La Maurienne dans Le Monde du Camping-Car

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tourisme
Savoie
La Maurienne à vélo
Échappées belles sur les
grands cols mythiques
D’Aiton à Bonneval-sur-Arc, la Maurienne défile fièrement sur plus de 120 km,
au fin fond d’une magnifique vallée cernée de montagnes. Bien nantie la
Savoyarde ? Aux portes du parc de la Vanoise et de l’Italie, elle a le privilège
d’abriter la plupart des plus plus grands et des plus mythiques cols alpins
de l’Hexagone, largement empruntés par le Tour de France. Avec 48 itinéraires
remarquables, la Maurienne s’affiche aujourd’hui comme le plus grand
domaine cyclable du monde ! Nous en avons pris la mesure, durant trois jours
d’échappées belles dans ce superbe territoire. ■ Texte : Sandrine Moirenc – Photos : Camille Moirenc
adeleine, Glandon,
Toussuire, Croix-deFer, Télégraphe,
Galibier, MontCenis, Iseran, Grand
Cucheron, Mollard,
Chaussy… Cela vous
parle? Ces onze cols inscrits dans la vallée
restent des incontournables du Tour de
France! Cela vous tente? Si le défi est trop
ambitieux pour certains, pas d’inquiétude!
Par ici, il y en a pour tous les goûts et tous
les niveaux. Et vous trouverez exactement
ce que vous êtes venus chercher dans la vallée. Vous voulez du challenge? Vous êtes
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prêts à vous mesurer aux “grands monstres”? Vous voulez améliorer vos performances? Ou alors vous voulez juste profiter
d’un merveilleux environnement tout en
pédalant tranquillement? Sportifs ou touristiques, les itinéraires vous combleront à
chaque instant et la montagne vous offrira
justement ce que vous êtes capables d’affronter.
Pour nous, l’aventure commence dans la
petite bourgade d’Aiguebelle, à quelques
encablures au sud d’Aiton. La cité est le
point de départ du col du Grand Cucheron,
culminant à 1188 m. L’itinéraire est indiqué
“difficile”. Nous décidons plutôt d’emprun-
ter Le Tour aux Portes de Maurienne, une
boucle de 23 km, pour nous mettre tranquillement en jambe: un bon compromis
puisque la première portion de parcours,
soit 5 km de montée, se confond avec le
grand col et nous lance tout de même un
petit défi. L’air est frais et agréable, comme
un matin d’été à la montagne. L’effort, mesuré, nous permet d’apprécier une route
magnifiquement boisée et qui s’éclaircit, à
mi-chemin, pour dominer la vallée. Le panorama est sublime : un cocon de verdure
parsemé de hameaux typiquement savoyards, un juste équilibre entre des architectures rustiques et une douceur tangible
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C’est après la station de Valloire que
l’ascension du col du Galibier prend
tout son sens et mérite sa légende.
émanant de la lumière et du paysage. Nous
ne tardons pas à redescendre pour profiter
pleinement du décor et faire une halte récréative au plan d’eau des Hurtières pour
y découvrir ses berges encore paisibles et
sa belle plage. Mais il est temps d’entamer
l’autre moitié du parcours, une alternance
de plats avec de légers reliefs, juste ce qu’il
faut pour solliciter cuisses et mollets. L’arrivée sur Aiguebelle se fait finalement en
épongeant nos fronts. Voici bien la récompense de l’effort, et elle est plutôt agréable!
L’après-midi, elle nous autorise même à
partir à la découverte de quelques grands
cols en véhicule, sans trop culpabiliser! Cap
donc, sur Saint-Jean-de-Maurienne. Nous
commençons à remonter la vallée en direction des hameaux de Sainte-Marie-deCuines pour emprunter la route de l’Aura.
Elle nous mène au plus insolite des monuments qu’il nous ait été donné de contempler: au pied d’un flanc montagneux re pose une immense auréole ouverte faite de
42000 pièces d’aluminium rivetées entre
elles. Symbole de solidarité, l’Aura est la
plus grande création collective du monde.
Chaque structure arbore un message gravé
par les habitants de la vallée et des célébrités:
César, Jacques Chirac, Michel Drucker, Bernard Hinault et bien d’autres y ont im-
mortalisé leur pensée. Nous dépassons
Saint-Jean pour rejoindre Albiez-le-Jeune
par la D80. La route ne tarde pas à franchement s’élever, serpentant vertigineusement au travers d’une dense forêt. Cette
succession de nombreux lacets, étonnamment courts, donne presque le tournis! Il
faut attendre d’avoir dépassé le village pour
retrouver une conduite plus souple, bien
que la pente dépasse encore les 9 %! L’ascension à vélo doit être quelque chose… Le
paysage se révèle également, s’ouvrant sur
un large plateau entouré d’un magnifique
dégradé de reliefs. Nous respirons la montagne à plein poumon. L’air est pur, coloré
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tourisme
Savoie
d’un sentiment de force immuable. Plus
loin, Albiez-Montrond, charmant villagestation délicatement posé sur un tapis de
pelouse alpine, semble s’éterniser dans une
incroyable plénitude. Juste en face, les magnifiques aiguilles d’Arves, trois impressionnants pics individualisés et bien connus
des alpinistes, barrent l’horizon et pointent
droit au ciel. Nous décidons de nous immerger dans ce décor grandiose en empruntant
la piste qui traverse l’alpage. Celle-ci est balisée de bornes audio qui relatent agréablement la vie des paysans, des bergers et
des montagnards sur le plateau. Les gentianes, les bleuets et les pensées sauvages,
au même titre que les vaches, nous accompagnent dans ce défilé minéral. Malheureusement, aujourd’hui, les aiguilles jouent
à cache-cache dans les nuages. Nous reprenons donc la route pour rejoindre le col
du Mollard, culminant à 1638 m.
Sur la route du Tour
Ce dernier a déjà été franchi deux fois par
le Tour de France. Et au risque de nous répéter encore et encore, le panorama est abso -
lument féerique! La D80, pointillée de multiples hameaux, perce délicatement la vallée
d’Arves et régale nos yeux jusqu’à SaintSorlin-d’Arves. Cet autre village-station,
lové au cœur du superbe domaine skiable
des Sybelles, exhibe sa charmante rusticité,
l’été, en autant d’habitats traditionnels bardés de précieux détails racontant la vie montagnarde d’autrefois. Quant à son église,
de style baroque, elle arbore de remarquables couronnes mortuaires qui suscitent
intérêt et curiosité, autant que la fromagerie
Le Beaufort, d’ailleurs, située tout près. Dans
son antre reposent d’énormes meules gourmandes de beaufort en phase d’affinage,
mais également de belles tommes de Savoie,
d’autres spécialités fromagères locales. Une
visite guidée nous permet d’en apprendre
plus sur la fabrication du “prince des gruyères”, pour conclure sur une dégustation…
Inoubliable! Le succulent fromage s’est naturellement imposé comme unique et quotidien dessert durant toute la durée de cette
échappée belle en Maurienne!
Il est temps de poursuivre sur le col de la
Croix-de-Fer. La sortie de Saint-Sorlind’Arves nous propulse tout droit sur le der-
Assis sur son éperon rocheux, le fort de la Redoute Marie-Thérèse, à Avrieux, semble défier les cols
de sa toute puissance.
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Après l’effort, le réconfort avec une dégustation
de fromages de pays, sans oublier l’incomparable
beaufort : c’est au Chalet des Saveurs.
nier tronçon du col, le plus grimpant, culminant à 2067 m. Pour la petite histoire,
le Tour de France l’a tout de même fréquenté à seize reprises! Nous faisons bien
sûr halte devant le panneau mythique de
la Croix-de-Fer, pour la traditionnelle photo
du vélo devant les panneaux de signalisation. Plusieurs cyclistes attendent également
de saisir leur instant. La D926 redescend
ensuite vers le col du Glandon que l’on
trouve logé à 1924 m d’altitude. La célèbre
course cycliste l’a gravi quinze fois. De l’autre côté du col, la descente paraît assez vertigineuse, à cause d’un très fort dénivelé sur
les premiers kilomètres. Nous pensons tout
bas qu’il vaut mieux l’inaugurer dans ce
sens, pour une première… Le bilan de la
journée est plutôt enthousiasmant: la Maurienne se découvre comme un pays enchanteur où la nature et le mode de vie
traditionnel font bon ménage avec les visiteurs en mal de sensations, d’authenticité,
et qui ont l’occasion de renouer avec les
plaisirs du sport pour tous niveaux, dans
un cadre exceptionnel.
De retour sur Saint-Jean-de-Maurienne,
nous récompensons les coups de pédales
de la matinée en nous invitant à la table
du restaurant de l’Hôtel du Nord. Dans la
belle salle voûtée de cet ancien relais de diligence, les plats gourmands se succèdent
cérémonieusement. Au menu, produits
frais, de saison et du terroir se mêlent justement et offrent de savoureuses expériences
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Chaque conquête de grand col est
immortalisée par la traditionnelle photo du
vélo devant le panneau de signalisation.
Depuis le sommet du Galibier,
les cyclistes peuvent enfin profiter
du remarquable panorama et
prendre la mesure de leur exploit !
Repères
■ Offices de tourisme
• Aiguebelle : 75 Grande Rue, 73220 Aiguebelle.
Tél. 04 79 36 29 24
• La Chambre : Les Charmettes, 73130 La Chambre.
Tél. 04 79 56 33 58 • Saint-Jean-de-Maurienne : Ancien Évêché, place
de la Cathédrale, 73300 Saint-Jean-de-Maurienne.
Tél. 04 79 83 42 10.
• Albiez : place Opinel, 73300 Albiez-Montrond.
Tél. 04 79 59 32 30
• Saint-Sorlin-d’Arves : Champrond, 73530 SaintSorlin-d’Arves. Tél. 04 79 59 75 50
• Saint-Michel-de-Maurienne : 36 rue Général Ferrié,
73140 Saint-Michel-de-Maurienne.
Tél. 04 79 59 21 27.
• Modane : place Sommeiller, 73500 Modane.
Tél. 04 79 05 28 58
■ Cartes et guides
Maurienne Tourisme propose deux cartes (touristique et
cycliste) et quatre guides (Patrimoine, Sentiers à thèmes,
Verticales et VTT) téléchargeables sur leur site.
• Maurienne Tourisme
BP 82, 73303 Saint-Jean-de-Maurienne Cedex.
Tél. 04 79 83 23 94.
www.maurienne-tourisme.com
■ Étapes
• Aiguebelle, place du Champ de Foire, aire de services
permanente, 2 € le jeton eau et vidange ; 20 places.
• La Chambre, place du Champ de Foire, aire de
services permanente, 2,00 € eau et vidange ; 9 places.
• Albiez-Montrond, Les Contamines, du 15 avril au
15 novembre, tous services, 8 €.
• Saint-Jean-de-Maurienne, place du Champ de Foire,
aire permanente, 2 € le jeton ; 10 places.
Camping des Grands Cols, 422 av. du Mont-Cenis, de
mi-mai à septembre. Tél. 04 79 64 28 02.
• Saint-Sorlin-d’Arves, Camping du Col de la Croix-deFer, route du Col, de mai à septembre.
Tél. 04 79 59 54 36.
• Saint-Michel-de-Maurienne, camping Le Marintan,
1 rue de la Provalière. Tél. 04 79 59 17 36.
• Valloire-Les Verneys, aire permanente Camping-Car
Park, forfait services + stationnement : à partir de 8,40 €
; 30 places.
Camping Sainte-Thècle, route des Villards, du 25 mai au
29 septembre et du 14 décembre au 21 avril.
Tél. 0479833011.
Tout campingcariste qui se
respecte ne
s’introduit pas
dans la vallée de
la Maurienne sans
son deux-roues !
130 km
3 jours
■ Culture
• Musée Opinel. 25 rue Jean Jaurès, à Saint-Jean-deMaurienne.
Tél. 04 79 64 04 78. www.opinel-musee.com
• Musée des costumes. Lové dans l’ancien et
prestigieux palais épiscopal, ce musée d’arts et
traditions populaires expose de belles pièces
d’archéologie et d’art religieux, évoque la vie et les
métiers d’autrefois mais affiche également une superbe
collection de costumes locaux.
Ancien Évêché, place de la Cathédrale.
Tél. 04 79 83 51 51.
• Fort de la Redoute Marie-Thérèse. Cette intrigante
forteresse sarde du XIXe siècle perchée en pleine Savoie
à plus de 1 500 m d’altitude suscite étonnement et
curiosité. Découvrez-la au travers de ses casemates, ses
caponnières aménagées ou encore ses amusants
souterrains !
Tél. 04 79 20 33 16. www.redoutemarietherese.fr
■ Où manger ?
• Le Gavroche. Entre tradition et imagination, le chef
vous propose une cuisine savoureuse et authentique.
Goûtez au tartare de féra des lacs de Maurienne et au
sushi de foie gras maison, un délice ! Place du Marché à
Saint-Jean-de-Maurienne. Tél. 04 79 20 49 30.
• Restaurant du Nord. Place du Champ de Foire à
Saint-Jean-de-Maurienne. Tél. 04 79 64 02 08.
• Lo Sonails. Une merveilleuse cuisine savoyarde servie
sur une terrasse face à la chaîne montagneuse de
Belledone, le glacier de l’Étendard ou dans une salle
chaleureuse. Ici recettes anciennes, escargots et
fromages sont à l’honneur ! Rue d’En-Bas à AlbiezMontrond. Tél. 04 79 59 31 94.
• La Feuille du Thyl. Cette charmante ferme-auberge
dédie sa cuisine au fromage de chèvre et aux viandes de
terroir : tarte tatin au chèvre, croustillant de chèvre au
miel, gaspacho de cresson au chèvre frais, cabri aux
morilles… Vous allez apprécier ! Le Thyl à Saint-Michelde-Maurienne.
Tél. 04 79 05 42 95.
• Le chalet des Saveurs. Un endroit extraordinaire, une
atmosphère des plus chaleureuses pour ce chalet
authentique qui sert une cuisine de terroir inventive !
Essayez le kir à la châtaigne accompagné d’une
tartiflette aux morilles, à moins que vous ne la préfériez
aux escargots !
Place de l’Église à Valloire. Tél. 04 79 59 21 44.
Carte
en cours
■ À voir, à faire
• Coopérative laitière de la vallée des Arves, à SaintSorlin. Ouvert tous les jours. Visite gratuite de la
fabrication et des caves le matin de 9 h 00 à 11 h 30.
Tél. 04 79 59 70 16.
• Parcobranche du Diable. Ponts de singes,
passerelles et toiles d’araignées géantes, voilà à quoi
ressemble depuis le sol le plus grand parcours aventure
forestier des Savoie. Plus de 230 ateliers-jeux de tous
niveaux vous y attendent, répartis sur 21 circuits
différents. Ne manquez pas d’essayer également les
deux tyroliennes géantes : celle des Anges – 150 m de
haut et 230 m de long – et celle du Paradis, la plus
haute et plus longue du monde ! – 180 m de haut pour
640 m de long.
Fort Marie-Thérèse, au bord de la D10006, à 4 km de
Modane. www.parcdudiable.fr
■ Vélo
• Points de location/vente de puces de
chronométrage : office de tourisme de la Chambre, de
Saint-Jean-de-Maurienne, de Saint-Jean-d’Arves, de
Saint-Sorlin d’Arves, des Albiez, de Saint-Michel-deMaurienne et de Valloire.
Location : 4 €/j – Vente : 30 € avec la pile.
• École de vélo : en famille ou entre amis, particuliers et
groupe, vous pourrez vous initier à l’ascension des
grands cols, aux randos descente et à la balade
touristique avec un moniteur MCF dans le magnifique
cadre de la Maurienne.
422, avenue du Mont-Cenis, 73300 Saint-Jean-deMaurienne. Tél. 04 79 64 28 02.
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L’aire de services d’Aiguebelle est un véritable havre
de tranquillité.
L’Hôtel de l’Europe fait partie
des prestataires de Saint-Jean-deMaurienne qui mettent un atelier vélo
à disposition de leurs pensionnaires.
Le musée des Costumes et des Traditions de Saint-Jeande-Maurienne a trouvé refuge dans l’ancien évêché.
gustatives. L’agneau de pays accompagné
d’un sablé de romarin et parmesan est carrément homérique!
Le lendemain, la balade débute par une immersion culturelle dans le vieux centre de
Saint-Jean-de-Maurienne. À la croisée des
Alpes, le bourg, berceau de la maison de
Savoie, est un ancien évêché. Au VIe siècle,
la cité s’est en effet habillée d’édifices sacrés
pour recevoir la précieuse relique qu’une
femme avait ramenée d’Égypte : les trois
doigts de la main de saint Jean-Baptiste,
celle-là même qui aurait baptisé le Christ!
L’inestimable trésor repose dans la cathédrale qui abrite également le tombeau des
premiers princes de Savoie. Nous remarquons également les belles stalles qui ornent
les flancs de l’abside, un ensemble gothique
La petite station de Valloire s’offre comme un bijou
opalin dans un écrin de verdure montagnarde.
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de la fin du XVe siècle en bois sculpté, avant
d’aller flâner dans le magnifique cloître
couvert d’une superbe voûte de tuf. Nous
finissons par la visite de la crypte dont l’architecture restante représente un bel exemple de l’art roman naissant. Juste en face,
l’élégant palais épiscopal accueille, aujourd’hui, l’office de tourisme et le musée d’archéologie. Non loin de là, le musée de
l’Opinel, toujours installé dans l’ancienne
coutellerie, affiche un nouveau visage aux
lignes plutôt contemporaines. À l’intérieur,
la forge, agrandie, a conservé ses pilons et
son moulin à fer. La vaste salle expose la
fabuleuse épopée de Joseph Opinel, inventeur du célèbre couteau, ainsi que les techniques de fabrication des lames et des manches. La visite de la boutique a également
Les vieilles rues de Saint-Jean-de-Maurienne
abritent une kyrielle d’échoppes de terroir.
son intérêt: on y découvre tous les modèles,
avec quelques pièces inédites.
Chacun à son rythme
Il est temps maintenant de préparer nos
vélos pour un second périple. L’appel de
la montagne nous invite à explorer le Tour
du Châtel. Nous décidons de partir depuis
notre base, le Camping des Grands Cols.
Celui-ci est sacrément bien équipé, mettant
à disposition un garage à cycles, un point
location ainsi qu’un atelier de réparation.
Franck Bafou, gérant du site, moniteur cycliste MCF et guide-accompagnateur, nous
propose de partir avec lui. Il organise souvent des sorties en groupe pour faire découvrir aux aficionados du deux-roues l’incroyable étendue de la vallée en matière de
choix et de difficultés d’itinéraires. Au programme: une boucle de 26 km. La route
est bien agréable et adaptée à notre niveau.
Nous atteignons les spectaculaires lacets de
Montvernier, le clou du parcours! Devant
nous se dessine un serpent de bitume long
de 3 km, le corps contracté en quatorze
courts lacets, sur une pente de 7 à 9 %. Eh
bien… À l’attaque! Chacun respecte son
rythme toutefois, concentré sur le souffle,
tout en lâchant de temps à autre un regard
sur le paysage. Nous traversons le village
de Montvernier juste pour prendre la mesure de son charme et de son identité agricole. Nous ne voulons pas casser l’élan et
préférons finir d’une traite ce superbe itinéraire. Un instant, Franck suggère de poursuivre sur le col de Chaussy… Nos mollets
répondent qu’ils seront sûrement prêts
pour l’année prochaine! L’autre moitié du
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Le Camping
des Grands Cols
arbore fièrement
la signalétique
des stars de la
vallée adulées
par les sportifs.
Les bornes kilométriques
des grands cols sont les
fidèles compagnons de
route des cyclistes.
Il n’y a pas que les cyclistes
qui profitent de la beauté du
paysage à Albiez-Montrond.
Les parapentistes s’en donnent
également à cœur joie !
Les fameux lacets de
Montvernier sont une
magnifique expérience
qui risque de vous
rendre délicieusement
accro à l'effort.
À chacun son lot d’effort sur le Galibier :
pour les camping-caristes, il consiste à gravir
le col sans gêner la progression des athlètes...
parcours nous révèle encore de bons moments, tant sur le plan physique que visuel.
Franck, dont les jambes semblent programmées pour pédaler sans effort, nous fait la
conversation. “Il arrive souvent que les gens
viennent ici en ayant déjà un roadbook sur
les parcours qu’ils envisagent de faire. Et
bien souvent, ils sont obligés de revoir leurs
ambitions. On dit ici qu’ils ont les yeux
plus gros que les mollets parce qu’ils ne
connaissent pas vraiment ce relief. Mais ce
qui est sympa, c’est que, du coup, ils reviennent.” Nous passons Le Châtel et Hermillon pour rejoindre le camping. Les cuisses ont tenu le coup, elles sont aussi fières
que nous ! L’expérience est absolument
enivrante, elle stimule le désir de s’attaquer
à encore plus grand ! Mais pour l’heure,
c’est l’apéritif et le débriefing avec Franck
qui prolongent le plaisir de ce tour mémorable! En soirée, nous convenons sans remords que nous l’avons bien mérité cette
tartiflette accompagnée d’un bon vin blanc!
Les stars de la Maurienne
Un autre jour, d’autres cols. Nous prenons
la direction de Saint-Michel-de-Maurienne.
La commune, en bord d’autoroute, ne présente que peu d’intérêt si ce n’est qu’elle
est le point de départ idéal pour ceux qui
veulent se mesurer aux deux grands cols
vedettes de la vallée. Le Télégraphe a en
effet été franchi vingt-sept fois par le Tour
de France, et le Galibier à cinquante huit
reprises! Nous sommes surpris par les kyrielles de cyclistes qui s’élancent. Il n’y a
pourtant pas d’événement sportif au programme ces jours-ci. Ces vagues humaines
montées sur deux roues ont juste décidé
d’explorer leurs limites, d’assouvir leur
désir d’exploit, de réaliser un rêve: le grand
et légendaire Galibier! Nous essayons de
ne pas perturber leur ascension en tentant
d’atteindre le col du Télégraphe, culminant
à 1 566 m, à 12 km de Saint-Michel-deMaurienne. La grande route sinueuse s’infiltre dans une forêt de conifères de toute
beauté. Nous arrivons sur un plateau pour
profiter d’un magnifique panorama sur les
montagnes avant de redescendre vers la
charmante station-village de Valloire. La
cité est très conviviale, avec ses rues bardées
de bistrots et de bonnes tables. Nous y flânons volontiers sans manquer de visiter
l’église, connue pour abriter l’un des décors
les plus ostentatoires de Savoie: une avalanche de richesses à découvrir absolument!
Aussi somptueux qu’exubérant, l’intérieur
contraste fortement avec l’austérité de sa
façade. Nous reprenons finalement la route
du Galibier qui grimpe progressivement
jusqu’au hameau de Bonnenuit avant d’at-
taquer la légendaire montée vers le col, soit
plus de 10 km sans répit. Nous sommes à
plus de 2500 m d’altitude maintenant. Le
paysage s’est considérablement dénudé,
comme si la montagne évitait de distraire
les cyclistes, les obligeant à porter toute leur
attention et leurs ressources sur ce dernier
effort. Les aficionados du Galibier en savent
quelque chose! Nous approchons du final.
Et nous avons beau rouler en camping-car,
nous saisissons bien, sur ces derniers kilomètres de pente rude, que le col mérite sa
légende! À plus de 2645 m au-dessus du
niveau de la mer, le panorama est magnifique, les montagnes nous appartiennent
et nous saluons l’arrivée de ces courageux
forcenés de la route en rêvant d’un jour,
peut-être, où ce sera nous!
Absolument relaxante, l’étape dans le cloître de
la cathédrale de Saint-Jean-de-Maurienne est
également incontournable.
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