lesions kystiques intra craniennes sans valeur pathologique

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lesions kystiques intra craniennes sans valeur pathologique
Le
Bulletin
du
www.centreyoughourta.com
Nov. 2011 – n°20
LESIONS KYSTIQUES INTRA CRANIENNES SANS VALEUR PATHOLOGIQUE VARIANTES DE LA NORMALE Professeur Lounes MEDJEK
Bulletin n°20 – Nov. 2011
Créé par Centre d'Imagerie Médicale Youghourta
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INTRODUCTION Les lésions kystiques intra crâniennes posent un problème diagnostique entre les kystes normaux qui sont une variante de la normal et ceux pathologique avec comme corollaire leurs étiologies. Nous allons sur quatre chapitres, essayer de passer succinctement en revue l’ensemble de ces formations kystiques intra crâniennes dans le but de faciliter leur diagnostic. Ce premier chapitre concernera les lésions kystiques intra crâniennes sans valeur pathologique qui rentre dans le cadre des variantes de la normale. A/. KYSTES INTRA CRANIENS RENTRANT DANS LE CADRE DES VARIANTES DE LA NORMALE Il s sont souvent asymptomatiques de découverte fortuite .Ils sont caractérisés essentiellement par ; leur forme, leur signal et leur topographie. En matière diagnostique, l’imagerie par résonance magnétique est la technique de choix pour poser le diagnostic positif et approcher leur étiologie. Parmi ces lésions on rencontre : ‐
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Le kyste de la fissure choroïdienne Les kystes du septum inter ventriculaire o Le kyste du septum pellucidum o Le cavum de Vargae o Le cavum velli interpositi Les kystes des plexus chotoides Les kystes bénins de la glande pinéale La méga grande citerne Le kyste épendymaire I/. Le kyste de la fissure choroidienne Il est de découverte fortuite. Il s’agit d’une formation liquidienne dont le signal est identique à celui du liquide céphalo‐spinal ; hyper intense en pondération T2 et hypo intense en pondération T1 et en séquence FLAIR. Il est de topographie temporale moyenne ou interne. ce kyste peut être à l’origine de crise d’épilepsie temporale si sa taille est importante, entraînant une compression du gyrus parahippocampique . Figure 1 : kyste de la fissure choroïdienne de petite taille asymptomatique . T1 T2
FLAIR Figure 2 : Enorme kyste de la fissure choroïdienne qui est responsable d’une épilepsie temporale II/. Les kystes du septum inter ventriculaire Ces kystes sont représentés par trois entités distinctes : ‐
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Le kyste du septum pellucidum ou cavum septi pellucidi Le cavum de Vargae ou cinquième ventricule de Varga Le cavum velum interpositi II‐1/. Le kyste du setum pellucidum Le kyste du septum pellucidum est en règle général de découverte fortuite, siégeant dans le dédoublement du septum pellucidum en avant du trou de Monro . On le rencontre chez 80% des nouveaux nés, 15% des enfants et environ 2% des adultes. Cette entité kystique peut être associée à des anomalies de développement, aussi, il est souvent rencontré dans les cas de retard psychomoteur ou associé à des schizencéphalie . En imagerie son signal est identique à celui du liquide céphalo‐spinal. A TDM IRM séquence pondéré T1 Figure 3 : Kyste du septum pellucidum II‐2/. Le cavum de Vargae Il est aussi de découverte fortuite, de siège postérieur allant du genou du corps calleux jusqu’au splénium . Le cavum de vargae est présent chez 19% des enfants et 15% des adultes. En imagerie son signal est identique à celui du liquide céphalo‐spinal . Figure 4 : Cavum de Vargae ou cinquième ventricule de Varga II‐3/. Le cavum vellum interpositum Il est aussi appelé cavum veli interpositi . De découverte fortuite , il se présente sous la forme d’un kyste triangulaire qui est une extension de l’espace sous arachnoïdien en avant du splénium du corps calleux et sous le corps calleux . Il siège entre les corps des ventricules latéraux au dessus de la toile choroïdienne du troisième ventricule. Il à pour somment le trou de Monro et pour base la citerne quadrigéminale . Le cavum velli interpositi se rencontre dans 30% des cas chez l’enfant de moins de deux ans et dans 5% des cas chez l’adulte. Figure 5 : Cavum velli interpositi I‐3/. Dilatations des espaces péri vasculaires de Virchow‐Robin Pendant longtemps ces dilatations ont été considérées comme une extension des espaces sous arachnoïdiens le long des vaisseaux perforants. Actuellement on sait qu’il s’agit d’un piégeage de liquide interstitiel qui ne communique pas avec l’espace sous arachnoïdien. Ces dilatations sont de découverte fortuite. Leur diagnostic est facilité par ; leur signal, leur morphologie ainsi que leur topographie. ► Leur morphologie : ‐
Il s’agit d’images lacunaires multiples de petite taille ne dépassant pas 5 mm dans lrs cas typiques. ‐
Ces dilatations peuvent être importantes, donnant un aspect pseudo‐tumoral. ‐
Lorsqu’elles atteignent la substance blanche sus tentorielle, elles se présentent sous la forme d’un aspect peigné au séquence pondérée T2. ‐
Leur signal est identique à celui du liquide céphalo‐spinal. TDM IRM T2 IRM FLAIR Figure 6 : Dilatation des espaces péri vasculaire de Virchow‐Robin aspect typique ►Leur topographie ‐
Classiquement les dilatations des espaces péri vasculaires siègent au niveau de la partie inférieure et antérieure des noyaux lenticulaires le long des artères lenticulo‐striées . ‐
Chez les sujets hypertendus, les dilatations sont souvent bilatérales, symétriques et diffuses localisées particulièrement au niveau capsulo‐lenticulaire et des noyaux caudés. ‐
Les topographies rares sont ; les pédoncules cérébraux. Les dilatations qui siègent au niveau thalamo‐pédonculaire sont volumineuses donnant un aspect pseudo‐tumoral . Figure 7 : dilatation des espaces péri vasculaires de Virchow‐Robin localisation pontique ►leur évolution ‐
Chez l’adulte les dilatations des espaces péri vasculaires augmentent avec l’âge. ‐
Parmi les causes vasculaires l’hypertension artérielle augmente leur fréquence et leur nombre ‐
Chez l’enfant ces dilatations sont souvent associées à des troubles psychiatriques. Figure 8 : localisation au niveau de la substance blanche des dilatations péri vasculaires des espaces de Virchow‐Robin Image 8 : Aspect pseudo‐tumoral des dilatations périvasculaires des espaces de Virchow‐Robin I‐4/. Les kystes des plexus choroïdes Ces kystes sont aussi appelés xanthogranulomes . Ils sont en général bilatéraux et symétriques siégeant au niveau du glomus des plexus choroïdes en regard du carrefour ventriculaire. En imagerie ces kystes sont : ‐
Hypodenses en tomodensitométrie , cernés par des calcifications hyperdenses . ‐
En Imagerie par résonance magnétique, leur signal est hyper intense en pondération T2et hypo intense en T1 et en séquence FLAIR . A ces deux séquences leur signal est légèrement plus élevé que celui du liquide céphalo‐spinal .Les calcifications sont moins visibles qu’en tomodensitométrie. On les visualise en petite images hypo intense en séquence d’écho de gradient pondéré T2 ( ou T2* ) . IRM T1 TDM
Figure 9 : Kystes des plexus choroides I‐5/. Les kystes bénins de la glande pinéale Ces kystes se rencontrent dans 1à 6 % des cas avec une nette prédilection chez la femme jeune. Leur taille ne dépasse pas 15 mm. En imagerie par résonance magnétique ces kystes sont de signal hyper intense en pondération T2 et hypo intense en pondération T1 et FLAIR . L’injection intra veineuse de chélate de gadolinium peut entraîner une augmentation de l’intensité du signal du contour du kyste. La séquence en écho de gradient pondéré T2 (T2*) détecte l’éventuelle complication hémorragique intra kystique qui peut être à l’origine d’une augmentation de la taille du kyste et le rendre symptomatique par obstruction de l’écoulement du liquide céphalo‐spinal. Figure 10 : Kyste bénin de la glande pinéale I‐6/. La méga grande citerne Elle est de découverte fortuite et se rencontre chez 1% des patients. Il s’agit d’une augmentation de la taille de la grande citerne qui communique avec le quatrième ventricule. Il n’existe pas de signes d’hypoplasie des structures cérébelleuses et vermiennes . Figure 11 : TDM méga grande citerne Figure 12 : IRM séquence pondérée T1 méga grande citerne I‐7/. Le kyste épendymaire Il est souvent asymptomatique, mais il peut être expansif et entraîner une obstruction de l’écoulement du liquide céphalo‐spinal avec à la clé des céphalées. Moins de 25 kystes symptomatiques ont été colligés dans la littérature Le kyste épendymaires résulte d’une anomalie de développement du neuro ectoderme d’où l’appellation de kyste neuroépithélial ou glio épendymaire . Il est composé de cellules cylindriques avec un contenu de liquide clair secrété par les cellules épendymaire . En imagerie par résonance magnétique, le kyste est hyper intense en pondération t2 avec un signal identique à celui du liquide céphalo‐spinal . Il est hypo intense en pondération T1 et l’injection intra veineuse de chélate de gadolinium n’entraîne pas de signes de rehaussement de son signal. Le kyste épendymaire est généralement de topographie temporo‐pariétale et dans la fosse cérébrale postérieure. Le diagnostic différentiel sera fait avec le kyste arachnoïdien et une asymétrie des cavités ventriculaire. Figure 13 : Kyste épendymaire en TDM et IRM séquence pondérée T1 CONCLUSION Les variantes de la normale sont des lésions kystiques qu’il faut absolument connaître pour ne pas les confondre avec des entités pathologiques qui nécessitent une sanction chirurgicale . Dans notre prochain bulletin nous passerons en revue les kystes intra crâniens congénitaux et acquis. Le Centre d’Imagerie Médicale Youghourta organise en 2012 avec le Pr L. MEDJEK pour leurs correspondants prescripteurs et pour l’ensemble du corps médical intéressé, sous l’égide de la Société Algérienne de Radiologie et d’Imagerie Médicale, deux journées d’informations scientifiques en Neuro radiologie ayant pour thème l’imagerie cranio – encéphalique. Pour tous renseignements et inscriptions, informations disponibles sur notre site à compter du 1 décembre 2011 : www.centreyoughourta.com Le nombre de place est limité Gadovist® La force du contraste

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