Energies alternatives aux produits pétroliers
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Energies alternatives aux produits pétroliers
PREDIT 3 carrefour final mai 2008 Etude sur l’impact de l’éthanol sur les émissions à l’échappement et les pertes par évaporation Ce projet s’articule selon 3 axes de recherche : • l’évaluation de l’impact de la pression de vapeur sur les émissions de polluants à l’échappement et par évaporation (réglementés, toxiques, précureurs de l’ozone). • l’évaluation de la sensibilité à l’éthanol de différentes technologies. Principaux objectifs et apports attendus : Sur la base d’une matrice d’essais carburants/véhicules (8 carburants, 4 véhicules légers), les objectifs pour les émissions à l’échappement sont de : • mesurer les émissions des polluants réglementés ; • mesurer les émissions des polluants non réglementés ; • mesurer l’impact de l’éthanol sur les départs à froid. Les objectifs pour les émissions à l’évaporation sont de : • mesurer les pertes par évaporation ; • définir la réactivité vis à vis de l’ozone des pertes par évaporation. Résultats obtenus : Les principales conclusions de cette étude sont les suivantes : • les véhicules testés respectent les normes d’émissions à l’échappement lorsqu’ils sont alimentés avec une essence contenant 5% d’éthanol. ; • aucun impact direct de l’incorporation d’éthanol sur les pertes par évaporation n’est observé lorsque l’ajout d’éthanol se fait à aptitude du carburant à se vaporiser (TVR) constante ; • le stockage d’éthanol en présence d’un pied d’eau peut conduire rapidement à une diminution marquée de la teneur en éthanol du carburant ; • les véhicules testés ont montré une sensibilité à l’éthanol, du point de vue de leur système de régulation de richesse et peut être du point de vue de la thermique de la ligne d’échappement. (IFP, financement Ademe). Et après ? Progrès des connaissances et innovations sont des préalables au développement à grande échelle des carburants alternatifs. Des études fines de l’efficacité énergétique globale de la chaîne complète, du «puits à la roue» sont nécessaires pour s’assurer que le «bilan carbone» s’avère in fine plus avantageux que celui des carburants traditionnels issus du pétrole. L’extraction du gaz naturel, sa compression ou son refroidissement (pour sa liquéfaction) sont des opérations qui consomment beaucoup d’énergie. De plus, en l’état actuel de la technique, les rendements des moteurs fonctionnant au GNV ne sont pas particulièrement élevés. Ils nécessitent un allumage commandé et la conception de moteurs thermiques spécifiquement optimisés pour ce type de carburant, notamment au niveau de la combustion, doit être envisagé, y compris pour les véhicules de transport en commun et les camions. L’introduction partielle d’hydrogène (provenant de source non carbonée) et/ou de biogaz permettra à la filière gaz de rester dans la course. Pour les biocarburants, certaines interrogations doivent trouver des réponses sans équivoques. Les carburants dits de «première génération» ne semblent pas pouvoir être utilisés à grande échelle du fait, notamment, des surfaces cultivées qui devraient y être consacrées. Les biocarburants dits de « deuxième génération » présentent un meilleur potentiel et les recherches à engager pour le long terme devraient très certainement privilégier cette voie. Dans une étape intermédiaire, si la solution consistant à utiliser des biocarburants de première génération mélangés à des produits pétroliers devait se développer à grande échelle, les recherches sur la mise au point de moteurs réellement optimisés pour ces mélanges (moteurs «flexfuel») devraient impérativement s’accélérer. Pour l’heure quelques constructeurs garantissent déjà leur moteur essence à 10% d’éthanol et leur moteur Diesel avec 30% de biogazole. Enfin, tant pour le GNV que pour les biocarburants, les rejets issus du fonctionnement des moteurs doivent être finement analysés et des systèmes de dépollution spécifiques devront, le cas échéant, être développés et leur efficacité devra être mesurée. éNERGIES ALTERNATIVES AUX PRODUITS PéTROLIERS PREDIT 3 carrefour final mai 2008 Rédaction : Bertrand Theys Secrétariat permanent du Predit avec l’aide de Laurent Gagnepain et Gabriel Plassat, ADEME Le moteur thermique ne paraît pas avoir de concurrent capable de remettre en cause sa suprématie à court ou moyen terme. Cependant, la lutte contre l’effet de serre doit s’intensifier. Il faut donc concilier ces deux éléments. Une solution consiste à utiliser, dans les moteurs à explosion, des carburants qui ne contiennent pas ou peu de carbone d’origine fossile. Sa mise en œuvre nécessite toutefois des études préalables afin, notamment, de s’assurer de la bonne adéquation entre les éléments du couple moteur-carburant, et de quantifier l’énergie dépensée pour produire les dits carburants sans carbone fossile (approche puits à la roue). La problématique Les carburants pétroliers liquides (essence, gazole) présentent des atouts indiscutables. Leur manipulation, leur transport et leur stockage sont relativement aisés et, surtout, ils ont une très forte densité énergétique, massique et volumique : un litre d’essence pèse 755 g et contient une énergie de l’ordre de 9 kWh. Il permet à une voiture de parcourir 15 à 20 km sur une route dégagée. Ces qualités justifient le quasi-monopole dont ils ont bénéficié jusqu’à présent en tant que source d’énergie pour assurer la propulsion des véhicules routiers et des engins ferroviaires autres qu’électriques. Cependant, au-delà de ces atouts, l’utilisation de l’essence et du gazole dans les moteurs thermiques présente un grave handicap : du carbone fossile, inactif au niveau de l’effet de serre lorsqu’il est contenu dans les nappes pétrolifères, se combine à l’oxygène de l’air ambiant au cours du processus de combustion pour former du dioxyde de carbone qui est relâché dans l’atmosphère et devient alors actif vis-à-vis de l’effet de serre. Dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, et compte-tenu des difficultés à diffuser largement des solutions alternatives au moteur à explosion, il y a lieu de trouver des substituts à ces produits d’origine pétrolière pour réduire le rejet de carbone fossile dans le milieu ambiant. Trois voies, qui peuvent être combinées entre elles, sont envisagées pour aller dans ce sens : • exploiter des produits fossiles dans lesquels, à contenu énergétique équivalent, la quantité de carbone est plus faible ; Mobilité Sécurité des transports Transport de marchandises Environnement Énergie Intégrations technologiques Politiques de transports • utiliser des produits dans lesquels les atomes de carbone sont prélevés sur des molécules de dioxyde de carbone déjà présentes au préalable dans l’atmosphère afin de ne pas y augmenter la concentration de gaz à effet de serre ; • utiliser de l’hydrogène, sous réserve qu’il ne soit pas obtenu selon un procédé qui libère du carbone fossile. Exploiter l’une de ces solutions n’est cependant pas immédiat et certaines précautions doivent être prises. Adapter les moteurs (et les auxiliaires) à ces carburants ou combustibles alternatifs et tester leur fiabilité dans les conditions réelles de fonctionnement s’impose d’abord. Une phase d’analyse des effluents, de leur nature, de leurs propriétés, de leur toxicité est également nécessaire, tout comme l’établissement d’un bilan énergétique afin de s’assurer que la solution envisagée est réaliste et peut être engagée à grande échelle. Enfin les paramètres de sécurité, tout au long de la chaîne (production, distribution, utilisation), doivent aussi être pris en considération. PREDIT 3 carrefour final mai 2008 éNERGIES ALTERNATIVES AUX PRODUITS PéTROLIERS Les actions du Predit 3 Le «gaz naturel», constitué très majoritairement de méthane en fait, est un hydrocarbure dont l’utilisation en tant que carburant dans les moteurs thermiques devrait permettre de limiter l’émission de dioxyde de carbone. En effet, la molécule de méthane a un contenu en carbone relativement faible (4 atomes d’hydrogène et un atome de carbone) et, même s’il est d’origine fossile, la combustion de ce gaz émet moins de dioxyde de carbone que l’essence ou le gazole dont les molécules constituantes sont beaucoup plus carbonées. A performances équivalentes, un véhicule consommant du gaz naturel pour véhicules (GNV) émet 20% de moins de dioxyde de carbone qu’un véhicule à essence , mais pas forcément moins qu’un diesel compte tenu du moindre rendement du moteur GNV. En fait, selon l’usage des niveaux en retrait (exemple : des usages urbains avec beaucoup de fonctionnement au ralenti et à charge partielle) ou meilleur (cas des usages moteurs chargés comme sur parcours autoroutier) peuvent être obtenus. Le bruit émis par un moteur fonctionnant au GNV est aussi plus faible que celui émis par un moteur équivalent fonctionnant au gazole. De plus, les réserves naturelles de méthane sont assez importantes (mais malheureusement aussi mal réparties que le pétrole) et c’est un produit assez facile à transporter et à stocker s’il est liquéfié au préalable (par compression ou cryogénie, ce qui, cependant, réduit le rendement énergétique global de la chaîne, «du puits à la roue» et ce qui renchérit le coût du produit). Enfin, pour assurer une autonomie satisfaisante aux véhicules, les réservoirs de GNV doivent être relativement volumineux ; leur intégration, en particulier dans les voitures particulières et les utilitaires légers, peut s’avérer problématique. Toutefois les véhicules récents intègrent désormais les réservoirs sous le châssis, ce qui n’engendre pas de perte de volume du coffre (ex : Opel Zafira, Fiat Multipla et Doblo). Dans la mesure où les moteurs initialement prévus pour fonctionner avec des carburants d’origine pétrolière se révèlent mal adaptés à l’utilisation du méthane, des recherches ont été soutenues par le Predit pour faciliter l’optimisation des groupes moto-propulseurs fonctionnant au GNV afin d’en améliorer le rendement pour réduire la consommation et donc diminuer les rejets de dioxyde de carbone. Un moteur performant (cylindrée réduite et suralimentation avec un turbocompresseur) associé à contrôle moteur dédié a été développé pour équiper un véhicule classique puis dans un deuxième temps un véhicule hybride (voir encadré Smart GNV). Une autre recherche a consisté à étudier l’adéquation moteur - GNV et à préciser l’influence de la variation de la composition du gaz naturel (qui peut varier dans des plages minimes certes mais d’amplitude suffisante pour altérer le bon fonctionnement d’un moteur...) sur les performances des moteurs. Concernant les bus, dont beaucoup fonctionnent déjà au GNV, une expérimentation a été lancée pour évaluer le potentiel d’un mélange hydrogène-GNV. L’utilisation des biocarburants n’a pas fait l’objet de beaucoup de recherches dans la mesure où les technologies sont maintenant mûres, tout au moins en ce qui concerne les biocarburants dits de « première génération ». On relèvera toutefois une étude dédiée au comportement des moteurs de nouvelle génération (HCCI) fonctionnant avec des mélanges gazole-biocarburant. PFCECO2 - «Essences optimisées dans le cadre d’un “downsizing“ poussé des moteurs à allumage commandé» Le «downsizing» apparaît particulièrement prometteur en terme de réduction de consommation. La formulation du carburant est cependant un paramètre clé restant à étudier par rapport à ces nouvelles technologies. Principaux objectifs et apports attendus : Étudier l’impact de la formulation du carburant sur le fonctionnement et les possibilités d’optimisation d’un moteur fortement «downsizé» au moyen d’essais de matrices de carburants testés sur moteur monycylindre essence. Résultats obtenus : Les résultats sont cohérents sur les 4 matrices testées (15 carburants) et malgré l’interdépendance de certaines propriétés des carburants, les axes majeurs de formulation ont pu être exploités. (IFP et Total, financement Ademe - plan VPE) PREDIT 3 carrefour final mai 2008 Étude d’un moteur suralimenté dédié au GNV (Smart Gaz Naturel) Principaux objectifs et apports attendus : Une solution technologique pertinente pour la réduction de la consommation spécifique des moteurs consiste à en réduire la cylindrée, approche communément appelée «downsizing» ou «écosuralimentation». D’autre part, au niveau du carburant, le Gaz Naturel est parfaitement adapté pour réduire les émissions de CO2 car, outre un rapport H/C élevé (proche de 4) il autorise des réglages de la combustion à très haut rendement (indice d’octane proche de 130 permettant une augmentation du taux de compression). L’objectif majeur du projet Smart GNV a été de démontrer l’intérêt du couple GNV+downsizing vis à vis de la réduction des émissions de CO2. Résultats obtenus : La première étape a consisté à optimiser le moteur pour un fonctionnement dédié (pistons, bielles, vilebrequin,…), puis la combustion a été optimisée grâce à des essais au banc moteur où les cartographies de base ont été réalisées. La suralimentation par turbocompresseur et le calage de distribution ont été particulièrement travaillés pour maintenir des performances en puissance comparable au moteur essence. L’optimisation s’est poursuivie sur le véhicule dont les derniers résultats obtenus confirment le faible niveau de CO2, moins de 100g CO2 /km, ce qui représente une diminution de 27% par rapport à l’essence), le respect des normes Euro IV et un agrément de conduite conforme aux attentes client. (Gaz de France et IFP, financement Ademe). Adéquation Moteur Gaz naturel (AMOGA) Ce projet s’est proposé d’étudier l’influence de la composition du gaz naturel carburant sur le fonctionnement en terme de puissance, de consommation et d’émissions de polluants d’un moteur récent de 1,6 litre, de grande diffusion, suivant deux configurations «optimisé essence - adapté GNV» et «optimisé GNV – dégradé essence» ainsi que de recueillir des informations nécessaires pour l’optimisation des moteurs GNV. L’objectif principal était de mieux appréhender l’impact de la compositions du gaz sur le fonctionnement du moteur afin de déterminer les indices gaz les plus influents et orienter les actions futures notamment pour l’optimisation. Résultats obtenus : La Phase 1, effectuée à l’IFP, a concerné des essais de caractérisation du moteur à deux taux de compression différents et pour diverses compositions de gaz. (G20 à 10:1 et G20, G25 et 2 autres gaz naturels réseau à 12:1). Le passage au taux de 12:1 dans le cas du G20 n’a pas permis d’obtenir le gain en consommation escompté par rapport au taux de série 10:1. Le résultat le plus notable est que pour les deux gaz réseau, constitués d’éléments plus lourds tels que l’éthane ou le propane, les vitesses de combustion sont augmentées, impliquant des gains en consommation ainsi que des performances accrues pour des avances à l’allumage optimales plus faibles. En ce qui concerne le G25, les performances sont modestes du fait des 16% d’inerte contenus dans ce gaz. La seconde phase, au banc de Gaz de France, avec une matrice de 11 gaz, a montré que le comportement de ce moteur au GNV est satisfaisant : les variations de performances sont faibles, quel que soit le gaz testé. Cependant, il semble que la définition d’une cartographie optimisée sur les gaz d’homologation (G20, G25) entraîne un fonctionnement légèrement dégradé du moteur avec des gaz naturels distribués sur réseau. Il s’avère aussi que la composition du gaz naturel influe significativement sur l’efficacité du catalyseur. (Gaz de France, IFP, PSA Peugeot Citroën, Renault, financement Ademe).