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MAI - JUIN 2010 NOUVELLE SÉRIE / N° 13 LE MAGAZINE Sommaire du N° 13 // Mai - Juin 2010 3 // Instantanés Grand format Vivre ensemble 18 // LA MAIN TENDUE AUX ÉLÈVES AGITÉS, aider les jeunes exclus à ne pas rester seuls. 20 // VISITE GUIDÉE, un cadre de vie adapté pour nos aînés. Département durable 28 // CHASSEUR D’ÉCORCES Expo-photos d’écorces d’arbres venus du monde entier. Fiche pratique © D. RUHL 30 // BÉNÉFICIER D’UNE AIDE MÉNAGÈRE Le 8 avril, le Conseil général a voté un budget en déséquilibre, pour protester contre l’attitude de l’État qui n’a toujours pas compensé certaines charges. Explications. Réussir 12 // PORTRAIT DE LAURENT BINET, ce jeune enseignant vient d’obtenir le prix Goncourt du 1er roman. 14 // DES ENTREPRISES À EFFETS TRÈS SPÉCIAUX, 2000 entreprises dans la filière des industries techniques de l’image. LE DÉPARTEMENT RECRUTE POUR LES SERVICES DE PMI ET DES CRÈCHES © F. BAJANDE 6 // « UN BUDGET DE RÉVOLTE » Le guide Tribune 22 // EXPRESSION DES GROUPES POLITIQUES Solidaire 24 // LA MONTÉE EN PUISSANCE du forum des jeunes. 26 // OBÉSITÉ INFANTILE, LA PRÉVENTION AVANT TOUT, la surcharge pondérale atteint 19,3 % des enfants de 4 ans en Seine-SaintDenis. 31 // SPÉCIAL MUSIQUE Les coups de cœur de la rédaction. 36 // LES RENDEZ-VOUS SPORT : Cyclisme, football et tennis. 38 // À VOS CABAS ! La sélection de sept marchés forains à travers le département. Tous sont colorés, variés, diversifiés et empreints d’histoire. N°13 // Mai - Juin 2010 // CONSEIL GÉNÉRAL DE LA SEINE-SAINT-DENIS 93006 BOBIGNY CEDEX // Tél.: 0143939467 Fax: 0143939450 // [email protected] // Directeur de la rédaction: Benoît Pichard // Directeur adjoint de la rédaction: Jean-Stéphane Migot // Rédactrice en chef: Sabine Cassou - 0143939460 - [email protected] // Rédaction: Isabelle Lopez - 0143939419 - [email protected] // Georges Makowski - 0143939469 - [email protected] // Alain Martins - 0143937744 - [email protected] // Ont collaboré à ce numéro: Claude Bardavid, Nadège Dubessay, Camille Renard // Photothèque: Nicole Halley - 0143939454 // Thomas Zarka - 014393 7743// Secrétariat: Sylvie Dorr - 0143939467 // Couverture: JBA // photos: Daniel Ruhl // Direction artistique: JBA d’après maquette originale Euro RSCG C&O // Secrétariat de rédaction: Marie-Laure Treussart // Maquette: Aurélie Houeix // Chef de production: Alain Faulcon // Impression et distribution: Imprimerie Grenier // Tirage: 600000 exemplaires // N° ISSN: 19699727 // Directeur de la publication: Claude Bartolone, président du Conseil général de la Seine-Saint-Denis // www.seine-saint-denis.fr // Imprimé sur du papier sans chlore. imprimé sur papier recyclé TENEZ-VOUS INFORMÉS ! Je souhaite recevoir la Newsletter du président du Conseil général. Je souhaite recevoir la Newsletter du Conseil général. Je souhaite m’abonner gratuitement à Seine-Saint-Denis.fr le magazine Nom :………………………………………………………… Prénom :…………………………………………………………………… Adresse :……………………………………………………………………………………………………………………………………… Code postal :……………… Ville : ………………………………… Courriel :…………………………………………………………… Coupon à renvoyer dûment rempli à : Seine-Saint-Denis.fr le magazine // Direction de la Communication // Conseil général de la Seine-Saint-Denis 93006 Bobigny Cedex 2 © D. RUHL Instantanés » LA SEINE-SAINT-DENIS AU QUOTIDIEN // 6 mai 2010 // du 4 au 8 mai 2010 Noisy-le-Grand // La Seine-Saint-Denis a accueilli les meilleures équipes féminines scolaires à l’occasion du championnat de France UNSS de volley-ball. © D. RUHL © D. RUHL Bobigny // Les conseillers généraux de la Seine-Saint-Denis et leur président, Claude Bartolone ont déployé sur le fronton du bâtiment Picasso une grande banderole de 20 mètres de long et 1,5 mètre de large. Il y est inscrit la formule « Département menacé, services publics en danger », pour dénoncer l’étranglement financier du Département par l’État et les menaces qui pèsent sur tous les services publics décentralisés. // 3 mai 2010 Bobigny // Jean-Charles Nègre, vice-président du Conseil général chargé de l’insertion, de la politique sociale et de la formation professionnelle, a reçu la médaille de chevalier de la Légion d’honneur des mains d’Anicet Le Pors, ancien ministre de la Fonction publique, en présence de Marie-George Buffet, des ministres Alain Marleix, Christian Blanc et de nombreuses personnalités. Seine-Saint-Denis.fr / mai - juin 2010 / n° 13 3 © D. RUHL Instantanés » LA SEINE-SAINT-DENIS AU QUOTIDIEN // 2 avril 2010 // 6 mai 2010 Villetaneuse // Claude Bartolone, président du Conseil général et député de la Seine-Saint-Denis, a lancé les travaux de rénovation et d’extension du gymnase de l’université Paris 13, aux côtés de Jean-Loup Salzmann président de l’université et d’Olivier Dubaut, sous-préfet de Saint-Denis. Grâce à cette extension (financée par le Conseil général à hauteur de 4 millions d’euros sur le coût total de 5,5 millions), le gymnase pourra bénéficier aux collégiens et aux associations sportives de Villetaneuse. 4 © D. RUHL © F. BAJANDE La Courneuve // Des jeunes du collège Jean-Vilar ont participé, aux côtés de jeunes artistes de la Nouvelle-Orléans, à la comédie musicale Ain’t Misbehavin, montée par Troy Poplous, dans le cadre des actions musicales de Banlieues Bleues soutenues par le Conseil général. // Du 20 au 28 avril 2010 Aulnay-sous-Bois // Durant une semaine, le réalisateur Alain Tasma a pris possession d’une salle de classe du collège Pablo-Neruda pour y tourner une adaptation du roman de Thierry Joncquet Ils sont votre épouvante, vous êtes leur crainte. Sept élèves ont fait leurs débuts devant la caméra. © D. RUHL La Courneuve // Pour sa 2e édition, le festival « Rencontre des jonglages » a réuni une trentaine d’artistes et de compagnies du monde entier, avec des spectacles allant du jonglage traditionnel aux expérimentations es plus contemporaines. // 31 mars 2010 Bobigny // Dans le cadre de la convention « Médias et Diversité », signée avec la Fondation TF1, le Conseil général de la Seine-Saint-Denis a organisé une réunion d’information sur le dispositif de formation aux métiers de l’audiovisuel du groupe TF1. Les jeunes intéressés ont rencontré des responsables de la fondation, des jeunes des promotions précédentes, et ont ainsi pu préparer une candidature. © S. DE BOUTRAY © B. GÉMINEL // 24, 25 et 26 avril 2010 © D. RUHL // 31 mars 2010 Bobigny // Les jeunes élus du Conseil général des collégiens se sont réunis en commissions de travail à l’IUT de Bobigny afin de préparer la séance plénière du mois de juin. Sujets abordés : l’alimentation et la nutrition au collège, la santé et la prévention des risques, le sport ainsi que l’international et la culture de paix. // 10 mai 2010 Saint-Ouen // Claude Bartolone, président du Conseil général s’est rendu au collège Michelet accompagné d’Abdelhak Kachouri, vice-président du Conseil régional d’Île-de-France, Mathieu Hanotin, vice-président chargé de l’éducation et de Jacqueline Rouillon, maire de Saint-Ouen pour constater les dégâts causés par un début d’incendie criminel. Claude Bartolone a annoncé que les services départementaux allaient travailler avec la municipalité pour améliorer la sécurité des lieux. Seine-Saint-Denis.fr / mai - juin 2010 / n° 13 5 1 Grand format 6 © S. FRANÇOISE © F. BAJANDE © P. NUSSBAUM © D. RUHL Grand format 1 Avec la réforme des collectivités territoriales, les actions du Département se limiteraient alors à ses compétences légales : la voirie départementale, la construction, l’entretien des collèges et la solidarité. INTERVIEW// CLAUDE BARTOLONE, PRÉSIDENT DU CONSEIL GÉNÉRAL, DÉPUTÉ DE LA SEINE-SAINT-DENIS « Un budget de révolte » © D. RUHL Alors que la dette de l’État vis-à-vis de la Seine-Saint-Denis ne cesse de croître, le 8 avril dernier, le Conseil général a tapé du poing sur la table en inscrivant en recette les 75 millions d’euros que l’État doit aux habitants de la Seine-Saint-Denis. Le jeudi 8 avril 2010, Claude Bartolone, président du Conseil général, aux côtés de Gilbert Roger et de Josiane Bernard, a mis l’état en demeure de régler sa dette envers la Seine-Saint-Denis. Vous venez d’adopter « un budget de révolte ». Pourquoi ? 36 millions cette année alors que les Hauts-de-Seine ne payent rien, ou encore la suppression de la taxe professionnelle qui nous fait perdre 10 à 20 millions cette année. Avec le budget 2010, nous avons choisi de taper du poing sur la table. Dans la vie, il y a ceux qui acceptent de subir et ceux qui choisissent d’agir. Avec ce budget de révolte, nous avons voulu agir fort et dire « trop, c’est trop ». « POUR 2010, L’ÉTAT NOUS Voilà des années que DOIT 75 MILLIONS D ’EUROS En quoi le gouvernement ET IL S’OBSTINE À NE PAS consiste nous transfère des NOUS LES PAYER. » ce « budget compétences sans de révolte » ? les moyens qui C’est simple. Pour 2010, l’État nous doit vont avec. Voilà des années que sa dette 75 millions d’euros et il s’obstine à ne pas à l’égard de notre département s’accroît. L’État nous doit 640 millions depuis 2004. nous les payer. J’ai donc proposé d’inscrire cette somme en recettes dans notre budget Voilà des années que des mesures injustes pour forcer le gouvernement à honorer sa nous frappent de plein fouet, comme dette. le « ticket modérateur », qui nous coûte Le Conseil général va-t-il être mis sous la tutelle de l’État ? Bien sûr que non ! Et c’est tant mieux quand on sait que le gouvernement n’est même pas capable de stopper l’hémorragie de ses propres déficits publics. Nous sommes dans un État de droit et il y a des procédures. Le préfet a transmis notre budget à la Chambre régionale des comptes qui, elle-même, se tournera vers nous pour nous proposer des mesures permettant d’équilibrer ce budget. À ce moment-là, nous mettrons au vote un nouveau budget, tout simplement. La menace de mise sous tutelle n’est finalement qu’une réaction de panique de l’État. Il sent bien que les Français ont compris que les difficultés Seine-Saint-Denis.fr / mai - juin 2010 / n° 13 7 7 1 Grand format vous inspire ? dans les difficultés que connaissent J’ai naturellement réservé un accueil les départements. Maintenant il faut républicain au nouveau préfet dans mon aller plus loin. Je veux que l’on sorte département. J’ai besoin qu’il réussisse des petites polémiques politiciennes. dans ses missions de sécurité pour m’aider Je veux rassembler la Seine-Saint-Denis à faire grandir le département en matière car l’enjeu est Comment d’emploi, de développement économique trop grand « JE VEUX RASSEMBLER envisagezet de mieux vivre. Je ne veux plus jamais pour se diviser. LA SEINE-SAINT-DENIS CAR vous voir dans mon département ces scènes Aujourd’hui, je L’ENJEU EST TROP GRAND l’avenir ? de caillassages, de violences et de petites tends la main POUR SE DIVISER. » Je suis délinquances du quotidien. La sécurité à toutes les résolument des habitants ne doit pas être prise en forces politiques optimiste. Depuis deux ans, à chaque otage par des querelles partisanes. J’avais du département, de la gauche à la fois que nous avons entamé un combat d’ailleurs moi-même pris l’initiative de droite, en passant par le centre et les politique, nous l’avons gagné. J’ai fait réunir tous les élus de la Seine-Saint-Denis, écologistes, pour réclamer au nom de condamner le gouvernement devant le toutes couleurs politiques confondues, à tous les habitants les moyens de faire Conseil d’État pour son désengagement l’occasion d’une rencontre avec le préfet de entrer la Seine-Saint-Denis dans le en matière de protection de l’enfance. police de Paris, le 2 octobre dernier. 21e siècle. Je tends la main aussi aux associations, organisations syndicales, J’ai obtenu de l’État qu’il réagisse face Le Président de la République enseignants, policiers, petites et aux emprunts toxiques souscrits par le moyennes entreprises, défenseurs de s’est rendu le mois dernier Conseil général avant mon arrivée. Et, tout l’environnement, citoyens, pour porter en Seine-Saint-Denis pour récemment, le rapport Jamet commandé d’une même voix la demande d’un plan annoncer des mesures en par le Premier ministre, a établi que les de rattrapage pour le département. Nous matière de sécurité. départements connaissent des difficultés avons besoin de plus de policiers pour Qu’en pensez-vous ? bien réelles. C’est un fait, notre voix En effet, j’ai même eu l’occasion d’avoir notre sécurité, de plus d’enseignants porte. Je crois que si la mobilisation se quelques échanges vifs avec le chef de pour éduquer nos enfants, de plus de poursuit, nous pouvons gagner le combat l’État à la suite de sa venue… Je suis personnel médical pour faire renaître du budget de révolte, c’est-à-dire obtenir très respectueux de nos institutions une véritable politique de santé un remboursement au moins partiel de républicaines, et publique. Bref, la dette de l’État pour mettre ces moyens à ce titre, je me nous avons nouveaux dans l’éducation et la solidarité. « NOUS AVONS BESOIN réjouis toujours besoin d’égalité D’ÉGALITÉ RÉPUBLICAINE. Comment faire pour amplifier de la venue du républicaine. Elle ELLE NE VIENDRA PAS cette mobilisation ? Président de la ne viendra pas par PAR MAGIE (...) » Nous avons remporté une première République dans magie, mais par manche. Nous avons en effet réussi à mon département. des actes politiques poser le débat de la décentralisation et Mais je regrette que les annonces faites courageux. du rôle des collectivités locales en France. ce jour-là n’aient pas été à la hauteur des Un nouveau préfet a été Nous avons aussi réussi à convaincre les besoins. Qui peut croire qu’un simple nommé. Qu’est-ce que cela Français de la responsabilité de l’État renfort de cars de CRS ou quelques caméras de surveillance supplémentaires, puissent suffire à ramener la tranquillité dans nos quartiers ? Ce dont nous avons besoin, chacun le sait, c’est de 400 policiers supplémentaires et de moyens pour la justice. Au-delà, nous avons besoin que la police soit respectée dans toute l’étendue de ses missions. Il nous faut à la fois une police de proximité pour rassurer et prévenir, une police d’investigation pour enquêter et démanteler les réseaux et une police d’intervention pour mener des opérations de rétablissement Le Conseil général poursuit son effort pour améliorer l’accueil de la petite enfance. © F. BAJANDE des départements sont la conséquence d’un choix politique du gouvernement ne visant qu’à réaliser des économies sur le dos des services publics pour financer son bouclier fiscal. 8 © D. RUHL © D. RUHL © D. RUHL CE QU’ILS ONT DIT ... STÉPHANE TROUSSEL PRÉSIDENT DU GROUPE SOCIALISTE ET GAUCHE CITOYENNE GILLES GARNIER PRÉSIDENT DU GROUPE COMMUNISTE ET CITOYEN POUR UNE ALTERNATIVE À GAUCHE LUDOVIC TORO PRÉSIDENT DU GROUPE UMP-NOUVEAU CENTRE « Le gouvernement et ses relais « Quand la Seine-Saint-Denis se révolte, comme lorsque nous avions exigé de l’État des moyens pour l’éducation en 1998, elle porte des revendications qui dépassent largement son territoire. En général, la Seine-Saint-Denis est le premier domino de l’ensemble des changements à apporter dans ce pays. Depuis des années, nous nous battons pour obtenir de l’État ce qu’il nous doit. Dernièrement, nous sommes allés à la Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité), déposer le dossier de la Seine Saint-Denis, qui l’a jugé recevable. Le département peut porter plainte contre le gouvernement qui discrimine la Seine-Saint-Denis. Car c’est ici, dans ce département, qu’il y a besoin d’une autre politique, courageuse, qui s’attaque aux injustices et aux inégalités. Une nouvelle fois, la Seine-Saint-Denis ne se plaint pas, elle porte plainte ! » médiatique ne doit pas cacher votre décision d’augmenter massivement les taxes payées par les habitants de notre département. Par cette inscription de recettes irréelles, vous nous montrez votre incapacité à conduire un budget honnête et sincère. Ne faites pas de ce département un contre-pouvoir au gouvernement, une annexe de la rue de Solférino, un outil de votre ascension reconnue dans la hiérarchie du parti Socialiste. Agissez avec les lois, respectez les règles de la démocratie, et nous serons à vos côtés pour rechercher tous les financements possibles pour la SeineSaint-Denis et toutes les économies réalisables pour ce budget. Vous faites appel à des pratiques dangereuses pour la démocratie de notre pays et condamnables pour le bon fonctionnement de nos collectivités. Notre département a besoin de calme, de sérénité et de règles et vous ne donnez pas cet exemple. » départementaux veulent donc l’épreuve de force. Il faut donc parler et agir plus fort. Nous y sommes prêts, car nous n’avons pas l’intention de renoncer à notre ambition pour la Seine Saint-Denis sans livrer bataille. Nous n’avons pas l’intention de faire le sale boulot à la place du gouvernement. Pour une raison simple, au fond : notre pays, depuis plus de deux siècles, a la passion de l’Egalité et a la faiblesse de penser qu’il a un message universel à porter pour le monde. Et bien, je vous le dis, nous avons la faiblesse de penser que la Seine SaintDenis a un message à porter pour le pays tout entier. Nous avons la faiblesse de penser que c’est ici que tout se joue pour la République, que c’est ici qu’elle doit montrer qu’elle est capable de tenir sa promesse d’égalité, que nos quartiers populaires et ses habitants ne sont pas un problème pour le pays mais une partie de la solution aux problèmes du pays. » de l’ordre quand cela est nécessaire. Malheureusement, je constate qu’au nom d’une idéologie anti-fonctionnaires, le gouvernement supprime des postes d’enseignants, du personnel médical, mais aussi des policiers. C’est regrettable. Quoi qu’on en dise, on ne fera jamais plus de sécurité avec moins de policiers ni plus d’éducation avec moins d’enseignants. Quels sont les grands chantiers du Conseil général pour les mois qui viennent ? Bien entendu, les difficultés financières que nous connaissons impactent nos projets. Mais dans ce contexte tendu, je souhaite que nous nous concentrions sur l’essentiel. Le plan petite enfance va continuer à se déployer. Nous avons déjà obtenu des résultats formidables et nous allons continuer à créer des places d’accueil pour les petits enfants. Les travaux de sécurisation des collèges vont s’amplifier pour sanctuariser l’espace d’étude de nos adolescents. L’agence de développement économique va se réorienter pour préparer la sortie de « Monsieur le président, votre coup crise et attirer de nouvelles entreprises et de nouveaux emplois. Enfin, j’ai chargé Stéphane Troussel, vice-président du Conseil général et nouveau président de l’Office départemental HLM, de porter une attention toute particulière à de nouveaux dispositifs d’accès au logement de qualité. Comme chaque année, un euro dépensé sera un euro utile à la vie des habitants de la Seine-Saint-Denis. LE VOTE POUR 17 voix (groupe PS et Gauche citoyenne) ABSTENTIONS 12 voix (groupe communiste et citoyen) CONTRE 11 voix (groupe UMP-NC et Jean-Jacques Karman du groupe communiste et citoyen). Seine-Saint-Denis.fr / mai - juin 2010 / n° 13 9 1 Grand format CHIFFRES DU BUDGET DÉPARTEMENTAL 2010 Voilà des années que le gouvernement transfère au Département des compétences sans recevoir les moyens financiers qui vont avec. Conséquence, la dette de l’État vis-à-vis de la Seine-SaintDenis ne cesse de s’alourdir : 640 millions d’euros depuis 2004. Des difficultés financières qui impactent de nombreux projets. Rien que pour cette année, le chiffre de la dette atteint 75 millions. Une somme que le Conseil général a décidé d’inscrire dans son budget 2010, afin de mettre l’État en demeure de régler son dû (lire l’interview de Claude Bartolone en page 7) et de pouvoir ainsi mettre des moyens nouveaux dans l’éducation et la solidarité. 640 M€ c’est la dette de l’État vis-à-vis de la Seine-Saint-Denis (transferts de compétences non compensés depuis 2004) La suppression de la taxe professionnelle représente 10 M€ de perte financière dès cette année Trois mesures d’urgence pour la Seine-Saint-Denis L’État doit nous rendre BUDGET GÉNÉRAL 1 910,93 M€ BUDGET DE FONCTIONNEMENT 1 659,19 M€ 75 M€ 10 M€ compensation de la suppression de la taxe professionnelle 36 M€ exonération pour 2010 du ticket modérateur de la taxe professionnelle BUDGET D’INVESTISSEMENT 251,74 M€ 10 29 M€ abondement exceptionnel pour compenser les allocations de solidarité nationale (Apa, RMI / RSA handicap) 13,59 M€ Prévention spécialisée (éducateurs de rue) Allocation RSA PERSONNES HANDICAPÉES PERSONNES ÂGÉES 207,4 M€ 87,1 M€ dont 54,9 M€ pour l’accueil des enfants en foyer dont 64,97 M€ pour l’aide à domicile 108 M€ pour l’accueil des enfants en foyer 150,8 M€ 328,7 M€ 220,99 M€ 328,7 M€ AIDE SOCIALE À L’ENFANCE 63,7 M€ Aide sociale à l’hébergement des personnes âgées 28,48 M€ Prestation de compensation du handicap (+ 77 % par rapport à 2009) 111,48 M€ INSERTION RÉPARTITION DU BUDGET 2010 89 M€ Prise en charge des frais d’accueil en établissement au titre de l’aide sociale à l’hébergement COLLÈGES 1,2 M€ achat de nouveaux mobiliers 3,6 M€ accès au numérique et équipements informatiques 23 M€ dont 3,7 M€ pour la sécurisation des établissements Adaje 5,4 M€ Crèches départementales 7,5 M€ ACCOMPAGNEMENT SOCIAL 11,1 M€ 40,2 M€ Maintenance des locaux et grosses réparations MODE D’ACCUEIL DE LA PETITE ENFANCE 12,9 M€ 12,2 M€ poursuite des rénovations, extension et construction de collèges Fonds social pour le logement (FSL) 11,1 M€ Seine-Saint-Denis.fr / mai - juin 2010 / n° 13 11 © A. LEJARRE 2 Réussir PORTRAITS // LAURENT BINET Le prof au prix Goncourt Enseignant en Seine-Saint-Denis, Laurent Binet vient d’obtenir le prix Goncourt du premier roman 2010 avec « HHhH »*, un livre entre fiction et réalité. Gabcik et Kubis. Pendant militaire à Kosice. » Tout en une dizaine d’années, Laurent enseignant le français au Binet n’a eu de pensées lycée Blanqui de Saint-Ouen écrit un récit que pour eux. Ces deux et au lycée Feyder d’Épinayd’inspiration résistants, l’un Tchèque et sur-Seine, il consacre tous surréaliste l’autre Slovaque, parachutés ses loisirs à accumuler « Forces et par Londres pour éliminer une impressionnante faiblesses de nos muqueuses » le chef de la Gestapo et des documentation sur la Seconde (Éd. Le Manuscrit) Guerre mondiale et à lire tout services secrets, celui qui fut l’organisateur de la ce qui a trait à cette période. solution finale - c’est-à-dire « C’est la seule fois dans toute publie « La vie professionnelle l’extermination des Juifs - le l’histoire de la Deuxième Guerre de Laurent B. » SS Reinhard Heydrich. mondiale, dit-il, qu’un dignitaire (Éd. Little Big « Mon père m’en avait parlé nazi de cette importance est abattu Man) et livre un quand j’étais petit. Mais, j’ai été lors d’un attentat. » S’il est inscrit regard acéré sur la condition amené à découvrir plus en détail roman sur la couverture, n’en d’enseignant. cette histoire lorsque j’ai accompli croyez rien. Il s’agit en vérité mon service militaire en Slovaquie, d’un récit qui ne vous lâche en 1997. J’ai été envoyé là-bas pour donner plus dès que vous l’abordez. des cours de français dans une académie C’est par des allers-retours que Laurent Parcours 2000 2004 12 Binet procède entre pages historiques et réflexions personnelles. « Cette forme d’écriture s’est imposée à moi tout à fait naturellement. Je ne voulais pas raconter cette histoire comme une histoire ordinaire pour mieux conforter la véracité du récit. » De ses dix années de lycée, il garde un très bon souvenir. « Je crois que mes élèves dans l’ensemble m’aimaient bien. J’ai eu des classes dures mais aussi des classes exceptionnelles. » Au lycée Blanqui, il participe à la mise en place de la convention Zep-Sciences Po afin de créer une voie d’accès à des élèves méritants. Cette année, il enseigne la sémiologie à l’Université de Saint-Denis. Claude Bardavid * HHhH, acronyme de « Himmlers Hirn heisst Heydrich », ce qui signifie « le cerveau d’Himmler s’appelle Heydrich ». © N. KLIMBERG LA 3 D Le festival 3Découverte est soutenu par le Conseil général, la Drire et mis en œuvre par l’Agence de développement Seine-SaintDenis Avenir. TENTEZ L’EXPÉRIENCE ! A Après Ap le succès mondial d’Avatar, la 3D débarque dans nos vies… ett la Seine-Saint-Denis lui ouvre les bras. « Nous faisons comme les frères Lumiè Lumière, ère il y a un siècle siècle. Nous passons de ville en vill ville een installant notre matériel de projection 3D en parallèle du projecteur pellicule. Notre tournée nous emmènera deux jours au cinéma AndréMalraux de Bondy, deux jours à l’Écran de SaintDenis, au Trianon à Romainville, à Louis-Daquin au Blanc-Mesnil, à Yves-Montand à Livry-Gargan et aux 39 marches à Sevran. Des séances seront réservées aux scolaires et d’autres au grand public », explique Nathalie Klimberg, la responsable du festival 3Découverte. Si vous n’avez jamais vu un film en relief, rendez-vous dans les cinémas publics de ces villes, du 4 au 14 juin. Un festival itinérant et gratuit vous y attend avec des films, des courts-métrages, des concerts et des documentaires en 3D. L’an dernier, ce festival a réuni 4 000 spectateurs. Ce festival grand public est précédé d’un forum professionnel dédié aux technologies de l’image (3D-S, réalité augmentée et réalité virtuelle). 2 000 m2 pour présenter les dernières nouveautés en matière de captation, de postproduction, de visualisation et de diffusion de la 3D. Un espace de démonstration et de mise en situation des produits où les écoles supérieures, laboratoires de recherche et centres de formation professionnelle sont associés. Ils participeront à des actions de vulgarisation scientifique. S’y presseront aussi industriels du secteur, producteurs, entrepreneurs, fabricants et chercheurs de plus de quarante pays. Une quarantaine de conférences et d’ateliers. Dimension 3, un forum pour exposer le savoir-faire européen en matière de 3D. Isabelle Lopez EN SAVOIR + EN COMPÉTITION Pour la première fois, Dimension 3 propose une compétition ouverte à tous les types de contenus 3D. Court ou long-métrage, fiction ou documentaire, jeu vidéo, CD rom, animation. Amateurs et grosses pointures internationales avaient jusqu’au 15 mai pour y participer. Le jury décernera six prix ainsi que trois prix spéciaux. Le 1er pour les effets visuels, le 2e pour l’image et le 3e pour le contenu autostéréoscopique (film en relief visible sans lunettes). Pour les professionnels : Dimension 3 du 1er au 3 juin à la Plaine Saint-Denis, www.seinesaintdenisavenir.fr Pour le grand public : Le festival 3Découverte du 4 au 14 juin à Bondy, Romainville, Le Blanc-Mesnil, Livry-Gargan et Sevran wwwdimension3-expo.com AVANT-PREMIÈRE ///////// Magic Journey to Africa, le premier long-métrage de fiction européen 3DS où se mêlent images réelles et effets spéciaux est programmé lors de 3Découvertes. L’histoire d’une petite fille qui voyage sur un cheval ailé au cœur des paysages africains. Seine-Saint-Denis.fr / mai - juin 2010 / n° 13 13 2 Réussir Les lapins crétins, c’est eux Mélanger prise de vue réelle et intégration 3D, voilà une des spécialités d’Akama studio, une entreprise installée à Aubervilliers. Alors avec la saga des lapins crétins qui veulent aller sur la lune, Alexandre Ada et Cédric Jeanne s’en donnent à cœur joie. On leur doit aussi d’excellentes pubs pour Wilkinson, Kitkat, Nescafé, le Prince de Lu. fr-fr.facebook.com/akamastudio ou www.akamastudio.com/ AU B ER VILLIER S © DR Avec 2 000 entreprises dans la filière des industries techniques de l’image et services associés, la Seine-SaintDenis est devenue le pôle européen de la production audiovisuelle et multimédia. DES ENTREPRISES À E F M O N TREU IL Ceci n’est pas une photo Iron Man, Astérix aux Jeux olympiques, La dernière légion. Les effets spéciaux de ces films à grand spectacle ont été en partie réalisés à Montreuil par Artizanal studio. À la tête de cette entreprise, Sébastien Haure, alias Stuzzi. Cet artiste de la 3D crée aussi de toutes pièces des personnages terriblement charnels et troublants. Laissez-vous prendre au piège de la modélisation ! stuzzi.free.fr/ 14 © PROPRIÉTÉ DE LÉGENDE ET GAUMONT © STUZZI 3D ARTIZANAL STUDIO Texte : Isabelle Lopez SA INT-OUEN Version originale sous-titrée Ceux qui aiment « boire un film » jusqu’à la dernière goutte, connaissent forcément Titra-film qui apparaît en toute fin de générique. Une société créée en 1933 et installée à Saint-Ouen où elle sous-titre pour le cinéma depuis et vers toutes les langues, dans tous les alphabets. À son palmarès : Alice au pays des merveilles, Avatar, La princesse et la grenouille, La rafle (ici en photo),… www.titrafilm.com/ Nominé aux Oscars Petit bijou de la 3D, French Roast, créé par Fabrice O. Joubert s’est fait remarquer dans de nombreux festivals internationaux, Siggraph, Anima mundi. Produit à Montreuil par Pumpkins factory, ce court-métrage d’animation s’est fait doubler aux Oscars par d’autres Français. Le collectif H5 et son Logorama, reparti avec la prestigieuse statuette… Frenchroast.fr ou making-of-french-roast.blogspot.com/ © PUMKINS FACTORY / BIBO FILMS M O N TREU IL © JANGO GAME © PROPRIÉTÉ DE LÉGENDE ET GAUMONT E FFETS TRÈS SPÉCIAUX É P I NAY- SU R- SEIN E Sauvegarde du patrimoine On connaît les studios Éclair à Épinay, moins leurs laboratoires numériques. Pourtant grâce à eux, Peau d’âne, Les tontons flingueurs, Fantômas, Le corniaud, La grande vadrouille n’ont pas pris une ride. Éclair rassemble les documents disponibles sur l’œuvre ou se rapproche de ceux qui l’ont réalisée comme Claude Pinoteau, alors assistant réalisateur sur Orphée. www.eclair.fr SA INT-DENI S Monde persistant en 3D Un MMORPG* gratuit et intelligent ? Si, si, ça existe. Avec Discovery Online, le joueur peut accumuler des points en répondant à des QCM sur l’histoire, la géographie, l’économie et pas seulement en tuant des monstres. Jango Game, une jeune société de Saint-Denis en a racheté la licence pour l’Europe et l’Afrique du Nord. Démarrant au 15e siècle, au temps des grandes découvertes, le jeu met en scène un jeune moussaillon qui voyage d’Europe aux confins de l’Asie. www.mixmaster.fr/ www.mmo-discoveryonline.com * MMORPG : jeux vidéo en ligne massivement multijoueurs. Seine-Saint-Denis.fr / mai - juin 2010 / n° 13 15 Vivre ensemble 3 Aboubacar // Le Blanc-Mesnil // Que de bonheur et de joie !!! Envoyez-nous vos photos Chaque mois dans le magazine, une sélection de vos meilleurs clichés sera publiée. Drôles, insolites ou émouvantes, ces images témoignent de votre vie en Seine-Saint-Denis. http://www.seine-saint-denis.fr/ Envoyez-nous-vos-photos.html Marcelle // Noisy -le-Grand // Près de chez moi, il y a un petit bois. esnil // Esra // Le Blanc-M amie ! ure ille me Ma e amie Rien de mieux qu’un us. toujours là pour vo olet // Gabriela // Bagn a. Os et Sahra Junaid // Noisy-le-Grand // Ma nièce Shayna et moi. Elle vient de faire une sieste. Adeline // La Courneuve // Patinage sur le grand lac du parc de La Courneuve. 16 Annie // Montreuil // Mes 3 enfants, et moimême. Je suis mère célibataire et ce n’est pas tous les jours facile. Malgré cela, il y a de bons moments quand même. Maurice // La Courneuve // Balade sur le pont Iris au parc de La Courneuve, un matin d’hiver. ous-Bois // Soel // Aulnay-s i cuisine ! qu i mo Ce soir c’est urget // Ouassila // Le Bo Vive la mariée ! Basma // Aubervi lliers // Basma, 3 mois, la fatigue après un grand voya ge. Samia // Le Bourget // Manel avec son plus beau sourire. Laurence // Rosny-sous-Bois // Brandon et sa petite sœur Alicia. Seine-Saint-Denis.fr / mai - juin 2010 / n° 13 17 © REA 3 Vivre ensemble En juin, une charte engagera le Conseil général et l’Inspection académique à travailler ensemble sur la question du décrochage scolaire. RENTRÉE DES CLASSES La main tendue aux élèves agités À la rentrée 2010, l’objectif est clair : aucun enfant inscrit dans un collège de la SeineSaint-Denis ne doit se retrouver seul face à lui-même après une exclusion temporaire. Un avertissement, puis un blâme, quand ces sanctions n’ont pas les effets escomptés, le chef d’établissement peut exclure l’élève une journée, une semaine1, voire un mois. Exclusion temporaire ! Tous les collèges de France sont concernés, mais on ignore l’ampleur du fléau, faute de chiffres. Impossible de savoir combien de jeunes sont touchés en Seine-Saint-Denis : 1 000 ? 2 000 ? Davantage ? L’exclusion définitive par contre est quantifiée. On en dénombre près de 900 pour la seule année 2008-2009 dans les 120 collèges publics de notre département. Pour en arriver à une exclusion, il faut s’en être pris à des personnes ou à des biens : « avoir insulté son professeur », « avoir vidé des extincteurs, mettant en danger l’ensemble de la communauté éducative ». Pour enrayer ce phénomène, depuis 2008, le Conseil général a apporté son soutien à onze projets locaux, structures municipales ou associatives accueillant les élèves exclus temporairement. Là, les collégiens travaillent la notion de sanction au travers de groupes de parole sans aggraver leur retard scolaire. Trois cents d’entre eux ont ainsi pu être pris en charge. 18 AVEC DE L’AIDE, ÇA MARCHE ! À Stains, l’association pour la promotion culturelle intercommunautaire stanoise (Apcis) est l’une de ces pionnières. Sur l’année scolaire 2008-2009, elle a accueilli 56 élèves du collège Maurice-Thorez. Le travail porte ses fruits : 90 % des collégiens ayant participé à l’expérience n’ont plus de problèmes de discipline. Situés à seulement quelques encablures du collège, les locaux de l’Apcis sont bien connus au Clos Saint-Lazare. Implantée depuis vingt ans dans ce quartier difficile, l’association dirigée par Zorica Kovacevic est appréciée des familles : « À Stains, 42 % des familles sont monoparentales. Ce sont elles qui nous ont demandé il y a huit ans de prendre en charge leur collégien exclu. Elles étaient sûres qu’entre 9 h et 18 h il ne serait pas dans la rue. La première année, on a fonctionné grâce au seul soutien du Conseil général. » Tous les matins, le collégien exclu passe au collège chercher son travail auprès du professeur principal. Il revient dans les locaux de l’Apcis où il fait ses devoirs. Les professeurs viennent dans les locaux de l’Apcis soutenir leurs élèves pendant les recréa- tions. Le symbole est fort. « Ici ils sont en terrain neutre, ni à l’école, ni dans la rue. Ils sont très impliqués », explique Zorica. L’après-midi est consacrée aux activités socio-éducatives : temps de parole, rencontre avec les parents, théâtre-forum où les jeux de rôle permettent de rejouer la scène en trouvant d’autres manières de se comporter pour ne pas repasser à l’acte. « Ils ne sont jamais plus de cinq par salle. S’ils se sont fait exclure, c’est que ce sont des jeunes agités. Notre volonté est de répondre aux familles. » Le Conseil général proposera en juin ce dispositif à l’ensemble des collèges du département, dans le cadre d’un appel à projets. L’objectif est de le généraliser dès la rentrée 2010. Isabelle Lopez 1- Au-delà de huit jours, seul le conseil de discipline peut en décider. EN SAVOIR + La Mission de prévention des conduites à risques invite Maryse Esterle-Hedibel, sociologue à l’université de Lille, qui présentera ses travaux sur les processus d’absentéisme et de décrochage scolaire, le 22 juin à la bourse du travail de Bobigny de 12 h à 14 h. Pour découvrir son travail : cesdip.fr PIERREFITTE © DR COURBET PRÉPARE LA COUPE DU MONDE 2010 MATHIEU HANOTIN Ma prise de fonction a été marquée par une série de faits de violence aux abords des collèges. La plupart du temps, les collégiens qui se prêtaient à ces agissements, étaient des élèves exclus de leur établissement. Ce contexte nous a conduit à prendre en charge la question du décrochage scolaire. Je ne voulais plus que ces jeunes soient en situation d’errance, livrés à eux-mêmes. D’où ce dispositif d’accueil des élèves exclus. Notre volonté, faire du slogan « zéro exclu dans la rue », une réalité. Avec les villes et à la demande des établissements, nous accompagnons sa mise en place, techniquement et financièrement. Le Département a joué un vrai rôle en impulsant ce dispositif alors même que le temps de l’exclusion scolaire relève de la compétence de l’Éducation nationale. Pour permettre la réussite de tous les jeunes, un investissement beaucoup plus important de l’Éducation nationale dans la prise en charge du décrochage scolaire, à toutes ses étapes, est indispensable. MATHIEU HANOTIN VICE-PRÉSIDENT DU CONSEIL GÉNÉRAL CHARGÉ DE L’ÉDUCATION, DE LA CITOYENNETÉ ET DE LA LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS © D. RUHL « Zéro exclu dans la rue » Un vrai studio de télévision a été installé au collège Gustave-Courbet pour suivre la Coupe du monde de football et s’initier au métier de journaliste sportif. Des ballons de foot, le drapeau de l’Afrique du Sud… au collège GustaveCourbet de Pierrefitte, on vit déjà à l’heure de la Coupe du monde. Pour préparer l’événement, l’établissement vient d’être équipé d’un studio de télévision. Somptueux cadeau offert par TF1, il est destiné à initier une soixantaine d’élèves au journalisme sportif. Inauguré le 11 mars par le président directeur général du groupe TF1, Nonce Paolini et Claude Bartolone, président du Conseil général… l’équipement n’a rien à envier au studio professionnel. Banc de montage, caméra, éclairage ont été obtenus grâce à la convention Médias et Diversité signée par le Conseil général de la Seine-SaintDenis et TF1 qui entendent promouvoir les projets professionnels des jeunes du département. Un projet à dimension éducative mené en partenariat avec Sport’A Vie. L’association qui promeut la lutte contre les discriminations par le sport est une habituée des longues distances. Après Séoul en 2002, Athènes en 2004 et Singapour, elle emmènera une vingtaine de collégiens en Afrique du Sud. Coup d’envoi de la compétition le 11 juin ! Une subvention exceptionnelle de 30 000 euros a été accordée par Odyssée Jeunes au collège Gustave-Courbet de Pierrefitte, pour subventionner son voyage en Afrique du Sud. Isabelle Lopez EN SAVOIR + Odyssée Jeunes participe chaque année aux frais de voyage scolaire de 6 000 collégiens pour 150 projets. Seuls les enseignants ou chefs d’établissement des collèges de la Seine-SaintDenis sont habilités à déposer un dossier de subvention. www.odysseejeunes.com courriel : [email protected] Seine-Saint-Denis.fr / mai - juin 2010 / n° 13 19 3 Vivre ensemble visite guidée >> LES COULISSES DE LA SOLIDARITÉ EN SEINE-SAINT-DENIS © F. BAJANDE AUTONOMIE UN CADRE DE VIE ADAPTÉ POUR NOS AÎNÉS La Courneuve Le Conseil général de la Seine-Saint-Denis amplifie ses efforts pour les seniors. Zoom sur la maison de retraite Jean-Viollet à La Courneuve. Un véritable lieu de vie où les différentes générations aiment se mélanger. Dans la salle du rez-de-chaussée, des chants inhabituels. Une poignée d’enfants, le visage paré d’un masque d’éléphant, se produisent devant des spectateurs visiblement aux anges. Les enfants, ce sont ceux de l’école maternelle Charlie-Chaplin. Les spectateurs, ce sont les résidents de la maison de retraite Jean-Viollet. « Nous travaillons cette année sur la différence et le handicap, explique l’enseignante Carole 20 Hennebois. Il m’a semblée intéressant de créer des liens avec les personnes âgées ». C’est ainsi que depuis trois mois, des résidents de Jean-Viollet viennent en voisins, chaque jeudi après-midi, rencontrer les enfants. Denise et Marcelle sont accueillies en véritables stars. Elles leur ont expliqué combien ils avaient de la chance d’aller à l’école maternelle. Car elles n’ont pas connu ça, de leur temps… « Ils sont si gentils, attentionnés. Ils n’ont pas encore appris la méchanceté », s’enthousiasme Marcelle, du haut de ses 90 ans. « Ça remue, dit-elle, de rencontrer ces enfants. Je pense à tout ce que j’ai vécu. J’ai trois enfants et je les retrouve, là ». Pour Bastien Thomas, le directeur de l’établissement, « ces rencontres intergénérationnelles sont bénéfiques pour tout le monde. Beaucoup de personnes âgées ne voient pas ou peu leurs petits-enfants. Et pour beaucoup d’enfants de l’école, leurs grands- L’EHPAD JEAN-VIOLLET Ouvert depuis février 2009, l’Ehpad Jean-Viollet (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) de l’association Le Moulin vert à La Courneuve, accueille quatre-vingts résidents. Les personnes acceptées ici sont toutes dépendantes et bénéficient d’une aide médicale constante. La convention qui lie l’établissement à l’aide sociale permet d’accueillir tout le monde, sans sélection d’ordre financier. En cas d’incapacité du résident et de la famille à honorer la totalité de la tarification, le Conseil général, via l’aide sociale, verse le complément. parents sont loin. Lorsque les enfants arrivent, les cris, les mouvements créent une animation naturelle ». Aujourd’hui, le lien semble bien présent et la complicité évidente. « Les animations, les ateliers, la restauration font partie du soin, insiste Bastien. Nous ne sommes pas dans un hôpital, mais dans un lieu de vie ! » LA VIE EN COULEURS Et la vie, on l’affiche avec les couleurs. Un sol orange vif marque l’accueil alors que le premier étage affiche un bleu généreux, le deuxième, un rose fuchsia et le troisième, un violet éclatant. Dans les salles de vie commune, des fauteuils de style Louis-Philippe, parés de la couleur parme ou vert olive. Des thèmes dans chaque salle (oiseaux, mer, musiciens…). Pratique pour ne pas se perdre et pour « créer des repères spatiotemporels. Trois infirmières, 14 aides soignantes, 18 auxiliaires de vie, un médecin coordinateur, une infirmière coordinatrice, une psychologue et des kinésithérapeutes répondent chaque jour aux besoins de chacun. Voilà pour le côté médical. Et puis, Karine l’animatrice veille à proposer régulièrement des activités. Une coiffeuse se déplace. Des ateliers mémoire sont au programme, ainsi que de la gymnastique douce. Les personnes âgées peuvent se rendre au marché et à la bibliothèque. Colette nous convie dans sa chambre lumineuse aux murs clairs. Ses meubles personnalisent l’endroit. La dame aux « soixante-dix-neuf printemps », nous présente Arthur, le poisson rouge. « Normalement, on n’a pas le droit d’avoir des animaux, sourit-elle , mais celui-là, il ne dit rien ! ». Si elle reconnaît « râler parfois », elle avoue que dans l’ensemble, « ça se passe bien ici ». Les photos de ses enfants et petits-enfants meublent la vitrine qui fait le coin. Et puis, il y a le tricot, sa passion. Elle a confectionné deux souris, un chat… « Faudra voir pour les portables, je pourrais faire des étuis ». Tiens, pourquoi pas. Demain, elle ira en parler au directeur. Nadège Dubessay Seine-Saint-Denis.fr / mai - juin 2010 / n° 13 21 © DR Tribune STÉPHANE TROUSSEL Vice-président du Conseil général Conseiller général de La Courneuve © DR Groupe socialiste et Gauche citoyenne Conseil général, 3 esplanade Jean-Moulin 93 000 Bobigny Pour nous contacter : 01 43 93 93 57 [email protected] Fax : 01 43 93 77 50 BALLY BAGAYOKO Conseiller général de Saint-Denis nord-est © DR Groupe communiste et citoyen pour une alternative à gauche Conseil général, 3 esplanade JeanMoulin 93000 Bobigny Tél. : 01 43 93 93 68 Fax : 01 43 93 92 50 Courriel : [email protected] http://communistescitoyenscg93.net CLAUDE CAPILLON Conseiller général et adjoint au maire de Rosny-sous-Bois www.claudecapillon.fr Groupe Union pour la Seine-Saint-Denis Conseil général, 3 esplanade Jean-Moulin 93 000 Bobigny Tél. : 01 43 93 93 42 Fax : 01 43 93 92 53 [email protected] 22 GROUPE SOCIALISTE ET GAUCHE CITOYENNE Pourquoi notre Département se révolte ? GROUPE COMMUNISTE ET CITOYEN POUR UNE ALTERNATIVE À GAUCHE Retraites : sauvons les retraites des (futurs) retraités ! GROUPE UNION POUR LA SEINE-SAINT-DENIS Collèges : les priorités du département sont ailleurs Les élu-e-s du groupe : Jean-Michel Bluteau, Claude Capillon, Vincent Capo-Canellas, Jacques Chaussat, Raymond Coënne, Katia Coppi, Pierre Facon, Stéphane Salini, Michel Teulet, Ludovic Toro e budget du Département pour 2010 restera certainement dans l’histoire de la Seine-Saint-Denis comme un moment de vérité. La vérité d’élus pris entre le marteau gouvernemental et l’enclume de la crise économique. C’est conscients de cette réalité que le 8 avril, les élu(e)s du Groupe socialiste et Gauche citoyenne ont conçu, avec le président Bartolone, un budget de révolte. Le gouvernement est responsable de la dégradation des marges de manœuvre du Conseil général. La « réforme » de la taxe professionnelle se traduit par une perte d’au moins 10 millions d’euros. D’année en année, l’écart se creuse également entre le coût réel et le coût estimé par l’État L algré les efforts consentis par les salariés, les réformes précédentes n’ont rien réglé. L’emploi est en berne, la démographie stagne, et les patrons refusent de rogner leurs profits : tout cela fait du financement des retraites une équation à plusieurs inconnues. Les garanties attachées aux droits à la retraite sont si faibles que les plus jeunes pensent qu’ils n’en auront pas ! La crise n’arrange rien : le Gouvernement en profite pour mettre un point final à la réforme des retraites dès 2010. Les régressions engagées depuis 1993 sont amenées à être poursuivies. Messieurs Fillon et Woerth, prétendent qu’il n’existe plus de ressource supplémentaire. La seule solution qu’ils proposent, c’est l’allongement de la M vec une population de 1 416 000 habitants (dernier recensement de 2004) pour une superficie de 236 km2, la Seine-Saint-Denis est le 7e département le plus peuplé en France mais le 5e pour la proportion des moins de 25 ans. Malgré une communication en pointe sur les collèges, il faut regarder la réalité en face : le département réduit les crédits sacrifiant l’avenir des quelque 70 000 collégiens de la Seine-Saint-Denis. En 5 ans, l’investissement du Conseil général dans les collèges a baissé de 34 %. A pour le financement des allocations qui relèvent de la solidarité nationale (Allocation personnalisée d’autonomie, Revenu de solidarité active, Prestation de compensation du handicap). Au total, l’État nous doit 640 millions depuis 2004 ! Cette situation n’est pas propre à notre département. Même M. Leroy, président du Conseil général du Loir-et-Cher et président du groupe Nouveau Centre de l’Assemblée nationale, annonce : « Je suis parvenu à l’équilibre mais c’est sans doute la dernière année ». Un aveu de défiance au sein même de la majorité présidentielle ! Alors, que le gouvernement, vaillamment défendu par l’UMP départementale, balaie devant sa porte et ne s’aventure pas à dire que nous n’avons pas préparé sérieusement ce budget ! « Oui, certains Départements sont dans une situation financière périlleuse », a récemment reconnu M. Pierre Jamet, directeur général des services du Rhône en mission auprès du Premier ministre. Ce rapport est public, qu’en fait le Premier ministre ? Silence. Cela n’a pourtant pas été faute d’avertir : tout au long du mois de janvier, le président Bartolone n’a cessé d’alerter le Préfet, Bercy, mais également Matignon et l’Élysée. La crise économique que nous subissons fait plus que jamais sentir sa morsure. Les Départements sont abandonnés à leur sort alors même que les prestations qu’ils paient relèvent de la solidarité nationale. Alors que faire ? Revoir à la baisse notre politique culturelle et sportive ? Supprimer nos actions en faveur des jeunes, du développement économique, de l’avenir en un mot ? C’est ce que propose le président du groupe UMP de l’Assemblée nationale, M. Copé, qui considère ces dépenses comme « inutiles ». Nous ne nous y résignons pas. Cette révolte initiée en Seine-Saint-Denis reçoit un écho au-delà de notre département et par-delà les clivages politiques. Pour réussir, ce combat doit rassembler toutes les forces vives de la Seine-Saint-Denis, politiques, sociales, culturelles, éducatives, économiques, sportives… Nous en appelons à chacune et chacun d’entre vous afin d’obtenir le remboursement de la dette de l’État, le respect de la décentralisation et la poursuite de nos actions au service de la population. durée de cotisation, la remise en cause de la retraite à 60 ans et l’affaiblissement de la répartition au profit d’un accroissement de la capitalisation. L’objectif est clair : il s’agit de remettre en cause le programme établi au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, par l’affaiblissement des mécanismes redistributifs et solidaires, notamment pour les femmes et les bas salaires. On fait payer aux plus modestes l’ajustement que la crise a rendu nécessaire. C’est sordide. Les propositions du Medef et du Gouvernement visent donc à ménager les profits des grandes entreprises, et surtout ne pas toucher aux inégalités. Pourtant cette réforme pourrait aussi être l’occasion de les réduire, en augmentant le taux de cotisation plutôt que d’allonger le temps passé à travailler. La situation en Seine-Saint-Denis montre l’absurdité de cette escalade. Les besoins sociaux sont en constante évolution. Les besoins de financement sont par conséquent en progression continue, a fortiori en temps de crise. De même que nous n’avons pas accepté que l’État nous serre la ceinture lors du budget, nous ne pouvons pas tolérer que les habitants de la Seine-Saint-Denis paient la note d’une crise provoquée par les magnats de la finance. La gauche française a un rôle crucial dans cette affaire. Elle doit régler ses ambiguïtés et former un front commun avec le mouvement social et soutenir ses revendications. Le maintien de l’âge légal de départ à 60 ans, la prise en compte de la pénibilité, le taux de remplacement au minimum de 75 % pour une carrière complète, sont des principes incontournables. - 12 MILLIONS entre le budget 2007 et le Taux de réussite au diplôme national du brevet des collèges budget 2010 pour les constructions neuves (moyenne toutes séries) Construisons ensemble un autre monde, une autre vie. Profitons de cette réforme pour renverser le partage de la valeur ajoutée en faveur du travail, et non plus du capital. Profitons de cette réforme pour remettre le travail à sa juste place : il doit y avoir une vie après lui, pour consacrer son temps à l’épanouissement personnel, la vie de famille et l’engagement bénévole en faveur de causes que l’on croit justes. C’est ça, notre vision d’une société véritablement durable pour tous. 85 81,7 - 6 MILLIONS entre le budget 2009 et le budget 2010 pour la maintenance dans les collèges 80 81,8 79 79,1 77,2 77,4 74,9 73,5 70 budget 2010 pour les actions éducatives en direction des collégiens. Taux de réussite du brevet national 78,7 78,7 75 - 3,4 MILLIONS entre le budget 2009 et le 82,6 74,9 73,2 Taux de réussite du brevet académie de Créteil Taux de réussite du brevet Seine-Saint-Denis 70,8 69,5 65 (SOURCES : INSPECTION ACADÉMIQUE ET CONSEIL GÉNÉRAL DE LA SEINESAINT-DENIS) 60 2005 2006 2007 2008 2009 Seine-Saint-Denis.fr / mai - juin 2010 / n° 13 23 4 Solidaire 24 FORUM DES JEUNES CONVAINCANTS Impulsé par le Conseil général, le Forum des jeunes s’intéresse à l’emploi et à l’insertion. Texte : Isabelle Lopez Diplômé d’un bac +5 en géographie de la santé, Kanoush Moghadam, 28 ans est le référent de la commission emploi / insertion1 au Forum des jeunes : « On veut faire comprendre que les jeunes se réveillent. Au Forum, beaucoup d’entre nous sont engagés sur le terrain par ailleurs. Ce que j’apprécie c’est qu’on dit les choses telles qu’on les vit, sans compromis, sans hiérarchie. » Kanoush essaie de monter son entreprise tout en continuant à enchaîner les CDD. Avec l’énergie qui le caractérise, il a présenté le Forum des jeunes à la journée de la création d’entreprise, le 23 novembre à la Chambre de commerce et d’industrie : « Notre participation a été un gros succès. On ne s’y attendait pas. » Le Forum des jeunes est d’ores et déjà invité à renouveler l’expérience l’année prochaine. Face à un sujet aussi complexe que l’emploi, Kanoush reste très modeste « l’emploi et l’insertion dépassent largement le cadre du Forum et du département. C’est pourquoi nous préférons mettre en avant les politiques qui existent déjà. Il y a des dispositifs d’insertion professionnelle et nous voulons que cela se sache. » Depuis l’installation du Forum des jeunes, en octobre 2009 (créé en 2007), différents contacts ont été pris pour prendre le pouls de l’emploi dans ce département. « Aussi étonnant que cela puisse paraître, il y a beaucoup de postes à pourvoir dans notre département. Des postes qualifiés, comme des comptables par exemple. Le nombre de jeunes diplômés est très important en Seine-SaintDenis, beaucoup de bac + 3… et le taux de ceux qui touchent le RSA y est élevé. » Pour Kanoush, les entreprises ne jouent pas toujours le jeu. « Elles préfèrent embaucher des gens qualifiés qui viennent d’ailleurs et qui ne restent pas. Moi ça ne me dérange pas de faire ma vie ici, pour construire. » 1- Deux autres commissions ont été créées. La première pour lutter contre les discriminations participe à Stop aux clichés, la prochaine campagne de l’Anacej (association nationale des conseils d’enfants et de jeunes), la seconde pour faire connaître le Forum travaille avec la Fing (fondation internet nouvelle génération) sur la notion de démocratie participative. EN SAVOIR + Les 16-30 ans habitant, travaillant, étudiant en Seine-Saint-Denis sont les bienvenus au Forum des jeunes. Inscription et renseignement : 01 43 93 40 95 demandez Mohamed ou Elena. Mail : [email protected] ou [email protected] © DR DES ENGAGEMENTS FORTS © F. BAJANDE AZZEDINE TAÏBI VICE-PRÉSIDENT DU CONSEIL GÉNÉRAL CHARGÉ DU SPORT, DE LA JEUNESSE ET DE L’ÉDUCATION POPULAIRE Je suis très fier de l’engagement des jeunes du Forum des jeunes de la Seine-Saint-Denis, créé en 2007 et installé officiellement, le 2 octobre dernier, en présence de plus de 300 personnes. Depuis, les séances de travail ont été nombreuses et studieuses afin d’avancer très concrètement pour faire vivre et faire partager leurs projets. Je suis fortement attaché au fait que les jeunes soient forces de proposition et initiateurs de leurs propres projets. Le Forum est en mesure de devenir un espace de propositions et d’actions incontournable pour les institutions, tant pour le Conseil général, que pour d’autres qui ont aussi besoin d’entendre et d’écouter leurs paroles, leurs idées, leurs critiques. Les jeunes pourront interpeller et formuler des propositions dans divers domaines comme l’accès à l’emploi, à la formation, à la santé ou encore les discriminations. Seine-Saint-Denis.fr / mai - juin 2010 / n° 13 25 4 Solidaire OBÉSITÉ INFANTILE, la prévention avant tout © REA On est foutu on mange trop, dit la chanson. En Seine-Saint-Denis, on mise sur la prévention pour lutter contre l’épidémie d’obésité. Regard sur le travail mené dans les centres de protection maternelle et infantile (PMI). L’obésité touche aujourd’hui près d’un enfant sur six en France, soit deux fois plus qu’il y a dix ans. Comment dépister les problèmes de surpoids et les prévenir ? PMI départementale, rue de l’Union, à Noisy-le-Sec. Une puéricultrice prodigue des conseils aux parents. Sur la table de pesée, un tout-petit se laisse faire sagement. Là, durant trois mois, l’équipe a proposé aux parents un questionnaire détaillé sur les habitudes alimentaires de leurs enfants, les activités physiques, la sédentarité, le sommeil… On s’attarde sur le nombre de repas pris dans la journée, les portions. Mais aussi sur le nombre d’heures passées devant la télé, l’ordinateur… « On s’est aperçu qu’il existe de gros déséquilibres alimentaires, avec des enfants le plus souvent sédentaires, qui mangent six fois par jour ou qui bénéficient de repas trop copieux, avec des quantités identiques 26 à celles des adultes. Les nuggets, les chips, les sodas reviennent également souvent dans les habitudes alimentaires », constate l’équipe de la PMI. Ici, comme dans tous les centres de PMI du département, l’équipe s’efforce de promouvoir l’allaitement maternel. Un moyen très efficace, notamment, de lutte contre l’obésité. « Une sage-femme conseillère en lactation aide les mamans sur place ou à domicile », précise-t-on. Et là aussi comme ailleurs, lorsque le risque est présent, les professionnels orientent. « Plutôt que de prescrire un régime, toujours très contraignant et souvent voué à l’échec, nous nous focalisons sur un seul facteur, explique Sylvette Giraud, responsable de circonscription. Par exemple, si un enfant boit du coca toute la journée, nous conseillons de supprimer cette boisson, rien de plus. » Ainsi, il sera recommandé de stopper les grignotages ou de ne pas dépasser quatre repas par jour, avec des quantités adaptées à l’âge de l’enfant. Et puis, il faut bouger, sortir, marcher… Bref, rien de bien insurmontable. PRÉVENIR LES RISQUES Au sein des centres de PMI départementaux, un travail en réseau est mené pour lutter contre ce fléau avec les villes, les médecins traitants et scolaires mais aussi avec le Repop 93*. « Il nous fallait « Plus l’enfant est jeune, plus il est facile de changer ses habitudes » poussette, pour dire que lorsque l’on emmène son enfant à la crèche, on peut le faire à pied dès qu’il sait marcher », explique Jeannine Cuesta. Avec toutes ces petites choses de tous les jours, grâce au travail mené ici sans relâche, la courbe retrouvera le bon chemin. LA SURCHARGE PONDÉRALE ATTEINT 19,3 % DES ENFANTS DE 4 ANS* Nadège Dubessay * Repop 93, réseau de prévention et de prise en charge de l’obésité. Tél. : 01 47 34 92 39 Mail : [email protected] © F. BAJANDE des outils. Depuis plusieurs années déjà, pour chaque enfant l’Indice de masse corporelle, le fameux IMC (poids / taille2 - ndlr) est calculé à chaque consultation et la trace de corpulence tracée, explique Jeannine Cuesta, médecin, chef de service de la PMI au Conseil général. Une formation spécifique a été suivie par les médecins, mais aussi par tous les professionnels : puéricultrices, auxiliaires de puériculture, psychologues, sages-femmes… ». La diététicienne du service des crèches départementales et la diététicienne municipale sont également associées. Régulièrement, les parents sont conviés à des réunions d’information animées par les puéricultrices et les auxiliaires de puériculture où l’on propose le livret « À table », rempli de conseils et de recettes culinaires. « Et puis, nous disons aux parents que même tout petit, l’enfant peut participer aux séances de baby-gym ou de bébés nageurs. Nous menons une campagne, Stop la © F. BAJANDE La pédiatre Michèle Arboy-Lehmann est spécialiste de l’obésité chez l’enfant et l’adolescent, viceprésidente de Repop 93, réseau de prévention et de prise en charge de l’obésité. Une structure innovante qui a intégré les médecins de PMI, ceux des hôpitaux et les pédiatres libéraux. « Il est prouvé scientifiquement que seule la prévention agit efficacement. Car une fois l’obésité installée, il est très difficile et extrêmement long d’en sortir, dit-elle d’emblée. Pour beaucoup de parents, un enfant obèse ne peut pas être malade. Ils ne pensent pas que leur enfant peut souffrir de diabète, d’hypertension et même de cholestérol. Les informer des risques encourus dès l’enfance les fait souvent réagir. » Le seul facteur de prévention, c’est d’observer sur la courbe de l’IMC s’il existe un rebond précoce d’adiposité. Normalement, la courbe de corpulence monte jusqu’à l’âge de 1 an pour s’inverser et redescendre, jusqu’à l’âge de 6-7 ans. Elle remonte ensuite jusqu’à l’âge adulte. C’est le rebond d’adiposité. Chez les enfants à risque d’obésité, ce rebond peut survenir très tôt, dès l’âge de 2 ans. Tracer cette courbe de corpulence dès la naissance permet de réagir si besoin le plus tôt possible. « Il faut régler le problème alimentaire avant l’adolescence, insiste Michèle Arboy-Lehmann. Plus l’enfant est jeune et plus il est facile de changer ses habitudes ». L’obésité est devenue un phénomène de santé publique. Un véritable fléau qui gagne toujours plus de terrain, avec 16 % de personnes en surcharge pondérale, contre 3 % il y a seulement trente ans… En SeineSaint-Denis parmi les enfants âgés de 4 ans*, ce chiffre atteint 19,3 %. La prévention reste la meilleure arme pour inverser la donne. La surveillance du poids et de la taille du nouveau-né jusqu’à 6 ans fait partie, entre autres, des missions quotidiennes de la PMI. 70 % des enfants entre 0 et 2 ans du département sont suivis en PMI et 56 % des 2-6 ans. * Données issues des bilans de santé éffectués en écoles maternelles sur 50% des enfants de 4 ans. Seine-Saint-Denis.fr / mai - juin 2010 / n° 13 27 © DR 5 Département dur a Depuis 1999, Cédric Pollet a parcouru près d’une trentaine de pays et identifié environ 500 espèces de plantes à écorces remarquables. EXPO-PHOTOS DANS LES PARCS DÉPARTEMENTAUX CHASSEUR D’ÉCORCES Photographe botaniste, Cédric Pollet court le monde à la recherche d’arbres aux écorces extraordinaires. Il se découvre cette passion alors qu’ingénieur paysagiste, il photographie des plantes et des jardins pour son activité professionnelle. « C’est ainsi que la photo est devenue mon métier et que je me suis spécialisé dans la photo de plantes. » Avec l’arrivée des beaux jours, vous pourrez admirer ses photos, 24 panneaux installés en plein air et assister à un atelier grand public les dimanches 30 mai, 20 juin, 12 septembre et 10 octobre dans les quatre parcs départementaux qui accueillent l’exposition. On pourra 28 découvrir bien sûr des écorces d’arbres bien connus en France comme le pin parasol, l’arbousier ou le chêne mais également des essences exotiques comme l’arbre à encens du Yémen ou celles provenant des Galapagos, du Tibet ou du Japon. De chacune de ses expéditions, Cédric Pollet rapporte en accord avec les jardins botaniques, des échantillons de graines, de bois d’écorce qui l’ont le plus surpris. « Les gens peuvent les toucher, les sentir, parfois même les goûter. » Ces valises pédagogiques seront à la disposition de tous les participants aux ateliers (scolaires et grand public). « Elles permettent de comprendre, explique le photographe, toutes les stratégies d’adaptation développées par les arbres pour se reproduire, se protéger et grandir. » Sur plus de 100 000 espèces d’arbres dans le monde, Cédric Pollet en a observé plusieurs milliers. « J’ai photographié près de 500 espèces différentes, dit-il. J’espère en fin de carrière pouvoir atteindre le millier… » Originaire de Nice, il a la chance d’avoir à portée d’objectif un patrimoine botanique riche et varié grâce à des microclimats qui permettent aux plantes d’Australie, d’Afrique du Sud ou de Madagascar de s’acclimater. Ses prochaines destinations l’enverront peut-être au Sri Lanka, au sultanat d’Oman, en Namibie ou au Brésil à la recherche de l’arbre tant convoité à l’écorce si belle et si rare. Claude Bardavid © DR Dans le cadre de l’année de la biodiversité, une très belle exposition photos consacrée aux écorces d’arbres, réalisée par Cédric Pollet, circule dans les parcs départementaux. PRENEZ DATE Parc départemental du Sausset du 4 mai au 13 juin Parc départemental de l’Île-SaintDenis du 16 juin au 1er août Parc départemental GeorgesValbon du 4 août au 19 septembre Parc départemental Jean-Moulin Les Guilands du 22 septembre au 10 octobre able PLAN ÉNERGIE CLIMAT TERRITOIRE Le carbone ne doit plus faire son « one man show » C’est à une large concertation qu’invitait le Conseil général lors des journées du développement durable, le 12 avril dernier. Comment essaimer les bons comportements ? Comment développer une culture de la mobilité pour construire une ville durable ? Comment construire une ville solidaire ? Des tables rondes qui ont permis à des représentants d’entreprise, de bailleurs sociaux, de collectivités locales, d’experts d’apporter des réponses et de faire part de leur expérience. De nombreux intervenants ont souligné la nécessité de jouer collectif, de mettre au diapason les démarches personnelles et celles de la société. Pierre Radanne, président de l’association 4D et de Futur Facteur 4 traduisait ce besoin avec ses mots qui ont fait mouche : « Aujourd’hui, 2050 peut paraître loin mais c’est plus proche de nous que mai 68. Un galopin d’aujourd’hui aura 48 ans en 2050. On © D. RUHL En se dotant d’un plan énergie climat territoire, le Département veut contribuer à atténuer les effets du changement climatique en Seine-Saint-Denis. La journée s’achève par une séance du Conseil de développement durable en présence de Claude Bartolone, président du Conseil général et de Josiane Bernard, vice-présidente chargée de l’environnement. ne peut pas se défiler sur les jeunes. C’est toute la société française qu’il faut prendre dès maintenant en formation continue car il s’agit ni plus ni moins d’un changement de civilisation ». Ouvrir le débat et passer à l’acte, de nombreux intervenants l’ont déjà fait en particulier en matière de mobilité. Pour Francis Beaucire, géographe, « nos convictions prennent corps dans les premières années de la vie. Elles deviennent notre système de référence. Aujourd’hui, pour penser l’avenir, ce sont les enseignants de 40 ans qui ont à apprendre de leurs élèves de 10-12 ans… Tant que le carbone fera son « one man show », on ne pourra pas imaginer d’autres modes de développement. » Cette rencontre a confirmé que la réussite passait par l’engagement de chacun à son niveau : les entreprises doivent assumer pleinement leur responsabilité sociale et environnementale, l’État doit légiférer et contrôler, les citoyens modifier leur comportement de consommation et de déplacements, les associations susciter ces changements, les collectivités locales agir sur tous leurs leviers. Le Département, quant à lui, est prêt à prendre toute sa place pour la réussite de ce plan. Claude Bardavid EN SAVOIR + Contact : direction de l’Eau et de l’Assainissement – Service Hydrologie urbaine et Environnement Tél. : 01 43 93 68 00 Pour l’accès des jeunes au logement Le Conseil général a alloué une aide de 200 000 euros à l’organisme HLM Efidis pour la construction de 40 logements locatifs sociaux au 308-310 rue de Rosny à Montreuil-sous-Bois. Face à une crise du logement sans précédent depuis 1945, le Département contribue depuis quelques années à la production d’une offre nouvelle de logements sociaux, par l’attribution de subventions directes aux bailleurs sociaux. Les deux objectifs assignés à ces aides sont, d’une part, de favoriser la construction de logements sociaux neufs et, d’autre part, de faciliter tout particulièrement l’accès des jeunes au logement en leur réservant 25 % des logements de chaque programme. Seine-Saint-Denis.fr / mai - juin 2010 / n° 13 29 guide pratique 76LeFiche Bénéficier d’une aide ménagère L’aide ménagère permet au bénéficiaire de demeurer à son domicile. Elle apporte : • soit une aide sous la forme de services ménagers, assurés par une personne employée par un organisme agréé. Son nombre d’heures ne peut excéder 30 h par mois. • soit s’il n’existe pas d’organisme agréé dans la commune un versement en espèces permettant de rémunérer une personne intervenant à domicile. 1 Peut en bénéficier toute personne résidant en SeineSaint-Denis depuis plus de 3 mois, âgée de 65 ans et plus, ou de plus de 60 ans reconnue inapte au travail et ne disposant pas de ressources supérieures au plafond du minimum vieillesse. 2 A voir, préalablement fait une demande d’Allocation départementale personnalisée d’autonomie (ADPA) ayant abouti à un rejet au motif d’un classement en GIR 5 à 6. 3 EN SAVOIR + Adressez-vous au centre communal d’action sociale (CCAS) et / ou au service social de votre commune pour le retrait et le dépôt du dossier, avec toutes les pièces justificatives nécessaires. NOTRE ASTUCE // Les aides ménagères ne sont pas cumulables entre elles, ni avec l’ADPA. Pour la percevoir en espèces, les demandeurs de nationalité étrangère, disposant d’un titre de séjour doivent pouvoir justifier d’au moins 15 ans de résidence ininterrompue en France métropolitaine avant l’âge de 70 ans. Le Département recrute PAR VOIE STATUTAIRE ( OU À DÉFAUT CONTRACTUELLE ) DIRECTION ENFANCE ET FAMILLE / SERVICE DIRECTION ENFANCE ET FAMILLE / DE PROTECTION MATERNELLE ET INFANTILE SERVICE DES CRÈCHES DES PUÉRICULTRICES SUR DES FONCTIONS DE DIRECTEUR(TRICE) DE CENTRE DE PMI CADRE D’EMPLOI DES PUÉRICULTRICES TERRITORIALES (RÉF : MAGPMI/PUÉRICULTRICE) Vous travaillez dans l’un des 120 centres départementaux de PMI auprès d’un public varié. Vous participez aux missions départementales de prévention et de promotion de la santé de la famille et de l’enfant. Vous organisez et coordonnez les activités du centre de PMI, assurez la gestion administrative, logistique et budgétaire du centre et de l’équipe, encadrez les auxiliaires de puériculture, réalisez des visites à domicile et participez à l’évaluation et au suivi des assistantes maternelles. Diplôme d’État de puéricultrice ou diplôme conforme aux directives européennes. Expérience professionnelle de trois années souhaitée. DES RESPONSABLES D’ÉTABLISSEMENT D’ACCUEIL DU TOUT-PETIT (CRÈCHE) H/F CADRE D’EMPLOI DES PUÉRICULTEURS(TRICES) OU, SELON LES DISPOSITIONS DU DÉCRET DU 20 FÉVRIER 2007 DES INFIRMIERS(ÈRES) OU ÉDUCATEURS(TRICES) DE JEUNES ENFANTS (REF : MAG/CRECHES/DIR) Vos principales missions sont d’assurer la direction et la gestion de la structure qui vous est confiée, de favoriser le travail ainsi que la dynamique d’équipe, de garantir la qualité de l’accueil des enfants et de leurs familles à travers un projet d’établissement adapté, de développer le partenariat local. Notions en matière de gestion administrative, budgétaire et des ressources humaines. Savoir encadrer, coordonner et animer une équipe. Être disponible, à l’écoute et savoir travailler en réseau. Merci d’adresser vos candidatures en indiquant les références du poste, accompagnées d’un CV, à [email protected] ou par courrier à : Monsieur le président du Conseil général de la Seine-Saint-Denis. Direction du personnel – Bureau du recrutement. 93 006 Bobigny cedex. Retrouvez les profils de poste détaillés et l’ensemble des postes vacants sur : www.seine-saint-denis.fr/-les-offres-d-emploi-.html 30 7 Le guide MUSIQUE DANSE FESTIVAL THÉÂTRE JEUNE PUBLIC MUSIQUE FESTIVAL DE SAINT-DENIS © S. CHAMBERG / FESTIVAL SAINT-DENIS Basilique cathédrale de Saint-Denis // Du 1er juin au 1er juillet 2010 Seine-Saint-Denis.fr / mai - juin 2010 / n° 13 31 7 Le guide RENCONTRES CHORÉGRAPHIQUES INTERNATIONALES DE SEINE-SAINT-DENIS © L. DUFRESNE M élanie Demers est une jeune chorégraphe canadienne, invitée pour la deuxième année consécutive aux Rencontres. « La renommée internationale des rencontres est telle, c’était un honneur d’y être invitée ! » Mélanie Demers a fait connaissance avec la directrice des Rencontres, Anita Mathieu à Montréal. Elle était à la recherche d’artistes, comme elle le fait de part le monde. Voilà pourquoi les spectateurs de la Seine-Saint-Denis peuvent découvrir chez eux des créateurs d’Algérie, Italie, Afrique du Sud, Autriche, États-Unis, Grèce, Suisse, Allemagne, Norvège, Israël, Belgique, Taïwan, Australie ! « Être programmée aux Rencontres, reprend Mélanie Demers, a changé la façon dont les autres perçoivent mon travail, c’est une caution. Mais le plus important, est d’être cette année invitée pour une création. » La jeune Québécoise a reçu carte blanche. Avec une aide financière, administrative, la coproduction lui offre des moyens nouveaux. « Je peux davantage me consacrer à l’écriture de l’œuvre, utiliser sept danseurs. Ma pièce Junkyard Paradise (Paradis dépotoir) oscille entre la grâce et la désolation. Je pars de ce moment lorsque l’on rêve, où on l’on glisse vers le cauchemar. Le monde est à la fois beau et laid. J’essaie de savoir comment profiter de la beauté Chaque année au mois de mai, le monde de la danse contemporaine a les yeux tournés vers la Seine-Saint-Denis, là où la création se révèle. tout en étant conscient de la laideur. » Les Rencontres sont pour les chorégraphes une occasion rare de présenter leur travail à des publics différents et des diffuseurs, toujours très nombreux. « Cela permettra peut-être de donner à ma pièce une durée de vie un peu plus longue », espère Mélanie. « Après les précédentes Rencontres j’ai présenté mon travail à Milan, Bruxelles… c’est extraordinaire ! » Elle attend également de « voir le travail d’autres artistes. Ils me nourrissent, me montrent d’autres possibilités. » Pour les jeunes chorégraphes, les Rencontres sont souvent un tremplin. Bien avant l’Opéra Garnier, c’est là que la France à découvert la Sud-Africaine Robyn Orlin. Souhaitons à Mélanie Demers la même trajectoire ! Georges Makowski Les Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis sont soutenues par le Conseil général de la Seine-Saint-Denis. De Visu // À la découverte des canaux ©S. GRINBERG Du 29 mai au 29 août 32 Après les Cités jardins en 2009, le jeu concours De Visu invite à découvrir le patrimoine des canaux en Seine-Saint-Denis. Pour gagner les nombreux lots, deux épreuves : le questionnaire qui entraîne dans l’histoire et l’environnement des canaux et le jeu de piste, qui explore le territoire de Pantin. Tout l’été, des indices vous aident dans votre recherche ! Retrouvez le livret jeu dès le 29 mai sur les péniches de l’été du canal, l’Ourcq en fêtes et sur les sites Internet www.seine-saintdenis.fr et www.tourisme93.com. Jeu concours réalisé par le Conseil général de la Seine-Saint-Denis en partenariat avec le Comité départemental du tourisme 93. Festival de Saint-Denis © S. CHAMBERG © S. CHAMBERG Classique et éclectique Certes, le festival de Saint-Denis demeure l’un des rendez-vous des amoureux du classique. Mahler est toujours au programme, avec désormais Daniele Gatti à la tête de l’Orchestre national de France dans la symphonie n° 4. Dix ans après que le festival les ait placés en haut de l’affiche, les virtuoses Hélène Grimaud (piano) et Renaud Capuçon (violon) ont souhaité s’y retrouver en récital. Mais même dans le classique, Saint-Denis innove. Pour la première fois en France, Maxime Vengerov troque son archet pour une baguette. Le même soir, Laurence Equilbey restitue fidèlement le Requiem de Fauré, puis revisite Mozart, Bach, Purcell avec l’ensemble Private Domain, les DJ Murcof et Para One ! Le festival pousse plus loin son goût de l’éclectisme et de l’excellence musicale. Il célèbre les 400 ans de la mort d’Henri IV en proposant le Requiem des Rois de France de Du Caurroy, qui fut joué lors de ses funérailles. Mais à cela il ajoute l’énergie foisonnante de Goran Bregovic, inspiré encore une fois par la Reine Margot, dont le destin lui rappelle celui des femmes prises dans la tourmente de l’histoire serbe. Entre classique et innovation, pourquoi choisir ? Georges Makowski FESTIVAL DE SAINT-DENIS // DU 1ER JUIN AU 1ER JUILLET Informations/réservations : 01 48 13 06 07 www.festival-saint-denis.com Le festival de Saint-Denis est soutenu par le Conseil général. Apiculture : produire du miel en ville Créer des objets décoratifs en papier mâché Du 12 au 13 juin et du 10 au 11 juillet - 2 jours de stages Des miels fins et de très bonne qualité sont récoltés… en ville ! L’apiculture en ville présente l’avantage de bénéficier d’une flore riche, variée et annuelle. Le maître des mouches à miel Cédric Chenevière vous invite à apprendre l’élevage des abeilles et la récolte du succulent nectar dans ce contexte particulier. 2 juillet - une journée de stage Sculpture de grande taille ou bijou fin, avec le papier mâché vous réaliserez des créations originales avec un matériau de récupération simple et facile à se procurer. Encore faut-il maîtriser les techniques d’assemblage pour réussir à modeler son objet selon l’aspect souhaité. Wabé, artiste sculptrice, dévoile son savoir-faire et son expérience. © S. ROZIER © WABÉ © J.-L; CHAPERON 3 IDÉES DE STAGE SAVOIR FAIRE ET DÉCOUVERTE Les teintures naturelles : indigo et plantes à couleur 8 et 9 juillet - 2 jours Sandrine Rozier a à cœur de partager son talent de teinturière pour apporter des couleurs lumineuses et durables aux vêtements et papiers. Elle utilise des plantes tinctoriales que chacun peut retrouver facilement, pour mettre en œuvre chez soi ces techniques ancestrales aux rendus incomparables. EN SAVOIR + SAVOIR FAIRE ET DÉCOUVERTE Avec le Comité départemental du tourisme 93 Tél. : 0 820 820 186 ou 02 33 66 74 67 www.lesavoirfaire.fr Seine-Saint-Denis.fr / mai - juin 2010 / n° 13 33 7 Le guide FESTIVAL MÉTIS CÔTÉ COURT, FESTIVAL DU FILM COURT EN SEINE-SAINT-DENIS HINDI ZAHRA 2 juillet, 18 h // Parvis de la Basilique cathédrale // Saint-Denis Coup de blues oriental, soul urbaine, groove, rythmes gnaoua, trip pop et vibrations du désert : Hindi Zahra est la nouvelle diva berbère, une grande voix du Maghreb. www.festival-saint-denis. com/metis Tél. : 01 48 13 06 07 © DR © DR Dimanche 11 juillet, 15 h MUSIQUE FESTIVAL MUSICOPARC Du 19 juin au 18 juillet ROSNY-SOUS-BOIS PARC DECESARI Tél. : 01 48 12 27 80 www.rosny93.fr Samedi 19 juin, 21 h Mory Kanté - Guinée Les talents de celui qu’on appelle le « griot électrique » dépassent largement son tube mondial Yéké Yéké. Adolescent, il passe de la kora à la guitare électrique, pour revenir aujourd’hui à des instruments plus traditionnels. Samedi 3 juillet, 21h The Gladiators - reggae Harmonies vocales entrecroisées, mélodies imparables, imprégnation soul, inspiration rastafarienne, assise magique basse-batterieguitare, tout y est et cela fait d’eux une légende vivante du reggae. THÉÂTRE DE VERDURE Samedi 10 juillet, 15 h So Kalmery – brakka, session acoustique Le chanteur guitariste, joueur de oud etc., originaire de République démocratique du Congo, pratique avec une intensité volcanique un blues folk aux harmonies et aux rythmiques sophistiquées. 34 Du 9 au 19 juin // Ciné 104 à Pantin La rétrospective Du corps à l’image explore la figure du corps en 70 films, performances, concerts, table ronde sur la censure, inédits… Outre les deux compétitions, le festival propose un focus sur Le corps de Thomas (spécial Thomas Salvador) à découvrir en vidéos inédites. Et les concerts de Charlemagne Palestine, FareWell Poetry, Melissa Cascarino… www.cotecourt.org Tél. : 01 48 91 24 91 Dimanches électROSNYques DJs rêveurs pour douce, ambiance dominicale dans le très beau théâtre de verdure. Samedi 17, dimanche 18 juillet, 15 h Carlton Rara - blues haïtien, session acoustique Mère haïtienne et père français : il marie les rythmes traditionnels des tambours vaudou au blues. Cet amoureux du théâtre compose le sien en créole ou en anglais, alterne exhortations et chuchotements, fougue et nonchalance. BASILIQUE CATHÉDRALE 11 juin, 22 h 15 BASILIQUE CATHÉDRALE 17 juin, 20 h 30 Private Domain L’oud selon Smadj Iko alias Laurence Equilbey revisite Mozart, Bach, Purcell, Fauré et Schubert. Avec Accentus, Paul & Louise, DJ Murcof, Para One, Rosemary (Moriarty), Marc Collin. LÉGION D’HONNEUR 13 juin, 17 h David Fray - piano Bach, sonate en Fa mineur (violon et piano), sonate en Sol majeur (violon et piano), Mozart, sonate en Do majeur pour piano à 4 mains, Schubert, variation à 4 mains en La Bémol majeur. BASILIQUE CATHÉDRALE 14 juin, 20 h 30 (création). La fine fleur de la world méditerranéenne réunie pour autour du oud dans tous ses états. Avec Natacha Atlas chant, Mehdi Haddab oud, Ibrahim Maalouf trompette, Shyamal Maitra tablas, Cem Yildiz voix, balama et saz, Smadj oud, création, programmation et direction. BASILIQUE CATHÉDRALE 19 juin, 20 h 30 Motets & Fireworks de Haendel FESTIVAL DE SAINT-DENIS Tél. : 01 48 13 06 07 www.festival-saint-denis.com LÉGION D’HONNEUR 8 et 9 juin, 20 h 30 Renaud Capuçon (violon) et Hélène Grimaud (piano) Sonate pour violon et piano n° 2 de Schumann, sonate de Ravel, sonate n° 1 de Brahms. BASILIQUE CATHÉDRALE 10 juin, 20 h 30 et LÉGION D’HONNEUR 11 juin, 20 h 30 Requiem de Fauré – œuvres sacrées de Puccini Karina Gauvin soprano, David Bizic baryton, Ensemble orchestral de Paris, Chœur Accentus, Laurence Equilbey direction. « Un Requiem doux comme moi-même », disait Fauré, où la musique, aérienne, raffinée est presque immatérielle. Arias du Messie, d’Alexender Balus, de Salomon, de Samson et de l’Ode pour la Sainte-Céile Avec Sandrine Piau soprano, Ensemble Pulcinella, Ophélie Gaillard, violoncelle et direction. LÉGION D’HONNEUR 15 juin, 20 h 30 Michael Barenboïm (violon) et Karim Said (piano) 4 pièces pour violon et piano op.7 de Webern, sonate pour violon et piano de Janacek, Fantaisie pour violon et piano op 47 de Schoenberg, sonate n° 10 en Sol Majeur op 96 de Beethoven. BASILIQUE CATHÉDRALE 16 juin, 20 h 30 Symphonie n° 5 de Beethoven - concerto pour violon de Beethoven Ray Chen violon, Ensemble Orchestral de Paris, Maxim Vengerov direction. Symphonie n° 4 de Mahler Avec Christine Oelze soprano, Orchestre national de France, Daniele Gatti directeur musical. BASILIQUE CATHÉDRALE 22 juin, 20 h 30 Elisabeth, Ann et Mary Elisabetha Regina d’Inghilterra de Rossini, Maria Stuarda, Anna Bolena de Donizetti. Avec Patrizia Ciofi soprano, Laura Polverelli mezzo soprano, Orchestre National d’Île-de-France, Yoël Elvi direction musicale, Paolo Carignani direction. BASILIQUE CATHÉDRALE 24 et 25 juin, 20 h 30 Stabat Mater de Poulenc – concerto pour trompette et orchestre de Haydn Avec Sophie Marin-Degor soprano, Alison Balsom trompette, Chœur de Radio France, Matthias Brauer chef de cœur, Orchestre national de France, Daniele Gatti directeur musical, Alain Altinoglu direction. FESTIVAL MUSICOPARC THÉÂTRE // LES MISÉRABLES 24, 25 et 26 juin, et 1er, 2 et 3 juillet // Château des Cèdres // Montfermeil 350 figurants revisiteront, pour la troisième année consécutive, l’oeuvre de Victor Hugo lors du spectacle historique de nuit. Samedi 26 juin, 21h // Rosny-sous-Bois // Parc Decesari Au moment où les papys effrontés du Social club font déferler la vague cubaine, lui, met les boléros et autres guajiras à l’heure électro, puis revient aux chansons épurées de son enfance. Son dernier album s’annonce soul et cuivré. BASILIQUE CATHÉDRALE 29 juin, 20 h 30 Vendredi 25 juin Samedi 3 juillet Les frères Taloche – Symphonie n° 4 de Brahms – Mort et humour Duo comique phare de la télé franco-belge, ces stars du mime burlesque reviennent avec leurs nouveaux sketches : à la plage, au resto, dans un avion ou dans un jeu vidéo. Samedi 26 juin Ben l’oncle soul – concert Qu’il reprenne Bob Marley, Pink Martini ou les Spice Girls, ce jeune prodige transforme tout ce qu’il touche en petites pépites de R & B et de blues. After : Valery Boston – concert Du funk à la musette en passant par le reggae, la soul et le ska, ce joli brin de fille martiniquaise accompagnée de son orchestre séduit son public par des textes doux dingues et une voix jazzy. Jeudi 1er juillet Bisso Na Bisso – concert Collectif de rappeurs francocongolais, Bisso na Bisso – « entre nous » en lingala, ce sont sept stars du hip-hop (Passi, Arsenik, 2 Bal’, Neg’ Marrons, Mel Groove), qui se retrouvent autour de leurs racines et la musique afro de leur enfance. Vendredi 2 juillet Audéyoann – humour Elle, c’est une Coluche au féminin, lui, un grand macho pince-sansrire et à eux deux, ils ont trouvé la recette miracle : autodérision, bons mots et loufoqueries. Yvan Le Bolloc’h - humour et musique Le « JC », de Caméra Café s’est mis à la guitare flamenco ! Entouré de 6 musiciens, il sème la panique sur toutes les scènes de France avec un show hors norme, 50 % sketches et 50 % musique gipsy ! After : Le Bal des Martine – concert En samba, en biguine ou en slow, en valse, en swing ou en calypso, tous les plus grands succès de la chanson y passent. Jeudi 8 juillet Drôles de mecs - humour et hip-hop Cinq jeunes survoltés enchaînent acrobaties et break dance avec un furieux sens du comique, qu’ils se moquent des touristes japonais, de Gilbert Montagné ou qu’ils parodient vos séries télé préférées. Vendredi 9 juillet Cumbia Ya – concert Rondeur des cuivres et chaleur des percussions, voix envoûtantes et mélodies piquantes, c’est un vrai voyage entre Colombie et Argentine auquel invitent ces onze musiciens. Samedi 10 juillet transfiguration de Strauss, Les quatre derniers Lieder de Strauss Avec Anja Harteros soprano, Orchestre philarmonique de Radio France, Myung-Whun Chung direction musicale. BASILIQUE CATHÉDRALE 1er juillet, 20 h 30 Thamos, roi d’Égypte de Mozart – Symphonie n° 31 de Mozart Avec Andreas Wolf basse, Chœur de chambre Les Éléments, Joël Suhubiette direction, Le Cercle de l’Harmonie, Jérémie Rohrer direction. MUSIQUE & HUMOUR SHOW SOUS LES PALMIERS Du 24 juin au 10 juillet NOISY-LE-GRAND ESPACE MICHEL-SIMON 36 rue de la République Tél. : 01 49 31 02 02 www.espacemichelsimon.fr Jeudi 24 juin Féfé – concert Après 10 ans de succès avec Saïan Supa Crew, Féfé lance sa carrière solo, à la croisée du hiphop, du funk, de la chanson, de la soul et du blues. Sur scène il est entouré d’un combo basse-guitarebatterie-clavier. Original H / Baron Black/ Sonora6 © ROMULOSANS © DR RAUL PAZ THÉÂTRE MONTFERMEIL CHÂTEAU DES CÈDRES 24, 25 et 26 juin et 1er, 2 et 3 juillet Les Misérables Dans le cadre magnifique du château des cèdres, tout près de la fontaine où Cosette allait remplir ses seaux, venez assister à un spectacle son et lumière retraçant le chef-d’œuvre de Victor Hugo. 350 figurants donneront vie à cette formidable galerie de personnages. Plus de 600 costumes en provenance de l’opéra de Varsovie, des effets spéciaux, des chevaux, de la musique, de la danse pour un spectacle haut en couleurs. Il est possible de dîner sur place, trois menus sont proposés. Spectacle : adulte 17 €, enfant 5 € Spectacle et dîner : adulte 40 €, enfant 18 €. Renseignements et réservations : Tél. : 01 41 70 32 66 ou 06 14 91 14 20 [email protected] Nuit de la Caraïbe After : jeudi 8 et vendredi 9 juillet : Karaoké Soirée détente et convivialité au café des Arts. Franchissez le pas : montez sur scène et chantez à votre tour ! Seine-Saint-Denis.fr / mai - juin 2010 / n° 13 35 35 7 Le guide LES RENDEZ-VOUS SPORT BIGMAT AUBER 93 AU TOUR DE NORMANDIE Toujours dans l’allure Du 22 au 28 mars, l’équipe cycliste BigMat-Auber Aubervilliers 93 disputait le Tour de Normandie. Un beau début de saison avec de nouvelles ambitions. Parmi toutes les équipes cyclistes, Les P’tits gars d’Auber ont une place à part, avec toujours leurs supporteurs sur le bord de la route. Cela fait 17 ans qu’ils sont sur le circuit professionnel, à des niveaux divers mais toujours présents. Une longévité unique dans les pelotons. Stéphane Javalet l’explique par « l’importance du club. Il constitue une base solide pour atteindre le haut niveau ». Le CM Aubervilliers est un réservoir de talents, les jeunes se forment à la route dans les équipes juniors et amateurs et certains rejoignent les pros. Comme Niels Brouzes qui a débuté chez les amateurs puis est devenu pro, il y a neuf ans. À vingt ans, il avait écouté les conseils des Bourguignon, Gouvenou…, des calibres diplômés ès Tour de France et classiques. Désormais, c’est lui le capitaine de route. Il connaît les parcours, c’est lui aujourd’hui qui appelle Stéphane Javalet en queue de peloton, pour préparer avec lui « un coup de bordure avant la bosse. » UNE ÉQUIPE SOLIDE « Au cours de ces dix-sept années, reprend Stéphane Javalet, selon les budgets, les ambitions de l’équipe professionnelle étaient plus ou moins élevées. Mais nous avons toujours été soutenus par le Conseil général. » Le Département est resté à leurs côtés, car l’équipe première était intégrée dans un projet sportif valorisant 36 © JACQUES GUILLAUME Georges Makowski Stéphane Javalet (gilet noir), directeur sportif de l’équipe cycliste BigMat-Auber motive ses troupes entre les deux étapes du jour. l’ensemble du développement du club. Un club où tout le monde a sa place, depuis l’école de cyclisme, les amateurs, le BMX, le tandem handisport… Alors, lorsque l’enseigne BigMat est revenue sur le maillot d’Auber cette année, toute l’équipe a respiré un peu mieux. « Cela va nous permettre de garder les jeunes que nous formons, détaille Stéphane Javalet, de construire un groupe plus solide. » De quoi avoir plus d’ambition et espérer quitter la catégorie UCI Continental (3e échelon international). RÉVÉLER LES JEUNES TALENTS En attendant ce jour, l’équipe d’Auber aborde l’étape Forges-les-Eaux / Elbeuf. Fabien Bacquet l’avait remportée l’an passé. Un tracé pour sprinteurs, avec une montée en lacets qui étire le peloton. Des conditions favorables à Fabien et son physique de gymnaste. Petit mais puissant, il n’a pas de mal pour grimper. Il compte sur Nadir Haddou pour l’emmener dans sa roue en bonne position pour le sprint. Seulement au pied de la montée, Nadir est sur le bord de la route et attend une roue avant… Le peloton n’a pas traîné et il doit faire l’effort dans la montée alors que devant, ça accélère. Nadir va-t-il pouvoir aider Fabien ? Dans la voiture, Stéphane est tendu. Les liaisons radio avec les coureurs sont interdites, pas moyen de savoir ce qui se passe devant… Après l’arrivée, on apprend que Fabien est troisième derrière la vedette Jimmy Casper et Nadir, dixième ! Une belle performance dans ce Tour de Normandie, réputé pour révéler les jeunes talents. La victoire est pour bientôt… © DR À l’attaque, lors de Cholet-Pays de Loire, les filles de l’ESGL93-GSD Gestion montrent leur beau maillot rose. Christine Majerus et Mélanie Bravard termineront toutes deux sur le podium. UN PETIT POUCET DANS LE PELOTON Si l’équipe cycliste féminine des Lilas et du Pré Saint-Gervais ne dispose pas du plus grand budget, elle sait se faire respecter de l’élite mondiale. compétitions internationales, chipant les rares et précieux points UCI aux équipes professionnelles. « L’équipe est très homogène, explique le manager, Jacques Gautier. Sur les treize, il y en a toujours une qui brille. » Avec des résultats remarquables, comme en Chine le 9 mai, lors la Coupe du monde où Aurore Verhoven se classe 7e. « Et pourtant aucune des filles de l’ESGL93-GSD Gestion n’est professionnelle. Toutes sont soit étudiantes, soit travaillent », reprend Jacques Gautier. Si les femmes empruntent les mêmes routes que celles des hommes, les équipes ne disposent pas du même budget. « Le budget des équipes féminines est cinq fois moins important et le cyclisme féminin a du mal à attirer les sponsors, déclare André Mignot. Sans l’aide du Conseil général, nous n’y parviendrions pas. » Georges Makowski Tennis Un petit As aux Lilas ©M. FRANCOTTE / L’ÉQUIPE « L’an dernier l’ESGL93-GSD Gestion a terminé à la dix-septième place au classement de l’UCI (Union cycliste internationale). Au vu des résultats de début saison, cette année nous pouvons espérer une place dans les 10 meilleures équipes du monde ! », s’exclame André Mignot de l’Entente sportive Gervaisienne et Lilasienne 93. Het Volk, Tour des Flandres, les filles montrent leur maillot rose dans toutes les Quentin Halys, âgé de 14 ans et licencié au Tennis club des Lilas, a remporté la 28e édition du Tournoi des Petits As de Tarbes. Cette compétition rassemble les meilleurs joueurs de 12 à 14 ans venant d’une cinquantaine de pays. En s’imposant en finale face à l’Américain Noah Rubin (6-1, 6-2), il succède à certains de ses prestigieux aînés, tels que Richard Gasquet (1999) ou encore Rafael Nadal (2000). Seine-Saint-Denis.fr / mai - juin 2010 / n° 13 37 7 Le guide À VOS CABAS ! © F. BAJANDE Colorés, variés, diversifiés, empreints d’histoire, une centaine de marchés forains animent les communes de la Seine-Saint-Denis. Promenade dans quelques uns d’entre eux. GÉANT Saint-Ouen 1 Avec plusieurs millions de visiteurs chaque année, le marché au Puces de Saint-Ouen est l’une des toutes premières destinations touristiques d’Île-de-France. Composé de 16 marchés ouverts les samedis, dimanches et lundis, il accueille plus de 2000 commerçants. Classé en zone de protection du patrimoine, il peut être découvert lors de visites organisées par l’office de tourisme de Saint-Ouen. BIO-ÉQUITABLE CHINEUR Noisy-le-Grand 5 Faïences, porcelaines, verreries, meubles anciens… la brocante de Noisyle-Grand rassemble une trentaine de professionnels, le 3e samedi de chaque mois. 38 © B. GOUÉDARD CONVIVIAL Rosny-sous-Bois 4 Après l’achat des fruits et légumes, quoi de plus agréable qu’un rafraîchissement ou une boisson chaude ? La buvette du marché des Boutours à Rosny-sous-Bois, permet aux chalands et aux commerçants de passer un moment de détente. © B. GOUÉDARD © B. GOUÉDARD Le Blanc-Mesnil 3 Créé en septembre 2009, le marché des producteurs se déroule le deuxième dimanche de chaque mois, au sein du marché forain, rue Pierre et Marie-Curie, au Blanc-Mesnil. Éleveurs de canards, producteurs de pommes, viticulteurs, boulangers… s’y côtoient. Dans le cadre de son Agenda 21, la commune souhaite développer et diversifier cette activité commerciale. © B. GOUÉDARD LES ADRESSES HISTORIQUE Saint-Denis 2 Au Moyen Âge, des milliers de chalands se pressaient de toute l’Europe pour venir à la foire du Lendit, située entre Paris et l’abbaye de Saint-Denis. Le marché de Saint-Denis lui a succédé. Avec près de 300 commerçants, il demeure encore l’un des tous premiers marchés d’Île-de-France. 1 Marché aux puces de Saint-Ouen Porte de Clignancourt, Avenue Michelet et rue Jean-Henri-Fabre samedi, dimanche, lundi COLORÉ 2 Marché de Saint-Denis Places Jean-Jaurès et Pierre-Dupont mardi, vendredi, dimanche Bobigny 6 Matinées exotiques, accents du Sud, couleurs chatoyantes, les mardis, jeudis et dimanches, au marché ÉdouardVaillant, à Bobigny. © B. GOUÉDARD 3 Marché du centre de Blanc-Mesnil Avenue Jean-Baptiste-Hurel 2e dimanche de chaque mois 4 Marché des Boutours à Rosny-sous-Bois Rue Victor-Hugo mercredi, samedi 5 Marché du centre de Noisy-le-Grand Avenue Aristide-Briand dimanche LILIPUTIEN 6 Marché Édouard-Vaillant à Bobigny Rue de Vienne mardi, jeudi, dimanche. © B. GOUÉDARD Neuilly-Plaisance 7 Coincé dans un angle de la place Stalingrad à NeuillyPlaisance, avec sa dizaine de commerces alimentaires et un fleuriste, le marché du Plateau d’Avron ravitaille la population de ce lieu commun à NeuillyPlaisance, Rosny-sous-Bois et Villemomble. 7 Marché de NeuillyPlaisance Place Stalingrad vendredi Seine-Saint-Denis.fr / mai - juin 2010 / n° 13 39 39