Le Sevrage tabagique

Transcription

Le Sevrage tabagique
s
Praticien Naturopathe
Le Sevrage tabagique
Naturopathie
Sébastien DUFOURCQ
Mémoire de fin d’études – IFSH Toulouse - 2012
Remerciements
Je tiens à remercier dans un premier temps, Patrice PONZO, Directeur Général et Fondateur
de l’IFSH, qui grâce à son école ouvre la voie du partage et de l’apprentissage de la
naturopathie en France.
Je remercie également toute l’équipe pédagogique et les intervenants professionnels pour
leur patience et leur disponibilité.
Je tiens à remercier tout particulièrement et à témoigner toute ma reconnaissance à Cosimo
DICIOLLA, Directeur Adjoint et Responsable de Formation Toulouse, pour sa joie, sa bonne
humeur ainsi que pour l’aide et les conseils qu’il a pu m’apporter.
Je n’oublie pas toutes les personnes formidables que j’ai pu rencontrer à l’IFSH, qui m’ont
permis de vivre une expérience enrichissante et pleine d’intérêts.
Merci à tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à la concrétisation de ce projet
personnel et professionnel.
Je poursuis mon aventure sur la route de l’apprentissage et du perfectionnement, persuadé
que nos chemins se recroiseront un jour.
Sommaire
I.
Introduction........................................................................................................................ 2
II.
La naturopathie .................................................................................................................. 3
a.
Définition ......................................................................................................................... 3
b.
Statut légal et déontologie .............................................................................................. 4
III. Le tabac .............................................................................................................................. 5
c.
Les chiffres....................................................................................................................... 5
d.
Les effets du tabac sur la santé ....................................................................................... 5
e.
Composition .................................................................................................................... 6
f.
Grossesse et tabac........................................................................................................... 7
IV. Le sevrage tabagique.......................................................................................................... 8
V.
a.
Rappel légal ..................................................................................................................... 8
b.
Interactions médicamenteuses ....................................................................................... 9
c.
Evaluation de la dépendance ........................................................................................ 10
d.
L’approche allopathique ............................................................................................... 13
1.
Les Traitements Nicotiniques de Substitution ....................................................... 13
2.
Les aides médicamenteuses .................................................................................. 13
3.
Les Thérapies Comportementales et Cognitives ................................................... 14
a.
La motivation................................................................................................................. 15
b.
Alimentation .................................................................................................................. 15
c.
Compléments ................................................................................................................ 17
d.
Thérapies non conventionnelles ................................................................................... 19
Conclusion ........................................................................................................................ 21
Le sevrage tabagique
Sébastien DUFOURCQ
I. Introduction
Ce mémoire fait suite à la formation « Praticien Naturopathe » dispensé par l’IFSH (Institut
Français des Sciences de l’Homme). Il conclut ces deux années de formation par un travail de
recherche, de synthèse et de propositions thérapeutiques.
J’ai choisi de développer le sujet du sevrage tabagique car cela touche une large partie de la
population, souvent en demande d’information et de solutions. En effet, la France se classe
parmi les plus grands consommateurs de tabac en Europe. Tandis que les taxes sur le tabac
sont à la hausse, les remboursements des médicaments sont à la baisse ; ajouté à cela les
campagnes de communication et la volonté grandissante de prendre sa santé en main ; les
raisons pour se libérer de cette drogue sont nombreuses.
Une première partie est consacrée à la présentation de la Naturopathie et de son statut en
Europe. Sur la reconnaissance et l’intégration des médecines non conventionnelles, la France
présente un retard par rapport à ses voisins européens. Il est donc indispensable, en tant
que futur praticien de santé, de connaître ses droits et devoirs.
Dans une deuxième partie, je ferais le point sur la consommation du tabac en France, la
cigarette et ces effets.
J’aborderai ensuite le sevrage à proprement parlé, en commençant par une présentation de
l’approche allopathique puis l’approche holistique, en détaillant les outils à disposition des
naturopathes.
Pour finir, je dresserai le bilan de mes recherches. J’apporterai mes propres conclusions sur
la pratique de la naturopathie et comment elle s’inscrit dans l’accompagnement au sevrage.
2
Mémoire de fin d’études – IFSH Toulouse 2012
Le sevrage tabagique
Sébastien DUFOURCQ
II. La naturopathie
a. Définition
L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) la définit ainsi :
"La naturopathie est un ensemble de méthodes de soins visant à renforcer les défenses de
l’organisme par des moyens considérés comme naturels et biologiques ».
Selon la Fédération Française de Naturopathie (FENAHMAN) :
« La Naturopathie, fondée sur le principe de l’énergie vitale de l’organisme, rassemble les
pratiques issues de la tradition occidentale et repose sur les 10 agents naturels de santé. Elle
vise à préserver et optimiser la santé globale de l’individu, sa qualité de vie, ainsi qu’à
permettre à l’organisme de s’auto régénérer par des moyens naturels »
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
Alimentation
Activité physique
Bien-être psychique
Hydrologie
Techniques respiratoires
Phyto et aromatologie
Techniques manuelles
Techniques de réfléxologie
Techniques énergétique
10. Techniques de rayonnements
L’un des pères de la naturopathie, Pierre Valentin MARCHESSAU disait :
« Notre art est nourri par une philosophie ainsi que des concepts qui puisent leurs racines
dans les fondements même de la médecine Hippocratique. »
Elle est basée sur 7 principes :
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
D’abord ne pas nuire (« primum non nocere »)
La nature est guérisseuse (« vis medicatrix naturae »)
identifier et traiter la cause (« tolle causam »),
traiter la personne globale
le thérapeute est un éducateur (« docere »)
la prévention est la meilleure des cures
établir la santé et le bien-être.
3
Mémoire de fin d’études – IFSH Toulouse 2012
Le sevrage tabagique
Sébastien DUFOURCQ
Je résumerai le tout avec ces quelques lignes :
Le naturopathe est un « éducateur de santé », un accompagnateur, qui a un rôle
pédagogique à jouer dans la responsabilisation de la personne par rapport à sa propre santé.
A l’aide de moyens naturels il vise à rétablir les capacités d’auto-guérison de l’organisme.
b. Statut légal et déontologie
L'Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S.) classe la naturopathie comme étant la
troisième médecine traditionnelle du monde. Inscrite comme médecine complémentaire par
le Parlement Européen et agréée comme médecine traditionnelle par l'Unesco, la
naturopathie est un système de santé complet et cohérent.
•
•
•
est normalement et officiellement fiscalisé et programmé dans la nomenclature de
l’I.N.S.E.E.,
est répertorié par l’Agence Pour la Création d’Entreprise (A.P.C.E.) relevant du
Secrétariat d’Etat aux PME au commerce et à l’artisanat,
est également répertorié depuis 1968 par le Bureau International du Travail (BIT)
relevant de l’ONU (n° CITP-68-BIT : 079.90 – enregistrement n°34)
Depuis la Résolution Européenne (Collins & Lannoye - A4-0075/97) du 29 mai 1997, la
naturopathie fait partie des médecines non conventionnelles pour lesquelles les états
membres sont invités à s'accorder en termes d'évaluation, enseignement et réglementation
des professionnels.
L'étude la plus complète a été réalisée par maître Isabelle Robard, spécialiste en droit
international de la santé, avocate au Barreau de Paris et juriste de la FENAHMAN.
Il est tout de même bon de rappeler que :
•
•
•
•
Le naturopathe n'intervient en aucun cas en lieu et place du médecin pour ce qui
concerne le diagnostic ainsi que pour toute pathologie infectieuse, lourde ou
lésionnelle.
Il ne s'autorise jamais à modifier ou supprimer un éventuel traitement médical en
cours.
Il se doit d’orienter les cas graves vers le corps médical allopathique compétent.
Comme pour les autres professions de santé, le Naturopathe est tenu au secret
professionnel, les informations données par le consultant au cours d'une séance ne
pourront être divulguées, y compris à sa famille ou à des tiers
4
Mémoire de fin d’études – IFSH Toulouse 2012
Le sevrage tabagique
Sébastien DUFOURCQ
III. Le tabac
c. Les chiffres
Première cause de mortalité évitable en France, le tabagisme actif est considéré comme
responsable de 90 % des cancers du poumon et de 73 000 décès prématurés chaque année
dans notre pays. Il tue un adulte sur dix sur la planète où il constitue la deuxième cause de
mortalité.
En 2011, plus de 5 millions de personnes mourront dans le monde des suites d’un infarctus,
d’un accident vasculaire cérébral, d’un cancer, d’une pneumopathie ou d’une autre maladie
liée au tabac. Il faut y ajouter les 600 000 personnes qui décèderont - dont plus d’un quart
d’enfants - à cause du tabagisme passif. Selon l’OMS, le tabac, qui a fait 100 millions de
morts au XXe siècle, pourrait en faire 1 milliard au XXIe siècle. Le tabagisme est ainsi
l’épidémie évitable la plus importante que doit affronter la communauté sanitaire mondiale.
La lutte contre le tabagisme mobilise nombre d’acteurs tant sur le plan administratif,
médical qu’éducatif et c’est l’une des priorités de santé publique en France ainsi qu’un enjeu
de société important.
A l’heure où j’écris ces lignes, la France compte encore plus de 14 millions de fumeurs.
d. Les effets du tabac sur la santé
Je ne vais faire ici qu’un bref rappel non exhaustif des risques encourus lorsqu’on s’expose à
la fumée de cigarette:
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Cancer
Maladies cardiovasculaires
Allergies
Asthme
Bronchite chronique
Problèmes ORL
Atteinte de la peau : teint, rides, cernes,…
Dégradation de l’hygiène bucco-dentaire
Risques gynécologiques
…
5
Mémoire de fin d’études – IFSH Toulouse 2012
Le sevrage tabagique
Sébastien DUFOURCQ
e. Composition
Le tabac "non brûlé", contient plus de 2.500 composés chimiques, dont des pesticides et de
nombreux additifs ajoutés au cours de sa transformation.
La fumée de cigarette, contient plus de 5.300 produits chimiques, dont au moins une
soixantaine est reconnue comme cancérigènes.
Parmi ces produits, citons :
•
•
•
•
•
La nicotine est la substance la plus ambiguë du tabac, Il lui faut quelques secondes
pour atteindre votre cerveau !
Le monoxyde de carbone : la fumée de tabac en contient autant que celle qui émane
du tuyau d'échappement d'une voiture. C’est un gaz toxique formé par la combustion
incomplète du carbone. Il se fixe sur l’hémoglobine à la place de l’oxygène,
entrainant une hypoxie (manque d’oxygène). Pour contrer cet effet, la fréquence
cardiaque et la pression artérielle augmentent, diminuant la capacité à l’effort et
augmentant les risques pour le cœur et les vaisseaux.
Les goudrons, mélange de particules solides formées par la combustion du tabac,
sont responsables des cancers liés au tabagisme et ont aussi un effet nocif sur les
tissus et les muqueuses.
Les irritants altèrent la paroi bronchique. Ils affectent donc la capacité de respiration.
Combinés aux goudrons, ils entraînent l’inflammation des bronches et la toux.
Les additifs sont les substances ajoutées au tabac dans la cigarette par les industriels.
Les marques les utilisent selon des recettes qu’elles gardent le plus souvent secrètes.
Pourtant, cette information est cruciale, car certains additifs, soumis à la combustion
de la cigarette, dégagent de nouveaux composants potentiellement dangereux. Dans
certaines cigarettes, l’ammoniac serait utilisé pour faciliter l’inhalation de la fumée
sans provoquer de toux et favoriser l’absorption de la nicotine. Il contribue donc à
l’apparition et au maintien de la dépendance. Différents arômes comme la vanille ont
été utilisés pour adapter le goût de la cigarette aux jeunes et aux fumeurs débutants,
mais les cigarettes ainsi aromatisées, dites « cigarettes bonbons » ont été interdites
en France en mars 2009. Le cacao servirait à dilater les voies respiratoires pour offrir
à la fumée un accès plus facile aux poumons. Le génol et le menthol ont des vertus
adoucissantes sur les voies respiratoires et masquent l’effet irritant de la fumée.
D’autres additifs rendent le courant secondaire de la fumée moins repérable,
empêchant ainsi les fumeurs passifs de s’en protéger.
Les cigarettes légères, sont aussi dangereuses que les autres cigarettes. Le tabac, c'est le
tabac, qu'elle qu'en soit la forme, il n'y a aucune différence entre une cigarette, une pipe, un
cigare, le narguilé, etc.
6
Mémoire de fin d’études – IFSH Toulouse 2012
Le sevrage tabagique
Sébastien DUFOURCQ
f. Grossesse et tabac
Tout d’abord le tabagisme affecte la fécondité et peut augmenter le délai nécessaire à la
conception.
Ensuite, fumer multiplie les risques de :
•
•
•
•
Grossesse extra-utérine
Fausse couche spontanée
Placenta prævia (localisation anormale du placenta)
Rupture prématurée des membranes amniotiques (poche des eaux)
A chaque fois, le pronostic vital est engagé pour la mère, le bébé ou les deux.
D’un point de vue physiologique, le fœtus reçoit de l’oxygène par le sang de sa mère, qui
lorsque celle-ci fume, se charge de monoxyde de carbone, gaz particulièrement toxique.
De plus, la nicotine a un effet vasoconstricteur sur les artères du placenta et sur l’artère
ombilicale, ce qui rend la circulation du sang moins bonne.
Tout cela contribue donc à la mauvaise oxygénation du bébé. D’autres substances chimiques
contenues dans la fumée sont également néfastes au développement du fœtus. Tous ces
effets peuvent concourir à un retard de croissance intra-utérin (RCIU) qui affecte à la baisse
le poids du bébé, sa taille, son périmètre crânien. Ces effets peuvent être graves lorsque le
bébé naît prématurément.
Je rajouterai qu’il est préférable de ne pas fumer quand on allaite son bébé, car la nicotine
passe dans le lait maternel et sa concentration dépend du nombre de cigarettes fumées.
Ainsi, si la femme enceinte n’a pas réussi à s’arrêter complètement de fumer durant la
grossesse, le choix de l’allaitement peut être une nouvelle motivation pour le faire. Du fait
de ces bienfaits, l’allaitement maternel doit toujours être favorisé.
L’exposition d’une femme enceinte à la fumée des autres (au cours d’une soirée, à la
maison, etc.) a un effet équivalent à un petit tabagisme maternel. Il est donc important
qu’une femme enceinte évite les atmosphères enfumées.
L’idéal est bien sûr d’arrêter de fumer avant la grossesse. Si cela n’a pas pu se faire, l’arrêt
sera toujours bénéfique à n’importe quel moment de la grossesse, pour la future maman
comme pour le fœtus ou l’enfant. Il n’est donc jamais trop tard pour arrêter de fumer,
même en fin de grossesse.
7
Mémoire de fin d’études – IFSH Toulouse 2012
Le sevrage tabagique
Sébastien DUFOURCQ
IV. Le sevrage tabagique
a. Rappel légal
Les fumeurs font désormais face à la privation « forcée » suite aux dispositions légales. Le
décret n° 2006-1386 du 15 novembre 2006, fixe les conditions d’application de l’interdiction
de fumer dans tous les lieux fermés et couverts accueillant du public sauf aménagement,
éventuel, d’un emplacement réservé aux fumeurs.
La rigueur est de mise quant au choix des mots pour communiquer sur son activité.
Les publicités en faveur de méthodes d’aide au sevrage tabagique entrent dans le champ
d’application de l’article L.5122-15 du Code de la Santé Publique; et ne peuvent y figurer :
•
Un pourcentage de réussite d'arrêt du tabac, par exemple :
o « 90 % des gens qui suivent notre technique arrêtent de fumer ! »
•
Un délai d'obtention de résultats, par exemple :
o « Comment arrêter de fumer en 14 jours » ; « Stopper le tabac en une
semaine » ; « Une séance et vous arrêterez de fumer pour la vie »
•
Une action sur des états pathologiques ou des maladies par exemple :
o « Surmonter votre anxiété » ; « Maîtriser vos troubles cardio-circulatoires »
o Arrêter de fumer sans prise de poids, par exemple :
« Arrêter de fumer sans grossir, sans prise de poids » ;
•
Une modification de l'état physique ou physiologique, la restauration, la correction
ou la modification des fonctions organiques, par exemple :
o « Action sur la sécrétion d'endorphines »
•
Des termes ou schémas tendant à faire croire que, dans tous les cas, l'application
de la méthode permet :
o L'arrêt définitif du tabac ou l’absence de rechute, par exemple :
« Je vais vous montrer une méthode simple pour vous débarrasser
définitivement de la cigarette en 14 jours » ; « Tuer définitivement et à tout
jamais votre dépendance » ; « Une séance et vous arrêterez de fumer pour la
vie » ; « Prévenant ainsi les fréquentes rechutes lors de la première année »
o Arrêter
de
fumer
sans
médicament,
par
exemple :
« Comment arrêter de fumer sans médicament » ; « Sevrage immédiat sans
médicament garantie 1 an »
o D’arrêter de fumer sans motivation ou sans effort, par exemple
« Ne plus fumer sans faire appel à la volonté »
8
Mémoire de fin d’études – IFSH Toulouse 2012
Le sevrage tabagique
Sébastien DUFOURCQ
b. Interactions médicamenteuses
J'aurai pu traiter ce sujet dans le chapitre lié au tabac, mais un certain nombre de
précautions sont également à prendre en compte dans le cas d’un arrêt. Le tabagisme
accélère le métabolisme de plusieurs substances, ce qui peut induire une posologie
différente de celle d’un non-fumeur. Les doses doivent être augmentées pour plusieurs
médicaments, et à contrario diminuées en cas de sevrage afin d’éviter les risques de
surdosage.
Caféine:
Le fait de fumer accélère le catabolisme de la caféine (60 à 70%). A l’arrêt du tabac, pour un
apport constant de café, le taux de caféinémie est doublé et ceci pourrait être à l’origine
d’une accentuation des symptômes de sevrage, et en particulier, de la nervosité et des
insomnies. Il y-a donc un risque d’hypervigilance en cas de sevrage tabagique.
Alcool :
Risque de nombreuses interactions si on associe des médicaments
Augmentation des effets subjectifs et potentialisation des effets cardiaques
Théophylline :
Le tabagisme accélère le métabolisme de la théophylline, utilisée dans le traitement de
l’asthme sévère et des bronchites chroniques. Ainsi, la posologie peut être de 30 à 50 % plus
élevée chez les fumeurs. A l’inverse, le sevrage tabagique brutal s’accompagne d’une
accumulation de la théophylline par diminution de l’activation du métabolisme avec risque
de surdosage. Il est recommandé de réaliser une théophyllinémie sept à quinze jours après
l’arrêt de la consommation de tabac.
Héparine :
La clairance de l’héparine est augmentée chez les fumeurs, ce qui se traduit par une demivie plus courte (40 minutes contre une heure). En pratique, il faudrait augmenter les doses
chez les fumeurs.
Anti-ulcéreux :
Le tabac provoque une augmentation de la sécrétion chlorhydrique gastrique. Chez le
fumeur, les doses d’anti-ulcéreux doivent être souvent augmentées, ainsi que la durée de
traitement.
Antalgiques :
Abaissement du seuil de tolérance à la douleur
Psychotropes :
Baisse de la sédation
9
Mémoire de fin d’études – IFSH Toulouse 2012
Le sevrage tabagique
Sébastien DUFOURCQ
Médicament cardiovasculaires:
Les bétabloquants apparaissent moins efficaces sur la tension artérielle et la fréquence
cardiaque chez les fumeurs comparativement aux non-fumeurs.
Oestroprogestatif (pilule contraceptive):
L'efficacité de la contraception orale n'est pas modifiée. En revanche, il convient de
déconseiller la pilule aux fumeuses, notamment à partir de 35 ans, car l'association du tabac
et d'une contraception orale augmente fortement le risque de maladie thrombo-embolique
et d'infarctus du myocarde.
Insuline :
A l’arrêt du tabac, les diabétiques devraient contrôler leur glycémie plus souvent et diminuer
la dose d'insuline en cas de besoin.
Bêta-Carotène :
La supplémentation en Bêta-Carotène est à éviter chez les fumeurs car des études ont
démontrées un risque accru de cancer chez les fumeurs, alors que la même supplémentation
contribue à une diminution des risques de cancer chez les non-fumeurs
Suppléments nicotiniques :
Risque de surdosage (nausées, palpitations, maux de tête,…)
c. Evaluation de la dépendance
Les professionnels de santé utilisent le test de Fagerström afin d’évaluer la dépendance
physique, et le test de Horn pour évaluer la dépendance psychique. La frontière entre
dépendance physique et psychique est floue, mais ce sont deux outils intéressants pour
évaluer le comportement d’une personne vis-à-vis du tabac.
Un naturopathe pourra intégrer ces deux tests dans son anamnèse, sans pour autant en
dévoiler les résultats, afin d’éviter tout renforcement psychologique négatif. Cela n’exclut
pas la conduite d’un entretien classique avec étude du terrain, et un questionnement plus
détaillé sur le comportement tabagique d’une personne.
Ces tests sont disponibles gratuitement et plusieurs sites internet permettent d’y répondre
directement en ligne avec un calcul automatique du résultat.
Afin que vous puissiez dès maintenant vous évaluer ou intégrer ces questionnaires à votre
pratique, vous trouverez un exemplaire de chaque test sur les deux prochaines pages.
10
Mémoire de fin d’études – IFSH Toulouse 2012
Le sevrage tabagique
Sébastien DUFOURCQ
TEST DE FAGERSTROM
Complétez ce test pour évaluer votre dépendance au tabac
1. Combien de temps après votre réveil fumez-vous votre première cigarette ?




Dans les 5 premières minutes 3
Entre 6 et 30 minutes 2
Entre 31 et 60 minutes 1
Après 60 minutes 0
2. Trouvez-vous difficile de vous abstenir de fumer dans les endroits où c'est interdit ?
 Oui 1
 Non 0
3. À quelle cigarette de la journée vous sera-t-il le plus difficile de renoncer ?
 La première le matin 1
 N'importe quelle autre 0
4. Combien de cigarettes fumez-vous par jour ?




10 ou moins 0
11 à 20 1
21 à 30 2
31 ou plus 3
5. Fumez-vous à un rythme plus soutenu le matin que l'après-midi ?
 Oui 1
 Non 0
6. Fumez-vous lorsque vous êtes malade et que vous devez rester au lit presque toute la
journée ?
 Oui 1
 Non 0
Résultats :
0-2 : absente
3-4 : faible
5-6 : moyenne
7-10 : forte ou très forte
11
Mémoire de fin d’études – IFSH Toulouse 2012
Le sevrage tabagique
Sébastien DUFOURCQ
TEST DE HORN
18 questions. A chaque question répondre par :
 5 si « toujours »
 4 si « souvent »
 3 si « à l'occasion »
 2 si « rarement »
 1 si « jamais »
A. : Je fume pour me maintenir en forme
B. : Tenir une cigarette fait partie du plaisir de fumer
C. : J' ai du plaisir à fumer, je me relaxe
D. : J'allume une cigarette quand je suis en colère pour une raison ou pour une autre
E. : Lorsque je n'ai plus de cigarettes, je ne peux absolument pas le supporter, il faut que je
m'en procure
F. : Je fume des cigarettes automatiquement, sans en être conscient
G. : Je fume des cigarettes pour me stimuler, pour me donner un coup de fouet
H. : Le geste d'allumer une cigarette fait partie du plaisir de fumer
I. : Je trouve les cigarettes agréables
J. : Lorsque je me sens mal à l'aise ou perturbé par quelque chose, j'allume une cigarette
K. : Quand je ne fume pas, j'en suis très conscient
L. : J'allume une cigarette sans réaliser que j'en ai déjà une qui se consume dans le cendrier
M. : Je fume une cigarette comme remontant
N. : Lorsque je fume, regarder la fumée que j'exhale fait partie du plaisir
O. : Le moment où j'ai le plus envie de fumer, c'est quand je suis bien et détendu
P. : Lorsque j'ai le cafard ou que je ne veux plus penser, je fume
Q. : J'ai vraiment une envie irrésistible d'une cigarette quand je n'ai pas fumé depuis un
moment
R. : Il m'arrive de réaliser que j'avais une cigarette à la bouche sans me souvenir de l'y avoir
mise
Résultats :
A + G + M >11 = STIMULATION
B + H + N >11 = PLAISIR DU GESTE
C + I + O > 11 = RELAXATION
D + J + P > 11 = ANXIETE / SOUTIEN
E + K + Q > 11 = BESOIN
F + L + R > 11 = HABITUDE
12
Mémoire de fin d’études – IFSH Toulouse 2012
Le sevrage tabagique
Sébastien DUFOURCQ
d. L’approche allopathique
Les 3 méthodes recommandées par les autorités sanitaires françaises sont :
• les traitements nicotiniques de substitutions (TNS)
• les médicaments
• les thérapies cognitives et comportementales (TCC)
Il est précisé que les méthodes pharmacologiques doivent toujours être utilisées en
association avec une aide psychologique et un suivi.
1. Les Traitements Nicotiniques de Substitution
Les TNS sont disponibles sous plusieurs formes : gommes à mâcher, spray nasal, patch
transdermique, cigarette électronique,…
La nicotine est généralement considérée comme le principal composant responsable des
propriétés addictives du tabac. Et pourtant, les travaux d’une équipe du CNRS (Centre
National de Recherche Scientifique) sous la direction de Jean-Pol TASSIN directeur de
recherche de l’INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale), viennent
de prouver que la nicotine seule ne suffit pas à déclencher de dépendance. D’autres
composés du tabac, les inhibiteurs de monoamine oxydase (ou IMAO), s’avèrent
indispensables pour en révéler le pouvoir addictif.
Cette découverte expliquerait pourquoi les médicaments de sevrage tabagique sont
inefficaces à long terme.
La nicotine, peu importe son mode d’absorption, est tout aussi néfaste pour la santé. Les
TNS peuvent contribuer à un surdosage en nicotine conduisant à des effets secondaires
mettant en péril le sevrage. Cependant, chez le sujet se considérant fortement dépendant,
ils peuvent avoir un effet psychologique positif ; à l’exception de la cigarette électronique
qui ne fera que renforcer la dépendance comportementale.
Le tiers payant ne fonctionne pas pour les substituts nicotiniques. Vous pouvez être
remboursé par votre caisse maladie à hauteur de 50 euros par personne et par année civile,
à condition de disposer d’une ordonnance de votre médecin et d’avancer les frais en
pharmacie. Certaines mutuelles prennent en charge les frais de sevrage tabagique.
2. Les aides médicamenteuses
Les deux molécules prescrites en France sont le Bupropion-LP (« Zyban ® ») est la
Varénicline («Champix ® »).
Le Zyban est un antidépresseur reconverti en aide médicamenteuse au sevrage tabagique.
Il est commercialisé par le laboratoire GSK (GlaxoSmithKline), qui précise dans le VIDAL : « le
mécanisme d’action du Bupropion dans l’aide à l’abstinence tabagique n’est pas connu ».
13
Mémoire de fin d’études – IFSH Toulouse 2012
Le sevrage tabagique
Sébastien DUFOURCQ
Il s’agit d’un dérivé amphétaminique, de la même famille que le « Mediator ®».
Selon la revue indépendante Prescrire et celle du Professeur Giroud, pharmacologue
membre de l’Académie nationale de médecine, le Zyban est parmi les 10 médicaments à
retirer du marché :
Je cite :
« Les bénéfices du Zyban sont incertains et, au mieux, très modeste, alors que les effets
indésirables graves sont eux avérés, comme l’hypertension artérielle. Ce médicament
n’apparaît pas plus efficace que les gommes à mâcher ou les patchs à base de nicotine, qui
présentent moins d’effets indésirables »
Le Champix est un agoniste partiel des récepteurs nicotiniques du système nerveux central. Il
mime l’action de la nicotine sur ces récepteurs mais à une intensité moindre.
Le Champix et le Zyban font partie de la liste des médicaments suivis en pharmacovigilance
selon l’agence du médicament AFSSAPS, et ne sont pas remboursés.
De nombreux effets indésirables ont été rapportés et des milliers de procès sont en cours.
Fait intéressant : aux Etats-Unis, depuis 2008, le Champix est interdit pour les pilotes et
contrôleurs aériens….
Je finirai simplement en citant la notice de ces médicaments : « Les traitements du sevrage
tabagique ont plus de probabilité de succès chez les patients motivés pour arrêter de fumer
et qui bénéficient de conseils additionnels et d’un suivi. »
La prescription de ces médicaments est à la discrétion du médecin et son patient.
3. Les Thérapies Comportementales et Cognitives
Les thérapies comportementales et cognitives, sont une forme de psychothérapie, qui ne
vise pas à modifier en profondeur l’ensemble d’une personnalité à travers une cure longue
et contraignante. Elles ont pour but de modifier un comportement qui gâche la vie d’une
personne.
On considère que le comportement que l’on souhaite éliminer est un conditionnement et
que ce qui a été appris peut-être défait, ce qui permettra de substituer un nouvel
apprentissage au précédent. Le thérapeute proposera des exercices concrets de mise en
situation pour affronter la situation en cause. La thérapie cherchera donc, par un nouvel
apprentissage, à remplacer le comportement inadapté par celui que souhaite le patient.
L’accent est mis sur les causes actuelles du comportement problème, plus que sur les causes
inconscientes.
De toutes les approches allopathiques, c’est la seule qui est non iatrogène et qui apporte de
vrais bénéfices aux personnes engagées dans un processus de sevrage tabagique.
14
Mémoire de fin d’études – IFSH Toulouse 2012
Le sevrage tabagique
Sébastien DUFOURCQ
a. La motivation
Pour l’arrêt du tabac, rien n’est possible sans la motivation et la décision personnelle du
sujet qu’il faut essayer d’évaluer et éventuellement de renforcer.
Chez un sujet non motivé il convient de recourir à des conseils généraux, chez les sujets
indécis des entretiens motivationnels peuvent s’avérer utiles.
Enfin chez le sujet motivé, il convient de prévoir un programme spécifique pour l’aide à
l’arrêt du tabac.
Bien que ce chapitre soit court, il n’en reste pas moins un des plus importants. La
connaissance du tabac et de ses effets est importante. Toute méthode pouvant renforcer la
motivation ou la confiance est recommandée. J’en détaillerai quelques-unes dans le chapitre
« thérapies non-conventionnelles ».
b. Alimentation
L’alimentation est à la base d’une bonne santé (physique et psychique). Une réforme
alimentaire doit être proposé en première intention, quelle que soit la problématique.
Une prise de poids est constatée chez une majorité des sujets lors de l'arrêt du tabac. La
prise de poids est en général comprise entre 2 et 4 kg. Il semble qu'en moyenne, le sujet
fumeur retrouve alors le poids qu'il aurait dû faire s'il n'avait jamais fumé. En effet, le poids
moyen des sujets fumeurs est plus faible que le poids des non-fumeurs, car le tabac
provoque un effet anorexigène et une augmentation du métabolisme basal. La prise de
poids observée constitue un risque négligeable pour la santé par rapport au risque que
constitue l'intoxication tabagique. La prise de poids est réduite si l'arrêt du tabac
s'accompagne d'une augmentation modérée de l'activité physique et d’une alimentation
équilibrée.
Je vais donc résumer et vulgariser les règles de base d’une bonne alimentation, applicables à
tous :
Réduire les portions :
Il faut manger à sa faim, mais ne pas se gaver. L’augmentation des portions, associé à une
mauvaise qualité des aliments, participent à l’encrassage de l’organisme.
Qualité et vitalité :
Il faudra veiller à consommer des aliments complets ou semi-complets ; de préférence bio.
Les plats industriels et aliments raffinés n’apporte pas les nutriments nécessaires à
l’organisme.
15
Mémoire de fin d’études – IFSH Toulouse 2012
Le sevrage tabagique
Sébastien DUFOURCQ
Cru ou cuisson douce :
Afin de conserver les vitamines, minéraux enzymes, et oligo-éléments ; il est important
d’intégrer à son régime des aliments crus ou ayant subi une cuisson douce.
Limiter les excitants :
La prise d’excitants comme le thé, le café, ou l’alcool, conduit à une acidose, une fuite des
minéraux et de la nervosité.
Les bonnes graisses :
Les lipides sont indispensables à la vie de nos cellules (membrane cellulaire), à l’équilibre
nerveux et au système cardio-vasculaire. Il faut veiller à un apport suffisant en acide gras
mono-insaturés et polyinsaturés (oméga-3). Choisissez vos huiles bios, vierges et de
première pression à froid. L’huile d’olive est préconisée pour la cuisson, tandis que l’huile de
colza (qui doit être conservée au frigo) sera utilisée pour l’assaisonnement froid.
N’oubliez pas les poissons gras : anchois, sardine, maquereau, saumon,…
Diminuer la quantité de protéines animales :
Une consommation régulière de protéine apporte à l’organisme un excès de toxines et
graisses de mauvaise qualité. Préférez à la viande rouge, le poisson, la volaille et les œufs.
Un mélange de céréales et de légumineuses peut remplacer un bon steak en terme d’apport
protéique. (exemple : 4/5 de riz + 1/5 de lentilles corails = apport complet en acides aminés)
Hydratez-vous :
Buvez chaque jour au moins 1L d’eau faiblement minéralisée.
Index glycémique :
Il faut consommer de préférence des aliments à faible index glycémique, afin de d’éviter les
envies de sucre incontrôlées. Le pain blanc et le sucre raffiné sont donc à éviter. Encore une
fois nous retombons sur le conseil de la qualité des aliments.
Evitez les laitages :
Le lait de vache est acidifiant et interfère avec la bonne assimilation des minéraux, y compris
du calcium qu’il est censé apporté. Préférez des laitages à base de lait de brebis ou de
chèvre.
Gluten :
Le gluten est un irritant intestinal qui est présent dans le blé. Privilégiez le Sarrasin, quinoa,
riz, amarante, maïs, millet,… qui en sont dépourvu. Les blés complets ou semi-complets ont
une teneur en gluten plus faible.
16
Mémoire de fin d’études – IFSH Toulouse 2012
Le sevrage tabagique
Sébastien DUFOURCQ
c. Compléments
Que ce soit en nutrithérapie, oligothérapie ou phytothérapie, les compléments d’aide au
sevrage tabagique sont nombreux. Afin de ne pas tomber dans une liste désordonnée et
sans fin, je m’attarderai sur les compléments les plus utilisés, ne présentant peu ou pas de
contre-indication et pour lesquels l’efficacité a été démontrée dans le cadre d’un arrêt du
tabac.
Vitamine C :
Une seule cigarette fumée suffit à diminuer de moitié le taux de vitamine C dans le sang, et
la consommation d’un paquet détruit 50mg de vitamine C; d’où une carence fréquente chez
les fumeurs et une sensibilité accrue aux affections virales. Il convient donc de supplémenter
autant chez le fumeur que chez la personne en sevrage tabagique.
Je recommande la prise de vitamine Ester-C (ascorbate de calcium additionné de
métabolites) qui est une forme non acide de la vitamine C avec une meilleure
biodisponibilité. Il faut bien vérifier la présence de bioflavonoïdes (minimum 60 mg / dose
pour un effet thérapeutique) qui ont des propriétés anti-oxydantes, antihistaminiques et
anti-inflammatoires.
Pour une bonne supplémentation, l’apport recommandé est de 500 à 1000mg par jour.
En prenant comme référence « Ester-C » de Solgar, dosé à 500mg, la dose sera d’un
comprimé le matin à jeun et le soir au couché. Cure de 1 mois renouvelable
 Contre-indication :
- Les femmes enceintes atteintes d’hématochromatose (affection caractérisée par un
excès de Fe, car la vitamine C augmente la quantité de Fe libre dans les cellules, ce
qui provoque des risques de dégâts tissulaires avec atteinte cardiaque.)
Magnésium:
Le Magnésium, minéral indispensable au métabolisme, exerce un effet sédatif sur le plan
nerveux. Une carence en magnésium se traduit, par de la fatigue, de l’irritabilité voire des
palpitations et de l’insomnie. Pour une biodisponibilité optimale, il doit être associé à deux
cofacteurs qui sont la vitamine B6 et la taurine.
Je conseille le « D-Stress » de Synergia pour sa composition et la qualité de ces ingrédients.
C’est un remède de choix pour lutter contre les symptômes de la spasmophilie.
La dose est de 2 comprimés le matin à jeun et le soir au coucher. Cure de 2 mois
 Contre-indication :
- Insuffisance rénale
17
Mémoire de fin d’études – IFSH Toulouse 2012
Le sevrage tabagique
Sébastien DUFOURCQ
Aubier de tilleul :
L’aubier de tilleul est un draineur rénal et hépatique. De plus il est hypotensif et
antispasmodique. Le drainage rénal soutient le métabolisme hépatique surchargé chez le
fumeur, mais en plus, c’est un complément efficace de toute prise en charge du poids. Il
facilite en effet l’élimination des substances toxiques lipophiles de la fumée «fixée» dans la
graisse et qui se trouvent mobilisées en cas de perte de masse grasse.
Il doit être consommé en décoction : jeter 40g de copeaux dans 1L d’eau, porter à ébullition,
et laisser infuser 30 mn. Boire le tout sur une journée en dehors des repas, pendant 5 à 10
jours.
Chrome :
Le chrome est un oligo-élément essentiel qui agit comme cofacteur de l’insuline. Il régule la
glycémie et réduit la lipogenèse. Il peut être utilisé dans le cadre d’un sevrage tabagique
pour aider à contrôler la sensation de faim.
« Chrome – Oligosol » de Labcatal, à raison d’une ampoule par jour, le matin à jeun.
Plantes adaptogènes :
Une plante adaptogène est une plante augmentant la capacité de notre corps à s’adapter
aux différents stress. Elle régule le système immunitaire, endocrinien et nerveux. Elle permet
de lutter contre l’épuisement moral, à une action tonique et revitalisante sur l’organisme en
général. La prise de plante adaptogène se fera de référence le matin.
Kudzu :
Le Kudzu ou Pueraria Montana, est une plante grimpante vivace originaire d’ExtrêmeOrient. Une étude à Harvard a prouvé son efficacité dans le traitement de
l’alcoolisme. Pour son action sur les neurotransmetteurs, son utilisation a été
étendue au sevrage tabagique avec succès. C’est un puissant modérateur des
sensations de manque, équilibrant des fonctions nerveuses, stimulant de la flore
intestinale.
Rhodiola :
L’orpin rose ou Rodhiola rosea, parfois appelé « nouveau ginseng » ; est une petite
plante vivace qui pousse dans des régions aux conditions climatiques extrêmes
(grands froids). Une étude, réalisée par l’université Camerino en Italie, a démontré
son efficacité dans la suppression des symptômes liés au sevrage tabagique. Elle
favorise le transport et la gestion de l’oxygène dans le corps, s’oppose aux tendances
dépressives, renforce la sensation de bien-être et permet une gestion optimale du
stress.
18
Mémoire de fin d’études – IFSH Toulouse 2012
Le sevrage tabagique
Sébastien DUFOURCQ
 Contre-indication :
Il n’existe pas de contre-indication connue, mais en l’absence d’études complètes, il
faudra éviter de le conseiller aux population « à risque » : enfants en bas-âges,
femme enceinte ou allaitante ou personnes atteintes de maladie grave.
Valériane :
La valériane sera proposée durant le premier mois et prolongée si l’envie de fumer persiste.
Elle agit sur l’équilibre nerveux mais aussi les troubles du sommeil. La prise quotidienne de
gélules en extrait sec de racines de valériane aurait la particularité de donner un très
mauvais goût à la cigarette.
 Contre-indication :
En raison de son effet sédatif, il est déconseillé de conduire ou manipuler des outils
dangereux après la prise de valériane. La consommation d’alcool est également
proscrite. Elle ne doit pas être associée à des somnifères. En l’absence d’études
complètes, il faudra éviter de le conseiller aux enfants en bas-âges, femme enceinte
ou allaitante.
d. Thérapies non conventionnelles
Malheureusement, les méthodes suivantes ne sont pas encore totalement reconnues en
France, bien qu’ayant fait leurs preuves et les retours positifs nombreux.
Je ferai donc une liste non exhaustive des techniques apportant une aide au sevrage
tabagique. Une à plusieurs séances peut conduire à l’arrêt définitif du tabac chez un grand
nombre de personnes. Chaque individu aura une affinité et une réceptivité différente selon
la technique. Ce qui a fonctionné chez une personne, peut ne pas apporter le résultat
escompté chez une autre ; et vice versa.
Je suis allé à la rencontre de personnes ayant arrêté de fumer exclusivement grâce à l’une de
ces techniques, et j’ai pu les soumettre à un questionnaire que vous pourrez retrouver en
annexe.
Réflexologie plantaire :
La réflexologie plantaire est une technique manuelle où l’on vient stimuler des zones
reflexes situées sur le pied. C’est non seulement un excellent outil anti-stress, mais il permet
également de réguler les fonctions de l’organisme et favoriser l’élimination des toxines. On
travaillera sur l’ensemble des systèmes en insistant sur la zone reflexe du plexus solaire et de
l’hypophyse (pour relancer la production d’endorphine).
19
Mémoire de fin d’études – IFSH Toulouse 2012
Le sevrage tabagique
Sébastien DUFOURCQ
Magnétisme :
Sous le terme générique de « magnétisme », je regroupe toutes les techniques dites
« énergétiques », qui ont une action sur l’énergie vitale (appelée aussi prana ou chi selon la
culture). En harmonisant la circulation de cette énergie, le corps retrouve son équilibre
physique et émotionnel ainsi que son potentiel d’auto-guérison.
Acupuncture :
L’acupuncture est basée sur le même principe de circulation d’énergie. A l’aide de fines
aiguilles, on vient stimuler des points situés sur des méridiens (canaux de circulation
d’énergie).
Hypnose :
L’hypnose est un état modifié de conscience qui permet d’établir un contact avec
l’inconscient et permettre une « reprogrammation » à l’aide de suggestions verbales. Dans le
cas du tabac, l’hypnose pourrait se résumer à 5 approches différentes :
1. Suggérer directement au fumeur de changer de comportement.
2. L'hypnotiser pour qu'il modifie la perception de son comportement vis à vis de sa
cigarette.
3. Faire de l'hypnothérapie, c'est à dire utiliser l'hypnose comme adjuvant à la
psychotérapie verbale.
4. L'hypnoaversion, c'est à dire suggérer au sujet que fumer lui répugne.
5. Autohypnose, complémentaire du traitement hypnotique.
Méthode Allen Carr :
En complément de ce mémoire, je recommande le livre « La méthode simple pour en finir
avec la cigarette : Arrêter de fumer en fait c'est facile ! » d’Allen Carr, qui est un outil
précieux dans le sens où la personne fera la démarche personnelle de le lire et à travers des
exemples, situations et métaphores ; amènera un changement du mode de pensée par
rapport à la cigarette. Cela rejoint ma vision de la dépendance comportementale qui ne doit
pas être sous-estimée. Pour certaine personne, la lecture de ce bouquin aura suffi à les
motiver et les conditionner pour un sevrage tabagique réussi.
20
Mémoire de fin d’études – IFSH Toulouse 2012
Le sevrage tabagique
Sébastien DUFOURCQ
V. Conclusion
Je résumerai le sevrage tabagique à ces 4 étapes :
1. Renforcer la motivation à l’arrêt du tabac
2. Réforme alimentaire et hygiène de vie
3. Fixer une date…et arrêter !
4. Avoir une stratégie pour gérer tout ce qui pourrait inciter à fumer
Le dénominateur commun à la réussite d’un sevrage est la motivation ; et ce, quelle que soit
la méthode utilisée. La connaissance des effets et risques encourus fait partie intégrante du
processus de sevrage. La simple lecture de ce mémoire peut vous avoir convaincu de la
nécessité de vous débarrasser de cette addiction.
Il faut souligner l’importance d’une prise en charge globale, où l’écoute et l’échange sont
tout aussi essentiels qu’une réforme alimentaire et une correction de terrain, afin de
permettre aux personnes d’être en pleine possession de leur vitalité et de leurs capacités
physiques et psychologiques.
La vitamine C et le magnésium sont les grands classiques du sevrage tabagique. Les autres
compléments devront être proposés au cas par cas. Il faudra bien préciser qu’ils n’annulent
en rien les effets néfastes du tabac, et que leur prise seule ne provoquera pas l’arrêt du
tabac. C’est une aide permettant d’éviter d’éventuels effets secondaires. L’effet placebo est
un élément important à prendre en compte dans toute démarche thérapeutique.
Il n’existe pas de méthode miracle, il faut définir une stratégie thérapeutique adaptée à
l’individu.
Rappelons que le naturopathe ne se substitue pas au médecin et qu’il faut obtenir l’accord
de ce dernier pour toute modification d’un traitement médical en cours.
21
Mémoire de fin d’études – IFSH Toulouse 2012
Références et Bibliographie
« Médecines non conventionnelles et Droit » - Isabelle ROBARD - 2002 - Ed. LITEC
Fédération Française de Naturopathie (FENAHMAN) – http://fenahman.org
Supports de cours – IFSH – http://www.ifsh.fr
Droit français – http://www.legifrance.gouv.fr
Site gouvernementale de lutte contre le tabagisme – http://www.tabac.gouv.fr
« Les stratégies thérapeutiques médicamenteuses et non-médicamenteuses de l'aide à
l'arrêt du tabac » - Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (AFSSAPS) –
2003 - Argumentaire
« Grossesse et tabac », « Les solutions pour arrêter de fumer » - Institut National de
Prévention et d’Éducation pour la Santé (INPES) & Office Français de Prévention du
Tabagisme (OFT) – Guides pratiques
« Épidémiologie du tabagisme » - Catherine Hill – 20 mars 2012 – La Revue du Praticien
« Stratégies thérapeutiques d’aide au sevrage tabagique » - Haute Autorité de Santé (HAS) –
2006 – Avis de l’HAS
« Inhibition of monoamine oxidases desensitizes 5-HT1A autoreceptors and allows nicotine to
induce a neurochemical and behaviour sensitization » - Christophe Lanteri & al. - 21 janvier
2009 - Journal of Neurosciences
« Dual association of beta-carotene with risk of tobacco-related cancers in a cohort of French
women » - 21 septembre 2005 - Journal of the National Cancer Institute
« La phytothérapie dans l’arrêt du tabac » - Dr Christine Vallée
Association Française de Thérapie Comportementale et Cognitive (AFTCC) –
http://www.aftcc.org
« Evaluation of Rhodiola rosea L. extract on affective and physical signs of nicotine
withdrawal » - Mars 2011 – Journal of Psychopharmacology
Annexe
Questionnaires :
Retour d’expérience d’anciens fumeurs
Questionnaire sevrage tabagique
 Depuis combien de temps fumiez-vous ?
20 ans
 Combien fumiez-vous de cigarettes (par jour/par mois) ?
2 paquets minimum (40 cigarettes)
 Quelles sont les motivations qui vous ont poussé à arrêter le tabac ?
Motivation financière, mes enfants et relever ce défi pour l’entourage
 Aviez-vous tenté auparavant d’arrêter de fumer ?
Oui, un certain nombre de fois…
 Avez-vous pris un traitement nicotinique de substitution ?
Patchs mais allergie
Gommes mais consommation de tabac inchangée
 Avez-vous pris un traitement médicamenteux ?
Non
 Avez-vous suivi une thérapie cognitive et comportementale (suivi psy) ?
Non
 Avez-vous fait appel à une méthode alternative ?
J’ai essayé l’hypnose mais sans succès.
J’ai fait une séance qui mélangeait l’aromathérapie et l’acupuncture, depuis je ne
touche plus une seule cigarette.
 Avez-vous subi des effets secondaires au sevrage ? (nervosité, prise de poids,…)
Aucun effet secondaire et absence totale de manque.
Questionnaire sevrage tabagique
 Depuis combien de temps fumiez-vous ?
19 ans
 Combien fumiez-vous de cigarettes (par jour/par mois) ?
20 à 30 cigarettes par jour
 Quelles sont les motivations qui vous ont poussé à arrêter le tabac ?
Ma santé et celle de mon entourage
 Aviez-vous tenté auparavant d’arrêter de fumer ?
Oui, une fois à l’aide d’un médicament.
 Avez-vous pris un traitement nicotinique de substitution ?
Non
 Avez-vous pris un traitement médicamenteux ?
Du Champix lors de ma première tentative.
Je n’ai pris le traitement que deux semaines car je ne le supportai pas et avais la
sensation d’être droguée.
Le traitement a amené une réduction de ma consommation de cigarette.
 Avez-vous suivi une thérapie cognitive et comportementale (suivi psy) ?
Non
 Avez-vous fait appel à une méthode alternative ?
Oui, l’hypnose ericksonienne.
1 seule séance a suffi à provoquer l’arrêt de la cigarette, malgré une faible
motivation.
 Quel rapport avez-vous aujourd’hui avec la cigarette et les fumeurs ?
La fumée ne me dérange pas, mais je préfère m’en préserver.
 Avez-vous subi des effets secondaires au sevrage ?
Une sensation de vide et de nervosité durant 3-4 jours, suivis de pulsions
alimentaires.
Questionnaire sevrage tabagique
 Depuis combien de temps fumiez-vous ?
15 ans
 Combien fumiez-vous de cigarettes (par jour/par mois) ?
20-25 par jour
 Quelles sont les motivations qui vous ont poussé à arrêter le tabac ?
La bronchite hivernale qui m’a tenu de septembre à mars dernier. Ma fille qui me dit
que ce n’est pas bon pour ma santé
 Aviez-vous tenté auparavant d’arrêter de fumer ? NON
J’avais tenté de diminuer ma consommation par 2 fois dans le passé mais sans
succès.
 Avez-vous pris un traitement nicotinique de substitution (patch, gomme, pastille
sublinguale, inhaleur) ? NON
 Avez-vous pris un traitement médicamenteux ? NON
 Avez-vous suivi unethérapie cognitive et comportementale (suivi psy) ? NON
 Avez-vous fait appel à une méthode alternative ? NON
 Quel rapport avez-vous aujourd’hui avec la cigarette et les fumeurs ?
Je n’ai pas changé mes habitudes : je côtoie toujours des fumeurs et cela ne me
dérange pas qu’ils fument à côté de moi. Au contraire, cela me rassure de ne « pas
craquer » bien qu’ayant la possibilité de fumer très souvent. Le goût de la cigarette
ne m’attire plus.
 Avez-vous subi des effets secondaires au sevrage ? (nervosité, prise de poids,…)
Côté nervosité, j’ai l’impression d’être plus calme. Mon entourage a également cette
impression.
Je ne compense pas sur la nourriture sauf le matin j’ai maintenant besoin d’un petit
déjeuner alors qu’auparavant une « clope » suffisait.
Lorsque l’envie de fumer se fait sentir, je bois de l’eau et j’essaie de m’occuper afin
de penser à autre chose.