la course - Andorra 500

Régularité
andorra 500
la course
de cyril
despres
Quintuple vainqueur moto du Dakar,
désormais pilote officiel Peugeot auto,
le garçon organise une course de régularité
inédite réservée aux motos anciennes.
Départ mi-juin 2015. On vous dit tout.
Texte : Alain Lecorre – Photos : Guillaume Gregnanin.
150 participants, 3 boucles de 150 km et 3 chronos
de régularité par jour pour pimenter la virée
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Régularité
L
’idée lui trotte dans la tête depuis
mars quand, invité par le ministère
du Tourisme argentin, il participe
à sa première course de régularité
moto, la « 800 km Patagonia Classic ».
« Une ambiance super, sans pression,
mais avec un petit challenge quand même,
une petite notion de compétition, pas
juste une belle balade avec de jolies motos.
Non, les gars arboraient un large sourire
et avaient les yeux qui pétillaient en
se refaisant le film de la spéciale ou
de la journée. ça m’a tout de suite plu ! »
La moto, Cyril la pratique depuis
longtemps, très longtemps. Une véritable
passion : « Pourtant, ma famille et mes
proches n’avaient aucun intérêt pour
la moto, aucun. » C’est un voisin qui lui
met le pied à l’étrier (un certain Pascal
Couturier…). Pour sa communion,
le petit Cyril demande à tout le monde
de lui donner de l’argent plutôt que
de lui faire un cadeau. Avec les sous
récoltés, il se paye un Fantic 80 de trial
à deux amortisseurs. Sa première moto.
« Depuis cet instant, j’ai été totalement
obsédé par la moto en général, et par
la compétition en particulier, car je n’ai
jamais conçu l’une sans l’autre. Un peu
comme le vin et le fromage… Mais il
n’y a jamais eu de plan de carrière pour
arriver où j’en suis aujourd’hui. Tout s’est
fait par passion. » Et c’est un parcours
inhabituel qui va l’emmener jusqu’en
haut de l’affiche car Cyril ne commence
sa carrière professionnelle qu’à 26 ans,
un âge auquel certains pilotes ont déjà
pris leur retraite... « Oui c’est vrai, avant
d’être pilote pro, j’ai été mécano chez
Challenge 75 à Paris pendant quelques
années. J’ai toujours aimé la mécanique.
Quand je courais, le côté technique m’a
toujours intéressé et lorsque nous étions
“short” en temps, je filais régulièrement
un coup de main à mes mécanos.
« Je ne voulais pas
couper avec la moto »
Bricoler ses motos de tout-terrain ou
peaufiner sa machine classic, ça se
ressemble un peu. En plus, je suis un
peu nostalgique, alors dès que j’ai pu,
je me suis racheté un Fantic 80 restauré
et il trône maintenant aux côtés des
cinq motos du Dakar sur la mezzanine
dans le bureau (pour rappel ses cinq
Palmarès Cyril Despres
Très copieux
les courses de régularité ? en France, Personne
n’en a entendu parler jusqu’ici...
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2014 : 4e du Dakar Argentina-Bolivia-Chile
2013 : vainqueur Dakar ; 4e Sardegna Rally
2012 : vainqueur du Dakar et du Rallye du Maroc...
2011 : 2e du Dakar, du Red Bull Los Andes
et du Sardegna Rally...
2010 : vainqueur du Dakar, du Rallye du Maroc et
du Kenny Enduro ; 3e du Sardegna Rally...
2009 : v ainqueur du Rallye des Pharaons, du Red Bull
Los Andes, du Sardegna Rally et du Rallye
de Tunisie ; 2e de l’UAE Desert Challenge...
2008 : 2e du Dakar ; vainqueur de l’UAE Rally
Desert Challenge et du Sardegna Rally...
2007 : v ainqueur du Dakar ; 2e de la Baja 500, du
rallye Dos Sertoes et de l’UAE Desert Challenge...
2006 : v ainqueur du rallye Dos Sertoes ; 2e du
Rallye du Maroc et de l’UAE Desert Challenge...
2005 : v ainqueur du Dakar, du Rallye de Tunisie,
du Rallye d’Orient et du Red Bull Romaniacs...
2004 : 3 e du Dakar et du Rallye du Maroc ; vainqueur
du Rallye de Tunisie ; 2e de la Baja Aragon
2003 : 2 e du Dakar et du rallye de Tunisie ; vainqueur de l’Erzberg, du Rallye du Maroc,
de l’UAE Désert Challenge, du Shark X-Trem ;
champion du monde des Rallyes tout-terrain
2002 : v ainqueur de l’Erzberg, du Rallye du Chili
et de l’UAE Désert Challenge...
2001 : 1 2e du Dakar ; 2e de la Gilles Lalay Classic ;
vainqueur de l’UAE Desert Challenge...
2000 : p
remier Dakar (16e) ; vainqueur du Rallye du
Maroc ; 3e du Rallye de Tunisie et de Dubaï...
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Régularité
victoires au Dakar le placent juste
derrière Stéphane Peterhansel, à égalité
avec Cyril Neveu...). » Un Peter qui sera
d’ailleurs son coéquipier, tout comme
Carlos Sainz, au sein du team usine
Peugeot. Tout le monde au volant
d’un buggy 2 roues motrices qui fait
déjà figure de gros favori. « C’est juste
un rêve. Mais comme Stéphane et Nani
l’ont prouvé, passer de la moto à l’auto
en rallye-raid est une évolution logique.
J’espère avoir les mêmes résultats
qu’eux, en tout cas, je m’entraîne très
dur physiquement pour remodeler mon
corps à ces nouvelles exigences. L’équipe
Peugeot fait des miracles pour construire
une voiture compétitive en si peu de temps
et je vais tout faire pour leur rendre toute
cette confiance qu’ils placent en moi. »
L’avantage d’être officiel dans un team
usine auto, c’est que même si vous avez
de nombreux tests, vous ne roulez
que pendant ces sessions. Chez
vous, vous entretenez votre physique,
votre mental, votre expérience mais
vous ne roulez pas en dehors de ces
essais organisés par l’usine. Donc
ça laisse un peu de temps pour
d’autres petits trucs. Comme organiser
l’Andorra 500 par exemple... « Je ne
voulais pas non plus que ce passage
vers l’auto soit trop brutal. Pendant 15 ans,
j’ai bossé avec une équipe autour de moi
et je ne me voyais pas tout arrêter net. On
a continué à faire un peu de moto ensemble
avec Rob, mon mécanicien, Helena mon
assistante et Chris mon manager. L’idée
de l’Andorra 500 est venue comme ça. On a
un site fabuleux, des routes de rêve et le fait
d’innover en créant, en Andorre, une course
de régularité nous a tout de suite plu.
Le faire avec des motos anciennes,
c’est plutôt une idée de Rob et de Chris.
Depuis le temps que je connais Chris,
à chaque fois que l’on voyage ensemble,
il a toujours un numéro de Classic Bikes
avec lui. Rob, lui, se prépare des café racers
ou des bobbers dès qu’il a un peu de temps
et Helena a tenu un magasin de motos...
Alors on a réfléchi, on s’est renseigné et
on a opté pour une course de régularité.
ça n’existe ni en France, ni en Espagne.
En Europe et même dans le monde, il n’y
a pas grand-chose qui marie compétition
sur route et motos classiques. Et comme
je ne voulais pas organiser un truc auquel
j’avais déjà participé plusieurs fois,
la régularité, c’était top. Et puis on
s’est aperçu qu’il y avait beaucoup de
collectionneurs en Andorre. Collectionneurs
qui pourraient être séduits par notre projet
et apporter leur pierre à l’édifice en nous
confiant leurs motos que l’on exposerait
30, 42 ou 57 km/h, il va falloir trouver à quelle
vitesse l’organisateur a réglé sa moyenne...
dans différents endroits stratégiques
du village d’Ordino où tout sera regroupé
pendant la course. » L’idée fait son
chemin. L’épreuve se déroulera sur trois
journées, empruntera les petites routes
de trois pays (Andorre, France, Espagne).
Les participants auront à parcourir
en moyenne 150 km et trois épreuves
chronométrées par jour (+ la petite
spéciale et la parade organisée après
les vérifs du jeudi). « Chaque spéciale
fera entre 10 et 15’ ou 20 km, si tu
préfères. Entre les spéciales, les concurrents
utiliseront un GPS Tripy qu’on leur aura
installé pendant les vérifs. Le Tripy,
c’est un road-book digital qui te donne
un maximum d’informations. Le chemin
à suivre bien sûr mais aussi des arrêts
recommandés, comme une bonne table,
un point de vue exceptionnel, un château,
un village à proximité. Il permet aussi
à tout le monde de rouler à sa vitesse,
vous n’avez qu’à suivre les indications
à votre rythme. Bien sûr, les GPS seront
programmés afin qu’ils ne délivrent
aucune information susceptible d’aider
le concurrent pendant son chrono
(notamment la vitesse moyenne...). »
Les « spéciales » se feront soit sur
des tronçons de route fermée, soit
sur des petits circuits de karting. Pas
question de tirer des boulets, il faudra
au contraire faire preuve de régularité,
quelle que soit la vitesse adoptée.
Avec Peter, de Puniet
et Marquez ?...
« évidemment, on ne demandera pas
un niveau de championnat du monde
mais il faut qu’il y ait un petit enjeu
entre les concurrents. Ce sera la cerise
sur le gâteau. Le soir, tout le monde
se retrouvera en plein centre d’Ordino
pour des barbecues, des parades et
des expos sur les vieilles motos. Il y
aura aussi un concours d’élégance
qui récompensera la plus jolie machine
engagée et côté assistance, Rob se
chargera, avec quelques mécanos, de
donner un coup de main à quiconque
resterait bloqué sur le bord de la route.
Seront acceptées : les motos
d’avant 1980, les machines
préparées (ex. café racer
ou bobber) et les néoclassiques. Le tarif sera fixé
aux alentours de 1 200 €
(4 nuits d’hôtel incluses).
L’idée est aussi de pouvoir réserver
quelques machines pour des participants
qui viendraient de trop loin pour les
emmener avec eux. » On imagine
également que Cyril saura faire jouer
son carnet d’adresses pour que quelques
VIP soient de la partie en juin 2015
aux côtés des 150 participants pour
cette première Andorra 500. On pense
à Peter bien sûr, mais aussi à Randy
de Puniet, Nani Roma, Jules Cluzel,
Christian Sarron. Il paraît que notre
champion nous réserve aussi quelques
surprises (il ferait de la muscu dans
la même salle que Marc Marquez...),
ainsi que des épreuves chronos
vraiment fun comme des gymkhanas,
une spéciale en descente ou un
petit tronçon sur piste... Sans parler,
bien sûr, d’un itinéraire de rêve
sur les petites routes sinueuses d’une
des plus belles parties des Pyrénées.
Ici, à Moto Revue Classic, on a déjà réservé
nos places et il se pourrait même qu’on
emmène un ou deux lecteurs de MRC
avec nous. On vous en recause très vite. v
Régularité
Késako ?
Comme le dit Cyril, c’est plus sympa à
rouler que facile à expliquer. Pour faire
court, en liaison, vous suivez votre GPS
Tripy (fixé lors des vérifs le jeudi matin).
C’est facile, ludique, un peu secret (vous
ne savez pas où il vous emmène) et vous
ne vous embêtez pas avec une carte
ou un road-book papier. En spéciale
sur route fermée, on vous donne un
carton de pointage avec un départ théorique (ex : 9 h). L’organisateur – qui a
tracé sa spéciale à 30, 42 ou 57 km/h de
moyenne – a placé 3 piquets sur le bord
de la route. Vous devez passer devant le
premier à 9 h 01, devant le second à 9 h 02
et devant le troisième à 9 h 03. Si vous respectez ces temps de passage, vous saurez quelle est la moyenne de la spéciale.
à vous de la respecter jusqu’à la fin de la
dite spéciale. Le plus régulier s’impose.
Sur circuit, vous aurez 6 tours à faire. Vous
roulez à la vitesse que vous voulez, vite,
pas vite, très vite. Votre 1er tour fixe votre
vitesse et vous devrez la conserver pendant les cinq tours restants. Simple, non ?
[email protected]
Tél. : +376 838 899
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