Typologie des genres théâtraux
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Typologie des genres théâtraux
Typologie des genres théâtraux Genre Tragédie antique Aristophane Sophocle Commedia dell’arte Goldoni Personnages Ils sont souvent d’une origine sociale noble et se trouvent aux prises avec un destin contraire. Les acteurs portaient un costume et un masque. Ce dernier, en cachant le visage, permettait les changements de rôle ainsi que l’identification rapide des personnages. Le costume était constitué d’une robe à manches longues, qui descendait jusqu’aux pieds et était richement brodée et décorée. Les acteurs portaient des sandales. Personnages archétypaux, de condition populaire immédiatement reconnaissables par leur costume, leur nom et leur rôle : le vieillard amoureux, lubrique et ridicule (Pantalon), le jeune prétendant (Léandre), l’ingénue (Isabelle), le valet intelligent (Arlequin), le soldat fanfaron, le parasite, le « docteur ». Rôle essentiel des masques. Intrigue Les sujets des tragédies sont pour l’essentiel issues de quatre grands cycles légendaires de la mythologie grecque : La guerre de Troie, Les Atrides, Le cycle thébain, Le mythe d’Héraclès. Certaines situations se retrouvent dans la plupart des tragédies. Ce sont ce que l’on appelle des " scènes typiques ", qui sont au nombre de trois : la supplication, la reconnaissance et le récit de messager. La fin de l’histoire, connue d’avance, est malheureuse. Les sujets sont tirés de la vie quotidienne de l’époque et sont identifiables immédiatement par le public. De nombreuses intrigues mettent en scène des situations qui peuvent être transposables à toutes les époques (par exemple, les oppositions entre un maître et son valet renvoient à un rapport plus général entre le dominant et le dominé) L’intrigue est souvent ténue et la fin est toujours heureuse. Thème Forme et structure Rôle essentiel du chœur qui sert d’intermédiaire entre les Toutes les pièces mettent en scène un personnages et les spectateurs . thème unique sous différentes formes : Le chœur ne se mêlait pas aux l’homme est soumis à son destin qu’il ne autres personnages : après son peut contrôler et auquel il ne peut entrée solennelle, il restait dans échapper. l’orchestra. Son rôle consistait à Si la fatalité à laquelle est soumise le commenter les événements en personnage dirige toute l’action, elle le émettant une morale pousse aussi à accomplir un défi et à se traditionnelle. Il lui revenait surpasser. La tragédie est ainsi le premier d’éclaircir le sens de la pièce, en genre littéraire qui présente l’homme en commentant l’intervention d’un situation d’agir et le place au centre d’une personnage ou en donnant des décision engageant son destin. C’est ce qui indications scéniques. C’est le lui donne sa condition de héros. chœur encore qui annonçait l’arrivée des personnages. Mélange de farce, de mime et de pantomime. C’est un théâtre très visuel. Les pièces ne sont jamais jouées à partir d’un texte fixe : les acteurs improvisent sur la base d’un canevas, inventent de La commedia met en scène une critique nouvelles péripéties, des des institutions et des rapports de situations et des dénouements domination et de servitude. Le but est de au fur et à mesure du corriger les mœurs par le rire : la comédie déroulement de l’action. veut donner au public un miroir de luiToutes les formes de comique même, pour le faire réfléchir sur des sont convoquées : comique questions gaves grâce au comique. acrobatique, comique de situation (dialogues à double sens, quiproquos, mensonges, travestissements), comique de mœurs et de caractères (caricatures, portée satirique…) Langue Le chœur s’exprime en strophes chantées respectant la métrique traditionnelle alors que les personnages dialoguent avec un style voisin de la langue parlée. Les personnages s’expriment dans la langue de leur classe (langage courant plutôt familier) Tragédie classique Corneille Racine Théâtre de l’absurde Beckett Ionesco Cinq actes (le premier acte étant celui de l'exposition, les trois suivants faisant progresser La tragédie classique aborde des thèmes l'action dramatique et le dernier comme la passion, la vengeance et contenant le dénouement L'intrigue prend place dans des temps reculés l'héroïsme. Elle revêt une fonction morale, toujours malheureux). Personnages illustres et de rang ou mythiques. Elle se déroule souvent dans un conforme ainsi au principe d'Aristote Respect des règles classiques : élevé, demi-dieux, héros lieu unique comme une pièce de palais et elle appelé la catharsis (purification). En trois unités, vraisemblance et antiques, rois et reines réels ou dure au maximum une journée. Son montrant les conséquences ultimes et bienséance imaginaires. dénouement est souvent malheureux, en général, catastrophiques des passions, elle purge Boileau résume ces contraintes c'est la mort. l'âme du spectateur de ces mêmes passions dans ce vers : et l'incite à ne pas imiter les héros Qu'en un jour, qu'en un lieu, un seul tragiques. fait accompli Tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli. Né après la seconde guerre mondiale et les traumatismes d'Auschwitz et d'Hiroshima, Personnages marqués par le le théâtre de l'absurde conteste les règles traumatisme de la guerre chez traditionnelles du théâtre et pose la qui la vie psychique a pris le pas question de la place de l'homme dans le sur la réalité et qui dominent mal monde et plus largement de la condition Éclatement de la forme Le théâtre de l’absurde tend à éliminer tout leurs fantasmes et leurs humaine. La majorité des pièces ne déterminisme logique : l’intrigue est souvent névroses. Héritiers spirituels de Jarry, des dadaïstes possèdent ni acte ni scène, et circulaire, sans but, ne tendant jamais vers un Souvent des antihéros livrés à et des surréalistes, les dramaturges de l'action est réduite au minimum. dénouement esthétique. eux-mêmes sans le moindre l’absurde voyaient, selon le mot d’Eugène Pas ou peu de décors repère, des archétypes égarés Ionesco, « l’homme comme perdu dans le dans un monde anonyme et monde, toutes ses actions devenant incompréhensible. insensées, absurdes, inutiles ». Thèmes récurrents de l’incommunicabilité, du vide et de la perte du sens. Vers alexandrin, dialogues argumentatifs, monologues, stances, récits Calembours, associations d'idées et jeux sur les sonorités. Le pouvoir de communication du langage est nié et se trouve ramené à une fonction purement ludique.