dans la presse en 2011 Soutien d`Angers Critiques de concerts

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dans la presse en 2011 Soutien d`Angers Critiques de concerts
Amarillis
dans la presse
en 2011
‐
Soutien d'Angers
&
Critiques de concerts
Décembre 2011
Amarillis, Ambassadeur artistique
du territoire angevin
Dans Ouest France (quotidien) le 15 décembre
Dans Le Courrier de l'Ouest (quotidien) le 15 décembre
11 mars 2011
Bach, Buxtehude et Telemann à Strasbourg
Amarillis (4 musiciens) et Emiliano Gonzalez‐Toro
Dans Les Dernières Nouvelles d'Alsace (quotidien)
Amarillis et le baroque allemand
Vendredi soir, en l'église du Bouclier, l'ensemble Amarillis invitait le ténor Emiliano Gonzalez­Toro dans un programme
admirablement construit autour du triptyque Buxtehude­Bach­Telemann.
L'oeuvre de Buxtehude, plus précoce et moins puissante que celle de ses cadets, préparait les oreilles aux fortes émotions
à venir dans deux cantates antinomiques sur le plan formel. La première exprime le désir de l'homme de se retrouver
aux côtés de Dieu : elle s'articule autour d'une basse continue en ostinato – violoncelle et clavecin ­, deux dessus – violon
et hautbois – en réponse aux interminables vocalises de Gonzalez­Toro, ici dans le recueillement de la prière. Dans la
deuxième, le compositeur met en musique une prière de Luther toute en changements de rythme et ruptures, et
l'ensemble Amarillis soutient avec vivacité la voix pleinement déployée du ténor.
L'oeuvre de Bach fait appel à une grande variété de formations mais s'inscrit dans une sombre tonalité, doucement
éclairée par « l'appel au Seigneur » au travers des oeuvres vocales. Les fantaisies instrumentales permettent de
redécouvrir le contrepoint hardi des chorals pour orgue dont les musiciens d'Amarillis soulignent l'intemporalité. Dans
Christ lag in Todesbanden, le mouvement perpétuel du clavecin contraste avec les motifs élastiques du violon ; le bien
connu Nun komm' der Heiden Heiland est pris avec allant, le violoncelle, monté sur ressort, délestant de toute sa pesanteur
un morceau dominé ici par le violon très ornementé d'Alice Piérot.
Dans les arias Handle nicht nach deinen Rechten et Ich will an den Himmel denken BWV 166, Gonzalez­Toro s'impose devant
le volumineux dialogue du hautbois et du violon. Le ténor dévoile un registre aigu plus perçant, l'imploration déclamée,
attaquée parfois de manière gutturale. Ces airs trouvent un écho sensible dans la litanie des doubles croches de la
Sinfonie n°11 égrénées par Violaine Cochard au clavecin.
La partie dédiée à un Bach craintif s'achève toutefois dans une plus grande clarté : à un Qui tollis assez rond succède un
deuxième extrait de la cantate BWV 166 plus rebondi, où voix et hautbois en doublure sont mis en relief.
Le concert s'achève avec Telemann : deux sonates, l'une en trio, l'une pour violoncelle régalent l'auditoire par la richesse
des timbres et les contrastes rythmiques. Les attaques coulées d'Alice Pierot, la flûte tenue par Héloïse Gaillard, font
merveille dans un affettuoso très fluide. Et le violoncelle d'Emmanuel Jacques enveloppe, soupire et expire dans un largo
très intimiste. Le Psaume 6 enfin, voit l'ensemble des musiciens réunis dans une pièce là encore très contrastée, tour à
tour languissante, décidée, larmoyante ou furieuse, dans un jeu de questions­réponses à toute volée, couronnant une
soirée kaléidoscopique.
Christian Wolff
30 mars 2011
Inspiration Baroque au Grand Théâtre d'Angers
Amarillis (3 musiciens) et Louis Sclavis trio
19 juin 2011
Vent de folies au Château d'Hardelot
Amarillis (3 musiciens) et Chantal Santon
24 juillet 2011
Une Soirée festive à Cunault
Amarillis (5 musiciens)
23 septembre 2011
Louanges et lamentations à la gloire de
Jérusalem à Saint‐Menoux (festival de Souvigny)
Amarillis (4 musiciens), Valérie Gabail et Cassandre Berthon
1er octobre 2011
La Ferveur et l'éclat à Licques (festival Contrepoints)
Amarillis (8 musiciens) et Valérie Gabail
Dans La Lettre du Musicien (bimensuel)
Dans Concertclassic.com (presse internet)
Le concert du soir, en l'abbatiale de Licques, fit exception en ce qu'il oubliait Flandre, Angleterre et France pour nous
convier en Italie. Vivaldi y fut servi par l'Ensemble Amarillis avec une perfection d'intonation, d'impulsion collective et
d'équilibre qui fit sans doute de cette soirée l'un des sommets du Festival. Avec pour commencer le Concerto RV 463
joué au hautbois baroque avec un aplomb renversant par Héloïse Gaillard, directrice artistique de l'Ensemble. On
imagine que la haute voûte et les dimensions de cet édifice classique ne facilitaient pas la projection des instruments
anciens jusqu'aux derniers rangs – mais le public, d'une insurpassable attention, permit à la musique de soulever un
enthousiasme mille fois mérité.
À l'orgue de tribune, Freddy Eichelberger, de nouveau, improvisa en guise d'introduction aux oeuvres suivantes : Grave
élégiaque et grande manière avant le Motet Nulla in mundo pax sincera, par la soprano Valérie Gabail, dont le chant d'une
beauté un peu froide s'insérait, instrument soliste hors de pair, avec une précision inouïe dans la texture d'ensemble ;
grand solo de flûte, spiritoso, finalement accompagné et détourné vers une suite d'accords nourris d'étrangeté et
d'humour délicieusement décalé, avant le Concerto RV 443 – Héloïse Gaillard à la flûte sopranino y redéploya tout
l'éventail de sa musicalité et de sa maîtrise : sidérant ce que l'on parvient à faire (du moins elle) sur un minuscule flûtiau.
La seconde partie s'ouvrait sur La Follia pour deux violons et basse continue, délire rythmique rigoureusement structuré,
la progression des diminutions faisant monter la pression d'enivrante manière. Stéphanie­Marie Degand en guest star,
dont l'expression et tout le corps soulignaient la dramaturgie vivaldienne, et Stéphanie Paulet y brillèrent de mille feux –
stimulées par le violoncelle électrisant d'Annabelle Luis. Le Concerto La notte – toujours Héloïse Gaillard, à la flûte alto,
décidément d'une virtuose et éruptive polyvalence – et un second Motet non moins enflammé : In furore lustissimae irae,
puis en bis une infidélité haendélienne à Vivaldi, couronnèrent ce concert mémorable de force et de tenue.
8 octobre 2011
Dauvergne à l'Opéra royal
du Château de Versailles
Amarillis (11 musiciens) et Jaël Azzaretti, Isabelle Poulenard,
Robert Getchell, Benoît Arnould et Alain Buet
Dans Muse baroque (revue en ligne)
Les fantômes de Versailles
Samedi soir, il y eut opéra chez le Roi. Entre les rues endormies, le dos rond des pavés de la Place d'Armes courbait son
échine centenaire sous les pas pressés des spectateurs endimanchés. Le talon écarlate avait cédé au richelieu à glands et à
l'escarpin Jimmy Choo ou Manolo Blahnik, mais l'élégance de l'assistance tenait de l'habit de cour pour un lieu si
prestigieux, comme si la cérémonie opératique pouvait ramener en un clin d'œil le bruissement frêle de la soie des
paniers, le parfum moiré de la poudre à perruque et les éventails à jamais surannés.
La salle, illuminée du double jeu des miroirs et des dorures convexes, éclatait des feux anciens sur le velours bleu de ciel
des banquettes et des fauteuils du parterre. La scène s'ouvrait telle un âtre lumineux avec une toile pavoisée des armes
du roi. Quelque chose comme une brume flottait entre les châles de cashmere et les vestes anthracites des versaillais qui
causaient en toute liberté. Nulle fanfare, nulle canne de cérémonie ne battit l'entrée des artistes qui fit couler comme une
manne, des colonnes de Gabriel jusqu'aux feux de la rampe, l'enthousiaste et curieuse politesse de l'applaudissement.
Parurent les membres de l'Ensemble Amarillis, à l'onomastique arcadienne qui s'attaquèrent, avec la présence élégante et
superbe d'Isabelle Poulenard, une des plus grandes voix baroques, à la recréation de la Coquette Trompée, comédie
morale d'Antoine Dauvergne et de Charles­Simon Favart.
La célébration en 2010 du tricentenaire de Favart, l’un des plus grands librettistes et dramaturges du XVIIIème siècle, a
oublié ses sublimes livrets parodiques. La Coquette Trompée est en l'occurrence une parodie des Sybarites de Rameau.
Créée devant la cour à Fontainebleau le 13 novembre 1753 avec une distribution unique : le délicieux Pierre Jélyotte dans
le rôle désopilant de Damon, la tragédienne Marie Fel en coquette Clarice et la trop célèbre Marie­Justine Benoît
Duronçay dite Madame Favart pour incarner Florise. Ce qui est curieux dans cette comédie lyrique, c’est qu'elle épouse
dans sa narration maints livrets baroques d'opera seria et notamment la situation du travestissement pour confondre un
amant coupable. Nous trouvons cette situation notamment dans les livrets du Serse de Nicolò Minato et toutes les
adaptations de l'Arioste dans le personnage de Bradamante, notamment dans celui d'Alcina que Händel met en musique
en 1735.
Et ce fut sans doute le même délice que celui que décrivit le Mercure de France en janvier 1754, une succession d'airs
riches en ornements gracieux, en situations cocasses et surtout des moments de théâtre splendides. On distingue
notamment les airs sublimes de Florise, interprétés avec l'intelligence et la sensibilité qu'on lui connait par Isabelle
Poulenard. Et que dire de la Clarice de Jaël Azzaretti, épousant avec un sens comique incroyable le texte et le caractère
de Favart et d'une musicalité parfaite ! Le Damon de Robert Getchell nous a porté aux nues avec un air de bravoure à la
virtuosité digne des plus grandes voix qui peuplent le firmament baroque. En somme, les trois chanteurs ont réveillé en
un éclair les ombres qui dorment à Versailles pour nous restituer ce bijou que Favart et Dauvergne ont ciselé pour parer
le diadème dramatique de la couronne de Thalie.
Et parurent à nouveau les membres de l'évocatrice Amarillis, cette fois­ci pour nous régaler des facéties des Troqueurs.
Contrairement à la précédente comédie lyrique, à des égards moins brillants, Les Troqueurs ont fait l'objet d'un
enregistrement ancien chez Harmonia Mundi avec William Christie à la tête de la Cappella Coloniensis et en plus d'avoir
été l'objet d'étude d'une des académies baroques d'Ambronay.
Cet intermède ou opéra bouffon fut créé dans un contexte particulier et avec une ruse du commanditaire. Donnée pour
la première fois au Théâtre de la Foire Saint­Laurent le 30 juillet 1753, au plus fort de la tourmente de la Querelle des
Bouffons, le livret de Jean­Joseph Vadé, inspiré d'un conte de La Fontaine, reçut commande de Jean Monnet, directeur
du théâtre qui voulait soutenir en douce le parti Français en faisant passer la musique de Dauvergne comme l'œuvre
d'un musicien italien. La ruse porta ses fruits et le succès se confirma jusqu'en 1797, année de la mort du pétulant
compositeur.
L'histoire est légère et gracieuse, dans le goût sentimental et touchant piqué d'humour de l'époque. Deux amants
quelque peu bourrus, Lubin et Lucas, s'accordent pour échanger leurs promesses de mariage pour deux filles au
caractère bien défini, la taciturne Fanchon et l'énergique Margot. Mais les amants se rendent vite compte que l'échange
est contreproductif et reviennent sur leur marché, tout cela commenté et provoqué par une contre­ruse des amantes. La
musique est un ravissement sans cesse renouvelé, parfois d'une délicatesse étonnante pour une histoire sise dans les
champs et aussi des moments de vivacité toute italianisante, jumelle des meilleurs morceaux d'un Galuppi, d'un Latilla
ou d'un Orlandini.
Le quatuor amoureux se révèle d'une brillance hors pair. Le Lucas d'Alain Buet est parfait dans la virtuosité et le rythme
riche de ses airs, offrant une nuance toute particulière à chaque mot et chaque inflexion de la voix, chaque mot est du
théâtre et caractérise son excellent jeu. Par ailleurs, le Lubin de Benoît Arnoult, avec des belles nuances dans le grave, est
parfait dans les désopilants ensembles et les duos, livrant des moments rares de prosodie et de restitution. Côté
cantatrices, celle qui par le livret s'offre les meilleurs moments est l'excellente Jaël Azzaretti dans le rôle volcanique de
Margot, comédienne d'exception passant d'un air de furie au duo d'échos avec le Lucas d'Alain Buet. Malheureusement,
Isabelle Poulenard dans le rôle de Fanchon ne chante que pendant les ensembles, mais rayonne dans la mimique et
l'incarnation de la nonchalance du personnage.
En ordonnatrices de ces deux heures de délices, rendant à merveille la diversité et la grandeur du génie comique de
Dauvergne, Héloïse Gaillard au hautbois et au chalumeau, et Violaine Cochard au clavecin nous transportent de joie par
leur enthousiasme. Nous avons été également été totalement conquis par la cohérence et la complicité théâtrale de
l'Ensemble Amarillis, qu’il s’agisse du violon énergique et alerte d’Alice Piérot, secondée de Marie Rouquié, ou bien par
le violoncelle percutant et raffiné d’Annabelle Luis. Et nous attendons donc avec impatience l'enregistrement de ces
bijoux qu’Héloïse Gaillard, Violaine Cochard et leur joyeuse équipe nous ont interprétés avec tant de générosité et de
franchise.
En sortant de la magie qui dépasse le temps, les éléments jaloux se mirent à faire un concert de pluie sur les pavés
séculaires qui virent les silhouettes de tant de grands esprits. Sur leur dos cétacé, noir et luisant comme un lac de jais, se
reflétaient les ors flammigères du Palais des rêves que Versailles devient chaque soir, quand le sommeil apaise la ville et
laisse la place aux échos de l'Histoire.
Pedro-Octavio Diaz
Dans La Lettre du musicien (bimensuel) de décembre 2011
Versailles redécouvre Antoine Dauvergne
Antoine Dauvergne (1713­1797) est un des plus injustement méconnus parmi les compositeurs du 18e siècle. Hormis ses
deux opéras­comiques où il s'essaie à un genre fraîchement importé d'Italie, Les Troqueurs et La Coquette trompée, on ne
savait plus rien de sa production. On ignorait aussi son rôle clé dans la gestion et le développement du répertoire de
l'Opéra de Paris dont il fut directeur à plusieurs reprises, ouvrant la solennelle Académie à des genres nouveaux.
Les Grandes Journées que lui a consacrées, à l'Opéra royal, le Centre de Musique Baroque de Versailles ont été l'occasion
de découvrir non seulement les versions intégrales des opéras­comiques et de deux ouvrages jamais joués depuis le 18e
siècle, La Vénitienne et Hercule mourant, mais aussi des extraits de quelques oeuvres du temps, sa propre Polyxène, Renaud
de Sachini, Panurge dans l'île des lanternes de Grétry et Iphigénie en Aulide de Glück, que Dauvergne programma à l'Opéra.
Le tout, malheureusement en version de concert.
Pour explorer ces chaînons manquants entre la tragédie lyrique classique et l'opéra préromantique, le CMBV a réuni de
bonnes distributions. Tout n'est pas égal, mais l'on retiendra particulièrement les belles performances de Marie Kalinine
(Renaud), Isabelle Poulenard et Jaël Azzaretti dans les deux opéras­comiques, Chantal Santon et Mathias Vidal (La
Vénitienne), Véronique Gens, Andrew Foster­Williams et Edwin Crossley­Mercer (Hercule mourant). Le Concert spirituel
d'Hervé Niquet, Amarillis d'Héloïse Gaillard, Opera fuoco de David Stern, Les Agrémens de Guy Van Waas, Les Talens
lyriques de Christophe Rousset sont tous d'une qualité indiscutable. Chacun possède sa propre personnalité sonore et
l'on ne saurait parler d'académisme "baroqueux". (4 octobre au 19 novembre)
Jacques Bonnaure
22 octobre 2011
Inspiration Baroque à Saint‐Lupicin
Amarillis (3 musiciens) et Louis Sclavis trio
Dans Le Progrès (quotidien)
2 décembre 2011
Médée furieuse à Clermont‐Ferrand
Amarillis (4 musiciens) et Stéphanie d'Oustrac
Dans La Montagne (quotidien)