Redalyc.Le regime alimentaire de la grenouille verte d`afrique du

Transcription

Redalyc.Le regime alimentaire de la grenouille verte d`afrique du
REDVET. Revista Electrónica de Veterinaria
E-ISSN: 1695-7504
[email protected]
Veterinaria Organización
España
BELLAKHAL, Meher; FERTOUNA BELLAKHAL, Mouna; MISSAOUI, Hechmi
Le regime alimentaire de la grenouille verte d'afrique du nord, rana saharica
REDVET. Revista Electrónica de Veterinaria, vol. 11, núm. 7, julio, 2010, pp. 1-14
Veterinaria Organización
Málaga, España
Disponible en: http://www.redalyc.org/articulo.oa?id=63614251003
Comment citer
Numéro complet
Plus d'informations de cet article
Site Web du journal dans redalyc.org
Système d'Information Scientifique
Réseau de revues scientifiques de l'Amérique latine, les Caraïbes, l'Espagne et le Portugal
Projet académique sans but lucratif, développé sous l'initiative pour l'accès ouverte
REDVET. Revista electrónica de Veterinaria 1695-7504
2010 Volumen 11 Número 07
REDVET Rev. electrón. vet. http://www.veterinaria.org/revistas/redvet -http://revista.veterinaria.org
Vol. 11, Nº 07, Julio/2010– http://www.veterinaria.org/revistas/redvet/n070710.html
El regimen alimentario de la rana verde de África del
norte, Rana saharica - The food mode of north African green
frog, Rana saharica - Le regime alimentaire de la grenouille
verte d’afrique du nord, rana saharica
Meher BELLAKHAL: Institut Supérieur de Pêche et d’Aquaculture
de Bizerte. Unité de Recherche : Exploitation des Milieux
aquatiques.
[email protected]
;
Mouna
FERTOUNA
BELLAKHAL: Exploitation des Milieux aquatiques ; NEVEU, André:
UMR EQHC. Institut National de Recherche Agronomique de Rennes
65 Rue de Saint Brieuc CS 84215 35042 RENNES Cedex ; Hechmi
MISSAOUI : Institut Supérieur de Pêche et d’Aquaculture de
Bizerte. Unité de Recherche : Exploitation des Milieux aquatiques.
Resumen:
Para la determinación del régimen alimentario de la rana verde de África
del norte Rana (Pelophylax) saharica, se recogieron 360 especímenes a
partir de 2 lagos de la región Septentrional de Túnez desde el mes de abril
hasta el mes de septiembre. Constatamos que las presas pertenecen
principalmente a los artrópodos, en particular los coleópteros (38.29%) y
los dípteros (23.47%). Más de vez en cuando, algunos renacuajos y
juveniles de la misma especie así como otras presas acuáticas, se han
también descubierto en el contenido estomacal. El número de presa más
elevado (231) se observó en el mes de junio, mientras que la diversidad
más importante de las presas (3,1), se registró en el mes de mayo.
Palabras claves: Rana, Rana saharica, modo del alimento, contenido
estomacal.
Abstract:
For the food mode determination of the North African green frog Rana
(Pelophylax) saharica, 360 specimens were collected from 2 lakes in the
Northern area of Tunisia since April until September. We noted that the
preys belong mainly to the Arthropods, particularly Coleopters (38.29%)
and Dipterous (23.47%). More occasionally, some tadpoles and young
frogs belonging to the same species as well as other aquatic preys were
also discovered in the stomach contents. The highest number of prey
(231) was observed in June, whereas the most important prey diversity
(3,1) was recorded in May.
Key words: frog, Rana saharica, food mode, stomach contents.
REDVET. Revista electrónica de Veterinaria 1695-7504
2010 Volumen 11 Número 07
Résumé
Pour la détermination du régime alimentaire de la grenouille verte de
l’Afrique du Nord Rana (Pelophylax) saharica, 360 spécimens ont été
collectés à partir de 2 lacs collinaires de la région Nord de la Tunisie depuis
le mois d’avril jusqu’au mois de septembre. Nous avons constaté que les
proies appartiennent principalement aux arthropodes, notamment des
coléoptères (38.29%) et des diptères (23.47%). Plus occasionnellement,
des têtards et des juvéniles de la même espèce ainsi que d’autres proies
aquatiques, ont été également découvertes dans les contenus stomacaux.
Le nombre de proie le plus élevé (231) a été observé au mois de juin.
Quant à la diversité des proies la plus importante (3,1), elle a été
enregistrée au mois de mai.
Mots clefs: Grenouille, Rana saharica, Régime alimentaire, contenus
stomacaux.
Introduction:
La famille des Ranidés comprend plus de 600 espèces et se trouve
distribuée dans le monde entier (Duellman et Trueb, 1986). De
nombreuses recherches scientifiques se sont intéressées à leur régime
alimentaire dans différentes régions du monde. Les Ranidés sont
considérés comme des prédateurs opportunistes (Premo et Atomowidjojo,
1987 ; Horat et Semlitsch, 1994) et connus pour leur faculté de changer
leurs régimes en réponse aux fluctuations normales de la disponibilité de
proies (Turner, 1959 ; Tyler et Hoestenbach, 1979 ; Hirai et Matsui,
1999). Cependant, quelques grenouilles, sont connues de s’alimenter
sélectivement sur des proies particulières. En effet, beaucoup de
dendrobates et quelques espèces de bufonidés par exemple se sont
spécialisées en mangeant quasi exclusivement des fourmis (Toft, 1980 ;
1981 ; Lieberman, 1986). Cette spécialisation du régime alimentaire,
rencontrée chez quelques amphibiens, peut être significativement liée à la
rareté de la biodiversité dans un écosystème donnée (Toft, 1995 ;
Caldwell, 1996). Des études détaillées de la nourriture pour de
nombreuses espèces de grenouilles sont nécessaires pour examiner
l'évolution du comportement alimentaire chez les anoures en général (Hirai
et Matsui, 2000). En outre les Ranidés sont connus pour être des
prédateurs passifs qui règlent la fréquence et la taille de leurs proies
suivant la largeur de la bouche et la taille corporelle (Kramek, 1972). Leur
comportement alimentaire change aussi suivant les facteurs climatiques, la
période et les saisons (Werner et al., 1995).
Les études qui s’intéressent à l’écologie de la grenouille verte d’Afrique du
Nord (Rana (Pelophylax) saharica Boulenger, 1913) sont assez rares
(Tahar et El Mouden, 2004 ; Bellakhal et al., 2008). Ceux qui s’intéressent
REDVET. Revista electrónica de Veterinaria 1695-7504
2010 Volumen 11 Número 07
à son comportement alimentaire sont absentes. Seules quelques études
concernant des espèces voisines appartenant au même complexe de Rana
ridibunda, ont été accomplies notamment en Europe de l’Est (Simic, et al.,
1992 ; Kovács et Török, 1995 ; Ruchin et Ryzhov, 2002). La majorité de
ces études se sont basées sur des échantillonnages relativement restreints
de point de vue effectif, temps et espace. Dans la présente étude, nous
avons réalisé une analyse assez étendue du régime alimentaire de la
grenouille verte d’Afrique du Nord Rana (Pelophylax) saharica et de sa
variation spatio-temporelle. En effet, comme ces amphibiens sont des
poïkilothermes, leur activité alimentaire se trouve fortement influencée par
les variations saisonnières de la température. En outre, leur reproduction
se passe dans des mois particuliers, généralement entre mai et juin, d’où
l’importance de la répétition des observations durant toute leur période
d’activité (Ugurtas et al., 2004). Il y a également un rapport entre
l'abondance des proies dans l'environnement et leur fréquence d’apparition
dans les estomacs des anoures (Turner, 1959 ; Houston, 1973). Dans ce
présent travail, nous présentons les résultats d'une étude sur les facteurs
qui peuvent influencer le régime alimentaire de Rana (Pelophylax) saharica
en Tunisie.
Matériel et méthodes :
Sites et fréquence d’échantillonnage :
Nous avons effectué notre échantillonnage mensuellement durant la
période d’activité des grenouilles et ce durant trois année (2005, 2006 et
2007) depuis le mois d’avril jusqu’au mois de septembre. Durant le reste
de l’année, la grenouille verte d’Afrique du Nord est en hibernation. Deux
sites d’échantillonnage ont été prospectés durant cette étude (Figure 1).
Le premier (A) appelé « Beni Moslem » est un lac collinaire de 2.5 hectares
situé à 5 Km au nord de la ville de Bizerte (9°9’30" ; 37°3’40"). Le
deuxième (B) appelé « Choc Felfel » est également un lac collinaire de 5
hectares situé dans la région de Ras El Jebel à 30 Km au sud de la ville de
Bizerte
(10°1’00" ;
37°3’00").
Nous
avons
prélevé de chaque site
mensuellement
30
grenouilles adultes (taille >
5 cm SVL).
Figure 1. Emplacement des
sites d’étude : (A) ; Lac
collinaire de « Beni Moslem »
et (B) ; lac collinaire de
« Choc Felfel » (Nord de la
Tunisie)
REDVET. Revista electrónica de Veterinaria 1695-7504
2010 Volumen 11 Número 07
Matériel :
ƒ Terrain : Epuisettes à filet profond et mailles fines (2 mm), canne à
pêche, bacs avec couvercles.
ƒ Laboratoire : Trousse à dissection, balance électronique (précision
au 0.01 gramme), pied à coulisse, loupe binoculaire.
Méthodes :
ƒ Captures : Les grenouilles sont pêchées la nuit ou bien avant le
crépuscule. Soit par immobilisation grâce à une lampe torche
puissante et une épuisette, dans le premier cas. Soit dans le
deuxième à la ligne en utilisant les « mouches » sous forme
d’appâts artificiels formés d'un hameçon avec une collerette de poils
qui donne l'aspect d'une vraie mouche.
ƒ Biométrie : La mesure de la longueur est prise de la pointe du
museau jusqu’au cloaque (SVL ou Snout-Vent Length), la moyenne
est retenue pour les calculs. La masse est appréciée au moyen d’une
balance à 0.001 g de précision, les individus sont pesés avant toute
autre manipulation.
ƒ Contenus stomacaux : Aussitôt capturées, les grenouilles sont
anesthésiées avec de l'éther éthylique et les contenus stomacaux
sont récupérés par la méthode de rinçage stomacal réalisée au
moins trois fois pour chaque spécimen (Legler et Sullivan, 1976). Le
contenu stomacal de chaque spécimen est placé dans une boîte à
Pétri puis observé à la loupe binoculaire pour identification puis
pesage.
ƒ La détermination des proies est possible jusqu’à la famille ou le
genre, exceptionnellement jusqu’à l’espèce, en s’appuyant sur la
forme, l’aspect, les ornementations de la cuticule, la couleur, la
brillance et la taille des pièces importantes comme les têtes, les
antennes, les mandibules, les maxilles, les pattes, les ailes, etc.
ƒ Les résultats obtenus sont exploités et analysés grâce à des indices
écologiques, tels que :
o l’indice de diversité de Shannon-Weaver (H) ; d’après Ramade
(1984), il permet d’évaluer la diversité réelle d’un peuplement
dans un biotope (dans notre cas, la diversité des proies). Sa
valeur varie de 0 (une seule espèce) à log2 S (lorsque toutes
les espèces ont la même abondance), S étant la richesse
spécifique. Cet indice est calculé à partir de la formule
suivante:
REDVET. Revista electrónica de Veterinaria 1695-7504
2010 Volumen 11 Número 07
H = – ∑ Pi . log Pi avec H : indice de diversité (en bits) ; Pi
: probabilité de rencontrer l’espèce i.
o À partir de cet indice, on peut calculer la diversité maximale
(Hmax) appelée aussi diversité fictive, dans laquelle chaque
espèce serait représentée par le même nombre d’individus
(Ponel, 1983). Elle se calcule par la formule suivante: Hmax =
log2 S avec Hmax : indice de diversité maximale (en bits) ; S :
nombre total d’espèces.
o L’indice d’équitabilité (E) ou d’équirépartition, correspond au
rapport de la diversité observé H à la diversité maximale Hmax,
soit : E = H / Hmax. Où E varie entre 0 et 1. Elle tend vers 0
quand la quasi-totalité des effectifs correspondent à une seule
espèce du peuplement, celui-ci est en déséquilibre. Elle tend
vers 1 lorsque chacune des espèces est représentée par le
même nombre d’individus. Les populations en présence sont
équilibrées entre elles (Ramade, 1984).
o Dans le but de chercher le degré d’association ou de similarité
de deux sites ou de deux échantillons, il est possible d’utiliser
des coefficients de similarité comme l’indice de Sorensen (Cs)
(Maguran, 2004). Cs = [2J / (a + b)] x 100 avec Cs : indice
de Sorensen ; a: nombre d’espèces présentes dans le site (A)
; b : nombre d’espèces présentes dans le site (B) ; J : nombre
d’espèces communes aux sites (A) et (B). Cet indice varie de
0 à 100. S’il est égal à 0, les deux sites sont dissimilaires et ils
n’ont aucune espèce en commun. S’il est égal à 100, la
similarité entre les deux sites est complète et les espèces des
deux sites sont identiques.
o La comparaison entre les disponibilités alimentaires et le
régime trophique de la grenouille verte d’Afrique du nord, est
effectuée grâce à l’indice de sélection d’Ivlev (Jacobs, 1974).
Il se calcule par la formule suivante: Li = (Na - Nb) / (Na +
Nb) avec Li : indice d’Ivlev ; Na : abondance d’un item i dans
le régime alimentaire de la grenouille ; Nb : abondance d’un
item i dans le milieu pris en considération.
o A coté de ces indices écologiques, nous avons utilisé la
méthode d’Hureau (1970) modifiée par Geistdoerfer (1975)
pour l’analyse des contenus stomacaux grâce à laquelle il est
possible de classer les proies en :
* Proies principales préférentielles (PPP) : si Q > 100 et F >
30 %
REDVET. Revista electrónica de Veterinaria 1695-7504
2010 Volumen 11 Número 07
* Proies principales occasionnelles (PPO) : si Q > 100 et F <
30 %
* Proies secondaires fréquentes (PSF) : si 10 < Q < 100 et
F > 10 %
* Proies secondaires accessoires (PSA) : si 10 < Q < 100 et
F < 10 %
* Proies complémentaires du premier ordre (PCPO) : si Q <
10 et F > 10 %
* Proies complémentaires du deuxième ordre (PCDO) : si Q
< 10 et F < 10 %
Où F est l'indice de fréquence d'une proie avec F = Nombre
d'estomacs contenant l'item i x 100 / Nombre total des
estomacs pleins. Q est le quotient alimentaire avec : Q = Cp
x Cn où : Cn étant le pourcentage en nombre et Cp est le
pourcentage en poids d’une proie. Cn = 100 x Nombre
d’individus de chaque type de proie / Nombre total des proies
ingérées par individu. Cp = 100 x Poids de chaque type de
proie consommé / Poids total des proies ingérées par individu.
o V étant le coefficient de vacuité exprimé par le rapport en
pourcentage entre le nombre d'estomacs vides et le nombre
total d'estomacs examinés. N = nombre d'estomacs examinés
; n = nombre d'estomacs pleins (n < N) ; Np = nombre total
de proies ingérées.
Résultats et discussion:
L’analyse des contenus stomacaux de 360 grenouilles adultes, a révélé
l’existence de 1965 proies réparties sur 86 taxa et 12 classes (tableau 1).
Ces proies sont classées en 6 catégories selon la méthode de Geistdoerfer
(1975). En effet, les proies de la classe des coléoptères, sont considérées
comme proies principales préférentielles (PPP) car elles ont un quotient
alimentaire moyen (Q) > 100 et un indice de fréquence moyen (F) > 30 %.
Les proies diptères, hétéroptères et crustacés sont considérées comme
proies principales occasionnelles (PPO) car : Q > 100 et F < 30 %. La
classe la plus représentée est celle des coléoptères avec 26 taxa suivit par
celle des arachnides avec 13 taxa. En troisième position viennent les
lépidoptères avec 9 taxa.
A cet égard, les proies homoptères et lépidoptères peuvent être
considérées comme proies secondaires fréquentes (PSF) car : 10 < Q <
100 et F > 10 %. Les arachnides sont des proies secondaires accessoires
(PSA) car : 10 < Q < 100 et F < 10 %. Les proies appartenant à la classe
des hyménoptères et des isopodes sont des proies complémentaires du
premier ordre (PCPO) car : Q < 10 et F > 10 %. Quant aux proies
appartenant à la classe des gastéropodes, des ostéichtyens et des
REDVET. Revista electrónica de Veterinaria 1695-7504
2010 Volumen 11 Número 07
amphibiens, elles sont considérées comme proies complémentaires du
deuxième ordre (PCDO) car elles ont un quotient alimentaire moyen (Q) <
10 et un indice de fréquence moyen (F) < 10 %.
La présente étude montre que les adultes de Rana saharica, mangent une
grande variété d’invertébrés, principalement des arthropodes terrestres.
Par ailleurs, nous avons découvert que ces grenouilles peuvent se nourrir
de proies aquatiques et semi-aquatiques, notamment des hétéroptères,
des gastropodes, des cyprinidés et des amphibiens. D’autres études du
régime alimentaire des ranidés ont révélé qu’ils se nourrissent
exclusivement de proies terrestres (Berry, 1965; Jenssen et Klimstra,
1966; Beschkov, 1970; Whitaker et al., 1981; Hirai et Matsui, 1999;
2001a). Notre étude montre que le régime alimentaire de Rana saharica se
compose de 96,32% de proies terrestres et 3,68% de proies
aquatiques.Néanmoins, selon Ruchin e Ryzhov’s (2002), Des ranidés du
complexe Rana ridibunda, dans quelques écosystème en Russie
(Mordovia), sont capable de se nourrir majoritairement de proies
aquatiques. Ces résultats prouvent que les grenouilles adaptent leur régime
alimentaire selon les conditions du biotope. En plus, nous avons constaté
que plus d’insectes adultes (90,49%) ont été ingérés que de larves
(4,21%), ce qui indique Rana saharica privilégie les proies mouvantes et
actives par rapport à celles de moindre motilité. En effet, des études du
comportement alimentaire des ranidés en Yougoslavie, ont révélé que les
grenouilles utilisent principalement la détection visuelle de mouvement
dans l’appréhension des proies (Povic et al., 1992).
Classifiet/ou cation
Diptères
Coléoptères
Classes
Familles
Espèces
Larves
Buprestidae
Cantharidae
Carabidae
Carabus sp.
Brachinus sp.
Cerambicidae
Cleridae
Coccinellidae
Coccinella spp.
Abnatis sp.
Curculionidae
*Dytiscidae
Dytiscus sp.
(PPP) Q > 100 et F > 30 %
Taxa
*Dryopidae
Elateridae
Gnorimus sp.
Melalonhta sp.
Oxythyrea funesta
Cantharidae spp.
Tropinota squalida
Apion sp.
Staphylinidae
Tenebrionidae
Tenebrio sp.
Crypticus sp.
larves
Asilidae
Culicidae
Muscidae
Syrphidae
(PPO) Q >
100 et F <
30 %
Tableau 1. Classification des proies identifiées de Rana saharica. (PPP) :
Proies principales préférentielles ; (PPO) : Proies principales occasionnelles ; (PSF) : Proies
secondaires fréquentes ; (PSA) : Proies secondaires accessoires ; (PCPO) : Proies
complémentaires du premier ordre ; (PCDO): Proies complémentaires du deuxième ordre.
(*) : Proies aquatiques et semi-aquatiques.
Arachni
des
Lépidoptères
(PCPO) Q < 10
et F > 10 %
Homoptères
Familles
Espèces
Cicadellidae
Delphacidae
Miridae
larves
Autographa gamma
Nymphalidae sp.
Maniola jurtina
Parage aegeria
Pieris brassicae
Pieris rapae
Hemaris tityus
Zygaena algira
Araneidae
Aculepeira sp.
Araneus sp.
(PCDO) Q < 10
et F < 10 %
Classes
Classifiet/ou cation
Agelenidae
Agelena sp.
Linyphidae
Philodromidae
Tonotus sp.
Salticidae
Tetragnathidae
Pacignatha sp.
Thomisidae
Xysticus sp.
Cimicidae
Coreidae
*Corixidae
*Corixa sp.
Lygaeidae sp.
Pentatomidae sp.
Amphipoda
Gammaridae
Crustacés
*Gammarus sp.
Oniscus sp1.
Oniscus sp2.
Basommatophora
spp.
Gastropodes
* Lymnea sp.
* Bulinus sp.
*Cyprinidae
Osteichthyens
*Gambusia sp.
*Rana saharica
Amphibien
*Têtards
Hétéroptèrs
Taxa
(PSF) 10 < Q < 100 et F > 10 %
Isopodes
Tephyritidae
Eumenidae
Formicidae
Ichneumonidae
Mutillidae
Pompilidae
Polistes nympha
Oniscidae
Porcellio sp.
Philosciidae
Philoscia sp.
Ligiamorpha sp.
10 <
Q
<
100
et F <
Hyménoptères
REDVET. Revista electrónica de Veterinaria 1695-7504
2010 Volumen 11 Número 07
Par ailleurs, il est important à noter que la taille des proies ingérées était
très hétérogène et qu’on pourrait la classer en 6 catégories (Fig.2). Pour le
site A la classe de taille la mieux représentée est celle de 10 à 20 mm avec
49% des proies. Au niveau du site B on remarque beaucoup plus de proies
de petite taille. En effet, 60% des proies ingérées ont une taille inférieure à
20 mm. Ceci laisse suggérer que les grenouilles ont une préférence pour
les proies de taille supérieure à 10 mm et que la pauvreté du site B en
cette catégorie de proies par rapport au site A, les poussent à se nourrir de
proies de taille plus petite.
L’analyse des indices écologiques concernant les proies de Rana saharica
(tableau 2), montre que le nombre d’espèce le plus élevé a été enregistré
au cours du mois de juin avec respectivement 59 et 62 espèces au niveau
des sites A et B. Le nombre d’espèce le moins important est celui du mois
d’août (26 pour le site A et 27 pour le site B).
El regimen alimentario de la rana verde de África del norte, Rana saharica
REDVET. Revista electrónica de Veterinaria 1695-7504
2010 Volumen 11 Número 07
Figure 2. Pourcentage des proies ingérées par classe de taille dans les deux
sites A et B.
Tableau 2. Variation spatio-temporelle des indices écologiques des proies
de Rana saharica. A : site de Beni Moslem ; B : site de Choc Felfel ; Np : nombre total
de proies ingérées ; S : nombre total d’espèces ; H : indice de diversité (en bits) ; E :
indice d’équitabilité ; V = coefficient de vacuité (%) ; Cs : coefficients de similarité (%).
Le nombre total le plus élevé de proies ingérées a été également enregistré
au cours du mois de juin avec respectivement 231 et 201 au niveau des
sites A et B. Ce qui correspond à un nombre moyen d’environ 7 proies par
grenouille. Néanmoins, le nombre de proies ingérées est resté relativement
important (> 154) depuis le mois d’avril jusqu’au mois de août, aussi bien
au niveau du site A qu’au niveau du site B. En revanche, au cours du mois
de septembre, ce nombre a chuté d’une manière remarquable au niveau
des deux sites A et B avec respectivement 68 et 89 proies ingérées par
l’ensemble des grenouilles collectées.
El regimen alimentario de la rana verde de África del norte, Rana saharica
REDVET. Revista electrónica de Veterinaria 1695-7504
2010 Volumen 11 Número 07
La diversité des proies a été relativement plus importante au cours du mois
de mai et du mois de juin (entre 2,8 et 3,1) aussi bien au niveau du site A
qu’au niveau du site B. Alors qu’au mois de septembre elle a été la plus
faible avec une valeur de 0,8 au niveau des deux sites. L’équitabilité a été
également à son maximum au mois de mai et à son minimum au mois de
septembre dans les deux sites. Des études relatives à la diversité
entomologique ont montré que cette dernière suit un cycle saisonnier et
dépond des caractéristiques physico-chimiques du milieu (Pasteels., 1957).
Ces résultats montrent donc que les deux sites d’étude A et B présentent
des similarités sur le plan des facteurs abiotiques et que l’hétérogénéité
observée au cours de l’automne est due principalement aux fluctuations
saisonnières des facteurs climatiques.
Selon l’indice de vacuité (tableau 2), on a enregistré le nombre le plus
élevé d’estomac vides au cours du mois de septembre, aussi bien pour le
site A que pour le site B. Très peu d’estomacs vides ont été observés aux
mois de juin et de juillet. En effet, selon Ugurtas et al., (2004), les
grenouilles ont une activité alimentaire maximale au cours de la saison
printano-estivale et diminuent la fréquence des repas progressivement au
cours de l’automne.
Tableau 3. Sélectivité des proies au niveau des deux sites A et B. Na :
abondance d’un item i dans le régime alimentaire de Rana saharica ; Nb : abondance d’un
item i dans le milieu pris en considération; Li : Indice d’Ivlev.
L’indice de Sorensen (Cs), montre un degré d’association et de similarité
assez important entre les deux sites étudiés sur l’ensemble de la période
d’étude. Cependant, les valeurs de cet indice n’ont pas dépassé 59% et ont
El regimen alimentario de la rana verde de África del norte, Rana saharica
REDVET. Revista electrónica de Veterinaria 1695-7504
2010 Volumen 11 Número 07
été assez fluctuantes au cours de la période d’étude, ce qui témoigne d’une
dissemblance dans les stratégies d’évolution dans les deux milieux.
Des études qui ont porté sur le régime alimentaire des ranidés ont révélé
que le choix des proies est avant tout une question de disponibilité de ces
derniers et aussi des caractéristiques édaphiques du milieu environnant
(Berry et Bullock, 1962; Jenssen et Klimstra, 1966; Houston, 1973;
Whitaker et al., 1981; Duellman et Trueb, 1986; Popovic et al., 1992;
Kovàcs et Török, 1995; Werner et al., 1995; Das, 1996; Hirai et Matsui,
1999; 2001b). En outre, selon Mendelev (1974) et Low et Török (1998),
les ranidés consomment des proies proportionnellement à leurs
abondances relatives dans le milieu environnant. Dans la présente étude,
nous avons découvert que malgré l’abondance relative élevée des
coléoptères et des diptères, avec respectivement 38,29 et 23,47 au niveau
du site A et 18,35 et 16,08 au niveau du site B, l’indice de sélectivité
présente des valeurs qui sont la plus part du temps négative (tableau 3).
En effet si l’indice d’Ivlev tend vers -1, cela signifie que les proies sont très
abondantes dans le milieu environnant. Nous pouvons constater donc qu’il
n’y a pas de sélectivité proprement dite de la part des grenouilles envers
ces proies. Néanmoins, les valeurs de l’indice de sélectivité pour la classe
des gastéropodes, des ostéichtyens et des amphibiens qui sont égales à 1,
sont dues à l’absence de ces proies dans l’échantillonnage du milieu
environnant des grenouilles. Cette absence est due à la difficulté de
standardiser l’échantillonnage des proies aquatiques par rapport aux proies
terrestres. De même, les valeurs relativement élevées de l’indice de
sélectivité, comme dans le cas par exemple des crustacés au niveau du site
A (Li= 0,51), peuvent être à l’origine du manque d’efficacité de la
méthode d’échantillonnage qui est à son tour due à la nature et au
comportement de ce type de proies relativement plus difficile à capturer.
En effet, Daget (1976) a signalé qu’il est très difficile de standardiser les
méthodes d’échantillonnage entre la faune entomologique terrestre,
aquatique ou semi-aquatique ce qui peut affecter les résultats des indices
écologiques.
Bibliorgraphy
•
•
•
Bellakhal
M.,
Neveu
A.,
Missaoui
H.,
2008.
Etude
squelettochronologique de la grenouille verte d’afrique du nord, Rana
saharica (Estudio esqueletochronologico de la rana verde de áfrica del
norte, Rana saharica - A skeletochronological study of north african
green frog, Rana saharica). REDVET Rev. electrón. vet. Vol. IX, Nº 8
Agosto/2008
–
http://www.veterinaria.org/revistas/redvet/n080808.html.
Berry P.Y. et Bullock J.A,. 1962. The food of the common Madalyan
Toad, Bufo melanostictus Scheider. Copeia 4: 736-741.
Berry P.Y., 1965. The diet of some Singapore Anura (Amphibia). Proc.
Zool. Soc. Lond. 144: 163-174.
El regimen alimentario de la rana verde de África del norte, Rana saharica
REDVET. Revista electrónica de Veterinaria 1695-7504
2010 Volumen 11 Número 07
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Beschkov V. , 1970. Biologie und verbreitung des grieshischen frosches
(Rana greace) in Bulgaria. Academie Bulgare des Sciences, Bulletin de
l’Institut de Zoologie et Musee Tomme XXXI: 5-12.
Caldwell JP., 1996. The evolution of myrmecophagy and its correlates
in poison frogs (family Dendrobatidae). J Zool Lond 240: 75–101.
Das I., 1996. Folivory and seasonal changes in diet in Rana
hexadactyla (Anura: Ranidae). Journal of Zoology London 238: 785794.
Daget J. (1976). Les modèles mathématiques en écologie. Masson,
Paris, 172 p.
Donaire-Barroso, D., Martínez-Solano, I., Salvador, A., García-París,
M., Gil, E.R., Houston WWK., 1973. The food of the common frog, Rana
temporaria, on high moorland in northern England. J Zool Lond 171:
153–165.
Duellman WE, Trueb L., 1986. Biology of Amphibians. McGraw-Hill,
New York.
Geistdoerfer P., 1975. Ecologie alimentaire des Macrouridae,
Téléostéens Gadiformes. Thèse de l’Université de Paris VI.,315 p.
Hirai T., Matsui M., 1999., Feeding habits of the pond frog, Rana
nigromaculata, inhabiting rice fields in Kyoto, Japan. Copeia 1999:
940–947.
Hirai T., Matsui M., 2000. Myrmecophagy in a Ranid Frog Rana rugosa:
Specialization or Weak Avoidance to Ant Eating? ZOOLOGICAL
SCIENCE 17: 459–466.
Hirai T. et Matsui M. 2001a. , Food habits of an endangered Japanese
frog, Rana porosa brevipoda. Ecological Research 16: 737-743.
Hirai T. et Matsui M., 2001b. Diet composition of the Indian Rice Frog,
Rana limnocharis, in rice fields of Central Japan. Current Herpetology
20: 97-103.
Horat P. et Semlitsch R. D. , (1994). Effects of predation risk and
hunger on the behaviour of two species of tadpoles. Behavioral Ecology
and Sociobiology, 34, 393-401.
HoustonW.W.K. , 1973. Food of common frog, Rana temporaria, on
high moorland in northern England. Journal of Zoology London 171:
153-165.
Hureau J.C., 1970. Biologie comparée de quelques poissons
antarctiques (Nototheniidae). Bull. Inst. océanogr. Monaco 68 (1391) :
1-250.
Jacobs J., 1974. Quantitative measurement of food selection. A
modification of the forage ratio and Ivelev’s electivity index. Ecologia,
14 : 413- 417.
Jenssen T.A. and Klimstra D.W. , 1966. Food habits of the Green Frog,
Rana clamitans, in Southern Illinois. The American Midland Naturalist
76: 169-182.
Kovács T. and Török J., 1995. Dietary responses by Edible Frog (Rana
esculenta complex) to wetland habitat change in Hungary. In:
Proceedings of Workshop 2 of the International Conference on
El regimen alimentario de la rana verde de África del norte, Rana saharica
REDVET. Revista electrónica de Veterinaria 1695-7504
2010 Volumen 11 Número 07
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Wetlands and Development (eds., W. Giesen), Kuala Lumpur, Malaysia,
pp. 79-86.
Kramek WC., 1972. Food of the frog Rana septentrionalis in New York.
Copeia 1972: 390–392.
Legler J.M., Sullivan L.J., 1979. The application of stomach-flushing to
lizards and anurans. Herpetologica 35: 107-110.
Lieberman SS., 1986. Ecology of the leaf litter herpetofauna of a
Neotropical rain forest: La Selva, Costa Rica. Acta Zool Mex 15: 1–72.
Low P. and Török J., 1998. Prey size selection and food habits of Water
Frogs and Moor Frogs from Kis-Balaton, Hungary (Anura: Ranidae).
Herpetozoa 11: 71-78.
Magurran A.E., 2004. Measuring biological Diversity; Blackwell
publishing; 247 p.
Ponel P., 1983. Contribution à la connaissance de la communauté des
arthropodes psammophiles de l’isthme de Giens. Travaux scientifiques
du Parc national de Port-Cros, 9 : 149-182.
Mendelev, S.I. 1974. Data on the study of amphibian’s food in the
region of the middle flow of the Severtsky Donets River. Vest. Zool. 1:
50-59.
Pasteels J., 1957. Faune entomologique du Grand-Duché de
Luxembourg: VIII. Hyménoptères
Symphytes. - Archs Inst. g.d., sect. Sci. nat., phys., math. 24: 71-78.
Popovic E., Simic S. et Tallósi B., 1992. Food analysis of some Rana
species in the habitat of Carska Bara (YU). TISCIA 26: 1-3.
Premo DB., Atomowidjojo AH., 1987. Dietary patterns of the crab
eating frog Rana cancrivora in west Java. Herpetologica 43: 1-6.
Ramade S., 1984. Eléments d’écologie : écologie fondamentale. Paris,
Mc Graw Hill, 397 p.
Ruchin A.B. et Ryzhov M.K., 2002. On diet of the Marsh Frog (Rana
ridibunda) in Sura and Moksha Watershed, Mordovia. Advance in
Amphibian Research in the Former Soviet Union 7: 197-205.
Simic S., Tallósi B. et Popovic E., 1992. Seasonal changes in feeding of
Rana ridibunda Pallas (Amphibia: Anura) from Backwater Tisza. TISCIA
26: 5-7.
Tahar S., et El Mouden E.H., 2004. Rana saharica. In: IUCN 2007.
2007 IUCN Red List of Threatened Species.
Toft CA., 1980. Feeding ecology of thirteen syntopic species of anurans
in a seasonal tropical environment Oecologia 45: 131–141.
Toft CA., 1981. Feeding ecology of Panamanian litter anurans: Patterns
in diet and foraging mode. J Herpetol 15: 139–144.
Toft CA., 1995. Evolution of diet specialization in poison-dart frogs
(Dendrobatidae). Herpetologica 51: 202–216.
Turner FB., 1959. An analysis of the feeding habits of Rana p. Pretiosa
in Yellowstone Park, Wyoming. Am Midl Nat 61: 403–413.
Tyler JD., Hoestenbach RD Jr., 1979. Differences in foods of bullfrogs
(Rana catesbeiana) from pond and stream habitats in southwestern
Oklahoma. Southwest Nat 24: 33–38
El regimen alimentario de la rana verde de África del norte, Rana saharica
REDVET. Revista electrónica de Veterinaria 1695-7504
2010 Volumen 11 Número 07
•
•
•
Ugurtas I.H., Yildirimhan H.S., Kalkan M., 2004. The feeding biology
of Rana macrocnemis Boulenger, 1885 (Anura: Ranidae), collected in
Uludag, Bursa, Turkey. Asiatic Herpetol. Res. 10: 215216.
Werner EE, Wellborn GA, McPeek MA., 1995. Diet composition in
postmetamorphic bullfrogs and green frogs: Implications for
interspecific predation and competition. J Herpetol 29: 600–607.
Whitaker Jr., J.O., Cross S.P., Skovlin J.M. and Maser C., 1981. Food
habits of the Spotted Frog (Rana pretiosa) from managed sites in
Grand County, Oregon. Northwest Science 57: 147-154.
REDVET: 2010, Vol. 11 Nº 07
Recibido: 20.01.2010 / Ref. prov: ENE1009_REDVET / Aceptado: 10.06.2010
Ref. def. 071003_REDVET / Publicado: 01.07.2010
Este artículo está disponible en http://www.veterinaria.org/revistas/redvet/n070710.html concretamente en
http://www.veterinaria.org/revistas/redvet/n070710/071003.pdf
REDVET® Revista Electrónica de Veterinaria está editada por Veterinaria Organización®.
Se autoriza la difusión y reenvío siempre que enlace con Veterinaria.org® http://www.veterinaria.org y con REDVET®
- http://www.veterinaria.org/revistas/redvet
El regimen alimentario de la rana verde de África del norte, Rana saharica