Avec chaque respiration

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Avec chaque respiration
AVECCHAQUERESPIRATION
UNGUIDEPOURLAMEDITATION
ThanissaroBhikkhu
(GeoffreyDeGraff)
copyright2015thanissarobhikkhu
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Creative CommonsAttribution-Pasd’UtilisationCommerciale.Vousn’êtespas
autoriseràfaire unusage commercialde cette œuvre,toutoupartie dumatériel
lacomposant.
questions
Pourtoute questionconcernantce livre,écrire à:The Abbot,MettaForest
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ressourcescomplémentaires
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qu’oraux,peuventêtre téléchargéssurlessitesdhammatalks.orget
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92082Etats-Unis.
Traduitde l’anglaisparClaude Le Ninan,
encollaborationavec
VijjakaroBhikkhude MettaForestMonastery
etRobertGravenor
Avecnosremerciementsà
ChandhanaetAnandaLe Ninanpourleursrelectures.
Introduction
LAMÉDITATION:QUOIETPOURQUOI
Pratiquerlaméditation,c'estentraînerl'esprit,pourl'aideràdévelopperles
forcesetleshabiletésdontilabesoinpourrésoudre sesproblèmes.Tout
comme ilexiste de nombreuxremèdesdifférentspourlesdifférentesmaladies
ducorps,ilexiste de nombreuxtypesde méditationdifférentspourles
différentsproblèmesde l'esprit.
Latechnique de méditationenseignée dansce livre estune habiletéquivise
àrésoudre le problème le plusfondamentalde l'esprit:le stressetla
souffrance qu'ilamène surluiàtraverssesproprespenséesetactions.Bienque
l'espritveuille le bonheur,ilréussitcependantàs'accableravecde ladouleur
mentale.Cette douleurprovientenfaitdeseffortsmalavisésde l'espritpour
trouverle bonheur.Laméditationaide àdévoilerlesraisonspourlesquelles
l'espritfaitcelaet,enlesdévoilant,elle vousaide àlessoigner.Enlessoignant,
elle vousouvre àlapossibilitéd'unbonheurauthentique,unbonheursurlequel
vouspouvezcompter,unbonheurquine changerajamaisouquine vous
laisserajamaistomber.Cela,c'estlabonne nouvelle ence quiconcerne la
méditation:le bonheurauthentique estpossible,etvouspouvezl'atteindre à
traversvospropresefforts.Vousn'êtespasobligéde vouscontenterseulement
de plaisirsqui,aufinal,vousabandonneront.Vousn'êtespasobligéde vous
résigneràl'idée qu'unbonheurtemporaire estlameilleure deschosesque la
vie aàoffrir.Etvousn'êtespasobligéde placervosespoirsde bonheurenqui
que ce soitouenune quelconque force extérieure àvous-même.Vouspouvez
entraînerl'espritàaccéderàunbonheurtotalementfiable,unbonheurquine
provoque aucunmal,que ce soitàvous-même ouàquique ce soit.
Nonseulementle butde laméditationestbon;maislesmoyenspour
atteindre ce butsontégalementbons.Ce sontdesactivitésetdesqualités
mentalesque vouspouvezêtre fierde développer:deschosescomme
l'honnêteté,l'intégrité,lacompassion,sati,etle discernement.Parce que le
bonheurvéritable provientde l'intérieur,iln’exige pasque vouspreniezquoi
que ce soitàquique ce soit.Votre bonheurvéritable n'estpasenconflitavecle
bonheurvéritable de quique ce soitdansle monde.Etquandvoustrouvezle
bonheurvéritable àl'intérieur,vousavezplusàpartageraveclesautres.
C'estlaraisonpourlaquelle lapratique de laméditationestunacte de
gentillesse tantpourlesautresque pourvous-même.Quandvousaurezrésolu
le problème dustressetde lasouffrance,vousserezbienentendulapersonne
quienprofiterale plusdirectement.Maisvousne serezpaslaseule.Ilenest
ainsiparce que quandvouscréezdustressetde lasouffrance pourvous-même,
vousvousaffaiblissez.Vousêtesunfardeaunonseulementpourvous-même,
maisaussipourlespersonnesautourde vous:àlafoisenétantobligéde vous
appuyersurellespourobtenirde l'aide etunsoutien,etaussienleurfaisantdu
malavecleschosesidiotesque vousêtessusceptible de faire oude dire par
faiblesse etparpeur.Dansle même temps,celavousempêche de lesaiderdans
leursproblèmes,carvousavezlesvôtressurlesbras.Maissivotre espritpeut
apprendre commentarrêterde provoquerdustressetde lasouffrance pourluimême,vousêtesalorsmoinsunfardeaupourlesautres,etvousêtesen
meilleure positionpourleurapporterde l’aide.
Lapratique de laméditationvousenseigne doncàrespecterleschosesà
l'intérieurde vousquisontdignesde respect:votre désird'unbonheur
véritable,totalementfiable ettotalementinoffensif;etvotre capacitéàtrouver
ce bonheurparvospropresefforts.
Mettre unterme totalaustressetàlasouffrance que l'esprits'inflige
demande beaucoupd'engagement,d'entraînement,etd'habileté.Maisla
technique de méditationenseignée dansce livre ne réserve passesbénéfices
seulementauxpersonnesquisontprêtesàlasuivre jusqu'àlaguérisontotale
qu'estl'Eveil.
Même sivousvoulezsimplementde l'aide pourgérerladouleuroupour
trouverunpeuplusde paixetde stabilitédansvotre vie,laméditationpeut
dansce casbeaucoupvousapporter.Elle peutaussirenforcerl'espritpourgérer
de nombreuxproblèmesde lavie quotidienne,parce qu'elle développe des
qualitéscomme sati,l'attitude d'alerte,laconcentration,etle discernement,qui
sontutilespourtouteslesactivités,àlamaison,autravail,oùque vousvous
trouviez.Cesqualitéssontaussiutilespourtraitercertainsdesproblèmesde la
vie plusvastes,plusdifficiles.L'addiction,le traumatisme,laperte,ladéception,
lamaladie,le vieillissement,etmême lamortsontbeaucoupplusfacilesàgérer
quandl'espritadéveloppéleshabiletésfavoriséesparlaméditation.
Donc,même sivousne parvenezpasjusqu'àlalibertévis-à-visdustressetde
lasouffrance,laméditationpeutvousaideràgérerplushabilementvos
souffrances–end'autrestermes,avecmoinsde malpourvous-même etpourles
personnesautourde vous.Celaconstitue,ensoi,une utilisationbénéfique de
votre temps.Sivousdécidezensuite d'allerplusloindanslaméditation,pour
voirsielle peutvraimentconduire àlalibertétotale,ce seraencore mieux.
CEQU'ILYADANSCELIVRE
Latechnique de méditationdécrite iciesttirée de deuxsources.Lapremière
source estl'ensemble desinstructionsduBouddhasurlafaçond'utiliserla
respirationpourentraînerl'esprit.Cesinstructionsse trouventdansle Canon
pali,lesplusanciensenseignementsduBouddhaquiexistent.Ainsique le
Canonle déclare,le Bouddhatrouvaque larespirationétaitunsujetde
méditationreposant–àlafoispourle corpsetpourl'esprit–etégalementun
sujetidéalpourdéveloppersati,laconcentration,etle discernement.C'étaiten
faitle sujetqu'ilavaitlui-même utilisésurlavoie verssonEveil.C'estlaraison
pourlaquelle illarecommandaàplusde personnes,etqu'ill'enseignade façon
plusdétaillée que toutautre sujetde méditation.
Laseconde source estune méthode de méditationsurlarespiration
développée ausiècle dernierparAjaanLee Dhammadharo,unmaître d'une
branche dubouddhisme connue enThaïlande sousle nomde Traditionde la
forêt.Laméthode d'AjaanLee s’appuie surlesinstructionsduBouddha,
expliquantendétailde nombreuxpointsque le Bouddhalaissasousune forme
condensée.Je me suisentraînéseloncette technique pendantdixanssousla
directiond’AjaanFuangJotiko,undesélèvesd'AjaanLee,etdonccertainesdes
compréhensionsquise trouventiciproviennentégalementde mon
entraînementavecAjaanFuang.J'aisuivicessourcesenme focalisantsurla
respirationcomme sujetprincipalde méditationparce que c'estle plussûrde
touslessujetsde méditation.Latechnique décrite iciamène le corpsetl'esprit
àunétatde bien-être équilibré.Celapermetàl'espritd'obteniràsontourdes
compréhensionséquilibréesàproposde sonpropre fonctionnement,afinqu'il
puisse voirlesdifférentesmanièresdontilprovoque stressetsouffrance,et
commentilpeutlesabandonnerefficacement.
Cette technique faitpartie d'une voie complète d'entraînementde l'esprit
quiimplique nonseulementlaméditation,maisaussile développementde la
générositéetde lavertu.L'approche fondamentale danschaque partie de cet
entraînementestlamême :comprendre toutesvosactionscomme faisant
partie d'une chaîne de causesetd'effets,afinque vouspuissiezorienterles
causesdansune directionpluspositive.Achaque actionenpensée,enparoles,
ouenacte,vousréfléchissezàce que vousfaitespendantque vousêtesentrain
de le faire.Vousrecherchezlamotivationquiconduitàvosactions,etles
résultatsauxquelsvosactionsdonnentnaissance.Lorsque vousréfléchissez,
vousapprenezàquestionnervosactionsd'une manière particulière :
•conduisent-ellesaustressetàlasouffrance,ouauterme dustressetde la
souffrance ?
•Siellesconduisentaustress,sont-ellesnécessaires?
•Sice n’estpasle cas,pourquoilesrépéter?
•Siellesconduisentauterme dustress,commentpouvez-vousles
maîtriserentantqu'habiletés?
S'entraîneràlavertuetlagénérositédemande que vousvousposiezces
questionsàproposde vosparolesetde vosactes.L'entraînementàlaméditation
aborde touslesévénementsdansl'espritcomme desactions–qu'ellessoientdes
penséesoudesémotions–etillesquestionne de lamême manière.End'autres
termes,ilvousforce àregardervospenséesetvosémotionsmoinssousl'angle
de leurcontenuque sousceluide leurprovenance etde leurdestination.
Cette stratégie quiconsiste àobservervosactionsetàlessonderavecces
questionsestdirectementliée auproblème qu'elle estdestinée àrésoudre :les
stressetlessouffrancesprovoquésparvosactions.C'estpourcette raisonqu'elle
sous-tendl'ensemble de l'entraînement.Laméditationvouspermetsimplement
d'observervosactionsplusattentivement,etde dévoileretd'abandonnerdes
niveauxde stresstoujoursplussubtilsprovoquésparcesactions.Elle développe
aussilesqualitésmentalesquirenforcentvotre capacitéàagirde manière
habile.
Bienque latechnique de méditationdécrite icifasse partie d'un
entraînementspécifiquementbouddhiste,vousn'êtespasobligéd'être
bouddhiste pourlasuivre.Elle peutaideràsurmonterdesproblèmesquine
sontpasspécifiquesauxbouddhistes.Aprèstout,lesbouddhistesne sontpasles
seulespersonnesquiprovoquentstressetsouffrance,etlesqualitésd'esprit
développéesàtraverslaméditationne sontpasprotégéespardesdroitsd'auteur
bouddhistes.Sati,l'attitude d'alerte,laconcentration,etle discernementsont
bénéfiquesàtousceuxquilesdéveloppent.Toutce que celademande,c'estque
voustestiezsérieusementcesqualités.
Le butde ce livre estde présenterlapratique de laméditation–ainsique
l'entraînementplusvaste dontelle faitpartie –d'une manière facile àlire età
mettre enpratique.Le livre estdiviséencinqparties,chaque partie étantsuivie
parune liste de ressourcescomplémentaires–livres,articles,etfichiersaudio–
quivousaiderontàexplorerplusendétaillesproblèmesabordésdanscette
partie-là.
Lapremière partie dulivre contientdesinstructionssurlesétapes
fondamentalesde lafaçonde méditer.Ladeuxième partie donne desconseils
surlafaçonde traitercertainsdesproblèmesquipeuventsurgirlorsque vous
pratiquez.Latroisième partie traite desproblèmesquiapparaissentlorsque
vousessayezde faire de laméditationune partie de votre vie dansson
ensemble.Laquatrième partie traite desproblèmesquiapparaissentlorsque
votre méditationprogresse versunniveaud'habiletéplusélevé.Lacinquième
partie traite de lafaçonde choisirunenseignantde méditationetd’entretenir
desrelationsaveclui,unenseignantquipeutvousfournirle type
d'entraînementpersonnaliséqu'aucunlivre n'estcapable de fournir.
COMMENTLIRECELIVRE
J’aiessayéde couvrirlaplupartdesproblèmesqu’unméditantsérieux
rencontreradansune pratique enautonomie.Pourcette raison,sivousêtes
entièrementnouveauàlaméditationetque vousn’êtespasencore prêtàvous
impliquerdansune pratique sérieuse,voustrouverezdansce livre plusde
chosesque ce dontvousavezimmédiatementbesoin.Vouspouvezcependanty
trouverbeaucoupde conseilsutilessivousle lisezdefaçonsélective.Une bonne
approche peutconsisteràlire seulementce quivousestnécessaire pour
commenceràméditer,etensuite àlaisserle livre de côtéetàessayer.
Pourcommencer:
1)lisezlaprésentationde «Larespiration»danslapartie quisuit,
jusqu’autitre «Pourquoilarespiration»;
2)passezensuite àlapartie intitulée :«Se focalisersurlaméditation»
danslapartie un.Lisezlessixétapesmentionnéesjusqu’àce que vous
puissiezlesretenir.Trouvezensuite unendroitconfortable pourvousasseoir,
etessayezde suivre autantd’étapesque vousle pouvezenrestantàl’aise.Si
lesétapessonttropdétailléespourvous,lisezl’article « Une méditation
guidée»listéàlafinde lapartie un,ouasseyez-vousetméditeztouten
écoutantl’undesfichiersaudioquiporte le même titre,etquiestdisponible
surle site www.dhammatalks.org;
3)sivousrencontrezdesproblèmeslorsque vousdébutez,retournezàla
partie unetconsultezaussilapartie deux.
Quantaureste dulivre,vouspouvezle garderpourplustard,quandvous
serezprêtàplusvousimpliquer.
Ilserasage,même àce moment-là,de lire le livre de façonsélective –en
particulierlapartie trois.Le conseils’adresse làencore àunméditantqui
s’ implique pleinement.Ilse peutqu’ ilexige une implicationplusforte que
celle que vousêtesprêtàfournir,suivezenconséquence toutconseilquivous
semble pratique dansle contexte de votre vie etde vosvaleursactuelles,et
laissezle reste auxautres–ouàvous-même pourplustard.
Souvenez-vousque l’onne vousimpose jamaisrienenmatière de pratique
de laméditation.Laseule obligationprovientd’une force intérieure :votre
propre désird’être libre de lasouffrance etdustressque vousvousinfligez.
LESPRINCIPESDEBASE
Quandvousvoulezmaîtriserune technique de méditation,ilestbonde
connaître lesprincipesde base quilasous-tendent.Vouspouvezainsiavoirune
idée claire de ce dansquoivousvousengagez.Connaître lesprincipesde base
vousaide aussiàcomprendre commentetpourquoilatechnique estsupposée
fonctionner.Sivousavezdesdoutesàproposdesprincipesde base,vouspouvez
lesessayercomme deshypothèsesde travail,pourvoirs’ ilsvousaident
vraimentàtraiterlesproblèmesdustressetde lasouffrance.Laméditationne
demande pasque vousfassiezallégeance àquoique ce soitque vousne
puissiezpascomplètementcomprendre.Maiselle vousdemande de tester
sérieusementsesprincipes.
Lorsque votre méditationprogresse,vouspouvezappliquerlesprincipesde
base àdessituationsquisurgissentdansvotre méditationetquine sontpas
expliquéesdansce livre.Laméditationdevientainsiune technique quivousest
moinsétrangère,etplusvotre propre voie pourexplorerl’espritetrésoudre ses
problèmeslorsqu’ ilsapparaissent.Parce que laméditationsurlarespirationest
unentraînementdanslequell’espritse focalise surlarespiration,sesprincipes
de base se focalisentsurdeuxsujets:le fonctionnementde l’esprit,etle
fonctionnementde larespiration.
L’esprit.Ici,le mot«esprit»recouvre nonseulementl’aspectintellectuelde
l’esprit,maiségalementl’aspectémotionnelainsique savolontéd’agir.En
d’autrestermes,le mot«esprit»recouvre égalementce que nousconsidérons
normalementcomme étantle «cœur».
L’espritn’estpaspassif.Parce qu’ ilestresponsable d’uncorpsquiade
nombreuxbesoins,ildoitaborderl’expérience de façonactive.Sesactions
façonnentsonexpérience lorsqu’ ilrecherche de lanourriture,àlafoismentale
etphysique,pourêtre,luietle corps,continuellementnourris.Ilestmûpardes
faims,àlafoisphysiquesetmentales.Le besoinde se nourrirphysiquement
nousestfamilier.Mentalement,l’espritse nourritàlafoisextérieurementet
intérieurementdesrelationsetdesémotions.Extérieurement,ilafaimde
chosestellesque l’amour,lareconnaissance,le statut,le pouvoir,larichesse et
leslouanges.Intérieurement,ilse nourritde sonamourpourlesautresetde sa
propre estime de soi,ainsique desplaisirsquiproviennentdesémotions,àla
foissainesetnonsaines:l’honneur,lagratitude,l’avidité,le désirdévorant,etla
colère.
Atoutmoment,unlarge éventaild’objetsvisuels,de sons,d’odeurs,de goûts,
de sensationstactiles,etd’ idéesse présente àl’esprit.Ilchoisitàpartirde cet
éventailleschosessurlesquellesilvafocalisersonattentionetcellesqu’ ilva
ignorerdanssarecherche de nourriture.Ceschoixfaçonnentle monde de son
expérience.C’estlaraisonpourlaquelle,parexemple,sivousetmoitraversons
le même magasinaumême moment,nousferonsl’expérience de magasins
différentsdanslamesure oùnousrecherchonsdeschosesdifférentes.
Larecherche parl’espritd’une alimentationestconstante etsansfin,parce
que sanourriture –enparticuliersanourriture mentale –menace toujoursde
s’épuiser.Quelle que soitlasatisfactionqu’ ilretire de sanourriture,celle-ciest
toujoursde courte durée.Apeine l’esprita-t-iltrouvéunendroitpourse
nourrirqu’ ilrecherche déjàoùse nourriraprèscela.Devrait-ilresterici?
Devrait-ilallerautre part?Cesquestionsincessantesde «Qu’est-ce quivient
aprèsça?»«Oùallerensuite ?»sontce quimeutsarecherche dubien-être.
Maisparce que cesquestionssontlesquestionsdelafaim,ellesrongentellesmêmescontinuellementl’esprit.Mûparlafaimde continuellementrépondre à
cesquestions,l’espritagitsouventde façoncompulsive –parfoissciemment–
parignorance,comprenantmalce quiprovoque dustressnonnécessaire etce
quin’enprovoque pas.Celafaitqu’ ilcrée encore plusde souffrance etde
stress.
Le butde laméditationestde mettre unterme àcette ignorance,etde
déracinerlesquestionsde lafaimquilameuventcontinuellement.
Unaspectimportantde cette ignorance estl’aveuglementde l’espritvis-à-vis
de sonpropre fonctionnementintérieurdansle momentprésent,carc’estdans
le momentprésentque se fontleschoix.Bienque l’espritagisse souventsous
l’emprise de l’habitude,iln’estpasobligéde le faire.Ildispose de l’optionde
faire de nouveauxchoixàchaque moment.Plusvousvoyezclairementce quise
passe dansle momentprésent,plusilestprobable que vousferezdeschoix
habiles:deschoixquiconduirontaubonheurvéritable –etqui,aveclapratique,
vousrapprocherontde plusenplusde lalibertétotale vis-à-visde lasouffrance
etdustress–maintenant,etplustarddansle futur.Laméditationfocalise votre
attentionsurle momentprésentparce que le momentprésentestl’endroitoù
vouspouvezobserverle fonctionnementde l’espritetl’orienterdansune
directionplushabile.Le présentestle seulmomentdutempsoùvouspouvez
agiretapporterunchangement.
Lecomitédel’esprit.L’une despremièreschosesque vousapprenezàpropos
de l’espritlorsque vouscommencezàméditer,c’estqu’ilpossèdedenombreux
esprits.Ceciestdûaufaitque vousavezde nombreusesidées,toutesdifférentes,
àproposde lafaçonde satisfaire vosfaimsetde trouverle bien-être,etde
nombreuxdésirs,tousdifférents,quireposentsurcesidées.Cesidéesse
résumentàdifférentesnotionsàproposde ce quiconstitue le bonheur,oùon
peutle trouver,etde ce que vousêtesentantque personne :vosbesoinsde
typesparticuliersde plaisir,etvoscapacitésàvousprocurercesplaisirs.Chaque
désiragitainsicomme une graine pourunsensparticulierde quivousêteset
dumonde danslequelvousvivez.
Le Bouddhaavaitunterme technique pource sensd’ identitéde soidansun
monde d’expérience particulier:ill’appelaitledevenir.Notezce terme etle
conceptquise trouve derrière lui,carilestcentralpourcomprendre pourquoi
vousprovoquezdustressetde lasouffrance pourvous-même etce que cela
implique d’apprendre commentl’arrêter.
Sile conceptvoussemble étranger,pensezaumomentoùvousglissezdans
le sommeiletoùune image d’uncertainendroitapparaîtdansl’esprit.Vous
entrezdansl’ image,perdezcontactavecle monde extérieur,etc’estàce
momentque vousêtesentrédansle monde d’unrêve.Ce monde d’unrêve,
plusvotre sensd’être entrédedans,constitue une forme de devenir.
Une foisque vousvousserezsensibiliséàce processus,vousverrezque vous
vousengagezdedansmême quandvousêteséveillé,etce àde nombreuses
reprisesaucoursd’une même journée.Pourvouslibérerdustressetde la
souffrance qu’ ilpeutprovoquer,vousallezdevoirexaminerlesnombreux
devenirsque vouscréezdansvotre recherche de nourriture –lessoiengendrés
parvosdésirs,etlesmondesqu’ ilshabitent–carc’estseulementquandvous
avezexaminéceschosesde façoncomplète que vouspouvezvousaffranchirde
leurslimitations.
Vousdécouvrirezque danscertainscas,différentsdésirsontdesidées
communesausujetde ce qu’estle bonheuretde quivousêtes(telsvosdésirs
de fonderune famille quisoitàl’abridudangeretstable ).Dansd’autrescas,
leursidéessontenconflit(comme quandvosdésirspourvotre famille sonten
conflitavecvosdésirsde plaisirimmédiat,quellesqu’ensoientles
conséquences).Certainsde vosdésirssontliésauxmêmesmondesmentaux;
d’autresàdesmondesmentauxconflictuels;etd’autresencore àdesmondes
mentauxtotalementséparéslesunsdesautres.C’estlamême chose pource qui
estdesdifférentssensde «vous»quihabitentchacunde cesmondes.Certains
de vos«vous»sontenharmonie,d’autressontincompatibles,etd’autres
encore sontsansaucunrapportlesunsaveclesautres.
Ilexiste doncde nombreusesidées,toutesdifférentes,de «vous»dansvotre
esprit,quipossèdentchacune leurpropre intention.Chacunde ces«vous»est
unmembre ducomitéde l’esprit.C’estlaraisonpourlaquelle l’esprit
ressemble moinsàunespritunique qu’àune foule de personnesturbulentes:
de nombreusesvoixdifférentes,avecde nombreusesopinionsdifférentesà
proposde ce que vousdevriezfaire.
Certainsmembresducomitésontouvertsethonnêtesàproposdescroyances
quisous-tendentleursdésirscentraux.D’autressontplusobscursetplus
trompeurs.Ceciestdûaufaitque chaque membre ducomitéestcomme un
politicien,avecsespropressympathisantsetsespropresstratégiespour
satisfaire leursdésirs.Certainsmembresducomitésontidéalistesethonorables.
D’autrespas.Le comitéde l’espritressemble doncmoinsàune communionde
saintsentrainde planifierunévénementcaritatifqu’àunconseilmunicipal
corrompudontl’équilibre desforcesvarie constammententre différentes
factions,avecde nombreuxaccordsquise fontdanslescouloirs.
Undesbutsde laméditationestde révélercesaccordsaugrandjour,afin
que vouspuissiezmettre plusd’ordre dansle comité–afinque vosdésirsde
bonheursoientmoinscontradictoires,etplusenharmonie lorsque vousvous
rendezcompte qu’ iln’estpasobligatoire qu’ ilssoienttoujoursenconflit.
Penseràcesdésirscomme s’ ilsconstituaientuncomitévousaide aussiàvous
rendre compte que quandlapratique de laméditationvaàl’encontre de
certainsde vosdésirs,elle ne vacependantpasàl’encontre de tousvosdésirs.
Vousn’êtespasprivéde nourriture.Vousn’êtespasobligéde vousidentifieraux
désirscontrariésparlaméditation,parce que vousavezd’autresdésirs,plus
habilesauxquelsvousidentifier.Le choixdépendde vous.Vouspouvezaussi
utiliserlesmembresducomitéplushabilespourentraînerceuxquisontmoins
habiles,afinqu’ ilsarrêtentde sabotervoseffortspourtrouverunbonheur
authentique.
Souvenez-voustoujoursque le bonheurauthentique estpossible,etque
l’espritpeuts’entraînerpourle trouver.
Ce sontprobablementlàlesprincipeslesplusimportantsquisous-tendentla
pratique de laméditationsurlarespiration.L’espritpossède de nombreuses
dimensions,desdimensionssouventobscurciesparleschamailleriesdes
membresducomitéetleurfixationsurdesformesde bonheurfugaces.L’une
de cesdimensionsesttotalementinconditionnée.End’autrestermes,elle ne
dépendpasdutoutde conditions.Elle n’estpasaffectée parl’espace oule
temps.C’estune expérience totale de libertéetde bonheur,sansmélange.Ceci
estdûaufaitque l’espritestlibre de lafaimetdubesoinde se nourrir.
Maisbienque cette dimensionsoitinconditionnée,elle peutêtre atteinte en
modifiantlesconditionsdansl’esprit:endéveloppantlesmembreshabilesdu
comitéafinque voschoixdeviennentde plusenplusfavorablesaubonheur
authentique.
C’estl’une desraisonspourlaquelle lavoie de laméditationestappelée une
voie :elle estcomme lavoie versune montagne.Bienque lavoie ne soitpasla
cause de lamontagne,etque le faitde marchersurlavoie ne soitpaslacause
de lamontagne,l’acte de marchersurlavoie peutvousmeneràlamontagne.
Vouspouvezégalementpenserque ladimensioninconditionnée estcomme
de l’eaudouce quise trouve dansde l’eaude mer.L’espritordinaire estcomme
l’eaude mer,quivousrendmalade quandvouslabuvez.Sivouslaissez
simplementl’eaude merreposer,l’eaudouce ne vapass’enséparertoute seule.
Vousêtesobligéde faire uneffortpourladistiller.L’acte de ladistillationne
crée pasl’eaudouce.Ilfaitsimplementressortirl’eaudouce quiestdéjàlà,vous
fournissanttoute l’alimentationdontvousavezbesoinpourétanchervotre soif.
Entraînerl’esprit.L’entraînementquivousmène àlamontagne etquivous
fournitl’eaudouce possède troisaspects:lavertu,laconcentration,etle
discernement.Lavertuestl’habiletéaveclaquelle vousinteragissezde façon
générale aveclesautrespersonnesetaveclesautresêtresvivants,etquirepose
surl’ intentionde ne provoqueraucunmalàvous-même ouauxautres.Ils’agit
làd’unsujetque noustraiteronsdanslapartie trois,danslaprésentationdes
problèmesquiapparaissenthabituellementquandonintègre laméditationdans
lavie quotidienne,maisilestimportantde notericilaraisonpourlaquelle la
vertuestliée àlaméditation.Sivousagissezde manière nocive,alors,quand
vousvousasseyezpourméditer,laconnaissance de cette nocivitévousempêche
de resterfermementdansle momentprésent.Sivousréagissezparle regretà
proposdumalque vousavezfait,vousdécouvrezqu’ ilestdifficile de rester
établidansle momentprésentavecconfiance.Sivousréagissezparle déni,vous
construisezdesmursintérieursdansvotre conscience quicréentplus
d’occasionspourl’ ignorance,etquifontqu’ ilvousestplusdifficile de regarder
directementce quise passe vraimentdansl’esprit.
Lameilleure manière d’évitercesdeuxréactionsestde maintenirdèsle
débutl’ intentionde ne rienfaire quisoitnocif,etensuite de prendre la
décisionde suivre cette intentionavecde plusenplusd’habileté.Sivousvoyez
que vousavezagide façonmalhabile,reconnaissezvotre erreur,reconnaissezle
faitque le regretn’effacerapasl’erreur,etprenezlarésolutionde ne pasrépéter
cette erreurdansle futur.C’estle maximumde ce que l’onpeutdemanderd’un
être humainquivitdansle temps,oùnosactionsquivisentàfaçonnerle futur
peuventreposerseulementsurlaconnaissance dupasséetduprésent.
Le deuxième aspectde l’entraînementestlaconcentration.Laconcentration
estl’habiletéàconserverl’espritcentrésurunobjetunique,telque la
respiration,avecunsensd’aise,de rafraîchissement,etd’équanimité–
l’équanimitéétantlacapacitéàobserverleschosessansêtre àlamercides
préférencesetdesaversions.
Atteindre laconcentrationdemande de développertroisqualitésde l’esprit:
•l’attituded’alerte–lacapacitéàsavoirce quise produitdansle corpset
l’espritalorsque celase produit;
•l’ardeur–le désiretl’effortd’abandonnertoute qualitémalhabile qui
peutapparaître dansl’esprit,etde développeràlaplace de celle-cides
qualitéshabiles;
•sati–lacapacitéàconserverquelque chose àl’esprit.Dansle casde la
méditationsurlarespiration,celasignifie se souvenirde resteravecla
respirationetmaintenirlesqualitésd’attitude d’alerte etd’ardeuravec
chaque inspirationetchaque expiration.
Quandcestroisqualitésdeviennentfortes,ellespeuventamenerl’espritàun
étatde forte concentrationappeléjhana,ouabsorptionméditative,que nous
examineronsdanslapartie quatre.Parce que lesjhanareposentsurle désir–le
désirde développerdesqualitéshabilesdansl’esprit–ilsconstituenteuxaussi
une forme de devenir.Maisils’agitd’une forme particulière de devenirqui
vouspermetde voirlesprocessusdudevenirenaction.L’aise etle
rafraîchissementfournisparlesjhanaconstituentenmême tempsune
nourriture saine pourl’esprit,ce quivouspermetd’abandonnernombre des
habitudesmalhabilesde vousnourrirquivousécarteraientde laVoie.Parce que
l’approvisionnementennourriture mentale quiprovientdesjhanaeststable,
celaretire une partie de lapressionde votre besoinde vousnourrir.Celavous
permetde prendre dureculvis-à-visdesquestionsde lafaim,etde lesregarder
àtraverslesquestionsdudiscernement:voirlàoùle stressde se nourrirestnon
nécessaire,etcommentvouspouvezmaîtriserleshabiletéspourallerau-delà.
C’estlaraisonpourlaquelle lesjhanaconstituentunélémentcentralde lavoie
d’entraînement.
Le troisième aspectde l’entraînementestle discernement.Le discernement
estlacapacitéà:
•distinguerentre lesprocessushabilesdansl’espritetceuxquisont
malhabiles;
•comprendre commentabandonnerce quiestmalhabile etdévelopperce
quiesthabile,et
•savoircommentvousmotiverafinde pouvoirabandonnerlesprocessus
malhabilesetdévelopperdesprocessushabilesmême quandvousn’êtespas
d’humeuràle faire.
Vousapprenezcestroiscapacitésenécoutantlesautres–comme quandvous
lisezunlivre comme celui-ci–etenobservantvospropresactionsetenvous
posantlesbonnesquestionsàleursujet.Audébut,vousprenezdureculpar
rapportauxquestionsde lafaim–quiexigentune réponse immédiate àpropos
d’oùetàpartirde quoise nourrirensuite –etvousfaitesle pointsurlafaçon
dontvousvousnourrissez:
enquoivoshabitudesde vousnourrirconduisent-ellesaustress?
Enquoice stressest-ilinutile ?
Dansquelle mesure celaenvaut-illapeine –end’autrestermes,dans
quelle mesure le plaisirobtenuense nourrissantcompense-t-ille stress?
Aucoursdespremièresétapes,lorsque vousdéveloppezlavertuetque vous
essayezde maîtriserlaconcentration,lesquestionsdudiscernementconsistent
simplementàrechercherde meilleuresmanièresde vousnourrir.End’autres
termes,ce sontdesversionsraffinéesdesquestionsde lafaim.Vousenvenezà
vousrendre compte que le plaisirque vousavezobtenuenagissantsans
réfléchirde manière nocive ouenlaissantl’espritvagabonderoùilveutne vaut
pasle stressque celaentraîne.Vouscommencezàvoirlàoùle stressque vous
pensiezêtre inévitable n’estpasvraimentnécessaire.Vousdisposezd’autres
méthodes,meilleures,pourtrouvervotre nourriture intérieure,envous
nourrissantdesplaisirsplusélevésfournisparlavertuetlaconcentration.
Lorsque votre concentrationse développe,votre discernementdesniveaux
de stressdansl’espritdevientde plusenplusraffiné,de sorte que votre sensde
ce quiesthabile etde ce quine l’estpasdevientégalementplusraffiné.
Lorsque vousappliquezde façoncontinue lesquestionsdudiscernementmême
àvotre pratique desjhana,vouscommencezàvousdemanders’ ilseraitpossible
d’échapperaustressquiaccompagne même le type le plusraffiné
d’alimentation.Queltype d’habiletécelaimpliquerait-il?
C’estlàoùlesquestionsdudiscernementne sontplusseulementune version
raffinée desquestionsde lafaim.Ellesdeviennentdesquestionsnoblesence
sensqu’ellesvousemmènentau-delàdubesoinde vousnourrir.Ellesapportent
de ladignitéàvotre recherche dubonheur.Ellesvousaidentàdévoilerla
dimensionoùmême se nourrirdesjhanan’estplusnécessaire.Etquandcette
dimensionse dévoile finalement,toutle stressarrive àsonterme.
LesquestionsduNoble discernement–quiconcernentle stressnon
nécessaire,lesactionsquile provoquent,etlesactionsquipeuventaiderày
mettre unterme –sontliéesàl’undesenseignementslespluscélèbresdu
Bouddha:lesQuatreNoblesVérités.Le faitdustressnonnécessaire estla
première Vérité;lesactionsmentalesmalhabilesquile provoquentsontla
deuxième ;le faitqu’ ilpeutarriveràsonterme estlatroisième ;etlesactions
habilesquil’amènentàsonterme constituentlaquatrième.
Cesvéritéssontnoblespourtroisraisons.Un,ellessontabsolues.Ellessont
vraiespourchacun,partout,ellesne sontdoncpassimplementune question
d’opinionpersonnelle oud’arrière-planculturel.
Deux,ellesfournissentunguidage pourune Noble Voie de pratique.Elles
vousenseignentàne pasnierouàfuirle stressque vousêtesentrainde
provoquer,maisàle reconnaître etàyfaire face jusqu’àce que vousle
compreniez.Quandvousle comprenez,vouspouvezvoirlescausesde ce stress
dansvosactions,etlesabandonner.Vousdéveloppezlesactionshabilesqui
mettentunterme austressafinde pouvoirréaliserparvous-même laliberté
vis-à-visdustress.
Latroisième raisonpourlaquelle cesVéritéssontnoblesestque,quandvous
utilisezlesquestionsquilessous-tendentpourexamineretquestionnervos
actions,ellesconduisentenfinde compte àune Noble atteinte :unbonheur
authentique quimetunterme aubesoinde se nourrir,etquine faitdoncde
malàpersonne.
Parce que le discernementvise àamenervosactionsauplushautniveaude
l’habileté,ilse développe directementàpartirde laqualitéde l’ardeurdans
votre concentration.Ils’appuie cependantaussisurl’attitude d’alerte envoyant
quellesactionsconduisentàquelsrésultats.Etilguide sati,afinque vous
puissiezvoussouvenirdesleçonsque vousavezapprisesàpartirde ce que vous
avezobservéetque vouspuissiezlesappliquerdansle futur.
Enfait,l’ensemble destroisaspectsde l’entraînement–lavertu,la
concentration,etle discernement–s’entraidentcontinuellement.Lavertufait
qu’ ilestplusfacile de vousétablirdanslaconcentrationetd’être honnête avec
vous-même quandvousdiscernezquelsmembresducomitéde l’espritsont
habilesetquelsmembresne le sontpas.Laconcentrationfournitàl’espritun
sensde rafraîchissementquiluipermetde résisterauxpulsionsmalhabilesqui
créeraientdesbrèchesdanslavertu,etlastabilitédontilabesoinpourdiscerner
clairementce quise passe réellementàl’ intérieur.Le discernementfournitdes
stratégiespourdévelopperlavertu,ainsiqu’une compréhensiondu
fonctionnementde l’espritquiluipermetde s’établirdansdesétatsde
concentrationtoujoursplusforts.
Lavertu,laconcentration,etle discernementreposenttousàleurtoursurla
partie laplusfondamentale de l’entraînement:lapratique de lagénérosité.En
étantgénéreuxavecvospossessions,votre temps,votre énergie,votre
connaissance,etvotre mansuétude,vouscréezunespace de libertédansl’esprit.
Aulieud’être mûparvosdiversappétits,vouspouvezprendre dureculetvous
rendre compte de lajoie quisurvientquandvousn’êtespastoutle temps
esclave de lafaim.Se rendre compte de celavousfournitlamotivationde base
pourrechercherunbonheurdanslequelvousn’avezpasdutoutbesoinde vous
nourrir.Voyantle bienquiprovientdufaitde donner,vouspouvezapprendre à
aborderlapratique de lavertuetde laméditationpassimplementenpensantà
ce que vouspouvezenretirer,maisaussienpensantàce que vouspouvezoffrir
àlapratique.L’entraînementde l’espritdevientuncadeauàlafoispourvous-
même etpourlesgensautourde vous.
Lesprincipesde laméditationsurlarespirationreposentdonc,toutbien
considéré,surquatre observationsàproposde l’esprit,que le Bouddhaaappelé
desNoblesVérités:1)l’espritfaitl’expérience dustressetde lasouffrance ;2)le
stressetlasouffrance proviennentde lamanière dontl’espritfaçonne son
expérience àtraverssesactionsmuesparl’ ignorance ;3)ilestpossible de
mettre unterme àcette ignorance,ouvrantlaconscience surune dimension
inconditionnée quiestlibre dustressetde lasouffrance ;4)cette dimension,
bienqu’elle soitinconditionnée,peutêtre atteinte enentraînantl’espritaux
qualitéshabilesde lavertu,de laconcentration,etdudiscernement.Le butde
laméditationsurlarespirationestde soutenircetentraînement.
Larespiration.Le mot«respiration»couvre unvaste éventaild’énergies
dansle corps.Laplusévidente estl’énergie de l’ inspirationetde l’expiration.
Nousavonstendance àpenseràcette respirationcomme àl’airquientre dans
lespoumonsetquienressort,maiscetairne se déplaceraitpass’ iln’yavaitpas
dansle corpsune énergie quiactive lesmusclesquile fontentreretquilui
permettentde ressortir.Quandvousméditezsurl’ inspirationetl’expiration,
vouspouvezcommencerenprêtantattentionaumouvementde l’air,mais
lorsque votre sensibilitése développe,vousvousfocalisezde plusenplussur
l’énergie.
Ilexiste,enplusde l’énergie de l’ inspirationetde l’expiration,desflux
d’énergie plussubtilsquise répandentàtraverstouteslespartiesducorps.On
peutenfaire l’expérience lorsque l’espritdevientpluscalme.Cescourants
d’énergie sontde deuxtypes:desénergiesquise déplacent,etdesénergies
immobiles,stables.Lesénergiesquise déplacentsontdirectementliéesà
l’énergie de l’ inspirationetde l’expiration.Ilyaparexemple le fluxd’énergie
danslesnerfs,cartouslesmusclesimpliquésdanslarespirationsontactivés
avecchaque respiration,même sic’estde façonsubtile.Ce fluxd’énergie
permetaussid’avoirdessensationsdanslesdifférentespartiesducorpsetde les
déplaceràvolonté.Ilyaaussile fluxd’énergie quinourritle cœuràchaque
respiration,etquise répandensuite àpartirducœurlorsqu’ ilpompe le sang.
Onpeutressentircelaàchaque mouvementdusangàtraverslesvaisseaux
sanguins,etjusqu’àchaque pore de lapeau.
Quantauxénergiesimmobiles,stables,celles-cisontcentréesendifférents
endroitsducorps,telsque lapointe dusternum,le milieuducerveau,lapaume
desmains,oulaplante despieds.Une foisque l’ inspirationetl’expirationse
sontcalmées,cesénergiespeuventse répandre pourremplirle corpstoutentier
d’unsensde calme etde plénitude quiestressenticomme quelque chose de
ferme etde sûr.
Pourcertainespersonnes,cesénergiesquise trouventdanslesdifférentes
partiesducorpspeuventsemblermystérieuses–oumême imaginaires.Mais
même sile conceptde cesénergiesvoussemble étranger,lesénergiesellesmêmesne le sontpas.Ellesconstituentlamanière dontvousfaitesdirectement
l’expérience ducorpsdepuisl’ intérieur.Siellesn’étaientpasdéjàlà,vous
n’auriezaucunsensd’oùse trouve votre corps.
Donc,quandvousessayezde vousfamiliariseraveccesénergies,vousdevez
conserveràl’esprittroispoints:
1)vousnevouspréoccupezpasdevotrerespirationdelamanièredontunmédecin
ouunemachineexternepourraitl’observer.Vousvouspréoccupezde votre
respirationtelle que vousseulpouvezlaconnaître :entantque partie de
votre expérience directe dufaitd’avoiruncorps.Sivousavezdumalàpenser
àcesénergiesentantque «respiration»,voyezsiypenserentantque «
sensationsrespiratoires»ou«sensationscorporelles»aide –toutce quivous
permetd’entrerencontactavecce quise trouve làenréalité.
2)Ilnes’agitPASd’essayerdecréerdessensationsquin’existentpasdéjà.Vous
voussensibilisezsimplementplusauxsensationsquisontdéjàlà.Quandon
vousditde laisserlesénergiesrespiratoiresse relier,demandez-voussiles
sensationsque vouséprouvezsemblentne pasavoirde lienlesunesavecles
autres.Sic’estle cas,gardezsimplementàl’espritlapossibilitéqu’elles
peuventse relierd’elles-mêmes.C’estce que signifie leurpermettre de
s’écouler.
3)Cesénergiesnesontpasdel’air.Ellessontde l’énergie.Si,pendantque
vouspermettezauxénergiesrespiratoiresde se répandre àtraversles
différentespartiesducorps,voussentezque vousessayezde faire pénétrerde
force l’énergie danscesparties,arrêtez-vousetrappelez-vousqu’ iln’estpas
nécessaire de laforcer.Ilyasuffisammentd’espace –beaucoupmême –,y
comprisdanslespartieslesplusfermesducorps,pourque cette énergie
puisse s’écouler,etvousn’êtesdoncpasobligéde forcerlorsqu’ ilyaune
résistance quelconque.S’ ilyaunsensde résistance àl’énergie,ilprovientde
lamanière dontvouslavisualisez.Essayezde visualiserl’énergie d’une
manière quipeutcontournerettraversertoute chose avecaisance.
Lameilleure manière d’entrerencontactaveccessensationsconsiste à
fermerlesyeux,àremarquerlessensationsquivousdisentoùse trouventles
différentespartiesde votre corps,etensuite àvouslaisservoircessensations
comme untype d’énergie.Lorsque vousdeviendrezplussensible àces
sensationsetque vousverrezcommentellesinteragissentavecl’énergie de
l’ inspirationetde l’expiration,celavoussemblerade plusenplusnaturelde les
considérercomme destypesd’énergie respiratoire.Celavouspermettrad’en
faire unusage optimal.
Pourquoilarespiration.Ilyadeuxraisonspourlesquelleslarespirationest
choisie comme sujetde méditation:elle constitue unbonthème pour
développerlesqualitésnécessaires(1)àlaconcentrationet(2)audiscernement.
1)L’ensemble de cestroisqualitésnécessairesàlaconcentrationse
développe facilementense focalisantsurlarespiration:
l’attituded’alerte:laseule respirationque vouspouvezobserverestla
respirationdansle présent.Quandvousêtesaveclarespiration,votre attention
doitêtre dansle présent.C’estseulementdansle présentque vouspouvez
observerce quise passe dansle corpsetl’esprit,telque celase produit
réellement.
Larespirationestaussiunthème de méditationquivousaccompagne oùque
vousalliez.Tantque vousêtesvivant,vouspouvezvousfocalisericimême surla
respiration.Celasignifie que vouspouvezméditersurlarespirationet
développerl’attitude d’alerte àtoutmomentetentoute situation.
Sati:parce que larespirationesttellementproche de votre conscience
présente,ilestfacile de s’ensouvenir.Sivousoubliezde resteravecla
respiration,lasimple sensationd’une inspirationpeutvousrappelerd’yrevenir.
L’ardeur:larespirationestl’undesraresprocessusducorpssurlequelvous
pouvezexerceruncontrôle conscient.Une partie importante de laméditation
surlarespirationconsiste àapprendre commentfaire unusage habile de ce
fait.Vouspouvezapprendre quellessontlesmanièresde respirerquifavorisent
dessensationsagréablesdansle corps,etquellessontcellesquifavorisentdes
sensationsdésagréables.Vousapprenezàavoirunsensdutempsetde l’espace :
quandetcommentmodifierlarespirationpourlarendre plusconfortable,et
quandlalaissertranquille.Lorsque vousdéveloppezcette connaissance,vous
pouvezl’utilisercomme une aide pourdévelopperdesqualitésd’esprithabiles.
Ce type de connaissance provientdufaitd’expérimenteraveclarespiration,
etd’apprendre àobserverleseffetsdesdifférentstypesde respirationsurle
corpsetl’esprit.Vouspouvezappelerce type d’expérimentationtravailleravecla
respiration,carvousavezunbutardent:l’entraînementde l’esprit.Maisvous
pouvezaussiappelercelajoueraveclarespiration,carcelademande que vous
utilisiezvotre imaginationetvotre ingéniositépourpenseràdesmanières
différentesde respireretde vousreprésenterl’énergie respiratoire.Celapeut
être enmême tempsquelque chose de trèsamusant,lorsque vousapprenezà
exploreretàdécouvrirparvous-même uncertainnombre de chosesàpropos
de votre corps.
Ilexiste de nombreusesmanièresde travailleretde joueraveclarespiration
quiaidentàfavoriserlaqualitéde l’ardeurdansvotre méditation.Parexemple,
quandvousapprenezcommentrespirerd’une manière confortable –pour
énergiserle corpsquandvousvoussentezfatigué,oupourdétendre le corps
quandvousvoussenteztendu–celaapourconséquence qu’ ilvousestplus
facile de vousétablirdansle momentprésentetd’yresteravecunsensde bienêtre.Vousapprenezàvoirlaméditationnoncomme une corvée,maiscomme
une occasionde développerunsensimmédiatde bien-être.Celaprocure de
l’énergie àvotre désirde resteraveclaméditationsurle longterme.
Joueraveclarespirationvousaide aussiàresterdansle présent–etàrester
aveclaméditationaucoursdutemps–parce que celavousdonne quelque
chose d’ intéressantetde stimulantàfaire,quipeutapporterdesbénéfices
immédiats.Celavousempêche de vouslasserde laméditation.Lorsque vous
voyezlesbonsrésultatsquiproviennentde l’ajustementde larespiration,vous
devenezplusmotivépourexplorerlespotentielsde larespirationdansungrand
nombre de situationsdifférentes:commentl’ajusterquandvousêtesmalade ;
commentl’ajusterquandvousvoussentezphysiquementouémotionnellement
menacé;commentl’ajusterquandvousavezbesoinde vousbranchersurvos
réservesd’énergie poursurmonterdessensationsd’épuisement.
Le plaisiretle rafraîchissementquipeuventprovenirdufaitde travailleret
de joueraveclarespirationprocurentàvotre ardeurune source de nourriture
intérieure.Cette nourriture intérieure vousaide àtraiteraveclesmembres
récalcitrantsducomitéde l’espritquine veulentpascéder,àmoinsqu’ ils
n’obtiennentune gratificationimmédiate.Vousapprenezque le simple faitde
respirerd’une manière particulière donne naissance àunsensde plaisir
immédiat.Vouspouvezrelâcherlesschémasde tensiondanslesdifférentes
partiesducorps–le dessusdesmains,lespieds,votre estomacouvotre
poitrine –quiautrementdéclencheraientetnourriraientdespulsions
malhabiles.Celaallège le sensde faimintérieure quipeutvouspousseràfaire
deschosesdontvoussavezqu’ellesne sontpashabiles.Donc,enplusdufaitde
venirenaide àvotre ardeur,cette manière de travailleraveclarespirationpeut
vousaiderdansvotre pratique de lavertu.
2)Acause duliendirectquiexiste entre l’ardeuretle discernement,l’acte de
travailleretde joueraveclarespirationaide aussiàdévelopperle discernement.
•Larespirationestl’endroitparfaitàpartirduquelonpeutobserverl’esprit,
carc’estle processusphysique le plusréceptifetle plussensible au
fonctionnementmême de l’esprit.Lorsque vousdevenezplussensible àla
respiration,vousarrivezàvoirque deschangementssubtilsdanslarespiration
sontsouventunsigne de changementssubtilsdansl’esprit.Celapeutvous
alerteràdesdéveloppementsdansl’espritaumomentprécisoùilscommencent
àse produire.Etcelapeutvousaideràvoirplusrapidementàtravers
l’ ignorance quipeutconduire austressetàlasouffrance.
•Le sensde bien-être favoriséparle faitde travailleretde joueravecla
respirationvousprocure une base solide pourobserverle stressetlasouffrance.
Sivousvoussentezmenacéparvotre souffrance,vousn’aurezpaslapatience et
l’endurance nécessairespourl’observeretlacomprendre.Dèsque vousla
rencontrez,vousvoulezprendre lafuite.Maissivousdemeurezdansunsensde
bien-être dansle corpsetl’esprit,vousne voussentezpasautantmenacéparla
douleuroulasouffrance.Celavouspermetd’observerladouleuretlasouffrance
de façonplusstable.Voussavezque vousdisposezdansvotre corpsd’unlieusûr
oùlarespirationestconfortable,oùvouspouvezfocaliservotre attentionquand
le stressoulasouffrance devienttropduràsupporter.(Pourplusde détailssur
ce sujet,voirlaprésentationde «Ladouleur»danslapartie trois.)Celavous
donne confiance poursonderplusprofondémentladouleur.
•Le sensde plaisirquiprovientde laconcentration,lorsqu’ ildevientplus
raffiné,vouspermetde voirdesniveauxde stressplussubtilsdansl’esprit.C’est
comme vousrendre trèscalme afinde pouvoirentendre dessonssubtilstrès
lointains.
•Etrecapabled’atteindreceniveaudeplaisirintérieurmetl’espritdebienmeilleure
humeur,de sorte qu’ ilestbeaucoupplusdisposéàaccepterle faitqu’ ilacrééde
lasouffrance lui-même.Entraînerl’espritàregarderhonnêtementsesqualités
malhabiles,c’estcomme parleràquelqu’unde sesfautesetde sesdéfauts.S’ ila
faim,s’ ilestfatigué,etgrognon,ilne voudrapasentendre parlerde ce que
vousavezàdire.Vousdevezattendre jusqu’àce qu’ ilsoitrassasiéetbienreposé.
Ace moment-là,ilseraplusdisposéàadmettre sesfautes.
Ils’agitlàduprincipalproblème avecl’esprit:ilprovoque de lasouffrance
pourlui-même àtraverssapropre stupidité,sonpropre manque d’habileté,et
habituellementilne veutpasadmettre ce fait.Nousutilisonsdoncle sensde
bien-être quiprovientdufaitde joueretde travailleraveclarespirationpour
mettre l’espritdansune humeuroùilestbeaucoupplusdisposéàadmettre ses
défautsetàfaire quelque chose àleursujet.
•Lorsque voustravaillezetjouezaveclarespiration,vousdécouvrezaussique
vousdisposezde stratégiespourgérerladouleur.Parfois,permettre àl’énergie
respiratoire de s’écoulerdirectementàtraversladouleurpeutaideràla
diminuer.Auminimum,ladouleurdevientmoinsunfardeaupourl’esprit.Ceci,
aussi,vouspermetd’affronterladouleuravecconfiance.Vousêtesde moinsen
moinssusceptible de voussentirsubmergéparelle.
•Finalement,travaillerde cette manière aveclarespirationvousmontre dans
quelle mesure vousfaçonnezvotre expérience présente –etcommentvous
pouvezapprendre àlafaçonnerplushabilement.Ainsique je l’aiditci-dessus,
l’espritestmajoritairementactifdanssonapproche de l’expérience.Le
discernement,luiaussi,doitêtre actifpourcomprendre làoùlesprocessusde
l’espritsonthabilesetmalhabilesdanslaforme qu’ ilsdonnentauxchoses.Le
discernementne provientpasduseulfaitd’observerpassivementlorsque les
chosesapparaissentetdisparaissentdansvotre expérience.Ildoitaussivoir
pourquoiellesapparaissentetpourquoiellesdisparaissent.Pourfaire cela,il
doitexpérimenter–essayantde faire apparaître lesqualitéshabilesetde faire
disparaître lesqualitésmalhabiles–pourvoirquellescausessontliéesàquels
effets.
Le discernementprovientenparticulierdufaitque vousvousimpliquezdans
vosintentionsprésentes,pourvoirdansquelle mesure cesintentionsjouentun
rôle dansle façonnage de lamanière dontl’expérience apparaîtetdisparaît.
Le terme bouddhiste pourcetacte de façonnage estfabrication–dansle sens
de fabriquerune stratégie –etlafabricationse présente soustroisformes.
–D’abord,ilyalafabricationcorporelle:lafabricationde votre sensducorps
àtraversl’ inspirationetl’expiration.Lamanière dontvousrespirezinfluence
votre rythme cardiaque,lalibérationd’hormonesdansle sang,etlamanière
dontvousfaitesl’expérience ducorpsengénéral.
–Deuxièmement,ilyalafabricationverbale.C’estlamanière dontvous
orientezvospenséesversquelque chose etdontvousl’évaluez.Cesdeux
processusde lapensée dirigée etde l’évaluationconstituentle fondementde
votre conversationintérieure.Vousintroduisezdansl’espritdessujets
auxquelsilpeutpenser,etensuite vouslescommentez.
–Troisièmement,ilyalafabricationmentale.Elle estconstituée de
perceptionsetde sensations.Lesperceptionssontlesétiquettesque vous
appliquezauxchoses:lesmotsaveclesquelsvouslesnommez,oulesimages
que l’esprityassocie,s’envoyantàlui-même desmessagessubliminauxàleur
sujet.Lessensationssontlestonalitésde ressentide plaisir,de douleur,ou
de ni-plaisir-ni-douleur,quipeuventêtre soitphysiques,soitmentales.
Cestroisformesde fabricationfaçonnentchaque expérience sansexception.
Prenonsunexemple :votre chefvousaappelédanssonbureaupourune
réunion.Envousrendantàlaréunion,vousvousremémorezcertainsdes
échangesdifficilesque vousavezeusavecelle dansle passé.C’estde la
perception,une forme de fabricationmentale.Vouspensezauxproblèmes
éventuelsque vousallezpeut-être examiner,etvousêtespréoccupéparle fait
qu’elle vavousréprimander.C’estde lafabricationverbale.Le résultatde vos
préoccupations,c’estque votre respirationse contracte,ce quiprovoque une
accélérationde votre rythme cardiaque.C’estde lafabricationcorporelle.
Toutescesformesde fabricationconduisentàdessensationsde mal-aise
mentaletphysique,quiconstituentune autre forme de fabricationmentale.
Lorsque vousouvrezlaporte de sonbureau,cesformesde fabricationvousont
déjàpréparéàsur-réagirmême auxpluslégèresexpressionsd’aversionoude
méprisdanssesparolesetsonlangage corporel–ouàvoirde tellesexpressions
même quandellesne sontpaslà.
Voilàunexemple danslequelcestroisformesde fabricationvousontpréparé
àentrerenréuniond’une manière quivaaffecternonseulementvotre
expérience de laréunion,maisaussil’expérience que le chefade vous.Avant
même que laréunionn’aitcommencé,vousaugmentezlesrisquesqu’elle ne se
déroule pasbien.
Maisvouspouvezaussiutiliserlaforce de lafabricationpourorienterla
réuniondansune autre direction.Avantd’ouvrirlaporte,vousvousarrêtezpour
prendre quelquesrespirationsprofondes,relaxantes(fabricationcorporelle plus
sensationentantque fabricationmentale ),etensuite vousvousremémorezle
faitque votre chefsouffre de beaucoupde stresscesdernierstemps(perception
entantque fabricationmentale ).Vousmettantàsaplace,vouspensezà
différentesmanièresd’aborderlaréuniondansunespritde coopération
(fabricationverbale ).Etvousouvrezalorslaporte surune réuniondifférente.
Cestroisformesde fabricationne façonnentpasuniquementvosexpériences
externes.Ce sontaussi–etprincipalement–lesprocessusquifaçonnentles
différentsmembresducomitéde l’esprit,ainsique lesmoyensparlesquelsles
différentsmembresducomitéinteragissent.Lesfabricationsverbalessontla
manière laplusévidente dontcesmembrescrientouse chuchotentàl’oreille –
vosnombreusesoreillesintérieures–maislesfabricationsverbalesne
constituentpasl’unique moyende faire cela.Parexemple,sil’undesmembres
ducomitépréconise lacolère,ilvaaussidétournervotre respiration,larendant
laborieuse etinconfortable.Celavousconduitàcroire que vousdevezexpulser
de votre système lasensationinconfortable associée àlacolère enfaisantouen
disantquelque chose soussoninfluence.Lacolère vaaussiprojeterdes
perceptionsetdesimagesde dangeretd’ injustice àtraversvotre esprit,de la
même manière que desproducteursde télévisionsournoispourraientprojeter
desmessagessubliminauxsurvotre écrande télévisionpourvousfaire haïret
craindre lesgensqu’ ilsn’aimentpas.
C’estparce que nousignoronslesnombreuxniveauxsurlesquelsces
fabricationsfaçonnentnosactionsque noussouffronsdustress.Pourmettre un
terme àcette souffrance,nousdevonsamenercesfabricationsàlalumière de
notre attitude d’alerte etde notre discernement.
Travailleretjoueraveclarespirationconstitue lamanière idéale de faire
cela,parce que quandvoustravaillezaveclarespiration,vousrassemblez
l’ensemble de cestroistypesde fabrication.Vousajustezetvousobservezla
respiration;vouspensezàlarespirationetvousévaluezlarespiration,vous
utilisezlesperceptionsde larespirationpourresteraveclarespiration,etvous
évaluezlessensationsquiapparaissentquandvoustravaillezsurlarespiration.
Celavouspermetd’être plussensible àlafabricationde ce quise passe dans
le présent.Vouscommencezàvoircommentle comitéde l’espritcrée plaisiret
douleurnonseulementpendantqu’ ilestengagédanslaméditation,mais
égalementle reste dutemps.Ens’engageantconsciemmentdanscette
fabricationaveclaconnaissance etle discernement,vouspouvezmodifier
l’équilibre desforcesdansl’esprit.Vousreprenezpossessionde votre
respiration,de vospensées,de vosperceptionsetde vossensationsafinqu’elles
puissentrenforcerlesmembreshabilesducomité,etqu’ellesne soientpassous
l’emprise desmembresmalhabiles.Vouspouvezenfaitcréerde nouveaux
membresducomité,même plushabiles,quivousaidentàprogressersurla
Voie.
De cette manière,vousprenezl’undesproblèmesde l’esprit–sa
fragmentationende nombreusesetdifférentesvoix,de nombreuxetdifférents
soi–etvousle tournezàvotre avantage.Lorsque vousdéveloppezde nouvelles
habiletésdanslaméditation,vousentraînezde nouveauxmembresducomité
quipeuventraisonneretconvertirlesmembresplusimpatients,leurmontrant
commentcoopérerpourtrouverunbonheurvéritable.Quantauxmembresqui
ne peuventpasêtre convertis,ilsvontperdre graduellementleuremprise parce
que leurspromessesde bonheurne fontpasle poidsparrapportauxpromesses
desnouveauxmembresquitiennentréellementlesleurs.Lesmembresquisont
de manière flagrante malhabilesdisparaissentdoncgraduellement.
Lorsque votre pratique de laconcentrationetdudiscernementse développe,
vousdevenezplussensible auxstressetauxsouffrancesprovoquésparla
fabrication,même danslesactivitésque vousaviezl’habitude de considérer
comme agréables.Celavousrendplusardentpourrechercherune voie de
sortie.Etquandle discernementvoitque lamanière dontvousfabriquezle
stressetlasouffrance dansle momentprésentestnonnécessaire,vousperdez
votre goûtpourcesfabricationsetvouspouvezleslaissers’arrêter.C’estde cette
façonque l’espritdevientlibre.
Audébut,vousobtenezcette libertéétape parétape,encommençantparles
niveauxde fabricationslesplusflagrants.Lorsque laméditationse développe,le
discernementvouslibère progressivementdesniveauxplussubtilsjusqu’àce
qu’ ilpuisse abandonnerlesniveauxlesplussubtilsquifontobstacle àla
dimensionnonfabriquée :ladimensioninconditionnée quiconstitue le
bonheurultime.
Votre première expérience de cette dimensionmontre que le principe le
plusimportantquisous-tendlaméditationsurlarespirationestcorrect:un
bonheurinconditionnéestpossible.Bienqu’àce stade votre première
expérience de cette dimensionne mette pastotalementunterme àla
souffrance etaustress,elle confirme bienque vousêtessurlabonne voie.Vous
êtescertainde pouvoirl’atteindre.Etquandvousaurezatteintce stade,vous
n’aurezplusbesoind’unlivre de ce type.
Parce que larespirationesttellementutile pourdévelopperl’ensemble des
troisaspectsde lavoie versle bonheurvéritable –lavertu,laconcentration,et
le discernement–elle constitue le thème idéalpourentraînerl’espritàfaire
l’expérience de ce bonheurparlui-même.
Lecturescomplémentaires
Remarque :lestextesetlesenregistrementsorauxprécédésd’unastérisque
(*)sontdisponiblesuniquementenanglais.
(Lorsqu’aucunauteurn’estindiqué,lestextessontde moi.)
Surlesvaleursquisous-tendentlapratique :*«Affirmingthe Truthsofthe
Heart»;*«Karma»dans NobleStrategy;«Lagénérositéd’abord»dans
Enseignements1;«Lapuretéducœur»dansQuelquesessais.
Surle comitéde l’esprit:Lessoietle pas-soi,Le comitéde l’esprit;«The
Wisdomofthe Ego»dansHead&HeartTogether.
Surlasouffrance que l’espritcrée pourlui-même :*«Life Isn’tJust
Suffering»dans TheKarmaofQuestions;*«Ignorance »dans Head&Heart
Together.
Surlesquestionsdudiscernement:«QuestionsofSkill»dans TheKarmaof
Questions.
SurlesQuatre NoblesVérités:«Désemmêlerle présent»dans Quelques
essaiset*«What’sNoble aboutthe Noble Truths?».Pourune présentation
plusdétaillée,voirlesparties*«The FourNoble Truths»et*«The FirstTruth
»dansTheWingstoAwakening.
Surle rôle de lamodérationetdudiscernementdanslapratique :*«The
Middlesofthe Middle Way».
Surlasignificationde sati:«Satidéfini»dans Quelquesessais.
Surl’élémentde jeudanslapratique :«Lajoie de l’effort»dansQuelques
essais.
Ilestsouventbonde disposerde quelqueslivresavecde courtspassagessur
le Dhammaque vouspouvezouvrirauhasardpouravoirune perspective
bouddhiste :Voustrouverezquelquesbonsexemplesdans:AjaanFuangJotiko,
L’éclatdelavie;AjaanLee Dhammadharo,*TheSkillofRelease ;AjaanDune
Atulo,*GiftsHeLeftBehind;AjahnChahSubhaddo,* InSimpleTermset*It’s
LikeThis;etlapartie *«Pure &Simple»dansUpasikaKee Nanayon,An
UnentangledKnowing.
Enseignementsorauxpertinents
*2007/6/6:The Noble SearchforHappiness
*2011/10/17:WhyWe Trainthe Mind
*2011/12/22:CounterculturalValues
*2012/4/4:The IntelligentHeart
*2012/6/20:HomeschoolingYourInnerChildren
*2005/3/7:The OpenCommittee
*2011/2/6:OrganizingYourInnerCommittee
*2006/1/13:UnskillfulVoices
*2005/5/21:The KarmaofSelf&Not-self
*2005/04/12:The NeedforStillness
*2005/3/27:EverybodySuffers
*2004/1/9:Whythe Breath
*2010/8/13:WhyMindfulness
*2009/7/23:ConcentrationNurturedwithVirtue
*2001/5:Concentration&Insight
PARTIEUN
Instructionsdebase
I:SEPRÉPARERÀMÉDITER
Laméditationestquelque chose que vouspouvezpratiquerdansn’ importe
quelle situationetn’ importe quelle position.Certainessituationssont
cependantplusfavorablesque d’autrespouraiderl’espritàs’établir.Ilest
recommandé,enparticulierquandvousvenezjuste de débuteràméditer,de
rechercherdessituationsoùle dérangement,àlafoisphysique etmental,est
minimal.
Parailleurs,certainespostionssontplusfavorablesque d’autrespouraider
l’espritàs’établir.Lapositionstandardpourlaméditationestlapositionassise,
etilestrecommandéd’apprendre comments’asseoird’une manière quivous
permetde méditerpendantde longuespériodessansbouger,etsansenmême
tempsprovoquerde souffrance indue,oufaire dumalaucorps.Lesautres
positionspourméditersontlapositionmarchée,lapositiondeboutimmobile,
etlapositionallongée.Nousnousfocaliseronsicisurl’assise,etnous
réserveronslesautrespositionspourlasectionIVde lapartie unci-dessous.
Avantde vousasseoirpourméditersurlarespiration,ilestsouhaitable que
vouspreniezenconsidérationtroischoses,dansl’ordre quisuit:votre
conditionphysique,votre position,etvotre conditionmentale –end’autres
termes,l’étatde votre esprit.
VOTRECONDITIONPHYSIQUE
Oùméditer.Choisissezunendroitcalme,chezvousouàl’extérieur.Pourune
méditationjournalière régulière,ilestbonde choisirunendroitque vous
n’utilisezhabituellementpaspourfaire d’autreschoses.Dites-vousque laseule
chose que vousallezfaire quandvousêtesassisàcetendroit,c’estméditer.Vous
commencerezainsiàdévelopperdesassociationsde calme aveccetendroità
chaque foisque vousvousyassiérez.Celadeviendraunendroitparticulierqui
vousestpropre pourvousétabliretêtre calme.Pourqu’ ilaituneffetencore
pluscalmant,essayezde le maintenirbiennetetpropre.
Quandméditer.Choisissezunmomentfavorable pourméditer.Le meilleur
momentpourcelaestsouventtôtle matin,juste aprèsvousêtre réveilléetvous
être passéde l’eausurle visage,carvotre corpsestalorsreposéetvotre esprit
n’estpasencore encombréparlesproblèmesde lajournée.Le soirestunautre
bonmoment,aprèsvousêtre unpeureposéde votre travailde lajournée.
Méditerjuste avantd’alleraulitn’estpasle meilleurmoment,carl’espritvase
dire continuellement:«Dèsque çaseraterminé,j’ iraiaulit.»Vous
commencezàassocierlaméditationausommeil,etcomme le disentlesThaïs,
votre tête vacommenceràchercherl’oreillerdèsque vousfermerezlesyeux.
Sivousavezdesproblèmespourdormir,alorsn’hésitezpasàméditerquand
vousêtesallongésurunlit,carlaméditationestunsubstitututile ausommeil.
Elle peutsouventpermettre de mieuxrécupérerque le sommeil,carelle peut
dissoudre lestensionscorporellesetmentalesmieuxque le sommeilne peutle
faire.Elle peutaussivouscalmersuffisamment,de sorte que lessoucisne
sapentpasvotre énergie ouqu’ ilsne vousmaintiennentpaséveillé.Mais
assurez-vousque vousréservezaussiune autre période de lajournée àla
méditation,afinde ne pastoujoursassocierlaméditationausommeil.Vous
voulezladévelopperentantqu’exercice pourdemeurerenattitude d’alerte.
Iln’estpasnonplusrecommandéde programmervotre méditationrégulière
juste aprèsunbonrepas.Votre corpsdirigeraitalorsvotre sangversvotre
système digestif,etcelaauraittendance àvousfaire somnoler.
Minimiserlesdérangements.Sivousvivezavecd’autrespersonnes,dites-leur
que vousne voulezpasêtre dérangépendantque vousméditez,àmoinsque
celane soitvraimentquelque chose de trèsurgent.Vousvousdonnezunpeu
de tempspourêtre une personne avecquiilestplusfacile de vivre.Sivousêtes
le seuladulte chezvous,etque vousvivezavecdesenfantspourquitoutest
urgent,choisissezune période oùilsdorment.Sivousvivezavecdesenfants
plusâgés,expliquez-leurque vousallezméditerpendantxtempsetque vous
avezbesoind’ intimitépendantcette période.S’ ilsvousinterrompentpour
quelque chose quin’estpasurgent,dites-leurcalmementque vousêtesencore
entrainde méditeretque vousleurparlerezquandvousaurezterminé.S’ ils
veulentméditeravecvous,dites-leurqu’ ilssontlesbienvenus,maisétablissez
quelquesrèglesàproposde leurcomportementafinqu’ ilsne vousdérangent
paspendantvotre période de calme.
Eteignezvotre téléphone portable ettoutautre appareilquipourrait
interrompre votre méditation.
Utilisezune montre ouunréveilavecune minuterie pourfixerladurée de
votre méditation.Audébut,vingtminutesconviennentgénéralement,carcela
vousdonne suffisammentde tempspourvousétablirunpeu,maispastrop
pourque vouscommenciezàvouslasserde laméditationouàdevenirfrustrési
leschosesne se passentpasbien.Lorsque vousacquérezune certaine habileté
danslaméditation,vouspouvezaugmentergraduellementladurée de votre
méditationparpaliersde cinqoudixminutes.
Une foisque vousavezréglévotre minuteur,mettez-le derrière vousousur
le côtéafinde ne pasle voirpendantque vousêtesenpositionde méditation.
Celavousaideraàéviterd’être tentéde jeteruncoupd’œilàl’heure etde
transformervotre méditationenunexercice d’observationd’horloge.
Sivousavezunchien,mettez-le dansune autre pièce etfermezlaporte.S’ il
commence àgémiretàgratteràlaporte,laissez-le entrerdanslapièce oùvous
êtesassis,maissoyezstrictvis-à-visde vous-même enne réagissantpass’ il
vientversvouspourattirervotre attention.Auboutde quelquesjours,laplupart
deschienscomprendrontque quandvousêtesassislàlesyeuxfermés,vous
n’allezpasréagir.Le chienpeuttoutàfaitse coucheretse reposeravecvous.
Maiss’ ilne comprendpaslasituation,remettez-le dansl’autre pièce.
Leschatsposenthabituellementmoinsde problèmes,maissivousavezun
chatenmanque d’attention,traitez-le de lamême manière que voustraiteriez
unchien.
VOTREPOSITION
Une partie importante de l’entraînementde l’espritréside dans
l’entraînementàmaintenirle corpsimmobile afinde pouvoirse focalisersur
lesmouvementsde l’espritsansêtre dérangéparlesmouvementsducorps.Si
vousn’avezpasl’habitude de resterassisimmobile pendantde longues
périodes,l’acte d’entraînerle corpsdevraaccompagnerceluid’entraînerl’esprit.
Sivouscommencezàpratiquerlaméditation,ilestrecommandéde ne pastrop
vousfocalisersurvotre positionpendantlespremièresséances.Vouspouvez
ainsiaccordervotre pleine attentionàl’entraînementde l’esprit,réservantle
processusd’entraînerle corpspourlesmomentsoùvousavezréussiaumoins
partiellementàvousfocalisersurlarespiration.
Donc,pourlesdébutants,asseyez-voussimplementde manière confortable,
répandezdespenséesde bienveillance –unsouhaitpourle bonheurvéritable –
pourvous-même etpourlesautres,etsuivezensuite lesétapesde lasection«Se
focalisersurlarespiration»ci-dessous.Sivotre positiondevientinconfortable,
vouspouvezbougerlégèrementpoursoulagerl’ inconfort,maisessayezde
conservervotre attentionfocalisée surlarespirationpendantque vouschangez
de position.
Si,auboutd’uncertaintemps,vousvoussentezprêtàvousfocalisersurvotre
position,voicice que vouspouvezessayer.
Assissurlesol.Lapositionidéale consiste àresterassislesjambescroisées
surle sol,avectoutauplusune couverture pliée sousvous–placée juste sous
lesosquisontencontactavecle sol,oubiensousvosjambesrepliées.
C’estune positionde méditationclassique pouraumoinsdeuxbonnes
raisons:
d’une part,elle eststable.Ilyapeude risquesque vousbasculiez,même
quand,danslesniveauxplusélevésde méditation,votre sensducorpsest
remplacéparunsensd’espace oude connaissance pure ;
d’autre part,quandvousêteshabituéàcette position,vouspouvezresterassis
etméditerpartout.Vouspouvezallerenforêt,placerune petite natte parterre,
vousasseoir,etvousyêtes.Vousn’êtespasobligéde trimbaleruntasde
coussinsoud’autresaccessoiresavecvous.
Voiciune versionstandardde laposition.
•Asseyez-voussurle solousurvotre couverture pliée,lajambe gauche
repliée devantvous,etlajambe droite repliée au-dessusde lajambe gauche.
Placezvosmainsdansvotre giron,lespaumestournéesversle haut,lamain
droite au-dessusde lagauche.(Pouréviterque cette positionne provoque un
déséquilibre dansvotre colonne vertébrale,vouspouvezalternerlescôtésen
plaçantparfoislajambe gauche au-dessusde lajambe droite,etlamain
gauche au-dessusde lamaindroite.)
•Rapprochezvosmainsde votre ventre.Celavousaideraàconserverle dos
droitetàminimiserlatendance àcourberle dos.
•Restezassisdroit,regardezdroitdevantvous,etfermezlesyeux.Sile fait
de fermerlesyeuxfaitque vouséprouvezde l’ inconfortouqu’ ilengendre
dessensationsde somnolence,vouspouvezleslaisserentre-ouverts–maissi
vousfaitescela,ne regardezpasdroitdevantvous.Abaissezvotre regarden
directiond’unendroitsurle solàenvironunmètre devantvous.Conservez
une focalisationlégère.Faitesattentionàne paslaisservotre regardse
transformerenunregardfixe.
•Remarquezsivotre corpsatendance àpencherverslagauche ouversla
droite.Sic’estle cas,détendezlesmusclesquile tirentdanscette direction,
afinde ramenervotre colonne vertébrale dansunalignementraisonnable.
•Tirezlégèrementlesépaulesversl’arrière puisversle bas,pourcréerune
légère cambrure aumilieuetenbasde votre dos.Rentrezunpeule ventre,
afinque lesmusclesdudosne fassentpastoutle travailpourvousmaintenir
droit.
•Détendez-vousdanscette position.End’autrestermes,voyezcombiende
musclesvouspouvezdétendre dansvotre torse,voshanches,etc.,touten
restantdroit.Cette étape estimportante,carelle vousaide àresterdansla
positionavecunminimumde tension.
Onappelle cecilapositionendemi-lotus,parce qu’une seule desjambesest
au-dessusde l’autre.Danslapositionenlotuscomplet,une foisque votre jambe
droite estau-dessusde lagauche,vousmettezvotre jambe gauche au-dessusde
ladroite.Sivouspouvezarriveràlaprendre,elle constitue une position
extrêmementstable,maisne l’essayezpasavantde pouvoirprendre facilement
lapositionendemi-lotus.
Sivousn’êtespashabituéaudemi-lotus,ilse peutqu’audébutvosjambes
s’engourdissentrapidement.Ceciestdûaufaitque le sangquinormalement
circule danslesartèresprincipalesestpoussédanslespetitsvaisseaux
capillaires.Celapeutêtre inconfortable audébut,maisne vousinquiétezpas.
Vousne faitespasde malaucorps,carcelui-cipeuts’adapter.Silespetits
vaisseauxcapillairestransportentsuffisammentsouventune quantitéde sang
accrue,ilsvonts’élargir,etvotre système circulatoire se modifierapour
s’adapteràvotre nouvelle position.
L’astuce,avectouteslespositions,consiste àdébuterde façongraduelle.Il
n’estpasrecommandéde vousforceràresterassisdèsle débutpendantde
longuesheures,carvouspouvezabîmervosgenoux.Sivousconnaissezunbon
professeurde yoga,demandez-luide vousrecommanderdesposturesquivous
aiderontàassouplirvosjambesetvoshanches.Pratiquezcesposturesavantde
méditerpouraccélérerl’adaptationducorpsàlapositionassise.
Une manière quelque peuplusdouce de resterassislesjambescroiséesque
le demi-lotusconsiste àresterassisdanslapositiondutailleur:repliezles
jambes,maisne mettezpaslajambe droite au-dessusde lagauche.Placez-lasur
le soldevantlagauche,de sorte que votre genoudroitfasse unangle moins
aigu,etque lajambe gauche n’appuie passurladroite.Celaaide àsoulagerune
partie de lapressionsurlesdeuxjambes.
Lesbancsetleschaises.Sivousavezune lésionaugenououàlahanche qui
renddifficile lapositionassise jambescroisées,vouspouvezessayerde vous
asseoirsurunbancde méditation,pourvoirsic’estplusfacile pourvous.
Agenouillez-vouslestibiasreposantsurle sol,placezle bancau-dessusde vos
mollets,puisasseyez-voussurle banc.Certainsbancssontconçuspourvous
obligeràvousasseoirselonuncertainangle.D’autrespeuventbasculervers
l’avantetl’arrière,vouspermettantde choisirvotre propre angle oude le
modifieràvolonté.Certainespersonnesaimentcela;d’autrestrouventcela
instable.C’estune questionde choixpersonnel.
Siaucune de cestroisalternatives–s’asseoirdirectementparterre,s’asseoir
parterre surune couverture repliée,ous’asseoirsurunbancde méditation–
ne vousconvient,ilexiste de nombreuxtypesde coussinsde méditationque
l’onpeutacheterdansle commerce.Cependant,c’estgénéralementde l’argent
gaspillé,parce qu’une couverture supplémentaire pliée ouunoreillerferme
peuthabituellementjouerle même rôle.Lesoreillersetlescouverturespeuvent
ne pasavoirl’airaussisérieuxqu’uncoussindestinéàlaméditation,maisil
n’estpasnécessaire de dépenserbeaucoupd’argentsimplementpourune
questiond’apparence.Une bonne leçonpourdevenirunméditantconsiste à
apprendre àimproviseravecce dontvousdisposez.
Vouspouvezégalementessayerde resterassissurune chaise.
Choisissezune chaise avecune assise suffisammenthaute afinque vospieds
puissentreposeràplatsurle soletque vosgenouxpuissentfaire unangle
droit.L’ idéalestune chaise enboisoutoutautre type de chaise bienstable,
avecousansune couverture pliée ouuncoussinpeuépais.Iln’estpas
recommandéd’utiliseruncoussintropépais,carcelavousfaitcourberle dos.
Quandvousaveztrouvéune bonne chaise,asseyez-vouslégèrementéloigné
dudossier,afinque votre dosse soutienne lui-même.Suivezensuite lesmêmes
étapesque pourle demi-lotus:placezvosmainsdansvotre giron,lespaumes
tournéesversle haut,l’une au-dessusde l’autre.Rapprochezvosmainsde votre
ventre.Tenez-vousdroit,regardezdroitdevantvous,etfermezlesyeux.Tirez
légèrementlesépaulesversl’arrière puisversle bas,pourcréerune légère
cambrure aumilieuetenbasde votre dos.Rentrezunpeule ventre.Détendezvousdanscette position.End’autrestermes,observezcombiende musclesvous
pouvezdétendre toutenlamaintenant.
Sivousêtestropmalade outrophandicapépourresterainsidansl’une de
cespositions,choisissezune positionconfortable quiconvientàvotre état.
Danstoute position,sivousdécouvrezqu’avecle temps,vousaveztendance à
courberle dos,ilse peutque celasoitdûàlamanière dontvousexpirez.Faites
unpeuplusattentionàvosexpirations,vousrappelantde conserverle dosdroit
chaque foisque vousexpirez.Continuezainsijusqu’àce que celadevienne une
habitude.
Quelle que soitvotre position,souvenez-vousqu’audébutvousn’êtespas
obligéde faire le vœude ne pasbouger.Sivousressentezune douleurextrême,
attendezune minute afinde ne pasdevenirl’esclave de chaque douleur
passagère,etensuite,trèsconsciemment–sanspenseràautre chose –changez
de positionpourenprendre une autre plusconfortable.Ensuite,reprenezvotre
méditation.
L ’ É TAT D E VOT R E E S P R I T
Une foisque votre corpsestenposition,prenezd’abordquelques
inspirationsetquelquesexpirationsbienprofondes,etregardezensuite l’étatde
votre esprit.Reste-t-ilaveclarespiration,ouune humeurpersistante se metelle entraversduchemin?Sivousrestezaveclarespiration,continuez.Si
certainsdesmembresducomitéde votre espritsontmoinscoopératifs,faites
intervenird’autresmembrespourlescontrecarrer.
Le pointimportantestque vousne laissiezpasune humeurdécideràvotre
place sivousallezméditerounon.Souvenez-vous:une mauvaise séance de
méditationvautmieuxque pasde séance de méditationdutout.Vousapprenez,
auminimum,àrésisterdansune certaine mesure auxmembresmalhabilesde
votre esprit.Etc’estseulementenleurrésistantque vouspourrezarriveràles
comprendre –de lamême manière que construire unbarrage surune rivière
constitue une bonne façond’apprendre quelle estlaforce de sescourants.
Sicertainsmembresde votre comitése mettententraversduchemin,il
existe certainescontemplationsclassiquespourlescontrecarrer.Le butde ces
contemplationsestde mettre unterme auxrécitshabituelsde l’espritetde
créerquelquesnouveauxmembresducomitéquiaurontde nouveauxrécitsqui
aiderontàmettre leschosesenperspective,afinque voussoyezplusdisposéà
resteraveclarespiration.
LesAttitudessublimes.Lacontemplationlapluspopulaire consiste à
développerdesattitudesde bienveillance,de compassion,de joie empathique,
etd’équanimitéenverstouslesêtres,sanslimite.Cesattitudes–appelées
brahmavihara,ouAttitudessublimes–sontsiutilesque certainespersonnesfont
de leurdéveloppementune pratique standardpendantquelquesminutesau
débutde chaque séance de méditation,que celaréponde ounonàunbesoin
conscient.Celaaide àdissipertoutressentimentenfouiprovenantde vos
interactionsquotidiennesaveclesautres,etcelavousrappelle pourquoivous
méditez:vousvouleztrouverunbonheurquiestsûr–ce quisignifie qu’ ildoit
être inoffensif.Laméditationestl’une desraresmanièresde trouverun
bonheurquine faitde malàpersonne.Vouscréezenmême tempsunnouveau
récitpourvotre vie :aulieud’être une personne accablée parle poidsdes
ressentiments,vousvousmontrezque vouspouvezvouséleverau-dessusde
situationsdifficilesetdévelopperuncœurmagnanime.
Lesquatre Attitudessublimessontenréalitécontenuesdansdeuxd’entre
elles:labienveillance etl’équanimité.Labienveillance estunvœupourun
bonheurvéritable,àlafoispourvous-même etpourlesautres.Lacompassion
estl’attitude que labienveillance développe quandelle voitdespersonnes
souffrirouagird’une manière quilesconduiraàlasouffrance.Vousvoulez
qu’ellescessentde souffrir.Lajoie empathique estl’attitude que la
bienveillance développe quandelle voitdespersonnesheureuses,ouagird’une
manière quilesconduiraaubonheur.Vousvoulezqu’ellescontinuentàêtre
heureuses.L’équanimitéestl’attitude que vousdevezdévelopperquandvous
vousrendezcompte que certaineschoseséchappentàvotre contrôle.Sivous
vouslaissezénerverparelles,vousgaspillezl’énergie que vousauriezpu
appliqueràdesdomainessurlesquelsvouspouvezavoirune influence.Vous
essayezdoncd’équilibrervotre espritvis-à-visdeschosesque vousne pouvez
pascontrôler,quine sontpasàlamercide vospréférencesetde vosaversions.
Voiciunexercice pourdévelopperlabienveillance etl’équanimité.
Rappelez-vousce qu’estlabienveillance –unvœupourle bonheurvéritable
–etque,enrépandantdespenséesde bienveillance,voussouhaitezque vousmême ettouteslesautrespersonnesdéveloppentlescausesdubonheur
véritable.Vousprenezlarésolutionde faire progresserle bonheurvéritable de
touteslesmanièrespossibles,àl’ intérieurde votre propre espritetdansvos
relationsaveclesautres.Toutle monde ne vabienentendupasagirenaccord
avecvotre souhait,etc’estlaraisonpourlaquelle ilestaussiimportantde
développerdespenséesd’équanimitépourcouvrirlescasoùdespersonnes
refusentd’agirdansl’ intérêtdubonheurvéritable.De cette manière,vousne
souffrirezpasautantquandlesgensagissentde façonmalhabile,etvouspourrez
resterfocalisésurlescasoùvouspouvezapportervotre aide.
Pourlabienveillance,commencezenprononçantintérieurementune
expressiontraditionnelle de bienveillance pourvous-même :«Puissè-jeêtre
heureux.Puissè-jeêtrelibredustressetdeladouleur.Puissè-jeêtrelibredel’animosité,
libredeproblèmes,libredel’oppression.Puissè-jeprendresoindemoiavecaise.»
Ensuite,répandezdespenséessimilairesendirectiondesautres,dansdes
cerclesquivontens’élargissant:lespersonnesprochesde votre cœur,les
personnesque vousaimez,lespersonnesenversquivousavezdessentiments
neutres,lespersonnesque vousn’aimezpas,lespersonnesque vousne
connaissezmême pas–etpasseulementlespersonnes:touslesêtresvivants,
danstouteslesdirections.Danschaque cas,dites-vous:«Puissiez-vousêtre
heureux.Puissiez-vousêtrelibresdustressetdeladouleur.Puissiez-vousêtrelibresde
l’animosité,libresdeproblèmes,libresdel’oppression.Puissiez-vousprendresoindevous
avecaise.»Pensezque ce souhaitse répanddanstouteslesdirections,jusqu’à
l’ infini.Celaaide àélargirl’esprit.
Pourfaire de celaune pratique quiconvertitvotre cœur,demandez-vous–
quandvousêtesensûretédansvotre bienveillance enversvous-même –s’ ilya
quelqu’unenversquivousne pouvezpassincèrementrépandre despenséesde
bienveillance.Siune personne particulière vousvientàl’esprit,demandez-vous
:«Qu’est-ce que celam’apporteraitque cette personne souffre ?»Lamajeure
partie de lacruautédansle monde provientde personnesquisouffrentetqui
sontdanslacrainte.Ilestrare que despersonnesquiontagide façonmalhabile
réagissentde façonhabile àleursouffrance etqu’elleschangentleurmanière
de se comporter.Tropsouvent,ellesfontjuste le contraire :ellessouhaitent
ardemmentfaire souffrirencore pluslesautres.Donc,le monde seraitun
meilleurendroitsinouspouvionstoussimplementsuivre lavoie versle
bonheurvéritable enétantgénéreuxetvertueux,etenentraînantl’esprit.
Enconservantcespenséesàl’esprit,voyezsivouspouvezexprimerde la
bienveillance pource type de personne :«Puissiez-vousvousrendre compte
de voserreurs,apprendre lavoie quiconduitaubonheurvéritable,etprendre
soinde vousavecaise.»Enexprimantcette pensée,vousne souhaitezpas
nécessairementaimercette personne oumaintenirdesrelationsavecelle.Vous
prenezsimplementlarésolutionde ne paschercheràvousvengerdes
personnesquiontagide façonnocive,oucontre cellesàquivousavezfaitdu
mal.Ils’agitlàd’uncadeau,àlafoispourvous-même etpourlespersonnes
autourde vous.
Concluezlaséance endéveloppantune attitude d’équanimité.Rappelez-vous
que touslesêtresferontl’expérience dubonheuroude lapeine enaccordavec
leursactions.Dansde nombreuxcas,leursactionséchappentàvotre contrôle,et
vospropresactionspasséesne peuventpasêtre effacées.Danslescasoùces
actionsformentdesobstaclessurle chemindubonheurque voussouhaitez
pourtouslesêtres,vousdevezsimplementaccepterce faitavecéquanimité.
Vouspouvezainsivousfocalisersurlesdomainesdanslesquelsvouspouvez
changerleschosesparvosactionsprésentes.C’estlaraisonpourlaquelle la
formule traditionnelle pourl’équanimitése focalise surlaquestionde l’action:
«Touslesêtresvivantssontlespropriétairesde leursactions,leshéritiersde
leursactions,nésde leursactions,liésàtraversleursactions,etviventen
dépendance de leursactions.Quoiqu’ ilsfassent,de bienoude mal,de celails
hériteront.»
Penserde cette manière vousaide àne pasvousénerveràproposde ce que
vousne pouvezpaschanger,afinque vouspuisiezconsacrerl’énergie de votre
bienveillance àce que vouspouvezchanger.
S’ ilexiste despersonnespourlesquellesilvousestsimplementtropdifficile
d’éprouverde labienveillance ence momentmême,vouspouvezàlaplace
essayerde développerdespenséesde compassion.Pensezàlamanière dontelles
souffrentpeut-être,pourvoirsicelaadoucitvotre attitude enverselles,ousicela
vousaide àcomprendre pourquoiellesagissentcomme ellesle font.Sicelase
révèle tropdifficile,vouspouvezallerdirectementàdespenséesd’équanimité
pourelles.End’autrestermes,vouspouvezvousrappelerque vousn’êtespas
obligéde réglerdescomptes.Ilestpréférable pourvousde vouslibérerducycle
de lavengeance.Le principe de l’actionetde sesrésultatss’occuperade la
situation.
Cette simple pensée peutprocureruncertainespace àl’espritpourqu’ il
s’établisse etdéveloppe unpeude concentration.
Enrépandantdespenséesde bienveillance etd’équanimitéenverstousles
êtres,vousextrayezvotre espritde sesrécitsquotidiensetvouscréezune
perspective plusvaste pourvotre méditation.Ilestplusfacile d’établirl’esprit
dansle momentprésent,ence momentmême,ici-et-maintenant,quandvous
l’avezlaissépenserquelquesinstantsàl’universdanssonensemble.Quandvous
voussouvenezque touslesêtresrecherchentle bonheur–parfoisde façon
habile,plussouventde façonmalhabile –celametvotre propre quête du
bonheurenperspective.Vousvoulezfaire celacorrectement.
Ilexiste d’autrescontemplationspourcontrecarrerdeshumeursmalhabiles
spécifiquesquipourraientse mettre entraversde votre méditation,telle la
contemplationde vospropresactesde générositéetde votre vertupourles
momentsoùvouséprouvezune faible estime enversvous-même,la
contemplationde lamortpourlesmomentsoùvousêtesparesseux,oula
contemplationdespartiesnon-attirantesducorpspourlesmomentsoùvous
êtessubmergéparle désirdévorant.Quelques-unesde cescontemplationssont
décritesde façonplusdétaillée dansl’annexe.
II:SEFOCALISERSURLARESPIRATION
Vousêtesmaintenantprêtàvousfocalisersurlarespiration.Cette action
comporte sixétapes.
1.Trouvezunemanièreconfortablederespirer.
Commencezenprenantquelquesinspirationsetquelquesexpirationsbien
profondes,bienlongues.Celaaide àénergiserle corpspourlaméditationetcela
rendlarespirationplusfacile àobserver.Larespirationprofonde audébutde la
méditationestaussiune bonne habitude àconservermême lorsque vous
gagnezenhabileté,carelle aide àcontrecarrertoute tendance que vous
pourriezavoiràréprimerlarespiration,lorsque vousessayezde rendre l’esprit
calme.
Remarquezoùvousressentezlessensationsde respirationdansle corps:les
sensationsquivousdisent:«Maintenanttuinspires.Maintenanttuexpires.»
Remarquezsil’ inspirationetl’expirationsontconfortables.Siellesle sont,
continuezàrespirerde lamême manière.Siellesne le sontpas,ajustezla
respirationafinqu’elle soitplusconfortable.Vouspouvezfaire celade trois
manièresdifférentes:
a.Alorsque vouscontinuezàrespirerde façonprofonde etlongue,
remarquezàquelendroitune impressionde tensionse développe dansle corps
verslafinde l’ inspiration,oubienl’endroitilyaune impressionde serrerle
souffle pourle faire sortirverslafinde l’expiration.Demandez-voussivous
pouvezdétendre cessensationsaveclarespirationquisuit,toutenmaintenant
le même rythme de respiration.End’autrestermes,pouvez-vousmaintenirun
sensde détente dansleszonesquise sententtenduesverslafinde l’ inspiration
?Pouvez-vousexpireraumême rythme sansserrerle souffle pourle faire
sortir.Sicelavousestpossible,conservezce rythme de respiration.
b.Essayezde changerle rythme etlatexture de larespiration.Expérimentez
différentesmanièresde respirerpourvoirce que celadonne.Vouspouvez
raccourcirouallongerlarespiration.Vouspouvezessayerd’ inspirerde façon
courte etd’expirerde façonlongue,oud’ inspirerde façonlongue etd’expirer
de façoncourte.Vouspouvezessayerlarespirationrapide oularespirationplus
lente.Plusprofonde ouplussuperficielle.Pluslourde oupluslégère.Pluslarge
ouplusétroite.Quandvousaveztrouvéunrythme quivousconvient,restezavec
aussilongtempsqu’ ilvousconvient.Siauboutd’uncertaintempsilne vous
convientplus,vouspouvezànouveauajusterlarespiration.
c.Posezsimplementlaquestionsuivante dansl’espritchaque foisque vous
inspirez:«Queltype de respirationseraitparticulièrementgratifiantence
momentmême ?»Voyezcommentvotre corpsréagit.
2.Restezavecchaqueinspirationetchaqueexpiration.
Sivotre attentionglisse versquelque chose d’autre,ramenez-la
immédiatementàlarespiration.Sielle s’écarte ànouveau,ramenez-laà
nouveau.Sielle s’écarte centfois,ramenez-lacentfois.Ne vousdécouragezpas.
Ne vousénervezpas.Ne soyezpasfrustré.Chaque foisque vousrevenez,
récompensez-vousavecune respirationparticulièrementgratifiante.De cette
manière,l’espritdévelopperadesassociationspositivesaveclarespiration.Vous
trouverezplusfacile de resteraveclarespiration,etd’yrevenirrapidementla
prochaine foisque votre attentionglissera.
Sivousêtesdécouragéenpensantaunombre de respirationssurlesquelles
vousallezdevoirresterfocalisé,dites-vousàchaque respiration:«Juste cette
inspiration-ci,juste cette expiration-ci.»Latâche de resteraveclarespiration
sembleraalorsmoinsinsurmontable,etvospenséesserontfocaliséesavecplus
de précisionsurle présent.
Vouspouvez,sivousle voulez,utiliserunmotde méditationpourvousaider
àfixervotre attentionsurlarespiration.Buddho(«éveillé»)estunmot
populaire.Pensezàbudeninspirant,etàdhoenexpirant.Ouvouspouvez
simplementpenserà«entrer»et«sortir».Conservezle motde méditation
aussilongtempsque larespiration.Quandvoustrouvezque vouspouvezrester
facilementaveclarespiration,abandonnezle motde méditation,afinde
pouvoirobserverplusclairementlarespiration.
3.Quandlessensationsderespirationévidentessontconfortables,élargissezvotre
conscienceauxdifférentespartiesducorpspourobserverdessensationsrespiratoiresplus
subtiles.
Vouspouvezfaire celasectionparsection,dansl’ordre que vousvoulez,mais
audébut,essayezd’être systématique afinde pouvoircouvrirle corpstout
entier.Plustard,quandvotre sensibilitéaucorpsdeviendraplusautomatique,
voussentirezrapidementquellespartiesducorpsrequièrentle plusd’attention,
etvouspourrezimmédiatementorientervotre attentionàcetendroit.Mais
quandvousdébutez,c’estune bonne chose d’avoiràl’espritune feuille de
route claire etcomplète.
Voiciune feuille de route type :
•Commencezaveclazone autourdunombril.Localisezcette partie ducorps
dansvotre conscience etobservez-lapendantuncertaintempsalorsque vous
inspirezetexpirez.Voyezquelssontle rythme etlatexture de respirationqui
conviennentle mieuxàcetendroit.Sivousremarquezunquelconque sensde
tensionoude serrementdanscette partie ducorps,laissez-lase détendre,afin
qu’aucune tensionne se développe lorsque vousinspirez,etque vousne vous
accrochiezàaucune tensionlorsque vousexpirez.Sivousle voulez,vouspouvez
penserque l’énergie respiratoire pénètre icimême auniveaudunombril,afin
de ne pascréerunsensde tensionenessayantde latirerlààpartird’unautre
endroit.Visualisezl’énergie respiratoire comme entrantetressortantlibrement
etfacilement.Iln’yarienquil’obstrue.
•Quandcette partie ducorpsse sentrafraîchie,déplacezvotre attentionvers
despartiesdifférentesdutorse etrépétezlesmêmesétapes.Examinezles
différentespartiesdanscetordre :le coininférieurdroitde l’abdomen,le coin
inférieurgauche de l’abdomen;le plexussolaire (le pointjuste devantvotre
estomac),le flancdroit(le côtéde lacage thoracique ),le flancgauche ;le milieu
de lapoitrine,le pointsituéàdroite de cetendroit,làoùlapoitrine etl’épaule
se rejoignent,le même pointsituésurlagauche.End’autrestermes,vous
remontezsurl’avantdutorse,vousfocalisantd’abordaucentre,puisàdroite,
puisàgauche.Vousvousdéplacezensuite plushautle longdutorse etvous
répétezle même schéma.
•Lorsque vousvousfocalisezsurlesdifférentespartiesducorps,ilse peut
que vousdécouvriezque le rythme etlatexture de larespirationvontchanger
pourque celaconvienne àcette partie ducorps.C’esttrèsbienainsi.
•Déplacezensuite votre attentionàlabase de lagorge etsuivezlesmêmes
étapesque pourle nombril.
Amenezensuite votre attentionaumilieude latête.Lorsque vousinspirezet
que vousexpirez,pensezque l’énergie respiratoire entre etressortnon
seulementàtraversle nez,maisaussiàtraverslesyeux,lesoreilles,lanuque,le
sommetde latête.Pensezque l’énergie détenddoucementtoutschémade
tensionque vouspouvezressentirdanslatête –danslesmâchoires,autourdes
yeux,dansle front–etqu’elle dissouttrèsdoucementcesmêmesschémasde
tension.Quandlesschémasde tensionsontdétendus,vouspouvezpenserà
l’énergie respiratoire comme pénétrantprofondémentdanslazone autourde la
glande pinéale juste derrière lesyeux,etpermettre àcette partie ducorps
d’absorbertoute l’énergie respiratoire entrante dontelle abesoin.Maisfaites
attentionàne pasexercertropde pressionsurlatête,parce que lesnerfsde la
tête tendentàêtre tropsollicités.Appliquezjuste suffisammentde pression
pourmaintenirconfortablementvotre focalisation.
•Maintenant,déplacezvotre attentionverslanuque,juste àlabase ducrâne.
Lorsque vousinspirez,pensezque l’énergie respiratoire pénètre dansle corpsà
cetendroitetqu’ensuite elle descenddanslesépaules,danslesbras,jusqu’à
l’extrémitédesdoigts.Lorsque vousexpirez,pensezque l’énergie ressortde ces
partiesducorpsenrayonnantdansl’air.Lorsque vousdevenezplussensible à
cespartiesducorps,remarquezquelestle côtéquiestle plustendu:l’épaule
gauche oul’épaule droite,lapartie supérieure dubrasgauche oulapartie
supérieure dubrasdroit,etainside suite.Quelque soitle côtéquiestle plus
tendu,essayezconsciemmentde détendre ce côtéetconservez-le détendutout
aulongde l’ inspiration,toutaulongde l’expiration.
Sivousaveztendance àavoirune forte tensiondanslesmains,consacrezun
tempsimportantàlibérerlatensionle longdureversde chaque mainetdans
chaque doigt.
•Maintenant,toutenconservantvotre focalisationsurlanuque,inspirezavec
lapensée que l’énergie descendde chaque côtéde lacolonne vertébrale
jusqu’aucoccyx.Répétezlesmêmesétapesque pourlesépaulesetlesbras.En
d’autrestermesquandvousexpirez,pensezque l’énergie respiratoire ressorten
rayonnantàpartirdudosdansl’air.Lorsque vousdevenezplussensible audos,
remarquezquelcôtéestle plustenduetessayezconsciemmentde maintenirce
côtédétendutoutaulongde l’ inspiration,toutaulongde l’expiration.
•Maintenant,déplacezvotre attentionversle bas,versle coccyx.Lorsque
vousinspirez,pensezque l’énergie respiratoire pénètre dansle corpsàcet
endroit,qu’elle descendàtraversleshanches,àtraverslesjambes,jusqu’à
l’extrémitédesorteils.Répétezlesmêmesétapesque pourlesépaulesetlesbras.
Sicelaestnécessaire,vouspouvezconsacreruntempsimportantàlibérerla
tensionquise trouve dansvospiedsetvosorteils.
•Celacomplète uncycle d’examenducorps.Sivousle voulez,vouspouvez
recommencer,encommençantaunombril,pourvoirsivouspouvezéliminer
toutschémade tensionque vousavezpeut-être ratélapremière fois.Vous
pouvezrépéterceciautantde foisque vousle voulez,jusqu’àce que vousvous
sentiezprêtàvousétablir.
Le tempsque vouspassezsurchaque sectiondépendde vous.Audébut,et
comme règle générale,ilse peutque vousvouliezpasserseulementquelques
minutessurchaque pointousurchaque section,accordantplusde tempsaux
pointssituéssurle méridiencentralducorpsqu’auxpointssituéssurlescôtés,
etmême encore plusde tempsauxépaules,audos,etauxjambes.Lorsque les
schémasd’énergie dansvotre corpsvousdeviennentplusfamiliers,vouspouvez
ajusterladurée passée surchaque pointcomme bonvoussemble.Siunpoint
ouune sectionsemble réagirparticulièrementbienàvotre attention,libérantla
tensionde manière rafraîchissante,restezsurce pointaussilongtempsqu’ il
réagit.Siunpointouune sectionne réagitpasauboutde plusieursminutes
d’attention–ousivousdécouvrezque cette tensionaugmente quandvousvous
focalisezdessus–abandonnezle pointoulasectionpourle momentetpassez
aupointsuivant.
Sile tempsdontvousdisposezpourméditerestlimité,ilse peutque vous
vouliezlimitervotre examenauxpointscentrauxsurle torse –le nombril,le
plexussolaire,le milieude lapoitrine –etensuite àlabase de lagorge etau
milieude latête.
Sivousfocaliserdanslatête vousdonne malàlatête,évitezde vousfocaliser
àcetendroitjusqu’àce que vousayezapprisàmaintenirvotre focalisationavec
unminimumde pression.
4.Choisissezunpointpourvousétablir.
Vouspouvezchoisirn’ importe quelpointque vousaimez,oùl’énergie
respiratoire apparaîtclairementetsurlequelvoustrouvezfacile de rester
focalisé.Quelques-unsdespointstraditionnelssont:
a.lapointe dunez,
b.le pointentre lessourcils,
c.le milieudufront,
d.le sommetde latête,
e.le milieude latête,
f.le palais,
g.lanuque àlabase ducrâne,
h.labase de lagorge,
i.le sternum(lapointe ),
j.le nombril(ouunpointjuste au-dessus),
k.labase de lacolonne vertébrale.
Vouspouvezexpérimentercesdifférentspointsaucoursde plusieurs
méditations,pourvoirquelssontceuxquidonnentlesmeilleursrésultats.Ilse
peutaussique vousdécouvriezque d’autrespointsnonmentionnésdanscette
liste conviennentaussi.Ouilse peutencore que vousdécouvriezque suivre
deuxpointsenmême temps–disons,le milieude latête etlabase de la
colonne vertébrale –vousaide àmaintenirvotre attentionplusfermementque
vousfocaliserseulementsurunpoint.Vousvoulezaufinalêtre capable de
maintenirvotre attentionfocalisée surn’ importe quelpointdansle corps.
Cette capacitéestutile quandvoussouffrezd’une maladie oud’une blessure,
carvouspouvezparfoisaccélérerlaguérisonenvousfocalisantsurl’énergie
respiratoire endespointsparticuliersdansle corps.
5.Répandezvotreconscienceàpartirdecepointafinqu’elleremplisselecorpsà
chaqueinspirationetàchaqueexpiration.
Pensezàune bougie allumée aumilieud’une pièce quise trouve dans
l’obscurité.Laflamme de labougie se trouve àunendroit,maissalumière
remplitlapièce toute entière.Exactementde lamême manière,vousvoulezque
votre conscience soitcentrée maisvaste.Ilse peutque le sensque vousavezde
votre conscience aittendance àrétrécir–enparticulierlorsque vousexpirez–
donc,rappelez-vousàchaque respiration:«Le corpstoutentierinspire,le
corpstoutentierexpire.»Cette conscience ducorpstoutentiervousempêche
de vousassoupirquandlarespirationdevientconfortable,etde perdre votre
focalisationlorsque larespirationdevientplussubtile.
6.Pensezquel’énergierespiratoirecourtàtraverslecorpstoutentieràchaque
inspirationetàchaqueexpiration.
Laissezlarespirationtrouverle rythme oulatexture quiconvientle mieux.
Pensezque touteslesénergiesrespiratoiresse relientlesunesauxautreset
qu’elless’écoulentenharmonie.Plusellesserontpleinementreliées,moins
votre respirationdemanderad’effort.Sivousavezl’ impressionque lescanaux
respiratoiressontouvertspendantl’ inspirationmaisqu’ ilsse fermentpendant
l’expiration,ajustezvotre perceptionpourlesconserverouvertstoutaulongdu
cycle respiratoire.
Ensuite,maintenezsimplementce sensd’une respirationducorpstout
entierpendanttoutle tempsrestantde votre méditation.Silarespiration
s’arrête,ne vousinquiétezpas.Le corpsrespireras’ ilenéprouve le besoin.
Quandl’espritestcalme,le cerveauutilise moinsd’oxygène,de sorte que
l’oxygène que le corpsreçoitpassivement–àtraverslespoumonsetpeut-être à
traverslesporesdétendus(lesopinionsdesanatomistesdiffèrentàce sujet)–est
suffisantpourrépondre àsesbesoins.Enmême temps,ne forcezcependantpas
larespirationàs’arrêter.Laissez-lasuivre sonpropre rythme.Votre devoir
consiste simplementàmaintenirune conscience vaste,centrée etàpermettre à
larespirationde s’écoulerlibrementàtraverstoutle corps.
Sivousdécouvrezque vousperdezvotre focalisationquandvousrépandez
votre conscience àtraversle corps,vouspouvezretourneràl’examendes
différentespartiesducorps,essayerunmotde méditation,ousimplement
resterfocalisésurunpointjusqu’àce que vousvoussentiezànouveauprêtà
essayerlaconscience ducorpstoutentier.
Variantes.Lorsque laméditationetlesproblèmesque vousrencontrez
pendantque vouslapratiquezvousdeviennentplusfamiliers,vouspouvez
ajustercesétapescomme bonvoussemble.Acquérirunsensde lafaçon
d’ajusterleschoses–apprendre àpartirde votre propre expérimentation–
constitue enfaitunprincipe importantpourutiliserlaméditationsurla
respirationpourdévelopperle discernement.
Ilse peutparexemple que vousvouliezmodifierl’ordre desétapes.Ilse peut
que vousdécouvriezque vouspouveztrouverplusfacilementune manière
confortable de respirer(étape un)sivousdéveloppezd’abordune conscience du
corpstoutentier(étape cinq).Ouilse peutque vousdécouvriezque vousavez
besoinde forcerl’espritàs’établirfermementenunpointunique pendantun
certaintemps(étape quatre )avantd’explorerlessensationsrespiratoiresdansle
reste ducorps(étape trois).Ilse peutque vousdécouvriezqu’aprèsavoirchoisi
unpointpourresterétabli(étape quatre ),vousvoulezvousfocalisersurdeux
pointsenmême tempspendantuncertaintempsavantde passeràl’étape
suivante,quiconsiste àrépandre votre conscience àtraversle corpstoutentier
(étape cinq).
Une autre manière d’ajusterlesétapesconsiste àvarierce que vousfaitesà
l’ intérieurd’une étape particulière.L’étape trois–explorerlessensations
respiratoiressubtilesdansle corps–permetde disposerd’unéventailde
variantesparticulièrementvaste.Ilse peutque vousvouliezcommencervotre
examenparlanuque,pensantque l’énergie respiratoire pénètre dansle corpsà
cetendroitàpartirde derrière etqu’ensuite elle descendàtraverslacolonne
vertébrale,pourenfinde compte ressortirdesjambesàl’extrémitédesorteilset
desespacesentre lesorteils.Pensezensuite que larespirationpénètre dansla
nuque,qu’elle descendàtraverslesépaules,etqu’elle ressortàtraverslesbras,
lesdoigtsetlesespacesentre lesdoigts.Déplacezensuite votre attentionversles
sensationsrespiratoiresdansle torse.
Ouilse peutqu’audébutvousvouliezexaminerle corpstrèsrapidement,et
répéterensuite l’examende façonplusméthodique.
Ouilse peutencore que vousvisualisiezle faitde changerladirectionselon
laquelle lessensationsrespiratoiress’écoulentàtraversle corps.Parexemple,au
lieude penserque le souffle s’écoule versle basdanslacolonne vertébrale et
qu’ ilressortparlespieds,ilse peutque vouspensiezqu’ ilmonte depuisles
pieds,remonte lacolonne vertébrale,etensuite qu’ ilressortsoitausommetde
latête,soitau-dessusde latête,puisqu’ ilredescendàtraverslagorge etressort
danslazone devantle cœur.
Ouilse peutque voussentiezqu’ ilyadesénergiesrespiratoiresqui
entourentle corpscomme uncocon.Quandcelase produit,essayezd’être
conscientde lafaçonde savoirquandcesénergiessontenharmonie,quand
ellessontenconflit,etcommentlesfaire passerduconflitàl’harmonie d’une
manière quinourritlesénergiesàl’ intérieurducorps.Une desfaçonsde faire
celaconsiste àvisualisercesénergiescomme s’écoulanttoutesdansune seule
direction–disons,de latête verslesorteils–etensuite,aprèsuncertaintemps,
àlesvisualisers’écoulanttoutesdansl’autre direction.Remarquezquelle estla
directionquiestlaplusconfortable,etrestezavecelle.Sile cocond’énergies
respiratoiresestconfortable,vouspouvezexpérimenterlesmanièresd’utiliser
cette énergie confortable pourguérirdespartiesducorpsquise sententserrées
oudouloureuses.
Danscertainesoccasions,une autre manière d’ajusterlesétapesconsiste àse
focalisersurseulementquelques-unesd’entre elles.Ilexiste deuxsituations
principalesdanslesquellesilse peutque vousvouliezessayercela:
•quandvousdébutezetque voustrouvezdifficile de suivre lesétapesdontla
focalisationestpluslarge –3,5,et6–sansdevenirdistrait,vouspouvez
provisoirementlessauteretvousfocaliserd’abordsurlesétapesoùla
focalisationestplusétroite –1,2,et4–jusqu’àce que vouspuissiezrester
dessusavecconstance.C’estseulementàce moment-làque vousdevriezélargir
votre pratique pourqu’elle inclue lestroisautres.Quelque soitle nombre de
séancesde méditationque celapuisse prendre,ce n’estpasimportant.Ce qui
estimportant,c’estque vouspuissiezmainteniruncentre confortable.Celavous
aideraàajouterlesétapesrestantesavecunsensde stabilitéplusgrand;
•quandvouspouvezcombinerhabilementl’ensembledessixétapesetque vous
voulezêtre capable d’amenerl’espritaucalme aussirapidementque possible,
vouspouvezvousfocalisersurlesétapes4,5,et6.End’autrestermes,une fois
que vousavezapprisparl’expérience oùl’espritse sentcentréle plus
confortablement,essayezde vousétablirrapidementence point,permettez-lui
de devenirconfortable,etvoyezensuite avecquelle rapiditévouspouvez
répandre votre conscience enmême tempsque larespirationconfortable,pour
remplirle corpstoutentieretensuite le maintenirrempli.Ils’agitd’une
habiletéutile àdévelopper,nonseulementdansle contexte de laméditation
formelle,maisaussidanslavie quotidienne.Ce pointseraexaminéplusen
détaildanslapartie trois.
Ils’agitlàseulementquelques-unesdesméthodesque vouspouvezavoir
envie d’expérimenter.Cependant,ilestengénéralpréférable de commencer
aveclessixétapes,dansl’ordre,afind’avoiràl’espritune feuille de route claire
chaque foisque vousvousasseyezpourméditer.De cette manière,quandvous
vousêtesécarté,voustrouvezqu’ ilestplusfacile de reprendre àl’endroitoù
vousêtesparti.Etsiunstade particulierde lapratique se passe
particulièrementbien,vousêtesplusàmême de vousensouvenirparce que
voussavezoùilse trouve surlacarte.
III:QUITTERLAMÉDITATION
Quitterlaméditationde manière habile comporte troisétapes.
1.Faiteslepointsurlafaçondontlaméditations’estpassée.
Ici,le butestde rassemblerdespointsutilespourvotre séance de
méditationsuivante.Ya-t-ileuunmomentquelconque aucoursde ladernière
séance oùl’esprits’estsentiparticulièrementcalme etcentré?Sic’estle cas,
demandez-vous:«Oùétais-je focalisé?Quelle étaitlaqualitéde ma
focalisation?Quelle étaitlaqualitéde marespiration?Qu’ai-je faitquim’a
conduitjusqu’àce pointdansmaméditation?»Essayezde voussouvenirde ces
chosespourlaséance suivante.Ilse peutque vousdécouvriezque vouspouvez
recréercette sensationde calme juste enrépétantlesmêmesétapes.Sivousne
le pouvezpas,laissezce souvenirde côtéetfocalisez-voustotalementsurce que
vousêtesentrainde faire dansle présent.Essayezde mieuxobserverceschoses
lafoissuivante.C’estenétantobservateurque laméditationse développe en
tantqu’habiletéetqu’elle donne desrésultatsplusfiables.C’estcomme être un
boncuisinier:sivousremarquezquelssontlesplatsquiplaisentauxpersonnes
pourquivouscuisinez,vousleurrefaiteslesmêmesplats,etenfinde compte
vousobtiendrezune prime ouune augmentationde salaire.
2.Répandezànouveaudespenséesdebienveillance.
Pensezàlapaixetaucalme que vousavezpuressentiraucoursde laséance
passée,etdédiez-lesauxautresêtres:soitàdespersonnesque vousconnaissez
enparticulieretquisouffrentence momentmême,soitàtouslesêtresvivants,
danstouteslesdirections–tousnoscompagnonsdanslanaissance,le
vieillissement,lamaladie,etlamort.Puissions-noustoustrouverle bonheuret
le bien-être dansnotre cœur.
3.Essayezderestersensibleàl’énergierespiratoiredanslecorpslorsquevousouvrez
lesyeuxetquevousquittezvotrepositiondeméditation.
Ne laissezpasvotre conscience duchampvisuelobscurcirvotre conscience
duchampcorporel.Etne laissezpasvotre soucirelatifàl’activitéquisuitvous
faire abandonnervotre conscience de l’énergie respiratoire dansle corps.
Essayezde maintenirce sensd’une conscience ducorpstoutentierde façon
aussiconstante que vousle pouvez.Ilse peutque vousne soyezpascapable de
suivre l’ inspirationetl’expirationlorsque vousvousengagezdansd’autres
activités,maisvouspouvezmaintenirunsensglobalde laqualitéde l’énergie
respiratoire àtraverstoutle corps.Conservez-ladétendue etfluide.Remarquez
quandvousperdezvotre conscience de celle-ci,remarquezcommentvous
pouvezlarécupérer.Essayezde conserveraussiconstantque vousle pouvezle
sensde laconscience de l’énergie respiratoire dansle corpsjusqu’àlafois
suivante oùvousvousassiérezpourméditer.De cette manière,vousmaintenez
unfondementferme,nourrissantpourl’esprittoutaulongde lajournée.Cela
vousapporte unsensd’enracinement.Cetenracinementprocure nonseulement
unsensde sécuritéetd’aise intérieure,maisaussiune base pourobserverles
mouvementsde l’esprit.C’estl’une desmanièresdontunsatietune attitude
d’alerte stablesformentunfondementpourlavisionpénétrante.
End’autrestermes,lamanière laplushabile de quitterlaméditation
consiste àne paslaquitterentièrement.Maintenez-laaussilongtempsque vous
le pouvez.
IV:MÉDITERDANSD’AUTRESPOSITIONS
L A M É D I TAT I O N M A R C H É E
Laméditationmarchée constitue une bonne transitionentre maintenirun
espritcalme quandle corpsestimmobile,etmaintenirunespritcalme au
milieude toutesvosactivités.Lorsque vousmarchezde manière méditative,
vousapprenezcommentprotégerle calme de l’espritpendantque le corpsse
déplace,toutenvouspréoccupantenmême tempsduminimumde distractions
extérieurespossible.
Le momentidéalpourpratiquerlaméditationmarchée se situe juste après
avoirfaitune méditationassise,afinde pouvoiramenerunespritdéjàcalmé,au
moinsdansune certaine mesure,àlapratique.
Certainespersonnestrouventcependantque l’esprits’établitplusrapidement
quandellessontassisessiellesontauparavantfaitune séance de méditation
marchée.C’estlàune questionde tempéramentpersonnel.
Sivousméditezimmédiatementaprèsunrepas,ilestrecommandéde
pratiquerlaméditationmarchée plutôtque laméditationassise,carle
déplacementducorpsaide àlafoisàdigérerlanourriture etàcombattre la
somnolence.
Ilexiste deuxmanièresde pratiquerlaméditationmarchée :faire desallersretourssurunchemindéterminé,etfaire une petite promenade.Lapremière
estplusfavorable pouramenerl’espritàs’établir;laseconde convientmieux
quandvousn’avezpasaccèsàuncheminoùvousn’êtespasdérangéquandvous
faitesdesallers-retourssansque celasuscite lacuriositéoul’ inquiétude des
autrespersonnes.
1.Marchersurunchemin.Choisissezuncheminplatd’une longueur
comprise entre 20et70pas.Idéalement,ce devraitêtre uncheminrectiligne,
maissivousne pouvezpastrouveruncheminde ce type aussilongque cela,
essayezuncheminenforme de Loude U.Sivouschronométrezvotre
méditation,réglezle minuteuretplacez-le quelque partprèsduchemin,mais
retourné,de sorte que vousne puissiezpasvoircombiende tempsilreste
pendantque vousmarchez.
Restezdeboutimmobile àune extrémitéducheminpendantunpetit
moment.Serrezdoucementvosmainsl’une dansl’autre,soitdevantvous,soit
derrière vous,etlaissezvosbrasretomberconfortablement.Sivosmainssont
devantvous,tournezlesdeuxpaumesversvotre corps.Siellessontderrière,
tournezlesdeuxpaumesversl’extérieur.Fermezlesyeuxetvérifiezque votre
corpsestdansunalignementcorrect,ne penchantniverslagauche niversla
droite.S’ iln’estpasdansunbonalignement,détendezlesmusclesquiluifont
quitterl’alignement,afinque le corpssoitaussiéquilibréque possible.
Amenezvotre attentionàlarespiration.Prenezquelquesinspirationset
quelquesexpirations,bienlonguesetbienprofondes,etfocalisezvotre attention
surlessensationsrespiratoiresdansune partie de votre corps.Audébut,ilest
habituellementrecommandéde choisirunpointquelque partsurune ligne qui
descendaumilieusurle devantdutorse.Sivousvousfocalisezdanslatête,vous
aveztendance àresterdansvotre tête :vousn’avezpasunsensclairducorpsen
trainde marcher,etilestfacile de glisserversdespenséesàproposdupasséou
dufutur.Sivousvousfocalisezsurunpointsuruncôtéducorps,celapeutvous
déséquilibrer.
Cependant,siaudébutvoustrouvezdifficile de suivre unpointimmobile
dansle torse,vouspouvezsimplementresterconscientdumouvementde vos
jambesoude vospieds,oudessensationsdansvosmains.Lorsque votre esprit
s’établit,vouspouvezalorsessayerde trouverunendroitconfortable dansle
torse.
Respirezd’une manière quipermetaupointque vousavezchoiside se sentir
confortable,ouvert,etrafraîchi.
Ouvrezlesyeuxetregardezsoitdroitdevantvous,soitversle chemin
plusieurspasdevantvousenbaissantle regard,maisne laissezpasvotre tête
s’ inclinerversl’avant.Maintenez-ladroite.
Assurez-vousque vousêtestoujoursclairementconscientdupointde votre
focalisationinterne surlarespiration,etensuite commencezàmarcher.
Marchezàune vitesse normale,ouàpeine pluslentementque lanormale.Ne
regardezpasautourde vouspendantque vousmarchez.Maintenezvotre
attentioninterne surle pointque vousavezchoisidansle corpstoutle longdu
chemin.Permettezàlarespirationde trouverunrythme confortable.Iln’estpas
nécessaire de synchroniservotre respirationavecvospas.
Quandvousatteignezl’autre extrémitéduchemin,arrêtez-vousuninstant
pourvousassurerque votre attentionesttoujoursavecle pointque vousavez
choisi.Sielle s’estécartée,ramenez-la.Ensuite,tournez-vousdansladirection
opposée etretournezoùvousavezcommencé,enmaintenantvotre focalisation
surle pointque vousavezchoisi.Arrêtez-vousànouveauquelquesinstantsà
l’extrémitéduchemin,pourvousassurerque votre attentionesttoujoursavecle
pointque vousavezchoisi.Ensuite,tournez-vousdansladirectionopposée et
repartez.Sivoustrouvezque celaaide àcalmerl’esprit,vouspouvezdéciderà
l’avance de tournerdansle sensdesaiguillesd’une montre oudansle sens
opposéchaque foisque vousfaitesdemi-tour.
Répétezcesétapesjusqu’àce que le tempsfixése soitécoulé.
Audébut,ilestpréférable de vousfocaliserautantque vousle pouvezsurle
maintiende l’attentionsurle pointunique que vousavezchoisi,comme vous
le feriezaucoursde l’étape 4de laméditationassise.Ceciparce que vousêtes
entraind’équilibrervotre attentionparrapportàplusieurschosesenmême
temps:le pointque vousavezchoisi,le faitque vousêtesentrainde marcher,
etle faitque vousdevezêtre suffisammentconscientde votre environnement
pourne pasvousécarterduchemin,ne pasdépasserl’extrémitéfixée,oune pas
heurterquelque chose.C’estsuffisantpourvousmaintenirpleinementoccupé
audébut.
Lorsque vousmaîtrisezmieuxleschoses,vouspouvezcommenceràaccorder
plusd’attentionàlafaçondontlesénergiesrespiratoiress’écoulentdansles
différentespartiesde votre corpslorsque vousmarchez–toutenmaintenanten
même tempslafocalisationprincipale surle pointque vousavezchoisi–de
manière trèscomparable àcelle dontvousmaintenezune conscience centrée
maislarge aucoursde l’étape 5de laméditationassise.Vouspouvezfaire de
celaunjeuquiconsiste àvoirlarapiditéaveclaquelle vouspouvezpasserde
l’étatd’être focalisésurunpointàceluide l’étatde répandre votre conscience
etle sensde confortàtraversle corpstoutentier.Une foisqu’elle estrépandue,
voyezcombiende tempsvouspouvezlaconserverainsialorsque vouscontinuez
àmarcher.Ainsique nousle verronsdanslapartie trois,ils’agitd’une habileté
importante àdévelopperpourmaintenirunsensde bien-être danslasécurité
toutaulongde votre vie quotidienne.
Certainespersonnestrouventque leurespritpeutse concentrerfortement
pendantqu’ellesmarchent.Maisvoustrouverezgénéralementque vouspouvez
entrerenconcentrationplusprofonde pendantque vousêtesassisque pendant
que vousmarchez,parce que vousdevezsuivre plusde chosespendantque
vousmarchez.Cependant,le faitque votre attentiondoive se déplacerentre
troischosespendantque vousmarchez–votre pointimmobile,lesmouvements
de votre corpsquise déplace,etune conscience de votre environnement–
signifie que vousarrivezàvoirclairementlesmouvementsde l’espritdansun
champrestreint.Celavousfournitune bonne occasionpourlesobserver
attentivementetpourobtenirune visionpénétrante de leursdifférentes
manièresde voustromper.
Vousenvenezparexemple àremarquerlafaçondontdespenséesspontanées
essaientde profiterdufaitque l’espritse déplace rapidemententre trois
choses.Cespenséesse glissentdansle mouvementetellesle détournent,
l’éloignantde votre méditation.Dèsque vousremarquezque celase produit,
arrêtezde marcheruninstant,faitesrevenirvotre attentionaupointque vous
avezchoisi,etreprenezensuite votre marche.Enfinde compte,vousverrezle
mouvementde cespenséesspontanéesmaisvousne lessuivrezpas.Quandvous
ne lessuivezpas,ellescontinuentjuste unpetitpeuetensuite elles
disparaissent.Ils’agitlàd’une habiletéimportante pouracquérirune vision
pénétrante dufonctionnementde l’esprit.
2.Faireunepromenade.Sivousvoulezpratiquerlaméditationmarchée en
faisantune promenade,vousdevezvousimposerquelquesrèglesafinqu’elle ne
se transforme pasenune promenade ordinaire.
Choisissezunendroitquiestrelativementcalme etoùvousn’allezpas
rencontrerdesgensquivoudrontque vousvousarrêtiezetque vousbavardiez
aveceux.Unparcestunbonendroit,toutcomme l’estunpetitcheminde
campagne.Sivousmarchezdansvotre quartier,allezdansune directionoùvous
n’alleznormalementpasetoùvosvoisinsn’essaierontpasd’engagerla
conversationavecvous.Sijamaisquelqu’unvousappelle,adoptezlarègle
d’ inclinerlatête etde sourire enguise de réponse,maisne prononcezpasplus
de motsque celaestnécessaire.
Avantde commencervotre marche,restezuninstantdeboutimmobile pour
mettre votre corpsdansunbonalignement,etamenezvotre attentionà
l’endroitque vousavezchoisipourobserverlarespiration.Respirezd’une
manière quifaitque ce pointreste confortable etrafraîchi.Pensezque c’estun
bolremplid’eauàrasbord,etque vousne voulezpasenrenverserune seule
goutte.
Marchezàune vitesse normale d’une manière posée maisquin’aitpasl’air
nonnaturelle.Vousvoulezgardervotre secret:vousêtesentrainde faire de la
méditationmarchée etvousne voulezpasque quiconque le sache.Regardez
autourde vousseulementdanslamesure oùcelaestnécessaire etapproprié
pourresterensécurité.
Sivospenséescommencentàvagabonder,arrêtez-vousuninstantet
rétablissezvotre focalisationprincipale surle pointque vousavezchoisi.Prenez
quelquesrespirationsparticulièrementrafraîchissantes,etreprenezensuite
votre marche.S’ ilyadesgensautourde vous,etque vousne voulezpasattirer
leurattention,faitessemblantde regarderquelque chose surle côtéde votre
cheminpendantque vousrétablissezvotre attention.
Que vouspratiquiezlaméditationmarchée suruncheminfixéousous
forme de promenade,concluezlaséance enrestantimmobile unmomentet
suivezlestroisétapespourquitterlaméditation,tellesqu’ellessontprésentées
danslasectionIIIci-dessus.
L A M É D I TAT I O N D E B O U T
Laméditationdeboutse pratique rarementseule.Elle estplussouvent
pratiquée entantque partie de laméditationmarchée.Elle estparticulièrement
recommandée danscinqsituationsalorsque vousmarchez.
1.Quandvospenséess’écartentde larespiration,arrêtez-vousetrestezdebout
immobile uninstantjusqu’àce que vouspuissiezrétablirvotre focalisationsur
le pointque vousavezchoisi.Reprenezensuite votre marche.Sivotre espritest
particulièrementagité,ilse peutque vousvouliezresterdeboutimmobile un
certaintemps.Dansce cas,profitezdufaitque vousêtesimmobile,fermezles
yeux,etvoyezsile corpsestdansunalignementcorrect.Sivousavezle dos
courbé,redressez-vous,rentrezunpeule ventre,tirezlesépaulesenarrière puis
unpeuversle basafinde créerune légère cambrure dansvotre dos.Sivous
penchezd’uncôtéoud’unautre,détendeztoutmuscle quivousfaitsortirde
l’alignement.Ensuite,détendez-vousdanscette positionredressée afinde
pouvoirlamainteniravecunminimumde tension.
2.Quandlamarche vousafatiguémaisque vousn’êtespasencore prêtà
arrêterlaméditationmarchée,restezdeboutimmobile quelquesminutespour
vousreposer,enfaisantattentionàvotre positioncomme lorsde l’étape 1.
3.Quandvousessayezde maîtriserl’habiletéde répandre votre conscience en
même tempsque larespirationconfortable àpartird’unpointpourremplirle
corpstoutentier,ilse peutque voustrouviezplusfacile de faire celaalorsque
vousêtesdeboutimmobile.Une foisqu’elle estrépandue,reprenezvotre
marche.Sivousperdezce sensducorpstoutentier,arrêtez-vousetrestez
immobile afinde pouvoirle retrouverplusfacilement.
4.Quandl’esprit,malgréle mouvementducorps,se rassemble enunfort
sensde concentration,arrêtez-vousetrestezimmobile pourluipermettre de se
rassemblerpleinement.Certainsméditantsaménagentunendroitjuste àcôté
de leurcheminde méditationoùilspeuvents’asseoirsil’espritestrassemblési
fortementque même resterdeboutimmobile constitue une distraction.
5.Quandune visionpénétrante intéressante survientalorsque vousmarchez,
arrêtez-vousetrestezdeboutimmobile afinde pouvoirl’observerplus
attentivement.Dansdescascomme celui-ci,ilse peutque vousne vouliezpas
accordertropd’attentionàvotre position,carcelapourraitvousdistraire de ce
que vousêtesentraind’observerdansl’esprit.
Comme règle générale,pendantque vousrestezdeboutimmobile,gardezles
mainsserréesl’une dansl’autre devantouderrière vous,comme vousle feriez
quandvousmarchez.
L A M É D I TAT I O N A L LO N G É E
Méditerallongéesttrèsfavorable àl’atteinte d’une forte concentration.
Certainespersonnestrouventqu’enfaitcette positionestplusfavorable àla
concentrationque lapositionassise.
Maisc’estaussiune positionfavorable àl’endormissement.C’estlaraison
pourlaquelle votre préoccupationprincipale quandvousméditezallongédoit
être de resteréveillé.
Ilestgénéralementpréférable de méditerallongésurle côtédroit,plutôtque
surle côtégauche,surle dos,oule ventre.Sivousêtesobligéde resterallongé
pendantde longuespériodes–comme quandvousêtesmalade –iln’yariende
malàchangerde positionselonl’une desquatre positionsallongées,etde
méditerenmême temps.
Resterallongésurle côtédroitprésente cependanttroisavantages.D’abord,
le cœurse trouve dansune positionplushaute que latête,ce quiaméliore la
circulationsanguine versle cerveau.(Celasignifie que sivotre physiologie est
inversée,votre cœurétantducôtédroit,ilestpréférable que vousméditiez
allongésurle côtégauche.)Deuxièmement,c’estpréférable pourladigestion.
Troisièmement–eticiresterallongésurle côtédroitetresterallongésurle
côtégauche ontunpointcommun–vouspouvezvousattacheràplacerunpied
au-dessusde l’autre etàle maintenirlà,sansluipermettre de glisser.
L’attentionque vousêtesobligéde consacreràvospiedspeutvousaideràvous
mainteniréveillé.
Soutenezvotre tête avecunoreillerd’une épaisseurconvenable pour
conserverlacolonne vertébrale relativementdroite.Sivousêtesallongésurle
côtédroit,placezvotre brasdroitlégèrementdevantvousafinque votre corps
ne pèse pasdessus.Repliezvotre brasafinque votre maindroite aitlapaume
tournée versle hautdevantvotre visage.Laissezvotre brasgauche allongéet
droitle longducorps,lapaume gauche tournée versle bas.
Lesétapespourexaminervotre esprit,vousfocalisersurlarespiration,et
quitterlaméditationsontlesmêmesque cellespourlaméditationassise.
V:DEVENIRUNMÉDITANT
Méditerestune chose.Devenirunméditantenestune autre.Celasignifie
développerunensemble d’ identitésintérieuresparrapportauxactivitésde
méditation.Dansl’ idéal,lorsque vousméditez,cesidentitésdevraientprendre
une influence croissante auseinde votre comitéintérieur.
Lesactivitésautourdesquellescesidentitéscroissentsontlestroisidentités
nécessairesàlaconcentration:sati,l’attitude d’alerte,etl’ardeur.Quandvous
vousfocalisezsurlarespirationenaccordaveclesinstructionsci-dessus,satiest
ce quiconserve lesinstructionsàl’esprit,l’attitude d’alerte estce quiobserve
ce que vousêtesentrainde faire etlesrésultatsquiproviennentde ce que vous
êtesentrainde faire,tandisque l’ardeurestce quiessaie de le faire bien.
Quandvousglissezde larespiration,l’ardeurestce quiessaie de revenir
immédiatementàlarespiration,aussirapidementque possible.Pendantque
vousêtesaveclarespiration,l’ardeuressaie d’être aussisensible que possible à
ce quise passe bienetàce quine se passe pasbien.Quandleschosesne se
passentpasbien,elle essaie de comprendre pourquoi,afinde pouvoirles
améliorer.Quandleschosesse passentbien,elle essaie de lesmaintenirafin
qu’ellespuissentcroître.
Lorsqu’aveclapratique cesqualitésse renforcent,ellescommencentàse
fondre endeuxidentitésdistinctes,deuxnouveauxmembresducomitéde votre
esprit.Le pluspassifdesdeuxestl’observateur,etilse développe autourde
l’attitude d’alerte.C’estlapartie de l’espritquiprendunpeude reculetqui
observe simplementce quise passe avecunminimumd’ interférences.
Lorsqu’elle se développe,elle vouspermetd’exercervotre endurance patiente –
votre capacitéàresteravecleschosesmême quandellessontdésagréables–et
d’exercervotre équanimité,votre capacitéàne pasréagirauxchoses,afinde
pouvoirlesvoirplusclairementpource qu’ellessont.
Laplusactive desdeuxidentitésestcelui-qui-fait,quise développe autourde
satietde l’ardeur.C’estlapartie quiessaie de faire ensorte que leschosesse
passentbien;qui,quandellesne se passentpasbien,pose desquestionset
enquête pourcomprendre pourquoi,quiessaie de se souvenirde ce quia
marchédansle passé,etquidécide ensuite commentréagir–quandilest
préférable d’ interveniretquandilestpréférable de ne pasle faire.Quandles
chosesse passentbien,cette identitéessaie de faire ensorte qu’ellescontinuent
àbiense passer.Vousdécouvrirezaucoursdutempsque celui-qui-faitpeut
assumerde nombreuxrôles,telceluide l’enquêteuretduchef.Cette partie
développe votre ingéniositéetvotre imagination,lorsque vousessayez
d’orienterleschosesdanslameilleure directionpossible.
Cesdeuxidentitéss’entraident.L’observateurfournitàcelui-qui-faitdes
renseignementsexactssurlesquelsilpeutfaire reposersesdécisionsafinqu’ il
n’essaie passimplementd’ imposersavolontéauxchoses,etnierquandilafait
dumal.Celui-qui-faitfaitde sonmieuxpours’assurerque l’observateurne perd
pasl’équilibre etne commence pasàfournirdesrenseignementspartiaux–
comme quandilesttentéde resterfocalisésurunaspectd’unproblème et
d’ ignorerl’autre.L’aller-retourentre cesdeuxidentitésestparfoistrèsrapide.A
d’autresmoments–enparticulierquandvousne pouvezpascomprendre
quelque chose etque vousdevezsimplementobserverce quise passe –vous
trouverezque vousvousidentifiezàl’observateurpendantuntempstrèslong
avantd’obtenirsuffisammentde renseignementspourlestransmettre àceluiqui-fait.
L’habilitéàméditerconsiste engrande partie àapprendre quandassumer
cesidentitéspendantque vouspratiquez.Ellessontparticulièrementutilespour
traiterlesproblèmesdansl’esprit,ainsique nousle verronsdanslapartie deux.
Quandvousfaitesface àladouleur,parexemple,ellesvousprocurentdes
identitésalternativesque vouspouvezassumerparrapportàcelle-ci.Aulieu
d’être obligéd’être lavictime de ladouleur,vouspouvezêtre l’observateurde la
douleur.Oubienvouspouvezendosserle rôle de l’enquêteur,quiessaie de
comprendre ce qu’estladouleuretlaraisonpourlaquelle l’espritlatransforme
enfardeau.
De façonsimilaire,quandune émotionmalhabile pénètre dansl’esprit,vous
n’êtespasobligéde vousidentifieràlapersonne quiressentl’émotionouqui
estd’accordavecelle.Vouspouvezêtre l’observateur,prenantdureculpar
rapportàl’émotion.Ou,entantque celui-qui-fait,vouspouvezêtre l’enquêteur,
démontantl’émotion;oule chef,assemblantune nouvelle émotionpourla
remplacer.
Lorsque votre concentrationse renforce,l’observateuretcelui-qui-fait
continuentàêtre utiles.Auniveaude laforte concentrationque l’onappelle
jhana(cf.lapartie quatre ),ilsse transformentenunfacteurappelél’évaluation:
le facteurdudiscernementquiaide àétablirl’espritencomprenantsesbesoins
etenlessatisfaisant.L’observateuragitcomme l’aspectpassifde l’évaluation,
celui-qui-faitcomme l’aspectactif.Quandilstravaillentensemble,ilspeuvent
vousmenerloindanslapratique.
Donc,bienque cesmembresde votre comitésoientdesformesde devenir,
ce sontdesformesde devenirutiles.Ne lesrejetezpasavantd’avoiratteintle
pointoùilsne peuventplusvousaider.Entretemps,apprenezàlesconnaître en
lesutilisant.Parce que le comitéde votre espritpossède de nombreux
membresmalhabiles,vousaurezbesoinde toute l’aide intérieure que vous
pouvezobtenir.
Lecturescomplémentaires
Surlaméditationentantqu’habileté:«Lajoie de l’effort»dans Quelques
essais;«Pratique adolescente »dansEnseignements2 .
Unenseignementd’AjaanLee Dhammadharo*«Observe &Evaluate »dans
InnerStrengthfournitégalementune bonne perspective surlaméditationen
tantqu’habilité.
Surle rôle dudésiretde l’ imaginationdanslapratique :*«Pushingthe
Limits»dans PurityofHeart.
Surlarelationentre satietlaconcentration:*«The PathofMindfulness&
Concentration»dans NobleStrategy.
Pourdesprésentationsplusdétaillée de satietde laconcentration:* Right
Mindfulness;AjaanLee Dhammadharo,*FramesofReference .
Surlaméditationsurlarespiration:AjaanLee Dhammadharo, Conserverla
respirationàl’esprit,enparticulier«Méthode 2».Lesenseignementsd’AjaanLee
dansLeçonsensamadhisonttrèsutilespouracquérirune vue pluscomplète de
sonapproche de laméditationsurlarespiration,toutcomme le sontles
enseignementsde lapartie de InnerStrengthintitulée *«InnerSkill».Les
fragmentscourtsdanslespartiesde TheSkillofReleaseintitulés*«Beginning
Concentration»,*«The BasicsofBreathing»,et*«All-aroundDiscernment»
fournissentdeséclairagesutiles.
Pourplusde conseilstrèsutiles,voirlessectionsd’AjaanFuangJotiko, L’éclat
delavie,intitulées«Laméditation»,«Larespiration»,«Lesvisionsetles
signes»,et«Juste aveclaconscience ».
Surlesbrahmavihara:«Tête etcœurensemble :apporterlasagesse aux
brahmavihara»dansQuelquesessais.
Surlameditationmarchée :*«WalkingMeditation:StillnessinMotion»
dans Meditations4.
Pourdesenseignementscourtsàlire avantde méditer:tousleslivresde la
série Meditations.
Enseignementsorauxpertinents
*2012/2/4:InShape toMeditate
*2004/7/24:MaintainingGoodwill
*2005/9/2:MettaMeditation
*2011/12/21:GoodwillandHeedfulness
Lacollectiond’enseignements Basicscontientde nombreuxenseignements
quitraitentdesproblèmesquiapparaissentlorsque vouscommencezà
apprendre commentvousfocalisersurlarespiration.
*2011/8/10:Gather’Roundthe Breath
*2006/11/3:Allowingthe BreathtoSpread
*2010/2/7:Brahmaviharasatthe Breath
*2011/12/5:TurnOffthe AutomaticPilot
*2012/7/21:ChoicefulAwareness
*2011/8/16:ArtilleryAllAround
*2011/12/6:Views,Virtue,&Mindfulness
*2005/4/22:Ekaggata
*2011/4/10:TrainingYourMinds
*2011/9/27:Equanimity
*2012/1/21:AMirrorforthe Mind
*2007/5/8:Centeredinthe Body
*2010/3/28:MindfulJudgment
PARTIEDEUX
Problèmescourants
Toutle monde rencontre desproblèmesetdespériodesdifficilesaucoursde
laméditation,doncne laissezpascelavousirriter.N’yvoyezpasle signe que
vousne faitesaucunprogrèsouque vousêtesunméditantsansespoir.Les
problèmesconstituentune excellente occasionpourcomprendre oùse situent
voshabitudesmalhabilesetapprendre commentfaire quelque chose àleur
sujet.C’estce quidéveloppe votre discernement.Enfait,le processusqui
consiste àapprendre commentgérerlesdeuxproblèmeslespluscourantsdans
laméditation:ladouleuretlespenséesvagabondes,estce quiaconduitàl’Eveil
de nombreusespersonnesdansle passé.
Lesstratégiesoffertesdanslapartie deuxse focalisentsurce que vouspouvez
faire pourgérercesproblèmespendantquevousméditez.Sivoustrouvezqu’elles
ne marchentpaspourvous,essayezd’ improviservospropressolutions.C’estde
cette façonque vousdéveloppezvotre propre panoplie d’outilsentantque
méditant,afinde disposerd’unlarge éventailde stratégiespourtraiterles
problèmeslorsqu’ ilssurviennent.Sivousutilisezune seule stratégie,les
factionsanti-méditationde votre comitétrouverontrapidementdesmoyens
pourlacontourner.Sivouspouvezdiversifiezvosstratégies,vousne serezpas
une cible aussifacile pourleursmanigances.
Siriende ce que vousfaitespendantvotre méditationne semble marcher,il
se peutque le véritable problème réside danslamanière dontvousmenez
votre vie danssonensemble.Voustrouverezdanslapartie troisdessuggestions
quantàlafaçondontvouspouvezajustervotre vie poursoutenirvotre
méditation.
LADOULEUR
Ladouleurestquelque chose que vousrencontrerezparintermittence tout
aulongde laméditation,etvousdevezdoncapprendre àlaconsidéreravec
discernementetéquanimitécomme quelque chose de parfaitementnormal.
Encore une fois,ne vouslaissezpasirriteràproposde ladouleur.Ilse peutque
voustrouviezutile d’abandonnerle mot«douleur»etde le remplacerpar«
douleurs»,cartouteslesdouleursne se ressemblentpas.Apprendre quelles
sontlesdifférencesentre ellesestl’une desprincipalesmanièresdontvousallez
développerle discernementdansle fonctionnementde l’esprit.
Silesdouleursque vousrencontrezpendantque vousêtesassisen
méditationsontliéesàune blessure ancienne,une opérationchirurgicale,ou
undéséquilibre structurel,ajustezvotre positionafinde ne pasaggravervotre
état.Siparexemple vousessayezde resterassislesjambescroiséesmaisque
vousavezune blessure augenou,vouspouvezpeut-être placerune couverture
pliée ouunpetitoreillersousvotre genoupouraideràle soutenir.Sicelan’aide
pas,asseyez-voussurune chaise.
Enrègle générale,siladouleurdisparaîtquelquesminutesaprèsvousêtre
levéde laméditation,voussavezque vousne faitespasde malàvotre corps.
Si,alorsque vouscommencezjuste àméditer,ladouleurfaitqu’ ilvousest
impossible de resterfocalisésurlarespiration,dites-vousque vousallezla
supporterquelquesminutesafinde ne pasprendre l’habitude de réagirchaque
foisqu’elle se manifeste,etchangezensuite de positionavecsati.
Sicependantvousrencontrezaucoursde laméditationune douleurquin’est
pasliée àunétatpréexistant,etque votre concentrationestunpeuplus
développée,vousdevriezutiliserladouleurcomme une occasionde développer
àlafoisvotre concentrationetvotre discernement.Faire celacomporte trois
étapes.
1.Nechangezpasdepositionetnefocalisezpasdirectementvotreattentionsurla
douleur.Conservezvotre attentionfocalisée surune partie ducorpsque vous
pouvezrendre confortable parlamanière dontvousrespirez.Ignorezles
bulletinsd’alerte que certainsmembresducomitévousenvoientàproposde la
douleur:que celavaprovoquerdesdégâtsenvous,que vousne pouvezpasla
supporter,etc.Dites-voussimplementque ladouleurestquelque chose de
normal,qu’ ilesttrèspossible que ladouleurque vouséprouverezavantde
mourirsoitpire que celle-ci,etque c’estdoncune bonne chose d’apprendre
commentlagérerpendantque vousêtesencore vivantetrelativementenbonne
santé.
Rappelez-vousaussique ladouleurn’estpasvotre douleur,àmoinsque vous
ne larevendiquiezcomme telle.Alors,pourquoilarevendiquer?Laissez-lajuste
être làdanssapartie ducorps,pendantque vousvousentraînezàrester
fermementdansune autre partie ducorps.C’estcomme mangerune pomme
quiestpourrie àunendroit.Vousmangezseulementlabonne partie de la
pomme etvouslaissezlapartie pourrie.
2.Quandle pointsurlequelvotre attentionestfocalisée estvraiment
confortable,permettezauxsensationsrespiratoiresconfortablesdes’écouleràpartir
dupointdefocalisationàtraversladouleur,relâchanttoute sensationde tension
oude serrementquiapuse développerautourde ladouleur.(L’espritaparfois
l’habitude inconsciente d’essayerde contenirladouleuravecune coquille de
tensionafinqu’elle ne se répande pas,maiscelane faitque l’aggraver.Respirer
consciemmentàtraverscette coquille peutladisperser.)Ilse peutque faire cela
fasse partirladouleur,oupas.Sicelamarche,vousavezapprisque lamanière
dontvousrespiriezaggravaitladouleur.Considérezcelacomme une leçonpour
le futur.Siladouleurne partpas,rappelez-vousque le devoirence qui
concerne ladouleurn’estpasde lafaire partir.Le devoirestde lacomprendre.
Dansce but,sivousvoussentezprêtàl’ investiguerplusavant,passezàl’étape
trois.Sivousne voussentezpasprêt,vouspouvezsoitrestericiàl’étape deux,
soitretourneràl’étape un.
Ilse peutque vousdécouvriezque lesdouleursdansdespartiesparticulières
de votre corpsréagissentparticulièrementbienàune bonne énergie
respiratoire répandue àpartird’autrespointsparticuliers.Vouspouvezpar
exemple allégerune douleurdansvotre estomacendéveloppantdessensations
respiratoiresagréablesdanslazone dudossituée juste derrière l’estomac.Vous
pouvezallégerune douleurdansle flancdroitendéveloppantdessensations
respiratoiresagréablesdansle pointcorrespondantàgauche.Vouspouvez
allégerdesdouleursdanslesjambesenvousfocalisantsurle développementde
sensationsrespiratoiresagréablesdanslacolonne vertébrale,encommençant
parlanuque etendescendantàtraversle coccyxetle pelvis.Ilyabeaucoupde
chosesàapprendre dansce domaine,etc’estquelque chose que chacundoit
apprendre parlui-même,carnousavonschacundesmanièrespersonnellesde
nousrelierauxcourantsrespiratoiresetauxdouleursdansle corps.
3.Siladouleurpersiste,etque votre concentrationestsuffisammentferme
pourlatraiterdirectement,focalisez-voussurlasensationdeladouleuretposezvousdesquestionsàsonsujet.
•Parexemple,ladouleurvousvise-t-elle,oune fait-elle simplementque
se produire ?
•Essayez-vousde larepousser,ouvouscontentez-vousjuste de l’observer
afinde pouvoirlacomprendre ?
•Ladouleurest-elle une sensationunique,ferme,ouse compose-t-elle
d’une série de sensationsrapides,quiapparaissentetdisparaissenten
successionrapide ?
•Commentvisualisez-vousladouleur?Que se passe-t-ilquandvous
modifiezcette image visuelle ?
•Que se passe-t-ilquandvousarrêtezde l’étiqueterentantque «douleur
»,etque vousl’appelezsimplement«sensation»?
•De quelcôtéde ladouleursentez-vousque vousvoustrouvez?Sipar
exemple ladouleurse trouve danslajambe,sentez-vousque vousvous
trouvezplushautque ladouleur?Que se passe-t-ilsivousvousditesque
vousvoustrouvezplusbasque ladouleur?
•Ladouleurse situe-t-elle vraimentlàoùvouspensezqu’elle se trouve ?
Siparexemple vousressentezune douleurdansle ventre,que se passe-t-il
quandvousvousditesqu’elle se trouve enfaitdansvotre dos?
•Ladouleurest-elle lamême chose que le corpsouest-ce quelque chose
d’autre ?(Cette questionfonctionne le mieuxquandvousavezapprisà
analyserlamanière dontvousfaitesl’expérience ducorpsdepuisl’ intérieur
selonlestermesdesquatre propriétés:l’énergie,lafermeté,lachaleur,etla
fraîcheur–cf.laprésentationduquatrième jhana,danslapartie quatre.
Quandvousregarderezattentivementlessensationsde douleur,vousverrez
qu’ellesne correspondentàaucune de cespropriétés.Latendance à
amalgamerladouleuràlapropriétéde lafermetéestce quifaitque la
douleursemble sipersistante.)
•Etes-vousdanslaligne de tir,recevantladouleur,oularegardez-vous
simplementvousdépasseretdisparaître ?(Une perceptionutile àavoirence
quiconcerne ladouleurestque vousvoyagezsurle siège arrière d’unvieux
breakdontle siège arrière estorientédansle senscontraire de lamarche,et
que vousregardezsimplementlessensationsindividuellesde douleurvous
dépasseretdisparaître.)
Ilexiste de nombreusesautresquestionsque vouspourriezvousposerà
proposde ladouleur.Ce quiestimportant,c’estd’apprendre àquestionnerla
façondontvouspercevezvotre relationàelle.D’uncôté,sivousquestionnez
continuellementladouleur,vousne vouslaissezpassuccomberàlaperception
que vousêtessavictime passive.Vousadoptezunrôle plusactif,entantque
celui-qui-fait,ne laissantpasleschosessuivre leurcourshabituel.Celavous
procure ensoiune certaine indépendance vis-à-visde ladouleur.D’unautre
côté,vousapprenezque sivousappliquezdesperceptionsmalhabilesàla
douleur,ellescréentunpontversl’esprit,de sorte que celui-ciressentde la
douleurmentale –l’ impatience,l’ irritation,le souci–vis-à-visde ladouleur
physique.Maissivouspouvezapprendre àabandonnercesperceptions,soiten
lesremplaçantpardesperceptionsplushabiles,soitenabandonnant–dèsque
vouslesressentez–touteslesperceptionsquise développentautourde la
douleur,le pontestalorscoupé.L’espritpeutse sentirparfaitementbien,même
quandle corpsestdouloureux.Ils’agitlàd’unstade importantdu
développementde lavisionpénétrante.
Sivoustrouvezque l’approche de l’examende ladouleurdansl’étape trois
ne vousfournitaucune compréhensionàproposdesdifférentsaspectsde la
douleur,etque votre capacitéàne pasvoussentirvictimiséparlesdouleurs
commence àfaiblir,c’estunsigne que votre concentrationn’estpasencore
suffisammentforte pourtraiterdirectementladouleur.Retournezdansce cas
auxétapesune etdeux.
L E S P E N S É E S VA G A B O N D E S
Une deshabitudesfondamentalesde l’espritconsiste àcréerdesmondesde
penséesetensuite àleshabiter.C’estce que le Bouddhaentendaitparle devenir.
Lacapacitéàs’engagerdansle devenirestsouventune habilitéutile,carelle
vouspermetd’utiliservotre imaginationpourplanifierle futuretcontempler
lesleçonsdupassé.Maiscette habiletépeutdevenirune habitude destructrice
lorsque vouscréezdesmondesde penséesquidéveloppentl’avidité,l’aversion,
l’ illusion,etd’autreshabitudesmentalesdestructrices.Votre capacitéàplanifier
le futurpeutse transformerendesinquiétudesquipeuventdétruire votre paix
de l’esprit.Votre capacitéàrevivre le passépeutvousrendre malheureuxdans
le présent.
Quandonmédite,une habiletéimportante consiste àapprendre comment
activeretdésactivercesmondesde penséesàvolonté,afinde pouvoirpenser
quandonabesoinde penser,etarrêterde penserquandonn’enpasbesoin.La
capacitéde l’espritàcréerdesmondesde penséesne luiferaainsipasde mal.
Aucoursdespremiersstadesde laméditation,vousavezbesoinde quelques
règlesrapidesetfacilesàappliquerpourvousaideràdécidersiune pensée vaut
lapeine que vouslasuiviezounon.Sinon,vousserezaspirédanschaque
monde de pensées,quipeutvoustromperenvousfaisantcroire qu’ ilmérite
que vousluiprêtiezattention.Donc,pendantque vousapprenezàvousfocaliser
surlarespiration,tenez-vousenàune règle simple :toutepenséeliéeà
l’améliorationdevotrefocalisationsurlarespirationestbonne.Touteautrepenséedoit
êtreabandonnée.
Siune pensée concernantvotre travailoud’autresresponsabilitésvousvient
àl’espritpendantque vousméditez,dites-vousque vousvousenoccuperez
immédiatementaprèsavoirquittélaméditation.Vouspouvezaussidéciderde
réserverune période de cinqoudixminutesàlafinde laméditationpour
penserspécifiquementàdesproblèmesde votre vie quiexigentque vousles
preniezsérieusementencompte.
Si,avantde commenceràméditer,vousvousrendezcompte que vousvous
trouvezface àune décisionimportante concernantvotre vie quipourrait
interféreravecvotre méditation,dites-vousque vousallezutiliserle tempsde la
méditationpourclarifiervotre espritavantd’envisagerde prendre une
décision.Avantde commenceràméditer,poseztoute questionàlaquelle vous
voulezobtenirune réponse,etensuite abandonnez-la.Refusezd’yprêter
attentionsielle surgitaucoursde laméditation.Focalisezvotre attention
exclusivementsurlarespiration.Quandvousémergezde laméditation,voyezsi
une réponse se présente àvotre conscience.Iln’yaaucune garantie que la
réponse soitcorrecte,maisauminimumelle provientd’unendroitcalme de
l’esprit,etcelavousdonne quelque chose àtester.Siaucune réponse ne se
présente,votre espritserade toute façonplusclairetplusacéréqu’ ilne l’était
avantlaméditation,ce quivousmettradansune meilleure positionpour
examinerlesproblèmesauxquelsvousêtesconfronté.Maisassurez-vousque
pendantque vousméditez,vousne vousmêlezpasdutoutdespensées
concernantcesproblèmes.
Ilexiste cinqstratégiesde base pourtraiterlespenséesvagabondes.Chacune
d’entre ellesaide àrenforcervotre concentration.Maischacune peutaussi
fournirdesleçonsenmatière de discernement.
1.Retournezàlarespiration.
Aussitôtque vousvousrendezcompte que vousavezperduvotre focalisation
surlarespiration,revenez-yimmédiatement.Soyezpréparéaufaitque celavase
produire d’ innombrablesfoisaucoursde votre méditation,etenconséquence
guettezlessignesprécurseursque l’esprits’apprête àquitterlarespirationetà
allerautre part.L’espritestparfoiscomme une chenille aubordd’une feuille.
Une extrémitéde lachenille se tientsurlafeuille ;l’autre extrémitébouge en
toutsens,espérantqu’une autre feuille vaveniràsaportée.Dèsqu’elle touche
lanouvelle feuille,elle lasaisitetelle lâche prise de lapremière feuille.En
d’autrestermes,une partie de votre espritpeutêtre aveclarespiration,mais
une autre partie cherche àallerailleurs.Plusvite vouspouvezapercevoir
l’espritàce stade duprocessus,mieuxc’est.Rappelez-voussimplementque
vousêtesentrainde vouslasserde larespirationparce que vousn’yfaitespas
bienattention.Offrez-vousquelquesrespirationsvraimentrafraîchissantes,etla
partie avantde lachenille reviendrasurlapremière feuille.Lorsque vous
développezcette habileté,vouscommencezàvoirlesstadesde lacréationdes
mondesde penséesparl’esprit,ce quisignifie que vousêtesmoinssusceptible
de vouslaissertromperpareux.
C’estcomme regarderune pièce de théâtre depuislescoulisses.D’habitude,
quandlesmachinisteschangentle décord’une pièce,ilsfontaupréalable
tomberle rideau.C’estseulementquandle nouveaudécorestenplace qu’ ils
relèventle rideau,afinde ne pasgâcherl’ illusionque l’actions’estréellement
déplacée dansunautre lieu.Lesspectateurssontbienentenduheureuxde jouer
aveccette illusion.Maissivousêtesdanslescoulisses,vousressentezle
caractère artificielde toutcela,etvousvouslaissezmoinsprendre.
De lamême manière,lorsque vousvousfocalisezsurle processusde la
créationdespensées,plutôtque surle contenudespensées,vousobtenezdes
visionspénétrantesimportantessurlafaçondontl’espritcrée desmondesde
penséespourlui-même –importantes,parce que cesmondesde pensées
constituentune descaractéristiquescentralesde lasouffrance etdustress
inutilesque vousessayezde comprendre etde contrecarrer.Envousfocalisant
nonsurleurcontenu,maissurle processusselonlequelilssontcréés,vous
commencezàvouslibérerde leuremprise.
2.Focalisez-voussurlesinconvénientsqu’ilyaàvouslaisserdistraire.
Sile faitde simplementretourneràlarespirationne suffitpasàvous
empêcherde retournercontinuellementàune série de pensées,vousdevez
regarderlesinconvénientsde cespensées.Celaimplique deuxétapes:
a.demandez-vous:sivoussuiviezcespenséespendantl’heure oulesdeux
heuresquisuivent,oùcelavousconduirait-il?Versune vie habile ouune vie
malhabile ?Siellessontrelativementhabiles,sont-ellesplushabilesqu’un
espritbienentraînéàlaméditation?Non.Donc,pendantque vousméditez,
ellesconstituentune perte de temps.Etqu’enest-ilde leurvaleurentantque
divertissement?Siellesfaisaientpartie d’unfilm,paieriez-vouspourle voir?
Obtenez-vousvraimentquelque chose enlessuivant?Qu’est-ce quivousattire
exactementverscespensées?Le résultatenvaut-illapeine ?Essayezde trouver
laquestionquivousaide àvoirlespenséescomme quelque chose qui,
clairement,n’estpasdigne de votre attention.Quandvousavezvuàlafois
l’attraitetlesinconvénientsd’une manière particulière de penser,vous
apprenezàvoirvospenséescomme faisantpartie d’unprocessuscausal.Cela
vousaide àvouslibérerde leurpouvoir;
b.une foisque vousêtesauclairàproposdesinconvénientsd’une pensée
particulière,vouspouvezpenseràunsujetquicontrecarre l’émotionoula
pulsionquise trouve derrière elle.Siparexemple une pensée estmotivée par
lacolère,essayezde contrecarrerlacolère pardespenséesde bienveillance –
d’abordenversvous-même,puisenverslapersonne contre quivousêtesen
colère.Siune pensée estmotivée parle désirdévorant,pensezauxaspectsnonattirantsducorpshumain–encommençant,encore une fois,parlescontenus
de votre propre corps,puisenpassantaucorpsquivousattire.Quelques-unsde
cessujetsalternatifssontprésentésdanslasectionconsacrée auxémotions
perturbatricesci-dessous.
Une foisque le nouveausujetaaffaiblivotre désirde retourneràlapensée
vagabonde,vouspouvezramenervotre espritàlarespiration.
3.Ignorezlespensées.
Silespenséescontinuenttoujoursleurbavardage,décidezque vousallez
resteraveclarespirationetlaissersimplementlespenséesvagabonderdansune
autre partie de votre esprit.Ellessontcomme deschienségarés:sivousleur
prêtezune quelconque attention,ellesvontcontinueràvousimportuner.Elles
sontcomme lesfous:même sivousessayezde leschasser,ilssaventqu’ ilsvous
ontattrapé,etcelafaitqu’ ilsessaientde vousattirerplusavantdansleurs
mondesde folie.Donc,vouslesignorez,toutsimplement.Rappelez-vousque
bienqu’ ilpuisse yavoirdespenséesdansl’esprit,ce sontseulementd’autres
membresducomité.Ellesn’ontpasdétruitlarespiration.Larespirationest
toujourslàetvouspouveztoujoursvousfocaliserdessus.Enfinde compte,les
penséesquivousdistraientpartirontd’elles-mêmesparmanque d’attention.
Vousaurezenmême tempsapprisune leçonsurlafaçondontl’acte
d’attentionpeutrenforcerouaffaiblirlesdifférentspotentielsde votre
expérience.
4.Relâchezlatensionquimaintientlapenséeactive.
Lorsque vousserezplussensible auxénergiesrespiratoiressubtilesdansle
corps,vousparviendrezàremarquerque l’acte de s’accrocheràune pensée
demande que vousdéveloppiezunlégerschémade tensionquelque partdans
le corps,comme une sorte de pointde référence.Essayezde localiserce
schémade tension,dissolvez-le avecune respiration,etlapensée partirapar
manque de soutien.
Lorsque votre concentrations’améliorera,vousserezcapable de sentirces
schémasde tensionse formeravantmême qu’ ilsne deviennentdespensées
conscientes.Vousarriverezàvoirlesétapesde formationde cesmondesde
pensées.Ilscommencentcomme despetitsnœudsde tension,etensuite une
perceptionestappliquée dessus,décidantde considérercesnœudssoitcomme
desphénomènesphysiquessoitcomme desphénomènesmentaux.Siladécision
estde lesconsidérercomme desphénomènesmentaux,une perception
supplémentaire estalorsappliquée :c’estune pensée àproposde quoi?
Quandvouspouvezvoircesétapes,l’espritenconcentrationdevientcomme
une araignée surune toile :vousrestezoùvousêtes,etensuite lasensibilitéde
latoile respiratoire vousditqu’unnœudde tensionestentrainde se former
dansune sectionparticulière de latoile.Vousallezlà-bas,vouséliminezle
nœudavecune décharge de bonne énergie respiratoire quile dissout,etvous
retournezensuite àl’endroitoùvousvoustrouviezavant.
Cette stratégie fournitdesleçonsimportantesd’observationàproposde la
façondontlesphénomènesphysiquesetmentauxsontliéslesunsauxautres.
5.Réprimezlapensée.
Sivotre concentrationetvotre discernementne sontpasencore
suffisammentbonspourque cestechniquesfonctionnentavecchaque pensée
quivousdistrait,alorsquandellesonttouteséchouéface àune pensée
particulièrementpersistante,placezle boutde lalangue contre le palais,serrez
lesdents,etrépétez-vousencore etencore que vousne voulezpaspensercette
pensée.Vouspouvezégalementrépétertrèsrapidementdansl’espritunmotde
méditation,comme buddho,pourbloquerlescircuitsjusqu’àce que la
tentationde suivre lapensée aitdécru.
Cette cinquième approche ressemble àune masse,comparée auxautres
approches,quiressemblentplusàdesscalpels.Maistoutcomme unbricoleura
besoind’une masse parmisesoutils,toutméditantabesoinde disposerde
quelquesoutilspuissantspourêtre prêtàfaire face àtoute éventualité.De cette
manière,lespenséesmalhabilesne pourrontpasvousharasser.
Cette dernière approche implique moinsle discernementque lesquatre
autres,maiselle enseigne une leçonquiade lavaleur:vousne devezpas
négligerune stratégie utile simplementparce qu’elle semble élémentaire ou
grossière.Soyezprêtàacceptertoutce quimarche.
Destypesparticuliersde penséesvagabondes–comme le désirdévorantetla
colère –peuventêtre contrecarrésàl’aide de stratégiesparticulières.Sivousne
possédezpasl’énergie nécessaire pourappliquerl’une de cesstratégiesaux
penséesvagabondes,c’estunsigne que le problème n’estpasl’agitation:c’estla
somnolence.
LASOMNOLENCE
Sivousavezsommeil,lapremière étape consiste àne pasimmédiatement
considérercelacomme le signe que vousavezbesoinde vousreposer.L’esprit
utilise souventlasomnolence comme unmoyenpouréviterunproblème qui
estsurle pointd’émergerde vosprofondeursinternes.Entantque méditant,
vousvoulezconnaître cesproblèmesplusprofonds,etvousne pouvezdoncpas
vouslaissertromperparcette fausse somnolence.Vousdevezlatesterchaque
foisque vouslarencontrez.
Lepremiertestconsisteàchangerdesujetdeméditation.Quandvousêtesavecla
respiration,celapeutsignifierchangerle rythme etlatexture de larespiration
oule pointde votre focalisation.Parexemple :
•sirespirerde façoncourte etdouce vousrendsomnolent,vouspouvez
essayerd’ inspirerde façonlongue etexpirerde façoncourte,ourespirerde
façonpluslourde ;
•sirestersurunpointde focalisationunique vousrendsomnolent,
essayezde vousfocaliserenmême tempssurdeuxpoints;
•vouspouvezaussidéplacervotre pointde focalisationtouteslestroisou
quatre respirations.Suivezlafeuille de route donnée dansl’étape troisdans
lasectionintitulée «Se focalisersurlarespiration»,outoute autre feuille de
route que vouspouvezconcevoir;
•vouspouvezencore essayerd’évaluerl’énergie respiratoire dansdes
zonesque vousaveztendance ànégliger.
Vouspouvez,de façonalternative,changerde sujetde méditationetle
remplacerparundessujetscomplémentaireslistésdansl’annexe.La
contemplationde lamort–lamortpourraitsurveniràtoutmoment–est
particulièrementutile quandlasomnolence estassociée àlaparesse.
Vouspouvezencore réciterunpoème ouunpassage de récitationque vous
avezmémorisé.
Ledeuxièmetestconsisteàchangerdeposition.Levez-vousetfrottezvosmembres
avecvosmains.S’ ilfaitnuitetque vouspouvezvoirle ciel,regardezlesétoiles
pourrafraîchirl’esprit.Lavez-vousle visage.Reprenezensuite lapositionassise.
Letroisièmetestconsisteàseleveretàfairedelaméditationmarchée.Sicelane fait
pasdisparaître lasomnolence,essayezde marcheràreculonsavecprécaution
pourvoirsilapeurde heurterquelque chose vavousmainteniréveillé.
Silasomnolence persiste,c’estunsigne que le corpsabesoinde se reposer.
Allongez-vousetméditezjusqu’àce que vousvousendormiez,envous
promettantd’abordde vousleveretde méditerànouveaudèsque vousvous
réveillerez.Vousne resterezpasàvousvautrerdansle plaisird’être allongé.
LACONCENTR ATION-ILLUSION
Laconcentration-illusionestunétatd’espritétroitementliéàlasomnolence.
L’espritestcalme,maisvousn’êtespasclairementconscientde l’endroitoù
votre attentionestfocalisée.Quandvousensortez,ilse peutque vousvous
demandiezsivousétiezendormiouéveillé.Celapeutse produire quandla
respirationdevientconfortable maisque vousne répandezpasvotre conscience
verslesautrespartiesducorps.Vousêtesfocalisésurune petite zone,etquand
larespirationàcetendroitdevienttrèsraffinée etconfortable,vousenperdezla
trace etvousglissezdansunétatd’espritagréable,calme,maisflou.
Une manière d’empêchercelaconsiste,dèsque larespirationdevient
confortable,àcommencerimmédiatementàexaminerle reste ducorps.Essayez
de remarquerlafaçondontl’énergie respiratoire s’écoule danstouslescoinset
recoinsducorps,même danslesespacesentre lesdoigtsetlesorteils.De façon
alternative,vouspouvezvisualiserlesdifférentespartiesducorps–lesos,les
organes–etvoirsil’énergie respiratoire se répandde façonfluide dansces
parties-là.
Le principe importanticiestque quandl’espritestconfortable,ilabesoin
d’avoirdutravailàfaire.Sinon,ildérive verslasomnolence.Aussilongtemps
que le travailreste àl’ intérieurdeslimitesducorps,ilne perturberapasvotre
concentration.Enfait,ilrendramême laconcentrationplusforte etplus
résistante.
Le phénomène ditde lachute dansun«troud’air»–c’est-à-dire,resterassis
trèscalme etensuite être soudainementréveilléparlatête quitombe enavant–
provientde lamême cause etilpeutêtre traitéde lamême manière.
LESBRUITSEXTERNES
Sivousvoussurprenezentrainde vousplaindre desbruitsextérieurs
pendantque vousméditez,rappelez-vousque le bruitne vousdérange pas.
Vousdérangezle bruit.Pouvez-vouslaisserle bruitexistersansfaire de
commentairesàsonsujet?Aprèstout,le bruitn’apasl’ intentionde vous
déranger.
Pensezaussique votre corpsestcomme àune moustiquaire surune grande
fenêtre.Le bruitestcomme le ventquisouffle àtraverslamoustiquaire.En
d’autrestermes,vousn’offrezaucune résistance aubruit,maisvousne vous
laissezpasaffecterparlui.Ilvoustraverse complètementsansqu’ ilyaitun
contactphysique oumental.
L E S P R O B L È M E S AV E C L A R E S P I R AT I O N E L L E - M Ê M E
1.L’undesobstacleslesplusdécourageantsàlaméditationsurlarespiration
estprobablementl’incapacitéàsentirl’inspirationetl’expiration.Celaprovient
souventd’une expérience physique ouémotionnelle antérieure quivousa
conduitàrefoulervotre sensationducorps.Ilse peutque vousayezbesoinde
tempspourdévelopperune sensibilitéàlaréalitéressentie de larespiration
dansle corps,oude voussentiràl’aise aveccette sensibilité.Ils’agitd’un
domaine quiexige de lapatience.
Deuxapprochessontpossibles.
•L’une consiste àvousdemanderoùvousressentezvraimentlarespiration.Il
se peutque celasoitseulementdanslatête oudansune autre partie isolée du
corps.Celavouspermetcependantde commencer.Focalisez-vousdoucement
maisde façonstable surcette zone,avecune attitude de bienveillance,vous
disantque vousêteschezvous,là.Quandvoustrouvezque vouspouvezresterà
cetendroitavecunsensd’aise,essayezd’élargirgraduellementle sensde votre
conscience juste autourde cetendroit.Quelle partie ducorpsse trouve juste à
côtéde lui?Dansquelle directionressentez-vouscette partie ?(Ilse peutque
votre sensinterne despartiesde votre corpsne se trouve pasdansl’alignement
de ce àquoiressemble le corpsdepuisl’extérieur,maisne laissezpascelavous
préoccuperpourle moment.Oùressentez-vouslapartie suivante ?)Siune forme
de peurapparaît,retournezàlazone d’origine.Attendezunjouroudeux,et
essayezensuite d’élargirànouveaulégèrementvotre conscience.Continuezà
faire cela,enfaisantdesva-et-vient,jusqu’àce que vouspuissiezhabiterlazone
agrandie avecunsensde confiance.Soyezpatient.Sidespeursoudessouvenirs
particulierssurgissentlorsque vousessayezd’élargirvotre conscience de cette
façon-là,parlez-enavecquelqu’unaujugementduquelvousvousfiez.
•Une seconde approche consiste àabandonnerpourl’ instantlarespiration
etàdévelopperlesbrahmavihara(cf.lapartie un,sectionI,ci-dessus)comme
exercice de méditationde base jusqu’àce que vousvoussentiezsuffisamment
enconfiance pouressayerde travaillerànouveauaveclarespiration.
2.Unautre problème quipeutêtre souventdécourageantestl’incapacitéà
trouverunerespirationconfortable.Quelle que soitlafaçondontvousajustezla
respiration,celane convientpas.Ilyaplusieursmanièresd’aborderce
problème.
•Demandez-voussivousêtestropexigeant.Larespirationest-elle ok?
Essayez-vousde laforcerpourqu’elle soitplusque bien?Sic’estle cas,soyez
patient.Restezaveclarespirationquiestoketdonnez-luiunpeude temps.Ilse
peutque votre impatience exerce tropde pressiondessus.Laissez-luiunpeude
tempspourse détendre etpourse développerparelle-même.
•Demandez-voussivouspincezlafinde l’expirationpourlaséparer
clairementde l’ inspirationsuivante ouvice versa.Celalimite lacapacitédu
souffle às’écoulerfluidement.Sic’estle cas,laissezlafinde chaque expiration
se fondre harmonieusementdansle débutde l’ inspirationsuivante,etvice
versa,afinque le momentimmobile entre lesrespirationspuisse avoir
l’occasionde laisserunsensd’aise se répandre àtraversle corps.
•Rappelez-vousque danschaque respiration,ilyatoujoursaumoinsune
partie –audébut,aumilieu,ouverslafin–quiestplusconfortable que de ne
pasrespirer.Recherchezcette partie de larespirationetlaissez-vousallerà
l’apprécier.Quandcelavousauracalmé,lesautrespartiesducycle respiratoire
pourrontse détendre.
•Demandez-voussivousvousfocaliseztropfortementsurunendroit
particulier.Quandonestfocalisésurune partie ducorps,ilestcourantd’avoir
tendance àexercerune pressiondessus–ce quihabituellementbloque le sang
ouexerce une pressionsurlafaçondontilcircule danscette partie ducorps.
Voyezsivouspouvezlibérercette pressiontoutenmaintenantvotre focalisation
surce point.
•Demandez-voussilamanière dontvousvisualisezlarespirationfaitpartie
duproblème.Parexemple,lavisualisez-vouscomme pénétrantdansle corps
seulementàtraversuntoutpetitendroit,telque le nez?Sic’estle cas,ilse peut
que celalimite larespiration.Essayezde visualiserle corpscomme étantune
éponge,avecle souffle quipénètre etquiressortfacilementàtraverstousles
pores.Vouspouvezégalementvousdemandersivousvisualisezle souffle
comme ne voulantpaspénétrerdansle corps.Sic’estle cas,vousallezvous
retrouverentraind’être obligéde le forceràpénétrer.Essayezde le visualiser
comme voulantpénétrerdansle corps,ettoutce que vousavezàfaire,c’estlui
permettre de pénétrer.
•Demandez-voussivousêtesentrainde forcerinconsciemmentle souffle à
se conformeràune idée caricaturale que vouspouvezavoirde ce qu’unsouffle
confortable devraitêtre.Lesgenspensentsouventqu’une respirationlente et
longue estplusconfortable qu’une respirationcourte etrapide,maisce n’est
pastoujoursle cas.Rappelez-vousque ce quiconstitue une respiration
confortable estdéterminéparce dontle corpsabesoinence momentmême,et
essayezenconséquence d’être plussensible àcesbesoins.
•Demandez-voussivousessayezde tropcontrôlerlarespiration.Vouspouvez
testercelaenfocalisantvotre attentionsurune partie ducorpsoùvousn’avez
paslasensationde pouvoircontrôlerlesmouvementsde larespiration,telle
que labase de lacolonne vertébrale.
•Siaucune de cesapprochesne marche,changezle sujetde votre
focalisationpourunthème que voustrouvezagréable etinspirant,telque la
bienveillance,lagénérosité(pensantauxmomentsoùvousavezétégénéreuxde
votre propre gré),lagratitude (pensantauxpersonnesquiontfaitbeaucoup
d’effortspourvousaider),oulavertu(pensantauxcasoùvous-même ou
quelqu’unque vousadmirezs’estcomportéd’une manière que voustrouvez
noble etinspirante ).Laissez-vousalleràpenseràce thème pendantuncertain
tempssansprêterattentionàlarespiration.Quandl’espritse sentrafraîchi,
essayezde remarquercommentvousrespirezpendantque vousêtesavecce
thème.Larespirationtrouveraunrythme confortable d’elle-même.Celavous
donneraquelquesidéessurlafaçonde respirerconfortablement.
3.Untroisième problème habituelestl’incapacitéàressentirlessensations
respiratoiresdansdifférentespartiesducorps.Ils’agitsouventd’unproblème de
perception:lessensationsrespiratoiressontlà,maisvousne lesreconnaissez
pascomme telles.Ilse peutqu’une partie de votre espritpense qu’ ilest
impossible qu’ ilyaitdesénergiesrespiratoiresquicirculentàtraversle corps.
Sic’estle cas,traitezcelacomme unexercice d’ imagination:laissez-vousallerà
imaginerque l’énergie respiratoire peutcirculeràtraverslesnerfs,etimaginezlacirculantseloncertainsdesschémasrecommandésdanslesinstructionsde
base.Vouspouvezégalementimaginerqu’elle circule dansdesdirections
opposées.Auncertainmoment,vouscommencerezàressentirréellementle
mouvementde l’énergie dansune partie ouune autre ducorps,etcelane sera
plusalorsunexercice d’ imagination.
Enattendant,examinezle corpsetrelâcheztoutschémade tensionque vous
pouvezressentirdanssesdifférentesparties.Commencezparlesmainset
remontezle longdesbras.Ensuite,commencezaveclespiedsetremontezà
traverslesjambes,le dos,le cou,etjusque danslatête.Ensuite,pratiquezsurle
torse.Plusle corpsseradétendu,plusl’énergie respiratoire circulerafacilement,
etplusvousserezsusceptible de sentirlacirculation.
LESÉNERGIESETLESSENSATIONSINHABITUELLES
Lapression.Lorsque vouslibérezune tensionouunserrementdans
différentespartiesducorps,celapeutsouventdonnernaissance àdesénergies
ouàdessensationsinhabituellementfortesoudéséquilibrées.C’estquelque
chose de normal,etcesénergies,sionleslaisse seules,peuventsouventse
dissiperd’elles-mêmes.Ilexiste cependantdeuxcasoùellespeuventdevenirun
problème.
1.Le premier,c’estquandlalibérationn’estpascomplète –quandl’énergie
libérée d’une zone se retrouve bloquée dansune autre zone,ce quicrée une
forte sensationde pression.Deuxzonescourantesoùlapressionatendance à
s’accumulerse trouventdanslatête etlarégionautourducœur.Silapression
se situe danslatête,vérifiezsil’énergie abesoind’être évacuée versle bassur
l’avantde lagorge oude lacolonne vertébrale.Focalisez-vousd’abordsur
l’actiond’ouvrirle canald’énergie versle bassurl’avantde lagorge,etfixez
votre attentionaumilieude lapoitrine.Pensezque l’énergie estévacuée versle
basle longducanalde lagorge endirectionde lazone surlaquelle vousêtes
focalisé;àlafoispendantl’ inspirationetpendantl’expiration.
Sicelane marche pas,suivezconsciemmentlescanauxd’énergie versle bas
de chaque côtéde lacolonne vertébrale pourvoirs’ ilyaunpointde blocage à
unendroitquelconque.Sivousentrouvezun,pensezàle détendre.Faitescela
endescendanttoutle longde lacolonne vertébrale.Focalisezvotre attention
surle coccyx.Visualisezensuite le souffle descendantle longde lacolonne
vertébrale –encore une fois,àlafoispendantl’ inspirationetpendant
l’expiration–etensuite s’écoulantàtraversle coccyxetressortantdansl’air.
Silapressionse situe dansle milieude lapoitrine,visualisezl’action
d’ouvrirlescanauxd’énergie quisortentde vosbrasàtraverslespaumesde vos
mains.Focalisezvotre attentionsurlespaumesde vosmainsetpensezque
l’énergie respiratoire rayonne ensortantde votre poitrine –àlafoispendant
l’ inspirationetpendantl’expiration–etqu’elle ressortàtraversvospaumes.
Vouspouvezaussiessayerune visualisationsimilaire aveclescanaux
d’énergie quidescendentdansvosjambesetquiressortentàtraverslaplante de
vospieds.
Lorsque vousouvrezcescanaux,ne pensezpasàpousserl’énergie dedans.En
particulier,ne pensezpasque vousessayezde pousserde l’airàl’ intérieurde
cescanaux.Le souffle surlequelvoustravaillezestde l’énergie,pasde l’air.Et
c’estquandonn’exerce pasde pressiondessusque l’énergie circule le mieux.
Pensezsimplement:«Laisser.»Etsoyezpatient.Essayezde distinguerentre la
circulationdusang–qui,parce qu’elle estliquide,peutaccroître lapression
quandelle rencontre quelque chose de ferme –etle fluxdusouffle,quientant
qu’énergie n’apasbesoind’accroître lapression,carilpeutcirculeràtraversles
solides.
Sivousressentezune pressionexcessive dansd’autrespartiesducorps,
essayez,dansvotre imagination,de reliercespartiesauxcanauxd’énergie qui
sortentdesbrasetdesjambes.
2.L’autre cause principale de pressionexcessive dansdifférentespartiesdu
corpsse manifeste quand,aucoursd’uneffortpouraccélérerle mouvementde
l’énergie respiratoire dansle corps,vouslapousseztrop.Iciencore,le motclé
est«Laisser.»Laissezl’énergie circuler.Ne lapoussezpas.Quandonlapousse,
une énergie confortable devientinconfortable.Soyezpatient.Visualisezune
énergie respiratoire subtile qui,dèsque vousêtesconscientque vousavez
commencéàinspirer,s’estdéjàrépandue àtraverstoutle corps.Auboutd’un
certaintemps,voussentirezqu’elle estvraimentlà.
Unserrementquineréagitpasàlarespiration.S’ ilexiste dansle corpsdes
îlotsde serrementquine veulentpasse dissoudre,aussiconfortable que soitla
respiration,vousdevezlescontourner.Plusvousvousfocalisezdessus
directement,plusilspeuvents’aggraver.Enconséquence,respirezdoucement
autourdesîlotsetlaissez-lesdisposerd’uncertainespace.Ilsreprésentent
souventdesmembresde votre comitéintérieurquin’ontpasconfiance envos
bonnesintentions,etvousdevezdoncsimplementleslaissertranquille.Soyez
patientaveceux.Aunmomentdonné,ilsse dissoudrontd’euxmêmes.
Desbandesdetensionquicourentàtraverslecorps.Vérifiezd’abordsiles
bandesde tensionsontvraimentdesbandes,ousil’espritjoue àrelierlespoints
entre eux.End’autrestermes,ilyadescasoùl’espritremarque despointsde
tensiondansdifférentespartiesducorpsetillesrelie enune perceptionunique
de tension.Celacrée lasensationque lespointsisolésfontpartie d’une
sensationunique.
Pourtestersic’estle cas,imaginezque votre conscience estunensemble de
lamesde scie circulaire,quicoupentrapidementetde façonrépétée lesbandes
de tensionenmorceauxisoléschaque foisqu’elle lesremarque.Sicelaallège
l’ impressionde tension,maintenezalorscette perceptionàl’esprit.Le
problème se situe moinsauniveaude latensionqu’àceluide laperceptionqui
étiquette lespointsde tensionentantque bande.Continuezàrefuserde croire
àcette perceptionde bande,laremplaçantparlaperceptionde lamesde scie
aussilongtempsque celaestnécessaire.
Silesbandesde tensionse trouventdanslatête etsemblentl’entourer,une
manière alternative de changerde perceptionconsiste àgarderàl’esprit
l’ image que votre tête estplusgrande que lesbandesde tension,etque laplus
grande partie de latête estremplie d’une énergie douce quipermetauxbandes
de se dissiper.
Sil’ impressiond’une bande de tensiondemeure malgrélesnouvelles
perceptions,c’estalorsunsigne que labande correspondàune zone ducorps
quiestprivée d’énergie respiratoire.Lorsque vousinspirez,pensezque l’énergie
respiratoire vadirectementdanscette partie ducorps.Laissezl’ inspirationêtre
aussilongue que nécessaire pourdonneràcette zone l’ impressiond’être
nourrie.
Si,aprèsavoiressayécette approche plusieursminutes,lesbandesde tension
ne réagissentpas,alors,ignorez-lespendantuncertaintemps.Réessayezces
diversesapprochesplustard,quandvotre concentrationse seraaméliorée.
Uneabsencedesensation.Lorsque vousexaminezlesdifférentespartiesdu
corps,ilse peutque vousdécouvriezqu’ ilexiste despartiesde celui-cioùvous
ne ressentezaucune sensationdutout:parexemple votre épaule,ouune partie
de votre dos.C’estcomme sicette partie ducorpsmanquait.Quandc’estle cas,
essayezd’être conscientdespartiesque vouspouvezsentirde chaque côtéde la
partie manquante.Parexemple,pourl’épaule :essayezd’être conscientde votre
couetde votre avant-bras.Essayezensuite de voiroùl’énergie se relie entre ces
deuxparties.Ilse peutque voussoyezsurprisde voirqu’ ilexiste unlien,mais
qu’ ilne se trouve pasàl’endroitoùvotre épaule «devrait»se trouver–et
parce que ce n’estpasl’endroitoùelle «devrait»se trouver,vousl’avez
inconsciemmentbloquée.Laissez-las’ouvrir,etavecle temps,votre sensde ces
partiesducorpsvas’ajusteretlapartie manquante ducorpsseraplusnourrie
parlarespiration.Elle réapparaîtradansvotre conscience.
Unsensdeplénitude.Cette sensationsurvientsouventquandl’énergie
respiratoire dissoutune partie de sesblocagesintérieurs,etque deszonesqui
étaientprivéesd’énergie se remplissentsoudainement.Celaestenlienavecun
desfacteursdesjhana:le ravissement.Lorsque cette sensationestforte,cela
peutvousdonnerl’ impressionque vousvousnoyezdanslaplénitude.Certaines
personnestrouventcelaagréable,maisd’autrespersonnestrouventcela
menaçant.S’ ilvousestarrivéunjourde frôlerlanoyade,celapeutfacilement
susciterde lapeur.Lamanière de contrecarrerlapeurconsiste àvousrappeler
que vousêtesentouréd’air,etque le corpspeutrespirerautantqu’ ilenaenvie.
Détendezvosmainsetvospieds,etmaintenez-lesdétendus.Voyezensuite si
vouspouveztrouverunaspectagréable àcette plénitude.Focalisez-vousdessus.
Vouspouvezaussisimplementmaintenirvotre focalisationsurvotre pointde
focalisationhabitueldansle corps,etrappelez-vousque laplénitude,sionla
laisse seule,se dissiperaaufinalenunsensde calme etd’aise.
Lesautrespersonnesquitrouventce sensde plénitude menaçantsontcelles
quiontpeurd’être entrainde perdre le contrôle de lasituation.Encore une
fois,lasolutionconsiste àne passe focalisersurlaplénitude,àresterfocalisé
sursonpointde focalisationhabituel,etàse souvenirque laplénitude va
cesser.
Unesensationdedensité.Parfois,lorsque l’esprits’établit,le corpssemble si
ferme etsidense que larespirationdevientlaborieuse.Celapeutêtre dûaufait
que vousvousaccrochezde façoninconsciente àlaperceptionducorpscomme
étantunobjetferme,etausouffle comme àquelque chose quidoitêtre poussé
àtraverslafermeté.Lasolutionconsiste àchangerconsciemmentvotre
perception.Vouspouvezparexemple vousrappelerque larespirationconstitue
enfaitvotre principale sensationducorps:l’énergie de larespirationestlàen
premier,etle sensde fermetévientplustard.Vousn’êtesdoncpasobligéde
pousserle souffle àtraversunmurde fermeté.Laissez-lacirculerlibrementoù
elle veut.Une autre perceptionutile consiste àpenseràtoutl’espace quise
trouve autourducorpsetentre chaque atome de celui-ci.Même àl’ intérieur
desatomes,ilyaplusd’espace que de matière.L’espace imprègne tout.
Lorsque vousmaintenezcette perceptionàl’esprit,ladifficultéàrespirer
disparaît.
Une autre raisonpossible quifaitque vousavezl’ impressionque le corpsest
tropcompactpourpouvoirrespirerestque l’espritpeutêtre tellementcalme
que vousn’avezpasbesoinde respirer(cf.laprésentationduquatrième jhana
danslapartie quatre ).Vouscontinuezàessayerde pousserle souffle àtraversle
corpsplusparhabitude que parbesoin.Donc,dites-vous:«Sile corpsabesoin
de respirer,ilrespirerade lui-même.Je ne suispasobligéde le forcerà
respirer.»
Levertige.Sile problème estprovoquéparlaméditation,ilpeutprovenir
d’undéséquilibre dansvotre focalisationoud’undéséquilibre dansla
respiration.
Undéséquilibre dansvotre focalisationpeutprovenirdufaitque vousvous
focaliseztropfortementdanslatête.Déplacezvotre focalisationplusbasdansle
corps,allégez-launpeuafinde ne paslimiterlacirculationdusangdansla
zone oùvousêtesfocalisé,etrestezàl’écartde latête pendantuncertaintemps.
Ilse peutqu’undéséquilibre danslarespirationprovienne d’une
hyperventilation:c’est-à-dire respirerfortementtroprapidement.Ilpeutaussi
provenirdufaitque vousréprimezlarespirationouque vouspasseztropde
tempsaveclarespirationraffinée.Essayezde respirerd’une manière quiévite
cesextrêmes.Sicelane règle pasle problème duvertige,c’estqu’ iln’estpas
provoquéparlaméditation.Ilse peutque ce soitle signe d’une maladie
physique.
E VA LU E R VO S P R O G R È S
Ainsique je l’ainotédansl’ introduction,lastratégie de base d’entraînement
de l’espritpourmettre unterme àlasouffrance consiste àréfléchiràvos
actionsetàquestionnerleurdegréd’habileté,afinde pouvoircontinuerà
raffinervotre habileté.Parce que laméditationestune action,lamême
stratégie s’applique ici.Pourladévelopperentantqu’habileté,vousdevez
apprendre commentévaluervosprogrès–ce quimarche,ce quine marche pas
–afinque votre habiletépuisse croître.L’évaluationconstitue enfaitune partie
tellementimportante de laméditationqu’elle estundesfacteursdesjhana,que
nousexamineronsdanslapartie quatre.Ce type d’évaluationestce quise
transforme endiscernement,discernementquienfinde compte conduità
l’affranchissement.
Donc,souvenez-vous:ilexiste une chose telle qu’une bonne séance de
méditationetune séance moinsbonne.Vousvoulezapprendre comment
évaluerladifférence.Cependantlacapacitéàévaluervosactionsconstitue,en
elle-même,une habiletédontlamaîtrise prenduncertaintemps.Sivousavez
déjàtravaillépourmaîtriserune habiletéouunartmanuel–telle travaildu
bois,lacuisine,oulapratique d’unsport,ouencore celle d’uninstrumentde
musique –pensezàlafaçondontvousavezdéveloppévosfacultésde jugement
afinqu’ellesvousaidentréellementàacquérircette maîtrise.Appliquezensuite
lesmêmesprincipesàlaméditation.Voiciquelquesprincipesutilesàconserver
àl’esprit.
Lesjugementsutilessefocalisentsurlesactions,passurvotrevaleurentantque
personneouméditant.
Sivousdécouvrezque vousêtesentrainde vousdéprimerparce que vous
n’êtespascapable de faire leschosescorrectement,ouque vousêtesprétentieux
quandvouslesfaitescorrectement,rappelez-vousque ce type de jugement
constitue une perte de temps.Lesjugementsnégatifsque vousportezsurvousmême sapentvotre capacitéàresteraveclaméditation;lesjugementspositifs
que vousportezsurvous-même –bienqu’ ilspuissentàcourtterme vous
encourager–entraventaufinalvosprogrès,vousaveuglantvis-à-visde vos
erreursoufixantde faussesattentes.Sivousvoustrouvezprisdanslaspirale
négative de vousjugernégativementsimplementparce que vousvousjugez,
souvenez-vousde l’ image ducomitéintérieur.Trouvezunmembre quipeut
doucementmaisfermementrappeleràlavoixquise juge elle-même que cela
constitue une perte de temps.Plusvouspouvezvoirlasituationavecun
humourbonenfant,mieuxc’est.Focalisez-vousensuite surlarespiration
suivante,etensuite lasuivante.
Le seuldomaine oùilestutile de vousévaluerestceluioùvousinterprétez
votre tendance àêtre excessivementpositifouexcessivementnégatifvis-à-visde
voscapacités.Sivoussavezque vousaveztendance àallerdansl’une oul’autre
de cesdirections,utilisezcette connaissance pourtempérervosjugements.Un:
«Oh,çarecommence !»amicalpeutsouventvousrameneràlaraison.
Considérezvotreméditationcommeunchantier.
Vousn’êtespaslàpourporterunjugementdéfinitifsurvous-même ousur
vosactions.Vousjugezvosactionsafinde pouvoirlesréaliserde façonplus
habile lafoissuivante.Lorsque vousportezunjugement,pensezque vousêtes
nonunjuge dansuntribunal,quiprononce unverdict,maisunartisandevant
sonétabli,quiévalue l’avancementde sontravail,etquiapporte des
modificationsàce qu’ ilvientde faire quandilvoitqu’ ilacommisune erreur.
Ilestnormaldefairedeserreurs.
C’estàtraversleserreursque vousapprenez.Lespersonnesquicomprennent
le mieuxlaméditationne sontpascellespourquitoutse passe
harmonieusement.Ce sontcellesquicommettentdeserreursetquiensuite
trouventunmoyende ne paslesrefaire.Voyezdoncchaque erreurcomme une
occasionde mieuxcomprendre commentfonctionnentleschoses.Ne lalaissez
pasvousabattre.Enfait,sivousdevezêtre fierde quelque chose,soyezfierdu
faitque vousêtesdisposéàremarquervoserreursetàapprendre d’elles.
Larelationentre lesactionsetlesrésultatsestcomplexe,doncne tirezpasde
conclusionshâtivesàproposde ce quiaprovoquéquoidansvotre méditation.
Parfois,lesrésultatsque vousobtenezence momentmême proviennentde
chosesque vousêtesentrainde faire ence momentmême ;parfoisils
proviennentde chosesque vousavezfaiteshier,oulasemaine dernière,ou
même ilyapluslongtemps.C’estlaraisonpourlaquelle une approche quia
marchéhierpeutne pasmarcheraujourd’hui.Apprenezcommentréserver
votre jugementjusqu’àce que vousayezeule tempsd’observervotre
méditationencore etencore aucoursdutemps.
Etne rabâchezpascontinuellementque votre méditationétaitbien
meilleure dansle passéqu’elle ne l’estaujourd’hui.Sondegréde réussite n’était
pasdûaufaitde penseràdesméditationsplusanciennes.Ilétaitdûaufaitde
regarderlarespirationdansle présent.Donc,apprenezde cette leçonet
regardezlarespirationdansle présentmaintenant.Ilse peutaussique la
méditationpassée n’aitpasétéaussibonne que vousle pensiez.Le faitque les
chosesne se passentpasbienaujourd’huiestdûaufaitque vousavezencore
plusàapprendre.Donc,pourapprendre unpeude ce «plus»,observezla
respirationetvotre espritplusattentivementence momentmême.
Nesoyezpassurprispardesretoursenarrièresoudainsdansvotreméditation.
Ceux-cisonteuxaussidusàlacomplexitéde lafaçondontlesactions
donnentdesrésultats.Quandleschosesse passenttellementbienque l’esprit
devientcalme sansaucuneffortde votre part,ne devenezpasnégligentou
excessivementconfiant.Continuezàêtre enattitude d’alerte.Quandvotre
humeuresttellementmauvaise que vousne pouvezmême paspratiquerla
première étape desinstructionsde méditation,n’abandonnezpas.Voyezcela
comme l’occasiond’enapprendre plussurlafaçondontle principe de la
causalitéfonctionne dansl’esprit.Quelque chose doitavoirprovoquéle
brusque changement,donc,recherchezce que c’est.Celaconstitue enmême
tempsune bonne occasionde vousremémorervotre sensde l’observateur
intérieur,d’être patientenprenantdureculetenobservantlesmauvaises
humeurs.De cette manière,que le soudainretourenarrière survienne pourle
meilleuroupourle pire,vousapprenezune leçonquiade lavaleur:comment
conservervotre observateurintérieurséparéde toutce quise passe parailleurs
afinde pouvoirobserverleschosesplusattentivement.
Nevouscomparezpasauxautres.
Votre espritestvotre esprit;leurespritestleuresprit.C’estcomme sivous
étiezdansunhôpitaletque vousvouscompariezauxautrespatientsdansle
service oùvoustrouvez.Vousne gagneriezrienàexultersurle faitque vous
récupérezde votre maladie plusrapidementqu’euxde laleur.Vousne gagnez
rienàvousrendre malheureuxparce qu’ ilsrécupèrentplusrapidementque
vous.Vousdevezfocaliservotre attentionsurvotre propre récupération.
Pendantque vousméditez,ne comparezpasvotre pratique àce que vous
avezludansceslivres,ycompriscelui-ci.
Leslivressontlàpourque vousleslisiezquandvousne méditezpas.Pendant
que vousméditez,vousvoulezvousfocalisersurlarespiration.Leslivresvous
fournissentsimplementdesidéesàproposde ce quiestsusceptible de se
produire.Vousapprenezencore plusenobservantce quise produitet–sicela
estnécessaire –entrouvantimmédiatementcommentaméliorerce quise
passe.
M A I N T E N I R L A M OT I VAT I O N
Entraînerl’espritestunprojetàlongterme.Uncertaindegréde maturitéest
nécessaire pourrestermotivéquandlanouveautéetl’enthousiasme initialse
sontémoussés.Ilse peut,enparticulierquandlesprogrèssontlents,que vous
vousretrouviezenvahiparl’ennui,le découragement,l’ impatience,oule doute.
Sivotre motivationfaiblitàcause de l’une de cesémotions,lisezles
recommandationsdonnéespourlesgérerdanslasectionquisuit.
Ilyacependantdespériodesoùvotre motivationfaiblitparce que les
exigencesde votre vie personnelle oudutravaildeviennentsipressantes
qu’ellesrepoussentle tempsoul’énergie dontvousavezbesoinpourméditer.Si
celase produit,vousdevezvousrappelercontinuellementl’ importance qu’ ilya
àméditer:sivotre espritn’estpasentraîné,ilpeutfacilementréagirde manière
malhabile auxexigencesde votre vie quotidienne.
Le premierpointdontilfautse souvenir,c’estque «pressant»ne signifie
pastoujours«important».Apprenezàidentifierlesexigencesexternesqui
peuventêtre laisséesde côtépendantuncertaintempsafinde pouvoir
rassemblervotre esprit.
Le deuxième pointdontilfautse souvenir,c’estque le monde ne vous
fournitpasde tempspourméditer.Vousdevezvousdonnerce tempsvousmême.
Troisièmement,souvenez-vousque le tempsque vousprenezpourméditer
n’estpasdutempsenlevéauxpersonnesque vousaimezoudontvousêtes
responsable.C’estenréalitéuncadeauque vousleurfaitesentermesd’un
meilleurétatd’esprit.
Quatrièmement,souvenez-vousque cetétatd’espritaméliorévousaidera
aussiàsimplifiervotre vie etàlarendre plusgérable.
Donc,afinde vousassurerque vousvousdonnezce tempssurune base
continuelle,essayezd’ajouterquelquesvoixàvotre comitéintérieur,oude les
renforcersiellessontdéjàlà–lesvoixquivousencouragentetquivous
motiventàgarderle cap.Poursavoirquellessontcellesquisontlesplus
efficacespourvous,vousdevezobserverparvous-même.Celles-civarientselon
lespersonnes,etmême pourune même personne,ellesvarientde tempsen
temps.
Voiciquelqueschoixque d’autresméditantsonttrouvésefficaces.
•Lavoixdelavigilance:celle quivousrappelle le stressetlasouffrance non
nécessairesqu’unespritnonentraînépeutprovoquerpourlui-même etpourles
personnesautourde lui.C’estlavoixquivousditaussi:«Situn’entraînespas
tonesprit,quival’entraînerpourtoi?Etsitune le faispasmaintenant,ne
pense pasque celadeviendraplusfacile lorsque tuvieilliras.»
•Lavoixdelacompassionvousrappelle enquoiméditerconstitue une
expressionactive de bienveillance enversvous-même etlesgensautourde vous.
Vousavezcommencéàméditerparce que vousvouliezquelque chose de mieux
que lavie que vousmeniez.Sivousvousaimiezvraiment–etsivousaimiez
ceuxquivoussontchers–laisseriez-vouspassercette occasion?Cette voixse
renforce quandvousacquérezunsensde lafaçonde respirerconfortablement,
carvouspouvezalorsvousrappeler,enparticulierquandvousvoussentez
épuisé,comme vousvoussentezbiende passeruncertaintempsavecune
respirationnourrissante.
•Lavoixdelafiertésainevousrappelle lasatisfactionquiprovientdufaitde
bienfaire quelque chose.C’estlavoixquivousrappelle comme vousvous
sentezbienquandvousavezréussiàvouscomporterde façonhabile dansdes
domainesoùauparavantvousn’étiezpashabile.Ne voulez-vouspasélargir
encore plusl’éventailde voshabiletés?
•Lavoixd’unsensdehontesainse développe àpartird’une fiertésaine.Elle
vousrappelle certainesdesmanièresdontvousavezlaissélesmembres
malhabilesde votre comitéintérieurprendre le pouvoiralorsmême que vous
saviezque ce n’étaitpasune bonne chose.Voulez-vouscontinueràêtre leur
esclave ?Ets’ ilyavraimentdespersonnesdansle monde quipeuventlire dans
l’espritdesautres,que penseraient-ellessiellespouvaientlire dansle vôtre ?
(Ce sensde honte estsainence sensqu’ ilne vousvise pasentantque
personne,maisqu’ ilvise vosactions.)
•Lavoixdel’inspirationvousrappelle lesexempleslaisséspard’autres
méditantsdansle passé.Ilsontfaitquelque chose de noble de leurvie ;ne
voulez-vouspasvousaussivivre une vie noble ?Cette voixse renforce quand
vouslisezdeschosesàproposd’autrespersonnesquiontsurmontédes
difficultésaucoursde leurméditationetquiontnonseulementréalisélapaix
de l’espritvéritable maisquiontaussilaisséderrière ellesunbonexemple pour
le monde.Votre sensd’ inspirationpeutaussise renforcerenfréquentant
d’autresméditantsetenretirantde l’énergie dugroupe que vousformez.
•Lavoixd’unparentintérieursagevousprometune petite récompense pour
vousfaire franchirdespartiesdifficilesde lapratique :unplaisirsensoriel
inoffensifque vousvousaccorderezsivousobservezle programme de votre
méditation.
•Lavoixd’unhumourbonenfantvousfaitremarquerenquoicertainesde vos
justificationspourne paspratiquerapparaîtraientidiotessivouspreniezunpeu
de recul.Ce n’estpasque voussoyezplusidiotque lanorme –c’estjuste que la
norme humaine esttrèsidiote.Unhumourbonenfantvis-à-visde vous-même
provientde lacapacitéàprendre dureculparrapportàvosactions,toutcomme
le faitle discernement.C’estlaraisonpourlaquelle lesmaîtresde méditation
célèbrespossèdentunsensde l’humouraussiacéré.Quandvouspouvezrire de
vosfaiblessesetde vosjustifications,celles-ciperdentbeaucoupde leurpouvoir.
Essayezenconséquence d’acquérirune idée de laraisonpourlaquelle ces
voixinciteraientvotre espritàl’action,etprodiguez-vousdesencouragements
adaptésàvotre propre psychologie.
Ecoutezenmême tempsdesenseignementssurle Dhammaenregistréset
cherchezdeslecturesquivousrappellerontlavaleurde lapratique.Celavous
aideraàmaintenirle cap.
Sivotre tempsestvraimentlimité,souvenez-vousque vousn’êtespasobligé
de resterlesyeuxfermésquandvousentraînezl’esprit.Ainsique de nombreux
enseignantsl’ontdit,sivousavezle tempsde respirer,vousavezle tempsde
méditermême quandvousêtesengagédansd’autresactivités.
Vouspouvezaussitrouverutile de vousrappelerque sivousêtesvraiment
occupé,vousn’êtescependantpastropoccupépourméditer.Vousêtestrop
occupépournepasméditer.Vousle devezàvous-même etauxpersonnesquise
trouventautourde vousafinde conservervosbatteriesbienchargées.
LESÉMOTIONSPERTURBATRICES
Quandvoustraitezdesémotionsperturbatrices,ilestutile de voussouvenir
destroistypesde fabricationmentionnésdansl’ introduction:lafabrication
corporelle (l’ inspirationetl’expiration);lafabricationverbale (lapensée dirigée
etl’évaluation);etlafabricationmentale (lessensationsetlesperceptions).Ce
sontlesélémentsfondamentauxàpartirdesquelslesémotionssontfaçonnées.
Pourvoussortird’une émotionmalhabile,vouschangezleséléments
fondamentaux.Ne vouslaissezpastromperenpensantque l’émotionvousdit
ce que vousressentezvraiment.Chaque émotionestunpaquetde fabrications,
etdoncune émotionhabile que vousfabriquezconsciemmentn’estpasmoins«
vous»qu’une émotionmalhabile que vousavezfabriquée inconsciemmentpar
laforce de l’habitude.
Enconséquence,apprenezcommentexpérimenterl’ajustementdesdifférents
typesde fabrication.Parfois,le simple faitde changerlamanière dontvous
respirezvoussortirad’une émotionmalhabile ;àd’autresmoments,vousdevez
bidouilleraveclesautresformesde fabricationpourvoirce quimarche pour
vous.
Encore une fois,l’ image ducomitéesticiune perceptiond’arrière-planutile
:quelle que soitl’émotion,elle estsimplementundesmembresducomité–ou
une factionperturbatrice –quiaffirme parleraunomducomitétoutentieret
quiessaie de renverserlesmembresquiveulentméditer.
Laleçonnumérounpourtraiterlesémotionsperturbatricesestque vous
devezvousidentifierauxmembresquiveulentprofiterde laméditation.Sivous
ne le faitespas,aucune de cesméthodesne marcheralongtemps.Sivousle
faites,labataille estàmoitiégagnée.
Vousdevezexploreretexpérimentervous-même lesstratégiesde
refabricationquimarchentpourvosémotionsparticulières,maisvoiciquelques
méthodesque vouspouvezutiliserpourvousaideràcommencer.
L’ennui.Ilprovienthabituellementdufaitque vousn’êtespasattentifàce
que vousfaites.Sivoussentezqu’ ilne se passe rienaucoursde laméditation,
rappelez-vousque vousvoustrouvezjuste àl’endroitidéalpourobservervotre
esprit.Sivousne voyezrien,c’estque vousne regardezpas.Donc,essayezde
regarderlarespirationplusattentivement,oufaitesuneffortpourvoirplus
rapidementlesdistractionspotentielles.Souvenez-vousque l’ennuilui-même
constitue une distraction.Ilvient,etensuite ilrepart.End’autrestermes,ce
n’estpasqu’ ilne se passe rien.L’ennuiestce quiestentrainde se produire.
Le faitque vousvousidentifiezàluisignifie que vousêtespasséàcôtédes
étapesde saformation.Regardezplusattentivementlaprochaine fois.
Ilestutile d’avoiràl’espritlaperceptionque vousêtescomme un
observateurde lafaune sauvage.Vousne pouvezpasprendre rendez-vousavec
lafaune sauvage pourqu’elle vienne àunendroitparticulieràunmoment
donné.Vousdevezalleràunendroitoùlafaune sauvage atendance àvenir–tel
unpointd’eau–etensuite resterassisàcetendroit:enattitude d’alerte
complète,afinde pouvoirl’entendre venir,maisaussicomplètementimmobile,
afinde ne pasl’effrayer.Larespirationdansle momentprésentestle point
d’eaude l’esprit–oùlesmouvementsde l’espritse révèlentle plusclairement–
etvousvoustrouvezdoncaubonendroit.Maintenant,toutce que vousavezà
faire,c’estapprendre commentmaîtriserl’habiletéquiconsiste àresteràlafois
immobile etenattitude d’alerte.
Ledécouragement.Ilprovientdufaitque vousvouscomparez
défavorablementàvosidéesde lamanière dontvousdevriezprogresser.Enplus
de relire lasectionintitulée « Evaluervosprogrès»,lisezcertainesdeshistoires
danslesTheragathaetlesTherigathaduCanonpali,quisontaccessiblesen
ligne surle site AccesstoInsight(enanglais).Ce sontdesversde moinesetde
nonnesquiparlentdesproblèmesqu’ ilsetellesontrencontréspourméditer
avantde finalementobtenirl’Eveil.Conservezàl’espritle faitque s’ ilsouelles
ontpusurmonterleursproblèmes–quiétaientsouventgraves–vouspouvez
aussisurmonterlesvôtres.
Ne soyezpasnonplusgênéoun’ayezpaspeurde vousprodiguerdes
encouragementslorsque vousméditez.Une attitude dutype «Oui,c’est
possible,»estce quifaittoute ladifférence.Donc,encouragezlesmembresde
votre comitéquipeuventvousprodiguercela.Ilse peutqu’audébut,celavous
paraisse artificiel–enparticuliersilesmembresducomitéquidisenttoujours«
Non,ce n’estpaspossible,»contrôlentle débatdepuislongtemps–maisau
boutd’uncertaintemps,vouscommencerezàvoirdesrésultatsetlesattitudes
positivesne vousparaîtrontplusaussiartificiellesqu’avant.
Etsouvenez-voustoujoursqu’une mauvaise séance de méditationvaut
toujoursmieuxque pasde méditationdutout.Avecune mauvaise séance,vous
avezaumoinsl’espoird’arriveràcomprendre pourquoielle estmauvaise.Sans
méditation,vousn’avezaucunespoird’yarriver.
Lessoucisetl’anxiété.Cesémotionsd’agitationse nourrissentde la
perceptionque sivousvousinquiétezsuffisammentàproposdufutur,vousêtes
alorsmieuxpréparépourfaire face auxdangersqu’ ilréserve.Cette perception
eststupide.Rappelez-vousque le futuresthautementincertain.Vousne savez
pasquelsdangersvousallezrencontrer,maisce que voussavez,c’estqu’unsati,
une attitude d’alerte,etundiscernementrenforcésconstituentlameilleure
préparationpossible encasd’urgence imprévue.Lameilleure manière de
développercesqualitésconsiste àreveniràlarespiration.Essayezensuite de
respirerde manière aussicalmante que possible pourcontrecarrerla
respirationirritée quise nourrissaitde l’agitation.
Sivoussouffrezd’unsensd’anxiétédiffus–unmal-aise,sanssavoirpourquoi
vousvousressentezce mal-aise –ilse peutque voussouffriezd’uncercle
vicieux,avecdessensationsanxieusesquiprovoquentune respirationanxieuse,
etune respirationanxieuse quinourritdessensationsanxieuses.Essayezde
briserce cercle vicieuxenrespiranttrèsconsciemmentettrèsconstamment
selonunrythme profond,calmantquiimplique touslesmusclesde votre
abdomen,jusqu’àlabase de celui-ci.Lorsde l’ inspiration,respirezdans
l’abdomenaussiprofondémentque vousle pouvez,même jusqu’aupointoù
voussentezque le souffle estunpeutropplein.Laissezensuite doucement
ressortirle souffle.Détendeztouslesmusclesdansvotre tête etvosépaules,afin
que l’abdomenfasse toutle travail.Ilse peutqu’audébutce rythme ne soitpas
confortable,maisilapoureffetde briserle cercle vicieux.Auboutde quelques
minutes,laissezlarespirationreveniràunrythme plusconfortable.Continuezà
faire celaaussilongtempsque vousle pouvez,etlessensationsd’anxiété
devraients’affaiblir.
Cette respirationabdominale profonde peutaussiaideràallégerdesmaux
de tête dusaustress.
Lessentimentsdechagrin.Silapeine àproposde laperte d’unêtre cher–
oude ce quiétaitune relationaimante –envahitvotre méditation,lamanière
correcte de gérervotre chagrindépenddufaitque vousavezeu,ounon,
l’occasionde l’exprimersuffisammentautre partdansvotre vie.Le sensde «
Celasuffit,»varieraselonlescas.Maissivousressentezsincèrementque vous
avezbesoinde plusexprimervotre chagrin,trouvezunmomentetunlieu
appropriéspourle faire.Puis,quandvousvoussentirezprêtàméditer,prenezla
résolutionde dédierle mérite de laméditationàlamémoire de lapersonne
que vousavezperdue.Laconvictionque celaestréellementutile àl’autre
personne –quelque soitl’endroitoùelle puisse se trouvermaintenant–vous
permetde bénéficierde lastabilitéintérieure que laméditationpeutvous
procurerpendantdespériodesde besoin.
Le chagrinsainestunprocessuscomplexe,carildemande de reconnaître ce
qu’ ilyavaitde particulierchezl’autre personne etdanslarelation,maisde
reconnaître aussice quine l’estpas:le faitque larelations’estterminée.Toute
relationdoitse termineràunmomentouàunautre.C’estl’histoire de lavie
humaine.Vousavezbesoinde développerlaforce intérieure quivouspermetde
maintenirunsensde bien-être malgrélespertesinévitablesque lavie apporte à
chacun.C’estl’une desraisonspourlaquelle lesgensméditent.
Trouvercette force intérieure ne signifie pasque vousêtesdéloyalvis-à-vis
de l’autre personne oude l’amourque vouséprouviezpourelle.Vousmontrez
que vouspouvezêtre quelqu’unde plusfortenayanteucette relation.Pourde
nombreusespersonnes,lapartie difficile duchagrinréside dansle faitde
savoirquandse focalisermoinssurce qu’ ilyavaitde particulierdanslarelation
etplussurce qu’ iln’yavaitpasde particulier,sanspourcelase sentirdéloyal.Si
vousn’opérezjamaisce changement,votre chagrindevientde l’auto-indulgence
etilvousempêche d’être utile àvous-même etàceuxque vousaimez.Sivous
éprouvezdesdifficultésàopérerce changement,parlez-enàquelqu’unenqui
vousavezconfiance.
Lessouvenirsdouloureux.Si,pendantque vousméditez,votre espritest
envahiparle souvenirde quelqu’unquivousafaitdumal,rappelez-vousque
l’undesmeilleurscadeauxque vouspouvezvousfaire,c’estde pardonneràcette
personne.Celane signifie pasque vousêtesobligéd’éprouverde l’amourpour
elle,maissimplementque vousvouspromettezde ne paschercheràvous
vengerde ce qu’elle afait.Ilestpréférable pourvousde ne pasessayerde
réglerdescomptes,car–àladifférence dusport–onn’arrive jamaisàunscore
finaldanslavie.Lachose laplussage àfaire,c’estde vousdébarrasserdupoids
duressentimentetde briserle cycle de lavengeance qui,sivousn’yparveniez
pas,vousmaintiendraitpiégédansunaffreuxaller-retourquipourraitse
poursuivre pendantdesannées.Exprimezune brève phrase de bienveillance
pourcette personne –«Puissiez-vouscorrigervotre comportementetsuivre la
voie versle bonheurvéritable,»–etretournezensuite àlarespiration.
Sivousavezdessouvenirsde personnesàquivousavezfaitdumal,souvenezvousque le remordsne défaitpasle malque vousavezfait,etqu’ ilpeutenfait
affaiblirvotre confiance dansle faitque vouspouvezchangerde
comportement.Rappelez-voussimplementque vousne voulezplusjamaisfaire
de malàquique ce soit,etrépandezensuite de labienveillance enversla
personne àquivousavezfaitdumal–oùque cette personne puisse se trouver
ence momentmême –puisenversvous-même,etensuite enverstouslesêtres
vivants.
Penseràtouslesêtresvivantsvousaide àvousrappelerque vousn’êtespasla
seule personne quiafaitdumalàd’autrespersonnesdansle passé.Nousnous
sommestousfaitdumalde nombreusesfoisaucoursd’ innombrablesvies.
Cependant,ce type de pensée vousrappelle aussique lesoccasionsde faire du
malsontnombreuses,etvousdevezdoncprendre larésolutionde traiter
chacunavecgentillesse.Sivousdevezsortirunjourducycle dumaldansle
monde,vousdevezcommencerparvotrerésolutionàresteréloignédumal.vous
ne pouvezpasattendre que larésolutionvienne desautres.
Finalement,promettez-vousde dédierle mérite de votre méditationaux
personnesàquivousavezfaitdumal.Retournezensuite àlarespiration.
C’estle même principe quis’applique sivousavezdessouvenirsde casoù
quelqu’unavaitbesoinde votre aide maisque vousne laluiavezpasapportée.
Sic’estle souvenird’uncasoùvousnepouviezpasapportervotre aide à
quelqu’unquienavaitbesoin,relisezlaprésentationde l’équanimitédansla
partie un,sectionI.
Ledésirdévorant.Le désirdévorantprovientdufaitque vousvousfocalisez
surlesperceptionsattirantesque vousdéveloppezàproposd’une personne ou
d’une relation,etque vousignorezsonaspectnon-attirant.Ilestaggravéparle
type de respirationquiaccompagne habituellementvosfantasmes.Votre
approche doitdoncêtre double.
•Toutd’abord,pouraffaiblirlavoixquiinsiste pourobtenirimmédiatement
uncertainplaisir,respirezd’une manière quirelâche toute tension,oùque
vouslatrouviezdansvotre corps.Le dosde vosmainsestunbonendroitpour
commenceràfaire cela.
•Ensuite,introduisezdesperceptionsnon-attirantesdansvosfantasmes.Si
vousêtesentrainde vousfocalisersurle caractère attirantducorpsde l’autre
personne,focalisez-voussurlespartiesnon-attirantesquise trouventjuste sous
lapeau.Sivousêtesentrainde vousfocalisersurune histoire attirante àpropos
de larelation,visualisezl’autre personne entrainde faire oude dire quelque
chose quivousrebute vraiment.Pensezparexemple auxchosesstupidesou
humiliantesque vousavezfaitessousl’emprise dudésirdévorant,etvisualisez
l’autre personne entraind’enrire de façonméprisante derrière votre dos.Si,
cependant,le méprisvousmetencolère,pensezàquelque chose d’autre dont
voussavezque celavouscalmera.Pensezparexemple àtouslesliensqui
accompagnentune relationsexuelle,etque vousvoussentezbienmieuxde ne
pasêtre empêtrédedans.Ensuite,retournezàlarespiration.
Cesréflexionsne sontpasseulementdestinéesauxmoinesouauxnonnes.
Leslaïcsquientretiennentune relationsérieuse ontbesoind’outilspour
empêcherleurespritd’errerendehorsde cette relation.Etmême àl’ intérieur
de larelation,ilexiste de nombreusesoccasionsoùilsontbesoinde contrôler
leurdésirdévorant.Etsivousn’avezpasune relationsérieuse,voussouffrezsi
vousne pouvezpascalmeràvolontélespenséesde désirdévorant.Lasociété
danssonensemble peutloueretencouragerle désirdévorant,maisle désir
dévorantincontrôléprovoque desdégâtsindescriptibles.C’estlaraisonpour
laquelle vousavezbesoind’outilspourle contrecarrer,nonseulementpendant
que vousméditez,maisaussiaucoursde lajournée.C’estseulementquandon
peutmaintenirle désirdévorantdanscertaineslimitesque lesbonnesqualités
quiprospèrentensonabsence peuventavoirl’occasionde croître.
L’infatuationromantique.Ils’agitd’une variante dudésirdévorantdans
laquelle vousvousfocalisezmoinssurle corpsde l’autre personne que surles
histoiresque vouspouvezfabriqueràproposde lafaçondontvousetl’autre
personne trouverezbonheuretcompréhensionmutuelle.Rappelez-vous
commentvosfantasmesromantiquesvousontconduitàladéceptiondansle
passé.Vousattendez-vousàce que vosfantasmesactuelssoientplusfiables?
Une foisque vouspouvezvoirle dangerqu’ ilyaàvouslaisseravoirparces
fantasmes,injectez-yunélémentde réalitépourlesrendre moinsattirants.
Pensezque l’autre personne faitquelque chose que voustrouvezvraiment
décevant,comme parexemple vousêtre infidèle,jusqu’àce que l’acte de
fantasmern’aitplusaucunattraitpourvous.
Lacolère.Comme avecle désirdévorant,voustraitezlacolère d’aborden
recherchantl’endroitoùelle acréédescentresde serrementdansvotre corps.
Lapoitrine etle ventre sontde bonsendroitspourcommencer,ainsique les
mains.Respirezd’une manière quilibère ce serrement.
Essayezensuite quelquesperceptionsquivontcontrecarrerlacolère.Les
penséesde bienveillance sontsouventrecommandéescomme antidote idéal,
maisilyadesmomentsoùvousn’êtespasd’humeuràavoirdespenséesde
bienveillance.Donc,pensezauxchosesstupidesque vousfaitesouditessous
l’emprise de lacolère,etvisualisezlapersonne contre quivousêtesencolère
satisfaite de vousvoiragirde façonstupide.Voulez-vousdonneràcette
personne ce type de satisfaction?Cette ligne de pensée peutsouventvous
calmerjusqu’aupointoùvouspouvezpenserde façonplusclaire.
Réfléchissezensuite aufaitque sivousvoulezque toutaille comme vousle
voulez,vousvoustrouvezsurle mauvaispland’existence.Ilfaudraitpourcela
que voussoyezauparadis.Maisicivousêtessurle pland’existence humain.
L’histoire humaine estremplie de personnesquifontdeschosesdésagréables.
Enconséquence,abandonnezlaperceptionque vousouceuxquivoussontchers
sontparticulièrementdesvictimes.Lesmauvaistraitementssontchose
courante,etlacolère ne vapasvousaideràlesgérerde façonefficace.Vous
devezêtre auclairdansvotre tête sivousvoulezque votre réactionàune
injustice aitunboneffet.Donc,essayezde développerunpeud’équanimitéà
proposdufaitque l’ injustice estquelque chose d’universel,etvoyezensuite ce
que vouspouvezfaire le plusefficacementpossible enréactionàcette
manifestationparticulière d’ injustice.
Une autre stratégie consiste àpenserauxchosesbien,quellesqu’ellessoient,
que lespersonnescontre quivousêtesencolère ontfaites.Ilestrare que les
gensn’aientpasdutoutde bonscôtéseneux.Sivousrefusezde voircela,vous
ne pouvezpasvousfaire confiance pouragirde manière habile vis-à-visde ces
personnes,etvotre propre cœurs’assèche.
Une image traditionnelle de cette stratégie estque vousêtesentrainde
traverserundésert–vousavezchaud,vousêtesfatigué,voustremblezàcause de
lasoif–etvoustrouvezunpetitpeud’eaudansune empreinte de sabotde
vache.Sivouspreniezcette eauavecvotre main,vouslarendriezboueuse.Vous
faitesdoncce que vousdevezfaire :vousvousmettezàquatre pattesetvous
aspirezdirectementl’eauquise trouve dansl’empreinte.Ilse peutque votre
positionpendantque vousfaitescelane soitpastrèsdigne,maisce n’estpasle
momentde vouspréoccuperde votre apparence.Votre prioritéabsolue doit
être votre survie.De lamême manière,sivouspensezqu’ iln’estpasdigne de
vousde rechercherleschosesbien,faitesparune personne contre quivousêtes
encolère,vousvousprivezde l’eaudontvousavezbesoinpourconservervivant
le bienenvous.Essayezenconséquence de rechercherce bien,pourvoirsicela
facilite le développementde penséesde bienveillance.Etsouvenez-vous:vous
faitescelaautantpourvousque pourl’autre personne.
Sivousne pouvezpaspenseràune chose bienfaite parlesgenscontre qui
vousêtesencolère,alorsayezpitiéd’eux.Ilssontentrainde creuserleurpropre
tombe.
Lajalousie.Lajalousie estuntype particulierde colère quisurvientquand
d’autrespersonnesontde lachance etque vousconsidérezque c’estàvos
dépends–comme quanduncollègue de travailreçoitdescomplimentsque
vouspensezmériter,ouquandune personne dontvousêtesinfatuée tombe
amoureuse de quelqu’und’autre.Enplusde lacolère,lajalousie ajoute des
perceptionsde déceptionetd’orgueilblessé.Danschaque cas,elle provientdu
faitque vousplacezvosespoirsde bonheurdansquelque chose quiestcontrôlé
parquelqu’und’autre.
Une desmanièresde traiterlajalousie consiste àvousrappelerque vous
allezenêtre l’esclave aussilongtempsque vouscontinuerezàdéfinirvotre
bonheuretvotre sensde votre propre valeuravecdeschosesquiéchappentà
votre contrôle.N’est-ilpastempsde plutôtcommenceràrechercher
sérieusementle bonheuràl’ intérieur?Vouspouvezaussivousdemandersi
vousvoulezthésaurisertoutle bonheurettoute lachance dumonde pourvousmême.Sic’estle cas,quelle sorte de personne êtes-vous?S’ ilyaeudansle
passédesoccasionsoùvousavezéprouvéduplaisiràrendre d’autrespersonnes
jalouses,rappelez-vousque lajalousie dontvousfaitesactuellementl’expérience
enestle retourinévitable.N’est-ilpastempsde sortirde ce cercle vicieux?
Une desperceptionslesplusutilespourtraiterlajalousie consiste peut-être
àprendre dureculetàavoirune vue pluslarge de lavie etdumonde dansson
ensemble,pouracquérirunsensducaractère vraimenttrèstrivialdeschoses
dontvousêtesjaloux.PensezàlavisionduBouddhadumonde humain:des
gensquis’agitentcomme despoissonsdansde petitesflaquesd’eau,quise
battentpourde l’eauquiestentrainde s’évaporer.Celavaut-illapeine que
vouscontinuiezàvousbattre pourdeschosesquisonttrivialesetquivonten
diminuant?Ne préférez-vouspastrouverune meilleure source de bonheur?
Aprèsavoirpenséde cette manière,prenezunpeude tempspourdévelopper
l’attitude sublime de l’équanimité,et–sivousvoussentezprêt–yajouter
égalementunpeude joie empathique.
L’impatience.Quandlapratique ne donne pasde résultatsaussirapidement
que vousle désirez,souvenez-vousque le problème ne réside pasdansle désir
ensoi.Vousl’avezsimplementfocaliséaumauvaisendroit:surlesrésultats
plutôtque surlescausesquivontproduire cesrésultats.C’estcomme conduire
une voiture endirectiond’une montagne àl’horizon.Sivouspasseztoutvotre
tempsàregarderlamontagne,vousallezquitterlaroute.Vousdevezfocaliser
votre attentionsurlaroute etlasuivre centimètre parcentimètre toutaulong
dutrajet.Celavousconduiraàlamontagne.
Enconséquence,quandvouséprouvezde l’ impatience vis-à-visde la
méditation,souvenez-vousque vousdevezfocaliservotre désirsurle faitde
resteraveclarespiration,d’avoirsatietd’être enattitude d’alerte,etsurtoutes
lesautrespartiesde lapratique quiconstituentdescauses.Sivousfocalisez
votre désirsurle bondéveloppementdescauses,lesrésultatssurviendront
obligatoirement.
Sil’ impatience provientd’undésirde contournerlaméditationafinde
pouvoircontinueràmenervotre vie comme bonvousl’entendez,souvenez-vous
que le reste de votre vie alaissévotre espritdansle besoind’unmédicament
curatif.Laméditationestsimplementce médicament,comme lapommade que
vousappliquezsurune éruptioncutanée.Vousne pouvezpassimplement
passerlapommade etensuite l’essuyer.Vousdevezlalaissersurl’éruptionafin
qu’elle puisse avoiruneffet.De lamême manière,vousdevezfourniràla
respirationetauxqualitéshabilesque vousdéveloppezenrelationavecelle le
tempsde faire leurtravail.
Etsouvenez-vousque laméditationn’estpasquelque chose que vous«
contournez».Toutcomme votre corpsaurabesoinde médicamentsaussi
longtempsqu’ ilseraexposéauxravagesdumonde,votre espritaurabesoindu
médicamentde laméditationaussilongtempsque vousvivrez.
Ledoute.Cette émotionse présente sousdeuxformes:le doute vis-à-visde
vous-même,quiesttraitédanslapartie consacrée audécouragementci-dessus;
etle doute vis-à-visde lapratique.Ce dernierdoute peutêtre surmontéde
deuxmanières.
•Lapremière consiste àfaire deslecturessurl’exemple duBouddhaetde ses
Noblesdisciples.C’étaient(etce sont)desgenssagesetintègres.Ilsenseignaient
gratuitement.Ilsn’avaientaucune raisonde déformerlavérité.Ilestrare de
trouverde telsenseignantsdansle monde,etvousdevriezdoncleuraccorderle
bénéfice dudoute.
•Laseconde consiste àvousrappelerque seule une personne quiestvraie
peutvéritablementjugerlapratique.Etes-vousvraienrestantaveclarespiration
?Etes-vousvraienobservantquandvotre espritagitde manière habile etquand
ilne le faitpas?Pourriez-vousêtre plusvraidanscesdomaines?Vouspourrez
surmontervotre doute seulementsivousêtesvéritablementobservateuretque
vousessayezvéritablementetsérieusementde mettre enpratique les
enseignements,vouspoussantau-delàde voslimitesnormales.Que lapratique
se révèle enfinde compte vraie ounon,vouspouvezseulementobtenir
quelque chose enétantplusobservateuretplussérieux,etvouspouvezdonc
être certainque l’énergie que vousconsacrezàdéveloppercesqualitésne sera
pasperdue.
LESVISIONSETAUTRESPHÉNOMÈNESEXTRAORDINAIRES
Quandl’espritcommence àse calmer,desintuitionsinhabituellespeuvent
parfoisapparaître :desvisions,desvoix,etd’autresphénomènesextraordinaires.
Ellesvéhiculentparfoisdesinformationsvraies,parfoisdesinformations
fausses.Lesinformationsvraiessontparticulièrementdangereuses,parce que
celavousconduitàfaire confiance àtoutce quisurgitdansvotre esprit,de
sorte que vouscommencezàvouslaisseravoirpardeschosesquisontfausses.
Lesintuitionsde ce type peuventaussiconduire àunfortorgueil,carvous
commencezàsentirque vousêtesd’une certaine façonquelqu’unde spécial.
Celavouséloigne beaucoupde laVoie.
Pourcette raison,larègle générale vis-à-visde ceschoses-làestde leslaisser
tellesqu’ellessont.Souvenez-vous:toutcequiapparaîtdansunespritcalmen’estpas
dignedeconfiance.Donc,ne pensezpasque vouspassezàcôtéde quelque chose
d’ importantsivousne vousimpliquezpasdansceschoses-là.C’estseulementsi
vousêtessupervisépersonnellementparunenseignanthabile àlestraiterque
vouspouvezprendre le risque de vousimpliquer.Le meilleurconseilqu’un
livre comme celui-cipeutdonnerconcerne lafaçondontvouspouvezvous
sortirde ceschoses-là.Voiciquelquesexemples.
Lessignes.Parfois,quandl’esprits’établit,ilse peutqu’une lumière
apparaisse àl’esprit,ouilestpossible que vousentendiezunsonaigudansvos
oreilles.Ilse peutaussiqu’ ilyaitune sensationinhabituelle liée àl’unou
l’autre de vosautressens:une odeur,ungoût,une sensationtactile.Sicelase
produit,ne quittezpaslarespiration.Ce sontsimplementdessignesqui
indiquentque vousêtesentrainde vousétablir;donc,considérez-lesde la
même manière que vousle feriezpourdespanneauxaubordd’une route.
Quandvousvoyezunpanneauindiquantque vouspénétrezdansune ville,vous
ne quittezpaslaroute pourfoncersurle panneau.Vousrestezsurlaroute,et
celavouspermetde pénétrerplusloindanslaville.
Lesvisions.Lorsque l’espritcommence às’établir–ous’ ilquitte la
respirationlorsd’une brèche dansvotre sati–ilse peutque vousayezune
visionde vous-même,d’une autre personne,oud’unautre endroitdans
l’espace etdansle temps.Ceschoses-làsurviennentdansl’espritquandilest
calme maispaspleinementétablidanssonobjet.Pours’endébarrasser,
rétablissezvotre satieninspirantprofondémentdansle cœurtroisouquatre
fois,etellesdisparaîtront.Sic’estlavisiond’une autre personne,répandez
d’abordde labienveillance enverscette personne,etinspirezensuite
profondémentdansle cœurpourlaisserlavisionse dissoudre.
Lasensationd’avoirquittélecorps.Sivoussentezque vousêtesendehorsde
votre corps,ilse peutque vousvoussentieztentéde voyagerunpeusurle plan
astral.Vousdevriezcependantrésisteràcette tentation.Ilyadesdangerslà-bas,
etpendantce tempsvouslaissezvotre corpssansprotection.Vouspouvez
retournerdansvotre corpsenvousremémorantlesquatre propriétésde base
quiconstituentvotre sensducorpstelque vousle percevezdepuisl’ intérieur:
l’énergie respiratoire,lachaleur,lafraîcheur,etlafermeté(cf.laprésentationdu
quatrième jhanadanslapartie quatre ).
Lesprésencesexternes.Sivoussentezune énergie ouune présence sans
corpsàl’extérieurde votre corps,vousn’êtespasobligéde chercherà
comprendre de quiils’agitouce quienestlacause.Remplissezsimplement
votre propre corpsde votre conscience etde votre énergie respiratoire.Pensez
àlafoisàvotre conscience etàl’énergie respiratoire comme étantquelque
chose de ferme etd’ impénétrable,dusommetde latête jusqu’àl’extrémitédes
orteils.Quandvousavezsécurisévotre corpsde cette manière,vouspouvez
répandre despenséesde bienveillance endirectionde laprésence externe et
ensuite danstouteslesdirections.Continuezàfaire cecijusqu’àce que la
sensationde laprésence externe disparaisse.
E T R E AT TA C H É À L A C O N C E N T R AT I O N
Ilexiste deuxtypesd’attachementàlaconcentration:unattachementsainet
unattachementmalsain.L’attachementsainàlaconcentrationestunélément
qu’ ilestnécessaire de développerentantqu’habileté.Avecce type
d’attachement,vousessayezde maintenirvotre calme intérieurentoute
situationlorsque vousassumezvosautresresponsabilitésaucoursde lajournée.
Vousprenezunintérêtpourarriveràcomprendre pourquoivousne pouvezpas
le maintenirdanscertainessituations,etvousessayezde trouverdutempslibre
pourle consacreràune pratique plusformelle,même sice sontseulementde
petitespausesméditativesaucoursde lajournée.Laraisonpourlaquelle cet
attachementestsain,c’estqu’ ilvousaide àreconnaître toutattachement
malsaincomme unproblème àrésoudre,etqu’ ilvousfournitunbonendroità
partirduquelle résoudre.
Avecl’attachementmalsainàlaconcentration,vousne voulezpasdutout
quitterlapratique formelle,vousne voulezpasdutoutvousimpliqueravecles
autres,etvousne voulezpasassumervosresponsabilitésdansle monde,car
vousconsidérezque le monde n’estriend’autre que quelque chose qui
perturbe votre paixde l’esprit.Vousvoulezsimplementutiliserlaconcentration
comme excuse pourfuirvosresponsabilitésdansle monde.
Vousdevezvoussouvenirque vosresponsabilitésconstituentdesoccasions
importantespourdévelopperlesbonnesqualitésdontvousavezbesoinpour
entraînerl’espritaudiscernement:lapatience,lapersistance,l’équanimité.Par
ailleurs,le trouble que vousressentezentraitantavecle monde ne provientpas
dumonde ;ilprovientde l’ intérieurmême de votre propre esprit.Sivousvous
cachezsimplementdanslaconcentration,vousallezvousenroulerautourdes
sourcesde votre trouble intérieuretvousne pourrezjamaislesdéraciner.En
finde compte,ellesdétruirontvotre concentrationetvousn’aurezabsolument
plusrienàquoivousraccrocher.
LESVISIONSPÉNÉTRANTESALÉATOIRES
Siune visionpénétrante surgitsoudainementdansvotre tête pendantque
vousméditez,vousdevezdéciderrapidementsic’estquelque chose quivautla
peine que vousyprêtiezattentionousielle constitue simplementune autre
distraction.Voiciune règle générale rapide pourle déterminer:silavision
pénétrante peuts’appliquerdirectementàce que vousêtesentrainde faire ici
même etence momentmême dansvotre méditation,allez-yetessayez.Voyez
ce que celadonne.Sicelane marche pas,abandonnez-la.Sielle ne s’applique
pasdirectementàce que vousêtesentrainde faire,abandonnez-la.Ne craignez
pasde perdre quelque chose de valeur.Sivousessayezde vousyaccrocher,cela
vouséloignerade plusenplusde larespiration.Sic’estvraimentquelque chose
quiade lavaleur,celaresteradansvotre espritsansque vousayezàessayerde
vousensouvenir.
Pensezque laconcentrationestcomme une poule quiponddesœufsd’or.Si
vouspasseztoutvotre tempsàramasseretàamasserlesœufs,lapoule mourra
parmanque d’attention.Etl’orde cesœufsestcomme l’orde laplupartdes
contesde fées:sivousn’enfaitespasimmédiatementunbonusage,ilse
transforme enplumesetencendres.Donc,sivousne pouvezpasutiliser
immédiatementl’œuf,jetez-le.Consacrezvotre énergie àvousoccuperde la
poule.
Ils’agitlàd’unautre domaine àproposduquelilestimportantde se
souvenirque toutce quisurgitdansunespritcalme n’estpasfiable.Calmer
l’espritvousdonne accèsàde nombreusespiècesdansl’esprit,despiècesque
vousavezpeut-être ferméesdansle passé,maisle simple faitque cespièces
soientmaintenantouvertesne signifie pasqu’ellescontiennenttoutesdesobjets
de valeur.Certainesd’entre ellesne contiennentriend’autre que de vieilles
saletés.
Siune visionpénétrante que vousavezlaissée de côtéaucoursde la
méditationvousrevientàl’espritaprèsl’avoirquittée,demandez-vouscomment
l’appliqueràvotre vie.Sielle semble offrirune perspective sage surlafaçon
d’agirdansune situationparticulière,vouspouvezlatesterpourvoirsielle est
vraimentutile.Parailleurs,pourvousassurerque vousne vouslaissezpas
prendre parune visionpénétrante partiale,demandez-vousdansquelle mesure
le contraire estvrai.Ils’agitlàd’une desquestionslesplusimportantesàgarder
souslamainpourconserversonéquilibre entantque méditant.
Silavisionpénétrante estde type plusabstrait–portantsurle sensde
l’universouautre chose –abandonnez-la.Souvenez-vousque lesquestionsdu
discernementne traitentpasd’abstractions,maisd’actions.Vosactions.Les
visionspénétrantesque vousrecherchezdansvotre méditationsontcellesqui
traitentégalementde vosactions.
L E C T U R E S C O M P L É M E N TA I R E S
Surlafaçonde gérerladouleur:AjaanMahaBoowaÑanasampanno, Straight
fromtheHeart,enparticulierlesenseignements,*«FeelingsofPain»et*«
InvestigatingPain».
L’enseignement*«AGoodDose ofDhamma»dansUpasikaKee Nanayon,
AnUnentangledKnowing,fournitausside bonnesindicationssurlafaçonde
gérerladouleuretlamaladie.
Surlabonne attitude enversleserreurs:*«HowtoFall»dans Meditations.
Meditations5contientde nombreuxenseignementssurlesdifférentesfaçonsde
gérerlesémotionsperturbatrices.
Surl’utilisationde lagratitude comme thème de méditation:*«The
LessonsofGratitude »dans Head&HeartTogether.
ENSEIGNEMENTSORAUXPERTINENTS
*2012/5/23:PainisNotthe Enemy
*2012/7/31:Pleasure &Pain
*2010/6/5:InsightintoPain
*2012/11/22:Take the One Seat
*2012/1/1:StrengtheningConviction
*2010/3/23:Perceptionsofthe Breath
*2009/11/9:The PowerofPerception
*2008/2/3:JudgingYourMeditation
*2008/2/6:Good&BadMeditation
*2012/1/12:EvaluatingYourPractice
*2010/11/28:MeasuringProgress
*2010/11/19:DelusionConcentration
*2003/1:NoMistakesare Fatal
*2009/10/3:Ups&Downs
*2009/7/26:Patience &Urgency
*2012/8/10:FabricatingwithAwareness
*2012/8/17:The Arrowinthe Heart
*2004/11/24:UnskillfulThinking
*2011/4/14:UnlearningUnskillfulBehavior
*2010/4/21:The ArrowsofEmotion
*2012/7/22:ARefuge fromIllness,Aging,&Death
*2011/1/30:SoberUp
*2011/10/20:Inthe Mood
*2011/8/15:TodayisBetterthanYesterday
*2010/12/7:GetOutofthe Way
*2010/12/13:Antidotes
*2012/11/11:SortingYourselvesOut
*2005/3/9:PurityofHeart
*2012/7/25:Feedingonthe Breath
*2012/7/27:PracticingfromGratitude
PARTIETROIS
Laméditationdanslaviequotidienne
Ilexiste deuxraisonsprincipalespourétendre lapratique de laméditationà
lavie quotidienne.Lapremière estque vouscréezune force quise propage
d’une séance de pratique formelle àlasuivante.Sivousdécoupezvotre vie en
périodesoùvousméditezetenpériodesoùvousne méditezpas,l’énergie
développée aucoursde chaque séance de méditationse dissipe dans
l’ intervalle.Chaque foisque vousvousasseyezpourméditer,vousdevezrepartir
de zéro.
C’estcomme tenirunchienenlaisse.Sivouslaissezle chienauboutd’une
longue laisse,ilatendance àenroulerlalaisse autourde toutessortesde choses
:deslampadaires,desarbres,lesjambesdesgens.Vousêtesalorsconfrontéau
processuslongetlaborieuxde démêlerlalaisse pourrameneretle chienetla
laisse làoùvousêtes.Maissile chienestauboutd’une laisse courte,alors
quandvousvousasseyez,le chienetlalaisse sonttoutde suite là.De lamême
manière,sivousessayezde maintenirle centre de votre méditationtoutaulong
de lajournée,alorsquandvientle tempsde vousasseoirenméditation,vous
êtesdéjàenvotre centre.Vouspouvezrepartirde là.
Laseconde raisonpourétendre lapratique de laméditationàvotre vie
quotidienne estque celavouspermetd’amenerleshabiletésque vousavez
développéeslorsde laméditationàexercerune influence làoùellessontle plus
nécessaires:latendance de l’espritàcréerdustressetde lasouffrance pourluimême toutaulongde lajournée.
Avoirunsensde votre centre comme unendroitsûr,confortable vousaide à
resterancréaumilieudutrouble de lavie quotidienne.Vousn’êtespasemporté
parlesévénementsextérieurs,carvousdisposezd’une base ferme àl’ intérieur.
C’estcomme avecunpoteausurune plage rocheuse aubordde lamer.Sion
laisse le poteausimplementcouchéàl’horizontale surlaplage,lesvaguesvont
le déplacerentoutsens.Ilconstitueraundangerpourtoute personne quijoue
danslesvagues.Enfinde compte,lesvaguesprécipiterontle poteaucontre les
rochersetellesle réduirontenmiettes.Maissile poteauestplacéverticalement
etenfoncéprofondémentdansle socle rocheux,lesvaguesserontincapablesde
le déplacer.Ilresterahorsde danger,etne poserapasde dangeràquique ce
soit.
Certainespersonnesse plaignentqu’essayerde pratiquerlaméditationdans
lavie quotidienne ne faitqu’ajouterune tâche supplémentaire auxnombreuses
tâchesaveclesquellesellesdoiventdéjàjongler,maisne lavoyezpasainsi.La
méditationvousprocure unendroitferme oùvouspouvezvoustenir,afinde
pouvoirjongleravecvosautresresponsabilitésplusaisémentetde façonplus
fine.Ainsique de nombreuxméditantsvousle diront,plusvousamenezde sati
etd’attitude d’alerte àvosresponsabilités,meilleurssontvosrésultats.Aulieu
d’ interféreravecvotre travail,laméditationvousrendplusattentifetplusen
attitude d’alerte pourl’effectuer.Le faitque vousrestezfocalisé,aulieude
laisserl’espritvagabonderdanstouslessensvousaide àgérervotre énergie,de
sorte que vouspouvezêtre plusendurantpourfaire ce que vousavezàfaire.
Enmême temps,avoirunsensclaird’uncentre calme etimmobile vousaide
àvoirdesmouvementsde l’espritque vousauriezautrementmanqués.C’est
comme sivousrestezallongésurle dosaumilieud’unchamp.Sivouslevezles
yeuxversle cielsansdisposerd’unpointde référence parrapportàquelque
chose situésurle sol,vousne pouvezconnaître nilavitesse desnuagesnileur
direction.Maissivousdisposezd’unpointde référence immobile –le sommet
d’untoitouungrandpoteau–vouspouvezpercevoirclairementladirectionet
lavitesse desnuages.De lamême manière,quandvousdisposezd’unpointde
référence immobile,vouspouvezpercevoirquandl’espritvadansune mauvaise
directionetvouspouvezle rameneravantqu’ ilne se trouve endifficulté.
Laméditationdanslavie quotidienne estfondamentalementune version
pluscompliquée de laméditationmarchée,ence sensque vousgéreztrois
domainesprincipauxde focalisation:(1)maintenirvotre focalisationintérieure
;(2)toutenétantengagédansdesactivités;(3)aumilieudesactivitésquise
déroulentautourde vous.Lesprincipalesdifférencessontbienentendule fait
que lespoints(2)et(3)sontpluscomplexes,etque vouspouvezmoinsles
contrôler.Maisilexiste desmanièresde compensercette complexité
supplémentaire.Etvouspouvezutiliserlapartde contrôle que vousavez
effectivementsurvosactionsetvotre environnementpourcréerde meilleures
conditionspourvotre pratique.Beaucouptropsouvent,lesgensessaientde
fourrerlaméditationdanslesfissuresde leurvie telle qu’ ilslaviventdéjà,ce
quine donne pasàlaméditationbeaucoupde place pourcroître.Sivoustraitez
vraimentle problème de lasouffrance etdustressavecsérieux,vousdevez
réorganiservotre vie dumieuxque vousle pouvezpourfavoriserlesqualités
que vousvoulezdévelopper.Placezl’entraînementde votre espritaudébutde
votre liste de prioritésdanstoutce que vousfaites.Plushautvouspouvezle
placersurlaliste,mieuxc’est.
Ainsique je l’aidéclarédansl’ introduction,certainsdesconseilsdonnésici
danslapartie troispeuventsupposerunniveaud’ implicationplusélevéque
celuique vousêtesactuellementprêtàaccepter.Donc,lisezde façonsélective –
maislisezaussidansunespritd’honnêtetévis-à-visde vous-même.Essayez
d’être auclairàproposdesmembresde votre comitéintérieurquiopèrentla
sélection.
I:VOTREFOCALISATIONINTÉRIEURE
Ilse peutque vousdécouvriezque vousne pouvezpasobserver
continuellementetclairementl’ inspirationetl’expirationquandvousêtes
profondémentimpliquédansune tâche complexe,maisvouspouvezmaintenir
unsensgénéralde laqualitéde l’énergie respiratoire dansle corps.
Ils’agitd’undomaine danslequellesleçonsque vousavezapprisesde la
méditationassise peuventvousvenirenaide.Deuxhabiletéspeuventen
particuliervousaiderici.
1.Essayezde remarqueroùse trouventlespointsdéclencheursdansvotre
champd’énergie respiratoire :lespointsquionttendance àse tendre ouàse
resserrerle plusrapidement,conduisantàdesschémasde tensionquise
répandentdansd’autrespartiesducorps.Lespointstypiquesse trouventdansla
gorge ;autourducœur;dansle plexussolaire,juste devantl’estomac;ousurle
dosde vosmainsouencore le dessusde vospieds.
Une foisque vousavezidentifiéunpointde ce type,utilisez-le comme
l’endroitoùvouscentrezvotre attentiontoutaulongde lajournée.Assurezvouspardessustoutque cetendroitreste ouvertetdétendu.Sivoussentezqu’ il
se resserre,arrêteztoutce que vousêtesentrainde faire pendantuncertain
tempsetrespirezàtravers.End’autrestermes,envoyezune bonne énergie
respiratoire danscette zone etpermettez-luide se détendre aussitôtque vous
le pouvez.Celaaideraàdisperserlaforce de latensionavantqu’elle ne prenne
le contrôle d’autrespartiesde votre corpsetde votre esprit.
Ilse peutqu’audébutvousdécouvriezque vousvousécartezde votre point
plusque vousne restezaveclui.Comme pourlaméditationassise,vousdevez
être patientmaisferme vis-à-visde vous-même.Chaque foisque vousvous
rendezcompte que vousavezperduvotre point,revenez-yimmédiatementet
libéreztoute tensionquis’estdéveloppée entre-temps.Ilse peutque vous
trouviezutile de vousfixerdesrappels:parexemple,vousferezuneffort
particulierpourêtre avecvotre pointchaque foisque voustraversezune rue ou
que vousarrivezàunfeurouge.Avecle temps,vouspouvezvousfixerdesbuts
plusélevésetviserde pluslonguespériodesoùvousêtescentréetdétendu.
Lorsque vousferezcela,vousserezentrainde combattre certainesvieilles
habitudesdéfensivesinconscientes,etilse peutdoncque maîtrisercette
habiletéprenne dutemps.Maissivouspersistezàconservervotre point
détendu,vousdécouvrirezque vousêtesmoinstenduaucoursde lajournée.
L’ impressionqu’ ilyaquelque chose que vousdevezfaire sortirde votre
système pèseramoinssurvous.Voustirerezenmême tempsplusde plaisirà
essayerde maintenirvotre centre parce que vousvoussentirezplusstable et
plusàl’aise.Celavousaideraàresteraveclui.Sivousvoustrouvezdansune
situationoùvousêtessimplementassissansavoirgrandchose àfaire –comme
dansune réunionoudanslasalle d’attente d’unmédecin–vouspouvezbaigner
danslafélicitéde lasensationd’aise envotre centre sansque personne ne le
sache.
Conservervotre pointcentraldétenduvousaide aussiàvousrendre plus
sensible auxpetiteschosesquiprovoquentune réactionde votre part.Celavous
fournitplusde visionspénétrantesdansle fonctionnementde votre propre
esprit.Vousdisposezalorsd’unendroitoùvouspouvezprendre dureculpar
rapportàvospenséesetlesobserversimplementcomme desmembresdu
comité.Vousn’êtespasobligéd’acceptertoutce que le comitépropose.Si
quelque chose de malhabile estamenéàlatable de discussion,vousapprenezà
le reconnaître comme quelque chose de malhabile etvousrespirez
immédiatementàtraverslui.
Lorsque vousrenforcezvotre capacitéàconservervotre pointcentraldétendu
etpleinentoute situation,vousdéveloppezunfondementsolide pourvotre
observateurintérieur.Développercette identitédansl’espritvousaide àpasser
lajournée àuncoûtémotionnelmoindre,etàremarquerdeschosesenvousmême ainsique dansvotre environnementque vousn’aviezjamaisremarquées
auparavant.End’autrestermes,celaconstitue unbonfondementpourque le
discernementapparaisse aucoursde vosactivitésquotidiennes.Celarenforce
aussile discernementque vousamenezàlaméditationformelle.
2.Laseconde habiletéutile enmatière de respirationaucoursde lajournée
consiste àremplirvotre corpsaveclarespirationetlaconscience quandvous
êtesdansune situationdifficile,enparticulierquandvousêtesconfrontéàune
personne difficile.Pensezque larespirationestunbouclierprotecteur,afinque
l’énergie de l’autre personne ne pénètre paslavôtre.Visualisezenmême temps
lesparolesetlesactionsde cette personne comme quelque chose quipasse à
côtéde vous,etnoncomme quelque chose quivientdroitsurvous.Celavous
aide àvoussentirmoinsmenacé,etcelavouspermetde penserplusclairement
àlafaçonde réagirde manière appropriée.Etparce que vouscréezunchamp
de force de bonne énergie bienferme,ilestpossible que vousayezuneffet
calmantetstabilisantsurlespersonnesetlasituationautourde vous.
Celaconstitue aussiune bonne habiletéàmaîtriserquandvousavezaffaire à
despersonnesquiviennentvousparlerde leursproblèmes.Beaucouptrop
souvent,noussentonsinconsciemmentque sinousn’absorbonspasune partie
de leurdouleur,nousn’avonspasd’empathie poureux.Maisnotre impression
d’absorberleurénergie n’allège pasvraimentleurfardeau;elle ne faitque nous
écraser.Vouspouveztoujourséprouverde l’empathie –etmême voirleurs
problèmesplusclairement–sivousrestezàl’ intérieurd’uncoconclairde
bonne énergie respiratoire.De cette manière,vousne confondezpasleur
douleuraveclavôtre.
Idéalement,vousvoulezcombinercesdeuxhabiletésenmatière de
respirationenune seule,comme vousle feriezdanslaméditationmarchée.En
d’autrestermes,conservezvotre focalisationsurle pointque vousavezchoisi
comme mode pardéfaut,maisapprenezcommentélargirlarespirationetla
conscience àpartirde ce pointpourremplirle corpstoutentieraussi
rapidementque possible chaque foisque vousenressentezle besoin.Vous
serezainsipréparépourtoutce quipeutsurveniraucoursde lajournée.
II:VOSACTIVITÉS
Vousdécouvrirezrapidementque leschosesquiperturbentvotre méditation
danslavie quotidienne ne proviennentpastoutesde l’extérieur.Vospropres
activités–ce que vousfaites,dites,etpensez–peuventaussivousdéséquilibrer.
C’estlaraisonpourlaquelle le principe de laretenue constitue une partie
essentielle de lapratique :vousvousfixezcomme prioritéde vousretenirde
faire certaineschosesetd’orientervotre attentiond’une manière quidéferaitle
travailde votre méditation.
Ilestimportantde nepaspenserque laretenue constitue unconfinement,
quilimite l’éventailde vosactivités.C’estenréalitéune porte verslaliberté–la
libertéparrapportauxdégâtsque vousvousfaitesetque vousfaitesauxgens
autourde vous.Bienque certainesformestraditionnellesde retenue puissent
apparaître confinantesaudébut,souvenez-vousque seulslesmembres
malhabilesducomitése sententlimitésdansleursmouvements.Lesmembres
habilesquiontétépiétinésse voientenréalitéaccorderuncertainespace etune
certaine libertépourse développeretcroître.
Enmême temps,lapratique de laretenue ne signifie pasrestreindre le
périmètre de votre conscience.Beaucouptropsouvent,quandnouspensonsà
faire ouàregarderquelque chose,nousnousfocalisonssimplementsurce que
nousaimonsounon.Laretenue vousoblige àregarderpourquoivousaimezou
vousn’aimezpascertaineschoses,etcequiseproduitcommerésultatquandvous
suivezvospréférencesetvosrépugnances.De cette manière,vousélargissez
votre perspective etvousobtenezune visionpénétrante dansdeszonesde
l’espritquiautrementresteraientcachéesdanslescoulisses.Laretenue
constitue ainsiune manière de développerle discernement.
Certainsmembresducomitéde l’espritaimentarguerque vousles
comprendrezmieuxseulementsivousleurcédez,etque sivousne leurcédez
pas,ilspasserontdanslaclandestinitéoùvousne pourrezpaslesvoir.Sivous
vouslaissezavoirparcetargument,vousne serezjamaislibéréde leur
influence.Laseule solutionconsiste àrefuserde façonpersistante àle croire,
carvouspourrezalorsvoirleurligne de défense suivante,etensuite lasuivante.
Vousparviendrezfinalementauniveauoùilsse révèlent,etvousverrezalors
comme leurraisonnementest,enréalité,faible.Donc,iciencore,laretenue
constitue unmoyende développerle discernementdansdesdomainesque le
faitdesefaireplaisirmaintientcaché.
Une autre manière de voirlaretenue consiste àconsidérerlaméditation
comme unexercice aucoursduquelvousdéveloppezune demeure pourl’esprit
–unendroitenvousoùvouspouvezvousreposeravecunsensde protectionet
recueillirde lanourriture pourl’esprit.Sivousmanquezde retenue,c’est
comme silesfenêtresetlesportesde votre chez-soiintérieurétaientouvertes
vingt-quatre heuressurvingt-quatre.Lesgensetlesanimauxpeuventalleret
venirettoutlaisserendésordre.Sivousfermezvosfenêtresetvosportes
seulementquandvouspratiquezlaméditationformelle,vousêtesobligéde
jouerle rôle d’unconcierge chaque foisque vouscommencezàméditer.Et
vousdécouvrezalorsque certainespersonnesoucertainsanimauxquisont
venuserrerjusque chezvousne sontpasdisposésàpartir.Ilsvontconsommer
touteslesprovisionsque vousavezfaites,etilne vousresterarien.Vousdevez
doncacquérirle discernementquisaitquandilfautouvriretfermervos
fenêtresetvosportes.Votre espritdisposeraainsid’une bonne demeure.
Sivousavezpeurque laretenue vousprive de votre spontanéité,souvenezvousdumalque peutprovoquerlaspontanéiténonentraînée.Pensezaux
chosesque vousavezditesoufaitessuruncoupde tête etque vousavezplus
tardlongtempsregrettées.Ce que vouspensiezêtre votre «spontanéité
naturelle »étaitsimplementlaforce d’une habitude malhabile,aussiartificielle
etfabriquée que toute autre habitude.Laspontanéitédevientadmirable et«au
top»seulementquandelle aétéentraînée jusqu’austade oùl’actionhabile ne
demande plusaucuneffort.C’estce que nousadmironschezlesplusgrands
artistes,etlessportifsde hautniveau.Leurspontanéitéleurademandédes
annéesd’entraînement.Enconséquence,regardezlaretenue comme unmoyen
d’entraînervotre spontanéitépourqu’elle devienne habile sansque celavous
demande unquelconque effort.Ilse peutque celaprenne dutemps,maisc’est
dutempsbienemployé.
Ilexiste troismanièrestraditionnellesd’exercerlaretenue :développerun
sensde modérationdansvotre conversation,observerlespréceptes,etexercerla
retenue survossens.
LAMODÉR ATIONDANSLACONVERSATION
Laleçonnumérounenmatière de méditationconsiste àcontrôlervotre
bouche de façoncontinue.Sivousne pouvezpascontrôlervotre bouche,ilvous
seraimpossible de maîtriservotre esprit.
Donc,avantde dire quoique ce soit,demandez-vous:(1)«Est-ce vrai?»(2)«
Est-ce bénéfique ?»(3)«Est-ce le bonmomentpourdire cela?»Silaréponse
auxtroisquestionsest«Oui»,alorsallez-yetdites-le.Sice n’estpasle cas,
gardezle silence.
Quandvousposercesquestionsdevientune habitude,vousdécouvrezqu’ ily
atrèspeude conversationsquivalentlapeine qu’onlesaient.
Celane signifie pasque vousêtesobligéde devenirasocial.Sivousêtesau
travailetque vousavezbesoinde parleràvoscollèguespourcréerune
atmosphère harmonieuse,celaestconsidérécomme desparolesquivalentla
peine qu’onlesprononce.Faitessimplementattentionàce que lesparolesde
type lubrifiantsocialn’aillentpasplusloinque celaetqu’ellesne se
transformentpasenbavardage inutile.Ce n’estpasseulementde l’énergie
gaspillée,c’estaussiune source de danger.Tropde lubrifiantpeuttoutbloquer.
Lesparolesquiprovoquentle plusde malsontsouventcellesqu’onlaisse sortir
de sabouche sanslesfiltrerquandellessurgissentdansl’esprit.
Sile faitd’observerle principe de lamodérationdanslaconversation
signifie que vousallezacquérirlaréputationd’être une personne silencieuse,
ehbien,c’esttrèsbiencomme ça.Vousdécouvrirezque vosparoles,sivous
faitesyplusattention,commencentàprendre plusde valeur.Vouscréezen
même tempsune meilleure atmosphère pourvotre esprit.Sivousbavardez
constammenttoute lajournée,commentallez-vousarrêterle bavardage mental
quandvousvousassiérezpourméditer?Maissivousdéveloppezl’habitude de
surveillervotre bouche,lamême habitude s’appliqueraàlaméditation.Tousles
membresde votre comitécommenceront,euxaussi,àapprendre àsurveiller
leurbouche.
Celane signifie pasque vousdevezrenonceràl’humour,vousapprenezjuste
àutiliserl’humourde façonsage.Dansnotre société,l’humourtendàse
confondre aveclesformesde parole erronée :lesfaussetés,lesparolesqui
divisent,lesparolesgrossières,etle bavardage inutile.C’estundéfid’apprendre
àutiliservotre humourpourdéclarerdeschosesquisontvraies,quiconduisent
àl’harmonie,etquisontréellementutiles.Maispensezuninstantàtousles
grandshumoristesdupassé:nousnoussouvenonsde leurhumouràcause de
lamanière ingénieuse dontilsontexprimélavérité.Ilse peutque vous
aspiriez,ounon,àdevenirungrandhumoriste,maisl’effortconsacréàessayer
d’utiliserl’humouravecsagesse constitue unbonexercice enmatière de
discernement.Sivouspouvezapprendre àrire de façonsage etde manière bon
enfantàproposdesfaiblessesdumonde quivousentoure,vouspouvezde la
même manière apprendre àrire de vospropresfaiblesses.Etils’agitlàd’une
deshabiletéslesplusessentiellesdurépertoire d’unméditant.
LESPRÉCEPTES
Unprécepte estune promesse que vousvousfaitesd’éviterun
comportementnocif.Personne ne vousl’ impose,maisdespersonnessagesont
découvertque cinqpréceptessontparticulièrementutilespourcréerunbon
environnementpourentraînerl’esprit.Quandvousprenezcescinqpréceptes,
vousprenezlarésolutionde ne pasvousengagerintentionnellementdansles
cinqactivitéssuivantes:
1)tuerune personne ouunanimalquelconque ;
2)voler(c’est-à-dire prendre quelque chose quiappartientàquelqu’un
d’autre sanslapermissionde cette personne );
3)avoirdesrelationssexuellesillicites(c’est-à-dire avecunmineurouavec
unadulte quientretientdéjàune autre relation);
4)dire deschosesfausses(c’est-à-dire déformerlavérité);
5)prendre desproduitsintoxicants.
Cespréceptessontconçuspourcontrecarrercertainesdesmanièresflagrantes
dontvosactionscréentdesperturbations,àl’ intérieuretàl’extérieur,quifont
qu’ ilvousestdifficile de maintenirvotre focalisationintérieure.Al’extérieur,
ilsvousprotègentcontre lestypesd’actionquiconduiraientlesautresàse
venger.Al’ intérieur,ilsvousprotègentcontre deuxattitudesaveclesquelles
vouspouvezvousblesserquandvoussavezque vousvousêtesfaitdumalouque
vousenavezfaitauxautres.Cesdeuxattitudessontune estime de soifaible ou
une estime de soiexcessivementélevée.
Cesdeuxformesd’estime de soimalsaine sontliéesauxdeuxmanièresdont
lesgenstendentàréagiràleurpropre comportementincorrect:(1)soiten
regrettantleursactions;(2)soitens’engageantdansl’unoul’autre desdeux
typesde dénisuivants:(a)enniantque lesactionsse sonteffectivement
produites;(b)ouenniantqu’ellesétaientvraimenterronées.Cesréactionssont
comme desblessuresdansl’esprit.Le regretestune blessure ouverte,tendre au
toucher,alorsque le déniestcomme de lachaircicatrisée durcie entortillée
autourd’unendroittendre.Quandl’espritestblesséde cette manière,ilne peut
pass’établirconfortablementdansle présent,carilse retrouve reposantsurde
lachairànu,exposée àvif,ousurdesnœudscalcifiés.Quandilestobligéde
demeurerdansle présent,ilestlàseulementd’une manière tendue,tordue,et
partielle.Lesvisionspénétrantesqu’ ilobtientontégalementtendance àêtre
torduesetpartielles.C’estseulementsil’espritestlibre de blessuresetde
cicatricesqu’ ilpeuts’établirconfortablementetlibrementdansle présent,et
donnernaissance àundiscernementnondéformé.
C’estlàoùlescinqpréceptesinterviennent.Ilssontconçuspourguérirces
blessuresetcescicatrices.Ilsconstituentune partie intégrale duprocessus
thérapeutique de laméditation.Une estime de soisaine provientdufaitd’être
àlahauteurd’unensemble de critèresquisontpratiques,clairs,humains,et
dignesde respect.Lescinqpréceptessontformulésde telle manière qu’ ils
fournissentjustementcetensemble de critères.
•Pratiques:lescritèresque lespréceptesétablissentsontsimples.Vousvous
promettezde ne pasvousengagerintentionnellementdansl’undescinqtypes
d’activitésnocives,etde ne dire àpersonne de s’yengagernonplus.C’esttout.
Vousn’avezpasàvouspréoccuperde contrôlerplusde chosesque cela.Cela
signifie que lespréceptesne vousdemandentpasde vousfocalisersurles
manièresindirectesounonintentionnellesdontvosactionspeuvent
éventuellementconduire quelqu’und’autre àenfreindre lespréceptes.Vous
vousfocalisezd’abordsurvospropreschoixpouragir.
Siaprèsuncertaintempsvousvoulezélargirvospromessesvis-à-visde vousmême pouréviteruncomportementquipourraitindirectementfaire ensorte
que d’autrespersonnesenfreignentlespréceptes–telque le faitd’acheterde la
viande –celadépendentièrementde vous.Maisaudébut,ilestplusjudicieux
de vousfocalisersurce que vouschoisissezde faire,carils’agitd’undomaine
surlequelvouspouvezexercerunvéritable contrôle.
Ilestentièrementpossible de vivre enaccordaveccescritères–dont
l’applicationn’estpastoujoursfacile oucommode,maistoujourspossible.Ilse
peutqu’ ilvoussoitplusfacile d’observercertainspréceptesque d’autres,mais
avecdutempsetde lapatience –etunpeude sagesse pourtraiterlesécarts
dansvotre comportement–ilsdeviennentde plusenplusgérables.Ceciest
particulièrementvraiquandvouscommencezàremarquerlesbénéficesqui
découlentde leurobservation,etle malque celaprovoque quandvousvousen
écartez.
Certainespersonnestraduisentlespréceptesencritèresquiontl’airplus
nobles–considérantparexemple que le deuxième précepte signifie ne pas
abuserdesressourcesde laplanète –maismême ceuxquireformulentles
préceptesde cette manière admettentqu’ ilestimpossible d’être àleurhauteur.
Quiconque asouffertd’avoiràrespecterdescritèresinapplicablespeutvous
parlerdesdégâtspsychologiquesque de telscritèrespeuventprovoquer.Sivous
pouvezvousdonnerdescritèresquidemandentunpeud’effortetde satimais
qu’ ilestpossible de satisfaire,votre estime de soiaugmente de façon
considérable lorsque vousdécouvrezenvouslacapacitéàsatisfaire cescritères.
Vouspouvezalorsetensuite faire face avecconfiance àdestâchesplus
exigeantes.
•Clairs:lespréceptessontformuléssans«si»,«et»,ou«mais».Cela
signifie qu’ ilsvousfournissentunguidage trèsclair,quine laisse aucune place
àl’ indécisionouàdesrationalisationsquine sontpasvraimenthonnêtes.Soit
une actionestenaccordaveclespréceptes,soitelle ne l’estpas.Encore une
fois,descritèresde ce type sontquelque chose de trèssainàrespecter.
Quiconque aélevédesenfantsauradécouvertque,bienqu’ ilspuissentse
plaindre de règlesstrictes,ilsse sententenréalitéplusensécuritéavecelles
qu’avecdesrèglesquisontvaguesettoujourssujettesàlanégociation.Desrègles
clairesne permettentpasàdesintentionscachéesde se faufilerparlapetite
porte de l’esprit.Quand,envousentraînantavecde tellesrègles,vousapprenez
que vouspouvezfaire confiance àvosmotivations,vousacquérezunsens
d’estime de soiauthentiquementsain.Enmême temps,vousenteniràdes
règlesclairesvousfaitéconomiserdutempsque vouspourriezautrement
perdre àessayerde brouillerlesfrontièresetde justifieruncomportement
malhabile vis-à-visde vous-même.
•Humains:lespréceptessonthumainsàlafoisvis-à-visde lapersonne qui
lesobserve etvis-à-visdesgensaffectésparsesactions.Sivouslesobservez,vous
vousmettezenaccordavecunprincipe humain:lesforceslesplusimportantes
quifaçonnentvotre expérience dumonde sontlespensées,lesparoles,etles
actesintentionnelsque vouschoisissezdansle momentprésent.Celasignifie
que vousn’êtespasquantiténégligeable.Achaque choixque vousfaites–àla
maison,autravail,lorsque vousvousdivertissez–vousexercezvotre pouvoirsur
le façonnage encoursdumonde.Observerlespréceptesgarantitque votre
contributionaumonde esttoujourspositive.
Quantàvotre effetsurlesautres,sivoussuivezlespréceptes,votre
contributionaumonde estenaccordaveclesprincipesde labienveillance etde
lacompassion.Celavousaide àdévelopperlesbrahmaviharasanscrainte
d’hypocrisie oude déni.
•Dignesderespect:lescinqpréceptessontappelés«lescritèresque lesEtres
noblestrouventattirants»–lespersonnesquiontobtenuaumoinsunpremier
goûtde l’Eveil.De tellespersonnesn’acceptentpasdescritèresseulementsurla
base de lapopularité.Ellesontmisleurvie enjeupourvoirce quiconduitau
bonheurvéritable etellesontvuparelles-mêmes,parexemple,que tout
mensonge estpathologique,etque toute relationsexuelle endehorsd’une
relationsérieuse esttoujoursdangereuse.Ilse peutque d’autrespersonnesne
vousrespectentpasparce que vousvivezenobservantlescinqpréceptes,mais
lesEtresnobles,eux,vousrespectent,etleurrespectvautplusque celuide qui
que ce soitd’autre dansle monde.
Certainespersonnescraignentd’observerlespréceptesde peurde devenir
orgueilleusesparce que leurcomportementseraalorsmeilleurque celuides
autres.Ilestcependantfacile d’abandonnerce type d’orgueilquandvousvous
souvenezque vousobservezlespréceptesnonpourdevenirmeilleurque les
autres,maissimplementpourguérirlesproblèmesquise trouventdansvotre
propre esprit.C’estcomme prendre unmédicament:sivousprenezvotre
médicamentalorsque d’autrespersonnesne prennentpasle leur,ce n’estpas
une raisonpourlesmépriser.Ilse peutque celalesencourage àprendre leur
santéplusausérieux,maissiellesrefusentde tenircompte de votre
encouragement,vousdevezlaissertomberlaquestionpourle momentetvous
concentrersurle rétablissementde votre propre santé.
Le type de fiertésainquivientde ce que l’onobserve lespréceptesse
focalise surle faitque vousvouscomparezàvous-même –end’autrestermes,
surle faitque vousavezapprisàêtre moinsnocifetplusréfléchique vousne
l’étiezauparavant.Ce type de fiertévautbienmieuxque le type opposé:
l’orgueilquivoitlespréceptescomme quelque chose de mesquin,quidéclare
être au-dessusd’eux.Ce type d’orgueilestdoublementdommageable :àlafois
pourvotre espritetpourle bonheurdesautres.Ilestbeaucoupplussainde
vousrespecterparce que vousvoussoumettezàunentraînementstrictetque
vousle maîtrisez.Ce type de respectestbonpourvousetpourtouslesautres.
Enplusde créerune habitude saine etunenvironnementfavorable àla
pratique,lespréceptesmettentenjeulesnombreuseshabiletésdontvousavez
besoinpourcommenceràméditer.Ilsvouspermettentde mettre enplace une
intentionhabile etensuite de resteravecelle.Ilsvouspermettentde traiter
d’une manière mature toute lacune quipourraitsurvenir.Pourlesobserver
avecsuccès,vousdevezapprendre commentreconnaître etadmettre une erreur
sansvousemprisonnerdansle remordsetl’auto-récrimination.Vousréaffirmez
simplementvotre intentionde ne pasrefaire ce fauxpas,etvousdéveloppez
ensuite lesbrahmaviharapourvousaideràrenforcercette intention.Vous
apprenezde cette manière àlafoiscommentprendre encompte voserreurset
commentne paslesrépéter.
Lespréceptesdéveloppentaussilesqualitésmentalesquisontspécifiquement
nécessairespourlaconcentration:satipourlesconserveràl’esprit,l’attitude
d’alertepoursurveillervosactionsetvousassurerqu’ellesrestentenaccordavec
vospréceptes,etl’ardeurpouranticiperlessituationsoùvouspourriezêtre tenté
d’enfreindre vospréceptes,afinde pouvoirplanifierune stratégie habile qui
conserveravospréceptesintacts.Celadéveloppe alorsvotre discernement.
Vousrencontrerezparexemple dessituationsoùilse peutque dire lavérité
àproposd’unsujetparticuliersoitnocifpourlesautres.Commentévitez-vous
de parlerde ce sujetsanstoutefoisdire unmensonge ?Quandvousvous
promettezde ne pastuer,vousdevezanticiperle faitque desinsectesnuisibles
pourraientenvahirvotre demeure.Commentpouvez-vouslesécartersansles
tuer?
De cette manière,lespréceptesaidentàfavoriserunenvironnementpropice
àlapratique de laméditation,toutenvouspermettantd’exercerleshabiletés
que vousavezbesoinde développeràl’ intérieurde laméditationelle-même.
LARETENUEDESSENS
Ici,lessenssontaunombre de six:lessensde lavue,de l’ouïe,de l’odorat,
dugoût,etdutoucher,ainsique le sensde l’ idéation–laconnaissance des
idéesqu’avotre esprit.Laretenue dessensne signifie pasvousdéplaceravec
desœillèresoudesbouchonsdanslesoreilles.Elle vousforce enréalitéàvoir
plusclairementque vouspourrieznormalementvoir,carelle vousdemande de
devenirsensible àdeuxchoses:(1)votre motivationà,disons,regarderunobjet
particulier;et(2)ce quiarrive àvotre espritcomme résultatd’avoirregardécet
objetvisuel.Lesquestionsdudiscernementvontainsiexercerune influence
dansundomaine oùvousêteshabituellementmûparlesquestionsde lafaim:
larecherche de voiroud’entendre deschosesdélicieuses.Vousapprenezàvoir
votre implicationdanslessenscomme faisantpartie d’unprocessuscausal.
C’estde cette façonque laretenue aide àdévelopperle discernement.Vous
apprenezenmême tempsàcontrecarrerdescourantscausauxquipourraient
perturberl’esprit.Celaaide àdévelopperlaconcentration.
Pourne pasêtre emportéparcescourants,vousdevezmaintenirvotre centre
conscientàl’ intérieurducorps.Ce type de centre estcomme une ancre qui
sertàretenirl’esprit.Assurez-vousensuite que votre centre estconfortable.Cela
conserve l’espritbiennourri,de sorte qu’ iln’abandonne passonancre pour
suivre cescourantsàlarecherche de nourriture.Quandl’espritn’apasfaimde
plaisir,ilestbeaucoupplusdisposéàexercerlaretenue surlescourantsqui
sortentdesyeux,desoreilles,dunez,de lalangue,ducorps,etde l’esprit.Une
foisque l’espritestfermementcentré,vousvoustrouvezdansune bonne
positionpoursortirde cescourantsetlesvoirselonlestermesàlafoisde leurs
aspectsetde leursschémascausaux.
1.Chaque foisque vousorientezvotre attentionverslessens,essayezd’être
auclairàproposde votre motivation.Vousdevezvousrendre compte que vous
n’êtespasunrécepteurpassifdesobjetsvisuels,dessons,etc.L’espritsorten
réalitéàlarecherche de stimulussensoriels.Etsouvent,ilcherche desennuis.Il
existe parexemple desmomentsoùiln’yarienautourde voussusceptible
d’ inspirerle désirdévorant,maisle désirdévorantapparaîtdansl’espritetil
partàlarecherche de quelque chose pourse nourrir.Lamême chose se
produitaveclacolère ettoutesvosautresémotions.
Donc,quandvousregardezdeschoses,que recherchez-vous?Quieffectue
l’acte de regarder?Est-ce le désirdévorantquieffectue l’acte de regarder?Estce lacolère quieffectue l’acte de regarder?Sivouslaissezcesémotionsorienter
vosyeux,ellesprennentégalementl’habitude de donnerdesordresàvotre
esprit.Vousêtesentrainde renforcerlesmêmesmembresducomitéque vous
aurezplustardbesoinde maîtriseraucoursde laméditation.
Sivousvoyezque desintentionsmalhabilesvousinfluencentquantà
l’endroitoùvousfocalisezvotre attention,ouquantàvotre choixde lafaçon
dontvousle regardez,changezde focalisation.Regardezautre chose,ou
regardezlamême chose de manière différente.Sivousêtesentrainde
contemplerunbeaucorps,recherchezlesaspectsquisontmoinsbeaux–etils
ne se trouventpasloin,juste souslapeau.Le même principe vautpourla
colère.Sivousêtesentrainde penseràquelqu’unque voushaïssezvraiment,
souvenez-vousque cette personne possède égalementde bonscôtés.Soyezune
personne quipossède deuxyeux,passeulementun.Oubiensivousdécouvrez
que quandvousabandonnezle désirdévorantoulacolère,celane vous
intéresse plusde regardercespersonnesoude penseràelles,vousvousrendez
alorscompte que le problème ne venaitpasd’elles.Ilvenaitducomitédans
votre esprit.Vousapprenezque vousne pouvezpasvraimentfaire confiance à
certainsde sesmembres.Ils’agitlàd’une bonne occasiond’apprendre au
quotidien.
2.Unprincipe similaire s’applique quandvousremarquezlesrésultatsqui
découlentdufaitde regarder.Sivousvousrendezcompte que lamanière dont
vousêtesentrainde regarderquelque chose acommencéàaggraverdesétats
mentauxmalhabiles,soitdétournezvotre regard,soitapprenezàregarderla
même chose d’une manière quicontrecarre cesétatsmentaux.Lamême chose
s’applique àce que vousécoutez,ce que voussentez,ce que vousgoûtez,ce que
voustouchez,etenparticulierce àquoivouspensez.
Sivouspouvezconservervotre attentionfocalisée surlamanière dontl’esprit
initie le contactsensorieletestaffectéparcelui-ci,vousrestezfocaliséà
l’ intérieurmême lorsque vousregardezouécoutezquelque chose àl’extérieur.
Celavousaide àconserverferme etrésilientle centre de votre focalisationtout
aulongde lajournée.
III:VOTREENVIRONNEMENT
Lesvaleursde lasociétéhumaine vontpourlaplupartd’entre ellesà
l’encontre de lavie méditative.Soitellesse moquentde l’ idée d’unbonheur
véritable,immuable,soitellesévitentcomplètementle sujet,oubienencore
ellesdisentque vousne pouvezpasatteindre unbonheurquine change pasà
traversvospropresefforts.Ceciestvraimême dansdessociétésquisont
traditionnellementbouddhistes,etcelal’estparticulièrementdanslasociété
moderne,oùlesmédiasexercentune pressionpourque l’onrecherche le
bonheurdansdeschosesquivontchanger.Lapratique de laméditationenvue
de trouverunbonheurinconditionnéesttoujourscontre-culturelle.Personne
d’autre ne vaprotégervotre convictionenlapossibilitéd’unbonheurvéritable.
Vousdevezlaprotégervous-même.Donc,apprenezcommentprotégervotre
pratique contre lesvaleursantagonistesde lasociétédanssonensemble.
Ilexiste troismanièresde base dontvouspouvezle faire :enchoisissantdes
amisadmirables,enapprenantàvivre frugalement,etenvousisolantautantque
vousle pouvez.
Cestroispointsrequièrentune bonne dose de renonciation,etlafaçonla
plusfacile de pratiquerlarenonciation,c’estde laconsidérernoncomme une
privation,maiscomme unéchange.Enéchangeantlesplaisirsd’une vie
ordinaire contre une vie méditative,vouséchangezdesverroteriescontre de
l’or.Vouspouvezégalementpenserque vousêtesunathlète quis’entraîne.
Joueràvousmontrerplusintelligentque voshabitudesmalhabilesabeaucoup
plusde valeurque n’ importe quelsport.Toutcomme lesathlètessontdisposés
àvivre enacceptantcertainesrestrictionspourobtenirdesperformances,vous
devriezêtre disposéàvivre enacceptantcertainesrestrictionspourobtenirle
bonheurvéritable.Ettoutcomme unathlète quidoitse restreindre àunrégime
sainenvientàpréférerlanourriture saine àlamalbouffe,vousdécouvrezque
lesrestrictionsque vousimposezàlamanière dontvousinteragissezavecvotre
environnementdeviennentenréalitévotre façond’être préférée.
LESAMISADMIRABLES
Quandvousvousassociezàune personne,vousprenezinconsciemmentles
habitudesetlespointsde vue de cette personne.C’estlaraisonpourlaquelle le
principe le plusimportantpourfaçonnerl’environnementde votre méditation
quotidienne estde vousassocieràdespersonnesadmirables.
Lespersonnesadmirablespossèdentquatre qualités:ellessontvertueuses,
généreuses,sages,etellessontconvaincuesque lesqualitéshabilesdevraient
être développées,etlesqualitésmalhabilesabandonnées.Sivouspouveztrouver
despersonnescomme cela,essayezde vousassocieràelles.Remarquezleurs
bonnesqualités,essayezde lesémuler,etdemandez-leurcommentvous
pourriezdéveloppervous-même plusde vertu,de générosité,de sagesse,etde
conviction.
Donc,regardezautourde vous.Sivousne voyezpersonne quipossède ces
qualités,partezàlarecherche.
Le problème quise pose,c’estce qu’ ilfautfaire aveclespersonnesqui,
autourde vous,ne sontpasadmirables,maisaveclesquellesvousêtesobligéde
passeruncertaintempsàlamaison,autravail,oulorsd’activitésàcaractère
social.Le problème estparticulièrementdifficile s’ ils’agitde personnesdont
vousêtesresponsable,ouenversquivousavezune dette de gratitude,comme
vosparents.Vousdevezpasseruncertaintempsaveccespersonnes;vousdevez
lesaider.Donc,apprenezce que celasignifie de passeruncertaintempsavec
quelqu’unsanss’associeràlui–c’est-à-dire sansprendre seshabitudesetses
valeurs.Le principe fondamentalestque vousn’allezpasversluipourchercher
desconseilsconcernantdesproblèmesmorauxouspirituels.Essayezausside
vousexcuserchaque foisqu’ ilessaie de vousattirerversdesactivitésquivontà
l’encontre de vospréceptesoude vosprincipes.Sicesactivitéssontinévitables–
comme quandilyaune fête autravail–prenezl’attitude d’unanthropologue
de laplanète Mars,quiobserve lesétrangeshabitudesde terriensdanscette
sociétéàce momentprécis.
S’ ilyadespersonnesoudessituationsquionttendance àfaire ressortirce
qu’ ilyade pire envous,etque vousne pouvezpasleséviter,asseyez-vouset
consacrezune séance de méditationàplanifierlafaçondontvouspouvez
survivre àlarencontre sansque celaprovoque votre réaction,etavecun
minimumde conflitnonnécessaire.Apprendre commentempêcherlesqualités
malhabilesd’apparaître dansl’espritconstitue une partie importante de la
Voie,maistropsouvent,c’estquelque chose que l’onnéglige.Toutesles
méditationsne doiventpasobligatoirementse focalisersurle présent.Assurezvousjuste que laplanificationne domine pasvotre méditationetqu’elle ne va
pasau-delàde ce quiestvraimentutile.
Danscertainscas,siune amitiéestcentrée surdesactivitésmalhabiles,vous
pouvezêtre amenéàenvisagerde lamettre enparenthèses.Bienque celapuisse
blesserlessentimentsde l’autre personne,vousdevezvousdemanderce quiest
le plusprécieux:lessentimentsde cette personne oul’étatde votre esprit.(Et
souvenez-vous:le faitde simplementblesserlessentimentsd’une autre
personne n’estpaslamême chose que faire dumalàcette personne.)Vous
aurezenfinde compte plusàluioffrir–sivouspratiquezsérieusement,vous
pouvezdevenirl’amiadmirable de cette personne –etdoncne pensezpasque
votre prise de distance estunacte inamical.
Sivosamiss’ inquiètentdufaitque vousdevenezmoinssociable,parlezde la
questionàquelqu’unenquivousavezconfiance.
Le principe de lasélectivitéenmatière d’amiss’applique nonseulementaux
personnesenchairetenos,maisaussiauxmédias:lesjournaux,lesmagazines,
latélévision,laradio,l’ internet,l’ internet,l’ internet.Ilestplusfacile dansce
casd’arrêterde fréquenterceschoses-làsanséprouverde scrupules.Sivous
éprouvezvraimentle besoinde fréquenterlesmédias,demandez-vouschaque
fois:«Pourquoiest-ce que je faisça?Aquelle sorte de personnesvais-je
m’associerenfaisantça?Quandellesdisentquelque chose,pourquoiveulentellesque je le croie ?Puis-je leurfaire confiance ?Quisontleurs
commanditaires?»
Même le faitde lire/regarderlesnouvellescomporte desdangerspour
quelqu’unquientraîne l’esprit.Iln’yariende malàessayerde resterinformé
de l’actualité,maisvousdevezêtre sensible àl’effetque tropd’attentionaux
nouvellespeutavoirsurvotre esprit.Le message de base desnouvellesestque
votre tempsn’estpasimportant,que leschosesimportantesquise passentdans
le monde sontcellesque d’autrespersonnesfontend’autreslieux.C’estle
contraire dumessage de laméditation:lachose laplusimportante quise
produitdansvotre monde estce que vousêtesentrainde faire icimême,ence
momentmême.
Enconséquence,pratiquezlamodérationmême danslaquantitéde
nouvellesque vousregardez.Aulieude cela,observezlesnouvellesquisont
crééesicimême dansvotre respiration.Etquandvousavezdesnouvellesde ce
type àrapporter,rapportez-lesseulementàdespersonnesquiontacquisvotre
confiance.
LAFRUGALITÉ
Lesmoinesbouddhistessontencouragésàréfléchirchaque jourauxraisons
pourlesquellesilsutilisentlesquatre nécessitésde lavie :lanourriture,les
vêtements,le logement,etlesmédicaments.Le butde cette réflexionestde voir
s’ ilslesutilisentde façonexcessive oud’une manière quivadévelopperdes
étatsd’espritmalhabiles.Ilsreçoiventaussile conseilde réfléchiraufaitque
chacune desnécessitésestle résultatde sacrificesde nombreuses,nombreuses
personnesetd’autresêtresvivants.Cette réflexionencourage lesmoinesàvivre
simplementetàavoirenfinde compte pourbutune forme de bonheurnoble
quin’ impose aucunfardeauàquique ce soit.
Lesméditantslaïcstirentégalementprofitde réfléchirquotidiennementde
cette manière,pourcontrecarrerlamanière dontlasociétédanssonensemble
lesencourage àfocaliserleurattentionsurlaconsommationetl’acquisitionsans
penseràleursconséquences.Donc,arrêtez-vouspourpenser,parexemple
quandvousmangez:est-ce juste pourrestersuffisammentenforme pour
remplirvosdevoirs?Ouêtes-vous,selonlesmotsdestextesbouddhistes,en
trainde rechercherlesmeilleuressaveursaveclapointe de votre langue ?Etesvousentrainde faire dumuscle pouravoirbelle allure ?Sic’estle cas,vous
êtesentrainde favoriserdesétatsd’espritmalhabiles.Etes-voustropdifficile en
ce quiconcerne le type de nourriture que vousallezmangeretne pasmanger?
Sic’estle cas,vouspasseztropde tempsetvousdépenseztropd’argentpour
votre consommation–dutempsetde l’argentquipourraientêtre utiliséspour
développerlagénérositéetd’autresétatsmentauxhabiles.
Vousdevezvousrendre compte qu’enmangeant–même sic’estde la
nourriture végétarienne –vousconstituezunfardeaupourle monde autourde
vous,etvousvoulezenconséquence réfléchirunpeuauxbutsquisontau
service de laforce que voustirezde votre nourriture.Ne mangezpasjuste pour
le plaisir,parce que lesêtres–humainsetanimaux–quiontfournicette
nourriture ne l’ontpasfournie parplaisir.Assurez-vousque vousfaitesbon
usage de l’énergie que vousentirez.
Celane signifie cependantpasque vousdevezvouspriverde nourriture.
Vousenpriverpouravoirbelle allure estaussiune attitude malhabile,ence
sensque celavousprive de l’énergie dontvousavezbesoinpourpratiquer,et
celavousmaintientexagérémentattachéàl’apparence ducorps.Le terme
traditionnelpourune alimentationsage estlamodérationdansl’alimentation:
avoirunsensdujuste àpoint,de ce quiestexactementnécessaire pourvous
maintenirsuffisammentenbonne santéetfortpourpouvoirresteravec
l’entraînementde l’esprit.
Le même principe estvraidestroisautresnécessités.Vousne voulezpasêtre
unavare,maisenmême temps,vousne voulezpasgaspillerlesressourcespour
lesquellesvous-même,ouquelqu’und’autre dontvousdépendez,aveztravaillési
durement.Ne soyezpasunesclave dustyle.Ne prenezpasplusdumonde que
ce que vousêtesprêtluiàrendre.Etapprenezàdéfaire lesperceptions–
promuesde façonsiintense parlesmédias–que faire desachatsconstitue une
forme de thérapie etqu’unachatn’estriend’autre qu’une victoire ouungain.
Chaque achatimplique aussiune perte.Ilyad’abordlaperte d’une somme
d’argentquiauraitpuêtre utilisée pourdévelopperdesqualitésd’esprithabiles
–tellesque lagénérosité–plutôtque desqualitésmalhabiles,comme l’avidité.
Ensuite,ilyaune perte de liberté.Tropsouvent,leschosesque vouspossédez
commencentàvousposséder.Plusvouspossédezde choses,plusvousavezà
craindre lesdangersquipeuventleurarriver,telsque le vol,le feu,etles
inondations.Enconséquence,apprenezàlimitervosachatsàce quiestvraiment
utile,etutilisezl’argentque vouséconomisezpouraideràfaire progresserles
qualitésde vie plusélevées,àlafoispourvous-même etpourlespersonnes
autourde vous.Pensezque lafrugalitéestuncadeauque vousvousfaitesetque
vousfaitesaumonde.
L’ISOLEMENT
L’ isolementvouspermetde regarderdirectementlesproblèmescrééspar
votre propre espritsansêtre distraitparlesproblèmescréésparlesautres.C’est
l’occasiond’entrerencontactavecvous-même etde réaffirmervosvéritables
valeurs.C’estlaraisonpourlaquelle le Bouddhaconseillaitàsesmoinesd’aller
dansdeslieuxsauvages,etde créerunétatd’espritde type «lieuxsauvages»
même quandilsvivaientdanslasociété.
Ilexiste plusieursmanièresdontvouspouvezcréercetétatd’espritdans
votre vie.
Lesrécitations.Ilse peutque voustrouviezutile de faire desrécitationspour
favoriserunsensd’ isolementautourde votre séance de méditation
quotidienne avantde commenceràméditer.Celaestparticulièrementutile si
vousremarquezque votre espritvéhicule de nombreuxproblèmesaccumulés
aucoursde lajournée.Le sonde larécitationauneffetcalmant,etlesmotsde
larécitationvousaidentàvousmettre dansunnouvelétatd’esprit.De
nombreuxtextesde récitationsontdisponiblesenligne,etde nombreux
fichiersaudiomontrentcommentprononcerlesmotsqu’ ilscontiennent.Ilest
possible de faire desrécitationsdansn’ importe laquelle deslanguesasiatiques
despaysbouddhistes,dansvotre propre langue,oudansunmélange desdeux.
Expérimentezpourvoirquelestle style de récitationle plusefficace pourvous
mettre dansle meilleurétatd’espritpossible pourméditer.
Lesretraites.Ilestutile,enplusde votre séance de méditationquotidienne,
de trouveràintervallesréguliersdesmomentsoùvouspouvezréserverdes
périodespluslonguesàlapratique de laméditation.Celavouspermetd’aller
plusprofondémentdansvotre espritetde redonnerdesforcesàvotre pratique.
Ilexiste deuxmanièresdontvouspouvezfaire cela,etilestutile d’essayerles
deux.Lapremière consiste àtrouverdutempsde façonrégulière,toutesles
semainesouune semaine surdeux,pourconsacreràlapratique une plus
grande partie de lajournée que vousne le faitesnormalement.Laseconde
consiste àfaire une retraite prolongée une oudeuxfoisparan.
•Traditionnellement,lesbouddhistesréserventquatre joursparmois–le
jourde lapleine lune,le jourde lanouvelle lune,etlesdeuxjoursde lademilune –àune pratique plussérieuse.Onappelle celaobserverl’uposatha
(ouposatha).Lamanière lapluscourante d’observerl’uposathaimplique
d’observerleshuitpréceptes,d’écouterle Dhamma(lesenseignementsdu
Bouddha),etde méditer.
Leshuitpréceptess’appuientsurlescinqpréceptes.Le troisième précepte
passe de :pasde relationssexuellesillicites,à:pasde relationssexuellesdu
tout.Pource quiestdestroispréceptesrestants,vousvouspromettezque toute
lajournée,vousvousretiendrezde :
6)mangerpendantlapériode allantde midiàl’aube suivante ;
7)regarderdesspectacles,écouterde lamusique,utiliserdesbijoux,des
cosmétiquesetdesparfums;
8)vousasseoirsurdessiègesélevés,luxueuxoude vousallongersurdes
litsélevés,luxueux.
Cespréceptesajoutentfondamentalementle principe de laretenue dessens
auxcinqpréceptes.Parce qu’ ilsfixentdeslimitesauplaisirque voustirezde
chacundescinqsensphysiques,ilsvousencouragentàexaminervotre
attachementaucorpsetauxplaisirssensuels,etàrechercheràleurplace le
plaisirenentraînantvotre esprit.
PourécouterlesenseignementsduBouddha,vouspouvezlire àvoixhaute
unlivre surle Dhammaouécouterl’undesbonsenseignementsquisont
disponiblesenligne.
Vouspouvezbienentenduadaptercesobservancesenfonctionde votre
emploidutemps.Vouspouvezparexemple faire varierle nombre de foisoù
vouslesobservezenunmois.Vouspouvezlesprogrammerlesjoursoù
normalementvousne travaillezpas.Sivousne pouvezpasmangeravantmidi,
vouspouvezsimplementvouspromettre de ne rienmangeraprèsle repasde la
mi-journée.
Sivousavezdesamisquisontdesméditants,vouspouvezessayerde
programmeraveceuxunjourd’uposathapourvoirsil’énergie de votre groupe
aide ougêne votre pratique.Bienque celapuisse semblerétrange de
rechercherl’ isolementencompagnie desautres,ilse peutque vousdécouvriez
que celarendvotre pratique moinssolitaire,carvouspouvezvoirque vous
n’êtespaslaseule personne quis’oppose auxvaleursde lasociétédansson
ensemble.Pourque celaaide àfavoriserune atmosphère d’ isolementdansle
groupe,mettez-vousd’accordsurle nombre de conversationsdanslequelvous
voulezvousimpliquer.Evitezde parlerpolitique.Généralement,plusilyade
silence,mieuxc’est.Vousne vousrencontrezpaspourvousenseignerlesunsles
autresparlaparole.Vousvousrencontrezpourvousenseigneretvoussoutenir
lesunslesautresparl’exemple.
•Quantauxretraitesprolongées,ilexiste de nombreuxcentresde méditation
quienproposenttoutaulongde l’année.L’avantage de telscentresestqu’ ils
onttendance àimposerunhoraire de groupe fixe,quivousaide àstructurer
votre journée.Celapeutêtre importantsivouscommencezjuste àméditeret
que vousavezdumalàprendre desinitiatives.Leshorairesde travailtendent
parailleursàêtre réduitsauminimum.Onprépareravotre nourriture,etvous
disposerezdoncde plusde tempspourlaméditationformelle.
Vousdevezcependantveilleràchoisirunboncentre.Beaucoupd’entre eux
sontgéréscomme desentreprisesavecunpersonnelassezimportant.Celafait
augmenterlesprixetéloigne le Dhammade ce que le Bouddhaaenseigné,
pourle rapprocherde ce quifaitplaisiràune vaste clientèle.Certainscentres
exercentune pressionsubtile auterme de laretraite pourque vousfassiezun
donaucentre ouàl’enseignant/auxenseignantsde laretraite,déclarantqu’ il
s’agitlàd’une coutume bouddhiste ancienne.Latraditionde faire desdonsest
une traditionbouddhiste ancienne ;latraditiond’exercerune pressionpour
obtenirdesdonsn’enestpasune.
Sile Dhammaenseignéaucoursde laretraite vaàl’encontre de ce que vous
savezêtre vrai,évitezlesenseignementsetméditezautre partdansle centre.Si
vousn’enêtespascertain,méditezpendantlesenseignementsenaccordant
toute votre attentionàvotre thème de méditation.Siquoique ce soitdans
l’enseignementestpertinentouutile parrapportàce que vousêtesentrainde
faire,celase présenteraimmédiatementàvotre attention.Quantaureste,vous
pouvezle laisserde côté.
Même lescentresgéréssurlabase de donspeuventenseignerdesversions
trèsbizarresduDhamma.Sivoussentezqu’ ilyaquelque chose quiressemble à
une atmosphère de secte dansle centre,partezimmédiatement.Silesgens
refusentde vouslaisserpartir,faitesunscandale.Souvenez-vous:vousdevez
protégervotre esprit.
Lesmonastèresde méditationconstituentune autre alternative.Ilsne font
paspayer,étantdonnéque toutestgérégrâce àdesdons.Maisparce que l’on
s’attendàce que vousparticipiezauxtâchesjournalières,ilse peutque vous
disposiezde moinsde tempspourlaméditationformelle.Parailleurs,les
monastèresde méditationn’ontsouventpasd’horairesde groupe fixes,etvous
devrezdoncfaire preuve de plusd’ initiative.Etmême là,vousdevrezfaire
preuve de discriminationdanslafaçondontvousécoutezle Dhamma.
Une autre alternative consiste àallercamper.Etre dansunlieusauvage vous
aide aussiàreplacerde nombreuxproblèmesde votre vie quotidienne dans
une perspective plusvaste.Ilyaune raisonpourlaquelle le Bouddhaestallé
dansunlieusauvage pouratteindre l’Eveil.
Lecturescomplémentaires
Pourune perspective générale surlapratique danslavie quotidienne :*«
SkillstoTake withYou»dansMeditations;*«AMeditative Life »dans
Meditations2 .
Surl’utilisationde larespirationdansdessituationssocialesdifficiles:*«
SocialAnxiety»dansMeditations3
Surle contrôle de votre bouche :«Laparole Juste »dansUneNobleStratégie .
Surl’examende vosintentions:«Laroute quimène aunibbanaestpavée
d’ intentionshabiles»dans UneNobleStratégie.
Surl’étiquette de lagénérosité,àlafoispourceuxquidonnentetceuxqui
reçoivent:*«NoStringsAttached»dans Head&HeartTogether.
Surlarenonciationetlapratique de l’uposatha:*«The DignityofRestraint»
dans Meditations;«Echangerdesverroteriescontre de l’or»dansUneNoble
Stratégie.
Surle pardon:*«Reconciliation,Right&Wrong»dans PurityofHeart.
Surcertainsdesproblèmesrencontrésenobservantlespréceptes:*«Getting
the Message »et*«EducatingCompassion»;dansPurityofHeart ;«Le
pouvoirthérapeutique despréceptes»dansUneNobleStratégie .
Enseignementsorauxpertinents
*2011/6/20:Forthe SurvivalofYourGoodness
*2011/10/22:After-workMeditation
*2009/8/14:ACulture ofSelf-reliance
*2006/10/13:AWildernessMindatHome
*2010/8/25:SkillstoTake Home
*2001/8:NewFeedingHabits
*2007/12/20:The SkillofRestraint
*2011/8/12:RightSpeech,Inside &Out
*2012/4/16:AMeditatorisaGoodFriendtoHave
*2010/12/10:The IvoryIntersection
*2009/1/23:CaringWithoutClinging
*2011/5/12:ProtectingYourSpace
*2008/5/28:AnAnthropologistfromMars
*2005/3/16:Renunciation
PARTIEQUATRE
Lapratiqueavancée
Laméditationsurlarespirationestlapratique idéale pourdonnernaissance
àde fortsétatsde concentration,appelésjhana.Lesjhanafournissentalorsune
base idéale pourfavoriserlesvisionspénétrantesquipeuventlibérerl’espritde
sesmanièreshabituellesde provoquersouffrance etstresspourlui-même.Ces
visionspénétrantespeuventenfinde compte conduire àune expérience
d’affranchissementdansladimensioninconditionnée –appelée le Sans-mort–
oùlasouffrance etle stressarriventàleurterme total.Ilexiste ainsitrois
aspectsde lapratique avancée :lesjhana,lavisionpénétrante,et
l’affranchissement.
LESJHANA
Le Canonpalidécritquatre niveauxde jhana,etcinqatteintesdusans-forme
–desétatsde concentrationdanslesquelsiln’yapasd’expérience de laforme
ducorps–quiontcomme pointde départle quatrième jhana.Lestextesqui
s’appuientsurle Canonpaliontcartographiécesdescriptions,listantles
facteursquicomposentchaque jhanaouchaque atteinte dusans-forme.
Quandonlitceslistes,ilestimportantde se rendre compte que ce ne sont
pasdesrecettes.Onne peutpas,parexemple,simplementprendre lescinq
facteursdupremierjhana,lescombiner,etespérerobtenirle premierjhana.Ce
seraitcomme sinonentendaitdire que le durian–unfruittropical–aune
odeurde crème anglaise mélangée àde l’ail,etqu’ ilcontientaussiunpeude
cyanure,de lavitamine E,ainsiqu’une une grande quantitéde potassium.Si
l’oncombine simplementcesingrédientsdansl’espoird’obtenirdudurian,on
obtientenfaitune mixture empoisonnée.
Leslistesdesfacteursdesjhanaressemblentplusàdescritiques
gastronomiques.Ellesvousdisentqueldevraitêtre oune pasêtre le goûtde la
versionréussie d’unplatparticulier,maisellesne fournissentpasbeaucoup
d’ indicationssurlafaçonde cuisinervous-même ce plat.
Donc,pourtirerle maximumdescritiquesgastronomiques,vouspouvezles
combineràune recette pourque celavousdonne une idée pluscomplète de la
façondontlarecette devraitfonctionner.C’estce qu’offre ce livre.Larecette de
base desjhanaestdonnée danslespartiesunetdeuxdulivre.Quandvousvous
focalisezsurlarespirationensuivantlarecette,etque leschosescommencentà
biense passer,voilàcertainesdesexpériencesauxquellesvouspouvezvous
attendre.
Lepremierjhana.Traditionnellement,le premierjhanapossède cinqfacteurs:
lapensée dirigée,l’évaluation,l’unicitéde préoccupation(le thème surlequel
vousêtesfocalisé),le ravissement,etle plaisir.Lestroispremiersfacteurssont
lescauses;lesdeuxderniers,lesrésultats.End’autrestermes,vousne «faites»
pasle ravissementetle plaisir.Ilssurviennentquandvous«faites»bienles
troispremiersfacteurs.
Dansce cas,lapenséedirigéesignifie que vousorientezde façoncontinue vos
penséesverslarespiration.Vousne lesorienteznulle partailleurs.C’estle
facteurquivousaide àresterconcentrésurune chose.
L’évaluationestle facteurdudiscernement,etilrecouvre plusieursactivités.
Vousévaluezle degréde confortde larespiration,etdansquelle mesure vous
restezaveclarespiration.Vouscherchezdesmanièresd’améliorersoitvotre
respiration,soitlamanière dontvousêtesfocalisésurlarespiration;puisvous
lestestez,évaluantlesrésultatsde vosexpérimentations.S’ ilsne se révèlentpas
bons,vousessayezde trouverde nouvellesapproches.S’ ilsse révèlentbons,
vousessayezde trouvercommententirerle maximum.Ce dernieraspectde
l’évaluationinclutl’acte de répandre une bonne énergie respiratoire dans
différentespartiesducorps,de répandre votre conscience pourégalement
remplirle corps,etensuite celuide maintenirce sensd’une respirationdu
corpstoutentieretde conscience ducorpstoutentier.
L’évaluationjoue aussiunrôle pourcombattre toute pensée vagabonde qui
pourraitapparaître :elle évalue rapidementlesdégâtsquipourraientsurvenirà
votre concentrationsivoussuiviezde tellespensées,etelle vousrappelle
pourquoivousvoulezrevenirausujet.Quandlaméditationse passe bien,
l’évaluationamoinsde travailàfaire dansce domaine etelle peutse focaliser
plusdirectementsurlarespirationetlaqualitéde votre focalisationsurla
respiration.
Enbref,l’évaluationjoue àlafoisunrôle passifetunrôle actifdansvotre
relationàlarespiration.Sonrôle passifconsiste simplementàprendre durecul
pourobservercommentse passentleschoses.Dansce rôle,elle développe àla
foisvotre attitude d’alerte etvotre observateurintérieur,que j’aiprésentésdans
lapartie un.Le rôle actifde l’évaluationconsiste àporterunjugementsurce
que vousavezobservéetàtrouverquoifaire avec.Sivousjugezque lesrésultats
de vosactionsmentalesne sontpassatisfaisants,vousessayezde trouverdes
moyensde changerce que vousêtesentrainde faire etvoustestezensuite vos
idées.Silesrésultatssontsatisfaisants,voustrouvezdesmoyensde les
mainteniretd’enfaire bonusage.Celadéveloppe votre celui-qui-faitintérieur
afinqu’ ilpuisse façonnerplushabilementl’étatde votre esprit.
L’unicitédepréoccupationsignifie deuxchoses:d’abord,elle faitréférence au
faitque votre pensée dirigée etvotre évaluationrestenttouteslesdeux
uniquementaveclarespiration.End’autrestermes,votre préoccupationest
unique ausensoùc’estlaseule chose surlaquelle vousêtesfocalisé.
Deuxièmement,votre préoccupationestunique ausensoùune chose –la
respiration–remplitvotre conscience.Ilse peutque vouspuissiezentendre des
sonsàl’extérieurducorps,maisvotre attentionne vapasverseux.Ilssont
totalementàl’arrière-plan.(Ce points’applique àtouslesjhana,etilpeutmême
s’appliquerauxatteintesdusans-forme,bienque certainespersonnes,
lorsqu’ellesparviennentauxatteintesdusans-forme,découvrentqu’elles
n’entendentpaslessons.)
Quandcestroisfacteurssontfermesethabiles,leravissementetleplaisir
apparaissent.Le mot«ravissement»esticiune traductiond’unmotpali–piti–
quipeutaussisignifierrafraîchissement.Ils’agitfondamentalementd’une
forme d’énergie etonpeutenfaire l’expérience de nombreusesmanières:soit
comme une plénitude calme,immobile dansle corpsetl’esprit,soitencore
comme une énergie quise déplace,telunfrissonquiparcourtle corps,oudes
vaguesquidéferlentsurvous.Ilpeutparfoisprovoquerdesmouvementsdu
corps.Chezcertainespersonnes,l’expérience estintense ;chezd’autres,elle est
plusdouce.Celapeutêtre enpartie conditionnéparle degréde soifd’énergie
de votre corps.S’ ilavraimentsoifd’énergie,l’expérience seraintense.Sice
n’estpasle cas,onpeutremarqueràpeine l’expérience.
Ainsique je l’ainotédanslapartie deux,laplupartdespersonnestrouventle
ravissementagréable,maiscertainesle trouventdésagréable.Danslesdeuxcas,
le pointimportantestde ne passe focaliserdessus,maisde resterfocalisésur
larespiration.Laissezle ravissementse déplacercomme ille veut.Vousn’êtes
pasobligéd’essayerde le contrôler.Sinon,vousabandonnezlesfacteurscausaux
–lapensée dirigée,l’évaluation,etl’unicitéde préoccupation–etvotre
concentrationse défait.
Le plaisirestle sensd’aise etde bien-être quisurviennentquandle corpsse
sentcalméparlarespiration,etque l’espritestagréablementintéresséparle
travailde laméditation.
Làencore,ilestimportantde resterfocalisésurlarespirationetde ne passe
focalisersurle plaisir,carcelavousferaitperdre le contactaveclescausesde la
concentration.
Aulieude cela,utilisezvotre conscience de larespirationetvosfacultés
d’observationpourpermettre –c’estle motopérationnel:permettre–aux
sensationsde ravissementetde plaisirde remplirle corps.Quandle
ravissementetle plaisirinterpénètrenttotalementle corps,ilsrenforcent
l’unicitéde votre préoccupationaveclarespirationducorpstoutentier.
De cette manière,l’activitéd’évaluation,aulieud’être une instabilité
malencontreuse dansvotre concentration,enfait,larenforce,de sorte que
l’espritestprêtàs’établirplussolidement.
Lorsque voustravaillezde cette manière aveclarespiration,vousremarquez
que votre conscience ducorpspossède deuxaspects:une conscience focalisée
etlaconscience àl’arrière-planquiestdéjàprésente dansvotre corps.La
conscience àl’arrière-planestsimplementvotre réceptivitéàl’éventailcomplet
de l’ intrantsensorielquipénètre àpartirde touteslespartiesducorps.La
conscience focalisée estlocalisée àl’endroitoùvousaccordezune attention
particulière àcetintrant,etque vousdéveloppezplusavant.Une destâchesde
votre évaluationconsiste àfaire entrerencontactl’unavecl’autre cesdeux
aspectsde laconscience.Laconscience àl’arrière-planestdéjàlà,toutcomme
l’énergie respiratoire àl’arrière-plandansle corps.Laquestion–àlafoisence
quiconcerne laconscience àl’arrière-planetl’énergie àl’arrière-plan–estla
suivante :est-elle pleine ?Souvenez-vousque,quandvoustraitezavecla
respiration,vousn’essayezpasde faire entrerde force le souffle dansdeszones
oùilne s’étaitjamaistrouvéauparavant.Vousêtessimplemententrainde
permettre àtouslesaspectsde l’énergie respiratoire de se relier.Laconnexité
estce quileurpermetàtousde se remplir.Le même principe s’applique à
votre conscience :vousn’essayezpasde créerune nouvelle conscience.Vous
voulezsimplementque votre conscience focalisée se relie àvotre conscience à
l’arrière-planafinqu’ellesformentuntoutferme,pleinementenattitude
d’alerte.
Lorsqu’àlafoislarespirationetlaconscience sontréuniesde cette manière,
vousentrezdansle deuxième jhana.
Ledeuxièmejhanapossède troisfacteurs:l’unicitéde préoccupation,le
ravissement,etle plaisir.Lorsque larespirationetlaconscience deviennentun,
ellescommencentàse sentirsaturées.Quoique vousfassiezpourlesrendre
encore pluspleines,ellesne peuventpasse remplirplusqu’ellesne le sont.A
ce stade,lapensée dirigée etl’évaluationn’ontplusd’autre travailàfaire.Vous
pouvezlesabandonner.Celapermetàl’espritd’entrerdansunsensd’unité
encore plusfort.Votre conscience focalisée etvotre conscience àl’arrière-plan
deviennentfermementune,etellesdeviennentàleurtourune avecla
respiration.
C’estcomme si,dansle premierjhana,vousvousidentifiiezavecune partie
de votre respirationetune partie de votre conscience lorsque vousfaisiez
passerune autre partie de larespirationdansune autre partie de votre
conscience.Maintenant,ceslignesde séparationsonteffacées.Laconscience
devientune,larespirationdevientune,ettoutesdeuxdeviennentune avec
l’autre.Une autre analogie consiste àpenserque l’espritestcomme l’objectif
d’unappareilphoto.Dansle premierjhana,le pointfocalse situe devant
l’objectif.Dansle deuxième,ilse déplace àl’ intérieurde l’objectiflui-même.
Ce sensd’unitése maintientàtraverstouslesjhanaetétatsdusans-forme
restants,jusqu’auniveauconnucomme ladimensionde l’ infinitude de la
conscience (cf.ci-dessous).
Ici,dansle deuxième jhana,le plaisiretle ravissementdeviennenttousdeux
plusprononcés,maisiln’estpasnécessaire de lesrépandre consciemmentà
traversle corps.Ilsse répandentd’eux-mêmes.Le ravissement,cependant,est
une énergie quise déplace.Bienqu’ ilpuisse être ressenticomme extrêmement
rafraîchissantaudébut,ilpeutenfinde compte devenirfatiguant.Quandcela
se produit,essayezde raffinerlafocalisationde votre attentionjusqu’àun
niveaud’énergie respiratoire quin’estpasaffectéparlesmouvementsdu
ravissement.Vouspouvezpenserque c’estcomme sivouschangiezlafréquence
de votre radio,passantd’une stationquidiffuse de lamusique bruyante àune
autre stationquidiffuse de lamusique plusdouce.Bienque lesondes
radiophoniquesdesdeuxstationspuissentexisteraumême endroit,l’acte de
s’accordersurl’une d’entre ellesvouspermetd’éliminerl’autre.
Quandvouspouvezresteravecce niveaud’énergie plusraffiné,vouspénétrez
dansle troisième jhana.
Letroisièmejhanapossède deuxfacteurs:l’unicitéde préoccupationetle
plaisir.Le sensde plaisiresticitrèscalme etimmobile dansle corps.Lorsqu’ il
remplitle corps,vousn’avezpasl’ impressionque vousremplissezle corpsavec
une énergie respiratoire quise déplace.Aulieude cela,vouspermettezaucorps
d’être rempliparune énergie ferme,calme.Despersonnesdécriventaussicette
énergie comme «résiliente »ou«comme de l’acier».Ilyaencore comme une
sensationsubtile de fluxrespiratoire àlapériphérie ducorps,maiselle est
ressentie comme le mouvementde lavapeurd’eauautourd’unglaçon,qui
entoure laglace maisquine provoque niexpansionnicontraction.Parce que
l’espritn’estpasobligéde s’occuperdumouvementde l’énergie respiratoire,il
peutdevenirplusétablietpluscalme.Ildevientaussiplusferme etplus
équanime enprésence duplaisircorporel.
Lorsque l’espritdevientencore pluscentréetcalme,ilpénètre dansle
quatrième jhana.
Lequatrièmejhanapossède deuxfacteurs:l’unicitéde préoccupationet
l’équanimité.Ace stade,même le mouvementsubtilde l’ inspirationetde
l’expirations’arrête.Iln’yanivagues,nibrèchesdansl’énergie respiratoire.
Parce que l’espritestextrêmementcalme etimmobile,le cerveauconvertit
moinsd’oxygène endioxyde de carbone,etlescapteurschimiquesdansle
cerveaun’éprouventdoncpasle besoinde dire aucorpsde respirer.L’oxygène
que le corpsabsorbe passivementestsuffisantpoursubveniràsesbesoins.La
conscience remplitle corps,larespirationremplitle corps,larespiration
remplitlaconscience :c’estlapleine unicitéde préoccupation.C’estaussile
stade de lapratique de laconcentrationoùsatidevientpur:iln’yapasde
brèche dansvotre capacitéàvoussouvenirde resteraveclarespiration.Parce
qu’àlafois,l’espritetlarespirationsontcalmes,l’équanimitédevientégalement
pure.L’espritestdansunétatd’équilibre total.
Quandvousavezapprisàmaintenirce sensde calme etd’ immobilité
équilibrésdanslarespiration,vouspouvezvousfocaliserégalementsur
l’équilibrage desautrespropriétésducorps.Equilibrezd’abordlachaleuretle
froid.Sile corpsatropchaud,remarquezoùse trouve le pointle plusfroid.
Focalisez-voussurlafraîcheuràcetendroit,etlaissez-laensuite se répandre,
toutcomme vousrépandriezlarespirationimmobile.De façonsimilaire,sivous
aveztropfroid,trouvezle pointle pluschauddansle corps.Une foisque vous
pouvezmaintenircette focalisationsurlachaleuràcetendroit,laissez-lase
répandre.Voyezsivouspouvezensuite amenerlafraîcheuretlachaleuràun
étatd’équilibre,afinque le corpsse sente juste bien.
Procédezde façonsimilaire ence quiconcerne lafermetédansle corps:
focalisez-voussurlessensationsquisemblentlespluslourdesoulesplus
fermes.Laissezensuite cette fermetése répandre àtraverstoutle corps.Sile
corpsse senttroplourd,pensezalorsàlarespirationcalme etimmobile pourle
rendre plusléger.Essayezde trouverunéquilibre afinde ne voussentirnitrop
lourdnitropléger.
Cetexercice rendnonseulementle corpsplusconfortable entantque
fondementpourune concentrationplusferme,maisilvousfamiliarise aussi
aveclespropriétésquiconstituentvotre sensintérieurducorps.Ainsique nous
l’avonsnotédanslapartie deux,être familiariséaveccespropriétésvous
procure unensemble d’outilsutilespourgérerladouleuretlesexpériences
horsducorps.Cetexercice vouspermetégalementde voirlaforce de vos
perceptions:le simple faitde remarqueretd’étiqueterune sensation
particulière peutlarendre plusforte.
Lesquatre jhanase focalisentsurle même sujet–larespiration–maisla
manière dontilssontliésàlarespirationdevientprogressivementplusraffinée.
Une foisque l’espritatteintle quatrième jhana,celui-cipeutconstituerle
fondementpourlesatteintesdusans-forme.Larelationentre lesétapesestici
inversée :touteslesatteintesdusans-forme sontliéesàleurthème de lamême
manière –avecl’équanimitéetl’unicitéduquatrième jhana–maisellesse
focalisentsurdesthèmesdifférents.Nousprésenteronsiciseulementlesquatre
premièresatteintesdusans-forme,carlacinquième atteinte –lacessationde la
perceptionetde lasensation–dépasse le cadre de ce livre.
Lesatteintesdusans-forme.Lorsque l’espritquiestdansle quatrième jhana
demeure avecl’ immobilitéde larespirationquiremplitle corps,ilcommence à
sentirque laseule raisonpourlaquelle ilressentune limite ouune forme du
corpsestdue àlaperceptionouàl’ image mentale de laforme ducorpsà
laquelle ils’attache.Iln’yapasde mouvementde larespirationpourconfirmer
cette perception.Aulieude cela,le corpsestcomme unnuage de gouttelettes
de brouillard,chaque gouttelette étantune sensation,sanspourautantque le
nuage possède une limite claire.
Pourparveniràlapremière atteinte dusans-forme,laissezlaperceptionde la
forme ducorpsse détacher.Focalisez-vousensuite,nonsurlesgouttelettesde
sensation,maissurl’espace entre elles.Cetespace s’étendensuite au-delàdu
corpssanslimite etilpeutpénétrertoutle reste.Vousn’essayezcependantpas
de le suivre jusqu’àsalimite.Vousmaintenezsimplementàl’espritla
perceptiond’«espace infini»oud’«espace illimité».Sivouspouvezresterlà
fermement,vousatteignezlapremière atteinte dusans-forme,ladimensionde
l’infinitudedel’espace.Voyezcombiende tempsvouspouvezresteraveccette
perception.
Afinde bienpouvoirresteraveclaperceptionde l’espace infini,vouspouvez
essayerde lamaintenirmême quandvousavezquittélaméditationformelle.
Toutaulongde lajournée,remplacezvotre focalisationintérieure surla
respirationenunendroitdonnéducorpsparune focalisationsurlaperception
de l’«espace »quiimprègne tout:votre corps,l’espace autourducorps,les
autrespersonnes,lesobjetsphysiquesautourde vous.Maintenezcette
perceptionde l’espace àl’arrière-plande votre esprit.Quoiqu’ ilse passe à
l’ intérieurouàl’extérieurde votre corps,toutse produitdansle contexte de
cette perceptionde l’espace.Celacrée une grande sensationde légèretétoutau
longde lajournée.Sivouspouvezmaintenircette perceptionaumilieude vos
activitésquotidiennes,ilvousseraplusfacile d’yaccéderetde resterfermement
focalisédessuschaque foisque vousvousassiérezpourune méditation
formelle.
Une foisque voussavezbiencommentresteraveclaperceptionde l’espace
infini,vouspouvezposerlaquestion:«Qu’est-ce quiconnaîtl’espace infini?»
Votre attentionse déplace verslaconsciencede l’espace,etvousvousrendez
compte que laconscience,comme l’espace,ne possède pasde limites,bien
qu’encore une foisvousn’essayiezpasde lasuivre jusqu’àseslimites.Vous
restezjuste centrélàouvousêtes.(Sivousessayezde posercette questionavant
de biensavoircommentresteraveclaperceptionde l’espace infini,l’esprit
retournerasimplementàunniveaude concentrationinférieur,oubienilse
peutqu’ ilquitte entièrementlaconcentration.Dansce cas,retournezàla
perceptionde l’espace.)Sivouspouvezresteraveccette perceptionde
conscience infinie ouillimitée –ousimplement:«connaître,connaître,
connaître »–vouspénétrezdansladeuxième atteinte dusans-forme,la
dimensiondel’infinitudedelaconscience.
Comme dansle casde laperceptionde l’espace,vouspouvezvousentraînerà
pouvoirresteraveclaperceptionde laconscience infinie enlamaintenant
même aprèsavoirquittélaméditationformelle.Conservezàl’espritla
perceptionque,quoiqu’ ilse produise envousouhorsde vous,toutcelase
produitdansle contexte d’une conscience quise répanddanstoutesles
directions.Cela,aussi,crée une grande sensationde légèretétoutaulongde la
journée,etrendleschosesplusfacilespours’établirànouveaudansla
perceptionde laconscience infinie quandvousorientezl’espritverslapratique
de lapleine concentration.
C’estàce stade que votre observateurintérieurse révèle nettement.Quand
vousavezabandonnélarespirationpourlaperceptionde «espace »,vousavez
acquisunsensclairque votre respirationetvotre conscience de larespiration
étaientdeuxchosesséparées,etvousavezpuvoirprécisémentoùetcomment
ellesétaientséparées.Quandvousavezabandonnélaperceptionde «espace »,
vousavezpuvoirque laconscience étaitséparée même de l’espace.Lorsque
vousfaitespasserdanslavie quotidienne votre perceptionde «conscient»,
vouspouvezappliquerle même principe àtoutce que vousrencontrez:les
objetsetlesévénementssontune chose ;laconscience quiconnaîtestautre
chose.
Une foisque vouspouvezresteraveclaperceptionde laconscience infinie
oude l’acte de connaître infini,vouspouvezalors,pendantque vousêtesen
méditationformelle,commenceràdémonterce sensdu«connaisseur»oude
l’«observateur».Pourfaire cela,vouspouvezvousposerdeuxquestions.Soit:«
Qu’est-ce quiconstitue encore une perturbationdanscetacte de connaître ?»
Soit«Qu’est-ce quimaintientle sensd’unitédanscetacte de connaître ?»
Vousvoyezque danslesdeuxcaslaréponse estlaperceptionde «connaître,
connaître,connaître »ou«conscient,conscient,conscient».Vousabandonnez
cette perception,etenfaisantcelavousabandonnezle sensd’unité.Ce quireste
estunsensdunéant.Ilyatoujourslaconscience,maisvousne l’étiquetezpas
comme conscience.Vousêtesjuste avecle sensde légèretéquiprovientdufait
de remplacerl’étiquette de «l’acte de connaître »parquelque chose de moins
pesant.L’étiquette de «l’acte de connaître »demande que vousfassiezuneffort
pourcontinueràconnaître.Maisl’étiquette de «rien»vouspermetde déposer
ce poids.Sivouspouvezresteraveccette perceptionde «Iln’yarien,»oude «
Rienne se produit,»vousentrezdanslatroisième atteinte dusans-forme,la
dimensiondunéant.
Une foisque vouspouvezresteraveclaperceptionde «Iln’yarien,»oude «
Rienne se produit,»vouspouvezvousdemanders’ ilexiste encore une
quelconque perturbationdansce sensdunéant.Quandvousvoyezque la
perturbationestprovoquée parlaperceptionelle-même,vousabandonnezcelleci.Sivousfaitescelaquandvotre focalisationn’estpassuffisammentsubtile,
vousretournezàunétatde concentrationinférieur.Maissivouspouvezrester
dansl’espace mentallaissévacantparlaperceptionquandelle se détache,vous
faitescela.Vousne pouvezpasdire qu’ ilyaune autre perceptionlà,maisparce
que vousavezle sensnon-verbalque voussavezoùvousvoustrouvez,vousne
pouvezpasnonplusdire qu’ iln’yapasde perception.Sivouspouvezcontinuer
àresterlà,vousentrezdanslaquatrième atteinte dusans-forme,ladimensionde
niperception,ninon-perception.
Laconcentrationerronée.Ilexiste plusieursétatsde concentrationqui
imitentcesniveauxde concentrationparcertainsaspects,maisils’agitde
concentrationerronée.Celaestdûaufaitqu’àladifférence desniveauxde
ConcentrationJuste,leurpérimètre de conscience estsiétroitqu’ ilne fournit
pasune base pourque lavisionpénétrante puisse apparaître.
Deuxdesétatsde concentrationerronée lespluscourantssontla
concentration-illusionetl’étatde non-perception.Lespersonnesquipratiquent
facilementle déniouladissociationpeuventêtre enclinesàcesétats.J’aiaussi
rencontrédespersonnesquilesconfondentavecl’affranchissement,ce qui
constitue une erreurtrèsdangereuse parce que celabloque toutprogrès
ultérieursurlaVoie.Ilestdoncimportantde reconnaître cesétatspource
qu’ ilssont.
Laconcentration-illusionadéjàétéexaminée danslapartie deux.Elle se
produitquandlarespirationdevientsiconfortable que votre focalisationdérive
de larespirationversle sensde confortlui-même ;votre saticommence à
devenirflou,etvotre sensducorpsetde votre environnementse perddansune
brume agréable.Quandvousémergez,voustrouvezdifficile d’ identifier
l’endroitsurlequelvousétiezexactementfocalisé.
L’étatdenon-perceptionse produitparce que vousrendezvotre focalisation
extrêmementpointue,etsiraffinée qu’elle refuse de s’établirmême surles
objetsmentauxlesplusfugacesoude lesétiqueter.Voustombezdansunétat
danslequelvousperdeztoutsensducorps,de touslessonsinternesou
externes,oud’absolumenttoute pensée ouperception.Ilyajuste assezde
conscience,untoutpetitpeu,pourvouspermettre de savoir,quandvous
émergez,que vousn’étiezpasendormi.Vouspouvezresterlàde longuesheures,
etcependantle tempspasse trèsvite.Deuxheurespeuventpasserpourdeux
minutes.Vouspouvezaussivousprogrammerpourensortiràunmoment
particulier.
Cetétatpossède une certaine utilité–comme quandvoussouffrezbeaucoup
etque vousvoulezavoirunpeude répit.Aussilongtempsque vousreconnaissez
qu’ ilne s’agitpasde laConcentrationJuste oude l’affranchissement,le seul
dangerestque vouspuissiezdéciderque vousaimezvouscacherlàaupointde
ne pasvouloirfaire le travailnécessaire pourallerplusloindanslapratique.
Commentutiliserlacartedesjhana.Toutcomme le discernementexige de
laconcentrationpourcroître,laconcentrationexige dudiscernement.Lesdeux
qualitéss’entraidentmutuellement.Maintenantque vousdisposezd’une carte
desstadesde laconcentration,vousavezbesoinde faire preuve de
discernementpourl’utilisercorrectementafinqu’elle ne devienne pasun
obstacle àlapratique.Voiciquelquesconseilsàconserveràl’esprit.
Cettecarteprésentedespossibilités.
Ilse peutque lamanière dontvotre concentrationse développe soit
clairementenaccordaveclacarte,ounon.Certainespersonnesdécouvrentque
leurconcentrationpasse naturellementd’unstade donnéaustade suivantsans
qu’ ilyaitplanificationde leurpart;d’autresdécouvrentqu’ellesdoivent
prendre consciemmentune décisionpourpasserd’unstade donnéaustade
suivant.Vouspouvezaussidécouvrirque lesstadesde votre pratique ne
correspondentpasavecprécisionàceuxde lacarte.Certainespersonnesfontpar
exemple l’expérience d’unstade supplémentaire situéentre le premieretle
deuxième jhana,danslequellapensée dirigée se détache,maisoùilyatoujours
unminimumd’évaluation.D’autresne voientpasd’étapesclairesdansleurs
progrès.L’esprits’établitsirapidementàunstade particulierqu’ellesne sont
pasclairementconscientesd’être passéesparlesétapesprécédentes.C’est
comme tomberbrutalementaufondd’unpuits:vousne remarquezpas
combiende rangéesde briquesrecouvrentlaparoidupuits.Voussavezjuste
que vousaveztouchéle fond.
Certainesde cesvariantesne posentaucunproblème.Cependant,sivous
découvrezque votre espritvadirectementauxétapesdusans-forme sanspasser
d’abordparlesjhanadanslesquelsvousavezunsensclairducorpstoutentier,
revenezenarrière etfaitesuneffortsupplémentaire pourresteravecla
respirationethabiterpleinementle corps.Travaillezparticulièrement
intensémentsurlesétapesassociéesaupremierjhana:vousrendantconscient
ducorpstoutentierquirespire,etrépandantl’énergie respiratoire dansdes
zonesoùelle ne semble pass’écouler.Celapeutsemblermoinsreposantet
calme que lesétatsdusans-forme,maisc’estquelque chose de nécessaire,àla
foispourque votre concentrationsoitbienancrée etpourque lavision
pénétrante apparaisse.Sil’espritsaute lesétapesliéesaucorps,celarefoule
simplementle corpsetcelase transforme enune concentrationquirepose sur
le déni.Le dénipeutrepousserlesdistractions,maisiln’estpaspropice àun
discernementclair,quise répanddanstouteslesdirections.
Conservezlacarteàl’arrière-plandevotreconsciencequandvousméditez,pasau
premierplan.
Souvenez-vousque le thème de votre méditationestlarespiration,pasles
facteursdesjhana.Vouspouvezconserverlacarte àl’arrière-plande votre esprit,
prête àêtre tirée quandvousêtesface àtroistypesde choix:que faire quand
vousne pouvezpaspénétrerdansunétatde calme,que faire quandvousêtes
dansunétatde calme maisque vouséprouvezdesdifficultésàle maintenir,et
que faire quandvousêtesbloquédansunétatde calme etque vousne savezpas
oùallerensuite.
Danslesautrescas,ne pensezpasauxfacteursdesjhana.Accordezvotre
attentionprincipale àlarespirationetlaissezvotre concentrationse développer
naturellementàpartirde votre évaluationde larespiration.Essayezde ne pas
être comme lapersonne quipossède unarbre avecdesmanguesvertesetqui–
comme onluiaditque lesmanguesmûresne sontnivertesnidures,mais
qu’ellessontjaunesetmolles–essaie de faire mûrirsesmanguesenles
peignantenjaune etenlespressantjusqu’àce qu’ellessoientmolles.Le
résultat,bienentendu,c’estque sesmanguesne pourrontjamaismûrir.Ce
qu’elle devraitfaire,c’ests’occuperde l’arbre –l’arroser,luidonnerde l’engrais,
le protégercontre lesinsectes–etlesmanguesdeviendrontjaunesetmolles
d’elles-mêmes.Observeretévaluerlarespirationestlamanière dontvousvous
occupezde l’arbre de votre concentration.
N’étiquetezpastroprapidementunétatdeconcentration.
Sivousatteignezunniveaude concentrationquisemble prometteur,ne
l’étiquetezpassur-le-champ.Essayezsimplementde le maintenir.Voyezensuite
sivouspouvezle reproduire aucoursde votre séance de méditationsuivante.Si
vousne le pouvezpas,n’yprêtezplusattention.Sivousle pouvez,alors
étiquetez-le avecune note surunpost-itmental,vousrappelantquelestle
ressenti,etàquelniveauilpourraitcorrespondre surlacarte.Ne gravezpas
votre observationdanslapierre.Lorsque le territoire de votre espritvous
deviendraplusfamilier,ilse peutque vousayezàdécollerlespost-itetàles
réordonner,maiscelane constitue pasunproblème.
Relisezlasectiondanslapartiedeuxsur«Evaluervosprogrès».
Nesoyezpastroppressédepousserd’unstadedeconcentrationausuivant.
Tropsouvent,dèsque vousatteignezunniveaude concentrationdonné,
l’espritpose une questionde lafaim:«Qu’est-ce quivientaprèsça?»La
meilleure réponse est:«C’estçaquivientaprès.»Apprenezcommentmaîtriser
ce que vousavezobtenu.Laméditationn’estpasune marche forcée àtraversles
jhana.Sivouspoussezimpatiemmentd’unniveaude concentrationausuivant,
ousivousessayezd’analyserunnouvelétatde concentrationtroprapidement
aprèsl’avoiratteint,vousne luilaissezaucune chance de révélersonpotentiel
complet.Etvousne vouslaissezaucune chance de vousfamiliariseraveclui.
Pourentirerle maximum,vousavezbesoinde travaillerdessusde façon
continue entantqu’habileté.Essayezde l’atteindre rapidementchaque foisque
vouscommencezàméditer.Essayezde vousbrancherdessusdanstoutesles
situations.Celavouspermetde le voirsousdifférentsanglesetde le testerdans
le temps–pourvoirs’ ilestvraimentaussipleinde félicité,vide,etdétendu
qu’ ilapuapparaître àpremière vue.
Sipasseràunnouveauniveaude concentrationfaitque vousvoussentez
déstabilisé,retournezauniveauque vousvenezde quitteretessayezde
l’affermiravantde réessayerce nouveauniveauplustard.
Sivousn’êtespascertaindecequ’ilfautfaireàunstadequelconquedela
concentration,restezsimplementavecvotresensdel’«observateur».
Ne concluezpastrophâtivementque ce que vousfaitesestcorrectouerroné,
ouque ce dontvousfaitesl’expérience estvraioufaux.Regardez,regardez,
regardez,simplement.Auminimum,vousne vouslaisserezpastromperpardes
suppositionsfausses.Etilse peutque vousacquériezdesvisionspénétrantessur
lafaçondontl’espritpeutse tromperlui-même àtraverssondésird’étiqueteret
d’ interpréterleschoses.
Cequiestplusimportantqued’étiquetervotreconcentration,c’estd’apprendrequoien
faire.
Que votre concentrationcorresponde auxstadesindiquéssurlacarte ou
qu’elle possède quelquesstadesdifférentsquiluisontpropres,lamanière
correcte de traitern’ importe quelstade de concentrationestlamême dans
touslescas.Apprenezd’abordàle mainteniraussilongtempsque vousle
pouvez,dansautantde positionsetd’activitésque vousle pouvez.Essayezd’y
retourneraussirapidementque vousle pouvez.Celavouspermetde vous
familiariseraveclui.Quandilvousestvraimentfamilier,retirez-vousen
légèrementafinde pouvoirobserverle type de relationque l’espritentretient
avecsonobjet–maispasàunpointtelque vousquittiezcomplètementce stade
de concentration.Certainespersonnesfontl’expérience de celacomme le fait
de «lever»l’espritlégèrementau-dessusde sonobjet.Pourd’autres,c’est
comme avoirune mainbienenserrée dansungantetensuite laretirer
légèrementafinqu’elle ne soitplusaussibienenserrée,maisqu’elle reste
toujoursdansle gant.
Dansuncasoudansl’autre,vousêtesmaintenantenpositionpourobserver
lesmouvementsde l’espritautourde l’objetde saconcentration.Posez-vous
une questiondudiscernement:«Ya-t-iltoujoursune sensationde
perturbationoude stressquelconque danslaconcentrationelle-même ?»Ilse
peutque le stresssoitliéaufaitque l’espritestencore entraind’évaluerson
objetalorsqu’ iln’aplusbesoinde le faire,qu’ ils’accroche auravissementalors
que le ravissementn’aplusuneffetcalmant,ouqu’ ilestfocalisésurune
perceptionquin’estpasaussireposante qu’elle pourraitl’être.Sivousne
pouvezpasimmédiatementvoirde stress,essayezde remarquertoute variation
duniveaude stressoude perturbationque vousressentez.Ilse peutque cela
prenne unpeude temps,maisquandvousvoyezune variationduniveaude
stress,essayezde voirquelle activitéde l’espritaccompagne lesmontéesetles
retombéesdustress.Une foisque vousavezidentifiél’activitéquiaccompagne
lesmontées,abandonnez-les.
Sivousne pouvezpasencore voirune quelconque variationdansle stress,ou
sivotre analyse commence àdevenirfloue,c’estunsigne que votre
concentrationn’estpasencore suffisammentforte pourque vousvousengagiez
dansce type d’analyse.Abandonnezl’analyse etreplongez-vousfermementdans
l’objetde votre concentration.Ne soyezpasimpatient.Restezavecl’objetjusqu’à
ce que vousvoussentiezsuffisammentrafraîchietferme pouressayerde
pratiquerànouveaul’analyse.
Cependant,sil’analyse donne desrésultatsclairs,poursuivez-la.Cela
renforceravotre concentrationenmême tempsque celarenforceravotre
discernement.Vousêtesentraind’apprendre commentévaluervotre état
d’espritparvous-même,enmême tempsque vousêtesengagédedans,sans
avoiràconsulterune quelconque autoritéextérieure.Vousêtescapable
d’observercommentl’espritcrée dustressnonnécessaire pourlui-même,etde
l’entraîneràne pascontinueràcréerce stress.C’estlàtoutl’objetde la
méditation.
Vousmaîtrisezenmême tempsune ligne de questionnementqui–lorsque
votre concentrationetvotre discernementdeviennentplusprofondsetplus
subtils–donne naissance àlavisionpénétrante quiconduità
l’affranchissement.
LAVISIONPÉNÉTRANTE
Ainsique je l’ainotédansl’ introduction,lastratégie de base de lapratique
consiste àobservervosactions–ainsique leursmotivationsetleursrésultats–
etensuite àlesquestionner:conduisent-ellesàlasouffrance ?Sic’estle cas,
sont-ellesnécessaires?Sice n’estpasle cas,commentpouvez-vousagird’une
manière quine conduitpasàlasouffrance ?Siellesne conduisentpasàla
souffrance,commentpouvez-vouslesmaîtriserentantqu’habiletés?Cette
stratégie s’applique nonseulementàvosparolesetàvosactesmaisaussiaux
actesde l’esprit:sespenséesetsesémotions.
Etainsique je l’ainotédansladernière partie,quandvousdéveloppezles
jhana,vousutilisezcette stratégie d’observationetde questionnementpour
abandonnertoute pensée quivousdistraitetpourdévelopperàsaplace les
facteursdesjhana.C’estàtraversce processusque lapratique desjhana
développe votre discernementetvotre visionpénétrante.Quandvotre jhana
devientplusstable,vouspouvezdéveloppercette visionpénétrante plusavant
enrecherchantune ligne de conduite quiprovoque même moinsde stressque
le jhana.Iciencore,le pointimportantconsiste àvoirlesfacteursdesjhana
comme desactivitésetàvousposerlesbonnesquestionsàleursujet.
Lafabrication.Lesactivitéssonticilestroistypesde fabricationàpartir
desquellesl’espritfaçonne l’expérience :corporelle,verbale,etmentale.Sivous
comparezlesdescriptionsdesjhanaetde laméditationsurlarespirationavec
lesdescriptionsde lafabricationquise trouventdansl’ introduction,vous
remarquerezque lesjhanafontappelauxtrois.Larespirationestlafabrication
corporelle ;lapensée dirigée etl’évaluationdupremierjhanasontdes
fabricationsverbales;lesperceptionsquimaintiennentl’espritdansles
différentsjhanaetlesatteintesdusans-forme sontdesfabricationsmentales,
toutcomme le sontlessensationsde plaisiretd’équanimitéquiproviennentdu
faitde resterdanscesétatsde concentration.
C’estlaraisonpourlaquelle lesjhanasontsiutilespourdonnernaissance àla
visionpénétrante quimettotalementunterme austressnonnécessaire que
l’espritcrée àtraverssespropresfabrications.Lesjhanavousfournissentun
endroitcalme etimmobile àpartirduquelvouspouvezobservercesfabrications
enaction.
Vouspouvezfaire celade troismanières:
•pendantque vousêtesengagédansunstade particulierde jhana;
•quandvouspassezd’unstade àunautre ;
•quandvoussortezde laconcentrationetque vousobservezquelles
fabricationsl’espritadopte lorsqu’ ils’engage dansle monde extérieur.
Dansn’ importe laquelle de cessituations,vouspouvezobserver:(1)que les
fabricationssontenréalitédesactions,quiapparaissentetquidisparaissent;(2)
qu’ellescréentdustress;(3)que ce qu’ellesfontestnonnécessaire ;(4)etque le
plaisirqu’ellesprocurentne vautpasle stressqu’ellesentraînent.C’est
seulementquandvousvoyezl’ensemble de cesquatre aspectsque lavision
pénétrante peutconduire àl’affranchissentvis-à-visde lasouffrance etdustress
nonnécessaires.Etc’estàce momentque vousvoyezque le seulstressqui
accablaitl’espritétaitceluide type nonnécessaire.Une foisque ce stressa
disparu,absolumentrienne peutaccablerl’esprit.Ilestlibre.
Observerundesjhanacomme une forme d’actionmentale exige de nepasle
voircomme unprincipe métaphysique –parexemple comme unFondement
de l’être,unSoivéritable,l’Unitécosmique,laVacuitéprimordiale,laRencontre
avecDieu,outoute autre grandiose abstraction.Ilestfacile de tomberdansle
piège métaphysique,enparticuliersivousvousêtespréparéàpenserences
termes.Si,parexemple,vousêtesentrainde penserentermesmétaphysiqueset
qu’ensuite vousatteignezl’unitédudeuxième jhana,ilestfacile de supposer
que vousêtesentréencontactavecl’Unitécosmique oul’Interconnexité.Sivous
atteignezle sensde laconnaissance infinie de ladimensionde l’ infinitude de
laconscience,ilestfacile de supposerque vousavezobtenuaccèsàunniveau
de conscience quisous-tendtoute réalité.Ilse peutque vousinterprétiezces
expériencescomme le contactavecune sorte de fondementduqueltoute chose
procède etauqueltoute chose retourne.Ouilse peutque vousdécidiezque le
sensrenforcéde l’«observateur»danscetétatd’espritestvotre Soivéritable.Si
vousvouslaisseztoutefoisavoirparl’une de cesinterprétations,vousperdezde
vue lamanière dontvosactionsontdansunpremiertempsfaçonné
l’expérience.Vouspassezainsiàcôtédesniveauxde stresssubtilsquisont
encore présentsdanscesexpériences.Lesinterprétationsexaltéesque vousleur
assignezvousaveuglentvis-à-visdesfabricationsqu’ellescontiennentencore.
Pouréviterce piège,vousrestezsimplementaveclaligne de questionnement
introduite àlafinde ladernière section.Vousrecherchezd’abordtoute
augmentationoudiminutionduniveaude stressàl’ intérieurde cette
expérience.Vousrecherchezensuite l’activitéde l’espritquiaccompagne cette
augmentationetdiminution.Quandvousvoyezl’activitéenaction,vous
l’abandonnez.
Onappelle celacontemplerl’ inconstance etle stressdansl’ inconstance.
Quandvousvoyezle stress,vousvousdemandezsiquelque chose d’ inconstant
etde stressantvautlapeine que vousle revendiquiezcomme étantvousou
vôtre.Quandvousvousrendezcompte que laréponse estNon,onappelle cela
contemplerle pas-soi.Vousne prenezpaspositionsurle faitqu’ ilyaouqu’ il
n’yapasde soi.Vousvousdemandezsimplementsivousvoulezvousidentifier
aveclespartiesducomitéquicréentdustress.
Développerledésenchantement.Le butde cescontemplationsestde susciter
unsensde désenchantementetde dépassionvis-à-visdesactionsde la
fabrication.Parce que lapassionestce quimeutl’ensemble destroistypesde
fabrication,ladépassionestce quimetunterme àtoutdésirde continuerà
s’engagerdedans.Quandvousne vousimpliquezpasdedans,ilss’arrêtent.Le
résultatestunlâcherprise total.
Le sensde désenchantement–quidanslaplupartdescasatteintsamaturité
seulementaprèsque vousavezabordécescontemplationssousde multiples
angles–constitue le tournantcrucialde ce processus.Le terme palipour
désenchantement,nibbida,correspondàlasensationque vouséprouvezquand
vousavezsuffisammentmangéd’untype de nourriture particulieretque vous
n’envoulezplusd’autre.Ce n’estpasde l’aversion.C’estsimplementle sensque
ce que vousaimiezmangerne présente plusaucunintérêtpourvous.Vousen
avezsuffisammentconsommé.
Vousavezbesoinde développerce sensde désenchantementvis-à-visdes
fabricationsde l’espritparce qu’ellessuiventtoutesle même schéma,schéma
que nousavonsmentionnéàde nombreusesreprises:ce sontdesformes
d’alimentation.Lanourriture peutêtre icisoitphysique,soitmentale,maisla
dynamique de se nourrirestdanschaque caslamême.Vousessayezde combler
unmanque,de soulagerune faim.C’estseulementquandvouspouvez
contrecarrerlafaimavecunsensde «assez»que vouspouvezatteindre le
désenchantement.C’estseulementavecle désenchantementque vouspouvez
arrêterde vousnourrirettrouverladimensionoùiln’estpasnécessaire de se
nourrir.
Lavisionpénétrantedansledevenir.Repensezàl’ image ducomitéde
l’esprit.Chaque membre ducomitécorrespondàundésirdifférent,unsens
différentde quivousêtesquirepose surce désir,etunsensdifférentdumonde
danslequelvouspouvezrechercherce quisatisferace désir.Votre sensde qui
vousêtesse compose icide deuxchoses:le soiquiferal’expérience du
bonheurde satisfaire ce désir,etle soiquidispose dupouvoirde satisfaire ce
désir.Le premiersoiestle soientantque consommateur;le second,le soien
tantque producteur.Le soientantque consommateurestce quiabesoind’être
nourri;le soientantque producteurestce quitrouve etprépare lanourriture ;
etle monde d’expérience liéaudésirestle domaine d’expérience oùvous
recherchezlanourriture.
Ainsique je l’ainotédansl’ introduction,chaque sensdusoiindividueldans
unmonde particulierd’expérience se décritàl’aide duterme devenir.Le
devenirestuntype d’être –le sensde ce que vousêtesetde ce quiexiste
autourde vous–quirepose surl’acte de faire.Ce n’estpasêtrede façon
statique.C’estêtreenaction.Etlorsque vousméditez,vousavezde nombreuses
occasionsde voircommentl’actionprincipale quisous-tendcetêtre estuntype
d’alimentation.Chaque sensde quivousêtesdoitêtre nourri,doitprendre
quelque chose aumonde afinde survivre.
Vousremarquezcelad’abordaveclespenséesquivousdistraientetquise
mettententraversde votre concentration:l’espritsortpourgrignoterdes
penséesde désirdévorant,oupourengloutirdespenséesde colère,poursiroter
dessouvenirsagréablesappartenantaupassé,pourruminerdesregretspassés,
ouencore pourdévorerdessoucisconcernantle futur.
Lastratégie de base de laconcentrationconsiste d’abordàvoirque vous
n’êtespasobligéde vousidentifieràcesdifférentssensde quivousêtes.C’estla
raisonpourlaquelle nousutilisonsl’ image ducomité:pourvousaideràvous
rendre compte que vousne serezpasprivéde plaisirsivousabandonnez
quelques-unsde cesdevenirs.Vousenpossédezde meilleursàpartirdesquels
vouspouvezvousnourrir.Maisensuite,pourvousempêcherde vousfaufilerau
dehorspourruminervosvieillescochonneries,vousêtesobligéde nourrirles
membresplushabilesducomité,ceuxquisontentraind’apprendre àtravailler
ensemble pourdévelopperetmaintenirvotre concentration.C’estl’undesrôles
duravissement,duplaisir,etde l’équanimitéraffinée de laconcentration:
nourrirlesmembreshabilesde votre comité.Quandvouspratiquezla
concentration,vouslesalimentezavecune bonne nourriture,une nourriture
quiadesvertusnutritives.
Lorsque vousêtesde moinsenmoinsenclinàvousnourrirde vosanciennes
habitudes–lorsque votre goûtpourlanourriture intérieure devientplusraffiné
–vousenarrivezgraduellementàunpointoùvouspouvezvoirque même la
concentrationestuntype de devenir.End’autrestermes,danslesjhana,vous
vousidentifiezauxmembreshabilesducomitéquipeuventfournirla
nourriture de laconcentration(le soientantque producteur),ainsiqu’avecle
méditantquise nourritduplaisiretduravissementfournisparlaméditation
(le soientantque consommateur).L’objetde laméditation–soitsouslaforme
ducorps,soitlesdimensionsdusans-forme –estle monde dontvousvous
nourrissez.
Aussilongtempsque l’ons’attache àcesidentitésetàcesmondescomme
possédantune unitéferme,ilestdifficile de lesdépasser.Ilestdifficile d’en
lâcherprise.C’estlaraisonpourlaquelle lastratégie duBouddhaconsiste à
éviterce sensd’unitéferme enconsidérantlesélémentsfondamentauxde
l’ identitécomme desactions,carilestplusfacile de lâcherprise d’actionsque
d’unsensferme de quivousêtes.
Lescinqagrégats.Parce que cesactionssontprincipalementliéesà
l’alimentation,l’approche duBouddhapourdévelopperlavisionpénétrante
consiste àprendre lestypesde fabricationimpliquésdanslacréationde chaque
deveniretàlesrassemblerenune liste de cinqactivitésquisontfondamentales
pourl’alimentationàchaque niveau.
Cesactivitéssontappeléesdeskhandha.Ils’agitd’unmotpaliquisignifie «
tas»ou«masse ».Latraductionfrançaise standardestcependant«agrégat».
Cette traductionprovientapparemmentd’une distinctionpopulaire que l’on
faisaitenEurope auxdix-huitième etdix-neuvième siècles,entre les
conglomératsde chosesquifonctionnentensemble enune unitéorganique –
appelés«systèmes»–etlesconglomératsquisontjuste descollections
aléatoiresde choses,appelées«agrégats».Le but,entraduisantkhandhapar«
agrégat»étaitde faire passerunmessage utile :bienque nousayonstendance
àconsidérernotre sensd’une identitécomme possédantune unitéorganique,il
ne constitue enréalitéqu’une collectionaléatoire d’activités.
Lescinqactivitésquiaccompagnentl’acte de mangerauniveaule plus
fondamentalsontlessuivants:
•unsensdelaforme:àlafoislaforme ducorpsquiabesoind’être nourri
(etquiserautilisée pourrechercherde lanourriture ),etlesobjetsphysiques
quiserontutiliséscomme nourriture.Quandl’acte de se nourrirprendplace
dansl’ imagination,la«forme »s’applique àtoute forme que vousadoptez
pourvous-même dansl’ imagination,etàtoute forme imaginaire dontvous
retirezduplaisir;
•lasensation:lasensationdouloureuse de faim,oude manque quivous
pousse àrechercherde lanourriture ;lasensationagréable de satisfaction
quisurvientquandvousaveztrouvéquelque chose àmanger;etle plaisir
supplémentaire quandvousle mangezréellement;
•laperception:lacapacitéàidentifierle type de faimque vouséprouvez,et
àidentifierleschosesqui,dansvotre monde d’expérience,satisferontcette
faim.Laperceptionjoue aussiunrôle centralpouridentifierce quiestde la
nourriture etce quin’enestpas.C’estlamanière dontnousapprenonsau
débutàexercernosperceptionsquandnoussommesenfants.Quandnous
tombonssurquelque chose,notre première réactionconsiste àle mettre
dansnotre bouche pourvoirsic’estcomestible.Sic’estle cas,nous
l’étiquetonsaveclaperception«nourriture ».Siçane l’estpas,nous
l’étiquetonscomme «nonnourriture »;
•lafabricationfaitprincipalementréférence,dansce contexte,aux
fabricationsverbales.Celles-cisontliéesàl’acte de se nourrirparlamanière
que nousavonsde penseràdesstratégiespourtrouverde lanourriture,etles
évaluer,pourenprendre possessionquandnoustrouvonsde lanourriture,et
pourlapréparersielle n’estpascomestible sousune forme crue.Par
exemple,sivousvoulezsavourerune banane,vousdeveztrouvercomment
enleverlapeau.Sivotre première tentative ne marche pas,vousdevezévaluer
pourquoi,ettrouverde nouvellesstratégiesjusqu’àce que vousentrouviez
une quimarche ;
•laconscience:l’acte d’être conscientde toutescesactivités.
Cescinqactivitéssontsifondamentalesàlamanière dontnousnous
engageonsdansle monde afinde nousnourrirqu’ellesconstituentle matériau
brutàpartirduquelnouscréonsnosdifférentssensdusoi.
Or,danslapratique dudéveloppementdesjhanaquirepose surla
respiration,ce sontaussilesmatériauxbrutsàpartirdesquelsnousapprenonsà
créerdesétatsde concentration.La«forme »correspondàlarespiration.La«
sensation»correspondauxsensationsde plaisiretd’équanimitéquidériventde
l’acte de se focalisersurlarespiration.La«perception»correspondàla
manière dontnousétiquetonslarespiration,lesdimensionsdusans-forme,et
lesplaisirsque nousretironsdufaitde resterfocalisésurcesthèmes.La«
fabrication»correspondauxpenséesetauxévaluationsquicomposentle
premierjhana,etaussiauxpenséesetauxévaluationsaveclesquellesnous
posonsdesquestionsàproposde l’ensemble desdifférentsstadesdansnotre
concentration.La«conscience »estl’acte d’être conscientde toutesces
activités.
C’estlaraisonpourlaquelle laconcentrationconstitue unlaboratoire aussi
adéquatpourexaminerleshabitudesde l’espritàcréerde lasouffrance.Elle
contienttouslesélémentsquientrentdanslacompositiondesidentitésque
nousconstruisonsautourde l’acte de se nourrir.Etelle lescontientdansun
contexte contrôlé–unétatde devenirclairetstable –oùnouspouvonsobserver
cesélémentsenactionetlesvoirclairementpource qu’ ilssont.
Quandl’espritestdansune positionsuffisammentferme pourregarder
même lesplaisirsraffinésde laconcentrationselonlestermesde cesactivités,il
n’estpasnécessaire que vousvousfocalisiezsurl’ensemble descinq.Focalisezvoussimplementsurtoute activitéquivoussemble être laplusfacile àobserver
enaction.Sivousn’êtespassûrparoùcommencer,essayezde commenceravec
laperception,parce que laperceptionestce quiestle pluscentralàvotre
capacitéàresterfocaliséenconcentration,etc’estl’agrégatsurlequelvousaurez
besoinde travaillerle plusdurpourchangerleschoses.Aussilongtempsque la
perception:«Celaenvautlapeine,»resterafixée surl’acte de se nourrirdes
jhana,le désenchantementne serapastotal.C’estseulementquandla
perception:«Celan’envautpaslapeine,»recueilleravotre pleine approbation
que le désenchantementauraune chance d’apparaître.
Ils’agitcependantlàd’une questionde tempéramentpersonnel.Sivous
trouvezplusfacile de vousfocalisersurunautre agrégat,commencezbien
entenduparcelui-ci,carune foisque laperceptionde «Celan’envautpasla
peine,»estfermementétablie ence quiconcerne cetagrégat,elle vase
répandre pourenglobertouslesautresagrégatsparce que lescinqsonttrès
intimementliés.
Quandvousexaminezlesactivitésquicréentlesétatsde concentration,vous
devezvoussouvenirde poserlesbonnesquestionsàleursujet.Sivousabordez
laconcentrationdansl’espoirqu’elle répondraàdesquestionstellesque :«Qui
suis-je ?»ou«Quelle estlaréalitésous-jacente dumonde ?»,vouspoursuivez
simplementlesprocessusdudevenir.Sivoustombezsurunétatde calme oude
paixparticulièrementimpressionnant,vosmembresducomitéquiveulentse
nourrird’absolusmétaphysiquesprendrontcelacomme leurnourriture –etils
enserontextrêmementfiers.Cette attitude vousaveugle surle faitqu’ ilssont
encore juste entrainde se nourrir,etque vosquestionssontsimplementdes
versionsraffinéesdesquestionsde lafaim.
Cependant,sivousvoussouvenezqu’ ilfautvoirle calme etlapaixde la
concentrationcomme quelque chose quiprovientdesactivitésdesagrégats,
vousvousrendrezcompte qu’aussibienque vousvousennourrissiez,vousne
serezjamaislibre de lafaimrécurrente.Voussereztoujoursobligéde travailler
continuellementpourvotre nourriture.Aprèstout,cesactivitésne sontpas
constantes.Quandellesse détachent,ellesproduisentune préoccupationqui
dure une fractionde seconde :«Qu’est-ce quivientaprèsça?»Etpendant
cette fractionde seconde,vosmembresducomitésontdésespérés,carcette
questionestune questionde lafaim.Ilsveulentune réponse immédiate.Ces
activitésne peuventdoncjamaisprocurerune nourriture stable,fiable,ou
durable.Même quandellesfabriquentune paixquisemble cosmique,elles
impliquentencore dustress.
Quandvouspoursuivezcescontemplationsjusqu’àce qu’ellesatteignentle
stade dudésenchantement,l’espritincline alorsversquelque chose quise situe
endehorsde l’espace etdutemps,quelque chose quine soitpassujetaux
inconvénientsde cesactivités.Ace stade,l’espritne veutpasdutoutavoir
affaire àl’unquelconque desmembresducomitéde l’esprit,même àceuxqui
observentetdirigentsaconcentration,ouàceuxquisontsous-jacentsetqui
demandentetexigentcontinuellementune réponse auxquestionsde faim:«
Qu’est-ce quivientaprèsça?»«Oùalleraprèsça?»«Que faire aprèsça?»
L’espritvoitque même le choixde restersurplace oud’avancerversunautre
étatde concentration–bienque celaconstitue unchoixentre deuxalternatives
relativementhabiles–estunchoixentre riend’autre que deuxalternatives
stressantes,cartoutesdeuxsontdesfabrications.Ace stade,ilestprêtpour
quelque chose quin’ implique aucune de cesalternatives,quelque chose qui
n’ implique aucune fabrication.Quandilvoitl’ouverture danscetéquilibre,il
lâche prise etfaitl’expérience duSans-mort.C’estle premierstade de
l’expérience de l’affranchissement.
L’espritse désidentifie ainsid’avectouslesdevenirssansmême penserau«
soi»ouaux«mondes».Ilregarde simplementlesactionscomme desactions.
Illesvoitcomme étantstressantes,nonnécessaires,etcomme n’envalantpasla
peine.C’estce quiluipermetde lâcherprise.
L’AFFRANCHISSEMENT
Essayerde décrire l’affranchissementcomporte de nombreuxdangers,carles
personnesquilisentladescriptionpeuventalorsfacilementessayerde le cloner
sansréellementpasserparlesétapesquiconduisentàl’affranchissement
authentique,ce quiconstitue unautre casoùl’onpresse etpeintlamangue
pourlafaire mûrir.
Ilestcependantutile de décrire certainesdesleçonsapprisesavecle premier
goûtde l’affranchissement.
L’une de cesleçonsestque le Bouddhaavaitraison:ilexiste vraimentune
dimensionduSans-mort,quise situe endehorsde l’espace etdutemps.Etelle
estvraimentlibre de lasouffrance etdustress.
Enrevenantde cette dimensiondanslesdimensionsde l’espace etdutemps,
vousvousrendezcompte que votre expérience de l’espace etdutempsn’apas
seulementcommencéaveccette naissance.Elle se déroule depuisbeaucoup
pluslongtemps.Ilse peutque vousne puissiezpasvoussouvenirdesdétailsde
vosviesprécédentes,maisce que voussavez,c’estqu’ellesse produisentdepuis
trèstrèslongtemps.
Parce que vousavezatteintcette dimensionenabandonnantlesactivitésde
lafabrication,voussavezque c’étaitdanslesactivitésde lafabricationque vous
aviezétéengagétoutce tempsdansl’espace etdansle temps.End’autres
termes,vousn’êtespasseulementunobservateurpassifde l’espace etdutemps.
Vosactionsjouentunrôle crucialdansle façonnage de votre expérience de
l’espace etdutemps.Vosactionsrevêtentainsiune importance extrême.Parce
que vousvoyezque lesactionsmalhabilesrendentsimplementl’accèsauSansmortplusdifficile,vousne voulezplusjamaisenfreindre lescinqpréceptes.
Parce qu’aucundesagrégatsn’étaitimpliquédansl’expérience duSans-mort,
etqu’ ilyavaitcependantencore une conscience de cette dimension,vousvoyez
que l’acte de s’ identifierauxagrégatsestunchoixquivousimpose des
limitations.Vousne serezplusjamaisd’accordavecle pointde vue selonlequel
ilsconstituentce que vousêtes.
Parce que vousvousrendezcompte que ladimensionduSans-mortétait
toujoursdisponible,maisque vousêtespasséàcôtéàcause de votre propre
stupidité,le premiergoûtde l’affranchissementrendhumble.Iln’estpasune
source de fierté.
Maispar-dessustout,vousvousrendezcompte que lesactivitésde s’engager
dansl’espace etle tempssontinhéremmentstressantes,Le seulbonheur
véritable réside dansl’obtentionde l’affranchissementtotal.Iln’existe pas
d’autre activitéquivaille pluslapeine qu’onlapratique que celle-ci.
Ilestimportantde ne pasconfondre une percée mondaine avec
l’affranchissementauthentique,carcelapeutvousrendre négligentet
complaisantdansvotre pratique.Undescritèrespourtesterlavéracitéde votre
affranchissementconsiste àvoirsic’estquelque chose quivousstabilise ouqui
vousdésoriente.S’ ilc’estquelque chose quivousdésoriente,ce n’estpasla
chose vraie,carle Sans-mortestladimensionlaplussûre quisoit.
Unautre critère pourtesterlavéracitéde votre affranchissementconsiste à
voirsivousavezcomprisce que vousavezfaitpouryarriver,carc’estce qui
fournitune visionpénétrante dansle rôle de lafabricationetde l’action
mentale dansle façonnage de toute expérience.Sivotre espritressentqu’ ilest
soulagéd’ungrandfardeaumaisqu’ ilne comprendpascommentleschosesse
sontproduites,ce n’estpasl’affranchissement.C’estjuste une percée
mondaine.Donc,ne soyezpasnégligent.
Cependant,même lespersonnesquiontobtenuleurpremiergoûtde
l’affranchissementauthentique peuventdevenirnégligentes,carlasécuritéde
leuratteinte peutaffaiblirleursensde l’urgence de lapratique.Ellespeuvent
commenceràdevenircomplaisantes.Donc,que votre impressiond’avoirgoûté
l’affranchissementsoitauthentique ounon,le conseilreste toujoursle même :
ne soyezpascomplaisant.Ilyaencore dutravailàfaire.
L E C T U R E S C O M P L É M E N TA I R E S
Surlesjhana,voirlasection«Jhana»dansAjaanLee Dhammadharo,
Conserverlarespirationàl’esprit,«Méthode deux».Ontrouve aussid’excellentes
présentationsdesjhanadansle livre d’AjaanLee ThePathtoPeace&Freedomfor
theMind,sousle titre,*«RightConcentration»etsouslestitres*«Virtue »,*
«Concentration»et*«Discernment»àlafindulivre.
Voiraussi«Lesjhanane se fabriquentpasàlachaîne »dansQuelquesessais,*
«Silence Isn’tMandatory»etl’enseignement*«Oneness»dans Meditations4.
Pourune présentationcomplète desinstructionsduBouddhaenseize étapes
àproposde l’utilisationde larespirationcomme pointde focalisationpour
développerlatranquillitéetlavisionpénétrante,voir* RightMindfulness.
Pourune présentationplusavancée durôle dudevenir,àlafoisdansla
pratique desjhanaetdansle développementde lavisionpénétrante,voir*The
ParadoxofBecoming.
Surlavisionpénétrante,voir«Unoutilparmid’autres»et«L’ intégritéde la
vacuité»dansQuelquesessaiset*«AllAboutChange »dansPurityofHeart.
Surlesagrégats:*«Five PilesofBricks»et*«De-perception»dans The
KarmaofQuestions
Surlarelationentre l’actionde se nourriretle stress:*«The Weightof
Mountains»dansTheKarmaofQuestions.
Pourune présentationplusavancée de ce sujet,voirle chapitre deuxdans*
TheShapeofSuffering.
Pourdesprésentationscomplémentairessurlafaçonde poserlesquestions
dudiscernementselonune approche quelque peuplustechnique que ce que
l’ontrouve dans*«QuestionsofSkill»dansTheKarmaofQuestions,quiest
mentionnéàlafinde l’ introductionde ce livre,voyez*« The Arrowsof
Thinking».* SkillinQuestionsoffre untraitementcompletde ce sujet,avecde
nombreuxexemplestirésduCanonpali.Silataille dulivre vousfaitpeur,vous
pouvezsimplementlire laprésentationliminaire danschaque chapitre,et
laisserlesextraitspourplustard.
Pourune anthologie de passagestirésduCanonpalicouvrantlesqualités
fondamentalesàproposdesquellesle Bouddhaaditqu’ellesétaientlesplus
importantespourlapratique,voir*TheWingstoAwakening.Certaines
personnestrouventl’ introductionde ce livre unpeudifficile,maisvouspouvez
commencerparlapartie trois,quiestmoinsintimidante,etretournerensuite
auxpartiesprécédentesdulivre quandvousvoudrezavoirune vue plus
complète dusujet.
*IntotheStream contientdespassagestirésduCanonpalisurle premier
stade de l’Eveil(rq:latraductiondulivre estencours).
Surl’affranchissementcomme essence de lapratique :*« The Essence of
the Dhamma».
Surlasignificationdumotnirvana:«L’ image dunibbana»dansUneNoble
stratégie;*«AVerbforNirvana»dansPurityofHeart.* TheMindlikeFire
Unboundoffre untraitementcompletde ce sujet,ainsiqu’une présentationdu
thème de l’agrippement.
Pourdescomptesrendusinspirantsdesstadessupérieursde lapratique,voir
AjaanMahaBoowaÑanasampanno:StraightfromtheHeart,enparticulierles
enseignements*«Atthe EndofOne’sRope »,*«The RadiantMindis
Unawareness»et*«AnHeirtothe Dhamma».Autrestextesinspirants:*«
FromIgnorance toEmptiness»et*«ToBe anInnerMillionaire »quise
trouventtousdeuxdansunautre livre contenantdesenseignementsd’Ajaan
MahaBoowaÑanasampanno:*ThingsasTheyAre .
Lesenseignementssuivantsd’AjaanLee DhammadharodansInnerStrength
sontégalementinspirantsde manière pluscalme :*«BeyondRight&Wrong»,
*«PointZero».
ENSEIGNEMENTSORAUXPERTINENTS
*2009/1/30:The FourJhanas
*2011/8/21:The PoisonBlowfish
*2011/9/4:Proactive withPain
*2011/3/10:The SwingingBalance
*2011/2/11:HeedfulofDeath
*2011/1/27:Balance &Release
*2010/10/6:Broad,Tall,&Deep
*2010/10/7:LevelsofTruth
*2011/11/11:FeedingonFeeding
*2006/10/23:FeedingFrenzy
*2008/7/31:GoodEating
*2011/10/10:CuttingNewPathsinthe Mind
*2009/11/10:Skillsofthe DhammaWheel
*2010/10/9:ChewedUpbyYourFood
*2011/7/20:Isolatingthe Aggregates
*2007/12/8:TransparentBecoming
*2011/12/25:Sensitive tothe Breath
*2011/12/27:Don’tWorry,Be Focused
*2011/12/29:FullAttention
*2012/1/2:GeneratingEnergy
*2012/1/11:StrengtheningDiscernment
*2012/1/26:Sensuality
*2012/6/22:EquanimityIsn’tEverything
*2012/7/28:The Essence ofthe Dhamma
*2012/8/6:FreedomthroughPainfulPractice
EnseignementssurlesinstructionsduBouddhaenseizeétapesàproposdela
méditationsurlarespiration:
*2002/11:The StepsofBreathMeditation
*2007/7/16:LessonsinHappiness
*2008/2/11:Onthe Pathofthe Breath
*2010/10/2:The BreathAllthe Way
*2011/8/29:ExploringFabrication
*2012/2/3:Breath,Tranquility,&Insight
PARTECINQ
Trouverunenseignant
Toutméditantsérieuxabesoind’unenseignant.Parce que méditer,c’est
s’entraîneràagirde manière nouvelle,lameilleure solutionpourapprendre
consiste àobserverunméditantexpérimentéenaction,etenmême tempsà
laisserunméditantexpérimentévousobserverenaction.De cette manière,vous
vousreliezàlasagesse accumulée de lalignée d’enseignantsquiremonte
jusqu’auBouddha,etvousn’êtespasobligéde résoudre chaque problème seul.
Vousn’êtespasobligéde réinventercontinuellementlaroue duDhamma.
Enmême temps,vousavezsouventbesoind’unenseignantpourvousaiderà
voirleszonesde votre pratique que vouspourriezne pasreconnaître comme
posantproblème.Ceciparce que quandvousêtesdansl’ illusion,vousne savez
pasque vousêtesdansl’ illusion.Undesprincipesde base de lapratique
consiste doncàouvrirvotre comportementnonseulementàvotre propre
examenattentif,maisaussiàl’examenattentifd’unenseignantàlaconnaissance
etàlabienveillance de quivousvousfiez.Vousapprenezde cette manière
commentêtre ouvertaveclesautres–etvous-même –àproposde voserreurs,
dansunenvironnementoùvousêtesle plussusceptible d’être disposéà
apprendre.
Ils’agitde quelque chose de particulièrementimportantquandvous
apprenezune habileté–etlaméditationenestune.Vouspouvezapprendre à
partirde livresetd’enseignementsoraux,maisquandle momentvientde
pratiquer,vousdevezfaire face auproblème principal,qu’aucunlivre ou
enseignementoralne peutcouvrir:savoircommentdiscernerquelle leçon
appliqueràquelle situation.Sivousn’obtenezpasde résultats,est-ce parce que
vousne fournissezpassuffisammentd’efforts?Oubienfournissez-vousuntype
d’effortincorrect?SelonlestermesduCanonpali,pressez-vouslacorne d’une
vache pourobtenirdulait,alorsque vousdevriezpressersonpis?Seul
quelqu’unquiaétéconfrontéaumême problème,etquisaitce que vousavez
faitjusqu’àlors,estenmesure de vousaideràrépondre àde tellesquestions.
D’autre part,sivousavezsouffertd’untraumatisme émotionnelouque vous
vousavezune addiction,vousavezbesoind’unguidage spécifiquementadaptéà
vosforcesetàvosfaiblesses–ce qu’aucunlivre ne peutvousfournir.Même si
vousne souffrezpasde cesproblèmes,unenseignementadaptéàvosbesoins
peutvouséviterde perdre beaucoupde tempsetd’efforts,etilpeutvouséviter
de vousengagersurdescheminserronés,quise terminentencul-de-sac.C’est
laraisonpourlaquelle le Bouddhan’apasécritde guidesde méditation
comme celui-ci,etqu’àlaplace,ilainstaurél’entraînementmonastique comme
forme d’apprentissage.Lameilleure façonde transmettre leshabiletésde la
méditation,c’estde le faire d’ individuàindividu.
Pourtoutescesraisons,sivousvoulezvraimentdevenirhabile dansvos
pensées,vosparoles,etvosactes,vousavezbesoinde trouverunenseignant
digne de confiance pourvousindiquerquelssontvospointsfaibles.Etparce
que c’estautourde voshabitudesmalhabilesque se trouventvospointslesplus
faibles,le premierdevoird’unenseignantestde pointervosdéfauts–carc’est
seulementquandvousvoyezvosdéfautsque vouspouvezlescorriger;c’est
seulementquandvouslescorrigezque vousprofitezde lacompassiondont
votre enseignantfaitpreuve enlespointant.
Celasignifie que le premierprérequispourtirerprofitducontactavecun
enseignantestd’être disposéàaccepterlescritiques,aussibiendoucesque
dures.C’estlaraisonpourlaquelle lesenseignantsauthentiquesn’enseignent
paspourde l’argent.Sil’ondoitpayerl’enseignant,lapersonne quipaie est
celle quidétermine ce quiestenseigné,etlesgenspaientrarementpourles
critiquesqu’ ilsontbesoind’entendre.
Maismême sil’enseignantenseigne gratuitement,vousêtesconfrontéàune
véritéinconfortable :vousnepouvezpasouvrirvotrecœuràn’importequi.Toute
personne certifiée comme enseignantn’estpasvraimentqualifiée pourêtre un
enseignant.Quandvousécoutezunenseignant,vousajoutezlavoixde cet
enseignantaucomitéde votre esprit,quiporte desjugementssurvosactions,et
vousvoulezenconséquence vousassurerque cette voixconstitueraunajout
positif.Ainsique le Bouddhal’afaitremarquer,sivousnepouvezpastrouverun
enseignantdignedeconfiance,ilestpréférablequevouspratiquiezseul.Unenseignant
nonqualifiépeutfaire plusde malque de bien.Vousdevezêtre prudenten
choisissantunenseignantdontlesjugementsvontinfluencerlamanière dont
vousfaçonnezvotre esprit.
Etre prudentsignifie ne pastomberdansle piège facile quiconsiste àjuger
ouàne pasjuger–jugerenfaisantconfiance àvospréférencesetaversions
instinctives,ne pasjugerencroyantque le contactavecn’ importe quel
enseignantde méditationseraitaussibénéfique qu’unautre.Aulieude cela,
soyezjudicieuxenchoisissantlapersonne dontvousallezconsidérerles
jugementscomme étantlesvôtres.
Celaressemble bienentenduàuncercle vicieux:vousavezbesoind’unbon
enseignantpourvousaideràdéveloppervosfacultésde jugement,maisausside
facultésde jugementbiendéveloppéespourreconnaître quipourraitêtre un
bonenseignant.Etbienqu’ iln’existe pasde manière sûre àcentpourcentpour
sortirde ce cercle vicieux–aprèstout,vouspouvezmaîtriserune technique
sûre àcentpourcentetcependantêtre unidiot–ilexiste une solution,à
conditionque voussoyezdisposéàapprendre de l’expérience.
Lapremière étape pourapprendre àêtre judicieuxestde se souvenirce que
signifie jugerde manière utile.Pensez,nonàunjuge toutpuissantqui
prononce unverdictde culpabilitéoud’ innocence sansappel,maisàune
professeure de pianoquivousécoute jouer.Elle ne porte pasde jugement
définitifsurvotre potentielentantque pianiste.Aulieude cela,elle juge un
travailencours:écoutantvotre intention,écoutantvotre exécutionde cette
intention,etdécidantensuite sicelaconvient.Sice n’estpasle cas,elle doit
découvrirsile problème se situe auniveaude l’ intentionouàceluide
l’exécution,faire dessuggestionsutiles,etvouslaisserensuite réessayer.Elle va
continueràfaire celajusqu’àce qu’elle soitsatisfaite de votre interprétation.Le
principe importantestqu’elle ne porte jamaisde jugementsurvousentant
qu’ individu.Aulieude cela,elle doitresterfocalisée survosactions,pour
recherchercontinuellementde meilleuresmanièresde lesfaire évoluerversdes
exigencesde plusenplusélevées.
Vousapprenezenmême tempsd’elle commentévaluervotre propre façon
de jouer,pensantplusattentivementàvotre intention,écoutantplus
attentivementvotre exécution,développantdesexigencesplusélevéesvis-à-vis
de ce quimarche,etapprenantàpenserde manière novatrice àdesfaçonsde
vousaméliorer.Ce quiestle plusimportant,c’estque vousappreniezàfocaliser
votre jugementsurvotre façonde jouer–vosactions–etpassurvous-même.
De cette manière,quandilyamoinsde «vous»investidansvoshabitudes,
vousêtesplusdisposéàreconnaître leshabitudesmalhabilesetàles
abandonnerenfaveurd’habitudesplushabiles.
Bienentendu,quandvousetvotre professeure évaluezvosprogrèspar
rapportàunmorceauparticulier,celafaitpartie duprocessusd’évaluationplus
longde lafaçondontlarelationentre elle etvousfonctionne.Elle doitévaluer
aucoursdutempssivousprofitezde songuidage,etvousdevezfaire de même.
Maisencore une fois,nielle nivousn’évaluezlavaleurde l’autre personne.
De lamême manière,quandvousévaluezunenseignantde méditation
potentiel,recherchezquelqu’unquiévalueravosactionscomme untravailen
cours.Etappliquez-luilamême exigence.Même lesenseignantsquipeuvent
lire dansl’espritdesautresontbesoinde vousconnaître aucoursdutemps
poursentirce quipourraitmarcheretne pasmarcherdansvotre casparticulier.
Lesmeilleursenseignantssontceuxquidisent:«Essaie ceci.Siçane marche
pas,reviensversmoietdis-moice quis’estpasséafinque nouspuissions
découvrirce quipourraitmarcherpourtoi.»Prenezgarde auxenseignantsqui
vousdisentde ne paspenseràce que vousêtesentrainde faire,ouquiessaient
de vousimposerune technique passe-partout.Larelationdevraitêtre une
relationoùlesdeuxpartiesessaientde faire leschosesensemble.
Quandvousjugezunenseignant,vousn’êtesdoncpasentraind’assumerla
tâche surhumaine d’évaluerlavaleurintrinsèque d’une autre personne.Après
tout,laseule manière dontnousconnaissonsquelque chose àproposdes
autres,c’estàtraversleursactions,etnosjugementsne peuventdonc
honnêtementallerau-delà.
Enmême temps,parce que vousjugezsivousvoulezintérioriserles
exigencesd’une autre personne,iln’estcependantpasinjuste de porterun
jugementsurce que cette personne fait,cecipourvotre propre protection.
C’estlaraisonpourlaquelle vousdevriezrechercherdeuxqualitéschezun
enseignant:lasagesseetl’intégrité.Evaluercesqualitésnécessite toutefoisdu
tempsetde lasensibilité.Vousdevezêtre disposéàpasserdutempsavecla
personne concernée etessayerd’être vraimentobservateurpourvoirlafaçon
dontcette personne agit,parce que vousne pouvezpasjugerlesgens
seulementàpartirde vospremièresimpressions.Ilestfacile de parlerde
l’ intégrité,etilestfacile de feindre lasagesse –enparticuliersil’enseignant
possède despouvoirspsychiques.Ilestimportantde se souvenirque les
pouvoirsde ce type proviennentsimplementd’unespritconcentré.Ilsne
constituentpasune garantie de sagesse etd’ intégrité.Ets’ ilssontexercéssans
sagesse etsansintégrité,ilestpréférable pourvousde resteràl’écartd’untel
enseignant.
Votre recherche doitdoncignorerlesqualitéstape-à-l’œiletse focalisersur
lesqualitésquisontplussimplesetplusterre-à-terre.Pouréviterperte de
tempsetdouleurinutile danslarecherche,ilyaquatresignesprécurseursqui
permettentde voirsidesenseignantspotentielsne possèdentpaslasagesse ou
l’ intégriténécessaire pourque vousleurfassiezconfiance.
Lessignesprécurseursd’une sagesse nondigne de confiance sontau
nombre de deux.Le premier,c’estquandlespersonnesnefontpaspreuvede
gratitudeencontrepartie de l’aide qu’ellesontreçue –etcecis’applique
particulièrementàl’aide reçue de leursparentsetde leursenseignants.Sielles
dénigrentleursenseignants,vousdevezvousdemandersiellespossèdentquoi
que ce soitde valeuràvoustransmettre.Lespersonnesingratesn’apprécient
pasle bien,n’accordentpasde valeuràl’effortnécessaire pouraiderlesautres,
etellesne fournirontdoncprobablementpasceteffortelles-mêmes.
Le secondsigne précurseurestqu’ellesnecroientpasauprincipedukamma.Soit
ellesnientque nousavonslalibertéduchoix,soitellesenseignentqu’une
personne peutéliminerle mauvaiskammaenprovenance dupasséd’une autre
personne.Lespersonnesde ce type ne sontpassusceptiblesde fournirl’effort
nécessaire pourêtre authentiquementhabiles,etellesne sontdoncpasdignes
de confiance entantque guides.
Le manque d’ intégritépossède luiaussideuxsignesprécurseurs.Le premier,
c’estquandlesgensne ressententaucunehonteendisantunmensongedélibéré.Le
second,c’estquandilsn’utilisentpasleursargumentsdemanièrehonnêteet
transparente,donnantune image fausse de leursopposants,attaquantlesfautes
mineuresde l’autre partie,ne reconnaissantpaslespointsvalablesmarquéspar
l’autre partie.Celane vautmême paslapeine de parleràdespersonnesde ce
type,etencore moinsde lesprendre pourenseignants.
Quantauxpersonnesquin’affichentpascessignesprécurseurs,ilyades
questionsque vouspouvezvousposeràproposde leurcomportementpour
évalueraucoursdutempsle niveaude sagesse etd’ intégritéde leursactions.
Une de cesquestionsporte surle faitde savoirsilesactionsde l’enseignant
trahissentune quelconque avidité,colère,ouillusionquil’ inciteraità
revendiquerlaconnaissance de quelque chose qu’ ilne connaîtraitpas,ouà
dire àune autre personne de faire quelque chose quine seraitpasdans
l’ intérêtde celle-ci.Pourtesterlasagesse d’unenseignant,remarquezcomment
ilouelle réagitàdesquestionsàproposde ce quiesthabile etde ce quine l’est
pas,etlafaçondontilouelle gère l’adversité.Pourtestersonintégrité,
recherchezlavertudanssesactionsquotidiennes,etlapuretédanssesrapports
aveclesautres.Cette personne cherche-t-elle desexcusespourenfreindre les
préceptes,abaissantlespréceptesauniveaude soncomportement,plutôtque
de l’éleveràleurniveau?Profite-t-elle injustementdesautres?Sic’estle cas,il
estpréférable pourvousde trouverunautre enseignant.
C’estcependantlàoùune autre véritéinconfortable surgit:vousnepouvez
pasjugerhonnêtementdel’intégritéd’uneautrepersonneavantd’enavoirdéveloppé
vous-même.Ils’agitprobablementde lavéritélaplusinconfortable de toutes,
carelle demande que vousacceptiezd’être responsable de vosjugements.Si
vousvouleztesterle potentieldesautresenmatière de bonguidage,vousêtes
obligéde réussirvous-même quelquestests.Encore une fois,c’estcomme
écouterunpianiste.Meilleurpianiste vousêtes,mieuxvousêtescapable
d’évaluerl’ interprétationde l’autre personne.
Ilexiste heureusementdesconseilsquipermettentde développerl’ intégrité,
etilsn’exigentpasque vouscommenciezenétantbonparnature.Toutce qu’ ils
demandent,c’estune certaine dose de véracitéetde maturité:vousdevezvous
rendre compte que vosactionssontce quifaittoute ladifférence dansvotre
vie,etque vousdevezdoncfaire attentionàlafaçondontvousagissez,regardant
attentivementvotre motivationpouragiretlesrésultatseffectifsquise
produisentquandvousagissez.Avantd’agirenpensée,enparole,ouenacte,
regardezlesrésultatsque vousattendezde votre action.Siceladoitvousfaire
dumalouenfaire àquiconque,ne lafaitespas.Sivousne prévoyezaucunmal,
continuezetagissez.Pendantque vousagissez,vérifiezsivousprovoquezdumal
imprévu.Sic’estle cas,arrêtez.Sice n’estpasle cas,continuezjusqu’àce que
vousayezterminé.Aprèsavoirterminé,regardezlesrésultatsàlongterme de
votre action.Sielle aprovoquédumal,parlez-enavecquelqu’unquiestsurla
Voie,développezunsensde honte sainàproposde l’erreurque vousavezfaite,
etprenezlarésolutionde ne paslarépéter.Sielle n’aprovoquéaucunmal,
réjouissez-vousenetcontinuezàvousentraîner.
Lorsque vousvousentraînezde cette manière-là,vousdevenezplussensible
àce quiesthabile etàce quine l’estpas,parce que vousêtesplussensible aux
liensentre lesactionsetleursrésultats.Celavousaide àdevenirunmeilleur
juge vis-à-visd’unenseignantpotentielde deuxfaçons:enjugeantlesactions
de l’enseignant,etenévaluantlesconseilsqu’ ilvousdonne.
Carlaseule manière quipermetde vraimentévaluercesconseils,c’estde
voirlesrésultatsqu’ ilsdonnentquandonlesmetenpratique :vospropres
actions.Siagirainsifavorise envousdesqualitésaussiadmirablesqu’être
dépassionné,modeste,de se contenterdeschosessimplesdontvousdisposez,
d’être énergique etde ne pasconstituerunfardeaupourlesautres,alorsle
conseild’agirde cette manière estlachose vraie.Lapersonne quivousdonne
ce conseilaaumoinsréussile testnécessaire pourêtre unamivrai.Etvousen
apprenezencore plussurlafaçonde jugerparvous-même.
Certainespersonnespeuventobjecteràce quiprécède endisantqu’ ilest
égoïste etinhumainde testercontinuellementlesgenspourvoirs’ ilssontàla
hauteur,maissouvenez-vous:entestantunenseignant,vousvoustestezaussi
vous-même.Lorsque vousassimilezlesqualitésd’unenseignantadmirable,vous
devenezle type de personne quipeutoffrirune aide admirable auxautres.
Encore une fois,c’estcomme pratiquersousladirectiond’unbonprofesseurde
piano.Lorsque vousvousaméliorezcomme pianiste,vousn’êtespaslaseule
personne quipeutprendre plaisiràvotre façonde jouer.Plusvousvous
améliorez,plusvousapportezde joie auxautres.Mieuxvouscomprenezle
processusde jouer,mieuxvouspouvezenseignerde façonefficace àquiconque
veutsincèrementapprendre de vous.C’estde cette façonque deslignées
d’enseignementde grande qualités’établissentpourle bénéfice dumonde.
Quandvoustrouvezunenseignantde méditationadmirable,vousvousreliez
doncàune longue lignée d’enseignantsadmirables,quiremonte jusqu’au
Bouddha,etvousl’aidezàse prolongerdansle futur.Ilse peutque rejoindre
cette lignée vousdemande d’accepterquelquesvéritésinconfortables,telque le
besoind’apprendre de lacritique etd’assumerlaresponsabilitéde vosactions.
Maissivouspouvezreleverle défi,vousapprenezàadoptercette faculté
humaine de jugement–qui,quandelle n’estpasentraînée,peutsifacilement
faire dumal–etvousl’entraînezpourle plusgrandbiende tous.
Lecturescomplémentaires
Surle besoinde conseilsdanslapratique :*«LostinQuotation».
Surle facteurexterne le plusimportantpouratteindre l’Eveil:*«Admirable
Friendship»dansMeditations.
Surlesmanièressagesetnonsagesd’utiliservosfacultésde jugement,voir*
«Judiciousvs.Judgmental»dans Meditations.
Surlarelationenseignant-élève :*«Thinklike aThief»dansHead&Heart
Together.
DesextraitsduCanonpaliprésentantce qu’ ilfautrechercherchezun
enseignantse trouventdans* IntotheStream.
Surlesvaleursde lapratique :«LescoutumesdesEtresnobles»dans
Quelquesessais.
Surlesvaleursnon-bouddhistesquiontfaçonnélamanière dontle Dhamma
estsouventenseignéenOccident:*«The RootsofBuddhistRomanticism»
dans PurityofHeart.
Enseignementsorauxpertinents
*2009/7/30:Admirable Friendship
*2011/5/14:ToPurifythe Heart
*2011/4/5:RememberingAjaanSuwat
*2011/1/25:Multi-dimensionalDhamma
*2007/7/21:FactorsforStreamEntry
*2008/10/21:The Brightnessofthe World
*2007/3/20:ARefuge fromModernValues
ANNEXE
Méditationscomplémentaires
Ainsique je l’ainotédanslapartie un,ilyadesmomentsoùvousavez
besoinde mettre l’espritdansde bonnesdispositionsavantqu’ ilne soit
disposéàs’établiraveclarespiration.Voiciquelquescontemplationsquipeuvent
vousaideràcréercesdispositions.
Lesexplicationsquisuiventconstituentde simplessuggestionssurlafaçon
de débutercescontemplations,carl’efficacitéde cesexercicesestmaximale
quandvousutilisezvotre ingéniositépourlesadapterafinde traiterlesdétails
de vospropreshumeurs.Vouspouvezyapporterautantde variantesque vousle
voulez,tantqu’ellesvousaidentàorientervotre pensée danslabonne direction
:versundésirde s’établiraveclarespiration.Quandce désirapparaît,vous
pouvezabandonnerlacontemplationetvousfocaliserdirectementsurvotre
respiration.
Audébut,ilse peutque vousdécouvriezque vousavezbesoinde vous
engagerpendantuntempsassezlongdanscescontemplationsavantqu’elles
n’aientuneffet.Vousdevriezcependantacquériraufinalunsensde ce qui
marche pourvous.Utilisezcette connaissance pourrendre votre contemplation
plusefficace.End’autrestermes,visezdirectementle pointsensible de l’état
d’espritquivousempêche de vousétablir.Vousdisposerezde cette manière de
plusde tempspourtravailleretjoueraveclarespiration.
Quandvousvoussentezdécouragé,essayezde repenseràvotre propre
générosité.Pensezauxoccasionsoùvousavezfaitcadeaude quelque chose à
quelqu’un,nonpasparce que vousyétiezobligé,ouparce que l’onattendait
celade vous,maisparce que vousvouliezsimplementle faire.Vousaviez
quelque chose que vousauriezaiméutiliservous-même,maisensuite vousavez
décidéque vouspréfériezle partager.C’estune bonne chose de se souvenirdes
cadeauxde ce type parce qu’ ilsvousrappellentque vousavezaumoinsquelque
chosede bienenvous.Ilsvousrappellentaussique vousn’êtespastoujours
l’esclave de vosappétits.Vousdisposezd’une certaine libertédansvotre
manière d’agir,etd’une expérience de combienilestbond’exercercette liberté
de façonhabile.
Ici,le mot«cadeau»ne signifie passeulementuncadeaumatériel.Ilpeut
aussisignifierfaire cadeaude votre temps,de votre énergie,de vos
connaissances,etde votre mansuétude.
Pourtirerle maximumde cette contemplation,prenezl’habitude de
rechercherdansvotre vie quotidienne desoccasionsd’être généreuxde cette
manière.Vousdisposerezainsitoujoursde matière fraîche pourvotre
contemplation.Sansmatière fraîche,lacontemplationpeutrapidement
s’assécher.
De façonsimilaire,vouspouvezrepenseràvotre propre vertu.Pensezaux
occasionsoùvousauriezpuimpunémentfaire dumalàquelqu’un,maisoù
vousne l’avezpasfait.Parprincipe.Vousaviezvuque c’étaitquelque chose
d’ indigne de vousouque celavousauraitconduitplustardauregret.Sivous
observezlespréceptes,repensezauxoccasionsoùvousavezététentéd’en
enfreindre un,maisoùvousavezréussiàne pasle faire.Songezcomme vous
êtescontent,rétrospectivement,de ne pasl’avoirfait.Ce type de réflexionnon
seulementaide l’espritàs’établirenconcentration,maisilvousaide aussià
résisteràtoute tentationd’enfreindre unprécepte laprochaine foisque
l’occasionse présentera.
Quandvouséprouvezdudésirdévorant,contemplezce quise trouve à
l’ intérieurde votre corps,etsouvenez-vousque lesmêmeschosesse trouventà
l’ intérieurde lapersonne pourle corpsde laquelle vouséprouvezdudésir
dévorant.Souvenez-vousque le désirdévorantpeutcroître seulementquand
vousrefoulezd’énormespartiesde laréalité–tellesque touslescontenusdu
corps–etélargissezenconséquence laportée de votre regardintérieur.
Pourcommenceràpratiquercette contemplation,essayezde visualiserlesos
dansvotre corps.Commencezaveclesosdesdoigts.Lorsque vouslesvisualisez,
demandez-vousoùvoussentezque vosdoigtsse trouventence momentmême.
S’ ilyaune tensionquelconque danslesdoigts,souvenez-vousqu’ iln’yapasde
tensiondanslesos,etdoncrelâchez-la.Montezensuite auxosde lapaume des
mains,etrépétezle même exercice :remarquezlatensionautourdesos,et
relâchez-la.Continuezàremonterle longdesbras,enrépétantle même
exercice,jusqu’àce que vousatteigniezlesépaules.Aprèsavoircontempléles
articulationsdesépaules,faitesdescendre votre regardintérieurversvospieds.
Lorsque vousvisualisezlesosdansvospieds,relâcheztoute tensionque vous
ressentezdanslespieds.Montezensuite le longdesjambes,àtraversle pelvis,
le longde lacolonne vertébrale,àtraversle cou,etfinalementjusqu’aucrâne.
Une variante de cetexercice consiste,une foisque vousavezfinide détendre
une partie ducorpsautourd’unosparticulier,àlavisualisercomme étant
coupée lorsque vouspassezàlapartie suivante.Continuezàfaire celajusqu’àce
que chaque partie se sente coupée etque voussoyezassisavecunsensd’une
conscience spacieuse,légère.
Vouspouvezappliquerle même exercice àn’ importe quelautre organe du
corpsque voustrouvezparticulièrementincompatible avecvotre désirdévorant.
Siparexemple voustrouvezque vousêtesattiréparlapeau,imaginezque votre
peauestretirée de votre corpsetqu’elle estplacée entassurle sol.
Pourvousaiderdansvotre visualisation,vouspouvezmémoriserlaliste
traditionnelle despartiesducorpsutilisée dansce type de contemplation:
lescheveux,lespoils,lesongles,lesdents,lapeau;
le muscle,lestendons,lesos,lamoelle osseuse ;
lesreins,le cœur,le foie,lesmembranes,larate,lespoumons;
le grosintestin,le petitintestin,lescontenusde l’estomac,lesfèces;
labile,lesglaires,lalymphe,le sang,lasueur,lagraisse,leslarmes;
le sérum,lasalive,lesmucosités,lasynovie,l’urine.
Sivousle souhaitez,vouspouvezajouterd’autresparties–tellesque lesyeux
oule cerveau–quipourune raisonoupourune autre n’ontpasétéintégrées
danslaliste traditionnelle.Une foisque vousavezmémorisélaliste,visualisez
cespartiesune àune,envousdemandant–pourchaque partie –oùcette
partie-làse trouve dansle sensque vousavezducorps.Pourvousaiderdans
votre visualisation,vouspouvezregarderune planche anatomique,mais
souvenez-vousqu’aucune partie de votre corpsn’estclairementséparée et
définie comme elle l’estsurune telle planche.Touteslespartiessont
mélangéesavectouslesfluidesducorps.Sile faitde visualiserune partie
particulière auneffetparticulièrementfortpourcontrecarrerle désirdévorant,
vouspouvezfocaliservotre attentionprincipale surcette partie-làetlaisserpour
le momentde côtéle reste de laliste.
(Pourplusd’ idéessurle traitementdudésirdévorant,regardezla
présentationdesémotionsperturbatricesdanslapartie deux.)
Cette contemplationdevraitidéalementdonnernaissance àunsensintérieur
de légèretélorsque vousperdezvotre intérêtpourle désirdévorant.Si,
cependant,vousdécouvrezqu’elle donne naissance àlapeurouàdesémotions
perturbatrices,abandonnez-laetretournezàlarespiration.
Quandvousvoussentezencolère,regardezlesinstructionspourtraiterla
colère danslapartie deux.Vouspouvezaussiessayerlesinstructionspour
développerlesbrahmaviharadanslapartie un.
Quandvousvoussentezparesseux,contemplezle faitque lamortpourrait
surveniràtoutmoment.Demandez-vous:«Suis-je prêtàpartirdanslaminute
oulesdeuxminutesquiviennent?»De quoiauriez-vousbesoinpourmettre
votre espritdansunétatoùiln’auraitpaspeurde mourir?Commentvous
sentiriez-voussivousmouriezcette nuitaprèsêtre passéàcôtéde l’occasionde
méditeretde développerde bonnesqualités,bienfortes,dansl’esprit?Posezvouscontinuellementce type de questionencestermesjusqu’àce que vous
ressentiezle désirde méditer.Ensuite,retournezdirectementàlarespiration.
Cette contemplation,comme lacontemplationducorps,estdestinée à
renforcerl’espritenmatière de résolutionshabiles.Si,cependant,vous
découvrezqu’elle donne naissance àlapeurouàdesémotionsperturbatrices,
abandonnez-laetallezdirectementàlarespiration.
Unautre antidote àlaparesse consiste àpenserauxmomentsdansle passé
oùvousavezsouhaitépouvoirtrouverunmomentde paixetde calme.Pensez
commentvousvousêtessentidésespéréàcesmoments-là.Vousavez
maintenantl’occasionde trouvercette paixetce calme.Voulez-vouslagâcher?
Lecturescomplémentaires
Pourquelquestextesutilessurcescontemplations,voirle guide d’étude *
TheTenRecollections,quiestégalementdisponible sousle titre * AMeditator’s
Tools.
Surlacontemplationducorps:*«UnderYourSkin»etle guide d’etude *
MindfuloftheBody.
REMERCIEMENTS
Pendantdesannées,une poignée de personnes–enparticulierMaryTalbot,
Jane Yudelman,BokLimKim,etLarryRosenberg–m’ontdemandé
périodiquement:«Quandallez-vousécrire unguide pourlaméditationsurla
respiration?»Je leurrépondaisàchaque foisque Conserverlarespirationà
l’espritd’AjaanLee constitue déjàunexcellentguide pourlapratique,maiselles
continuaientàinsister,disantqu’ ilexiste unbesoinpourunlivre écrit
spécifiquementpourunlecteurquine connaîtpaslaTraditionthaïe de laforêt.
Leurpressionpolie maispersistante estàl’origine de ce livre.Maintenantque
ce livre estdevenuune réalité,je voudraislesremercier,carj’aibeaucoupappris
enessayantde rassemblermespenséessurce sujetsousune forme concise et
accessible.
Le livre abénéficiéde leurscommentaires,ainsique descommentaires
d’AjahnNyanadhammo,de MichaelBarber,MatthewGrad,RubyGrad,
Katharine Greider,d’Addie Onsanit,de NathanialOsgood,Dale Schulz,Joe
Thitathan,DonnaTodd,Josephine Wolf,BarbaraWright,etdesmoinesiciau
monastère.Je voudraislesremercierpourleuraide.Toute erreurdansce livre
m’estbienentenduimputable.
Décembre2012