FICHE 13 JOLI PAPILLON.pub
Transcription
FICHE 13 JOLI PAPILLON.pub
Agir pour l’éducation en chanson J o li pa pil lo n Fiche n°13 Quelques idées pour chanter Trois solistes pour un travail en nuance dans l’interprétation Dominique DIMEY « Pourquoi j’ai écrit cette chanson C’est grâce à une campagne mondiale que menait Handicap International, que j’ai découvert un jour avec étonnement, ces papillons brillants posés dans des champs autour de villages qui avaient subi une guerre. Un papillon d’argent, on peut imaginer que cela donne un bel objet sculpté avec talent par les mains d’un artiste. Et on peut penser que ce papillon est si léger qu’il peut s’envoler et se poser doucement sur les pétales d’une fleur ouverte… Pourtant, il arrive parfois que des objets à belle allure ne soient pas l’oeuvre d’artistes mais celle d’ingénieurs et de techniciens qui avec leurs inventions monstrueuses deviennent bel et bien des criminels ! Ces « jolies » bombes, avaient été larguées par des avions. Leurs fabricants avaient imaginé de déguiser ces mines antianti-personnel en leur donnant l’apparence de papillon aux couleurs argentées. Comment des hommes peuventpeuvent-ils être aussi fous et cruels pour tendre des pièges mortels à des enfants ? Je ne sais pas répondre à cette question, qui d’ailleurs n’a certainement pas de réponse. Alors j’ai fait cette chanson, © DR pour que personne, pas même les enfants, n’ignorent qu’aujourd’hui, chaque jour sur notre terre, des enfants sont tués ou très gravement mutilés en touchant ou en ramassant un de ces monstrueux papillons inventés par les militaires. » Tous droits réservés - Solidarité Laïque 2007 Joli papillon • fiche n°13 • page 1 Agir pour l’éducation en chanson Joli papillon (paroles) Elle cherchait du bois près de sa maison Quand soudain elle vit comme un papillon Brillant au soleil en éclats d’argent Elle voulut l’apporter à sa maman. Vilain papillon, tu as pris ses jambes Comment fera-t il demain pour grandir Jouer au ballon, sauter et courir Se tenir debout avec le sourire. Son frère a crié Faut pas y toucher Il va exploser ! Joli papillon, prête-moi tes ailes Joli papillon, je veux m’envoler Vers les champs de mines, pour aller crier, A tous les enfants, faut pas y toucher. Vilain papillon, tu as pris ses pieds Comment fera-t-elle demain pour danser Faire un pas chassé, un entrecroisé Devenir danseuse, c’était son métier. Il cueillait des fruits près de sa maison Quand soudain il vit comme un papillon Brillant au soleil en éclats d’argent Il voulut l’apporter à sa maman. Son frère a crié Faut pas y toucher Il va exploser. Tous ces papillons sont des fleurs de guerre Que des criminels posent sur la terre Pour que les enfants fassent des bouquets Des bouquets de rêves détruits à jamais. Joli papillon, prête-moi tes ailes Joli papillon, je veux m’envoler Vers les champs de mines, pour aller crier, A tous les enfants, faut pas y toucher. © Paroles Dominique DIMEY - droits réservés Tous droits réservés - Solidarité Laïque 2007 Joli papillon • fiche n°13 • page 2 Agir pour l’éducation en chanson Joli papillon (musique) Commentaires de l’auteur : C’est une ballade, qui peut être accompagnée avec des arpèges de guitare, de piano ou de harpe. La couleur asiatique peut être rendue avec une flûte et une cithare. © Musique Pierre BLUTEAU Droits réservés Tous droits réservés - Solidarité Laïque 2007 Joli papillon • fiche n°13 • page 3 Agir pour l’éducation en chanson Pour aller plus loin... Selon la Convention d'Ottawa, la mine (dit « à effet »…) antipersonnel est « une mine conçue pour exploser du fait de la présence, de la proximité ou du contact d'une personne et destinée à mettre hors de combat, blesser ou tuer une ou plusieurs personnes ». Par conséquent, quiconque - adulte ou enfant – effleurant une de ces mines viendra accroître le nombre des victimes, civils et militaires. Qui utilise ces mines dans le monde et violent le Droit international humanitaire? Quelles sont les principales victimes ? Qui passe son temps à courir dans les champs ? Le saviezsaviez-vous ? © DR La convention internationale sur l’interdiction des mines antipersonnel (ou Traité d'Ottawa de 1997, entré en vigueur en 1999), interdiction d’en fabriquer et d’en exporter, n’a toujours pas été signée par 40 états dont des grandes puissances productrices comme les Etats-Unis, la Chine ou la Russie (également membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU)… Les régions minées De très nombreuses régions du monde sont minées. Quelques 100 millions de mines antipersonnel dans plus de 60 pays sont encore actives. Les pays les plus gravement touchés sont l’Afghanistan, l’Angola, le Cambodge et la Bosnieherzégovine. Dans cette région, de 750 000 à 1 million de mines ont été posées durant le conflit en ex-Yougoslavie. © Lupi Herrera Une date... 4 avril Journée internationale de sensibilisation aux dangers des mines et d’assistance à la lutte anti-mines. Que dit la Convention Internationale des Droits de l’Enfant ? Droit à la protection contre la guerre Article 38 « Droit à la protection contre la guerre » « 1. Les États parties s'engagent à respecter et à faire respecter les règles du droit humanitaire international qui leur sont applicables en cas de conflit armé et dont la protection s'étend aux enfants. » Chaque 20 minutes dans le monde, une mine explose... et fait une victime toutes les 30 minutes ! Les mines antipersonnel ont été largement utilisées pendant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945) puis au cours de la Guerre Froide (1947-1989). Aujourd’hui, même si de plus en plus de pays cessent d’en fabriquer, les forces armées continuent de les utiliser. Chaque année, 15 à 20 000 personnes sont blessées, mutilées ou tuées par des mines antipersonnel, 80% sont des civils et essentiellement des enfants. En effet, ces mines n’ont pas été programmées pour distinguer un combattant d’un innocent. Enfouies ou placées facilement sur le sol par voie terrestre ou aérienne, elles sont très rarement retirées à la fin d’un conflit, elles peuvent donc exploser 50 ans après. Il est alors nécessaire de faire appel à des démineurs qui prennent le risque de les détruire une fois repérées. Ce travail difficile demande des moyens financiers importants alors que les pays les plus touchés sont aussi les plus pauvres. Le coût d’une mine est compris entre 3 à 10 $ et son enlèvement de 3 000 à 10 000 $ et, généralement, les zones rurales sont laissées à l’abandon. Il est impératif de sensibiliser les populations locales aux risques encourus (devient primordial,) de les aider à les détecter, de leur expliquer ce qu’il faut faire et ne pas faire dans les zones minées. Et également de prendre en charge(s) les personnes mutilées : les soigner, les appareiller, les rééduquer, leur permettre de s’insérer professionnellement… Mais le combat est encore long. A l’heure actuelle, on pose plus de mines qu’on n’en enlève ! Au rythme actuel, même si plus aucune mine antipersonnel n’était posée, il faudrait 1 000 ans pour s’en débarrasser. Et on estime qu’au cours des 25 prochaines années, les mines antipersonnel pourraient faire plus d'un million de victimes tuées ou mutilées. Joli papillon • fiche n°13 • Tous droits réservés - Solidarité Laïque 2007 page 4 Agir pour l’éducation en chanson Parce qu’ils ont signé la convention... Les pays s’engagent à interdire l’emploi, le stockage, la production et le transport des mines antipersonnel ; détruire les stocks existants dans les quatre ans suivant l’entrée en vigueur de la convention ; déblayer les champs de mines, à moins qu’ils ne puissent justifier un prolongement ; coopérer à un régime de surveillance ; participer aux efforts de déminage et de sensibilisation aux mines, et participer aux soins destinés aux victimes des mines ainsi qu’à leur réadaptation et à leur réintégration économique et sociale. Et certains continuent à en produire... Au cours des trente dernières années, les grands producteurs de mines ont été les ÉtatsUnis, l’Italie, l’ex-Union soviétique, la Suède, le Vietnam, l’Allemagne, l’Autriche, l’exYougoslavie, le Royaume-Uni, la Chine et… la France, et les pays les plus touchés ont reçu leurs mines de sources étrangères ! Pour protéger durant et après le conflit les populations civiles, il faut interdire aux fabricants de mines terrestres (mines antichar et mines antipersonnel) d’en produire car ce sont eux les véritables responsables. Ces dernières années, leur nombre a décliné mais de nombreux producteurs faussent les données en contournant les nomenclatures. Et de grands groupes notamment français n’hésitent pas à continuer à investir dans ces entreprises. La perversité des fabricants de mines va jusqu'à vendre des appareils de détection ! Une citation « Nous sommes une civilisation qui sait faire la guerre mais qui ne sait plus faire la paix » Guglielmo Ferrero Historien, antifasciste italien exilé (1871-1942) Pour en savoir plus Retrouvez des ressources sur ce thème sur : Le saviezsaviez-vous ? Des conséquences sociales… Les victimes doivent parfois quitter leur domicile, et ne peuvent ainsi plus subvenir aux besoins de leur famille. Les gouvernements doivent affecter des ressources supplémentaires pour l’achat de prothèses alors que le budget consacré à la santé de base et aux soins essentiels est déjà insuffisant. … économiques et environnementales… Dans les zones minées, les terres agricoles deviennent inexploitables. Des régions sont désertées, les populations locales préférant s’installer sur des terres plus sûres. Les agriculteurs ne peuvent plus labourer leurs terres, ni faire paître leur bétail. Les mines contaminent le sol et l’eau. Aller chercher du bois ou de l’eau devient dangereux… Des routes, des infrastructures sont détruites. La situation dans ces zones agricoles est dramatiquement délicate en temps de guerre, quand l’agriculture est une des conditions de survie des populations. Et sur le développement d’un pays… Les enfants qui doivent emprunter des champs de mines pour se rendre à l’école à pied n’y vont plus. Tous ceux qui, mutilés, peuvent difficilement parcourir de longues distances non plus… Les mines antipersonnel déstabilisent des pays ! www.ouvrezvosmains.com Tous droits réservés - Solidarité Laïque 2007 Joli papillon • fiche n°13 • page 5