DNA du 7-11-2013

Transcription

DNA du 7-11-2013
Document:/DNA/01-Q11/Parutions/2013-11-07/Pages/Sports/STE05.pgl
Auteur:BASTIDSE
Date:11/11/2013 21:32:02
SPORTS
JEUDI 7 NOVEMBRE 2013 P
RUGBY Tournée d’automne : les confidences de Philippe Saint-André
«Les moyens du bord»
Nouvelle-Zélande, Tonga et Afrique du Sud, le programme s’annonce copieux en novembre.
L’occasion pour le sélectionneur de l’équipe de France de faire un large tour d’horizon.
L
es sélectionneurs se succèdent, l’aménagement
du calendrier des Bleus
reste insoluble. Voilà ce
qui ressort des propos de Philippe Saint-André.
– Que vous inspire cette tournée
d’automne ?
– On va jouer les deux meilleures
nations du monde. La NouvelleZélande, l’incontestable N°1, qui
a perdu un seul match lors de ses
trente dernières confrontations
et l’Afrique du Sud, le N°2 au
classement de l’IRB. Plus les
Tonga qui nous avaient battus
lors de la dernière Coupe du
monde. C’est une opportunité fabuleuse de se jauger par rapport
à ce qui se fait de mieux dans le
monde. Un challenge énorme.
«L’équipe de France
n’est pas au centre
des préoccupations
du rugby français»
Coupe du monde où l’on devrait
avoir trois mois pour se préparer, on ne peut pas être aussi
précis dans notre jeu avec aussi
peu de jours en commun.
– On a l’impression d’entendre
Bernard Laporte ou Marc Lièvremont, vos prédécesseurs…
– (il coupe) Ouais! J’ai fait le
même constat pendant deux
ans, j’ai essayé de le dire… (il
s’arrête un moment). Maintenant, on va se resserrer et se
concentrer sur ce mois de novembre (*). Cet hiver, on aura un
calendrier plus propice lors du
Tournoi des VI Nations avec trois
réceptions (*). Et après, ça sera
déjà le sprint final vers la Coupe
du monde 2015. On va faire avec
les moyens du bord, en s’appuyant notamment sur cette jeune génération qui sera certainement là pendant sept, huit ans.
«Il y a une énorme attente
contre les All Blacks»
«Il va falloir mettre du courage, du coeur et de l’agressivité.»
PHOTO AFP
ches). À côté de cela, j’ai l’im– Cette tournée risque d’être
charnière pour vous et l’équipe
de France ? En bien ou en mal
d’ailleurs !
– Oui automatiquement. On a
passé une saison difficile. Il y a
d’abord eu un Tournoi des VI
Nations très médiocre (NDLR,
dernier ex-aequo avec l’Irlande)
et une tournée en NouvelleZélande difficile sur un plan
comptable (3 défaites en 3 mat-
pression qu’un groupe s’est dégagé avec des joueurs à fort
potentiel. On a pratiquement
changé 80 % de l’équipe finaliste du dernier Mondial. C’est un
groupe en transition qui a besoin
de maturité et surtout d’un
match référence.
– On sent une pointe d’agacement dans vos propos.
– Parce qu’hélas, l’équipe de
France n’est pas au centre des
WATER-POLO L’équipe de France à Montpellier
Cap sur les barrages de l’Euro
préoccupations du rugby français. On ne va pas rencontrer des
pays, mais en réalité des clubs
qui travaillent régulièrement ensemble là où nous, on bricole des
bouts de stages.
– Comment, dans ces conditions, comptez-vous ébranler la
meilleure équipe du monde ?
– Il va falloir mettre du courage,
du cœur et de l’agressivité pour
compenser. Il ne faut pas se voiler la face, à part l’année de la
– Des joueurs qui semblent,
pour la plupart, déjà bien entamés physiquement.
– C’est vraiment une chose qui
me gêne. Pour être performant,
un joueur de très haut niveau a
besoin d’une grosse préparation
physique et technique. Malheureusement, en France, ils sont
onze mois en compétition. Là, on
n’est pas dans la performance de
haut niveau. Il faut absolument
qu’on parvienne à mettre nos
trente meilleurs joueurs dans les
meilleures dispositions pour
pouvoir rivaliser. On a des
joueurs de talent. Mais quand les
Blacks font 25 matches par an,
nous, on en fait 40.
– L’un de vos chantiers sera
l’animation offensive en berne
ces dernières années.
– Pour bien jouer au rugby, il
faut avoir de la complicité, des
habitudes de jeu, du travail, des
repères collectifs et c’est le plus
long à trouver. C’est pour cela
qu’on ne veut pas trop bouger ce
groupe. Regardez contre les
Blacks en juin, on a souvent
franchi leur premier rideau mais
on a eu du mal à finir parce qu’il
nous manquait du lien.
– Ce premier test contre les All
Blacks au Stade de France, deux
ans après la finale perdue à Auckland (9-8), tout est réuni pour
en faire un moment spécial.
– C’est un challenge excitant. Le
stade est à guichets fermés depuis deux mois. Il y a une énorme attente contre les All Blacks.
On parle d’animation offensive,
mais il va falloir d’abord bien
défendre et conserver nos ballons en conquête. Il nous faudra
énormément d’intelligence dans
le jeu et de discipline. Mais aussi, vous avez raison, beaucoup
d’émotion dans le combat. Il faudra jouer sans complexe.
– On dit qu’il n’y a pas de grande
équipe sans grand ouvreur, ça a
toujours été un problème récurrent en équipe de France, cette
instabilité à ce poste stratégique.
– On a la particularité de ne pas
avoir d’ouvreur-buteur. On a essayé François Trinh-Duc ces dernières années. Nous, on a voulu
LA TOURNÉE
France – Nouvelle-Zélande
samedi 9 au Stade de France (21h)
France – Tonga
samedi 16 au Havre (18h)
France – Afrique du Sud
samedi 23 au StadedeFrance (21h)
voir Rémi Tales et Camille Lopez
en Nouvelle-Zélande. On pense
qu’ils ont le potentiel. Mais c’est
vrai, on est toujours dans une
phase de recherche.
– Allez-vous être tenté de dénicher des perles rares du côté des
« sélectionnables étrangers » ?
– C’est tout le problème du
Top 14. Il y a des postes comme
pilier droit, ouvreur, ailiers où il
y a énormément d’étrangers titulaires et étonnamment, en
deuxième ligne ou au centre, on
n’a jamais eu autant de qualité.
On suit tout cela de près et s’il y
avait un «sélectionnable étranger (**)» qui fasse la différence,
on le prendrait. Mais pour l’instant, on fait confiance à ce groupe.
PROPOS RECUEILLIS
PAR STÉPHANE PULZE
R
Q (*) La France recevra l’Angleterre,
l’Italie et l’Irlande et se déplacera
au Pays de Galles et en Écosse.
Q (**) Un joueur étranger peut
prétendre au XV de France à
condition d’avoir joué trois saisons
dans le championnat de France et
de ne pas avoir été sélectionné dans
son pays d’origine.
JUDO Cindy Huber aux championnats de France D1 à Marseille
Cindy ne veut pas rendre l’or
Cindy Huber (27 ans) pourrait bien garder son titre de
championne de France, dès
samedi à Marseille...
Romain Blary (à gauche) et les Bleus : quatre victoires à
chercher avant les barrages. PHOTO DNA – JEAN-CHRISTOPHE DORN
Avec le Strasbourgeois Romain Blary, l’équipe de
France dispute, à partir
d’aujourd’hui à Montpellier,
un tournoi qualificatif qui
doit la mener aux barrages
pour l’Euro-2014.
DEPUIS MARDI, 13 internationaux
français sont réunis à la piscine
Antigone de Montpellier et peaufinent leurs réglages, systèmes et
automatismes.
À partir d’aujourd’hui, les Bleus
affronteront successivement le
Danemark, la Pologne (demain),
l’Ukraine (samedi) et la République tchèque (dimanche).
L’objectif est de terminer ce tournoi de qualification montpelliérain en première position pour
aborder la dernière étape en
position favorable.
L’ultime marche sera un barrage
en aller-retour contre une des six
dernières nations de l’Euro-2012
qui s’était joué aux Pays-Bas.
Pour l’heure, dans le bassin d’Antigone, les Tricolores entraînés par
Florian Bruzzo ont quatre matches
au programme contre des adversaires largement à leur portée.
« On est les favoris, c’est clair,
commente Romain Blary, l’unique
(*) strasbourgeois présent dans
cette équipe de France qu’il avait
déjà fréquentée entre 2003
et 2009. L’Ukraine devrait être le
rival le plus coriace. »
Du 28 octobre au 4 novembre,
l’équipe de France (où figure aussi
Thibaut Simon, ex-Strasbourgeois)
avait fait un stage de préparation
à Istanbul avec l’équipe de Galatasaray comme sparring-partner.
« Le matin, on travaillait la tactique, les supériorités et infériorités
numériques, raconte Blary. Le
soir, on les affrontait en match.
C’était un bon stage, on a bien
travaillé. »
Au poste d’avant de pointe, Blary
était en concurrence avec les
Marseillais Camasara et le Montpelliérain Saudadier. Sous le
bonnet bleu, il glissera vraisemblablement au poste de milieu
gauche.
Programme
France – Danemark (auj, 20h30),
France – Pologne (vendredi
20h30), France – Ukraine (samedi
20h30), France – Rep. tchèque
(dimanche 10h30).
Q (*) Parti en stage en Turquie, le
Strasbourgeois Jean-Baptiste
Cartoux n’a pas été retenu dans la
sélection finale.
C.S.
JUSQU’À SAMEDI, Cindy Huber
est la championne de France en
titre, alors samedi, justement, elle sera celle que chacune rêve de
mettre à terre.
Mais est-elle pour autant favorite ? « Euh, non. Je ne me considère pas comme telle. Je préfère me
dire que je ne le suis pas, il peut
arriver tellement de choses… »
« J’ai pris conscience
que j’avais les moyens
d’aller plus loin »
Et des « choses », la Strasbourgeoise en a connu un paquet cette
saison. Sacrée d’or le 24 novembre dernier, à Montpellier, elle est
alors sur son nuage, solidement
installée sur le sommet de son
podium.
« Je n’y pense pas trop, en fait,
j’ai plus en tête la compétition
qui vient. Mais, une fois là-haut,
on pense à l’accomplissement de
tout ce qui a été fait. On se dit
“enfin”. »
Enfin, elle est appelée au Tournoi
de Paris, même si elle n’y fait
qu’un tour, enfin elle tourne dans
les compétitions internationales.
« On se fait remarquer par les
entraîneurs nationaux. » Et on
leur dit qu’on existe, que la vie ne
tourne pas seulement autour des
numéros 1. Surtout quand, comme pour Cindy Huber, il y a
Automne Pavia dans la catégorie
(-57kg).
L’histoire de sa saison est parfaite et magnifique. Puis, juste
avant d’aller aux Universiades,
Cindy Huber (à gauche): son titre lui ferait oublier ses blessures d’une saison folle.
PHOTO ISABELLE GEIGER
en stage à Cuba, le genou lâche.
Puis, dans les jours qui précèdent
les Jeux Méditerranéens, c’est
l’épaule qui flanche.
À se demander si cela valait bien
la peine de se donner tant de
mal ! Sans hésiter, la demoiselle
répond oui. Car à chaque fois elle
revient, plus forte.
C’est à voir à Marseille, déjà.
Automne Pavia, touchée au coude au dernier Mondial, ne sera
pas sur le tapis. « D’un côté c’est
un soulagement, elle est quand
même très forte.
« De l’autre, j’aurais bien aimé la
battre. » Entre les deux, il n’y a
qu’un précédent, en finale des
“France” en 2010, à Boulazac. Et
c’est Automne qui avait mis Cindy sur le dos (ippon).
La médaillée olympique (bronze
à Londres-2012) en moins, la voie
n’est pas forcément libérée. « J’ai
déjà battu toutes les autres filles.
Ce titre m’a rendu plus forte, je
pense, plus confiante.
« Je sais ce que je suis capable de
faire, j’ai pris conscience que
j’avais les moyens d’aller plus
loin. Mais le judo, ça se joue tellement sur des détails… »
Et chez elle, le détail qui tue, bien
souvent, c’est le stress. « Je me
laisse emporter par ça. » Alors
elle travaille, dur, pour y faire
face.
Avec tout un rituel, du casque sur
les oreilles qu’on met pour mieux
s’isoler jusqu’aux exercices de
respiration pour installer un vide
bienfaiteur avant d’aller au combat.
Elle fait mieux face à ce stress qui
lui a tant fait perdre ses moyens,
elle n’est pas “guérie” pour
autant. Et elle se réjouit de passer
dès samedi sur le tatami de ces
championnats.
« Je préfère, se marre-t-elle. Je ne
me verrais pas regarder les copines tout une journée si je dois
combattre le lendemain. Quel
stress !….»
S.BA.
R
100 % FILLES
SAMEDI
-48kg : Nadine Gillmé (Mulhouse).
-52kg : Lucile Duport (Mulhouse).
-57kg : Cindy Huber et Léa Mattei
(Mulhouse), Nathalie Rouvière
(Wissembourg).
DIMANCHE
-63kg : Linday Tsang Sam Moï et
Héloïse Lacouchie (Mulhouse).
-70kg : Margaux Pinot (Mulhouse).
+78kg : Rebecca Ramanich.
STE 01