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SPÉCIAL
ARCHITECTURE
Le Havre, ville idéale ?
Une nouvelle biennale à Chicago
La maison d’Eileen Gray ressuscitée
5 maisons d’architecte à découvrir
M 02689 - 6H - F: 9,90 E - RD
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DOSSIER
CUISINES &
REVÊTEMENTS
H o r s - s é r i e A r c h i t e c t u r e n °6 - O c t o b r e 2 0 1 5 - 9,9 0 4
ID-ARCHI CITÉ
« Qu’est-ce que l’architecte ?
Un poète qui parle et pense
en construction. Je veux dire
que la construction doit être
comme la langue maternelle
de l’architecte. »
Auguste Perret (1874-1954)
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Le Havre
dans la tête d’Auguste
Résidence en béton à la géométrie parfaite emblématique de la période de reconstruction.
Lors de son classement au patrimoine mondial de l’Unesco en 2005, la cité portuaire a ouvert les yeux sur
l’intelligence de ses volumes modernistes et a appris à aimer son magnifique béton. Aujourd’hui, le
contemporain dialogue avec le legs d’Auguste Perret, ce bâtisseur qui a fait du Havre une ville neuve.
Reportage Élisa Morère / Photos Michel Denancé pour IDEAT
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ID-ARCHI CITÉ
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rrêtons-nous un instant sur la page blanche que fut Le Havre après
A
les bombardements de 1944. Cinq siècles d’histoire rasés à 99 %,
5 000 morts… Certes, son classement au patrimoine de l’Unesco
il y a dix ans a été un baume sur ces bleus à l’âme qui perdurent. En pleine
guerre froide, outre la reconstruction 100 % béton qui va durer de 1945 à
1964, les Havrais ont longtemps été sidérés par ces immeubles « collectivistes », ces logements « clapiers » censés remplacer leurs maisons d’antan.
Malgré polémiques et auto-dénigrement, le chantier, parmi les plus importants du XXe siècle, est désormais unanimement considéré comme un laboratoire de pointe des techniques du bâtiment, tandis que les habitants
sont enfin réconciliés avec leur « Stalingrad-sur-Mer ». Sous ce ciel capricieux cher aux impressionnistes et grâce à l’esprit de modernité d’Auguste
Perret, Le Havre est ainsi devenue au XXIe siècle une œuvre majeure évidente, incarnant un idéal urbanistique teinté de reflets roses.
Ce n’est pourtant pas une ville que l’on apprécie au débotté et son histoire
peut être une clé. Neuf plutôt que nouveau, Le Havre date de 1517, lorsque
François Ier ordonne la construction d’un port fortifié arc-bouté sur la
Manche. À 200 km de Paris, il est devenu le plus grand port français en
eaux profondes. Située à l’embouchure de la Seine, la ville fêtera ses 500 ans
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en 2017 mais elle est toujours assise sur deux quartiers : le populaire SaintNicolas et le chic Saint-François, planifié par un architecte militaire de la
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Renaissance, Girolamo Bellarmato. La reconstruction de Saint-François
Le Havre a été rebâti pour offrir depuis la mer un aperçu immédiat d’un
échappera à Auguste Perret au bénéfice (entre autres) des Havrais Rochin
front maritime uni, rythmé. « Ici, on relie notre vie à l’eau », résume poé-
et Duveau qui optent pour un style régionaliste en brique rouge où s’ins-
tiquement le jeune maire du Havre, Édouard Philippe (Les Républicains).
crit une rebelle : la Halle aux Poissons en béton crème, conçue sur plan
Suivant religieusement le tracé orthogonal d’Auguste Perret, le visiteur
pentagonal avec un plafond à caissons couronné d’un dôme en verre. Con-
constate qu’il est en effet impossible de déconnecter l’esthétique urbaine de
çue par Charles Fabre et Jean Le Soudier en 1950, elle reste boudée des pê-
la silhouette portuaire, étendue sur plus de 10 000 hectares. Cet espace
cheurs et c’est bien dommage. Le quartier renferme également de gracieux
connaît de nouvelles mutations qui vont à leur tour transformer le paysage
miraculés, comme l’hôtel-musée Dubocage de Bléville, l’église Saint-Fran-
d’ici deux ans avec l’arrivée d’une partie de la plateforme logistique de
çois et, face au port de pêche, la Maison de l’Armateur, mini palais XVIIIe
135 000 m du groupe Panhard et des 44 hectares investis par la nouvelle
d’une folle audace érigé en rond autour de sa coupole intérieure.
filière industrielle Areva dans l’éolien offshore.
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1/ Au centre-ville, vue partielle sur les îlots construits par Auguste Perret qui constituent aujourd’hui à la fois un manifeste et une référence pour les 120 architectes qui ont
poursuivi son œuvre au Havre. 2/ Vue sur la flèche de l’église Saint-Joseph (1951-1956), elle aussi dessinée par Perret, qui domine la ville et le port. 3/ Pour la résidence universitaire
A Docks (2010), l’Atelier Cattani Architectes a utilisé des conteneurs, un geste fort dans cette ville dont le port est le poumon. 4/ La partie basse de l’hôtel de ville d’Auguste
Perret et Jacques Tournant (1958) accueille les espaces de réception.
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1/ Bar circulaire à l’intérieur du Volcan, le théâtre dessiné par Oscar Niemeyer pour Le Havre en 1978. On y aperçoit un fauteuil Alta (1971) signé du maître et de sa fille. 2/ Vue
de l’intérieur de l’église Saint-Joseph et de son époustouflante collection de vitraux signés Marguerite Huré. 3/ Vue sur la plage, la ville et le port, les trois richesses du Havre.
4/ Plus de 40 % des passagers des ferries souhaitent s’initier au classicisme structurel qui a permis à la ville de décrocher son inscription au patrimoine mondial de l’Unesco.
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Architects, une première en France. Sur la rive, on distingue aussi parfaitement L’Œil du sculpteur Adam, reflété dans les transparences du musée
d’Art moderne. Dessiné par Guy Lagneau assisté de Jean Prouvé (pour le
pare-soleil) et inauguré par Malraux en 1961, ce splendide musée de fer et
de verre réunit des œuvres impressionnistes qui dépeignent l’épopée industrielle d’un Havre désormais disparu. Devant les navires immobiles d’Auguste Perret accostent de nos jours des plaisanciers ainsi que 250 000
croisiéristes, une véritable manne touristique de 20 millions d’euros pour la
ville. Immanquablement ce ballet des paquebots renvoie à celui des transatlantiques d’avant-guerre.
Conception d’un classicisme structurel
« Lorsque la ville a été rasée, le Parisien Auguste Perret fut nommé par le
ministère de la Reconstruction alors que la mairie, elle, aurait préféré des
architectes locaux. Perret a en réalité été une chance car nous avons ainsi
une ville des années 1950 homogène et de très grande qualité », rappelle
Vincent Duteurtre, architecte et directeur des bâtiments de la municipalité.
À 72 ans, Perret est alors reconnu pour le Théâtre des Champs-Élysées, le
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musée du Mobilier national et la reconstruction d’Amiens en 1941. « Il va
créer un “Atelier de la reconstruction du Havre” où vont travailler vingt
élèves et disciples à qui il fera passer un concours interne », poursuit Vin-
Une balade en bateau permet de mieux comprendre l’articulation linéaire
cent Duteurtre. Leurs propositions synthétisées par le maître combinent
de cette ville coincée entre la Seine, la falaise et la mer. Le regard balaie la
mouvement moderne et néo-haussmannien, aboutissant finalement à ce
douce plage de Sainte-Adresse et ses cabines de bain rétro jusqu’aux rudes
classicisme structurel. Perret emprunte au vocabulaire antique ses chapi-
structures métalliques de la rade. Depuis le large, le modernisme des îlots
teaux, corniches, fresques et colonnes. Ces dernières sont finement facettées,
rectilignes d’Auguste Perret souligne le maniérisme des villas XIXe. On
évasées, voire cannelées, aussi bien dans les intérieurs qu’en soutien d’im-
vogue au plus près des profonds bassins de marées encombrés de docks
meubles, comme les arches si « Rivoli » de la rue de Paris. « Or, cette dou-
1950 aux voûtes de béton, des gares maritimes, des cheminées de l’usine
ble influence a bien vieilli. Auguste Perret a imaginé des îlots cohérents, usé
EDF. 35 km de quais accueillent des porte-conteneurs qui affichent jusqu’à
du meilleur béton, ajoutant espaces verts et vastes perspectives. Du coup, Le
400 mètres de long, alourdis de charges colorées. En 2010, leur répond
Havre est devenu une ville très agréable à vivre et Perret un des plus grands
le jeu de Lego des conteneurs de la cité universitaire A Docks de Cattani
bâtisseurs français », s’enflamme le directeur des bâtiments.
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L’architecte expérimente en fait le béton dès 1897, rue Franklin, à Paris. Au
Havre, il le préfère bouchardé (martelé afin d’en dégager les petites pierres
agrégées choisies en fonction de leur couleur et de leur texture). Une autre
innovation va en revanche rester lettre morte : rehausser la ville de 3,5 mètres sur dalle, afin de faire passer au-dessous routes, parkings, canalisations
et marchandises. Un rêve prémonitoire qui préfigure La Défense !
Contre vents et marées, Auguste Perret remet donc la ville en scène. Il veut
la tourner vers l’avenir mais devra céder sur l’hôtel de ville, reconstruit à la
place et sur le plan d’origine. Une question de stabilité pour les Havrais et
de respect de la ville ancienne. Vu son âge avancé, Perret construira peu.
Dans la logique des perspectives qui mènent invariablement à la mer, son
équipe érige les Portes Océanes jumelles : dix-sept étages dominent la côte
à la façon des anciennes tours des fortifications. Aujourd’hui, le tram part
de la gare et dépose baigneurs et serviettes à leur pied, sur la plage. On lui
doit aussi l’église Saint-Joseph en béton brut et panneaux de graviers coulés dans le béton rose. En l’examinant de près, on distingue un ingénieux
socle pyramidal surmonté de triangles inversés où repose la flèche de
110 mètres devenue le phare de la ville. À l’intérieur, des sièges de théâtre
encerclent l’autel central léché par les lueurs évanescentes des vitraux de
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Marguerite Huré coulés dans un maillage de béton.
Perret dessine aussi la place de l’hôtel de ville – 200 mètres de côté –, la reliant à de nouveaux boulevards et érige la mairie. Surmonté d’un beffroi
partements sont d’une qualité renversante. En poussant les portes sous les
avec point de vue à 360°, l’édifice est entouré de 350 logements, les fameux
porches, on perçoit l’espace, l’air et la lumière, l’élégance des bois exotiques,
I.S.A.I. préfinancés par l’État puis revendus aux sinistrés. Dans ce triangle
la facture des rampes ouvragées et des ferrures, jusqu’aux boîtes aux lettres.
d’or, l’architecte impose ses principes : ossature 100 % en béton armé coulé
Des jeux de balcons aux plafonds et stores couleur citron embrassent le
sur place et îlots alternant bâtiments de six et trois étages pour que tous
port, la mer, les bassins…
jouissent du soleil en se protégeant du vent. Il standardise et c’est nouveau :
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une trame de 6,24 mètres délimite largeur des rues et des poteaux sur les-
Plus de cent architectes
quels sont montés les cubes formant les futurs appartements. Ce sont les
Privés de patins, on arpente parquets et carrelages en grès cérame de l’ap-
prémices du préfabriqué, plus économique puisque le coffrage est réutili-
partement témoin Perret. Ce petit bijou a été restauré avec certains de ses
sable (l’URSS va ensuite largement s’emparer du modèle). Immeubles et ap-
éléments anciens retrouvés à la cave. On y expose aussi notamment le
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1/ La résidence en métal perforé signée Philippe Dubus (2013) abrite 65 appartements aux typologies variées. 2/ Le front de mer s’étend jusqu’à la commune de Sainte-Adresse,
au loin. On distingue ici les tours océanes jumelles de 17 étages 3/ Espace, lumière, circulation des vents dominants… Le socle urbanistique de la ville est avant tout sa fluidité.
4/ Les Bains des Docks réhabilités par Jean Nouvel sur les quais de la Réunion (2008) s’inspirent de l’architecture des thermes romains.
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1/ La reconstruction a aussi englobé les docks et leurs entrepôts aux toits de béton voûté. 2/ Le hall d’entrée d’une des tours de la Porte Océane (1951-1956) encore dans son
jus, avec ses boîtes aux lettres d’époque. Le souci du détail et de la beauté des formes n’a jamais quitté Perret. 3/ Fondé en 1517 sur ordre de François Ier, le port du Havre est
aujourd’hui le plus important de l’Hexagone en termes de trafic conteneurisé. 4/ Un appartement témoin permet de se replonger dans les intérieurs tels que pensés par Perret.
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monument le plus tardif (il fut terminé en 1964 par le Havrais Henri Colboc). Ce cube de gravier aggloméré aux vitraux azur et rouge de Boutzen
est coiffé d’un toit simulant un livre ouvert.
Un volcan signé Niemeyer
En tout, Le Havre dispose de 133 hectares protégés. Alors qu’une initiative
vise à classer les bâtiments archétypaux, d’autres risquent la destruction.
Car curieusement, il n’existe aucune association de défense du patrimoine
havrais. « Notre cartographie compte un tiers de destructions possibles
comme le lycée Anita-Conti en bord de mer, squatté, et qui sera remplacé
par un hôtel qui risque de bouffer le paysage et ce peut être choquant. Or,
son architecture est intéressante et il y a d’ailleurs un recours », précise l’architecte de la ville Vincent Duteurtre. L’ancienne gare maritime des transatlantiques, superbe d’après les ouï-dire, est aussi sur la « to-do list » des
bulldozers. Malheureusement fermée aux visites, elle appartient au Port qui
gère ses terres comme il l’entend. De son côté, le maire Édouard Philippe (né
au 47, quai Southampton) nous dévoile le projet Videcoq : « Un appel à
projets a été lancé auprès de grands architectes internationaux pour ce pro4
gramme immobilier en centre-ville établi sur une école maternelle désaffectée. Nous souhaitons qu’il s’intègre dans la modernité et la philosophie
du Havre. Depuis le classement Unesco, 40 % des croisiéristes descendent
mobilier de style « reconstruction » signé René Gabriel. Sans murs por-
des paquebots pour visiter la ville. Aussi, en 2017, avons-nous prévu l’achè-
teurs mais dotée de cloisons coulissantes, l’habitation figure un rêve de mé-
vement d’une promenade de 12 hectares le long du quai Southampton qui
nagère avec cuisine américaine en Inox, dressing, salle de bains (rares en
contient un remarquable bâti Perret. Sculptures et jardins vont magnifier ce
France à l’époque), plusieurs chambres. Cent vingt architectes supervisés
patrimoine grâce à Michel Desvigne (qui a transformé le Vieux Port de
par Jacques Tournant, ami du maître et garant de ses principes, vont ainsi
Marseille, NDLR). Il pilote le projet paysager accompagné de l’architecte
bâtir 170 îlots. Évidemment, ils apportent leur touche, telles ces ouvertures
Inessa Hansch qui réfléchit de son côté à des structures légères afin d’offrir
horizontales héritées du mouvement moderne de Le Corbusier qui vont à
une continuité avec la plage aménagée par Paul Chemetov. »
l’encontre du vertical prôné par Perret. Signalons le seul bâtiment circu-
Édouard Philippe souhaite également requalifier le bassin Vatime, les an-
laire de la reconstruction : le Printemps (1953), rythmé de nervures de béton
ciens magasins généraux et étudie (prudemment) l’idée d’un téléphérique re-
signées Alexandre Franche et Henri Vernot. En face, l’église Saint-Michel,
liant la ville basse au Plateau où vit actuellement 60 % de la population.
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Par ailleurs, Le Havre ripoline son emblématique Volcan-théâtre d’Oscar
Niemeyer, flanqué de son petit volcan-médiathèque. Cet ouvrage démontre
combien l’architecte de Brasilia a tout compris du Havre et de Perret. En
1978, il fait brillamment le lien en deux cônes de béton blanchi d’où surgit
sa propre main tendue. Le réaménagement du site a pour but de le rehausser à hauteur d’esplanade – donc de piétons – avec quelques bizarreries
comme ce bel escalier en ellipse désormais inversé, coincé entre deux murs,
ou ce pavage gris qui aurait pourtant été adoubé par Niemeyer. Le plus intrigant reste la disparition inexpliquée de la plupart des tables de marbre,
lampes et fauteuils dessinés par le maître brésilien.
La photogénie du Havre
Mais la nouvelle adresse archi contemporaine, ce sont les 5 000 m des
Bains des Docks sur les quais de la Réunion dont Jean Nouvel a conduit la
réhabilitation. Ouvert en 2008 – malgré une nouvelle session de travaux en
2013 –, ce complexe aquatique est la pépite des quartiers sud en pleine refonte. On enfile le maillot (ou on s’inscrit à la visite architecturale) afin
d’admirer dix bassins et cascades enchâssés dans une savante géométrie de
mosaïque immaculée, serrée dans son étui extérieur de carrés de béton gris.
3
Ce territoire de dockers mérite une promenade parmi cafés et restaurants
populaires, étonnantes architectures douanières réaffectées ou friche in-
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dustrielle Caillard transformée par l’agence Chemetov en logements et la-
de soutien originel en brique. Dans le bassin de l’Eure, arrêt sur image : un
boratoire de mécanique. On remarque une résidence conçue par Philippe
navire de pompiers réformé éclaire de rouge incendiaire l’École supérieure
Dubus en 2013 en béton brut entièrement habillé de métal perforé. Volets
maritime (AIA associés et Intens Cité) dont la coque est doublée d’une mail-
fermés, on dirait une jolie boîte. Puis viennent la Chambre de commerce et
le métallique ajourée. L’ENSM va ouvrir en septembre à la croisée de la
d’industrie des Dottelonde père et fille et les 56 000 m des docks Vauban
ville et du port, devenant le challenger de l’intéressant bâtiment de Sciences
réhabilités en centre commercial par Reichen et Robert en 2009.
Po signé Christian Hauvette sur le même bord de bassin. La photogénie du
Construits en 1854, les Docks Dombasle sont devenus une pépinière d’en-
Havre, sa géométrie, ses lumières et le parfum « bad boy » de son port for-
treprises logée dans quatre modules métalliques. Celui confié à l’architecte
ment une esthétique unique qui n’échappe plus à personne. Surtout pas au
havrais Olivier Duflo mérite un coup de chapeau pour son escalier hélicoï-
cinéma qui, à la suite d’Aki Kaurismaki, tente souvent ici de capturer l’âme
dal ainsi que les vestiges restaurés de sa mécanique industrielle et du mur
de ce lieu unique où ont été rebattues les cartes de l’architecture.
4
1/ Depuis le large, vue sur la commune de Sainte-Adresse, encore très XIXe siècle avec ses belles villas et l’immeuble Dufayel (de l’architecte Gustave Rives) où une partie du
gouvernement belge s’installa durant la Première Guerre mondiale. 2/ Le bâtiment monolithique de Sciences Po (2012) signé Hauvette & Associés a été édifié le long d’un bassin,
dans la continuité des Bains des Docks de Jean Nouvel. 3/ Des ouvrages d’art d’une grande finesse structurent le paysage havrais, comme le pont des Docks (2005) à l’allure
acrobatique. 4/ D’une blancheur saisissante, semblant érigé d’un seul jet, le Volcan de Niemeyer (1978) est devenu un emblème de la ville portuaire.
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1
3
Le Havre PRATIQUE
RENSEIGNEMENTS
dont la n° 63 avec ter-
RESTAURANT
Foulds et organise réguliè-
s’enroulent comme un es-
> Office de tourisme :
rasses ouvertes sur les
Le Clapotis
rement des expositions
cargot autour d’une extra-
www.lehavretourisme.com
bassins et le port, sont les
Depuis cette terrasse per-
temporaires.
ordinaire coupole. Le visi-
Possibilité de visiter la ville
plus agréables.
due au bout du monde, à
2, boulevard Clémenceau.
teur y est accueilli comme
avec un conférencier
147, rue Louis-Brindeau.
l’extrême pointe de Sainte-
www.muma-lehavre.fr
un invité, peut lire des let-
formé à l’architecture
www.arthotel.fr
Adresse, quelle vue sur la
(2 heures environ, 120 E,
184
tres posées sur une boîte
mer au couchant ! Avant ou
Hôtel Dubocage
précieuse ou s’asseoir afin
réservation 24 heures à
Hôtel Oscar
après le plateau de fruits
de Bléville (2)
d’admirer le port de pêche
l’avance).
Sur l’autre face du Volcan,
de mer, se balader sur la
Restaurée, la noble maison
en contrebas.
cet établissement à l’es-
colline à la rencontre des
entourée d’un petit jardin
3, quai de l’île.
Á LIRE
prit 100 % vintage pro-
villas XIXe, années 30 et 50
et accolée à l’église Saint-
Le Havre, Auguste Perret
pose notamment un stu-
qui peuplent les hauteurs.
François de ce négociant
Maison du Patrimoine
et la Reconstruction (Éd.
dio tout beau tout neuf,
Sentier Alphonse-Karr,
(et corsaire !) se visite.
Un appartement conservé
Images du Patrimoine).
décoré par l’architecte
76310 Sainte-Adresse.
S’y déroulent également
comme si Perret en per-
Vincent Duteurtre.
www.le-clapotis.fr
des expositions
sonne venait tout juste de
1, rue Jérôme-Bellamarto.
le livrer, avec ses meubles
HÔTELS
Une vaste terrasse toise
BestWestern ArtHotel
les briques rouges du
MUSÉES
Face au Volcan, cette
quartier Saint-François en
MuMa (1)
Maison de l’Armateur (3)
ultramoderne… de 1950 !
adresse centrale et
vis-à-vis sur le bassin
Le plus important musée
Une architecture éton-
Appartement témoin
confortable est idéale
Vauban.
impressionniste après
nante : l’extérieur figure
Auguste Perret. 181, rue de
pour visiter la ville. Les
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Orsay s’est enrichi de la
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