Le Dopage et son Histoire - Courir Dans l`Aube Athletique

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Le Dopage et son Histoire
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De tout temps, l’homme a cherché à améliorer ses performances par des moyens artificiels. En effet, les premières notions de
dopag e datent de l’A ntiq uité. L ’I liade et l’O dyssée sont riches en de tels ex emples.
HISTORIQUE
a) Dès le V I é siècle av ant J .-C ., les athlètes g recs ing éraient déj à des v iandes v ariées selon la discipline sportiv e q u’ils ex erç aient :
- les sauteurs mang eaient de la v iande de chèv re
- les b ox eurs et les lanceurs, de la v iande de taureau
- les lutteurs q uant à eux préféraient de la v iande g rasse de porc
b ) L ’hydromel av ait la fav eur des g recs et les romains faisaient appel aux propriétés toniq ues des feuilles de saug e.
c) L es populations primitiv es nég ro-africaines partag ent av ec les populations amérindiennes ce b esoin incoercib le et permanent de
dopants, c’est à dire de drog ues capab les d’accroî tre leur énerg ie physiq ue et psychiq ue, v oire le potentiel sex uel des indiv idus q ui les
consomment. A insi, les indig ènes d’A mériq ue du S ud mâ chent les feuilles de coca, ceux d’A friq ue la noix de k ola.
d) L es chinois connaissent depuis plus de 3 .0 0 0 ans les v ertus stimulants du g inseng .
De nos j ours, pour parv enir aux niv eaux supérieurs de la performance, l’athlète doit faire « le plein » de ses possib ilités physiq ues.
D EF IN ITION D U D OP A G E SP ORTIF
L e mot dopag e est issu de l’ang lais « T o Dope » c’est à dire prendre un ex citant. C e terme est apparu en 1 9 0 3 , et fig ure sur le
petit L arousse I llustré. I l est défini comme l’emploi d’ex citants et les ex citants eux -mê mes susceptib les au moment d’une course de
donner au chev al une ardeur factice et momentanée. I l est précisé q ue le procédé est interdit par le code des courses et en toute
occasion pour les chev aux militaires. I l semb le donc q ue le milieu sportif av ant d’essayer sur les hommes ait fait une ex périmentation
animale. En 1 9 5 0 , sur ce mê me L arousse, on trouv e les mots doper, doping et dopag e av ec la définition suiv ante : c’est ab sorb er un
stimulant ou toute sub stance modifiant ou ex altant considérab lement certaines propriétés av ant de se présenter à un ex amen, une
épreuv e sportiv e. C ette définition a le mérite de montrer q ue le dopag e n’est pas un Domaine réserv é au sport.
En F rance, la 1 ère loi sur le dopag e date du 1 er j uin 1 9 6 5 , av ec une définition très précise : « est considéré comme dopag e le
fait d’administrer sciemment en v ue ou au cours d’une compétition sportiv e des sub stances destinées à accroî tre artificiellement et
passag èrement les possib ilités physiq ues d’un sportif et susceptib les de nuire à sa santé.
C ette première L oi sanctionnait pénalement l’utilisation intentionnelle par un sportif au cours ou en v ue d’une compétition de l’une des
sub stances v isées dans le décret d’application du 1 0 j uin 1 9 6 6 . C elle-ci prév oyait ég alement q ue les prélèv ements ne pouv aient se
faire q u’à la demande d’un médecin ag réé par le M inistre charg é des S ports.
I l faut sig naler q ue les pouv oirs pub lics franç ais ont réag i très tô t puisq ue la F rance a été av ec la B elg iq ue le premier pays à lég iférer
dans ce domaine.
1 ) Définition du Dopag e sportif selon la L oi du 2 8 J uin 1 9 8 9
L a persistance du phénomène Dopag e et sa médiatisation ont conduit les pouv oirs pub lics à modifier la lég islation afin de la
rendre très efficace : le nouv eau tex te est dev enu la loi du 2 8 j uin 1 9 8 9 ou L oi B amb uck .
Est considéré comme dopag e le fait au cours des compétitions et des manifestations sportiv es org anisées ou ag réées par des
fédérations sportiv es ou en v ue d’y participer ( entraî nements) :
- d’utiliser des sub stances ou procédés interdits
- d’administrer ou d’appliq uer ces sub stances ou procédés ( y compris aux animaux )
- d’inciter à leur usag e ou d’en faciliter l’utilisation
S elon la conv ention européenne du 1 6 / 1 1 / 8 9 , on entend par dopag e l’administration aux sportifs ou l’usag e par ces derniers d’ag ents
ou de méthodes de dopag e interdits par les org anisations sportiv es internationales et fig urant sur des listes officiellement approuv ées.
2 ) L e Dopag e dans le S port : U ne réalité historiq ue
C ertains auteurs g recs nous relatent q uelq ues faits q ui prouv ent q ue de tout temps, le sportif a utilisé div ers moyens pour
aug menter ses performances. S elon M I L O N de C R O T O N E, les athlètes du V I é siècle av ant J -C . tentaient d’accroî tre leur force en
mang eant des v iandes différentes selon la discipline q u’ils pratiq uaient
A différentes périodes, P H I L O S T R A T E et G A L I EN rapportent q ue les athlètes essayaient d’accroî tre leurs performances en av alant
toutes sortes de sub stances. A u I er siècle av ant J -C ., P L I N E L E J EU N E ( ou selon les auteurs P L I N E L ' A N C I EN ) indiq ue q ue les
coureurs de fond de la G rèce A ntiq ue utilisaient des décoctions de P R EL E ( EQ U I S ET U M ) pour se contracter la rate et prév enir les
ab andons lors des courses de long ue durée. P lus tard, le cannab is sera utilisé par les g uerriers fanatiq ues de H A B A N I B N A L
S A B B A H pour ses propriétés euphorisantes, désinhib antes, et stimulantes q ue l’on appellera « H A S C H A S C H I N » .
L e X X é siècle découv re et utilise le dopag e cliniq ue. L e dopag e fut importé dans les milieux sportifs par … les autorités militaires
( doub les ou triples rations de « g nô le » et de « pinard » des g rog nards et des poilus) . U tilisation de 7 2 M de comprimés
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d’amphétamines dans les conting ents b ritanniq ues pour permettre le retour à la v iv acité chez le suj et prê t à tomb er de sommeil, pour
lui procurer un sentiment de b ien-ê tre et de confiance sans altérer son j ug ement ( M A J O R DN W G R A N T )
C ’est dans les années 6 0 q ue v a se dessiner en Europe une éb auche d’action antidopag e concertée suite à la mort du Danois
K N U T J A N S EN lors de l’épreuv e cycliste sur route des J .O . de R ome. L e C I O décida d’instaurer un contrô le antidopag e et en 1 9 6 3 ,
mise en place d’une commission d’ex perts par les Etats M emb res du C onseil de l’Europe ( C ong rès O lympiq ue de M adrid) . C es
mesures furent relayées en 1 9 6 7 par l’H C I . O n attendit 1 9 6 8 pour v oir l’application des premiers tests aux J O de M ex ico.
En F rance, la première L oi A nti-Dopag e apparaî t en 1 9 6 5 ( dite « loi M A Z A U D » , av ec une définition très précise du dopag e mais seul
l’état décide et ag it en la matière. I l v a ensuite prog ressiv ement associer les fédérations sportiv es à son action et renforcer son
armement j uridiq ue par les décrets de J uin 1 9 6 6 et A oû t 1 9 6 7 . L a modernisation ainsi q ue l’ascension commerciale et médiatiq ue du
sport v ont conduire à la loi de j uin 1 9 8 9 ( dite « L oi B amb uck » ) q ui se v eut disciplinaire av ant d’ê tre pénale, respectueuse des droits de
l’indiv idu, prév entiv e aussi b ien q ue répressiv e.· En 1 9 9 8 , pendant le tour de F rance, apparaî t au g rand j our l’ « A ffaire F estina » . L e
P arlement v ote alors le 2 3 mars 1 9 9 9 une nouv elle loi, dite « L oi relativ e à la protection de la santé des sportifs et à la lutte contre le
dopag e » .
L es premiers J .O . datent de 7 7 6 av ant J .-C . et se sont déroulés tous les 4 ans pendant près de 1 2 siècles. C ependant,
q uelq ues faits sont marq uants dans l’histoire du dopag e.
- 1 9 6 0 : suspicion de dopag e du coureur cycliste danois EN EM A R K mort à l’arriv ée de la course des 1 0 0 k m aux J .O . de R ome.
- 1 9 6 4 : contrô le de féminité des sœ urs P R ES S , lanceuses de poids.
- 1 9 6 7 : décès de T om S I M P S O N dans le T our de F rance ( amphétamines) .
- 1 9 6 8 : le C I O impose les premiers contrô les antidopag e aux J .O . de M ex ico.
- 1 9 7 6 : 2 3 0 0 contrô les aux J .O . de M ontréal 7 haltérophiles disq ualifiés.
- 1 9 8 4 : J .O . de L os A ng eles : 1 1 athlètes positifs et construction du 1 er lab oratoire de contrô le américain.
- 1 9 8 8 : J .O . de S éoul, une diz aine d’athlètes déclarés positifs dont le célèb re B en J O H N S O N ( aux anab olisants) , disq ualifié après sa
v ictoire et son record du monde sur le 1 0 0 m. I l sera par la suite récidiv iste en 1 9 9 3 et radié à v ie.
- 1 9 9 4 : J eux A siatiq ues d’H iroshima, 1 1 sportifs chinois dont 7 nag eurs contrô lés positifs. M ais aussi, une saisie record effectuée par
les douanes de l’aéroport de M ex ico de 5 0 tonnes d’Ephédrine, destinées aux lab oratoires clandestins de T ij uana.
- 1 9 9 5 : J uste av ant l’ouv erture des championnats du M onde de C A N T O N , l’haltérophilie annonce 6 4 cas de dopag e av érés pour 9 5 au
niv eau international.
3 ) L e Dopag e : U ne R éalité A ctuelle
a) les dimensions du dopag e : sont difficiles à cerner et ob j ectiv ement seuls les contrô les permettent d’en étab lir l’ex istence alors q ue :
- la presse est g énéralement imprécise.
- rares sont les sportifs q ui font des av eux .
- la rumeur est insidieuse.
- le silence et la complicité tacite sont souv ent de règ le « chez ceux q ui sav ent » .
- les trafics se multiplient av ec de nomb reuses saisies réalisées par les Douanes, affectant toute sorte de produits : v rais médicaments,
faux médicaments, copies, produits illicites, etc.…
- les manipulations sang uines, g énétiq ues et b iolog iq ues sont désormais connues et utilisées de faç on illicite par les sportifs.
A ucun sport n’est à l’ab ri et toutes les fédérations sont concernées. I l n’y a pas q ue les sports classiq ues tels cyclisme, haltérophilie,
athlétisme ou la natation q ui sont touchés, des cas de dopag e ont été retrouv és à la pétanq ue, en éq uitation, en handisport, en tir ou
en v oile et encore dans b ien d’autres sports.
b ) L es motifs du dopag e
- le sport est dev enu un enj eu politico financier énorme. C omme toutes les autres activ ités de spectacle, il se trouv e donc pris dans la
spirale de l’arg ent. Dans la G rèce A ntiq ue déj à, on disait q u’une v ictoire à O lympie faisait plus pour la g loire d’une cité q u’une v ictoire
sur le champ de b ataille.
- les J .O . rev ê taient une telle importance q ue pendant leur déroulement, tout conflit était suspendu. N omb re de récompenses étaient
réserv ées aux v ainq ueurs. S O L O N ( 6 0 0 av ant J -C .) av ait mê me proposé 5 0 0 drachmes ( petite fortune à l’époq ue) à celui q ui
rapporterait à A thènes une couronne olympiq ue.
- de nos j ours, plusieurs facteurs interv iennent dans le dopag e, et ce à tous les niv eaux de pratiq ue sportiv e :
- enj eux à la fois financiers ( sport b usiness) , politiq ues, sportifs et professionnels.
- v edettariat et pressions médiatiq ues.
- calendriers sportifs surcharg és.
- société de consommation de médicaments.
- méconnaissance des v rais dang ers du dopag e.
- information et formation mal cib lées.
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L E D OP A G E M OD ERN E : UN D A N G ER P OUR L A SOC IETE ET L ES SP ORTIF S
Des médicaments, normalement destinés à soig ner des malades, sont détournés ab usiv ement v ers le dopag e :
- à des doses trop fortes ou massiv es.
- en cures prolong ées.
- en association incohérentes.
et ont des conséq uences telles q ue :
- dépassement des limites physiolog iq ues.
- accoutumance, dépendance.
- effets patholog iq ues immédiats et à distance.
Des produits médicaux ou scientifiq ues sont détournés pour l’amélioration des performances, q uel q ue soit le prix à payer. Des
méthodes, de plus en plus sophistiq uées, sont mises au point pour améliorer les performances en essayant de ne pas induire des
résultats positifs lors des contrô les antidopag e.
L ES EL EM EN TS N OV A TEURS D E L A L OI D U 2 3 M A RS 1 9 9 9
C réation d’une autorité administrativ e indépendante charg ée de v eiller à l’efficacité de la lutte contre le dopag e : le C .P .L .D.
( C onseil de P rév ention et de L utte contre le Dopag e)
- C réations de nouv elles structures de soins et de prise en charg e des sportifs : les antennes médicales de lutte contre le dopag e.
- R enforcement des aspects répressifs de la lutte contre le dopag e av ec des peines ag g rav ées pour les trafics et les faits commis à
l’encontre des mineurs.
- C réation d’un réseau cohérent de prise en charg e, av ec mise en place d’un numéro v ert g ratuit et anonyme « Ecoute Dopag e » .
- R estructuration des mesures disciplinaires à l’encontre des sportifs ayant contrev enu au dispositif de la loi av ec meilleure intég ration
des différentes fédérations dans la lutte antidopag e et harmonisation de cette lutte.
- C oordination de la recherche en matière de médecine du sport et de lutte conte le dopag e.
L a création du C onseil de P rév ention et de L utte contre le Dopag e est l’élément fort et nov ateur de cette loi, destiné comme le titre
l’indiq ue, à la protection de la santé des sportifs et à la lutte contre le dopag e.
L E C ON TROL E A N TI-D OP A G E : D U TERRA IN A U L A B ORA TOIRE
L a mise en place d’un contrô le antidopag e répond à des normes strictes de respect d’une procédure afin d’év iter les contestations
j uridiq ues. T out sportif licencié peut en compétition ou à l’entraî nement ê tre soumis à un contrô le anti-dopag e.
L e contrô le sera effectué selon une procédure stricte, av ec la réalisation d’un rapport transmis aux autorités compétentes, un doub le
étant g ardé par le sportif. En cas de contrô le positif, une mise en place d’une contre-ex pertise sera effectuée à la demande du sportif
q ui, en cas de confirmation de ce contrô le, sera conv oq ué en première instance par la procédure disciplinaire de sa fédération.
L e C .P .L .D. peut faire appel des sanctions. I l ex iste par ailleurs des procédures d’appel. T out sportif contrô lé positif est sanctionné par
sa F édération et doit av ant de reprendre la compétition, passer un entretien dans une antenne rég ionale de lutte contre le dopag e.
EN C ON C L USION
L e dopag e, phénomène d’ampleur internationale, touche tous les sports. I l touche ég alement tous les sportifs, q uel q ue soit
leur â g e ou leur niv eau de compétition. L es mesures prév entiv es et répressiv es prév ues par la loi du 2 3 mars 1 9 9 9 , doiv ent serv ir à
protég er le sportif et à lui g arantir une pratiq ue saine. I l ne faut pas oub lier q ue le dopag e est av ant tout une tricherie q ui en plus peut
g rav ement nuire à la santé. L es pilules ou produits ne peuv ent pas faire des champions. P arfois ils peuv ent mê me les défaire et les
détruire. L e médecin du sport, placé au centre du dispositif, doit v eiller à sensib iliser le max imum de sportifs au prob lème du dopag e.
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