Travail effectué par Elia Fidanza 1°C

Transcription

Travail effectué par Elia Fidanza 1°C
1 ère Image
Les origines de ma famille
Travail effectué par Elia Fidanza
1°C
Lycée Scientifique « A. Einstein »
2 ème Image
3 ème Image
Introduction
Dans la région du Friuli Venezia-Giulia nombreux ont été les évènements historiques :
guerres, changements de nationalités, gouvernements étrangers, émigrations et immigrations.
Ce qui a engendré que souvent, des personnes même ayant été amis depuis toujours, se
sont retrouvés à devoir combattre les uns contre les autres, et souvent aussi des familles on été
séparées.
Ma famille représente une de ces vicissitudes douloureuses.
Aujourd’hui, nous, la dernière génération, sommes le résultat d’un long parcours de
pacification et d’intégration entre peuples et identités diverses.Ce résultat doit enseigner la
tolérance et l’ouverture d’esprit dans les confrontations civiles.
4 ème Image
Deux arrières grand-père armés l’un contre l’autre
Mes deux arrières grand-père paternels participèrent à la Grande Guerre, mais seulement
mon arrière grand-père, Gaetan Fidanza, qui était de Bodio, un village sur les rives du lac de
Varese, combattu dans l’armée italienne et donc pris service en 1915; alors que l’autre arrière grandpère, Angelo Nocent, qui habitait à Belvedere d’Aquileia, partit pour la Galicie en 1914 et combattu
pour l’armée austro-hongroise.
Par conséquent, même si cela n’est pas advenu, ils auraient bien pu combattre l’un contre
l’autre.
La guerre a contraint des personnes qui parlaient la même langue, avec des traditions
presque identiques, à se tuer mutuellement; quelquefois des proches ou amis se retrouvaient à
devoir combattre les uns contre les autres.
Il faut dire qu’une bonne partie des paysans du Friuli Venezia-Giulia, qui étaient sous la
domination autrichienne depuis plus de 100 ans, n’étaient pas irrédentistes et ne vécurent pas
l’arrivée des italiens avec joie car déjà les fils combattaient dans l’armée autrichienne mais aussi car
le grade d’instruction qu’offraient les autrichiens était meilleur.
5 ème Image
A travers la narration de l’histoire de la vie de ma famille en 800 il est possible de
comprendre l’épais entrelacement d’évènements douloureux qui ont marqué notre terre et le
chemin difficile d’intégrations diverses et lointaines entre eux.
Les Nocent se sont joints à Belvedere d’Aquilée, venant de Corcovado, village voisin de
Pordenone, suite aux bouleversements de la période Napoléonienne (en 1797 avec le traité de
Campoformido, l’Autriche obtient de Napoléon les territoires qui appartenaient à la République
vénitienne, territoire qui ensuite mèneront à la conclusion du Congrès de Vienne en 1815).
Puis Pietro Nocent, avec sa famille, ont continués leur activité stable de paysans, comme ils
faisaient dans leur village d’origine. Angelo, le fils de Pietro, eut plusieurs fils; un d’eux, Giovanni
(1867-1915), quand il fut jeune partit pour le Brésil pour trouver fortune, à la suite d’une grande
famine durant de1880 à 1890; là il rencontra Chiara Querin (1866-1936), elle aussi avait immigé
d’Oderzo, puis, après leurs noces, ils eurent 2 enfants, nés au Brésil, qui moururent
prématurément, puis 2 autres enfants qui naquirent après le retour à Belvedere en 1892.
Puis Giovanni obtient une charge de confiance et prit l’entreprise agricole des contes Fior, en
devenant le bras droit du jeune prêtre local.
6 ème Image
Angelo Nocent et la « Grande Guerre »
Angelo (fils de Giovanni) naquit en 1893, dès le retour de la famille à Belvedere. En 1914, à
l’âge de 20 ans, il est recruté par l’armée austro-hongroise. On peut raisonnement supposer qu’il
fut assigné au 97° régiment, composé principalement des garçons du Littoral (Kustenland),
régiment qui, durant la Grande Guerre, fut contraint au rendement presque immédiatement, en
Galicie, après de grandes pertes.
Nous savons certainement qu’Angelo, soldat d’infanterie, s’est fait emprisonner (durant la
première année de la guerre) par les Russes, et par conséquent fut confié à une famille de
paysans, et en échange du gîte et du couvert, il travaillait dans les terres. Il prêta son travail
pendant 3 ans, mais après, à la suite de la Révolution Soviétique (octobre 1917), fut contraint à se
déplacer toujours plus vers l’Est (d’un champ de travail à l’autre); jusqu’à arriver en Sibérie, où les
gardiens cosaques traitaient très mal les prisonniers. Après la victoire de la guerre par la Triple
Entente, de l’Italie et des USA, un ami a lui et compagnon de prison de Terzo d’Aquilée, nomé
Pietro Zambon (surnommé « Pieri Pasta »), qui dans les premiers temps réussit à gagner un peu
d’argent en exerçant la profession de pâtissier, ce qui lui permettra par la suite d’avoir de l’argent
pour son voyage de retour, qui se prolongera, à travers divers évènements, quelques mois. L’Etat
italien ne favorisait pas ces entrées, par crainte qu’ils puissent défendre leurs idées socialistes en
Italie. Gaetano « La Grande Guerre »
7 ème Image
Gaetano « La Grande Guerre »
Gaetano Fidanza, mon autre arrière grand-père, combattait dans l’armée italienne soit dans
la guerre Italo-turque, soit dans la Première Guerre mondiale. Gaetano Fidanza naquit à Bodio
(dans la province de Varese) le28 avril 1890.
Il a été appelé à combattre pour la première fois en avril 1911 et a été assigné au 24ème
régiment d’infanterie. Il reçut 4 mois de formation militaire (du 4 février au 23 mai) après qu’il soit
envoyé à combattre au Liban (guerre Italo-turque). Il s’en sorti par chance sain et sauf. Ensuite en
1912, il retourna à Bodio ( mais étrangement il ne reçut pas le congé) et recommença a travailler
comme paysan. Avec l’entrée en guerre de l’Italie dans la Première Guerre mondiale, il fut de
nouveau appelé par l’armée à combattre dans le 91ème régiment d’infanterie du pouvoir de l’armée
italien. À même pas un mois de la défaite de Caporetto, avec l’armée occupée dans la défense du
territoire de la nation longeant le front du Piave. Nous savons certainement que Gaetan (à présent
Caporal), le 18 novembre 1917, se trouvais à Monfenera di Pederobba, où à la suite d’une action
offensive, eut une blessure à l’épaule. Aussi pour cela il reçut une médaille de bronze de valeur
militaire pour la raison suivante :
Sous le violent bombardement, il s’est lancé courageusement à la baïonnette, blessé, il
incitait ses hommes à la lutte. Il était toujours le premier à s’offrir étant le supérieur.
À la fin de la guerre (octobre-novembre 1918) il retourna à Bodio, là-bas il commença a
travailler dans une brasserie comme serveur de cantine. Durant ces années, il connut Annunciata
Baggioli, qu’il épousa en 1921. Elle lui fit 5 enfants, (dont une fille du nom de Piera qui mourra à trois
ans de la rougeole), les deux garçons Alfonso (mon grand-père) et Geremia participèrent à la
Seconde Guerre mondiale. Gaetano mourra en 1954.
8 ème Image
SENTIMENTS PARTAGES
Les lettres de Gaetano
Beaucoup de généraux italiens ont fait mourir des milliers de jeunes qui avaient encore toute
la vie devant eux; comme est décrit dans le livre «Un an sur le haut plateau » d’Emilio Lussu, très
souvent ils viennent aux attaques organisées à ciel ouvert; les soldats qui cherchaient à se mutiner
finirent par être découverts, et si cela arrivait, ils se faisaient immédiatement fusiller. Beaucoup
probablement, soit mon arrière grand-père Angelo, soit Gaetano, même en étant dans deux camps
opposés, ils ont ressenti les mêmes choses : la douleur, la nostalgie, l’espérance; les deux ont dû
avoir beaucoup pleuré, en pensant à leur propre famille, qu’ils ne reverraient peut-être plus.
La guerre fait toujours se combattre des hommes égaux entre eux, pour satisfaire les folies
de grandeurs de quelques hommes, ou même d’un seul homme.
9 ème Image
10ème Image
11ème Image
Les lettres de Gaetano
01/08/1918
Chers parents, alors que j’étais étendu sur mon doux lit de militaire, construit de quelques
bâtons aux coins et fait d’une vieille toile de tente.
Je me suis levé en sursaut, j’ai cherché mon stylo encre, je me suis mis au « bureau » et me suis mis à
vous écrire.
Je vous tiens au courant de ma bonne santé. En vous souhaitant une santé florissante, à tous les
membres de la famille et aux voisins de la maison.
Alors que j’écris, je jette un coup d’œil au lac, qui se trouve à ma gauche. Vous ne pouvez pas vous
imaginer combien de beaux souvenirs se réveillent dans mon cœur, tant le miroir de l’eau est
silencieux.
Plus de paquebots, ni les bateaux qui sillonnaient ses eaux bleues. Les petits villages riants situés
aux versants des montagnes que nous occupons semblent avoir été rendus muets.
On entend plus l’ode mystérieuse de la cloche qui appelle les fidèles dans la maison de Dieu.
Tout est silencieux autour.
Seule l’âme de la guerre qui de temps en temps, réveille et détruit l’air de projectiles des artilleries
de notre camp et de celui adversaire.
Mais nous soldats d’infanterie, ne nous préoccupions pas de ces bagatelles de rien du tout;
figurez-vous que l’autre jour un de mes compagnons a découvert une grenade dans les rangs, alors
qu’il mangeait sa ration, il n’a même pas bougé, au contraire, il a continué à manger avec encore
plus d’appétit qu‘avant.
Lorsque vous écrirez aux frères, mettez-y mes salutations.
Puis lorsque vous m’écrirez, parlez-moi de leurs nouvelles, et écrivez-moi la date d’écriture aussi.
Acceptez mes plus chères salutations et bises aussi,
Votre fils Gaetano Fidanza.
Nous sommes à la fin de cette course sanglante…… Cachons nous pour se protéger et la victoire
est notre.
Au revoir, prenez soin de vous.
12ème Image
Lettre de Gaetano
06/08/1918
Très chers parents,
J’ai reçu hier votre chère lettre et je suis vraiment content de vous savoir en bonne santé. Moi aussi
je vais bien.
De Natalino j’ai su lorsqu’il m’a écrit qu’il se trouvait en infanterie, que voulez-vous, patience, et
tout passera.
Carlo, cela fait un moment que je n’ai pas eu de nouvelles de Battista…
J’espère qu’elle va toujours bien.
J’ai eu des nouvelles de Paolino, il va bien et c’est marrant de le savoir à Turin à faire l’aviation.
Ici il fait toujours bon, mais il y a cette brise d’appétit extraordinaire. Hier nous avons fait atterrir
un avion autrichien qui errait au-dessus de nos lignes. Il semblait se moquer de nous, mais à la fin il
a payé, lorsqu’il a fait une chute d’une rapidité fulminante. Chers parents, je vous demande
instamment de ne pas penser du mal de moi car je me trouve dans une position très calme. Il y a à
peine 3 jours nous avons envahi une des positions fortifiée de l’armée autrichienne, et ils se sont
rendus presque immédiatement. Ils ne reviennent même plus à la contre-attaque.
Appréciez mes plus chères salutations et bises à toute la famille,
Votre fils Gaetano Fidanza.
Saluez avec tout mon respect Don Cesare et Rosina, et je souhaite un très cher anniversaire à
Madame Olimpia.
Au revoir, Bises.