SHAH JAHAN

Transcription

SHAH JAHAN
DICTÉE HINDI & TAMOUL 2009 : UNE BONNE ANNÉE !
La 3e édition de la Dictée Hindi & Tamoul s’est déroulée à Ste-Anne (Guadeloupe). De l’avis du Jury les copies étaient satisfai santes dans l’ensemble. Un spectacle de danses traditionnelles et modernes a ponctué l’intermède.
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Édito
PAKISTAN ZINDABAD !
Il est Britannique et présentera bientôt un mémoire sur « L’Exil Indien
en Guadeloupe, Rupture et Continuité : La problématique de l’assimilation et de l’intégration des descendants d’immigrants indiens dans la
société guadeloupéenne». Il écrit : « Cette communauté indienne m’intéresse non seulement en raison du dynamisme de sa culture, de ses
fortes valeurs familiales et de son histoire chaotique et douloureuse,
mais aussi parce que son épopée me touche dans mon cheminement
personnel et en relation avec l’histoire de ma propre famille.». Pakistan, Zindabad ! Je ne vous l’ai pas dit ? Mera Khuda ! Il s’ appelle Asif.
Il est Pakistanais de 2e génération. Et nous ?
SHAH JAHAN
LA PASSION DE
L’ARCHITECTURE
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Sommaire
Cyrille Piddar-Apaïah : pleins feux
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Amiya Kumar Bagchi : l’économiste
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Le Patta Chitra : Peinture Indienne
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L’Inde des grands Moghols : Shah Jahan Page 4
Dictée Hindi & Tamoul 2009
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Propos de vie : Kala Pani
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Bibliographie : Inde/Caraïbe
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Sites signalés
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Humour
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Plein Feu
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CYRILLE PIDDAR-APAÏAH
La perpétuation de la musique traditionnelle indienne
« Les frères Piddar ». Les amateurs de musique indo-guadeloupéenne vous diront que cette famille est connue pour
sa maîtrise du chant et de la musique traditionnelle indienne. L’un d’entre eux, et pas des moindres, vient de sortir un
CD remarquable, tant par la qualité des performances vocales que par la richesse de l’accompagnement musical.
On est d’abord frappé par la diversité des interprétations, marquées toutes, pour les 16 morceaux enregistrés, par la
même rigueur dans la composition et le rythme.
Certains chants auront été fréquemment entendus par les familiers des cérémonies traditionnelles indiennes. Citons en particulier la prière d’o uverture
« appellation » (piste 1), et le fameux « manguèlon » (piste 6) : la prière de clôN°4 - Mai 2009
ture.
Publié par le Ser vice Communicati on du
D’autres chants rappelleront à certains des pans des grandes épopées de l’InConseil Guadeloupéen pour la Promotion
de, ou tout simplement réveilleront des souvenirs de communion religieuse indes Langues Indiennes (CGPLI)
tense : Koden dé laman (piste 2), Shiva (piste 14), Bouma Dévi (piste 5).
53 Chemin-Neuf - 97110 Pointe à Pitre,
Guadeloupe, French West Indies.
Les amoureux de percussions apprécieront tout particulièrement les performanTél. 0590 82 12 97
ces du virtuose : Tambours N°1 à 6, y compris une composition libre : Matalon
Email : [email protected]
Site : http://www.cgpli.org
en délire (piste 15).
Les quelques mots de présentation, sur la pochette, sont la meilleure concluDirecteur de la Publicati on : Fred Négrit
Rédacti on : Al exina Mekel, Micheline Gol ab- sion que nous pourrions faire de cette production : « La tradition indienne s’est
kan, Rémi Baumeister. Contributeurs pour c e
perpétuée de génération en génération. Ce CD est le reflet d’une culture en
numéro : Sharad
pleine effervescence. Les chansons sont issues d’un répertoire vaste et varié
Imprimé par : CGPLI
Mention : les opinions exprimées dans les articles qui vous feront voyager vers de lointains pâturages, chers à nos ancêtres venus
signés ne sont pas nécessairement celles du CGPLI de Pondichéry, de Calcutta et de Madras. »
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Est/Ouest
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Mai 2009 - N° 4
AMIYA KUMAR BAGCHI
Amiya Bagchi est directeur de l’IDSK (Institute of Devel opment Studies Kolkata) , centre de
recherche au sein de l’Université de Calcutta , créé en 2002 , et consacré à la
recherche et à la formulation de politiques publiques dans les domaines de
l’alphabétisation , de l’éducation , de la santé , des études de genre, des politiques
d’emploi, de technologies , des communications , des sciences humaines et du développement économique .
Le professeur Amiya Bagchi est une figure internationalement reconnue des
sciences économiques . Il considère que le progrès doit d’abord être mesuré à
l’aune de l’éducation et de la santé . Concevoir une politique économique dont
le but serait que chaque Indien puisse acheter un scooter ou une automobile lui
paraît un objectif absurde : toutes les villes s’en trouveraient asphyxiées . La libéralisation de l’économie mènerait-elle à la pollution ?
Amiya Bagchi n’est pas hostile à la liberté économique mais à la manière dont
elle est appliquée en Inde : on a libéralisé avant d’instaurer des règles de
droit . Il pense que l’Inde est contrôlée par les représentants de féodalités foncières, des rentiers qui tiennent les trois quarts de la population sous leur tutelle .
Alexina Mekel
PATTA CHIT RA
Peinture
Le Patta Chitra est un style de peinture indienne , originaire de l’état de
l’Orissa (Inde de l’e st) , dont les premières représentations datent du VIIIe
siècle . Cette peinture aux lignes appuyées et à l’utilisation de couleurs vives
pourrait être influencée par l’art des tribus de l’Orissa ,composées de descendants des occupants préaryens dont plus de soixante différentes tribus
cohabitent aujourd’hui dans la région .
Peinture religieuse, le patta chitra est intimement lié au culte de Jagannâtha , neuvième avatar de Krishna tout
particulièrement vénéré à Purî . Cette
ville de 157 650 habitants , est l’un
des centres de pèlerinage les plus
importants de l’Inde . Située au bord
de la mer , la ville est dominée par
l’imposant temple de Jagannâtha .
Les oeuvres de patta chitra représentent essentiellement des scènes
de la mythologie indienne et des
deux grandes épopées que sont le
Ramayana et le Mahabharata , mais
Radha-Krishna aussi des légendes du folklore local.
A l’origine , les peintures étaient réalisées sur des feuilles de palme séchées. Les dessins étaient gravés
à l’aide d’u ne sorte de stylet et l’encre était faite à partir d’une
concoction de charbon de bois de coques de noix de coco , ajoutée
à du curcuma en poudre et à de l’huile . On utilisait des teintures
végétales pour donner de la couleur . On obtenait alors le Talapata
Chitra , talapata étant le
nom des feuilles de
palme en langue oriya .
Les feuilles de palme
ont été remplacées par
de la soie ou du coton Peinture du Bengal West : vision des terribles
enduit d’u n mélange de événements liés au tsunami de décembre 2004
gomme , de pâte de
graines de tamarin et de craie. Ce support est appelé « patta ».
Les peintures pattachitra font partie des spécialités locales ,
vendues aux touristes.
Alexina Mekel
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Histoire
Mai 2009 - N° 4
L’INDE DES
Shâh Jahân
(1592-1666) LE PRINCE KURRAM
Quand le futur Shâh Jahân voit le jour, son grand-père Akbar le nomme Kurram ( joie)
et s’occupera lui- même de son éducation. Très proche de son grand-père dont il héritera des talents de bâtisseur, il l’est aussi de son père Jahângîr dont il est le bras droit
et part à la tête de son armée pour défendre les frontières où faire de nouvelles
conquêtes. Il reproche toutefois à Jahângîr son penchant pour la boisson et manifestera
toute sa vie une profonde aversion pour l’alcool. Il est son successeur désigné, mais
sous l’emprise de Nûr Jahân, Jahângîr nomme Shâh Ryar comme prince héritier.
Kurram qui commande les armées du Deccan rentre alors en conflit avec son père dès
1623. A l’automne 1627, alors que Jahângir agonise, l’armée du Deccan sous les ordres de Kurram remonte vers la capitale, et à la mort de son père il élimine tous les prétendants au trône.
SHÂH JAHÂN
Nommé empereur sous le nom de Shâh Jahân (roi du monde), il entreprend après le règne laxiste de son père une
consolidation de l’empire et fait preuve d’affermissement. Bien qu’ayant écarté de son conseil les dignitaires musulmans trop rigoristes, il lance une campagne de démolition des lieux de culte hindous pour construire des mosquées et
interdit certains de leurs rites comme celui de la crémation des morts. Une politique discriminatoire est inaugurée ;
désormais les hindous doivent porter des tuniques se boutonnant à gauche ; et les musulmans des tuniques se boutonnant à droite. Shâh Jahân s’attelle également à une tache d’affermissement du pouvoir de la dynastie Moghol. Les
Mosquée à l’intérieur de l’espace du Taj Mahal
tentatives d’opposition des rajput sont rapidement matées ; les royaumes indépendants de Golconde et Bijapur sont
soumis et doivent apporter un tribut annuel au trésor moghol. Son quatrième fils Aurangzeg qui participe à toutes se s
campagnes et vit loin de la cour est nommé vice roi du Deccan. Dara Shikoh, son premier fils, poète ,lettré, très apprécié à la cour mais piètre soldat est nommé par Shâh Jahân prince héritier.
De son grand-père Akbar, Shâh Jahân hérite d’une âme de bâtisseur ; on lui doit entre autres : Le fort rouge de Delhi,
la grande moquée de Delhi, et surtout le merveilleux Taj Mahal.
MUMTAZ MAHAL
Lorsque le prince Kurram, futur Shâh Jahân, rencontre Arjumand Banu dans le bazar près du palais, il a alors quinze
ans et elle quatorze ; il obtint de son père le droit de l’épouser et elle devint la fidèle et loyale compagne de Shâh Jahân qui lui donne le titre de Mumtaz Mahal (l’élue du palais). Elle l’encourage dans sa passion de l’a rchitecture.
GRANDS MOGHOLS
Lorsqu’elle meurt en couches de son quatorzième enfant, Shâh Jahân inconsolable lui fit construire à Agrâ le plus beau des mausolées, le Taj Mahal.
Après trente ans de règne, Shâh Jahân tombe malade et ses quatre fils revendiquent le titre d’empereur. L’ainé Dara Shikoh, formé aux affaires de
l’état est toujours considéré comme l’héritier légal ; il est gouverneur du
Punjab et proche des hindous ; il est très apprécié de la population. Shâh
Shuja gouverne le Bengale, tandis que Murad Baksi dirige le Gujarat ; leurs
mœurs dissolues font douter de leur capacité à régner.
Le plus ambitieux des quatre frères est Aurangzeb ; continuellement en
campagnes militaires qui s’empare d’Agrâ en 1658 et enferme Shâh Jahân
au fort rouge d’Agrâ d’où il pourra contempler le Taj Mahal sur l’autre rive de
la Yamuna. Il y mourra huit ans plus tard et sera inhumé auprès de Mumtaz
Mahal dans le Taj Mahal.
Shâh Jahân reste l’e mpereur Moghol le plus cher au cœur des indiens aussi bien musulmans que hindous (qu’i l n’a pourtant pas favorisés) qui continuent à déposer chaque jour des bouquets de fleurs sur son cénotaphe et
celui de Mumtaz Mahal. La belle histoire du Taj Mahal fait toujours rêver.
Rémi Baumeister
TAJ MAHAL
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Du balc on du fort rouge d’Agrâ,Shâh J ahân
prisonnier pouvait c ontempler le Taj Mahal
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Événement
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DICTÉE HINDI & TAMOUL
La 3 e édition de la Dictée Hindi & Tamoul,
Organisée par le Conseil Guadeloupéen
pour la Promotion des Langues Indiennes
s’e st déroulée à l’Auditorium de Douville,
Ste-Anne (Guadeloupe). De l’a vis du Jury
les copies étaient satisfaisantes dans l’ensemble.
Les deux temps forts, de cette journée,
furent la dictée en tamoul (donnée par
Michel Nankou) et celle en hindi (Rosy
Sheikboudou & MarieFrance FellicieDellan).
Les participants (collégiens, lycéens, et
membres d’association) ont diversement
apprécié la facilité (ou la difficulté!) des
textes. Le Prix Kamban (Tamoul) et le Prix
Tulsidas (Hindi) ont été décernés à Richard Patay et Ganesha Rollé pour leur
excellente performance.
L’intermède a été ponctué par un spectacle de danses présenté par les élèves
d’Annick Raghouber et Caroline Sémiramoth. Leurs jeunes danseuses furent fières de montrer leur habilité en danses traditionnelles; des chorégraphies plus modernes d’inspiration bollywoodienne ont
été aussi présentées.
Et la rencontre s’est terminée autour de
quelques « spécialités indiennes ». Ontelles été appréciées ? Sans doute ...sans
doute : très rapidement il ne restait plus de
« loti » ni de « vadè » !
Richard Patay
Prix Kamban
(Tamoul)
Les Artistes : Salutation finale :
Ganesha Rollé
Prix Tulsidas
(Hindi)
Rendez-vous est déjà pris pour la 4e édition de « La dictée Hindi et Tamoul » (8
mai 2010 !). Mais auparavant on nous promet des moments hauts en couleur avec
l’anniversaire du CGPLI (26 juin 2009). La
suite … au prochain numéro !
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2009 : UNE BONNE ANNÉE !
Participants de la Dictée : Hindi
Participants de la Dictée : Tamoul
Prix(Déce rnée s pour la me ille ure performance réalisée : toutes caté gories)
Langue
Cat égorie
Tamoul
Récompense
Pri x Kamban
Toutes
Hindi
Prix Tulsidas
Choix du Jury
Richard PATAY
(Centre de Formation du CGPLI)
Rollé GANESHA
(Centre de Formation du CGPLI)
(Dé cernées pour la meilleure performance réalisée par catégorie)
Langue
Catégorie
Ta moul
Niveau I
Récompense
Niveau I
Nivea u II
Hindi
Félic itations
Choix du Jury
Ré mi BAUMEISTER
(Centre de Formation du CGPLI)
Amanda NOËL
(Collè ge de Douville, Sainte -Anne )
Fr édér ique PINEAU
(Centre de Formation du CGPLI)
Amélie HIRA-R OLLE
Niveau I II
(Centre de Formation du CGPLI)
Nive au IV
(Lycée de Sainte-anne)
Olivia KANDASSAMY
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Mai 2009 - N° 4
Bibliographie : Langues et civili sations : Inde/Caraïbe
BRETON, Roland J.-L, 1976.- Atlas géographique des langues et des ethnies de l’Inde et du subcontinent, Québec :
Les Presse s de l’Université de Laval, 648 p.
HAZAËL-MASSIEUX, Marie-Christine et ROBILLARDS, Didier (éd.), 1997.- Contacts de
langues contacts de culture créolisation, Paris : L’Harmattan, 469 p.
LEIRIS, Michel, 1974.- Contacts de civilisation en Martinique et en Guadeloupe, Paris :
Unesco/Gallimard.
L’ETANG, Gerrry (éd.), 1994.- Présence de l’Inde dans le monde, Paris : L’Harmattan,
366p.
MAHABIR, Kumar and Sita, 1990.- A dictionary of common Trinidad hindi, El Dorado
(Trinidad) : Chakra Publishing CO, 41 p.
SIDAMBAROM, Henri, 1990.- Procès politique : Contestation des droits électoraux opposés par le Gouverneur de la Guadeloupe, M. le Vicomte de La Loyère, aux fils d’Hindous
nés à la Guadeloupe, 1904-1906, Bordeaux : Editions Bergeret.
SMERALDA-AMON, Juliette, 1996.- La question de l’immigration indienne dans son environnement socio-économique Martiniquais, 1848-1900, Paris : l’Harmattan, 432 p.
THINKER, Hugh,1974.- A New System of Slavery, The export of Indian Labor Overseas :
1830-1920, London : Oxford University Press.
TOUMSON, Roger (éd.), 1994.- Les Indes Antillaises : Présence et situation des communautés indiennes en milieu
caribéen, Actes du Colloque interculturel (21-22 décembre 1990) à Saint-François, Paris : l’Harmattan, 264 p.
Sites signalés
http://eci.nic.in/
Election Commission(Indi a)
http://www.bbc .co.uk/hi ndi/
BBC Hindi
http://www.auj ourdhuilinde.c om/
Infor mati ons générales (Inde)
http://www.musicspice.c om/
Tv - musique - N ews
Humour
Cours par correspondance
Santa Singh roule en excès de vitesse. Il est arrêté par une
patrouille de police.
Santa : Monsieur l’agent je prends un cours de conduite.
Le Policier : Sans moniteur ?
Santa : Ouais, c’est un cours par correspondance.
Je t’aime en Hindi
“ Meri Idiotni, I believe in y ou and I love you. Tumhara
Idiot.”
Les coffres sont vides
Chandrababu Naidu donne un billet de 10 roupies à un
mendiant dans une rue de Delhi.
“D’où êtes-vous ?” lui demande le mendiant.
“Je suis le chief minister d’Andhra Pradesh,” répond Naidu.
“Merci beaucoup dit le mendiant en lui rendant le billet :
“Je ne prends pas l’argent d’un collègue”.
Quelle tenue ?
Question : Pourquoi mettez-v ous parfois des vêtements
indiens pour aller au travail ?
Réponse : C’est mieux que d’aller trav ailler nu.
Wait Sir !
Laloo s’apprête à sortir d’un aéroport. Il y a foule. Le responsable de la sécurité dit à Laloo « Wait sir !». Laloo répond « 65kg », et continue à av ancer...
Kala Pani
Propos de Vie
Homme libre, toujours tu chériras la mer... chantait Baudelaire
au XIXème siècle. A la même époque pour l'engagé indien,
Kala Pani, ou l'Eau Noire, représentait l'enfer, l'espace tabou à
ne pas franchir. On ne quitte pas sa terre natale... Quitter le
continent indien pour chevaucher Kala Pani, c'était s'exposer
à croiser des hoogli (monstres). Enjamber l'eau maudite brisait
le lien familial et social avec Bharat, l'Inde Mère. En éloignant
l'hindou de la Ganga sacrée, cet exil perturbait le cycle cosmique des réincarnations...
Prenant pour protection leurs Dieux, le héros Madouraï Viran,
le prophète Nagoumira, les hardis conquérants partaient nonobstant. Pour exorciser la peur de la traversée interdite, illusionner ceux qu'ils allaient soumettre à la pwofitasyon cannière en leur promettant l'Eldorado, les Britanniques embarquaient aussi de grands chaudrons d'eau de Gange... Beaucoup d'engagés souffrirent, maltraités ou malades.
D'autres rendirent l'âme. Jetés par dessu s-bord avec leur bel
espoir de poudre d'or, ils finirent festin pour requins.
Pour nous descendants, Kala Pani n'est plus que la perte de
notre identité originelle. En créant aux îles une geste indocréole, "un nouvel imaginaire corallien" (Khal Thorabully), le
défiant océan s'est fait source de résilience, de construction et
de beauté.
La mer, depuis toujours notre forte maîtresse
De ses accents prenants, ses richesses pulsées,
Nous invite à tirer hardiment un grand trait.
Comme elle, point lassé s, à espérer encore
Que le train de la vie nous conduit à bon port.
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Sharad