commission administrative du snes de l`académie de bordeaux
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COMMISSION ADMINISTRATIVE DU SNES DE L’ACADÉMIE DE BORDEAUX VENDREDI 23 JANVIER 2015 Les attentats qui ont touché la France au début du mois de janvier ont provoqué une réaction populaire d'une très grande ampleur. Le SNES-FSU a appelé l'ensemble de la profession à participer aux manifestations organisées le 11 janvier sur tout le territoire afin de défendre la liberté d'expression, le respect de l'autre et la laïcité. Mais les tentatives d'instrumentalisation de ces manifestations collectives par le gouvernement, les médias et certains partis politiques n'ont pas tardé. Il ne s'agit pas de transformer cet élan républicain en pseudo unité nationale face à un ennemi clairement identifié contre lequel nous serions en guerre. Il ne s'agit pas plus de faire taire toutes les interrogations et tous les débats légitimes, y compris au sein de nos établissements scolaires, sur les notions de laïcité et de liberté d'expression. Ce ne doit pas plus être le prétexte à la mise en place de politiques répressives et liberticides. Il ne s'agit pas de stigmatiser telle ou telle partie de la population en fonction de ses origines géographiques ou de ses pratiques religieuses. Nous devons tenter d'analyser les causes profondes qui ont pu conduire de jeunes français à fomenter de tels attentats. Mais d'autres questions se posent : pourquoi la condamnation de ces attentats et la participation à l'hommage collectif a donné lieu à des réactions de rejets de la part de certains de nos élèves ? Nous ne devons pas tomber dans le piège d'une réponse institutionnelle dogmatique qui viserait à éliminer tout débat. Bien au contraire, l'école est le lieu privilégié de l'apprentissage de la parole, de l'esprit critique et du débat argumenté. Il y a certainement beaucoup à faire afin que nos programmes, notre pédagogie, l'organisation du temps scolaire puissent répondre à ces attentes. Mais c'est aussi une question de moyens. Transférer les créations de postes promises à l'éducation nationale vers le budget militaire, comme certains parlementaires le réclament, serait la pire des solutions. Mais ne doit-on pas aussi interroger l'impact des politiques économiques mise en œuvre depuis trente ans ? Certes l'école, au mieux, reproduit les inégalités sociales mais est-elle la cause de ces inégalités et de l'exclusion qui en résulte ? Quel est l'impact de l'exclusion du marché du travail subie par de nombreux jeunes malgré leur réussite scolaire ? Comment faire partager les valeurs de liberté, de fraternité lorsque ces valeurs sont quotidiennement niées dans la réalité socioéconomique ? Dans ce contexte, la priorité à l'éducation doit être réaffirmée mais il est tout aussi primordial de rompre avec les politiques d'austérité afin de casser le cercle vicieux de l’exclusion. Strasbourg La CAA de Bordeaux apporte son soutien à Nicolas Rustherholz, professeur d'arts plastiques de 1 Mulhouse, mis en cause suite à la projection en classe de dessins dans le but de restituer leur dimension satirique et pacifiste et se félicite de la levée de la mesure de suspension et de la procédure disciplinaire prise à son encontre. La CAA de Bordeaux condamne la légèreté du recteur de Strasbourg. La question du statut spécifique de l'Alsace-Moselle doit être posée, la laïcité doit s'exprimer de la même façon en Alsace-Moselle comme sur l'ensemble du territoire français. Préparation de rentrée 2015 L'académie de Bordeaux est dotée de 118 emplois supplémentaires pour le second degré dont 112,5 dans les structures des EPLE (3 pour les mission académiques, 1 pour l'enseignement en centre d'éducation fermé et 1,5 pour la création d'un délégué académique au numérique). Ces créations d'emplois ne permettront pas de faire face à la croissance démographique (il manque 25 emplois) pas plus qu’au rattrapage du retard de l’académie par rapport à la moyenne nationale (il manque 275 emplois). Les conditions de travail et d'enseignement vont continuer à se dégrader dans les établissements. Il y aura 12 emplois de CPE supplémentaires, 11 pour résorber les surnombres budgétaires et un pour un nouveau collège, donc aucune amélioration à prévoir alors que les besoins dans ce domaine sont très importants. La rentrée sera aussi marquée par l'application des nouveaux décrets sur les obligations de service et sur les indemnités pour missions particulières (IMP). La CAA de Bordeaux conteste cette nouvelle modalité de rémunération de ces missions et exige le retour à un financement par des décharges horaires afin que les charges de travail soient équilibrées et qu'aucune économie ne soit faite sur les dos des collègues. Il est inconcevable qu'une mission rémunérée par une heure de décharge en 2014 puisse être rémunérée 312,50 € en 2015. On ne peut pas plus accepter que les répartitions de ces missions et de leur taux de rémunération soient laissées entre les mains des chefs établissement sans aucun contrôle des conseils d'administration. La CAA de Bordeaux dénonce cette nouvelle politique d'attribution des moyens qui vise à mettre en concurrence les missions, les collègues et les établissements. La rentrée 2015 sera d'autant plus contrainte que de nombreuses promesses ont été faites par le recteur et les DASEN pour tenter de rassurer les collègues et les parents d’élèves concernant la mise en place de la nouvelle carte de l'éducation prioritaire. L'allocation progressive des moyens, qui remplace les seuils de dotation, est censée répondre aux besoins réels de chaque collège. Mais elle se met en place sans aucune rallonge budgétaire. Le recteur affirmant lors du CTA du 16 janvier que certains établissements pouvaient supporter des classes de plus de 30 élèves en collège. La CAA de Bordeaux appelle les collègues à la plus grande vigilance concernant ces seuils. Les seuils de dotation 2014 doivent être considérés comme la ligne rouge à ne pas dépasser. Cette allocation progressive des moyens se met en place dans la plus grande opacité. Le recteur laissant le soin aux DASEN d'expliquer leurs choix lors des CTSD, ce qui laisse craindre le retour à une politique de guichet préjudiciable à l'équité des répartitions des enveloppes départementales. 2 Prérentrée Le CAA de bordeaux exige le report de la date de prérentrée 2015 au mardi 1 er septembre 2015 ainsi que celle de la prérentrée 2016 au jeudi 1er septembre 2016. Le ministère doit acter le principe d'une prérentrée fixée le premier jour ouvrable du mois de septembre. Grève du 3 février La CAA de Bordeaux appelle l'ensemble des collègues à participer à la journée de grève et de manifestation du 3 février. Le gouvernement doit apporter une réponse rapide aux revendications salariales des personnels. Le décrochage de la valeur du point d'indice depuis la désindexation de 1982 a entraîné une perte de pouvoir d’achat qui a annulé totalement la revalorisation de 1989. Aujourd'hui un certifié au dernier échelon de la hors classe gagne moins qu'un certifié au 11ième échelon de 1982. Dans le cadre du maintien du blocage des salaires, l'augmentation de 10 000 € de la prime annuelle accordée aux recteurs (soit un total part fixe + part variable maximum de 37 000 €) est ressentie comme une véritable provocation vis à vis de l'ensemble de la profession. Une première mesure d'urgence doit être prise, le doublement de la valeur de l'ISOE. Réforme territoriale Pour la CAA de Bordeaux une même compétence doit être assurée par la même collectivité territoriale sur tout le territoire. Le regroupement de l'ensemble des EPLE dans une compétence régionale comporte un risque important de main mise des futurs présidents de région sur le domaine de l'éducation et renforçant leur volonté de régionaliser le recrutement des enseignants. La CAA de Bordeaux se prononce pour un maintien de la gestion des collèges par les départements, au plus près des usagers. La CAA dénonce l'amendement pris par le sénat qui transforme le rôle consultatif de la région en un rôle d’approbation de la carte des formations supérieures et de la recherche Texte voté à Bordeaux le 23 janvier 2015 à l'unanimité (26 votants) 3