SÉ YO I VLÉ !

Transcription

SÉ YO I VLÉ !
VOS PROBLÈMES ?
TOUT LE
MONDE
S’EN
FOUT !
Fac de sciences
On n’a pas
droit aux TD !
Je suis étudiante à Fouillole, en deuxième
année de licence SVT.
Normalement, pour chaque matière à la fac, il
y a aussi des travaux pratiques (TP) et des
travaux dirigés (TD). Ce sont des séances en
petit groupe qui nous aident à comprendre le
cours et à préparer les examens.
TP et TD à la tête du client !
Mais là, pour le cours de physiologie animale,
certains étudiants ont droit aux TP et TD, et
d’autres non ! Il paraît qu’on est trop nombreux. Ça fait des années que ça dure, et l’an
dernier certains ont eu des mauvaises notes à
cause de ça.
Sé nou ki pwof alè ?
Le responsable de la licence nous a dit qu’on
aura un examen adapté, mais le prof nous a dit
que non. Il nous a proposé d’envoyer un étudiant en plus dans les TP et TD des autres,
pour qu’il nous explique après ce qu’ils ont
fait. En gros, que ce soit un étudiant qui fasse
le travail d’un prof !
Ce n’est pas normal, on veut des TP et des TD
pour tout le monde !
Perle
QUI SOMMES-NOUS ?
Le 21e siècle commence par la guerre en
Irak et en Afghanistan, par la famine et par
la destruction accélérée de l’environnement.
L’avenir qu’on nous promet se limite à
« choisir » entre le chômage, l’autodestruction dans la drogue, l’engagement
dans une de ces guerres qui ne sont pas
les nôtres, ou pour les plus chanceux, le
rôle de « bons petits soldats » au travail,
soumis aux caprices de la bourse.
REBELLE !
N° 77 - 30 septembre 2015
Ce journal est lancé à l’initiative de militants de l’organisation Combat Ouvrier, de
sympathisants et de jeunes sans parti pour
commencer à provoquer le débat, à faire
entendre la voix des jeunes qui contestent
les idées officielles.
Ce journal est le tien !
Écris-le, lis-le, vends-le !
Site : journalrebelle.com
Facebook : Journal rebelle
Contact : [email protected]
06 90 62 79 25 - 06 90 73 48 93
DÉBAT REBELLE !
Jeudi 22 octobre à 18h
Fouillole, fac de sciences
Port-Louis Collège Moule Recteur - Békés
- Baimbridge Fouillole, etc.
LE RECTEUR GALAP RECRUTE DES
GENS POUR DIRIGER L’ÉCOLE
Les dirigeants de la planète parient sur
notre indifférence. Il faut leur donner tort.
Migrants : Pourquoi
cette situation ?
0,30 €
SOMMAIRE
SÉ YO I VLÉ !
Campus de Fouillole
LGT Baimbridge
Les sarouels interdits ?
N’importe quoi !
Petite fac mais gros délais
L’université ne fonctionne pas, j’en ai vraiment marre !
Une semaine après la rentrée, j’ai mis un t-shirt et un sarouel (pantalon très large) pour
aller en cours.
Mon professeur m’a regardée et il m’a dit
que ma tenue n’est pas bonne, parce que
depuis cette année le lycée a interdit les sarouels. Pour lui, les filles aiment trop mettre
des collants, ou d’autres vêtements où « on
voit leurs bourrelets et leur culotte ».
Professeur voyeur
Je lui ai répondu que ce n’est pas avec un
sarouel qu’on verra quoi que ce soit. Et que
même si on voit, ce n’est pas le problème
des professeurs ! Pourquoi ici c’est toujours
un problème pour s’habiller et aller en
cours ?
Jasmine
« Attendez, attendez »… jusqu’à quand ?
Quand je vais à la scolarité on me dit juste
d’attendre, qu’on ne s’est pas encore occupé
de mon dossier.
La fois d’avant, c’était une histoire d’imprimante en panne…
J’ai mes exams bientôt
Je ne peux pas non plus emprunter des livres
à la bibliothèque, alors que certains de mes
examens ont lieu dans trois semaines.
Patte de lapin
Je suis en première année de Staps à Fouillole et c’est la galère pour aller en cours.
Le prof me trouve « vulgaire »
Il y a un prof qui a un problème avec les jeans des filles.
répondu que ça fait « vulgaire ». Et pour se
débarrasser de moi, il a dit que ça avait sonné et que je devais partir.
Nana
On a besoin de sous !
Après notre victoire en avril 2015, la juge a
donné une petite condamnation minable à
Raphaël, histoire de ne pas perdre la face.
Nou pa ka pwan sa ! On va la faire annuler
par la cour de cassation de Paris, mais pour
ça, il nous faut 3 000 euros.
En attendant je ne peux pas m’inscrire à
l’association sportive, ni à la sécurité sociale, et pour les transports je dois payer
plein tarif.
Fac de Staps : il faut des
bus gratuits !
Lycée Jardin d’Essai
Le jour de la rentrée, j’avais un jean où il y a
un petit trou. Il m’a dit : « je ne veux pas de
jeans déchirés, c'est la dernière fois ».
Quand je lui ai demandé pourquoi, il m’a
On est fin septembre, et je n’ai ni certificats,
ni carte de bibliothèque, ni carte étudiante,
alors que j’ai réglé mon inscription depuis
juillet !
Grâce à votre générosité, en septembre nous
avons collecté 315 euros supplémentaires.
Nous en sommes à 1815 euros.
1815 €
3000 €
Dès la rentrée on nous a prévenus qu’on
aura des cours à l’extérieur : au hall des
sports Paul Chonchon à Pointe-à-Pitre, au
CREPS aux Abymes, etc.
« Débrouillez-vous »
On nous a dit : « vous êtes des adultes, débrouillez-vous pour faire du co-voiturage ou
pour prendre le bus ».
Transport à payer
Sauf que j’habite au Crous, donc j’ai déjà un
loyer à payer, et pas d’argent pour payer le
bus. La fac devrait mettre en place un système de navette gratuite, ou nous donner
une carte de transport.
83,5 % d’échec
En plus, si on arrive en retard parce qu’on a
attendu le bus, on n’est pas accepté en
cours. Après ils s’étonnent que les étudiants
baissent les bras, et qu’il y ait un faible taux
de réussite en première année (16,5 %).
T-Djo
Un nouvel entraînement pour les étudiants
en Staps ?
Le recteur Galap défend
des chefs indéfendables !
Justice sous les cocotiers
Jistis kolonyal !
Lors de notre procès en mars, la procureure de Basse-Terre était outrée de nous entendre crier ce slogan. Mais on avait raison ! La justice protège le pouvoir des Békés,
les riches Blancs descendants d’esclavagistes.
Le 5 décembre 2013, procès des Békés Despointes contre la CGTG.
En septembre, le Béké Nicolas Chaulet est
passé au tribunal. Il a insulté un Noir : « Sale
nègre ! Fils d’esclave !...». Le procureur a
demandé une amende, et un an de prison
ferme. Les journalistes ont publié cette réquisition.
Coup de théâtre colonial
Le chef des procureurs appelle la presse le
lendemain pour réduire la réquisition à un
mois. Le juge rendra sa décision le 2 octobre, mais on voit déjà dans quel sens va la
« justice ».
En avril, la Cour d’Appel a confirmé et aggravé la condamnation de la CGTG face aux
Békés Despointes, les patrons de Milénis,
pour avoir écrit dans un tract que « les Despointes ont bâti leur fortune sur la traite
négrière, l’économie de plantation et l’esclavage salarié ». Les juges coloniaux veulent nous empêcher de dire cette vérité historique.
Pa lésé-sa fèt !
La CGTG doit payer 55 000 euros aux Despointes. L’État et les Békés espèrent éliminer ce syndicat. Pa lésé-sa fèt ! Le 6 octobre,
tous devant le tribunal de Pointe-à-Pitre à 8h
pour protester contre cette injustice !
Raphaël
Pas tous égaux devant la loi
J’ai fait des erreurs, donc j'ai été en prison à titre préventif.
J'ai fait de multiples demandes de mise en
liberté. Elles ont toutes été refusées, même
en appel, alors que j’avais passé 2 ans et
demi en prison, et que je n’avais toujours
pas de date de jugement.
« Je ne m’appelle pas Lurel »
Le jour où je passais en appel, il y avait une
personnalité connue, détenue comme moi
mais pour un délit plus grave. Cette personne n'a fait que 5 mois, et a été relâchée
en contrôle judiciaire.
Un autre homme a été arrêté et placé en
garde à vue pour « violences volontaires
ayant entraîné une incapacité temporaire de
3 mois ». Lui aussi a été relâché en contrôle
judiciaire, alors que c’était le même délit
que moi. Sauf que moi, je suis jeune et je ne
m’appelle pas Lurel…
JB
L’affaire de la couleur des jeans au collège du Moule a fait scandale, parce qu’une
maman ne s’est pas laissée faire. Mais de tels abus de pouvoir se produisent partout.
Le recteur Galap est au courant. Mais,
comme les autres recteurs avant lui, Galap
protège les chefs d’établissement qui se
conduisent comme des gangsters.
Un principal qui sort un sabre
Il n’a pas suspendu le principal du Moule,
alors que ce monsieur - qui frappe les
élèves - a un sabre dans son bureau, avec
lequel il a agressé un parent en juin. Du
coup, les petits dictateurs se sentent encouragés, et tout le monde suit leur exemple.
Une CPE qui ferme les yeux
Au Moule, l’élève dont la maman a protesté
est harcelée par certains collégiens, qui sont
assez bêtes pour imiter leur principal voyou.
La maman a signalé le problème plusieurs
fois. Réponse de la CPE, Mme Confiant :
elle appelle les gendarmes contre la maman,
et laisse les harceleurs tranquilles.
Autorisation de lynchage
Le 25 septembre, la collégienne a encore
été brutalisée, Confiant lui a donné 2h de
retenue, et seulement 1h à ses agresseurs.
C’est un véritable permis de lynchage.
Le principal Duhamel témoigne : « mon
boulot, c’est beaucoup de dialogue ».
Le recteur sait ce qui se passe. Les personnels du collège ont fait grève le 14 septembre et lui ont envoyé une lettre.
Silence complice du recteur
Dès le 8 septembre, nous lui avions écrit :
« cessez de soutenir les brutes machistes
qui vous servent de chefs ». Galap ne fait
rien, il ne dit rien, il est complice !
Delphine
Proviseurs, ou gangsters ?
Au lycée de Providence, l’ancienne proviseure Mme Capou a pris sa retraite en juillet
(rassurez-vous, ses copains lui ont laissé
quand même la direction de l’internat).
Avant de partir, elle a complètement vidé
son ordinateur. On se demande bien ce
qu’elle avait à cacher !
Au lycée de Port-Louis, le racket administratif est une vieille tradition. Il y a quelques
années, le lycée demandait aux élèves absents de payer une amende de 750€.
Maintenant, ils ont trouvé une autre combine. Ils demandent de l’argent même si les
élèves n’ont pas mangé à la cantine. Les
parents refusent de payer, c’est logique.
Alors le lycée se permet de prélever des
sous sur les bourses qu’il doit verser aux
familles, pour rembourser cette dette fictive.
Non, la résistance n’est pas inutile ! Ça marche !
Collège du Moule : on s’est
mobilisé, on a gagné !
Lycée de Port-Louis :
victoire de la grève !
À la rentrée, le principal Duhamel et son adjoint Néva ont essayé de jouer les caïds en
renvoyant des élèves parce que leur jean était trop clair, ou trop foncé. Mais ça ne s’est
pas passé comme ils l’espéraient.
Le 22 et le 23 septembre, nous avons protesté contre les cours du mercredi après-midi,
une nouveauté imposée par la proviseure, Mme Derussy. On a fait une grève, tous les
lycéens ont refusé d’entrer.
Une maman n’a pas accepté le renvoi de sa
fille, ni les insultes de Duhamel. Avec elle et
d’autres parents, on s’est mobilisés devant le
collège. Depuis, tous les collégiens peuvent
aller en cours sans problème.
Suite à notre mobilisation, les professeurs et
les agents du collège ont fait grève pendant
3 heures pour protester eux aussi contre les
comportements de voyou du principal.
Comme quoi la rébellion, c’est contagieux !
Éducateurs harceleurs :
trois en moins !
L’an dernier, nous avons révélé les mauvais comportements de plusieurs adultes qui
profitaient de leur pouvoir pour harceler sexuellement les lycéennes.
Au lycée de Convenance, il s’agissait d’un
certain Magné, professeur de zootechnie. Le
procureur et l’administration ont prétendu
qu’ils ne pouvaient rien faire tant que les
victimes ne portaient pas plainte.
C’est faux : il était de leur devoir d’ordonner
tout de suite une enquête ! Il a fallu 2 mois
de protestations pour qu’ils le fassent. Mais
finalement, c’est gagné, M. Magné a été
suspendu.
L’administration les connait
Au lycée du Lamentin, l’histoire se répète.
Nous avions dénoncé, cette fois sans les
nommer, deux profs. Un des harceleurs,
M. S., a complètement disparu des emplois
du temps. L’autre, M. D., est absent depuis
la rentrée. Cela veut dire que l’administration du lycée, et probablement le rectorat
aussi, connaissait les agissements de ces
types puisqu’ils les ont reconnus et sortis !
Les lycéennes ont bien fait de dénoncer ces
harceleurs, elles en sont débarrassées !
On a besoin d’être libres le mercredi aprèsmidi pour nos activités sportives, ou simplement pour nous reposer. Beaucoup de lycéens sortent de loin, ils habitent SaintFrançois, Deshaies, Capesterre... Le trajet
matin et soir nous fatigue. On n’arrive pas à
faire nos devoirs, et à préparer nos dossiers.
La proviseure s’est ridiculisée
Pendant la grève, la proviseure s’est ridiculisée, en voulant nous obliger à aller en
cours. Elle a fait venir les gendarmes. Elle
a appelé nos parents pour nous faire peur.
Elle a été jusqu’à monter dans le bus scolaire pour nous convaincre de ne pas faire
grève.
Elle a tout tenté
Voyant que ça n’a pas marché, elle a pris
son petit mégaphone pour nous dire que
tout est réglé, qu’il faut rentrer. Mais nous
sommes restés dehors.
Rendez-vous le 8 octobre
Devant notre détermination, elle a accepté
de changer nos emplois du temps et de supprimer les mercredis après-midi, avant le
8 octobre. Si rien ne change, le 8 octobre,
on reprend la grève !
Matysse
La proviseure fait ce
qu’elle peut pour
arrêter la grève.
C’était ma première grève
Débarrassons-nous des harceleurs !
On a fait grève pendant deux jours, on est
tous restés dehors. On a eu raison de faire
grève car la proviseur a fini par céder et elle
a enlevé les cours du mercredi après-midi.
Tous les autres lycéens qui ont des problèmes peuvent faire comme nous !
Dayanna