde tellesrègles,vousapprenez que vouspouvezfaire confiance àvosmotivations,vousacquérezunsens d’estime de soiauthentiquementsain.Enmême temps,vousenteniràdes règlesclairesvousfaitéconomiserdutempsque vouspourriezautrement perdre àessayerde brouillerlesfrontièresetde justifieruncomportement malhabile vis-à-visde vous-même. •Humains:lespréceptessonthumainsàlafoisvis-à-visde lapersonne qui lesobserve etvis-à-visdesgensaffectésparsesactions.Sivouslesobservez,vous vousmettezenaccordavecunprincipe humain:lesforceslesplusimportantes quifaçonnentvotre expérience dumonde sontlespensées,lesparoles,etles actesintentionnelsque vouschoisissezdansle momentprésent.Celasignifie que vousn’êtespasquantiténégligeable.Achaque choixque vousfaites–àla maison,autravail,lorsque vousvousdivertissez–vousexercezvotre pouvoirsur le façonnage encoursdumonde.Observerlespréceptesgarantitque votre contributionaumonde esttoujourspositive. Quantàvotre effetsurlesautres,sivoussuivezlespréceptes,votre contributionaumonde estenaccordaveclesprincipesde labienveillance etde lacompassion.Celavousaide àdévelopperlesbrahmaviharasanscrainte d’hypocrisie oude déni. •Dignesderespect:lescinqpréceptessontappelés«lescritèresque lesEtres noblestrouventattirants»–lespersonnesquiontobtenuaumoinsunpremier goûtde l’Eveil.De tellespersonnesn’acceptentpasdescritèresseulementsurla base de lapopularité.Ellesontmisleurvie enjeupourvoirce quiconduitau bonheurvéritable etellesontvuparelles-mêmes,parexemple,que tout mensonge estpathologique,etque toute relationsexuelle endehorsd’une relationsérieuse esttoujoursdangereuse.Ilse peutque d’autrespersonnesne vousrespectentpasparce que vousvivezenobservantlescinqpréceptes,mais lesEtresnobles,eux,vousrespectent,etleurrespectvautplusque celuide qui que ce soitd’autre dansle monde. Certainespersonnescraignentd’observerlespréceptesde peurde devenir orgueilleusesparce que leurcomportementseraalorsmeilleurque celuides autres.Ilestcependantfacile d’abandonnerce type d’orgueilquandvousvous souvenezque vousobservezlespréceptesnonpourdevenirmeilleurque les autres,maissimplementpourguérirlesproblèmesquise trouventdansvotre propre esprit.C’estcomme prendre unmédicament:sivousprenezvotre médicamentalorsque d’autrespersonnesne prennentpasle leur,ce n’estpas une raisonpourlesmépriser.Ilse peutque celalesencourage àprendre leur santéplusausérieux,maissiellesrefusentde tenircompte de votre encouragement,vousdevezlaissertomberlaquestionpourle momentetvous concentrersurle rétablissementde votre propre santé. Le type de fiertésainquivientde ce que l’onobserve lespréceptesse focalise surle faitque vousvouscomparezàvous-même –end’autrestermes, surle faitque vousavezapprisàêtre moinsnocifetplusréfléchique vousne l’étiezauparavant.Ce type de fiertévautbienmieuxque le type opposé: l’orgueilquivoitlespréceptescomme quelque chose de mesquin,quidéclare être au-dessusd’eux.Ce type d’orgueilestdoublementdommageable :àlafois pourvotre espritetpourle bonheurdesautres.Ilestbeaucoupplussainde vousrespecterparce que vousvoussoumettezàunentraînementstrictetque vousle maîtrisez.Ce type de respectestbonpourvousetpourtouslesautres. Enplusde créerune habitude saine etunenvironnementfavorable àla pratique,lespréceptesmettentenjeulesnombreuseshabiletésdontvousavez besoinpourcommenceràméditer.Ilsvouspermettentde mettre enplace une intentionhabile etensuite de resteravecelle.Ilsvouspermettentde traiter d’une manière mature toute lacune quipourraitsurvenir.Pourlesobserver avecsuccès,vousdevezapprendre commentreconnaître etadmettre une erreur sansvousemprisonnerdansle remordsetl’auto-récrimination.Vousréaffirmez simplementvotre intentionde ne pasrefaire ce fauxpas,etvousdéveloppez ensuite lesbrahmaviharapourvousaideràrenforcercette intention.Vous apprenezde cette manière àlafoiscommentprendre encompte voserreurset commentne paslesrépéter. Lespréceptesdéveloppentaussilesqualitésmentalesquisontspécifiquement nécessairespourlaconcentration:satipourlesconserveràl’esprit,l’attitude d’alertepoursurveillervosactionsetvousassurerqu’ellesrestentenaccordavec vospréceptes,etl’ardeurpouranticiperlessituationsoùvouspourriezêtre tenté d’enfreindre vospréceptes,afinde pouvoirplanifierune stratégie habile qui conserveravospréceptesintacts.Celadéveloppe alorsvotre discernement. Vousrencontrerezparexemple dessituationsoùilse peutque dire lavérité àproposd’unsujetparticuliersoitnocifpourlesautres.Commentévitez-vous de parlerde ce sujetsanstoutefoisdire unmensonge ?Quandvousvous promettezde ne pastuer,vousdevezanticiperle faitque desinsectesnuisibles pourraientenvahirvotre demeure.Commentpouvez-vouslesécartersansles tuer? De cette manière,lespréceptesaidentàfavoriserunenvironnementpropice àlapratique de laméditation,toutenvouspermettantd’exercerleshabiletés que vousavezbesoinde développeràl’ intérieurde laméditationelle-même. LARETENUEDESSENS Ici,lessenssontaunombre de six:lessensde lavue,de l’ouïe,de l’odorat, dugoût,etdutoucher,ainsique le sensde l’ idéation–laconnaissance des idéesqu’avotre esprit.Laretenue dessensne signifie pasvousdéplaceravec desœillèresoudesbouchonsdanslesoreilles.Elle vousforce enréalitéàvoir plusclairementque vouspourrieznormalementvoir,carelle vousdemande de devenirsensible àdeuxchoses:(1)votre motivationà,disons,regarderunobjet particulier;et(2)ce quiarrive àvotre espritcomme résultatd’avoirregardécet objetvisuel.Lesquestionsdudiscernementvontainsiexercerune influence dansundomaine oùvousêteshabituellementmûparlesquestionsde lafaim: larecherche de voiroud’entendre deschosesdélicieuses.Vousapprenezàvoir votre implicationdanslessenscomme faisantpartie d’unprocessuscausal. C’estde cette façonque laretenue aide àdévelopperle discernement.Vous apprenezenmême tempsàcontrecarrerdescourantscausauxquipourraient perturberl’esprit.Celaaide àdévelopperlaconcentration. Pourne pasêtre emportéparcescourants,vousdevezmaintenirvotre centre conscientàl’ intérieurducorps.Ce type de centre estcomme une ancre qui sertàretenirl’esprit.Assurez-vousensuite que votre centre estconfortable.Cela conserve l’espritbiennourri,de sorte qu’ iln’abandonne passonancre pour suivre cescourantsàlarecherche de nourriture.Quandl’espritn’apasfaimde plaisir,ilestbeaucoupplusdisposéàexercerlaretenue surlescourantsqui sortentdesyeux,desoreilles,dunez,de lalangue,ducorps,etde l’esprit.Une foisque l’espritestfermementcentré,vousvoustrouvezdansune bonne positionpoursortirde cescourantsetlesvoirselonlestermesàlafoisde leurs aspectsetde leursschémascausaux. 1.Chaque foisque vousorientezvotre attentionverslessens,essayezd’être auclairàproposde votre motivation.Vousdevezvousrendre compte que vous n’êtespasunrécepteurpassifdesobjetsvisuels,dessons,etc.L’espritsorten réalitéàlarecherche de stimulussensoriels.Etsouvent,ilcherche desennuis.Il existe parexemple desmomentsoùiln’yarienautourde voussusceptible d’ inspirerle désirdévorant,maisle désirdévorantapparaîtdansl’espritetil partàlarecherche de quelque chose pourse nourrir.Lamême chose se produitaveclacolère ettoutesvosautresémotions. Donc,quandvousregardezdeschoses,que recherchez-vous?Quieffectue l’acte de regarder?Est-ce le désirdévorantquieffectue l’acte de regarder?Estce lacolère quieffectue l’acte de regarder?Sivouslaissezcesémotionsorienter vosyeux,ellesprennentégalementl’habitude de donnerdesordresàvotre esprit.Vousêtesentrainde renforcerlesmêmesmembresducomitéque vous aurezplustardbesoinde maîtriseraucoursde laméditation. Sivousvoyezque desintentionsmalhabilesvousinfluencentquantà l’endroitoùvousfocalisezvotre attention,ouquantàvotre choixde lafaçon dontvousle regardez,changezde focalisation.Regardezautre chose,ou regardezlamême chose de manière différente.Sivousêtesentrainde contemplerunbeaucorps,recherchezlesaspectsquisontmoinsbeaux–etils ne se trouventpasloin,juste souslapeau.Le même principe vautpourla colère.Sivousêtesentrainde penseràquelqu’unque voushaïssezvraiment, souvenez-vousque cette personne possède égalementde bonscôtés.Soyezune personne quipossède deuxyeux,passeulementun.Oubiensivousdécouvrez que quandvousabandonnezle désirdévorantoulacolère,celane vous intéresse plusde regardercespersonnesoude penseràelles,vousvousrendez alorscompte que le problème ne venaitpasd’elles.Ilvenaitducomitédans votre esprit.Vousapprenezque vousne pouvezpasvraimentfaire confiance à certainsde sesmembres.Ils’agitlàd’une bonne occasiond’apprendre au quotidien. 2.Unprincipe similaire s’applique quandvousremarquezlesrésultatsqui découlentdufaitde regarder.Sivousvousrendezcompte que lamanière dont vousêtesentrainde regarderquelque chose acommencéàaggraverdesétats mentauxmalhabiles,soitdétournezvotre regard,soitapprenezàregarderla même chose d’une manière quicontrecarre cesétatsmentaux.Lamême chose s’applique àce que vousécoutez,ce que voussentez,ce que vousgoûtez,ce que voustouchez,etenparticulierce àquoivouspensez. Sivouspouvezconservervotre attentionfocalisée surlamanière dontl’esprit initie le contactsensorieletestaffectéparcelui-ci,vousrestezfocaliséà l’ intérieurmême lorsque vousregardezouécoutezquelque chose àl’extérieur. Celavousaide àconserverferme etrésilientle centre de votre focalisationtout aulongde lajournée. III:VOTREENVIRONNEMENT Lesvaleursde lasociétéhumaine vontpourlaplupartd’entre ellesà l’encontre de lavie méditative.Soitellesse moquentde l’ idée d’unbonheur véritable,immuable,soitellesévitentcomplètementle sujet,oubienencore ellesdisentque vousne pouvezpasatteindre unbonheurquine change pasà traversvospropresefforts.Ceciestvraimême dansdessociétésquisont traditionnellementbouddhistes,etcelal’estparticulièrementdanslasociété moderne,oùlesmédiasexercentune pressionpourque l’onrecherche le bonheurdansdeschosesquivontchanger.Lapratique de laméditationenvue de trouverunbonheurinconditionnéesttoujourscontre-culturelle.Personne d’autre ne vaprotégervotre convictionenlapossibilitéd’unbonheurvéritable. Vousdevezlaprotégervous-même.Donc,apprenezcommentprotégervotre pratique contre lesvaleursantagonistesde lasociétédanssonensemble. Ilexiste troismanièresde base dontvouspouvezle faire :enchoisissantdes amisadmirables,enapprenantàvivre frugalement,etenvousisolantautantque vousle pouvez. Cestroispointsrequièrentune bonne dose de renonciation,etlafaçonla plusfacile de pratiquerlarenonciation,c’estde laconsidérernoncomme une privation,maiscomme unéchange.Enéchangeantlesplaisirsd’une vie ordinaire contre une vie méditative,vouséchangezdesverroteriescontre de l’or.Vouspouvezégalementpenserque vousêtesunathlète quis’entraîne. Joueràvousmontrerplusintelligentque voshabitudesmalhabilesabeaucoup plusde valeurque n’ importe quelsport.Toutcomme lesathlètessontdisposés àvivre enacceptantcertainesrestrictionspourobtenirdesperformances,vous devriezêtre disposéàvivre enacceptantcertainesrestrictionspourobtenirle bonheurvéritable.Ettoutcomme unathlète quidoitse restreindre àunrégime sainenvientàpréférerlanourriture saine àlamalbouffe,vousdécouvrezque lesrestrictionsque vousimposezàlamanière dontvousinteragissezavecvotre environnementdeviennentenréalitévotre façond’être préférée. LESAMISADMIRABLES Quandvousvousassociezàune personne,vousprenezinconsciemmentles habitudesetlespointsde vue de cette personne.C’estlaraisonpourlaquelle le principe le plusimportantpourfaçonnerl’environnementde votre méditation quotidienne estde vousassocieràdespersonnesadmirables. Lespersonnesadmirablespossèdentquatre qualités:ellessontvertueuses, généreuses,sages,etellessontconvaincuesque lesqualitéshabilesdevraient être développées,etlesqualitésmalhabilesabandonnées.Sivouspouveztrouver despersonnescomme cela,essayezde vousassocieràelles.Remarquezleurs bonnesqualités,essayezde lesémuler,etdemandez-leurcommentvous pourriezdéveloppervous-même plusde vertu,de générosité,de sagesse,etde conviction. Donc,regardezautourde vous.Sivousne voyezpersonne quipossède ces qualités,partezàlarecherche. Le problème quise pose,c’estce qu’ ilfautfaire aveclespersonnesqui, autourde vous,ne sontpasadmirables,maisaveclesquellesvousêtesobligéde passeruncertaintempsàlamaison,autravail,oulorsd’activitésàcaractère social.Le problème estparticulièrementdifficile s’ ils’agitde personnesdont vousêtesresponsable,ouenversquivousavezune dette de gratitude,comme vosparents.Vousdevezpasseruncertaintempsaveccespersonnes;vousdevez lesaider.Donc,apprenezce que celasignifie de passeruncertaintempsavec quelqu’unsanss’associeràlui–c’est-à-dire sansprendre seshabitudesetses valeurs.Le principe fondamentalestque vousn’allezpasversluipourchercher desconseilsconcernantdesproblèmesmorauxouspirituels.Essayezausside vousexcuserchaque foisqu’ ilessaie de vousattirerversdesactivitésquivontà l’encontre de vospréceptesoude vosprincipes.Sicesactivitéssontinévitables– comme quandilyaune fête autravail–prenezl’attitude d’unanthropologue de laplanète Mars,quiobserve lesétrangeshabitudesde terriensdanscette sociétéàce momentprécis. S’ ilyadespersonnesoudessituationsquionttendance àfaire ressortirce qu’ ilyade pire envous,etque vousne pouvezpasleséviter,asseyez-vouset consacrezune séance de méditationàplanifierlafaçondontvouspouvez survivre àlarencontre sansque celaprovoque votre réaction,etavecun minimumde conflitnonnécessaire.Apprendre commentempêcherlesqualités malhabilesd’apparaître dansl’espritconstitue une partie importante de la Voie,maistropsouvent,c’estquelque chose que l’onnéglige.Toutesles méditationsne doiventpasobligatoirementse focalisersurle présent.Assurezvousjuste que laplanificationne domine pasvotre méditationetqu’elle ne va pasau-delàde ce quiestvraimentutile. Danscertainscas,siune amitiéestcentrée surdesactivitésmalhabiles,vous pouvezêtre amenéàenvisagerde lamettre enparenthèses.Bienque celapuisse blesserlessentimentsde l’autre personne,vousdevezvousdemanderce quiest le plusprécieux:lessentimentsde cette personne oul’étatde votre esprit.(Et souvenez-vous:le faitde simplementblesserlessentimentsd’une autre personne n’estpaslamême chose que faire dumalàcette personne.)Vous aurezenfinde compte plusàluioffrir–sivouspratiquezsérieusement,vous pouvezdevenirl’amiadmirable de cette personne –etdoncne pensezpasque votre prise de distance estunacte inamical. Sivosamiss’ inquiètentdufaitque vousdevenezmoinssociable,parlezde la questionàquelqu’unenquivousavezconfiance. Le principe de lasélectivitéenmatière d’amiss’applique nonseulementaux personnesenchairetenos,maisaussiauxmédias:lesjournaux,lesmagazines, latélévision,laradio,l’ internet,l’ internet,l’ internet.Ilestplusfacile dansce casd’arrêterde fréquenterceschoses-làsanséprouverde scrupules.Sivous éprouvezvraimentle besoinde fréquenterlesmédias,demandez-vouschaque fois:«Pourquoiest-ce que je faisça?Aquelle sorte de personnesvais-je m’associerenfaisantça?Quandellesdisentquelque chose,pourquoiveulentellesque je le croie ?Puis-je leurfaire confiance ?Quisontleurs commanditaires?» Même le faitde lire/regarderlesnouvellescomporte desdangerspour quelqu’unquientraîne l’esprit.Iln’yariende malàessayerde resterinformé de l’actualité,maisvousdevezêtre sensible àl’effetque tropd’attentionaux nouvellespeutavoirsurvotre esprit.Le message de base desnouvellesestque votre tempsn’estpasimportant,que leschosesimportantesquise passentdans le monde sontcellesque d’autrespersonnesfontend’autreslieux.C’estle contraire dumessage de laméditation:lachose laplusimportante quise produitdansvotre monde estce que vousêtesentrainde faire icimême,ence momentmême. Enconséquence,pratiquezlamodérationmême danslaquantitéde nouvellesque vousregardez.Aulieude cela,observezlesnouvellesquisont crééesicimême dansvotre respiration.Etquandvousavezdesnouvellesde ce type àrapporter,rapportez-lesseulementàdespersonnesquiontacquisvotre confiance. LAFRUGALITÉ Lesmoinesbouddhistessontencouragésàréfléchirchaque jourauxraisons pourlesquellesilsutilisentlesquatre nécessitésde lavie :lanourriture,les vêtements,le logement,etlesmédicaments.Le butde cette réflexionestde voir s’ ilslesutilisentde façonexcessive oud’une manière quivadévelopperdes étatsd’espritmalhabiles.Ilsreçoiventaussile conseilde réfléchiraufaitque chacune desnécessitésestle résultatde sacrificesde nombreuses,nombreuses personnesetd’autresêtresvivants.Cette réflexionencourage lesmoinesàvivre simplementetàavoirenfinde compte pourbutune forme de bonheurnoble quin’ impose aucunfardeauàquique ce soit. Lesméditantslaïcstirentégalementprofitde réfléchirquotidiennementde cette manière,pourcontrecarrerlamanière dontlasociétédanssonensemble lesencourage àfocaliserleurattentionsurlaconsommationetl’acquisitionsans penseràleursconséquences.Donc,arrêtez-vouspourpenser,parexemple quandvousmangez:est-ce juste pourrestersuffisammentenforme pour remplirvosdevoirs?Ouêtes-vous,selonlesmotsdestextesbouddhistes,en trainde rechercherlesmeilleuressaveursaveclapointe de votre langue ?Etesvousentrainde faire dumuscle pouravoirbelle allure ?Sic’estle cas,vous êtesentrainde favoriserdesétatsd’espritmalhabiles.Etes-voustropdifficile en ce quiconcerne le type de nourriture que vousallezmangeretne pasmanger? Sic’estle cas,vouspasseztropde tempsetvousdépenseztropd’argentpour votre consommation–dutempsetde l’argentquipourraientêtre utiliséspour développerlagénérositéetd’autresétatsmentauxhabiles. Vousdevezvousrendre compte qu’enmangeant–même sic’estde la nourriture végétarienne –vousconstituezunfardeaupourle monde autourde vous,etvousvoulezenconséquence réfléchirunpeuauxbutsquisontau service de laforce que voustirezde votre nourriture.Ne mangezpasjuste pour le plaisir,parce que lesêtres–humainsetanimaux–quiontfournicette nourriture ne l’ontpasfournie parplaisir.Assurez-vousque vousfaitesbon usage de l’énergie que vousentirez. Celane signifie cependantpasque vousdevezvouspriverde nourriture. Vousenpriverpouravoirbelle allure estaussiune attitude malhabile,ence sensque celavousprive de l’énergie dontvousavezbesoinpourpratiquer,et celavousmaintientexagérémentattachéàl’apparence ducorps.Le terme traditionnelpourune alimentationsage estlamodérationdansl’alimentation: avoirunsensdujuste àpoint,de ce quiestexactementnécessaire pourvous maintenirsuffisammentenbonne santéetfortpourpouvoirresteravec l’entraînementde l’esprit. Le même principe estvraidestroisautresnécessités.Vousne voulezpasêtre unavare,maisenmême temps,vousne voulezpasgaspillerlesressourcespour lesquellesvous-même,ouquelqu’und’autre dontvousdépendez,aveztravaillési durement.Ne soyezpasunesclave dustyle.Ne prenezpasplusdumonde que ce que vousêtesprêtluiàrendre.Etapprenezàdéfaire lesperceptions– promuesde façonsiintense parlesmédias–que faire desachatsconstitue une forme de thérapie etqu’unachatn’estriend’autre qu’une victoire ouungain. Chaque achatimplique aussiune perte.Ilyad’abordlaperte d’une somme d’argentquiauraitpuêtre utilisée pourdévelopperdesqualitésd’esprithabiles –tellesque lagénérosité–plutôtque desqualitésmalhabiles,comme l’avidité. Ensuite,ilyaune perte de liberté.Tropsouvent,leschosesque vouspossédez commencentàvousposséder.Plusvouspossédezde choses,plusvousavezà craindre lesdangersquipeuventleurarriver,telsque le vol,le feu,etles inondations.Enconséquence,apprenezàlimitervosachatsàce quiestvraiment utile,etutilisezl’argentque vouséconomisezpouraideràfaire progresserles qualitésde vie plusélevées,àlafoispourvous-même etpourlespersonnes autourde vous.Pensezque lafrugalitéestuncadeauque vousvousfaitesetque vousfaitesaumonde. L’ISOLEMENT L’ isolementvouspermetde regarderdirectementlesproblèmescrééspar votre propre espritsansêtre distraitparlesproblèmescréésparlesautres.C’est l’occasiond’entrerencontactavecvous-même etde réaffirmervosvéritables valeurs.C’estlaraisonpourlaquelle le Bouddhaconseillaitàsesmoinesd’aller dansdeslieuxsauvages,etde créerunétatd’espritde type «lieuxsauvages» même quandilsvivaientdanslasociété. Ilexiste plusieursmanièresdontvouspouvezcréercetétatd’espritdans votre vie. Lesrécitations.Ilse peutque voustrouviezutile de faire desrécitationspour favoriserunsensd’ isolementautourde votre séance de méditation quotidienne avantde commenceràméditer.Celaestparticulièrementutile si vousremarquezque votre espritvéhicule de nombreuxproblèmesaccumulés aucoursde lajournée.Le sonde larécitationauneffetcalmant,etlesmotsde larécitationvousaidentàvousmettre dansunnouvelétatd’esprit.De nombreuxtextesde récitationsontdisponiblesenligne,etde nombreux fichiersaudiomontrentcommentprononcerlesmotsqu’ ilscontiennent.Ilest possible de faire desrécitationsdansn’ importe laquelle deslanguesasiatiques despaysbouddhistes,dansvotre propre langue,oudansunmélange desdeux. Expérimentezpourvoirquelestle style de récitationle plusefficace pourvous mettre dansle meilleurétatd’espritpossible pourméditer. Lesretraites.Ilestutile,enplusde votre séance de méditationquotidienne, de trouveràintervallesréguliersdesmomentsoùvouspouvezréserverdes périodespluslonguesàlapratique de laméditation.Celavouspermetd’aller plusprofondémentdansvotre espritetde redonnerdesforcesàvotre pratique. Ilexiste deuxmanièresdontvouspouvezfaire cela,etilestutile d’essayerles deux.Lapremière consiste àtrouverdutempsde façonrégulière,toutesles semainesouune semaine surdeux,pourconsacreràlapratique une plus grande partie de lajournée que vousne le faitesnormalement.Laseconde consiste àfaire une retraite prolongée une oudeuxfoisparan. •Traditionnellement,lesbouddhistesréserventquatre joursparmois–le jourde lapleine lune,le jourde lanouvelle lune,etlesdeuxjoursde lademilune –àune pratique plussérieuse.Onappelle celaobserverl’uposatha (ouposatha).Lamanière lapluscourante d’observerl’uposathaimplique d’observerleshuitpréceptes,d’écouterle Dhamma(lesenseignementsdu Bouddha),etde méditer. Leshuitpréceptess’appuientsurlescinqpréceptes.Le troisième précepte passe de :pasde relationssexuellesillicites,à:pasde relationssexuellesdu tout.Pource quiestdestroispréceptesrestants,vousvouspromettezque toute lajournée,vousvousretiendrezde : 6)mangerpendantlapériode allantde midiàl’aube suivante ; 7)regarderdesspectacles,écouterde lamusique,utiliserdesbijoux,des cosmétiquesetdesparfums; 8)vousasseoirsurdessiègesélevés,luxueuxoude vousallongersurdes litsélevés,luxueux. Cespréceptesajoutentfondamentalementle principe de laretenue dessens auxcinqpréceptes.Parce qu’ ilsfixentdeslimitesauplaisirque voustirezde chacundescinqsensphysiques,ilsvousencouragentàexaminervotre attachementaucorpsetauxplaisirssensuels,etàrechercheràleurplace le plaisirenentraînantvotre esprit. PourécouterlesenseignementsduBouddha,vouspouvezlire àvoixhaute unlivre surle Dhammaouécouterl’undesbonsenseignementsquisont disponiblesenligne. Vouspouvezbienentenduadaptercesobservancesenfonctionde votre emploidutemps.Vouspouvezparexemple faire varierle nombre de foisoù vouslesobservezenunmois.Vouspouvezlesprogrammerlesjoursoù normalementvousne travaillezpas.Sivousne pouvezpasmangeravantmidi, vouspouvezsimplementvouspromettre de ne rienmangeraprèsle repasde la mi-journée. Sivousavezdesamisquisontdesméditants,vouspouvezessayerde programmeraveceuxunjourd’uposathapourvoirsil’énergie de votre groupe aide ougêne votre pratique.Bienque celapuisse semblerétrange de rechercherl’ isolementencompagnie desautres,ilse peutque vousdécouvriez que celarendvotre pratique moinssolitaire,carvouspouvezvoirque vous n’êtespaslaseule personne quis’oppose auxvaleursde lasociétédansson ensemble.Pourque celaaide àfavoriserune atmosphère d’ isolementdansle groupe,mettez-vousd’accordsurle nombre de conversationsdanslequelvous voulezvousimpliquer.Evitezde parlerpolitique.Généralement,plusilyade silence,mieuxc’est.Vousne vousrencontrezpaspourvousenseignerlesunsles autresparlaparole.Vousvousrencontrezpourvousenseigneretvoussoutenir lesunslesautresparl’exemple. •Quantauxretraitesprolongées,ilexiste de nombreuxcentresde méditation quienproposenttoutaulongde l’année.L’avantage de telscentresestqu’ ils onttendance àimposerunhoraire de groupe fixe,quivousaide àstructurer votre journée.Celapeutêtre importantsivouscommencezjuste àméditeret que vousavezdumalàprendre desinitiatives.Leshorairesde travailtendent parailleursàêtre réduitsauminimum.Onprépareravotre nourriture,etvous disposerezdoncde plusde tempspourlaméditationformelle. Vousdevezcependantveilleràchoisirunboncentre.Beaucoupd’entre eux sontgéréscomme desentreprisesavecunpersonnelassezimportant.Celafait augmenterlesprixetéloigne le Dhammade ce que le Bouddhaaenseigné, pourle rapprocherde ce quifaitplaisiràune vaste clientèle.Certainscentres exercentune pressionsubtile auterme de laretraite pourque vousfassiezun donaucentre ouàl’enseignant/auxenseignantsde laretraite,déclarantqu’ il s’agitlàd’une coutume bouddhiste ancienne.Latraditionde faire desdonsest une traditionbouddhiste ancienne ;latraditiond’exercerune pressionpour obtenirdesdonsn’enestpasune. Sile Dhammaenseignéaucoursde laretraite vaàl’encontre de ce que vous savezêtre vrai,évitezlesenseignementsetméditezautre partdansle centre.Si vousn’enêtespascertain,méditezpendantlesenseignementsenaccordant toute votre attentionàvotre thème de méditation.Siquoique ce soitdans l’enseignementestpertinentouutile parrapportàce que vousêtesentrainde faire,celase présenteraimmédiatementàvotre attention.Quantaureste,vous pouvezle laisserde côté. Même lescentresgéréssurlabase de donspeuventenseignerdesversions trèsbizarresduDhamma.Sivoussentezqu’ ilyaquelque chose quiressemble à une atmosphère de secte dansle centre,partezimmédiatement.Silesgens refusentde vouslaisserpartir,faitesunscandale.Souvenez-vous:vousdevez protégervotre esprit. Lesmonastèresde méditationconstituentune autre alternative.Ilsne font paspayer,étantdonnéque toutestgérégrâce àdesdons.Maisparce que l’on s’attendàce que vousparticipiezauxtâchesjournalières,ilse peutque vous disposiezde moinsde tempspourlaméditationformelle.Parailleurs,les monastèresde méditationn’ontsouventpasd’horairesde groupe fixes,etvous devrezdoncfaire preuve de plusd’ initiative.Etmême là,vousdevrezfaire preuve de discriminationdanslafaçondontvousécoutezle Dhamma. Une autre alternative consiste àallercamper.Etre dansunlieusauvage vous aide aussiàreplacerde nombreuxproblèmesde votre vie quotidienne dans une perspective plusvaste.Ilyaune raisonpourlaquelle le Bouddhaestallé dansunlieusauvage pouratteindre l’Eveil. Lecturescomplémentaires Pourune perspective générale surlapratique danslavie quotidienne :*« SkillstoTake withYou»dansMeditations;*«AMeditative Life »dans Meditations2 . Surl’utilisationde larespirationdansdessituationssocialesdifficiles:*« SocialAnxiety»dansMeditations3 Surle contrôle de votre bouche :«Laparole Juste »dansUneNobleStratégie . Surl’examende vosintentions:«Laroute quimène aunibbanaestpavée d’ intentionshabiles»dans UneNobleStratégie. Surl’étiquette de lagénérosité,àlafoispourceuxquidonnentetceuxqui reçoivent:*«NoStringsAttached»dans Head&HeartTogether. Surlarenonciationetlapratique de l’uposatha:*«The DignityofRestraint» dans Meditations;«Echangerdesverroteriescontre de l’or»dansUneNoble Stratégie. Surle pardon:*«Reconciliation,Right&Wrong»dans PurityofHeart. Surcertainsdesproblèmesrencontrésenobservantlespréceptes:*«Getting the Message »et*«EducatingCompassion»;dansPurityofHeart ;«Le pouvoirthérapeutique despréceptes»dansUneNobleStratégie . Enseignementsorauxpertinents *2011/6/20:Forthe SurvivalofYourGoodness *2011/10/22:After-workMeditation *2009/8/14:ACulture ofSelf-reliance *2006/10/13:AWildernessMindatHome *2010/8/25:SkillstoTake Home *2001/8:NewFeedingHabits *2007/12/20:The SkillofRestraint *2011/8/12:RightSpeech,Inside &Out *2012/4/16:AMeditatorisaGoodFriendtoHave *2010/12/10:The IvoryIntersection *2009/1/23:CaringWithoutClinging *2011/5/12:ProtectingYourSpace *2008/5/28:AnAnthropologistfromMars *2005/3/16:Renunciation PARTIEQUATRE Lapratiqueavancée Laméditationsurlarespirationestlapratique idéale pourdonnernaissance àde fortsétatsde concentration,appelésjhana.Lesjhanafournissentalorsune base idéale pourfavoriserlesvisionspénétrantesquipeuventlibérerl’espritde sesmanièreshabituellesde provoquersouffrance etstresspourlui-même.Ces visionspénétrantespeuventenfinde compte conduire àune expérience d’affranchissementdansladimensioninconditionnée –appelée le Sans-mort– oùlasouffrance etle stressarriventàleurterme total.Ilexiste ainsitrois aspectsde lapratique avancée :lesjhana,lavisionpénétrante,et l’affranchissement. LESJHANA Le Canonpalidécritquatre niveauxde jhana,etcinqatteintesdusans-forme –desétatsde concentrationdanslesquelsiln’yapasd’expérience de laforme ducorps–quiontcomme pointde départle quatrième jhana.Lestextesqui s’appuientsurle Canonpaliontcartographiécesdescriptions,listantles facteursquicomposentchaque jhanaouchaque atteinte dusans-forme. Quandonlitceslistes,ilestimportantde se rendre compte que ce ne sont pasdesrecettes.Onne peutpas,parexemple,simplementprendre lescinq facteursdupremierjhana,lescombiner,etespérerobtenirle premierjhana.Ce seraitcomme sinonentendaitdire que le durian–unfruittropical–aune odeurde crème anglaise mélangée àde l’ail,etqu’ ilcontientaussiunpeude cyanure,de lavitamine E,ainsiqu’une une grande quantitéde potassium.Si l’oncombine simplementcesingrédientsdansl’espoird’obtenirdudurian,on obtientenfaitune mixture empoisonnée. Leslistesdesfacteursdesjhanaressemblentplusàdescritiques gastronomiques.Ellesvousdisentqueldevraitêtre oune pasêtre le goûtde la versionréussie d’unplatparticulier,maisellesne fournissentpasbeaucoup d’ indicationssurlafaçonde cuisinervous-même ce plat. Donc,pourtirerle maximumdescritiquesgastronomiques,vouspouvezles combineràune recette pourque celavousdonne une idée pluscomplète de la façondontlarecette devraitfonctionner.C’estce qu’offre ce livre.Larecette de base desjhanaestdonnée danslespartiesunetdeuxdulivre.Quandvousvous focalisezsurlarespirationensuivantlarecette,etque leschosescommencentà biense passer,voilàcertainesdesexpériencesauxquellesvouspouvezvous attendre. Lepremierjhana.Traditionnellement,le premierjhanapossède cinqfacteurs: lapensée dirigée,l’évaluation,l’unicitéde préoccupation(le thème surlequel vousêtesfocalisé),le ravissement,etle plaisir.Lestroispremiersfacteurssont lescauses;lesdeuxderniers,lesrésultats.End’autrestermes,vousne «faites» pasle ravissementetle plaisir.Ilssurviennentquandvous«faites»bienles troispremiersfacteurs. Dansce cas,lapenséedirigéesignifie que vousorientezde façoncontinue vos penséesverslarespiration.Vousne lesorienteznulle partailleurs.C’estle facteurquivousaide àresterconcentrésurune chose. L’évaluationestle facteurdudiscernement,etilrecouvre plusieursactivités. Vousévaluezle degréde confortde larespiration,etdansquelle mesure vous restezaveclarespiration.Vouscherchezdesmanièresd’améliorersoitvotre respiration,soitlamanière dontvousêtesfocalisésurlarespiration;puisvous lestestez,évaluantlesrésultatsde vosexpérimentations.S’ ilsne se révèlentpas bons,vousessayezde trouverde nouvellesapproches.S’ ilsse révèlentbons, vousessayezde trouvercommententirerle maximum.Ce dernieraspectde l’évaluationinclutl’acte de répandre une bonne énergie respiratoire dans différentespartiesducorps,de répandre votre conscience pourégalement remplirle corps,etensuite celuide maintenirce sensd’une respirationdu corpstoutentieretde conscience ducorpstoutentier. L’évaluationjoue aussiunrôle pourcombattre toute pensée vagabonde qui pourraitapparaître :elle évalue rapidementlesdégâtsquipourraientsurvenirà votre concentrationsivoussuiviezde tellespensées,etelle vousrappelle pourquoivousvoulezrevenirausujet.Quandlaméditationse passe bien, l’évaluationamoinsde travailàfaire dansce domaine etelle peutse focaliser plusdirectementsurlarespirationetlaqualitéde votre focalisationsurla respiration. Enbref,l’évaluationjoue àlafoisunrôle passifetunrôle actifdansvotre relationàlarespiration.Sonrôle passifconsiste simplementàprendre durecul pourobservercommentse passentleschoses.Dansce rôle,elle développe àla foisvotre attitude d’alerte etvotre observateurintérieur,que j’aiprésentésdans lapartie un.Le rôle actifde l’évaluationconsiste àporterunjugementsurce que vousavezobservéetàtrouverquoifaire avec.Sivousjugezque lesrésultats de vosactionsmentalesne sontpassatisfaisants,vousessayezde trouverdes moyensde changerce que vousêtesentrainde faire etvoustestezensuite vos idées.Silesrésultatssontsatisfaisants,voustrouvezdesmoyensde les mainteniretd’enfaire bonusage.Celadéveloppe votre celui-qui-faitintérieur afinqu’ ilpuisse façonnerplushabilementl’étatde votre esprit. L’unicitédepréoccupationsignifie deuxchoses:d’abord,elle faitréférence au faitque votre pensée dirigée etvotre évaluationrestenttouteslesdeux uniquementaveclarespiration.End’autrestermes,votre préoccupationest unique ausensoùc’estlaseule chose surlaquelle vousêtesfocalisé. Deuxièmement,votre préoccupationestunique ausensoùune chose –la respiration–remplitvotre conscience.Ilse peutque vouspuissiezentendre des sonsàl’extérieurducorps,maisvotre attentionne vapasverseux.Ilssont totalementàl’arrière-plan.(Ce points’applique àtouslesjhana,etilpeutmême s’appliquerauxatteintesdusans-forme,bienque certainespersonnes, lorsqu’ellesparviennentauxatteintesdusans-forme,découvrentqu’elles n’entendentpaslessons.) Quandcestroisfacteurssontfermesethabiles,leravissementetleplaisir apparaissent.Le mot«ravissement»esticiune traductiond’unmotpali–piti– quipeutaussisignifierrafraîchissement.Ils’agitfondamentalementd’une forme d’énergie etonpeutenfaire l’expérience de nombreusesmanières:soit comme une plénitude calme,immobile dansle corpsetl’esprit,soitencore comme une énergie quise déplace,telunfrissonquiparcourtle corps,oudes vaguesquidéferlentsurvous.Ilpeutparfoisprovoquerdesmouvementsdu corps.Chezcertainespersonnes,l’expérience estintense ;chezd’autres,elle est plusdouce.Celapeutêtre enpartie conditionnéparle degréde soifd’énergie de votre corps.S’ ilavraimentsoifd’énergie,l’expérience seraintense.Sice n’estpasle cas,onpeutremarqueràpeine l’expérience. Ainsique je l’ainotédanslapartie deux,laplupartdespersonnestrouventle ravissementagréable,maiscertainesle trouventdésagréable.Danslesdeuxcas, le pointimportantestde ne passe focaliserdessus,maisde resterfocalisésur larespiration.Laissezle ravissementse déplacercomme ille veut.Vousn’êtes pasobligéd’essayerde le contrôler.Sinon,vousabandonnezlesfacteurscausaux –lapensée dirigée,l’évaluation,etl’unicitéde préoccupation–etvotre concentrationse défait. Le plaisirestle sensd’aise etde bien-être quisurviennentquandle corpsse sentcalméparlarespiration,etque l’espritestagréablementintéresséparle travailde laméditation. Làencore,ilestimportantde resterfocalisésurlarespirationetde ne passe focalisersurle plaisir,carcelavousferaitperdre le contactaveclescausesde la concentration. Aulieude cela,utilisezvotre conscience de larespirationetvosfacultés d’observationpourpermettre –c’estle motopérationnel:permettre–aux sensationsde ravissementetde plaisirde remplirle corps.Quandle ravissementetle plaisirinterpénètrenttotalementle corps,ilsrenforcent l’unicitéde votre préoccupationaveclarespirationducorpstoutentier. De cette manière,l’activitéd’évaluation,aulieud’être une instabilité malencontreuse dansvotre concentration,enfait,larenforce,de sorte que l’espritestprêtàs’établirplussolidement. Lorsque voustravaillezde cette manière aveclarespiration,vousremarquez que votre conscience ducorpspossède deuxaspects:une conscience focalisée etlaconscience àl’arrière-planquiestdéjàprésente dansvotre corps.La conscience àl’arrière-planestsimplementvotre réceptivitéàl’éventailcomplet de l’ intrantsensorielquipénètre àpartirde touteslespartiesducorps.La conscience focalisée estlocalisée àl’endroitoùvousaccordezune attention particulière àcetintrant,etque vousdéveloppezplusavant.Une destâchesde votre évaluationconsiste àfaire entrerencontactl’unavecl’autre cesdeux aspectsde laconscience.Laconscience àl’arrière-planestdéjàlà,toutcomme l’énergie respiratoire àl’arrière-plandansle corps.Laquestion–àlafoisence quiconcerne laconscience àl’arrière-planetl’énergie àl’arrière-plan–estla suivante :est-elle pleine ?Souvenez-vousque,quandvoustraitezavecla respiration,vousn’essayezpasde faire entrerde force le souffle dansdeszones oùilne s’étaitjamaistrouvéauparavant.Vousêtessimplemententrainde permettre àtouslesaspectsde l’énergie respiratoire de se relier.Laconnexité estce quileurpermetàtousde se remplir.Le même principe s’applique à votre conscience :vousn’essayezpasde créerune nouvelle conscience.Vous voulezsimplementque votre conscience focalisée se relie àvotre conscience à l’arrière-planafinqu’ellesformentuntoutferme,pleinementenattitude d’alerte. Lorsqu’àlafoislarespirationetlaconscience sontréuniesde cette manière, vousentrezdansle deuxième jhana. Ledeuxièmejhanapossède troisfacteurs:l’unicitéde préoccupation,le ravissement,etle plaisir.Lorsque larespirationetlaconscience deviennentun, ellescommencentàse sentirsaturées.Quoique vousfassiezpourlesrendre encore pluspleines,ellesne peuventpasse remplirplusqu’ellesne le sont.A ce stade,lapensée dirigée etl’évaluationn’ontplusd’autre travailàfaire.Vous pouvezlesabandonner.Celapermetàl’espritd’entrerdansunsensd’unité encore plusfort.Votre conscience focalisée etvotre conscience àl’arrière-plan deviennentfermementune,etellesdeviennentàleurtourune avecla respiration. C’estcomme si,dansle premierjhana,vousvousidentifiiezavecune partie de votre respirationetune partie de votre conscience lorsque vousfaisiez passerune autre partie de larespirationdansune autre partie de votre conscience.Maintenant,ceslignesde séparationsonteffacées.Laconscience devientune,larespirationdevientune,ettoutesdeuxdeviennentune avec l’autre.Une autre analogie consiste àpenserque l’espritestcomme l’objectif d’unappareilphoto.Dansle premierjhana,le pointfocalse situe devant l’objectif.Dansle deuxième,ilse déplace àl’ intérieurde l’objectiflui-même. Ce sensd’unitése maintientàtraverstouslesjhanaetétatsdusans-forme restants,jusqu’auniveauconnucomme ladimensionde l’ infinitude de la conscience (cf.ci-dessous). Ici,dansle deuxième jhana,le plaisiretle ravissementdeviennenttousdeux plusprononcés,maisiln’estpasnécessaire de lesrépandre consciemmentà traversle corps.Ilsse répandentd’eux-mêmes.Le ravissement,cependant,est une énergie quise déplace.Bienqu’ ilpuisse être ressenticomme extrêmement rafraîchissantaudébut,ilpeutenfinde compte devenirfatiguant.Quandcela se produit,essayezde raffinerlafocalisationde votre attentionjusqu’àun niveaud’énergie respiratoire quin’estpasaffectéparlesmouvementsdu ravissement.Vouspouvezpenserque c’estcomme sivouschangiezlafréquence de votre radio,passantd’une stationquidiffuse de lamusique bruyante àune autre stationquidiffuse de lamusique plusdouce.Bienque lesondes radiophoniquesdesdeuxstationspuissentexisteraumême endroit,l’acte de s’accordersurl’une d’entre ellesvouspermetd’éliminerl’autre. Quandvouspouvezresteravecce niveaud’énergie plusraffiné,vouspénétrez dansle troisième jhana. Letroisièmejhanapossède deuxfacteurs:l’unicitéde préoccupationetle plaisir.Le sensde plaisiresticitrèscalme etimmobile dansle corps.Lorsqu’ il remplitle corps,vousn’avezpasl’ impressionque vousremplissezle corpsavec une énergie respiratoire quise déplace.Aulieude cela,vouspermettezaucorps d’être rempliparune énergie ferme,calme.Despersonnesdécriventaussicette énergie comme «résiliente »ou«comme de l’acier».Ilyaencore comme une sensationsubtile de fluxrespiratoire àlapériphérie ducorps,maiselle est ressentie comme le mouvementde lavapeurd’eauautourd’unglaçon,qui entoure laglace maisquine provoque niexpansionnicontraction.Parce que l’espritn’estpasobligéde s’occuperdumouvementde l’énergie respiratoire,il peutdevenirplusétablietpluscalme.Ildevientaussiplusferme etplus équanime enprésence duplaisircorporel. Lorsque l’espritdevientencore pluscentréetcalme,ilpénètre dansle quatrième jhana. Lequatrièmejhanapossède deuxfacteurs:l’unicitéde préoccupationet l’équanimité.Ace stade,même le mouvementsubtilde l’ inspirationetde l’expirations’arrête.Iln’yanivagues,nibrèchesdansl’énergie respiratoire. Parce que l’espritestextrêmementcalme etimmobile,le cerveauconvertit moinsd’oxygène endioxyde de carbone,etlescapteurschimiquesdansle cerveaun’éprouventdoncpasle besoinde dire aucorpsde respirer.L’oxygène que le corpsabsorbe passivementestsuffisantpoursubveniràsesbesoins.La conscience remplitle corps,larespirationremplitle corps,larespiration remplitlaconscience :c’estlapleine unicitéde préoccupation.C’estaussile stade de lapratique de laconcentrationoùsatidevientpur:iln’yapasde brèche dansvotre capacitéàvoussouvenirde resteraveclarespiration.Parce qu’àlafois,l’espritetlarespirationsontcalmes,l’équanimitédevientégalement pure.L’espritestdansunétatd’équilibre total. Quandvousavezapprisàmaintenirce sensde calme etd’ immobilité équilibrésdanslarespiration,vouspouvezvousfocaliserégalementsur l’équilibrage desautrespropriétésducorps.Equilibrezd’abordlachaleuretle froid.Sile corpsatropchaud,remarquezoùse trouve le pointle plusfroid. Focalisez-voussurlafraîcheuràcetendroit,etlaissez-laensuite se répandre, toutcomme vousrépandriezlarespirationimmobile.De façonsimilaire,sivous aveztropfroid,trouvezle pointle pluschauddansle corps.Une foisque vous pouvezmaintenircette focalisationsurlachaleuràcetendroit,laissez-lase répandre.Voyezsivouspouvezensuite amenerlafraîcheuretlachaleuràun étatd’équilibre,afinque le corpsse sente juste bien. Procédezde façonsimilaire ence quiconcerne lafermetédansle corps: focalisez-voussurlessensationsquisemblentlespluslourdesoulesplus fermes.Laissezensuite cette fermetése répandre àtraverstoutle corps.Sile corpsse senttroplourd,pensezalorsàlarespirationcalme etimmobile pourle rendre plusléger.Essayezde trouverunéquilibre afinde ne voussentirnitrop lourdnitropléger. Cetexercice rendnonseulementle corpsplusconfortable entantque fondementpourune concentrationplusferme,maisilvousfamiliarise aussi aveclespropriétésquiconstituentvotre sensintérieurducorps.Ainsique nous l’avonsnotédanslapartie deux,être familiariséaveccespropriétésvous procure unensemble d’outilsutilespourgérerladouleuretlesexpériences horsducorps.Cetexercice vouspermetégalementde voirlaforce de vos perceptions:le simple faitde remarqueretd’étiqueterune sensation particulière peutlarendre plusforte. Lesquatre jhanase focalisentsurle même sujet–larespiration–maisla manière dontilssontliésàlarespirationdevientprogressivementplusraffinée. Une foisque l’espritatteintle quatrième jhana,celui-cipeutconstituerle fondementpourlesatteintesdusans-forme.Larelationentre lesétapesestici inversée :touteslesatteintesdusans-forme sontliéesàleurthème de lamême manière –avecl’équanimitéetl’unicitéduquatrième jhana–maisellesse focalisentsurdesthèmesdifférents.Nousprésenteronsiciseulementlesquatre premièresatteintesdusans-forme,carlacinquième atteinte –lacessationde la perceptionetde lasensation–dépasse le cadre de ce livre. Lesatteintesdusans-forme.Lorsque l’espritquiestdansle quatrième jhana demeure avecl’ immobilitéde larespirationquiremplitle corps,ilcommence à sentirque laseule raisonpourlaquelle ilressentune limite ouune forme du corpsestdue àlaperceptionouàl’ image mentale de laforme ducorpsà laquelle ils’attache.Iln’yapasde mouvementde larespirationpourconfirmer cette perception.Aulieude cela,le corpsestcomme unnuage de gouttelettes de brouillard,chaque gouttelette étantune sensation,sanspourautantque le nuage possède une limite claire. Pourparveniràlapremière atteinte dusans-forme,laissezlaperceptionde la forme ducorpsse détacher.Focalisez-vousensuite,nonsurlesgouttelettesde sensation,maissurl’espace entre elles.Cetespace s’étendensuite au-delàdu corpssanslimite etilpeutpénétrertoutle reste.Vousn’essayezcependantpas de le suivre jusqu’àsalimite.Vousmaintenezsimplementàl’espritla perceptiond’«espace infini»oud’«espace illimité».Sivouspouvezresterlà fermement,vousatteignezlapremière atteinte dusans-forme,ladimensionde l’infinitudedel’espace.Voyezcombiende tempsvouspouvezresteraveccette perception. Afinde bienpouvoirresteraveclaperceptionde l’espace infini,vouspouvez essayerde lamaintenirmême quandvousavezquittélaméditationformelle. Toutaulongde lajournée,remplacezvotre focalisationintérieure surla respirationenunendroitdonnéducorpsparune focalisationsurlaperception de l’«espace »quiimprègne tout:votre corps,l’espace autourducorps,les autrespersonnes,lesobjetsphysiquesautourde vous.Maintenezcette perceptionde l’espace àl’arrière-plande votre esprit.Quoiqu’ ilse passe à l’ intérieurouàl’extérieurde votre corps,toutse produitdansle contexte de cette perceptionde l’espace.Celacrée une grande sensationde légèretétoutau longde lajournée.Sivouspouvezmaintenircette perceptionaumilieude vos activitésquotidiennes,ilvousseraplusfacile d’yaccéderetde resterfermement focalisédessuschaque foisque vousvousassiérezpourune méditation formelle. Une foisque voussavezbiencommentresteraveclaperceptionde l’espace infini,vouspouvezposerlaquestion:«Qu’est-ce quiconnaîtl’espace infini?» Votre attentionse déplace verslaconsciencede l’espace,etvousvousrendez compte que laconscience,comme l’espace,ne possède pasde limites,bien qu’encore une foisvousn’essayiezpasde lasuivre jusqu’àseslimites.Vous restezjuste centrélàouvousêtes.(Sivousessayezde posercette questionavant de biensavoircommentresteraveclaperceptionde l’espace infini,l’esprit retournerasimplementàunniveaude concentrationinférieur,oubienilse peutqu’ ilquitte entièrementlaconcentration.Dansce cas,retournezàla perceptionde l’espace.)Sivouspouvezresteraveccette perceptionde conscience infinie ouillimitée –ousimplement:«connaître,connaître, connaître »–vouspénétrezdansladeuxième atteinte dusans-forme,la dimensiondel’infinitudedelaconscience. Comme dansle casde laperceptionde l’espace,vouspouvezvousentraînerà pouvoirresteraveclaperceptionde laconscience infinie enlamaintenant même aprèsavoirquittélaméditationformelle.Conservezàl’espritla perceptionque,quoiqu’ ilse produise envousouhorsde vous,toutcelase produitdansle contexte d’une conscience quise répanddanstoutesles directions.Cela,aussi,crée une grande sensationde légèretétoutaulongde la journée,etrendleschosesplusfacilespours’établirànouveaudansla perceptionde laconscience infinie quandvousorientezl’espritverslapratique de lapleine concentration. C’estàce stade que votre observateurintérieurse révèle nettement.Quand vousavezabandonnélarespirationpourlaperceptionde «espace »,vousavez acquisunsensclairque votre respirationetvotre conscience de larespiration étaientdeuxchosesséparées,etvousavezpuvoirprécisémentoùetcomment ellesétaientséparées.Quandvousavezabandonnélaperceptionde «espace », vousavezpuvoirque laconscience étaitséparée même de l’espace.Lorsque vousfaitespasserdanslavie quotidienne votre perceptionde «conscient», vouspouvezappliquerle même principe àtoutce que vousrencontrez:les objetsetlesévénementssontune chose ;laconscience quiconnaîtestautre chose. Une foisque vouspouvezresteraveclaperceptionde laconscience infinie oude l’acte de connaître infini,vouspouvezalors,pendantque vousêtesen méditationformelle,commenceràdémonterce sensdu«connaisseur»oude l’«observateur».Pourfaire cela,vouspouvezvousposerdeuxquestions.Soit:« Qu’est-ce quiconstitue encore une perturbationdanscetacte de connaître ?» Soit«Qu’est-ce quimaintientle sensd’unitédanscetacte de connaître ?» Vousvoyezque danslesdeuxcaslaréponse estlaperceptionde «connaître, connaître,connaître »ou«conscient,conscient,conscient».Vousabandonnez cette perception,etenfaisantcelavousabandonnezle sensd’unité.Ce quireste estunsensdunéant.Ilyatoujourslaconscience,maisvousne l’étiquetezpas comme conscience.Vousêtesjuste avecle sensde légèretéquiprovientdufait de remplacerl’étiquette de «l’acte de connaître »parquelque chose de moins pesant.L’étiquette de «l’acte de connaître »demande que vousfassiezuneffort pourcontinueràconnaître.Maisl’étiquette de «rien»vouspermetde déposer ce poids.Sivouspouvezresteraveccette perceptionde «Iln’yarien,»oude « Rienne se produit,»vousentrezdanslatroisième atteinte dusans-forme,la dimensiondunéant. Une foisque vouspouvezresteraveclaperceptionde «Iln’yarien,»oude « Rienne se produit,»vouspouvezvousdemanders’ ilexiste encore une quelconque perturbationdansce sensdunéant.Quandvousvoyezque la perturbationestprovoquée parlaperceptionelle-même,vousabandonnezcelleci.Sivousfaitescelaquandvotre focalisationn’estpassuffisammentsubtile, vousretournezàunétatde concentrationinférieur.Maissivouspouvezrester dansl’espace mentallaissévacantparlaperceptionquandelle se détache,vous faitescela.Vousne pouvezpasdire qu’ ilyaune autre perceptionlà,maisparce que vousavezle sensnon-verbalque voussavezoùvousvoustrouvez,vousne pouvezpasnonplusdire qu’ iln’yapasde perception.Sivouspouvezcontinuer àresterlà,vousentrezdanslaquatrième atteinte dusans-forme,ladimensionde niperception,ninon-perception. Laconcentrationerronée.Ilexiste plusieursétatsde concentrationqui imitentcesniveauxde concentrationparcertainsaspects,maisils’agitde concentrationerronée.Celaestdûaufaitqu’àladifférence desniveauxde ConcentrationJuste,leurpérimètre de conscience estsiétroitqu’ ilne fournit pasune base pourque lavisionpénétrante puisse apparaître. Deuxdesétatsde concentrationerronée lespluscourantssontla concentration-illusionetl’étatde non-perception.Lespersonnesquipratiquent facilementle déniouladissociationpeuventêtre enclinesàcesétats.J’aiaussi rencontrédespersonnesquilesconfondentavecl’affranchissement,ce qui constitue une erreurtrèsdangereuse parce que celabloque toutprogrès ultérieursurlaVoie.Ilestdoncimportantde reconnaître cesétatspource qu’ ilssont. Laconcentration-illusionadéjàétéexaminée danslapartie deux.Elle se produitquandlarespirationdevientsiconfortable que votre focalisationdérive de larespirationversle sensde confortlui-même ;votre saticommence à devenirflou,etvotre sensducorpsetde votre environnementse perddansune brume agréable.Quandvousémergez,voustrouvezdifficile d’ identifier l’endroitsurlequelvousétiezexactementfocalisé. L’étatdenon-perceptionse produitparce que vousrendezvotre focalisation extrêmementpointue,etsiraffinée qu’elle refuse de s’établirmême surles objetsmentauxlesplusfugacesoude lesétiqueter.Voustombezdansunétat danslequelvousperdeztoutsensducorps,de touslessonsinternesou externes,oud’absolumenttoute pensée ouperception.Ilyajuste assezde conscience,untoutpetitpeu,pourvouspermettre de savoir,quandvous émergez,que vousn’étiezpasendormi.Vouspouvezresterlàde longuesheures, etcependantle tempspasse trèsvite.Deuxheurespeuventpasserpourdeux minutes.Vouspouvezaussivousprogrammerpourensortiràunmoment particulier. Cetétatpossède une certaine utilité–comme quandvoussouffrezbeaucoup etque vousvoulezavoirunpeude répit.Aussilongtempsque vousreconnaissez qu’ ilne s’agitpasde laConcentrationJuste oude l’affranchissement,le seul dangerestque vouspuissiezdéciderque vousaimezvouscacherlàaupointde ne pasvouloirfaire le travailnécessaire pourallerplusloindanslapratique. Commentutiliserlacartedesjhana.Toutcomme le discernementexige de laconcentrationpourcroître,laconcentrationexige dudiscernement.Lesdeux qualitéss’entraidentmutuellement.Maintenantque vousdisposezd’une carte desstadesde laconcentration,vousavezbesoinde faire preuve de discernementpourl’utilisercorrectementafinqu’elle ne devienne pasun obstacle àlapratique.Voiciquelquesconseilsàconserveràl’esprit. Cettecarteprésentedespossibilités. Ilse peutque lamanière dontvotre concentrationse développe soit clairementenaccordaveclacarte,ounon.Certainespersonnesdécouvrentque leurconcentrationpasse naturellementd’unstade donnéaustade suivantsans qu’ ilyaitplanificationde leurpart;d’autresdécouvrentqu’ellesdoivent prendre consciemmentune décisionpourpasserd’unstade donnéaustade suivant.Vouspouvezaussidécouvrirque lesstadesde votre pratique ne correspondentpasavecprécisionàceuxde lacarte.Certainespersonnesfontpar exemple l’expérience d’unstade supplémentaire situéentre le premieretle deuxième jhana,danslequellapensée dirigée se détache,maisoùilyatoujours unminimumd’évaluation.D’autresne voientpasd’étapesclairesdansleurs progrès.L’esprits’établitsirapidementàunstade particulierqu’ellesne sont pasclairementconscientesd’être passéesparlesétapesprécédentes.C’est comme tomberbrutalementaufondd’unpuits:vousne remarquezpas combiende rangéesde briquesrecouvrentlaparoidupuits.Voussavezjuste que vousaveztouchéle fond. Certainesde cesvariantesne posentaucunproblème.Cependant,sivous découvrezque votre espritvadirectementauxétapesdusans-forme sanspasser d’abordparlesjhanadanslesquelsvousavezunsensclairducorpstoutentier, revenezenarrière etfaitesuneffortsupplémentaire pourresteravecla respirationethabiterpleinementle corps.Travaillezparticulièrement intensémentsurlesétapesassociéesaupremierjhana:vousrendantconscient ducorpstoutentierquirespire,etrépandantl’énergie respiratoire dansdes zonesoùelle ne semble pass’écouler.Celapeutsemblermoinsreposantet calme que lesétatsdusans-forme,maisc’estquelque chose de nécessaire,àla foispourque votre concentrationsoitbienancrée etpourque lavision pénétrante apparaisse.Sil’espritsaute lesétapesliéesaucorps,celarefoule simplementle corpsetcelase transforme enune concentrationquirepose sur le déni.Le dénipeutrepousserlesdistractions,maisiln’estpaspropice àun discernementclair,quise répanddanstouteslesdirections. Conservezlacarteàl’arrière-plandevotreconsciencequandvousméditez,pasau premierplan. Souvenez-vousque le thème de votre méditationestlarespiration,pasles facteursdesjhana.Vouspouvezconserverlacarte àl’arrière-plande votre esprit, prête àêtre tirée quandvousêtesface àtroistypesde choix:que faire quand vousne pouvezpaspénétrerdansunétatde calme,que faire quandvousêtes dansunétatde calme maisque vouséprouvezdesdifficultésàle maintenir,et que faire quandvousêtesbloquédansunétatde calme etque vousne savezpas oùallerensuite. Danslesautrescas,ne pensezpasauxfacteursdesjhana.Accordezvotre attentionprincipale àlarespirationetlaissezvotre concentrationse développer naturellementàpartirde votre évaluationde larespiration.Essayezde ne pas être comme lapersonne quipossède unarbre avecdesmanguesvertesetqui– comme onluiaditque lesmanguesmûresne sontnivertesnidures,mais qu’ellessontjaunesetmolles–essaie de faire mûrirsesmanguesenles peignantenjaune etenlespressantjusqu’àce qu’ellessoientmolles.Le résultat,bienentendu,c’estque sesmanguesne pourrontjamaismûrir.Ce qu’elle devraitfaire,c’ests’occuperde l’arbre –l’arroser,luidonnerde l’engrais, le protégercontre lesinsectes–etlesmanguesdeviendrontjaunesetmolles d’elles-mêmes.Observeretévaluerlarespirationestlamanière dontvousvous occupezde l’arbre de votre concentration. N’étiquetezpastroprapidementunétatdeconcentration. Sivousatteignezunniveaude concentrationquisemble prometteur,ne l’étiquetezpassur-le-champ.Essayezsimplementde le maintenir.Voyezensuite sivouspouvezle reproduire aucoursde votre séance de méditationsuivante.Si vousne le pouvezpas,n’yprêtezplusattention.Sivousle pouvez,alors étiquetez-le avecune note surunpost-itmental,vousrappelantquelestle ressenti,etàquelniveauilpourraitcorrespondre surlacarte.Ne gravezpas votre observationdanslapierre.Lorsque le territoire de votre espritvous deviendraplusfamilier,ilse peutque vousayezàdécollerlespost-itetàles réordonner,maiscelane constitue pasunproblème. Relisezlasectiondanslapartiedeuxsur«Evaluervosprogrès». Nesoyezpastroppressédepousserd’unstadedeconcentrationausuivant. Tropsouvent,dèsque vousatteignezunniveaude concentrationdonné, l’espritpose une questionde lafaim:«Qu’est-ce quivientaprèsça?»La meilleure réponse est:«C’estçaquivientaprès.»Apprenezcommentmaîtriser ce que vousavezobtenu.Laméditationn’estpasune marche forcée àtraversles jhana.Sivouspoussezimpatiemmentd’unniveaude concentrationausuivant, ousivousessayezd’analyserunnouvelétatde concentrationtroprapidement aprèsl’avoiratteint,vousne luilaissezaucune chance de révélersonpotentiel complet.Etvousne vouslaissezaucune chance de vousfamiliariseraveclui. Pourentirerle maximum,vousavezbesoinde travaillerdessusde façon continue entantqu’habileté.Essayezde l’atteindre rapidementchaque foisque vouscommencezàméditer.Essayezde vousbrancherdessusdanstoutesles situations.Celavouspermetde le voirsousdifférentsanglesetde le testerdans le temps–pourvoirs’ ilestvraimentaussipleinde félicité,vide,etdétendu qu’ ilapuapparaître àpremière vue. Sipasseràunnouveauniveaude concentrationfaitque vousvoussentez déstabilisé,retournezauniveauque vousvenezde quitteretessayezde l’affermiravantde réessayerce nouveauniveauplustard. Sivousn’êtespascertaindecequ’ilfautfaireàunstadequelconquedela concentration,restezsimplementavecvotresensdel’«observateur». Ne concluezpastrophâtivementque ce que vousfaitesestcorrectouerroné, ouque ce dontvousfaitesl’expérience estvraioufaux.Regardez,regardez, regardez,simplement.Auminimum,vousne vouslaisserezpastromperpardes suppositionsfausses.Etilse peutque vousacquériezdesvisionspénétrantessur lafaçondontl’espritpeutse tromperlui-même àtraverssondésird’étiqueteret d’ interpréterleschoses. Cequiestplusimportantqued’étiquetervotreconcentration,c’estd’apprendrequoien faire. Que votre concentrationcorresponde auxstadesindiquéssurlacarte ou qu’elle possède quelquesstadesdifférentsquiluisontpropres,lamanière correcte de traitern’ importe quelstade de concentrationestlamême dans touslescas.Apprenezd’abordàle mainteniraussilongtempsque vousle pouvez,dansautantde positionsetd’activitésque vousle pouvez.Essayezd’y retourneraussirapidementque vousle pouvez.Celavouspermetde vous familiariseraveclui.Quandilvousestvraimentfamilier,retirez-vousen légèrementafinde pouvoirobserverle type de relationque l’espritentretient avecsonobjet–maispasàunpointtelque vousquittiezcomplètementce stade de concentration.Certainespersonnesfontl’expérience de celacomme le fait de «lever»l’espritlégèrementau-dessusde sonobjet.Pourd’autres,c’est comme avoirune mainbienenserrée dansungantetensuite laretirer légèrementafinqu’elle ne soitplusaussibienenserrée,maisqu’elle reste toujoursdansle gant. Dansuncasoudansl’autre,vousêtesmaintenantenpositionpourobserver lesmouvementsde l’espritautourde l’objetde saconcentration.Posez-vous une questiondudiscernement:«Ya-t-iltoujoursune sensationde perturbationoude stressquelconque danslaconcentrationelle-même ?»Ilse peutque le stresssoitliéaufaitque l’espritestencore entraind’évaluerson objetalorsqu’ iln’aplusbesoinde le faire,qu’ ils’accroche auravissementalors que le ravissementn’aplusuneffetcalmant,ouqu’ ilestfocalisésurune perceptionquin’estpasaussireposante qu’elle pourraitl’être.Sivousne pouvezpasimmédiatementvoirde stress,essayezde remarquertoute variation duniveaude stressoude perturbationque vousressentez.Ilse peutque cela prenne unpeude temps,maisquandvousvoyezune variationduniveaude stress,essayezde voirquelle activitéde l’espritaccompagne lesmontéesetles retombéesdustress.Une foisque vousavezidentifiél’activitéquiaccompagne lesmontées,abandonnez-les. Sivousne pouvezpasencore voirune quelconque variationdansle stress,ou sivotre analyse commence àdevenirfloue,c’estunsigne que votre concentrationn’estpasencore suffisammentforte pourque vousvousengagiez dansce type d’analyse.Abandonnezl’analyse etreplongez-vousfermementdans l’objetde votre concentration.Ne soyezpasimpatient.Restezavecl’objetjusqu’à ce que vousvoussentiezsuffisammentrafraîchietferme pouressayerde pratiquerànouveaul’analyse. Cependant,sil’analyse donne desrésultatsclairs,poursuivez-la.Cela renforceravotre concentrationenmême tempsque celarenforceravotre discernement.Vousêtesentraind’apprendre commentévaluervotre état d’espritparvous-même,enmême tempsque vousêtesengagédedans,sans avoiràconsulterune quelconque autoritéextérieure.Vousêtescapable d’observercommentl’espritcrée dustressnonnécessaire pourlui-même,etde l’entraîneràne pascontinueràcréerce stress.C’estlàtoutl’objetde la méditation. Vousmaîtrisezenmême tempsune ligne de questionnementqui–lorsque votre concentrationetvotre discernementdeviennentplusprofondsetplus subtils–donne naissance àlavisionpénétrante quiconduità l’affranchissement. LAVISIONPÉNÉTRANTE Ainsique je l’ainotédansl’ introduction,lastratégie de base de lapratique consiste àobservervosactions–ainsique leursmotivationsetleursrésultats– etensuite àlesquestionner:conduisent-ellesàlasouffrance ?Sic’estle cas, sont-ellesnécessaires?Sice n’estpasle cas,commentpouvez-vousagird’une manière quine conduitpasàlasouffrance ?Siellesne conduisentpasàla souffrance,commentpouvez-vouslesmaîtriserentantqu’habiletés?Cette stratégie s’applique nonseulementàvosparolesetàvosactesmaisaussiaux actesde l’esprit:sespenséesetsesémotions. Etainsique je l’ainotédansladernière partie,quandvousdéveloppezles jhana,vousutilisezcette stratégie d’observationetde questionnementpour abandonnertoute pensée quivousdistraitetpourdévelopperàsaplace les facteursdesjhana.C’estàtraversce processusque lapratique desjhana développe votre discernementetvotre visionpénétrante.Quandvotre jhana devientplusstable,vouspouvezdéveloppercette visionpénétrante plusavant enrecherchantune ligne de conduite quiprovoque même moinsde stressque le jhana.Iciencore,le pointimportantconsiste àvoirlesfacteursdesjhana comme desactivitésetàvousposerlesbonnesquestionsàleursujet. Lafabrication.Lesactivitéssonticilestroistypesde fabricationàpartir desquellesl’espritfaçonne l’expérience :corporelle,verbale,etmentale.Sivous comparezlesdescriptionsdesjhanaetde laméditationsurlarespirationavec lesdescriptionsde lafabricationquise trouventdansl’ introduction,vous remarquerezque lesjhanafontappelauxtrois.Larespirationestlafabrication corporelle ;lapensée dirigée etl’évaluationdupremierjhanasontdes fabricationsverbales;lesperceptionsquimaintiennentl’espritdansles différentsjhanaetlesatteintesdusans-forme sontdesfabricationsmentales, toutcomme le sontlessensationsde plaisiretd’équanimitéquiproviennentdu faitde resterdanscesétatsde concentration. C’estlaraisonpourlaquelle lesjhanasontsiutilespourdonnernaissance àla visionpénétrante quimettotalementunterme austressnonnécessaire que l’espritcrée àtraverssespropresfabrications.Lesjhanavousfournissentun endroitcalme etimmobile àpartirduquelvouspouvezobservercesfabrications enaction. Vouspouvezfaire celade troismanières: •pendantque vousêtesengagédansunstade particulierde jhana; •quandvouspassezd’unstade àunautre ; •quandvoussortezde laconcentrationetque vousobservezquelles fabricationsl’espritadopte lorsqu’ ils’engage dansle monde extérieur. Dansn’ importe laquelle de cessituations,vouspouvezobserver:(1)que les fabricationssontenréalitédesactions,quiapparaissentetquidisparaissent;(2) qu’ellescréentdustress;(3)que ce qu’ellesfontestnonnécessaire ;(4)etque le plaisirqu’ellesprocurentne vautpasle stressqu’ellesentraînent.C’est seulementquandvousvoyezl’ensemble de cesquatre aspectsque lavision pénétrante peutconduire àl’affranchissentvis-à-visde lasouffrance etdustress nonnécessaires.Etc’estàce momentque vousvoyezque le seulstressqui accablaitl’espritétaitceluide type nonnécessaire.Une foisque ce stressa disparu,absolumentrienne peutaccablerl’esprit.Ilestlibre. Observerundesjhanacomme une forme d’actionmentale exige de nepasle voircomme unprincipe métaphysique –parexemple comme unFondement de l’être,unSoivéritable,l’Unitécosmique,laVacuitéprimordiale,laRencontre avecDieu,outoute autre grandiose abstraction.Ilestfacile de tomberdansle piège métaphysique,enparticuliersivousvousêtespréparéàpenserences termes.Si,parexemple,vousêtesentrainde penserentermesmétaphysiqueset qu’ensuite vousatteignezl’unitédudeuxième jhana,ilestfacile de supposer que vousêtesentréencontactavecl’Unitécosmique oul’Interconnexité.Sivous atteignezle sensde laconnaissance infinie de ladimensionde l’ infinitude de laconscience,ilestfacile de supposerque vousavezobtenuaccèsàunniveau de conscience quisous-tendtoute réalité.Ilse peutque vousinterprétiezces expériencescomme le contactavecune sorte de fondementduqueltoute chose procède etauqueltoute chose retourne.Ouilse peutque vousdécidiezque le sensrenforcéde l’«observateur»danscetétatd’espritestvotre Soivéritable.Si vousvouslaisseztoutefoisavoirparl’une de cesinterprétations,vousperdezde vue lamanière dontvosactionsontdansunpremiertempsfaçonné l’expérience.Vouspassezainsiàcôtédesniveauxde stresssubtilsquisont encore présentsdanscesexpériences.Lesinterprétationsexaltéesque vousleur assignezvousaveuglentvis-à-visdesfabricationsqu’ellescontiennentencore. Pouréviterce piège,vousrestezsimplementaveclaligne de questionnement introduite àlafinde ladernière section.Vousrecherchezd’abordtoute augmentationoudiminutionduniveaude stressàl’ intérieurde cette expérience.Vousrecherchezensuite l’activitéde l’espritquiaccompagne cette augmentationetdiminution.Quandvousvoyezl’activitéenaction,vous l’abandonnez. Onappelle celacontemplerl’ inconstance etle stressdansl’ inconstance. Quandvousvoyezle stress,vousvousdemandezsiquelque chose d’ inconstant etde stressantvautlapeine que vousle revendiquiezcomme étantvousou vôtre.Quandvousvousrendezcompte que laréponse estNon,onappelle cela contemplerle pas-soi.Vousne prenezpaspositionsurle faitqu’ ilyaouqu’ il n’yapasde soi.Vousvousdemandezsimplementsivousvoulezvousidentifier aveclespartiesducomitéquicréentdustress. Développerledésenchantement.Le butde cescontemplationsestde susciter unsensde désenchantementetde dépassionvis-à-visdesactionsde la fabrication.Parce que lapassionestce quimeutl’ensemble destroistypesde fabrication,ladépassionestce quimetunterme àtoutdésirde continuerà s’engagerdedans.Quandvousne vousimpliquezpasdedans,ilss’arrêtent.Le résultatestunlâcherprise total. Le sensde désenchantement–quidanslaplupartdescasatteintsamaturité seulementaprèsque vousavezabordécescontemplationssousde multiples angles–constitue le tournantcrucialde ce processus.Le terme palipour désenchantement,nibbida,correspondàlasensationque vouséprouvezquand vousavezsuffisammentmangéd’untype de nourriture particulieretque vous n’envoulezplusd’autre.Ce n’estpasde l’aversion.C’estsimplementle sensque ce que vousaimiezmangerne présente plusaucunintérêtpourvous.Vousen avezsuffisammentconsommé. Vousavezbesoinde développerce sensde désenchantementvis-à-visdes fabricationsde l’espritparce qu’ellessuiventtoutesle même schéma,schéma que nousavonsmentionnéàde nombreusesreprises:ce sontdesformes d’alimentation.Lanourriture peutêtre icisoitphysique,soitmentale,maisla dynamique de se nourrirestdanschaque caslamême.Vousessayezde combler unmanque,de soulagerune faim.C’estseulementquandvouspouvez contrecarrerlafaimavecunsensde «assez»que vouspouvezatteindre le désenchantement.C’estseulementavecle désenchantementque vouspouvez arrêterde vousnourrirettrouverladimensionoùiln’estpasnécessaire de se nourrir. Lavisionpénétrantedansledevenir.Repensezàl’ image ducomitéde l’esprit.Chaque membre ducomitécorrespondàundésirdifférent,unsens différentde quivousêtesquirepose surce désir,etunsensdifférentdumonde danslequelvouspouvezrechercherce quisatisferace désir.Votre sensde qui vousêtesse compose icide deuxchoses:le soiquiferal’expérience du bonheurde satisfaire ce désir,etle soiquidispose dupouvoirde satisfaire ce désir.Le premiersoiestle soientantque consommateur;le second,le soien tantque producteur.Le soientantque consommateurestce quiabesoind’être nourri;le soientantque producteurestce quitrouve etprépare lanourriture ; etle monde d’expérience liéaudésirestle domaine d’expérience oùvous recherchezlanourriture. Ainsique je l’ainotédansl’ introduction,chaque sensdusoiindividueldans unmonde particulierd’expérience se décritàl’aide duterme devenir.Le devenirestuntype d’être –le sensde ce que vousêtesetde ce quiexiste autourde vous–quirepose surl’acte de faire.Ce n’estpasêtrede façon statique.C’estêtreenaction.Etlorsque vousméditez,vousavezde nombreuses occasionsde voircommentl’actionprincipale quisous-tendcetêtre estuntype d’alimentation.Chaque sensde quivousêtesdoitêtre nourri,doitprendre quelque chose aumonde afinde survivre. Vousremarquezcelad’abordaveclespenséesquivousdistraientetquise mettententraversde votre concentration:l’espritsortpourgrignoterdes penséesde désirdévorant,oupourengloutirdespenséesde colère,poursiroter dessouvenirsagréablesappartenantaupassé,pourruminerdesregretspassés, ouencore pourdévorerdessoucisconcernantle futur. Lastratégie de base de laconcentrationconsiste d’abordàvoirque vous n’êtespasobligéde vousidentifieràcesdifférentssensde quivousêtes.C’estla raisonpourlaquelle nousutilisonsl’ image ducomité:pourvousaideràvous rendre compte que vousne serezpasprivéde plaisirsivousabandonnez quelques-unsde cesdevenirs.Vousenpossédezde meilleursàpartirdesquels vouspouvezvousnourrir.Maisensuite,pourvousempêcherde vousfaufilerau dehorspourruminervosvieillescochonneries,vousêtesobligéde nourrirles membresplushabilesducomité,ceuxquisontentraind’apprendre àtravailler ensemble pourdévelopperetmaintenirvotre concentration.C’estl’undesrôles duravissement,duplaisir,etde l’équanimitéraffinée de laconcentration: nourrirlesmembreshabilesde votre comité.Quandvouspratiquezla concentration,vouslesalimentezavecune bonne nourriture,une nourriture quiadesvertusnutritives. Lorsque vousêtesde moinsenmoinsenclinàvousnourrirde vosanciennes habitudes–lorsque votre goûtpourlanourriture intérieure devientplusraffiné –vousenarrivezgraduellementàunpointoùvouspouvezvoirque même la concentrationestuntype de devenir.End’autrestermes,danslesjhana,vous vousidentifiezauxmembreshabilesducomitéquipeuventfournirla nourriture de laconcentration(le soientantque producteur),ainsiqu’avecle méditantquise nourritduplaisiretduravissementfournisparlaméditation (le soientantque consommateur).L’objetde laméditation–soitsouslaforme ducorps,soitlesdimensionsdusans-forme –estle monde dontvousvous nourrissez. Aussilongtempsque l’ons’attache àcesidentitésetàcesmondescomme possédantune unitéferme,ilestdifficile de lesdépasser.Ilestdifficile d’en lâcherprise.C’estlaraisonpourlaquelle lastratégie duBouddhaconsiste à éviterce sensd’unitéferme enconsidérantlesélémentsfondamentauxde l’ identitécomme desactions,carilestplusfacile de lâcherprise d’actionsque d’unsensferme de quivousêtes. Lescinqagrégats.Parce que cesactionssontprincipalementliéesà l’alimentation,l’approche duBouddhapourdévelopperlavisionpénétrante consiste àprendre lestypesde fabricationimpliquésdanslacréationde chaque deveniretàlesrassemblerenune liste de cinqactivitésquisontfondamentales pourl’alimentationàchaque niveau. Cesactivitéssontappeléesdeskhandha.Ils’agitd’unmotpaliquisignifie « tas»ou«masse ».Latraductionfrançaise standardestcependant«agrégat». Cette traductionprovientapparemmentd’une distinctionpopulaire que l’on faisaitenEurope auxdix-huitième etdix-neuvième siècles,entre les conglomératsde chosesquifonctionnentensemble enune unitéorganique – appelés«systèmes»–etlesconglomératsquisontjuste descollections aléatoiresde choses,appelées«agrégats».Le but,entraduisantkhandhapar« agrégat»étaitde faire passerunmessage utile :bienque nousayonstendance àconsidérernotre sensd’une identitécomme possédantune unitéorganique,il ne constitue enréalitéqu’une collectionaléatoire d’activités. Lescinqactivitésquiaccompagnentl’acte de mangerauniveaule plus fondamentalsontlessuivants: •unsensdelaforme:àlafoislaforme ducorpsquiabesoind’être nourri (etquiserautilisée pourrechercherde lanourriture ),etlesobjetsphysiques quiserontutiliséscomme nourriture.Quandl’acte de se nourrirprendplace dansl’ imagination,la«forme »s’applique àtoute forme que vousadoptez pourvous-même dansl’ imagination,etàtoute forme imaginaire dontvous retirezduplaisir; •lasensation:lasensationdouloureuse de faim,oude manque quivous pousse àrechercherde lanourriture ;lasensationagréable de satisfaction quisurvientquandvousaveztrouvéquelque chose àmanger;etle plaisir supplémentaire quandvousle mangezréellement; •laperception:lacapacitéàidentifierle type de faimque vouséprouvez,et àidentifierleschosesqui,dansvotre monde d’expérience,satisferontcette faim.Laperceptionjoue aussiunrôle centralpouridentifierce quiestde la nourriture etce quin’enestpas.C’estlamanière dontnousapprenonsau débutàexercernosperceptionsquandnoussommesenfants.Quandnous tombonssurquelque chose,notre première réactionconsiste àle mettre dansnotre bouche pourvoirsic’estcomestible.Sic’estle cas,nous l’étiquetonsaveclaperception«nourriture ».Siçane l’estpas,nous l’étiquetonscomme «nonnourriture »; •lafabricationfaitprincipalementréférence,dansce contexte,aux fabricationsverbales.Celles-cisontliéesàl’acte de se nourrirparlamanière que nousavonsde penseràdesstratégiespourtrouverde lanourriture,etles évaluer,pourenprendre possessionquandnoustrouvonsde lanourriture,et pourlapréparersielle n’estpascomestible sousune forme crue.Par exemple,sivousvoulezsavourerune banane,vousdeveztrouvercomment enleverlapeau.Sivotre première tentative ne marche pas,vousdevezévaluer pourquoi,ettrouverde nouvellesstratégiesjusqu’àce que vousentrouviez une quimarche ; •laconscience:l’acte d’être conscientde toutescesactivités. Cescinqactivitéssontsifondamentalesàlamanière dontnousnous engageonsdansle monde afinde nousnourrirqu’ellesconstituentle matériau brutàpartirduquelnouscréonsnosdifférentssensdusoi. Or,danslapratique dudéveloppementdesjhanaquirepose surla respiration,ce sontaussilesmatériauxbrutsàpartirdesquelsnousapprenonsà créerdesétatsde concentration.La«forme »correspondàlarespiration.La« sensation»correspondauxsensationsde plaisiretd’équanimitéquidériventde l’acte de se focalisersurlarespiration.La«perception»correspondàla manière dontnousétiquetonslarespiration,lesdimensionsdusans-forme,et lesplaisirsque nousretironsdufaitde resterfocalisésurcesthèmes.La« fabrication»correspondauxpenséesetauxévaluationsquicomposentle premierjhana,etaussiauxpenséesetauxévaluationsaveclesquellesnous posonsdesquestionsàproposde l’ensemble desdifférentsstadesdansnotre concentration.La«conscience »estl’acte d’être conscientde toutesces activités. C’estlaraisonpourlaquelle laconcentrationconstitue unlaboratoire aussi adéquatpourexaminerleshabitudesde l’espritàcréerde lasouffrance.Elle contienttouslesélémentsquientrentdanslacompositiondesidentitésque nousconstruisonsautourde l’acte de se nourrir.Etelle lescontientdansun contexte contrôlé–unétatde devenirclairetstable –oùnouspouvonsobserver cesélémentsenactionetlesvoirclairementpource qu’ ilssont. Quandl’espritestdansune positionsuffisammentferme pourregarder même lesplaisirsraffinésde laconcentrationselonlestermesde cesactivités,il n’estpasnécessaire que vousvousfocalisiezsurl’ensemble descinq.Focalisezvoussimplementsurtoute activitéquivoussemble être laplusfacile àobserver enaction.Sivousn’êtespassûrparoùcommencer,essayezde commenceravec laperception,parce que laperceptionestce quiestle pluscentralàvotre capacitéàresterfocaliséenconcentration,etc’estl’agrégatsurlequelvousaurez besoinde travaillerle plusdurpourchangerleschoses.Aussilongtempsque la perception:«Celaenvautlapeine,»resterafixée surl’acte de se nourrirdes jhana,le désenchantementne serapastotal.C’estseulementquandla perception:«Celan’envautpaslapeine,»recueilleravotre pleine approbation que le désenchantementauraune chance d’apparaître. Ils’agitcependantlàd’une questionde tempéramentpersonnel.Sivous trouvezplusfacile de vousfocalisersurunautre agrégat,commencezbien entenduparcelui-ci,carune foisque laperceptionde «Celan’envautpasla peine,»estfermementétablie ence quiconcerne cetagrégat,elle vase répandre pourenglobertouslesautresagrégatsparce que lescinqsonttrès intimementliés. Quandvousexaminezlesactivitésquicréentlesétatsde concentration,vous devezvoussouvenirde poserlesbonnesquestionsàleursujet.Sivousabordez laconcentrationdansl’espoirqu’elle répondraàdesquestionstellesque :«Qui suis-je ?»ou«Quelle estlaréalitésous-jacente dumonde ?»,vouspoursuivez simplementlesprocessusdudevenir.Sivoustombezsurunétatde calme oude paixparticulièrementimpressionnant,vosmembresducomitéquiveulentse nourrird’absolusmétaphysiquesprendrontcelacomme leurnourriture –etils enserontextrêmementfiers.Cette attitude vousaveugle surle faitqu’ ilssont encore juste entrainde se nourrir,etque vosquestionssontsimplementdes versionsraffinéesdesquestionsde lafaim. Cependant,sivousvoussouvenezqu’ ilfautvoirle calme etlapaixde la concentrationcomme quelque chose quiprovientdesactivitésdesagrégats, vousvousrendrezcompte qu’aussibienque vousvousennourrissiez,vousne serezjamaislibre de lafaimrécurrente.Voussereztoujoursobligéde travailler continuellementpourvotre nourriture.Aprèstout,cesactivitésne sontpas constantes.Quandellesse détachent,ellesproduisentune préoccupationqui dure une fractionde seconde :«Qu’est-ce quivientaprèsça?»Etpendant cette fractionde seconde,vosmembresducomitésontdésespérés,carcette questionestune questionde lafaim.Ilsveulentune réponse immédiate.Ces activitésne peuventdoncjamaisprocurerune nourriture stable,fiable,ou durable.Même quandellesfabriquentune paixquisemble cosmique,elles impliquentencore dustress. Quandvouspoursuivezcescontemplationsjusqu’àce qu’ellesatteignentle stade dudésenchantement,l’espritincline alorsversquelque chose quise situe endehorsde l’espace etdutemps,quelque chose quine soitpassujetaux inconvénientsde cesactivités.Ace stade,l’espritne veutpasdutoutavoir affaire àl’unquelconque desmembresducomitéde l’esprit,même àceuxqui observentetdirigentsaconcentration,ouàceuxquisontsous-jacentsetqui demandentetexigentcontinuellementune réponse auxquestionsde faim:« Qu’est-ce quivientaprèsça?»«Oùalleraprèsça?»«Que faire aprèsça?» L’espritvoitque même le choixde restersurplace oud’avancerversunautre étatde concentration–bienque celaconstitue unchoixentre deuxalternatives relativementhabiles–estunchoixentre riend’autre que deuxalternatives stressantes,cartoutesdeuxsontdesfabrications.Ace stade,ilestprêtpour quelque chose quin’ implique aucune de cesalternatives,quelque chose qui n’ implique aucune fabrication.Quandilvoitl’ouverture danscetéquilibre,il lâche prise etfaitl’expérience duSans-mort.C’estle premierstade de l’expérience de l’affranchissement. L’espritse désidentifie ainsid’avectouslesdevenirssansmême penserau« soi»ouaux«mondes».Ilregarde simplementlesactionscomme desactions. Illesvoitcomme étantstressantes,nonnécessaires,etcomme n’envalantpasla peine.C’estce quiluipermetde lâcherprise. L’AFFRANCHISSEMENT Essayerde décrire l’affranchissementcomporte de nombreuxdangers,carles personnesquilisentladescriptionpeuventalorsfacilementessayerde le cloner sansréellementpasserparlesétapesquiconduisentàl’affranchissement authentique,ce quiconstitue unautre casoùl’onpresse etpeintlamangue pourlafaire mûrir. Ilestcependantutile de décrire certainesdesleçonsapprisesavecle premier goûtde l’affranchissement. L’une de cesleçonsestque le Bouddhaavaitraison:ilexiste vraimentune dimensionduSans-mort,quise situe endehorsde l’espace etdutemps.Etelle estvraimentlibre de lasouffrance etdustress. Enrevenantde cette dimensiondanslesdimensionsde l’espace etdutemps, vousvousrendezcompte que votre expérience de l’espace etdutempsn’apas seulementcommencéaveccette naissance.Elle se déroule depuisbeaucoup pluslongtemps.Ilse peutque vousne puissiezpasvoussouvenirdesdétailsde vosviesprécédentes,maisce que voussavez,c’estqu’ellesse produisentdepuis trèstrèslongtemps. Parce que vousavezatteintcette dimensionenabandonnantlesactivitésde lafabrication,voussavezque c’étaitdanslesactivitésde lafabricationque vous aviezétéengagétoutce tempsdansl’espace etdansle temps.End’autres termes,vousn’êtespasseulementunobservateurpassifde l’espace etdutemps. Vosactionsjouentunrôle crucialdansle façonnage de votre expérience de l’espace etdutemps.Vosactionsrevêtentainsiune importance extrême.Parce que vousvoyezque lesactionsmalhabilesrendentsimplementl’accèsauSansmortplusdifficile,vousne voulezplusjamaisenfreindre lescinqpréceptes. Parce qu’aucundesagrégatsn’étaitimpliquédansl’expérience duSans-mort, etqu’ ilyavaitcependantencore une conscience de cette dimension,vousvoyez que l’acte de s’ identifierauxagrégatsestunchoixquivousimpose des limitations.Vousne serezplusjamaisd’accordavecle pointde vue selonlequel ilsconstituentce que vousêtes. Parce que vousvousrendezcompte que ladimensionduSans-mortétait toujoursdisponible,maisque vousêtespasséàcôtéàcause de votre propre stupidité,le premiergoûtde l’affranchissementrendhumble.Iln’estpasune source de fierté. Maispar-dessustout,vousvousrendezcompte que lesactivitésde s’engager dansl’espace etle tempssontinhéremmentstressantes,Le seulbonheur véritable réside dansl’obtentionde l’affranchissementtotal.Iln’existe pas d’autre activitéquivaille pluslapeine qu’onlapratique que celle-ci. Ilestimportantde ne pasconfondre une percée mondaine avec l’affranchissementauthentique,carcelapeutvousrendre négligentet complaisantdansvotre pratique.Undescritèrespourtesterlavéracitéde votre affranchissementconsiste àvoirsic’estquelque chose quivousstabilise ouqui vousdésoriente.S’ ilc’estquelque chose quivousdésoriente,ce n’estpasla chose vraie,carle Sans-mortestladimensionlaplussûre quisoit. Unautre critère pourtesterlavéracitéde votre affranchissementconsiste à voirsivousavezcomprisce que vousavezfaitpouryarriver,carc’estce qui fournitune visionpénétrante dansle rôle de lafabricationetde l’action mentale dansle façonnage de toute expérience.Sivotre espritressentqu’ ilest soulagéd’ungrandfardeaumaisqu’ ilne comprendpascommentleschosesse sontproduites,ce n’estpasl’affranchissement.C’estjuste une percée mondaine.Donc,ne soyezpasnégligent. Cependant,même lespersonnesquiontobtenuleurpremiergoûtde l’affranchissementauthentique peuventdevenirnégligentes,carlasécuritéde leuratteinte peutaffaiblirleursensde l’urgence de lapratique.Ellespeuvent commenceràdevenircomplaisantes.Donc,que votre impressiond’avoirgoûté l’affranchissementsoitauthentique ounon,le conseilreste toujoursle même : ne soyezpascomplaisant.Ilyaencore dutravailàfaire. L E C T U R E S C O M P L É M E N TA I R E S Surlesjhana,voirlasection«Jhana»dansAjaanLee Dhammadharo, Conserverlarespirationàl’esprit,«Méthode deux».Ontrouve aussid’excellentes présentationsdesjhanadansle livre d’AjaanLee ThePathtoPeace&Freedomfor theMind,sousle titre,*«RightConcentration»etsouslestitres*«Virtue »,* «Concentration»et*«Discernment»àlafindulivre. Voiraussi«Lesjhanane se fabriquentpasàlachaîne »dansQuelquesessais,* «Silence Isn’tMandatory»etl’enseignement*«Oneness»dans Meditations4. Pourune présentationcomplète desinstructionsduBouddhaenseize étapes àproposde l’utilisationde larespirationcomme pointde focalisationpour développerlatranquillitéetlavisionpénétrante,voir* RightMindfulness. Pourune présentationplusavancée durôle dudevenir,àlafoisdansla pratique desjhanaetdansle développementde lavisionpénétrante,voir*The ParadoxofBecoming. Surlavisionpénétrante,voir«Unoutilparmid’autres»et«L’ intégritéde la vacuité»dansQuelquesessaiset*«AllAboutChange »dansPurityofHeart. Surlesagrégats:*«Five PilesofBricks»et*«De-perception»dans The KarmaofQuestions Surlarelationentre l’actionde se nourriretle stress:*«The Weightof Mountains»dansTheKarmaofQuestions. Pourune présentationplusavancée de ce sujet,voirle chapitre deuxdans* TheShapeofSuffering. Pourdesprésentationscomplémentairessurlafaçonde poserlesquestions dudiscernementselonune approche quelque peuplustechnique que ce que l’ontrouve dans*«QuestionsofSkill»dansTheKarmaofQuestions,quiest mentionnéàlafinde l’ introductionde ce livre,voyez*« The Arrowsof Thinking».* SkillinQuestionsoffre untraitementcompletde ce sujet,avecde nombreuxexemplestirésduCanonpali.Silataille dulivre vousfaitpeur,vous pouvezsimplementlire laprésentationliminaire danschaque chapitre,et laisserlesextraitspourplustard. Pourune anthologie de passagestirésduCanonpalicouvrantlesqualités fondamentalesàproposdesquellesle Bouddhaaditqu’ellesétaientlesplus importantespourlapratique,voir*TheWingstoAwakening.Certaines personnestrouventl’ introductionde ce livre unpeudifficile,maisvouspouvez commencerparlapartie trois,quiestmoinsintimidante,etretournerensuite auxpartiesprécédentesdulivre quandvousvoudrezavoirune vue plus complète dusujet. *IntotheStream contientdespassagestirésduCanonpalisurle premier stade de l’Eveil(rq:latraductiondulivre estencours). Surl’affranchissementcomme essence de lapratique :*« The Essence of the Dhamma». Surlasignificationdumotnirvana:«L’ image dunibbana»dansUneNoble stratégie;*«AVerbforNirvana»dansPurityofHeart.* TheMindlikeFire Unboundoffre untraitementcompletde ce sujet,ainsiqu’une présentationdu thème de l’agrippement. Pourdescomptesrendusinspirantsdesstadessupérieursde lapratique,voir AjaanMahaBoowaÑanasampanno:StraightfromtheHeart,enparticulierles enseignements*«Atthe EndofOne’sRope »,*«The RadiantMindis Unawareness»et*«AnHeirtothe Dhamma».Autrestextesinspirants:*« FromIgnorance toEmptiness»et*«ToBe anInnerMillionaire »quise trouventtousdeuxdansunautre livre contenantdesenseignementsd’Ajaan MahaBoowaÑanasampanno:*ThingsasTheyAre . Lesenseignementssuivantsd’AjaanLee DhammadharodansInnerStrength sontégalementinspirantsde manière pluscalme :*«BeyondRight&Wrong», *«PointZero». ENSEIGNEMENTSORAUXPERTINENTS *2009/1/30:The FourJhanas *2011/8/21:The PoisonBlowfish *2011/9/4:Proactive withPain *2011/3/10:The SwingingBalance *2011/2/11:HeedfulofDeath *2011/1/27:Balance &Release *2010/10/6:Broad,Tall,&Deep *2010/10/7:LevelsofTruth *2011/11/11:FeedingonFeeding *2006/10/23:FeedingFrenzy *2008/7/31:GoodEating *2011/10/10:CuttingNewPathsinthe Mind *2009/11/10:Skillsofthe DhammaWheel *2010/10/9:ChewedUpbyYourFood *2011/7/20:Isolatingthe Aggregates *2007/12/8:TransparentBecoming *2011/12/25:Sensitive tothe Breath *2011/12/27:Don’tWorry,Be Focused *2011/12/29:FullAttention *2012/1/2:GeneratingEnergy *2012/1/11:StrengtheningDiscernment *2012/1/26:Sensuality *2012/6/22:EquanimityIsn’tEverything *2012/7/28:The Essence ofthe Dhamma *2012/8/6:FreedomthroughPainfulPractice EnseignementssurlesinstructionsduBouddhaenseizeétapesàproposdela méditationsurlarespiration: *2002/11:The StepsofBreathMeditation *2007/7/16:LessonsinHappiness *2008/2/11:Onthe Pathofthe Breath *2010/10/2:The BreathAllthe Way *2011/8/29:ExploringFabrication *2012/2/3:Breath,Tranquility,&Insight PARTECINQ Trouverunenseignant Toutméditantsérieuxabesoind’unenseignant.Parce que méditer,c’est s’entraîneràagirde manière nouvelle,lameilleure solutionpourapprendre consiste àobserverunméditantexpérimentéenaction,etenmême tempsà laisserunméditantexpérimentévousobserverenaction.De cette manière,vous vousreliezàlasagesse accumulée de lalignée d’enseignantsquiremonte jusqu’auBouddha,etvousn’êtespasobligéde résoudre chaque problème seul. Vousn’êtespasobligéde réinventercontinuellementlaroue duDhamma. Enmême temps,vousavezsouventbesoind’unenseignantpourvousaiderà voirleszonesde votre pratique que vouspourriezne pasreconnaître comme posantproblème.Ceciparce que quandvousêtesdansl’ illusion,vousne savez pasque vousêtesdansl’ illusion.Undesprincipesde base de lapratique consiste doncàouvrirvotre comportementnonseulementàvotre propre examenattentif,maisaussiàl’examenattentifd’unenseignantàlaconnaissance etàlabienveillance de quivousvousfiez.Vousapprenezde cette manière commentêtre ouvertaveclesautres–etvous-même –àproposde voserreurs, dansunenvironnementoùvousêtesle plussusceptible d’être disposéà apprendre. Ils’agitde quelque chose de particulièrementimportantquandvous apprenezune habileté–etlaméditationenestune.Vouspouvezapprendre à partirde livresetd’enseignementsoraux,maisquandle momentvientde pratiquer,vousdevezfaire face auproblème principal,qu’aucunlivre ou enseignementoralne peutcouvrir:savoircommentdiscernerquelle leçon appliqueràquelle situation.Sivousn’obtenezpasde résultats,est-ce parce que vousne fournissezpassuffisammentd’efforts?Oubienfournissez-vousuntype d’effortincorrect?SelonlestermesduCanonpali,pressez-vouslacorne d’une vache pourobtenirdulait,alorsque vousdevriezpressersonpis?Seul quelqu’unquiaétéconfrontéaumême problème,etquisaitce que vousavez faitjusqu’àlors,estenmesure de vousaideràrépondre àde tellesquestions. D’autre part,sivousavezsouffertd’untraumatisme émotionnelouque vous vousavezune addiction,vousavezbesoind’unguidage spécifiquementadaptéà vosforcesetàvosfaiblesses–ce qu’aucunlivre ne peutvousfournir.Même si vousne souffrezpasde cesproblèmes,unenseignementadaptéàvosbesoins peutvouséviterde perdre beaucoupde tempsetd’efforts,etilpeutvouséviter de vousengagersurdescheminserronés,quise terminentencul-de-sac.C’est laraisonpourlaquelle le Bouddhan’apasécritde guidesde méditation comme celui-ci,etqu’àlaplace,ilainstaurél’entraînementmonastique comme forme d’apprentissage.Lameilleure façonde transmettre leshabiletésde la méditation,c’estde le faire d’ individuàindividu. Pourtoutescesraisons,sivousvoulezvraimentdevenirhabile dansvos pensées,vosparoles,etvosactes,vousavezbesoinde trouverunenseignant digne de confiance pourvousindiquerquelssontvospointsfaibles.Etparce que c’estautourde voshabitudesmalhabilesque se trouventvospointslesplus faibles,le premierdevoird’unenseignantestde pointervosdéfauts–carc’est seulementquandvousvoyezvosdéfautsque vouspouvezlescorriger;c’est seulementquandvouslescorrigezque vousprofitezde lacompassiondont votre enseignantfaitpreuve enlespointant. Celasignifie que le premierprérequispourtirerprofitducontactavecun enseignantestd’être disposéàaccepterlescritiques,aussibiendoucesque dures.C’estlaraisonpourlaquelle lesenseignantsauthentiquesn’enseignent paspourde l’argent.Sil’ondoitpayerl’enseignant,lapersonne quipaie est celle quidétermine ce quiestenseigné,etlesgenspaientrarementpourles critiquesqu’ ilsontbesoind’entendre. Maismême sil’enseignantenseigne gratuitement,vousêtesconfrontéàune véritéinconfortable :vousnepouvezpasouvrirvotrecœuràn’importequi.Toute personne certifiée comme enseignantn’estpasvraimentqualifiée pourêtre un enseignant.Quandvousécoutezunenseignant,vousajoutezlavoixde cet enseignantaucomitéde votre esprit,quiporte desjugementssurvosactions,et vousvoulezenconséquence vousassurerque cette voixconstitueraunajout positif.Ainsique le Bouddhal’afaitremarquer,sivousnepouvezpastrouverun enseignantdignedeconfiance,ilestpréférablequevouspratiquiezseul.Unenseignant nonqualifiépeutfaire plusde malque de bien.Vousdevezêtre prudenten choisissantunenseignantdontlesjugementsvontinfluencerlamanière dont vousfaçonnezvotre esprit. Etre prudentsignifie ne pastomberdansle piège facile quiconsiste àjuger ouàne pasjuger–jugerenfaisantconfiance àvospréférencesetaversions instinctives,ne pasjugerencroyantque le contactavecn’ importe quel enseignantde méditationseraitaussibénéfique qu’unautre.Aulieude cela, soyezjudicieuxenchoisissantlapersonne dontvousallezconsidérerles jugementscomme étantlesvôtres. Celaressemble bienentenduàuncercle vicieux:vousavezbesoind’unbon enseignantpourvousaideràdéveloppervosfacultésde jugement,maisausside facultésde jugementbiendéveloppéespourreconnaître quipourraitêtre un bonenseignant.Etbienqu’ iln’existe pasde manière sûre àcentpourcentpour sortirde ce cercle vicieux–aprèstout,vouspouvezmaîtriserune technique sûre àcentpourcentetcependantêtre unidiot–ilexiste une solution,à conditionque voussoyezdisposéàapprendre de l’expérience. Lapremière étape pourapprendre àêtre judicieuxestde se souvenirce que signifie jugerde manière utile.Pensez,nonàunjuge toutpuissantqui prononce unverdictde culpabilitéoud’ innocence sansappel,maisàune professeure de pianoquivousécoute jouer.Elle ne porte pasde jugement définitifsurvotre potentielentantque pianiste.Aulieude cela,elle juge un travailencours:écoutantvotre intention,écoutantvotre exécutionde cette intention,etdécidantensuite sicelaconvient.Sice n’estpasle cas,elle doit découvrirsile problème se situe auniveaude l’ intentionouàceluide l’exécution,faire dessuggestionsutiles,etvouslaisserensuite réessayer.Elle va continueràfaire celajusqu’àce qu’elle soitsatisfaite de votre interprétation.Le principe importantestqu’elle ne porte jamaisde jugementsurvousentant qu’ individu.Aulieude cela,elle doitresterfocalisée survosactions,pour recherchercontinuellementde meilleuresmanièresde lesfaire évoluerversdes exigencesde plusenplusélevées. Vousapprenezenmême tempsd’elle commentévaluervotre propre façon de jouer,pensantplusattentivementàvotre intention,écoutantplus attentivementvotre exécution,développantdesexigencesplusélevéesvis-à-vis de ce quimarche,etapprenantàpenserde manière novatrice àdesfaçonsde vousaméliorer.Ce quiestle plusimportant,c’estque vousappreniezàfocaliser votre jugementsurvotre façonde jouer–vosactions–etpassurvous-même. De cette manière,quandilyamoinsde «vous»investidansvoshabitudes, vousêtesplusdisposéàreconnaître leshabitudesmalhabilesetàles abandonnerenfaveurd’habitudesplushabiles. Bienentendu,quandvousetvotre professeure évaluezvosprogrèspar rapportàunmorceauparticulier,celafaitpartie duprocessusd’évaluationplus longde lafaçondontlarelationentre elle etvousfonctionne.Elle doitévaluer aucoursdutempssivousprofitezde songuidage,etvousdevezfaire de même. Maisencore une fois,nielle nivousn’évaluezlavaleurde l’autre personne. De lamême manière,quandvousévaluezunenseignantde méditation potentiel,recherchezquelqu’unquiévalueravosactionscomme untravailen cours.Etappliquez-luilamême exigence.Même lesenseignantsquipeuvent lire dansl’espritdesautresontbesoinde vousconnaître aucoursdutemps poursentirce quipourraitmarcheretne pasmarcherdansvotre casparticulier. Lesmeilleursenseignantssontceuxquidisent:«Essaie ceci.Siçane marche pas,reviensversmoietdis-moice quis’estpasséafinque nouspuissions découvrirce quipourraitmarcherpourtoi.»Prenezgarde auxenseignantsqui vousdisentde ne paspenseràce que vousêtesentrainde faire,ouquiessaient de vousimposerune technique passe-partout.Larelationdevraitêtre une relationoùlesdeuxpartiesessaientde faire leschosesensemble. Quandvousjugezunenseignant,vousn’êtesdoncpasentraind’assumerla tâche surhumaine d’évaluerlavaleurintrinsèque d’une autre personne.Après tout,laseule manière dontnousconnaissonsquelque chose àproposdes autres,c’estàtraversleursactions,etnosjugementsne peuventdonc honnêtementallerau-delà. Enmême temps,parce que vousjugezsivousvoulezintérioriserles exigencesd’une autre personne,iln’estcependantpasinjuste de porterun jugementsurce que cette personne fait,cecipourvotre propre protection. C’estlaraisonpourlaquelle vousdevriezrechercherdeuxqualitéschezun enseignant:lasagesseetl’intégrité.Evaluercesqualitésnécessite toutefoisdu tempsetde lasensibilité.Vousdevezêtre disposéàpasserdutempsavecla personne concernée etessayerd’être vraimentobservateurpourvoirlafaçon dontcette personne agit,parce que vousne pouvezpasjugerlesgens seulementàpartirde vospremièresimpressions.Ilestfacile de parlerde l’ intégrité,etilestfacile de feindre lasagesse –enparticuliersil’enseignant possède despouvoirspsychiques.Ilestimportantde se souvenirque les pouvoirsde ce type proviennentsimplementd’unespritconcentré.Ilsne constituentpasune garantie de sagesse etd’ intégrité.Ets’ ilssontexercéssans sagesse etsansintégrité,ilestpréférable pourvousde resteràl’écartd’untel enseignant. Votre recherche doitdoncignorerlesqualitéstape-à-l’œiletse focalisersur lesqualitésquisontplussimplesetplusterre-à-terre.Pouréviterperte de tempsetdouleurinutile danslarecherche,ilyaquatresignesprécurseursqui permettentde voirsidesenseignantspotentielsne possèdentpaslasagesse ou l’ intégriténécessaire pourque vousleurfassiezconfiance. Lessignesprécurseursd’une sagesse nondigne de confiance sontau nombre de deux.Le premier,c’estquandlespersonnesnefontpaspreuvede gratitudeencontrepartie de l’aide qu’ellesontreçue –etcecis’applique particulièrementàl’aide reçue de leursparentsetde leursenseignants.Sielles dénigrentleursenseignants,vousdevezvousdemandersiellespossèdentquoi que ce soitde valeuràvoustransmettre.Lespersonnesingratesn’apprécient pasle bien,n’accordentpasde valeuràl’effortnécessaire pouraiderlesautres, etellesne fournirontdoncprobablementpasceteffortelles-mêmes. Le secondsigne précurseurestqu’ellesnecroientpasauprincipedukamma.Soit ellesnientque nousavonslalibertéduchoix,soitellesenseignentqu’une personne peutéliminerle mauvaiskammaenprovenance dupasséd’une autre personne.Lespersonnesde ce type ne sontpassusceptiblesde fournirl’effort nécessaire pourêtre authentiquementhabiles,etellesne sontdoncpasdignes de confiance entantque guides. Le manque d’ intégritépossède luiaussideuxsignesprécurseurs.Le premier, c’estquandlesgensne ressententaucunehonteendisantunmensongedélibéré.Le second,c’estquandilsn’utilisentpasleursargumentsdemanièrehonnêteet transparente,donnantune image fausse de leursopposants,attaquantlesfautes mineuresde l’autre partie,ne reconnaissantpaslespointsvalablesmarquéspar l’autre partie.Celane vautmême paslapeine de parleràdespersonnesde ce type,etencore moinsde lesprendre pourenseignants. Quantauxpersonnesquin’affichentpascessignesprécurseurs,ilyades questionsque vouspouvezvousposeràproposde leurcomportementpour évalueraucoursdutempsle niveaude sagesse etd’ intégritéde leursactions. Une de cesquestionsporte surle faitde savoirsilesactionsde l’enseignant trahissentune quelconque avidité,colère,ouillusionquil’ inciteraità revendiquerlaconnaissance de quelque chose qu’ ilne connaîtraitpas,ouà dire àune autre personne de faire quelque chose quine seraitpasdans l’ intérêtde celle-ci.Pourtesterlasagesse d’unenseignant,remarquezcomment ilouelle réagitàdesquestionsàproposde ce quiesthabile etde ce quine l’est pas,etlafaçondontilouelle gère l’adversité.Pourtestersonintégrité, recherchezlavertudanssesactionsquotidiennes,etlapuretédanssesrapports aveclesautres.Cette personne cherche-t-elle desexcusespourenfreindre les préceptes,abaissantlespréceptesauniveaude soncomportement,plutôtque de l’éleveràleurniveau?Profite-t-elle injustementdesautres?Sic’estle cas,il estpréférable pourvousde trouverunautre enseignant. C’estcependantlàoùune autre véritéinconfortable surgit:vousnepouvez pasjugerhonnêtementdel’intégritéd’uneautrepersonneavantd’enavoirdéveloppé vous-même.Ils’agitprobablementde lavéritélaplusinconfortable de toutes, carelle demande que vousacceptiezd’être responsable de vosjugements.Si vousvouleztesterle potentieldesautresenmatière de bonguidage,vousêtes obligéde réussirvous-même quelquestests.Encore une fois,c’estcomme écouterunpianiste.Meilleurpianiste vousêtes,mieuxvousêtescapable d’évaluerl’ interprétationde l’autre personne. Ilexiste heureusementdesconseilsquipermettentde développerl’ intégrité, etilsn’exigentpasque vouscommenciezenétantbonparnature.Toutce qu’ ils demandent,c’estune certaine dose de véracitéetde maturité:vousdevezvous rendre compte que vosactionssontce quifaittoute ladifférence dansvotre vie,etque vousdevezdoncfaire attentionàlafaçondontvousagissez,regardant attentivementvotre motivationpouragiretlesrésultatseffectifsquise produisentquandvousagissez.Avantd’agirenpensée,enparole,ouenacte, regardezlesrésultatsque vousattendezde votre action.Siceladoitvousfaire dumalouenfaire àquiconque,ne lafaitespas.Sivousne prévoyezaucunmal, continuezetagissez.Pendantque vousagissez,vérifiezsivousprovoquezdumal imprévu.Sic’estle cas,arrêtez.Sice n’estpasle cas,continuezjusqu’àce que vousayezterminé.Aprèsavoirterminé,regardezlesrésultatsàlongterme de votre action.Sielle aprovoquédumal,parlez-enavecquelqu’unquiestsurla Voie,développezunsensde honte sainàproposde l’erreurque vousavezfaite, etprenezlarésolutionde ne paslarépéter.Sielle n’aprovoquéaucunmal, réjouissez-vousenetcontinuezàvousentraîner. Lorsque vousvousentraînezde cette manière-là,vousdevenezplussensible àce quiesthabile etàce quine l’estpas,parce que vousêtesplussensible aux liensentre lesactionsetleursrésultats.Celavousaide àdevenirunmeilleur juge vis-à-visd’unenseignantpotentielde deuxfaçons:enjugeantlesactions de l’enseignant,etenévaluantlesconseilsqu’ ilvousdonne. Carlaseule manière quipermetde vraimentévaluercesconseils,c’estde voirlesrésultatsqu’ ilsdonnentquandonlesmetenpratique :vospropres actions.Siagirainsifavorise envousdesqualitésaussiadmirablesqu’être dépassionné,modeste,de se contenterdeschosessimplesdontvousdisposez, d’être énergique etde ne pasconstituerunfardeaupourlesautres,alorsle conseild’agirde cette manière estlachose vraie.Lapersonne quivousdonne ce conseilaaumoinsréussile testnécessaire pourêtre unamivrai.Etvousen apprenezencore plussurlafaçonde jugerparvous-même. Certainespersonnespeuventobjecteràce quiprécède endisantqu’ ilest égoïste etinhumainde testercontinuellementlesgenspourvoirs’ ilssontàla hauteur,maissouvenez-vous:entestantunenseignant,vousvoustestezaussi vous-même.Lorsque vousassimilezlesqualitésd’unenseignantadmirable,vous devenezle type de personne quipeutoffrirune aide admirable auxautres. Encore une fois,c’estcomme pratiquersousladirectiond’unbonprofesseurde piano.Lorsque vousvousaméliorezcomme pianiste,vousn’êtespaslaseule personne quipeutprendre plaisiràvotre façonde jouer.Plusvousvous améliorez,plusvousapportezde joie auxautres.Mieuxvouscomprenezle processusde jouer,mieuxvouspouvezenseignerde façonefficace àquiconque veutsincèrementapprendre de vous.C’estde cette façonque deslignées d’enseignementde grande qualités’établissentpourle bénéfice dumonde. Quandvoustrouvezunenseignantde méditationadmirable,vousvousreliez doncàune longue lignée d’enseignantsadmirables,quiremonte jusqu’au Bouddha,etvousl’aidezàse prolongerdansle futur.Ilse peutque rejoindre cette lignée vousdemande d’accepterquelquesvéritésinconfortables,telque le besoind’apprendre de lacritique etd’assumerlaresponsabilitéde vosactions. Maissivouspouvezreleverle défi,vousapprenezàadoptercette faculté humaine de jugement–qui,quandelle n’estpasentraînée,peutsifacilement faire dumal–etvousl’entraînezpourle plusgrandbiende tous. Lecturescomplémentaires Surle besoinde conseilsdanslapratique :*«LostinQuotation». Surle facteurexterne le plusimportantpouratteindre l’Eveil:*«Admirable Friendship»dansMeditations. Surlesmanièressagesetnonsagesd’utiliservosfacultésde jugement,voir* «Judiciousvs.Judgmental»dans Meditations. Surlarelationenseignant-élève :*«Thinklike aThief»dansHead&Heart Together. DesextraitsduCanonpaliprésentantce qu’ ilfautrechercherchezun enseignantse trouventdans* IntotheStream. Surlesvaleursde lapratique :«LescoutumesdesEtresnobles»dans Quelquesessais. Surlesvaleursnon-bouddhistesquiontfaçonnélamanière dontle Dhamma estsouventenseignéenOccident:*«The RootsofBuddhistRomanticism» dans PurityofHeart. Enseignementsorauxpertinents *2009/7/30:Admirable Friendship *2011/5/14:ToPurifythe Heart *2011/4/5:RememberingAjaanSuwat *2011/1/25:Multi-dimensionalDhamma *2007/7/21:FactorsforStreamEntry *2008/10/21:The Brightnessofthe World *2007/3/20:ARefuge fromModernValues ANNEXE Méditationscomplémentaires Ainsique je l’ainotédanslapartie un,ilyadesmomentsoùvousavez besoinde mettre l’espritdansde bonnesdispositionsavantqu’ ilne soit disposéàs’établiraveclarespiration.Voiciquelquescontemplationsquipeuvent vousaideràcréercesdispositions. Lesexplicationsquisuiventconstituentde simplessuggestionssurlafaçon de débutercescontemplations,carl’efficacitéde cesexercicesestmaximale quandvousutilisezvotre ingéniositépourlesadapterafinde traiterlesdétails de vospropreshumeurs.Vouspouvezyapporterautantde variantesque vousle voulez,tantqu’ellesvousaidentàorientervotre pensée danslabonne direction :versundésirde s’établiraveclarespiration.Quandce désirapparaît,vous pouvezabandonnerlacontemplationetvousfocaliserdirectementsurvotre respiration. Audébut,ilse peutque vousdécouvriezque vousavezbesoinde vous engagerpendantuntempsassezlongdanscescontemplationsavantqu’elles n’aientuneffet.Vousdevriezcependantacquériraufinalunsensde ce qui marche pourvous.Utilisezcette connaissance pourrendre votre contemplation plusefficace.End’autrestermes,visezdirectementle pointsensible de l’état d’espritquivousempêche de vousétablir.Vousdisposerezde cette manière de plusde tempspourtravailleretjoueraveclarespiration. Quandvousvoussentezdécouragé,essayezde repenseràvotre propre générosité.Pensezauxoccasionsoùvousavezfaitcadeaude quelque chose à quelqu’un,nonpasparce que vousyétiezobligé,ouparce que l’onattendait celade vous,maisparce que vousvouliezsimplementle faire.Vousaviez quelque chose que vousauriezaiméutiliservous-même,maisensuite vousavez décidéque vouspréfériezle partager.C’estune bonne chose de se souvenirdes cadeauxde ce type parce qu’ ilsvousrappellentque vousavezaumoinsquelque chosede bienenvous.Ilsvousrappellentaussique vousn’êtespastoujours l’esclave de vosappétits.Vousdisposezd’une certaine libertédansvotre manière d’agir,etd’une expérience de combienilestbond’exercercette liberté de façonhabile. Ici,le mot«cadeau»ne signifie passeulementuncadeaumatériel.Ilpeut aussisignifierfaire cadeaude votre temps,de votre énergie,de vos connaissances,etde votre mansuétude. Pourtirerle maximumde cette contemplation,prenezl’habitude de rechercherdansvotre vie quotidienne desoccasionsd’être généreuxde cette manière.Vousdisposerezainsitoujoursde matière fraîche pourvotre contemplation.Sansmatière fraîche,lacontemplationpeutrapidement s’assécher. De façonsimilaire,vouspouvezrepenseràvotre propre vertu.Pensezaux occasionsoùvousauriezpuimpunémentfaire dumalàquelqu’un,maisoù vousne l’avezpasfait.Parprincipe.Vousaviezvuque c’étaitquelque chose d’ indigne de vousouque celavousauraitconduitplustardauregret.Sivous observezlespréceptes,repensezauxoccasionsoùvousavezététentéd’en enfreindre un,maisoùvousavezréussiàne pasle faire.Songezcomme vous êtescontent,rétrospectivement,de ne pasl’avoirfait.Ce type de réflexionnon seulementaide l’espritàs’établirenconcentration,maisilvousaide aussià résisteràtoute tentationd’enfreindre unprécepte laprochaine foisque l’occasionse présentera. Quandvouséprouvezdudésirdévorant,contemplezce quise trouve à l’ intérieurde votre corps,etsouvenez-vousque lesmêmeschosesse trouventà l’ intérieurde lapersonne pourle corpsde laquelle vouséprouvezdudésir dévorant.Souvenez-vousque le désirdévorantpeutcroître seulementquand vousrefoulezd’énormespartiesde laréalité–tellesque touslescontenusdu corps–etélargissezenconséquence laportée de votre regardintérieur. Pourcommenceràpratiquercette contemplation,essayezde visualiserlesos dansvotre corps.Commencezaveclesosdesdoigts.Lorsque vouslesvisualisez, demandez-vousoùvoussentezque vosdoigtsse trouventence momentmême. S’ ilyaune tensionquelconque danslesdoigts,souvenez-vousqu’ iln’yapasde tensiondanslesos,etdoncrelâchez-la.Montezensuite auxosde lapaume des mains,etrépétezle même exercice :remarquezlatensionautourdesos,et relâchez-la.Continuezàremonterle longdesbras,enrépétantle même exercice,jusqu’àce que vousatteigniezlesépaules.Aprèsavoircontempléles articulationsdesépaules,faitesdescendre votre regardintérieurversvospieds. Lorsque vousvisualisezlesosdansvospieds,relâcheztoute tensionque vous ressentezdanslespieds.Montezensuite le longdesjambes,àtraversle pelvis, le longde lacolonne vertébrale,àtraversle cou,etfinalementjusqu’aucrâne. Une variante de cetexercice consiste,une foisque vousavezfinide détendre une partie ducorpsautourd’unosparticulier,àlavisualisercomme étant coupée lorsque vouspassezàlapartie suivante.Continuezàfaire celajusqu’àce que chaque partie se sente coupée etque voussoyezassisavecunsensd’une conscience spacieuse,légère. Vouspouvezappliquerle même exercice àn’ importe quelautre organe du corpsque voustrouvezparticulièrementincompatible avecvotre désirdévorant. Siparexemple voustrouvezque vousêtesattiréparlapeau,imaginezque votre peauestretirée de votre corpsetqu’elle estplacée entassurle sol. Pourvousaiderdansvotre visualisation,vouspouvezmémoriserlaliste traditionnelle despartiesducorpsutilisée dansce type de contemplation: lescheveux,lespoils,lesongles,lesdents,lapeau; le muscle,lestendons,lesos,lamoelle osseuse ; lesreins,le cœur,le foie,lesmembranes,larate,lespoumons; le grosintestin,le petitintestin,lescontenusde l’estomac,lesfèces; labile,lesglaires,lalymphe,le sang,lasueur,lagraisse,leslarmes; le sérum,lasalive,lesmucosités,lasynovie,l’urine. Sivousle souhaitez,vouspouvezajouterd’autresparties–tellesque lesyeux oule cerveau–quipourune raisonoupourune autre n’ontpasétéintégrées danslaliste traditionnelle.Une foisque vousavezmémorisélaliste,visualisez cespartiesune àune,envousdemandant–pourchaque partie –oùcette partie-làse trouve dansle sensque vousavezducorps.Pourvousaiderdans votre visualisation,vouspouvezregarderune planche anatomique,mais souvenez-vousqu’aucune partie de votre corpsn’estclairementséparée et définie comme elle l’estsurune telle planche.Touteslespartiessont mélangéesavectouslesfluidesducorps.Sile faitde visualiserune partie particulière auneffetparticulièrementfortpourcontrecarrerle désirdévorant, vouspouvezfocaliservotre attentionprincipale surcette partie-làetlaisserpour le momentde côtéle reste de laliste. (Pourplusd’ idéessurle traitementdudésirdévorant,regardezla présentationdesémotionsperturbatricesdanslapartie deux.) Cette contemplationdevraitidéalementdonnernaissance àunsensintérieur de légèretélorsque vousperdezvotre intérêtpourle désirdévorant.Si, cependant,vousdécouvrezqu’elle donne naissance àlapeurouàdesémotions perturbatrices,abandonnez-laetretournezàlarespiration. Quandvousvoussentezencolère,regardezlesinstructionspourtraiterla colère danslapartie deux.Vouspouvezaussiessayerlesinstructionspour développerlesbrahmaviharadanslapartie un. Quandvousvoussentezparesseux,contemplezle faitque lamortpourrait surveniràtoutmoment.Demandez-vous:«Suis-je prêtàpartirdanslaminute oulesdeuxminutesquiviennent?»De quoiauriez-vousbesoinpourmettre votre espritdansunétatoùiln’auraitpaspeurde mourir?Commentvous sentiriez-voussivousmouriezcette nuitaprèsêtre passéàcôtéde l’occasionde méditeretde développerde bonnesqualités,bienfortes,dansl’esprit?Posezvouscontinuellementce type de questionencestermesjusqu’àce que vous ressentiezle désirde méditer.Ensuite,retournezdirectementàlarespiration. Cette contemplation,comme lacontemplationducorps,estdestinée à renforcerl’espritenmatière de résolutionshabiles.Si,cependant,vous découvrezqu’elle donne naissance àlapeurouàdesémotionsperturbatrices, abandonnez-laetallezdirectementàlarespiration. Unautre antidote àlaparesse consiste àpenserauxmomentsdansle passé oùvousavezsouhaitépouvoirtrouverunmomentde paixetde calme.Pensez commentvousvousêtessentidésespéréàcesmoments-là.Vousavez maintenantl’occasionde trouvercette paixetce calme.Voulez-vouslagâcher? Lecturescomplémentaires Pourquelquestextesutilessurcescontemplations,voirle guide d’étude * TheTenRecollections,quiestégalementdisponible sousle titre * AMeditator’s Tools. Surlacontemplationducorps:*«UnderYourSkin»etle guide d’etude * MindfuloftheBody. REMERCIEMENTS Pendantdesannées,une poignée de personnes–enparticulierMaryTalbot, Jane Yudelman,BokLimKim,etLarryRosenberg–m’ontdemandé périodiquement:«Quandallez-vousécrire unguide pourlaméditationsurla respiration?»Je leurrépondaisàchaque foisque Conserverlarespirationà l’espritd’AjaanLee constitue déjàunexcellentguide pourlapratique,maiselles continuaientàinsister,disantqu’ ilexiste unbesoinpourunlivre écrit spécifiquementpourunlecteurquine connaîtpaslaTraditionthaïe de laforêt. Leurpressionpolie maispersistante estàl’origine de ce livre.Maintenantque ce livre estdevenuune réalité,je voudraislesremercier,carj’aibeaucoupappris enessayantde rassemblermespenséessurce sujetsousune forme concise et accessible. Le livre abénéficiéde leurscommentaires,ainsique descommentaires d’AjahnNyanadhammo,de MichaelBarber,MatthewGrad,RubyGrad, Katharine Greider,d’Addie Onsanit,de NathanialOsgood,Dale Schulz,Joe Thitathan,DonnaTodd,Josephine Wolf,BarbaraWright,etdesmoinesiciau monastère.Je voudraislesremercierpourleuraide.Toute erreurdansce livre m’estbienentenduimputable. Décembre2012