Femmes.Droits.Humains - TERRE DES FEMMES Schweiz
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Femmes.Droits.Humains - TERRE DES FEMMES Schweiz
Rapport VOIX DES FEMMES 2015 avec Irene m. santiago « Femmes.Droits.Humains » Impressum Une publication de TERRE DES FEMMES Suisse 2015 Textes : Salome Lienert Rédaction & mise en page : Nadine Brändli Traduction : Nicole Weiss Photos : Uli Nusko und TERRE DES FEMMES Suisse TERRE DES FEMMES Suisse est une organisation de défense des droits de la personne qui s’engage en faveur de l’égalité des sexes et combat les violences liées au genre. Pour ce faire, elle conseille les personnes concernées par ce type de violence, offre des formations des professionnel-le-s et aux personnes concernées et mène un travail politique. TERRE DES FEMMES Suisse s’engage contre les violations des droits humains des femmes et des filles. Elle œuvre pour que toutes les femmes et les filles aient une vie autodéterminée – quelle que soient leur appartenance confessionnelle, politique, ethnique et nationale ou leur orientation sexuelle. Table des matières 3 Résumé5 1. Préface 6 2. VOIX DES FEMMES 2015 « Femmes.Droits.Humains » 8 3. Irene Morada Santiago 9 4.Pékin 1995 et le Plan d’action suisse de 1999 12 a. 4 Conférence mondiale sur les femmes de l’ONU à Pékin (1995) 12 b. Plan d’action de la Suisse sur l’égalité (1999) 13 e 5. Revendications Education et formation 15 15 Violence15 Positions de pouvoir et de décision 16 Médias17 Femmes réfugiées 17 6. Bilan et perspectives 18 7. Remarques 19 a. Sélection d’ouvrages spécialisés 19 b. Liste des abréviations 19 « […] Our goals for this conference, to strengthen families and societies by empowering women to take greater control over their own destinies, cannot be fully achieved unless all governments – here and around the world – accept their responsibility to protect and promote internationally recognized human rights. […] Tragically, women are most often the ones whose human rights are violated. Even now, in the late 20th century, the rape of women continues to be used as an instrument of armed conflict. Women and children make up a large majority of the world’s refugees. And when women are excluded from the political process, they become even more vulnerable to abuse. I believe that now, on the eve of a new millennium, it is time to break the silence. It is time for us to say here in Beijing, and for the world to hear, that it is no longer acceptable to discuss women’s rights as separate from human rights. These abuses have continued because, for too long, the history of women has been a history of silence. Even today, there are those who are trying to silence our words. But the voices of this conference and of the women at Huairou must be heard loudly and clearly. […] If there is one message that echoes forth from this conference, let it be that human rights are women’s rights and women’s rights are human rights once and for all. Let us not forget that among those rights are the right to speak freely – and the right to be heard. […] As long as discrimination and inequities remain so commonplace everywhere in the world, as long as girls and women are valued less, fed less, fed last, overworked, underpaid, not schooled, subjected to violence in and outside their homes – the potential of the human family to create a peaceful, prosperous world will not be realized. […] » Discours d’Hillary Clinton à la 4e Conférence mondiale sur les femmes de l’ONU à Pékin, le 5 septembre 1995 Résumé «Look at the world through women’s eyes.» Slogan du Forum des ONG de 1995 La sixième édition du cycle de manifestations VOIX DES FEMMES s’est déroulée du 28 mai au 4 juin 2015, avec comme titre « Femmes.Droits.Humains ». TERRE DES FEMMES Suisse et la militante pour la paix Irene M. Santiago des Philippines avaient dédier cette édition au 20e anniversaire de la 4e Conférence mondiale sur les femmes de l’ONU de Pékin. En sa qualité de secrétaire générale, notre invitée avait assumé la direction de cette conférence pionnière, à laquelle près de 50 000 personnes du monde entier étaient venues assister. La conférence avait débouché sur un document visionnaire, établissant que les mêmes droits et les mêmes opportunités devraient être garantis aux femmes et aux hommes à l’avenir. Ce principe avait été reconnu en tant que condition essentielle de la paix sociale et de la stabilité sociale. L’édition 2015 de VOIX DES FEMMES avait pour but de réveiller dans la conscience collective les revendications de 1995, qui restent d’actualité aujourd’hui, ainsi que de mener une réflexion sur celles-ci. A quelles difficultés et quels problèmes nous voyons-nous confrontées aujourd’hui lorsque nous nous mobilisons pour que l’égalité devienne réalité en Suisse, ainsi que pour lutter efficacement contre les violences liées au genre ? Lors de huit manifestations, nous avons ainsi dressé un bilan avec le public et des institutions de l’Etat. 5 6 1. Préface 2015 marque le 20e anniversaire de la Quatrième conférence mondiale de l’ONU sur les femmes à Pékin, à la suite de laquelle 189 Etats ont adopté la Déclaration et le Programme d’action de Pékin, des instruments ambitieux et visionnaires en vue de la réalisation de l’égalité entre femmes et hommes et des droits humains des femmes. C’est dans ce contexte que s’était inscrit la saillante déclaration d’Hillary Clinton : « Human rights are women’s rights and women’s rights are human rights ». 2015, c’est aussi la célébration des 15 ans de l’adoption de la résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, qui a mis en lumière notamment le rôle fondamental des femmes dans les processus de paix et l’intégration d’une démarche sexospécifique dans les opérations de maintien de la paix. Enfin, cette année si particulière a vu naître un nouveau cadre de référence universel avec l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Il faut se réjouir que la perspective de genre et les droits humains des femmes y soient pleinement reflétés à la fois comme objectif spécifique et comme thématique transversale. Nous sommes convaincu-e-s que l’autonomisation économique et politique des femmes sont des conditions nécessaires pour une croissance économique durable, au bénéfice de tou-te-s. C’est notamment ce que notre présidente, Mme Sommaruga, a défendu lors de son allocution à la réunion de mobilisation des dirigeant-e-s du monde en faveur de l‘égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes le 27 septembre dernier, en présence de plus de 80 chef-fe-s d’Etats. Toutefois, ces engagements pris au niveau international doivent se concrétiser au niveau national. Les organisations de la société civile, telle que TERRE DES FEMMES Suisse, sont là pour nous le rappeler. Régine Gachoud, Cheffe suppléante Egalité des chances et questions globales relatives au genre, secrétariat général DFAE. 7 Ainsi, en Suisse, quel est le bilan 20 ans après Pékin ? L’évaluation du plan d’action développé en 1999 pour assurer la mise en œuvre de Pékin a révélé que, malgré des avancées importantes sur la voie de l’égalité, les progrès à faire restent nombreux. Combattre la discrimination salariale, mieux concilier la vie professionnelle et privée, lutter contre la violence domestique et défier les stéréotypes de genre sont autant de défis qui devront être relevés dans le cadre de nos politiques internes, maintenant inspirées par le nouvel Agenda 2030. Cette année, TDF a su donner un nouvel élan aux objectifs fixés à Pékin en 1995, dont la réalisation reste une priorité pour la Suisse. En faisant de VOIX DES FEMMES une plate-forme de dialogue, TDF a contribué à réunir et sensibiliser tou-te-s les acteurs/trices concerné-es, tant les autorités et parlementaires, que les institutions académiques ou privées, et la société civile. En outre, les multiples autres initiatives ciblées qu’elle mène permettent de maintenir ferme- ment les questions d’égalité sur l’agenda politique. Nous félicitons vivement TDF pour son engagement sans relâche pour une société respectueuse de l’égalité des genres. Régine Gachoud Cheffe suppléante Egalité des chances et questions globales relatives au genre, secrétariat général DFAE 8 2. VOIX DES FEMMES 2015 « Femmes.Droits.Humains » genre ? Les revendications de 1995, enEn 2015, le cycle de manifestations core d’actualité aujourd’hui, sur les stéVOIX DES FEMMES de TERRE DES réotypes de genre, l’égalité des chances, FEMMES Suisse (TDF) s’est déroulé l’égalité politique et économique ou la pour la sixième fois et était intitulé promotion de la paix et les violences, « Femmes.Droits.Humains ». Du 28 mai étaient en ligne de mire. au 4 juin 2015, l’organisation TDF est revenue avec son invitée, Irene M. Santiago des PhiIrene M. Santiago, sur la 4e « L’égalité des gen- lippines, la secrétaire généConférence mondiale sur les res n’est pas une rale du Forum des ONG de femmes de l’ONU, qui s’était préoccupation de la Conférence mondiale sur tenue en 1995 à Pékin et femmes, mais une les femmes à Pékin en 1995, nécessité sociétadont c’est le 20e anniversaire a discuté avec des représenle. » cette année. tant-e-s de la société suisse Maya Graf de l’égalité des sexes, à Avec ses partenaires rél’époque et aujourd’hui. C’est toujours gionaux/ales, TDF a organisé huit maniaussi vrai aujourd’hui : le privé est polifestations, qui se sont tenues en Suisse tique. C’est pourquoi la question des vioalémanique et romande. Le but était lences et des inégalités doit être abordée de fêter l’anniversaire de la Conférence publiquement. mondiale sur les femmes et de rappeler ses acquis pionniers à la conscience L’édition 2015 de VOIX DES FEMMES collective. aboutit à la conclusion qu’une société ne peut empêcher les violences qu’en A quelles difficultés et quels prounissant ses efforts pour l’égalité des blèmes nous voyons-nous confrontées genres, ainsi que pour le changement aujourd’hui lorsque nous nous mobilidurable des structures et des rapports sons pour que l’égalité devienne réalité de force. Cela est indispensable pour la en Suisse, ainsi que pour lutter efficapaix sociale. cement contre les violences liées au Irene M. Santiago et Maya Graf (coprésidente alliance F et conseillère nationale) lors du débat public à Liestal. 3. Irene Morada Santiago La militante philippine Irene M. Santi- avec des femmes musulmanes, après ago, née en 1941, est connue au niveau quoi elle développa un réseau de femmes international pour son engagement en sur le plan national et international. faveur de la paix. Selon elle, l’égalité des De 1988 à 1994, Irene M. Santiago fut genres est une condition sine qua non directrice du département Asie/Pacifique de la paix sociale. Elle a une carrière du Fonds de développement des Nations impressionnante de plus de Unies pour la femme (UNIcinq décennies. Quand on « There are three FEM) à New-York. Elle quitta lui demande son métier, la barriers to gender ce poste pour exercer la journaliste diplômée de la equality: concepfonction de secrétaire génécélèbre University of Columtual, technical and rale du Forum des ONG de political. » bia, se présente comme une la Conférence mondiale sur organisatrice : elle répond Irene M. Santiago les femmes de 1995. Après qu’elle organise les gens ; la Conférence, elle rentra aux Philippines ce qu’elle continue à faire aujourd’hui car elle éprouvait le besoin de se repoencore. ser quelques années. Malgré tout, elle Ce jour de 1970 où deux soldats péné- se présenta comme candidate pour la trèrent dans une école pour y ouvrir le vice-présidence aux élections nationales feu devant ses yeux sur des femmes et de 1998. En effet, lorsqu’on lui proposa des enfants joua un rôle majeur pour son de déposer sa candidature, elle ne put engagement futur. Dans le contexte de s’empêcher de traduire par des actes sa la rébellion du Moro National Liberation conviction selon laquelle les femmes ont Front (MNLF) contre le gouvernement besoin d’exemples à suivre. philippin, Irene M. Santiago fonda en 1976 l’ONG « Kahayag ». Cette organisation fut d’abord active dans le sud du pays, où elle mit sur pied des activités Patricia Schulz (membre du comité-CEDAW) et Irene M. Santiago lors du débat public à Genève. 9 11 mées ensemble pour le Prix Nobel de la En 2001, Irene M. Santiago fonda la paix. Le N-Peace Award lui a été décerné commission « Mindanao Commission on en 2013 pour son rôle exemplaire en Women » (MCW), au sein de laquelle faveur de la paix aux Philippines. Cette des femmes chrétiennes, musulmanes distinction récompense le rôle de leaet indigènes se mobilisent ensemble der joué par des femmes pour influencer les poli« Don’t compare your originaires de six pays tiques et l’opinion publique status as a woman to d’Asie touchés par des en faveur du processus de women in other conflits. Son travail avec paix sur l’île Mindanao. countries, but to les femmes musulmanes Quand un ami lui demanda your own men. » lui a valu d’être reconnue d’intervenir avec un rôle Irene M. Santiago en tant que fille adoptive consultatif dans les négopar la ville islamique de Marawi. Les 28 ciations pour la paix, elle lui répondit : maisons royales de Lanao lui ont conféré « Je ne vais pas m’asseoir derrière toi à le titre royal de « Bai Romapenet » (prinla table de négociation, mais à côté de cesse de l’espoir et de la solidarité). toi. » C’est ainsi qu’entre 2001 et 2004, elle fit partie de la délégation étatique Irene M. Santiago est aujourd’hui en charge des négociations avec le Moro active en tant que représentante de la Islamic Liberation Front (MILF). Elle est campagne internationale « #Women.Seainsi l’une des rares femmes dans le riously! », qui poursuit l’objectif de renmonde a avoir de l’expérience en maforcer les mouvements sociaux en faveur tière de négociations formelles de paix. des femmes et de la paix. De plus, elle a accepté en 2015 le mandat de présiL’engagement résolu d’Irene M. Santidente du Philippine Women’s College of ago pour la justice sociale a été reconnu Davao, où elle avait elle-même fait ses et honoré à plusieurs reprises : en 2005, études. elle était l’une des 1000 femmes nom- Irene M. Santiago et son mari Joe Santiago lors de la conférence annuelle de la Coordination-ONG post Beijing. 12 4.Pékin 1995 et le Plan d’action suisse de 1999 a. 4e Conférence mondiale sur les femmes de l’ONU à Pékin (1995) La 1e Conférence mondiale sur les femmes de l’ONU a eu lieu à Mexico en 1975, lors de la première année internationale de la femme, et la 4e Conférence, la dernière à ce jour, s’est tenue en 1995. Les Conférences sur les femmes de Mexico (1975), Copenhague (1980), Nairobi (1985) et Pékin (1995) ont débouché sur un certain nombre de résolutions, conventions et organisations. Quand on parle de la Conférence mondiale sur les femmes, il faut savoir que deux manifestations sont organisées en parallèle : la Conférence officielle de l’ONU avec les représentations étatiques d’une part, et le Forum des ONG d’autre part. La Conférence et le Forum des ONG de Huairou ont réuni près de 50 000 participant-e-s de 189 Etats, constituant ainsi la plus grande Conférence mondiale sur les femmes jamais organisée. A Pékin, cheffe de la délégation officielle de la Suisse, qui à l’époque n’était pas encore membre de l’ONU, était Ruth Dreifuss, alors Conseillère fédérale et cheffe du DFI. Seule une collaboration très étroite entre les Etats progressistes et les ONG a permis d’adopter le Programme d’action, un document visionnaire. Il s’agit d’un catalogue de revendications global, qui a été adopté par les Etats sur une base consensuelle. Des revendications ont été formulées par rapport à douze domaines critiques : -Pauvreté -Education -Santé -Violence -Conflits armés -Economie -Positions de pouvoir et de décision -Mécanismes institutionnels -Droits humains Elisabeth Joris (historienne et témoin de l’époque) montre le programme du Forum des ONG de 1995 lors de la manifestation organisée aux archives sociales de Zurich. 13 -Médias à la fois aux autorités fédérales et aux institutions gouvernementales et non -Environnement gouvernementales au ni-Filles « We need structu- veau national, cantonal et ral change as well La Commission de la communal. as change of atticondition de la femme De nombreuses revenditude. This requires (CSW) a été mandatée pour cations formulées à Pékin people, not only surveiller la mise en œuvre ont été mises en œuvre au paper. » du Programme d’action. cours de ces 15 dernières Irene M. Santiago Depuis 1995, elle procède années dans le cadre des aux vérifications corresponmesures du Plan d’action dantes au rythme de tous les cinq ans. suisse. Toutefois, de nombreuses lacunes doivent encore être comblées. Le b. Plan d’action de la Suisse sur bilan 1999-2014 du Plan d’action établi l’égalité (1999) par le Centre interdisciplinaire d’études genre (CIEG) de l’Université de Berne En 1999, soit quatre ans après la sur mandat de la Confédération est paru Conférence de Pékin, le Conseil fédéral en 2014. a adopté le Plan d’action Egalité entre femmes et hommes. Il sert d’instrument de travail pour concrétiser l’égalité et renferme de nombreuses mesures relatives aux douze domaines définis dans la plateforme d’action, ainsi que par rapport au domaine supplémentaire des structures et finances. Le plan s’adresse Irene M. Santiago et Benno Bättig (sécretaire générale du DFAE) lors de la conférence annuelle de la Coordination-ONG post Beijing. 14 Outre les chiffres et les faits relatifs à l’avancement dans la mise en œuvre des différentes revendications, ce document détaillé décrit les jalons qui ont été posés dans la réalisation de l’égalité et propose de nombreux exemples de bonnes pratiques. Néanmoins, l’étude pointe également les difficultés rencontrées, explique en détail quel chemin doit encore être parcouru et émet dix recommandations pour les différents domaines thématiques : 1.Programme national de promotion de l’égalité 2.Bases d’action et monitoring de l’égalité 3.L’éducation vue comme un instrument clé contre les stéréotypes 4. Indépendance économique femmes et des hommes des 6.Prise en compte particulière de la discrimination multiple 7. La santé vue sous l’angle de l’égalité 8. Lutte contre la violence de genre 9. Davantage de femmes aux postes de pouvoir et de décision 10. Politique extérieure active dans le domaine des droits de la femme A côté du bilan sur le Plan d’action suisse, d’autres publications sur l’état de l’égalité en Suisse ont paru au cours de ces dernières années. Les quatrième et cinquième rapports sur la mise en œuvre de la CEDAW (Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes) viennent d’être publiés. En 2016, la Suisse devra prendre position à propos des manquements dans la mise en œuvre devant le CEDAW à Genève. 5.Renforcement de la protection sociale Irene et Joe Santiago avec l’équipe TERRE DES FEMMES. 5. Revendications TERRE DES FEMMES Suisse observe des lacunes dans la mise en œuvre du Plan d’action suisse et formule les revendications thématiques suivantes : Education et formation Rôles de genre et stéréotypes de genre dans l’éducation et la formation TDF réclame la création, l’encouragement et l’utilisation de matériel d’enseignement sensible au genre dans toute la Suisse et à tous les degrés scolaires. Le thème des stéréotypes de genre doit être évoqué dans le domaine de la politique de la formation et faire partie du programme de formation du corps enseignant. Choix professionnel TDF exige que l’école et l’orientation professionnelle informent suffisamment les jeunes des métiers atypiques pour leur genre. La possibilité de se familiariser avec des professions atypiques pour le genre doit être favorisée et facile d’accès. Les Patricia Schulz (CEDAW), Irene M. Santiago, Luigi De Martino (animation), Rahel Kunz, (chercheure sécurité et genre) et Mihaela Racovita (Small Arms Survey) lors du débat public à Genève. personnes qui accompagnent les jeunes dans le processus de choix professionnel doivent être davantage sensibilisées à cette thématique. Instance de recours sur le thème du sexisme et des stéréotypes de genre Afin de satisfaire aux obligations internationales en matière de lutte contre les stéréotypes et la violence, TDF demande la création d’une instance de recours sur le thème du sexisme et des stéréotypes de genre, ainsi que d’un (ou plusieurs) centre de compétence sur la discrimination. Violence Convention d’Istanbul TDF réclame la ratification rapide et sans réserve, ainsi que la mise en œuvre de la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique. 15 16 Mariage forcé TDF demande que les activités de la Confédération soient garanties efficacement et durablement sur le plan financier. A cette fin, le thème du mariage forcé doit être ancré dans les institutions de la Confédération. En plus, TDF réclame un droit au retour pendant dix ans pour les personnes ayant subi un mariage forcé à l’étranger. Mutilations génitales féminines Un nouvel article pénal (art. 124 CP) est entré en vigueur en 2012, qui interdit expressément les mutilations génitales féminines (MGF). Toutefois, une loi à elle seule ne suffit pas pour venir à bout de telles pratiques. TDF veut augmenter la prévention et le travail de sensibilisation, ainsi que développer et mettre en œuvre une stratégie nationale. TDF réclame par ailleurs des ressources financières plus importantes de la Confédération, des cantons et des communes afin de renforcer la prévention et le travail de sensibilisation. Il faut encourager davantage le travail de prévention auprès des communautés concernées, ainsi que proposer des conseils facilement accessibles et communiquer avec la sensibilité culturelle nécessaire, et enfin améliorer l’accès à la prise en charge spécifique des mutilations génitales féminines. Droit de séjour non lié à l’état civil TDF réclame un droit de séjour indépendant du statut marital pour les migrant-e-s, de telle sorte que les femmes puissent effectivement se libérer de la dépendance de leur mari faisant usage de la violence à leur encontre. Positions de pouvoir et de décision Quotas hommes/femmes TDF réclame un pourcentage minimal de femmes dans les postes de décision, tous domaines confondus. La Confédération doit enfin imposer des quotas, car l’économie privée et ses associations n’ont pas tenu leurs promesses à ce jour. Table ronde avec Irene M. Santiago dans les locaux de Small Arms Survey à Genève. 17 Médias Traitement non sexiste des sujets TDF demande que les journalistes et les personnes travaillant dans la publicité, notamment les rédacteurs/ trices photo, soient confrontés dès leur formation à la thématique du traitement non sexiste des sujets, et que leur sensibilité au genre soit développée pour la conception des articles et des photos. Sexisme TDF réclame des mesures pour renforcer les compétences médiatiques des jeunes et pour lutter contre les représentations sexistes, en particulier dans les nouveaux médias et les journaux gratuits. Publicité sexiste TDF réclame des mesures pour lutter contre les représentations dégradantes des femmes et des hommes dans la publicité. Pour cela, une institution spécialisée et indépendante est nécessaire, avec des compétences plus large que la Commission suisse pour la loyauté existante. Irene M. Santiago, Christine Bühler (Union suisse des paysannes et des femmes rurales), Regula Rytz (Conseillère nationale), Sonja Hasler (animation), Lena Tichy (Young Business and Professional Women) et Sophie Achermann (Youth Rep CSW) lors du débat public à Berne. Femmes réfugiées TDF revendique une évaluation détaillée de la situation des femmes réfugiées et des requérant-e-s d’asile dans la procédure d’asile. De plus, la Confédération et les cantons doivent impérativement édicter des règles homogènes et contraignantes sensibles au genre pour la prise en charge et l’hébergement des requérant-e-s d’asile. Celles-ci doivent faire partie intégrante des contrats de prestations entre la Confédération/les cantons et les exploitant-e-s de centre, ainsi qu’avec les sociétés de sécurité privées. Ces contrats de prestations doivent pouvoir être consultés par le public. Les requérant-e-s d’asile doivent aussi avoir la possibilité de former recours en toute indépendance. 18 6. Bilan et perspectives TDF porte un regard confiant sur L’édition 2015 de VOIX DES FEMMES l’avenir et se réjouit de poursuivre son a, avec Irene M. Santiago, permis de action. En collaboration avec nos ancienrappeler à la mémoire du grand public ne-s et nouveaux/elles partenaires, nous la Conférence mondiale sur les femmes relèverons les défis et continuerons à de Pékin. Une discussion a pu être lannous engager en faveur cée sur l’état des efforts « Il y a 20 ans, jamais je des droits humains des fournis en Suisse sur n’aurais pu voir un homme femmes et des filles en le chemin de l’égaavec une poussette dans la Suisse. lité. Avec un certain rue. Aujourd’hui, les choses nombre d’acteurs gouont changé. Les nouveaux Le cycle de manivernementaux et non pères sont un grand potenfestations VOIX DES gouvernementaux, un tiel pour le processus vers FEMMES sera organisé l’égalité. » bilan a été dressé sur le pour la septième fois plan national et régioRegula Rytz en 2016. TDF se réjouit nal, et un débat a été d’organiser les nommené sur les difficultés breuses manifestations publiques qui se et les mesures qui s’imposent de toute tiendront au début de l’été 2016 en préurgence. sence d’une nouvelle invitée à la personnalité impressionnante. Irene M. Santiago, Milena Wegelin, TERRE DES FEMMES Suisse, et Vivian Fankhauser, CoordinationONG post Beijing. 7. Remarques a.Sélection d’ouvrages spécialisés Bureau fédérale de l’égalité entre femmes et hommes (BFEG), Egalité entre The Fourth World Conference on Women, Beijing Declaration and Platform for Action, adopted on 15 September 1995. - Egalité entre femmes et hommes Plan d’action de la Suisse Bilan 1999–2014. UN General Assembly, Convention on the Elimination of All Forms of Discrimination against Women (CEDAW), adopted in femmes et hommes. Plan d‘action de la Suisse, 1999. TERRE DES FEMMES Schweiz (TDF), Bericht zur Lage asylsuchender Frauen in Kollektivunterkünften, 2013. - Positionspapier «Geschlechterstereotype», 2013. - FGM in der Schweiz-Bestandesaufnahme über die bestehenden Massnahmen gegen weibliche Genitalverstümmelung in der Schweiz in den Bereichen Prävention, Unterstützung und Schutz, 2014. 1979. Quatrième et cinquième rapport de la Suisse sur la mise en œuvre de la Convention sur l‘élimination de toutes les formes de discrimination à l‘égard des femmes (CEDAW), 2014. b. Liste des abréviations BFEG Bureau fédérale de l’égalité entre femmes et hommes CEDAW Committee on the Elimination of Discrimination against Women CIEG Centre interdisciplinaire d’études genre CP Code pénale CSW Commission on the Status of Women DFAE Département fédérale des affaires étrangères DFI Département fédéral de l’intérieur MCW Mindanao Commission on Women MGF mutilations génitales féminines MILF Moro Islamic Liberation Front MNLF Moro National Liberation Front ONG Organisation non gouvernementale ONU Organisation des Nations Unies TDF TERRE DES FEMMES Suisse UNIFEM Fonds de développement des Nations Unies pour la femme 19 Droits Humains pour la Femme