Cactus 4
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Cactus 4
Cactus calamité 4 4 « La bouche est le presse-purée donné par la nature » Monteeuis in Le Chemin du bonheur (la rééducation de soi-même) du Dr Victor Pauchet, édition 1934 L’enfance age au moment de Décodage secret sauvet Ezechiel numérise. la frappe le ballon se dé els ; eaux, je faisais des tunn Je ne faisais pas de chât n ne avait des histoires ; qu’o et dans les tunnels, il y ez ch était trop grand. Mais on d an qu ir vo s pa ait uv po ais. moi, ça ne s’arrêtait jam ris qui mangeaient les ce rle me s de ai dr ien uv so Je me n père eau sur l’herbe ; de mo ses, de l’été et du jet d’ avec un rouge-gorge. qui ramassait les feuilles , ne faisait rien. Mais le rouge-gorge, lui s neige sur le muret et de Je me souviendrai de la ut sous le cerisier ; et surto nt aie iss ra pa ap i qu us croc aient les plus forts. des crocus mauves qui ét ez mmissariat à côté de ch Je me souviendrai du co s un pa pris plus tard, n’était ap i l’a je it, fa en i qu i mo commissariat. heure c’était beaucoup Je me souviendrai qu’une e que le dire aux adultes parc mais qu’il ne fallait pas uMais pour nous c’était to pour eux ça dépendait. jours beaucoup. A. À la fin Et après tout ira bien dit la voix calmement. À qui appartenait cette voix ? Une petite fille ou un vieil homme ? Impossible à dire, il ne voyait qu'une bouche La douleur partout et une bouche paisible La souffrance va se calmer La bouche changeait de couleur bleue, verte l'instant d'après utre, elle ne ns le regard de l'a "Ce qu'elle voit da peut l'éviter. ie humaine fouet la sauvager Elle prend de plein qui l'électrides visages amis, derrière la façade colères faen un éclair à des se et la connecte le nouveau user des mots dans rouches. Pourquoi é prononcé es quand tout a ét langage des homm e primitive. de cette rencontr dans l'illumination it vibrer sa le ancienne qui fa Elle porte une paro nt palpiter la terre, qu'elle se chair à l'unisson de sous ses pieds nus. est envies …" Elle ne vit pas, elle Frédéric Baillon des couleurs vives, le drap trempé de sueur et une bouche isolée au milieu des douleurs. Et après, tout ira bien Une infirmière ? Ça pourrait être une infirmière Ça n'était pas une infirmière Il le savait à la fin, tout ira bien C'était vrai Il le savait à la fin Tout ira bien à la fin. Elie Guillou Eric Denis https://www.youtube.com/watch?v=4EbPEg2mCZk es. http://www.formes-viv org/bader/ Souffrance en France mercredi 15 juin 2011 it heures u, les De huit heures à dix-hu Rester enchaîné au burea ierg én e êtr tes ur, tou njo de bo s e Dir use trente. s douloure parler, oreille er, ch cro Dé és . tél ide s de rap e que. Êtr les interférences, cher. A chaécouter, parler, raccro s en fond sonore, des ctions allumée tru ins s de er qu pli ap l i hurlent, des voitures que appe t. Mais bébés qu lan eil cu ac r ste Re . tes nnent... Les jambes différen Trai- qui klaxo er. ch cro rac er, ch cro Dé ferme. es, rester sans bouger. nte- ankylosé xa soi de ins mo ntinuer en ls pe ter les ap Les yeux qui piquent, co atre qu t an nd Pe s. de on sec dix-sept à fixer l’écran. use de dix heures le matin, une pa nte l'aprèsça minutes. Cinq heures tre Supporter au-dessus de . tes nu mi dix de ines ch use ma pa e it midi, un la chaleur des hu up co le é lgr Ma dans e. ps iqu tem erg én Rester ées en même nte. Se allum tre s ure he ize tre s. de rré de barre quinze mètres ca Par miracle, gaver de café. En vain. ps, une à une fois de temps en tem Une chose intéressante sis'in s de on sec s and on ue qu elq e qu qu pause de uer, c'est pas une remarq is rfo Pa ls. pe ces, on ap for les ses tre nue en arrive au bout de fiter pro En e. rné s en jou la plu de de s er seule foi a tendance à all f. ati rel e nc rrassile ba le dé rer se ou t pour sav vite. On veu prochain plus Le n. rie à plus r nt nse vie pe de ne t ppel. On Surtou on se ser de l'a et e têt la re me si rriè Com de . e ide gn appel co ce. Plus rap prochai- effica la 'à qu t la er ien rêv s ava s plu ée ne gn à prend ces secondes ga que, éti oth hyp nsnt tra me se ute de ha ce ne fois, moindre de chan de sonner. it. où le téléphone cessera former en minutes de rép s. pa Ou cas. s. le de on ais sec jam s Quelque Bien sûr ça n'est tenir. ur po s gie ues elq até qu str ive tes arr en Différ el suivant eure. Rire L'app l'h er ge se ard piè reg s le pa Et t . tou tôt Ne sur des plus Pester secon es. gu llè it co urr no ses c se e ave t tèm très for referme. Le sys . nts tie ur. pa lle vai les e tra ntr du co en off de la souffrance nse être déjà étuConstater, quand on pe C'est un truc que j'avais fin de la la e qu u, m'est lea ne rou ça du is ut au bo dié en cours. Ma heures ux de ns da e qu st n'e e journé e. e malgré la d'aucune aid et demi. Et constater qu pas s'effonpeine le corps tient. Ne Mademoiselle Sarah ir en nfu s'e s pa Ne . urs ple drer en r l'écran à courant. Ne pas défonce coup de clavier. http://mademoisellesarahworkinprogress.blogspot.fr/ Bicheries igts plein les mains. Fais gaffe t'en as les do nt beaux tous les deux, Sur les photos, ils étaie ça sentait la respiration. i vote par soi. Un point par personne qu s et en ordre. On fera tout ça en temp Non non, j'étais tous les Be Bich yourself Mon grand-père Bich De , poète par lui-même s aires et envoie-les-nou Vole des proses dans les tre ciel ne fait la connection en Attaché aux racines, lia us et terre, entre toi et no n lie ce nt aque tour une main tie ch , ole nv s’e i qu rf ce Un ur pour t’envoyer de l’amo . … ………………………… … … … us no de ar -g re Là haut Et bich rie ! ( ich lide Bich ) M. deux... pères dans a eu mes deux rais les es tu refe nd c des mo çons ave toutes fa ry) sa classe. (Amau Faut jamais s'avouer va ) si. (Karine inqueur. (Rémi) é, édition 1920 Larousse médical illustr tère théorie n’a aucun carac Il va sans dire que cette mne pas avoir d’odorat n’i général et que le fait de té. plique pas l’homosexuali chez un homme me – Inversion sexuelle Homosexualité ou Uranis une répulsion ls normaux, mais ayant ayant des organes sexue ur les femmes. partielle ou complète po e perte du sens de à une diminution ou à un Le Dr Bérillon l'attribue ertrophique. rhinite atrophique ou hyp l'odorat, par l'effet de inution de la que j'ai constaté une dim « En même temps, dit-il, is la certiqu les homosexuels, j'ai ac puissance olfactive chez nance de mi do ets présentaient une pré tude que ces mêmes suj chent de pro ces caractères, ils se rap l'aptitude visuelle . Par tive, se ac olf une me qui, n'étant jamais sexuel, l'état habituel de la fem vue de squ'on se place au point uelle. vis montre, au contraire, lor nt me essentielle Ce second m'est magnifiq uement beau : ait donc, à tout prenL’inversion sexuelle ne ser on sorielle : d’où l’indicati dre, qu’une inversion sen r ce pla de té ali omosexu dans le traitement de l’h actif à la base de toute olf s sen du la rééducation ue. Ici la théorie s’est intervention thérapeutiq rmée par la pratique. Les trouvée pleinement confi à la els nous avons procédé homosexuels chez lesqu s de loi mp l’e r pa on, tant rééducation de l’olfacti dans on sti ge sug la r celui de agents physiques que pa mo ne d’u ié fic né t tous bé l’état d’hypnotisme, on rs leu de n tio nta dans l’orie dification très marquée s.» lle ue dispositions sex 24 h avec Je me lève. J'ai prévu de aujourd'hui, c'est férié. De pas si bon matin car ns de ma est 10h30 et je me souvie bosser au Studio A&M. Il déjeune ce dimanche: "- Jeudi on discussion avec Mathieu is la mousimais bien quand tu porta ensemble? - Oui, mais j'a he. - Yes!" fait un déjeuner moustac tache. - Ok, alors on se une moustache, deuse... C'est parti! 10h40, je dégaine la ton un trucker xique, Freddy Mercury et 10h43, je suis entre le Me pas Queen! de l'Arkansas.. Et j'aime t dire ence à m'enrhumer. Fau mm co je e En plus je sens qu s qu'il y a du o en t-shirt de marin dè qu'à force de faire du vél soleil... Lazare. Une bicyclette direction St 11h10, j'enfourche ma e rouge, les soleil + lunettes + casqu fois n'est pas coutume, ache. Hommes, tournent vers ma moust visages, les regards se s jeunes... Regards amusés des plu femmes, chiens et loups. Envieux? re de St Cloud. di quand j'arrive à la ga Il est un peu moins de mi t de retour ne a qui j'achète mon ticke Le guichetier de la SNCF En serait-il? bronche ni ne sourcille. et moi retroupar le studio A&M, Alex Après un court passage U-tartare. trot, troquet, bière-PM vons Matal. Déjeuner, bis ses rouflaousquetaire associés à Matal et sa moustache-m en entrée. commandent du hareng quettes à la Neil Young ". rquer de l'oeuf "cocotte Déroutés. Pour se déma tal nous cite Ma s. on ge rta pa ns, nous Nous discourons, nous rio ns le Perche. dical de 1920 acquis da un article du Larousse Mé ion des sens, Bérillon serait une invers L'uranisme selon M. le Dr. Ou qu'est-ce?! rat au profit de la vue. une diminution de l'odo . Mais nous ller. Mathieu et moi aussi Alex doit retourner travai lc" puis je reitare. Nous écrivons "Ta préférons jouer de la gu tard au Studio. tourne deux heures plus ou réponse à la théorie uraniste Dr du Berillon [...] e me là... Marin mouche, je me rase et Le soir, je rentre, je me moi avec la moustache" dit: "Je te trouvais beau Jonathan Lévy Dans le vent qui ricoche les cimes de l’Amazonie, histoire, celle de la fille C’était une chasseuse de serpent. Elle le payait cher, en son âme et sur sa peau. Elle le payait sur sa peau par cicatrices ; en son âme par ce regard d’absence qui inondait parfois ses yeux, débordant vite sur le visage autour. Elle s’appelait Sita et sa peau était brune, parfois rose, par cicatrices. Elle s’appelait Sita et les animaux qui ne voient pas la couleur savaient tous qu’elle n’était pas noire ou blanche. La peau de Sita était de ces bruns doux qu’on ne retrouve que sur l’écorce lisse, quand les ombres moites et profondes s’abattent sur le cœur de la forêt. Sauf pour cicatrices : les balafres des troncs se gonflent de veines beiges, révélant la tendresse végétale de leur sein, le sein de Sita aussi était tendre et clair mais, lui, du rose des bêtes que le sang teinte. Sita n’avait pas peur des autres bêtes de la forêt, elle ne leur en voulait pas d’être différentes d’elle, rien n’était vraiment comme elle. Elle ne se sentait de ressemblances ni avec les autres femmes, ni avec les autres chasseurs, ni même avec les autres animaux solitaires de la forêt. Seule. Elle était seule a être tout cela à la fois et rien de tout cela vraiment. Sita avait le visage des femmes et les cheveux des femmes, elle avait la nuque et les seins des femmes, Sita avait les fesses des femmes et la taille des femmes, elle avait le sexe des femmes et était presque couverte de cette peau de douceurs qui ne couvre que les femmes. Sita avait les longs membres fins des femmes terminés de pieds et de mains aux silhouettes fines et graciles. Mais au creux de ces pieds et au creux de ces mains se rependaient des paumes connues d’aucune femme, des paumes dures, sèches, griffées, épaisses, des paumes sans age, presque reptiliennes : les paumes du chasseur. Et c’est du chasseur que Sita portait les cicatrices. Le collier rose qui constellait sa taille et ses jambes ne ressemblait à aucun bijou, à aucune parure des femmes du village. Ces points clairs, ces trouées pales sur la peau sombre, ceux du chasseur... Mais aucun chasseur n’avait jamais eu ce rose sur le ventre comme Sita. Les cicatrices que Sita avait à la taille étaient uniques, elles ne pouvaient être que celles d’une femme et celles d’un chasseur, car sa petite taille la forçait à aller plus profond par son corps qu’aucun homme avant elle. Sita permettait ce que tout homme évitait avant tout, elle laissait son sexe aller jusque dans la bête. Sita est chasseuse, elle chasse des serpents. Des serpents, Sita chasse le plus gros et le plus vorace, Yacumama, mère de la rivière, et l’on ne sait jamais si parfois elle a peur. Mais Sita n’a plus jamais faim et cela a peu d’importance si elle doit un jour être mangée à son tour. Sita chasse seule, elle sait que c’est interdit, mais c’est une femme, les règles ne la concernent pas. Sita chasse seule, elle sait que c’est dangereux, seul on peut être dévoré sans secours, seul dans les roches au fond de la forêt, personne n’entends les cris. entre les roches des Andes et on a peut-être entendu cette qui chassait Yacumama. Dans chaque combat entre le serpent et elle, le serpent a sa chance : elle a son couteau, il a ses dents, si ses bras lâchent c’est lui qui gagne. C’est une rencontre entre deux faims, entre deux nécessités de survivre. Mais voilà, Sita n’a jamais été dévoré. Sita chasse, serpent après serpent, et c’est elle qui dévore. Ce qu’elle ne pouvait manger d’un serpent avant que sa viande ne se gâte, Sita le donnait aux membres de la tribu qui l’acceptait avec une gratitude inquiète. Les hommes ne parlaient presque pas de Sita, les femmes non plus. Elles avaient peur de ce qu’elle leur disait sans un mot, eux aussi. Car jamais personne, personne, ni même le Dandé, n’avait attrapé seul autant de serpents que Sita et cela lui valait ce respect mêlé de crainte que l’on réserve d’ordinaire aux choses sacrées. Certains disaient qu’en mourant, le grand chasseur Dandé avait donné ses pouvoirs à Sita. Les anciens racontent qu’il y a bien longtemps, du temps où le Dandé avait cessé d’être un enfant, Yacumama avait décidé de mettre les Hommes à l’épreuve. Jusqu’ici, les Hommes avaient toujours vécu dans le respect et la crainte de Yaguareté, seigneur félin de la forêt à la robe tacheté et aux longues dents d’ivoire, et de Yacumama, maîtresse reptile des eaux au corps luisant et interminable. L’esprit félin et l’esprit reptile ne s’attaquaient que rarement aux Hommes et, quand cela arrivait, c’était pour leur rappeler les limites de leurs royaumes : parfois un pécheur disparaissait dans la rivière alors qu’il tentait de tirer son filet ; parfois on retrouvait un chasseur le corps lacéré de coups de griffes. Il en était ainsi. Il arrivait que Yacumama et Yaguareté se battent entre eux, on ne savait jamais vraiment qui commençait mais c’était toujours terrible. Il était arrivé qu’on les retrouve tous deux morts, les crocs du félin serrés sur la gorge du serpent qui l’avait étouffé. On priait alors beaucoup pour ne pas que les esprits entrent en guerre. Un jour pourtant, vengeresse, Yacumama été entrée en guerre. Elle s’était multiplié partout dans la rivière qui entourait le village et avait mangé le gibier dont, d’ordinaire, se nourrissaient les hommes et Yaguareté. Plus Yacumama s’étendait et plus le gibier se faisait rare, tant et si bien que certains avaient pu voir Yacumama se dévorer elle-même. Yaguareté été parti de la forêt. La faim commençait à s’abattre sur les êtres humains et les baies ne suffisaient plus à nourrir le corps des Hommes. La vie du village s’était presque arrêtée. C’est alors que le jeune Dandé avait adressé ces paroles aux membres du village : “puisque Yacumama mange notre nourriture, alors nous mangerons Yacumama”. Les autres avaient eu très peur, ils pensaient que Yacumama s’attaquerait au village. Les pêcheurs qui rencontraient souvent Yacumama disaient que qui mangeait du serpent deviendrait serpent à son tour. Mais le Dandé était parti avec son couteau dans la forêt sans que personne ne puisse l’en empêcher. Au bout de cinq jours, il était revenu, vivant, avec un long serpent sur le dos et des petites blessures sur les jambes et tout le monde avait pu manger ; personne n’était devenu serpent. Ainsi le Dandé avait inventé une nouvelle chasse, ainsi le village avait répondu a l’épreuve de Yacumama et combattait à son tour. Ainsi le Dandé avait acquis le respect de tous. Sita chassait comme elle avait vu, depuis l’enfance, son vieil oncle Dandé le faire. Lui aussi chassait seul – il y avait parfois des chasseurs solitaires – mais le Dandé était un homme. Le Dandé n’avait pas voulu que Sita apprenne la chasse, ou s’il l’avait voulu il ne l’avait pas montré, mais il savait que Sita qui n’avait ni mère, ni frère, ni sœur devait apprendre à se débrouiller seule et c’est pour cela qu’il l’emmenait dans la forêt avec lui. Il l’avait laissé venir avec lui et l’observer, mais jamais elle n’avait eu le droit de l’aider. Comme le Dandé, Sita traquait la piste de Yacumama pendant des jours dans la forêt jusqu’à ce qu’elle ait trouvé sa tanière. Puis, elle glissait ses fines jambes brunes dans l’obscurité en prenant soin que ses bras puissent se retenir à la paroi. Là, elle attendait. Il fallait parfois des heures pour que le serpent ne se décide à l’engloutir, il pouvait aussi le faire à l’instant même où les pieds de Sita s’approchaient de lui. Il fallait rester très concentré car le serpent tirait très fort. Yacumama se méfiait d’une proie qu’elle n’avait pas chassé, d’une proie qu’elle n’avait pas eu a lentement étouffer avant de l’avaler. Alors elle restait longtemps immobile comme pour se faire oublier. Alors, pour l’adoucir et l’appeler, Sita chantait la chanson que chantait le Dandé : Puissant serpent guerrier de l’onde Entend mon chant, entend ma voix Serpent des eaux, mère féconde Je viens vers toi, je m’offre à toi Si tu sais bien me dévorer Je serai à toi tout entier Mais gare à toi si tu ne sais Ce sera moi qui mangerai Puissant serpent guerrier de l’onde Entend mon chant, entend ma voix Serpent des eaux, mère féconde Je viens vers toi, je m’offre à toi Sita chantait aussi longtemps qu’il le fallait tout en agitant doucement ses pieds comme une bête que l’on étouffe et, toujours, le serpent finissait par succomber. C’est un des dangers de la chasse solitaire, dans l’attente on peut s’assoupir et se faire entraîner sans avoir eu le temps de réagir. C’est ainsi que Sita avait vu le Dandé se faire engloutir alors qu’elle cueillait des baies à quelques pas. Elle avait retrouvé, au seuil, le couteau et la gourde qui étaient devenus les siens. La première morsure, cela se produisait toujours de la même manière. Elle sentait subitement les petites dents recourbées vers l'arrière se serrer sur ses pieds, comme si le serpent redoutait qu'elle ne fuie, elle qu'il n'avait pas eu a chasser. A ce moment, Sita ressentait toujours un frisson lui remonter depuis ses mollets jusqu'à la base de sa nuque, comme les cris qui envahissent la forêt quand deux tribus s'affrontent. Tout entier, le corps de Sita entrait en guerre. Et sa guerre était froide comme celle du serpent avant l'attaque, elle devait lui laisse croire qu'il n'y aura pas de combat, qu'il est le prédateur et qu'elle est la proie. Elle résistait juste assez pour ne pas se laisser entraîner dans l’abîme avec le monstre. Ses bras tenait les bords du trou et opérait une danse étrange : ils poussaient pour approcher la bête de l'extérieur, puis se détendait un peu pour lui laisser avaler un peu plus le corps de Sita avant de recommencer. Ainsi Sita sentait la mâchoire grimper lentement le long de son corps passant des pieds aux mollets, des genoux aux cuisses, du sexe au ventre. Quand elle sentait les dents fermement verrouillées sur son ventre, Sita poussait brusquement sur ses bras pour faire sortir la tête reptilienne de son trou et se saisissait du couteau d'os qu'elle gardait a cote pour le planter en travers du crane de la bête sans se percer l'abdomen. C'était le moment le plus dangereux pour Sita. Elle avait trop peu de force pour retenir la traction du serpent a un bras et il lui fallait pourtant lâcher prise pour prendre le couteau. Il fallait que le couteau ait perce la tête du serpent avant qu'il n'aie pu la rentrer ou tout était perdu. Quand la pointe de la lame ressortait de l'autre cote de la tête, Sita devait encore retenir la formidable aspiration du serpent déployant subitement toute son énergie pour repartir se terrer au fond de son trou a l'annonce de la mort avec son coude et sa main libre, tout en tournant la pointe d'os pour précipiter l'agonie du serpent. Dans cet instant d'une violence folle et pourtant comme suspendu, alors qu'elle sent doucement la raideur envahir ce corps qui l'enveloppe, Sita laisse sortir ses cris et ses larmes a travers la prière du pardon a Yacumama. Yacumama je t'ai pris ton corps mais ton âme retourne a la forêt ou tu as toujours vécu Yacumama ne vient pas te venger quand viendra la nuit Ta chaire sera respectée et ton sang battra dans un cœur pur Tu es la mère de la rivière où je bois et un jour peut-être, ce sera toi qui me mangera Il se passait encore longtemps avant que Sita n'aie la force de se sortir du corps du serpent, parfois même elle s'endormait d'épuisement encore insérée dans le corps froid de la bête. Cela lui avait coûté les brûlures qu'elle avait sur ses pieds, car le ventre de Yacumama faisait fondre la peau. Quand elle recouvrait ses forces, Sita tranchait les écailles pour se libérer puis dégrafait la tête encore imprimée dans son ventre. Elle se reposait encore puis rentrait au village, le serpent sur le dos, comme le Dandé avant elle. On dit qu'un jour Sita n'est pas revenue de la forêt. On dit aussi que Yacumama a fait la paix, et le gibier est revenu. Personne n'a plus parlé de Sita a voix haute. On entend seulement chuchoter que des chasseurs ont vu Yacumama habillé de brun et tacheté de rose. Emir Naturel Piè c es J’aime ta peau, ta couleur et ton odeur J’aime quand tu coules contre ma peau tes ardeurs J’aime ton désir, ton plaisir et tes douleurs Ta doucereuse envie de courir dans les plaines en fleurs Tes gestes excités, ta rugosité, tes pleurs Ton égo rapiécé de textes récités J’aime tes courbes, ta sueur, tes indolences J’aime idolâtrer tes soupirs et tes violences J’aime tes veines, tes cernes et tes plis En pointillés tes lignes serpentent dans mes limbes Et débordent dans mes rides humbles J’aime tes assauts tes accès tes élans tes excès Tes précipitations névrotiques assoiffées Et tes désespérances, tes abandons mouillés J’aime tes aspérités rudes et tes surgissements imprévus Tes explosions pileuses ou vénériennes vénérables. J’aime. J’aime bousculer les formes, les contours J’aime conjuguer aimer sans me soucier des délimitations de sa définition dans les oreilles que j’aime J’aime rayer les sons les lettres les élytres Et m’envoler vers des mondes inventés Où je fais le pitre À défaut l’apôtre. J’aime quand tu danses d’autres trames avec d’autres Quand tu t’apostrophes auprès d’autres consorts sonnants Des âmes inaudibles Que j’aime à voir enflées dans ta gorge avide. J’aime tes évitements, tes moiteurs incandescentes Tes fluidités diverses, j’aime tes soifs étanches. J’aime t’adjectiver égoïstement Pour conter des histoires socialement orientées à mon passé de petite fille. Marie-Emilie Alaphilippe photo Morgane Bader leurs veines L’Ecume des cafés, Mathi eu Gabard, Paul Carenco s les fs auront enfin leurs cri Les canards sur leurs sur a tch t le tcha oiseaux ébahis danseron t alors des chouettes on ser s en Les tanks sibéri pour voir les galaxies et Nous pétrirons la glaise ée d’étoiles s’ouvrira la brèche éclat s ex Nos baguettes magique ploseront les digues catissons clowns cycliques Tamanoirs du désert po cheurs amérindiens rrière des traînées de fumée de Nos vitesses laisseront nos têtes empressées doivent les masques de scream Sages hiboux des nuits tomber Pétrir la pâte archipels ? ? Que faire de nos pieds Que faire de nos mains les e nfl go e qu t trir le néan Rouler bouler la pâte pé urs ur des cœ vaisseaux dans la chale us nous détacherons no nt iro uvr Les visages s’o fs ux et nos yeux expressi Nos mains sont des tablea s pa s on sav ne es que nous contemplent les cyclon nommer arbres sont dans Les artères explosent. Les Et le sang coule à flot Le lointain est obscur Le milieu est oblique l Et le proche est sensue de ont nos poitrines avant ler up pe us tro de Combien douceur du marc ? pouvoir s’ancrer dans la ma rs briser les interstices Les crabes peuvent toujou trées sont rares la marée gronde et les en is illes t des trèfles à trois feu des colonnes romaines Les brisures du temps son Le Langage se déploie tel le néant nts veulent bien armer Quelques dessins d’enfa t les mais les morts précisen d’une once d’humanité continuités s sirès qui tournent comme de Les pensées pointilleuse gibous ont l’imprécision des nes dans leurs vases clo éral courses dans l’infini sid lées et terminent leurs re b r a ' d es l l i u e . sf e e g d a s u e ng en a d s m n u a T ub r s e d Plutôt ? te u o r o t 'au d s e s p i s écl ou de hilip e Alap Emili Marie- ard eu Gab athi pe et M nu barbe et fait des signaux nnent vial se moque L’Ecume des cafés, Paul Carenco, Mathieu Gabard La gueule de crocodile ga sa roue nue au dessus d’un bos- comme un hamster dans pattes u sur cette terre incon Nous sommes de nouvea phore Le chat tourne en rond Ils retombent sur leurs Une chute interminable s de fumée un cèdre immense Et les deux danseurs revie La fumée passe devant us les sens La fumée monte dans to l’expliquer Seuls les initiés peuvent Il a une belle et grosse un babouin fume la pipe Ils sont deux et font un e drôle de danse Chine Des dessins à l’encre de sclés danseurs élancés et mu d’habit c’est curieux parce que ude elles voyagent seule Un vol de chouettes x, heureux nce, l’équipage est joyeu fo i qu e ch pê de au te pêche On y voit un ba s une bonne journée de de rentrer chez lui aprè Avec un fleuve, ses côte s, ses péninsules La carte d’un pays incon Un estuaire Sables d’Or Elle est belle la mer Sur les Sables d’Or Je m’endors n Seul face à l’horizo ns so de ne ig Je me ba Et j’adore Je n’ai pas peur de la Je sens son roulis Sur mon corps pluie ble Mon coin i C’est un petit coin à mo n un coin où je me sens bie où ma tête est à moi sans écrans sans argent ns. où j’invite jamais les ge a toi Dans mon petit coin il y ns parler Avec toi je m’entends sa y a toi. Il y a toi, il y a moi et il Il y a nous trois emmêlés lant dans notre grand nid vo c. sous le soleil bleu-b lan si c’est loin Où on va, on ne sait pas voir On n’a pas cherché à sa omne On sait que ce sera l’aut Si un jour on y arrive river. On n’est pas pressés d’ar ris 1992-2012 AxoDom Paris- Niort-Pa dans le sa Enfouir mes doigts Bâtir un imprenable Château fort Sands Gone to the Golden Water in my hands Emir express (parfait, ni à refaire) Orage, eau des espoirs, Ô vie est saine mie. Eau de vie est-ce une amie ? Eau de vie essaime amis, Eau vieille assène Emir Dans la Seine est-ce un ami ? Si tu veux guincher dans le Cac Cal 5 ou encore te déhancher dans le HORS-SERIE SPECIAL ETE "Cactus Porn" envoie tes textes tes dessins etc, à [email protected] cactuscalamite.blogspot.fr eispi.over-blog.com Publication E.I. S.P.I. Mise en page M oderne Bagar Juin 2012