Les testeurs certificateurs de câblage

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Les testeurs certificateurs de câblage
G uide d’achat
Con t r ô l e t e r r a i n
Les testeurs certificateurs
de câblage
H
Les systèmes de câblage informatique qui constituent l’infrastructure de communication des entreprises doivent être contrôlés pour garantir leur capacité à supporter toutes les applications. Plus les performances s’élèvent et plus les paramètres
à vérifier sont nombreux et complexes. Les testeurs de terrain de dernière génération certifient une liaison, en quelques
­secondes, tout en identifiant et en localisant les éventuels défauts.
T
48
Des systèmes brevetés de
connexion sont conçus pour
éliminer les risques de mauvaise
manipulation et, ainsi, réduire
l’amortissement de l’instrument
et les coûts de réparation.
Megger
oute entreprise dispose aujourd’hui d’une infrastructure de
communication fondée sur un
système de câblage structuré,
constitué de câbles à paires torsadées cuivre
ou faisant appel à la fibre optique. Ces systèmes constituent la
solution privilégiée
L’essentiel
pour interconnecter
des équipements com Les testeurs certificateurs
municants
et
de terrain doivent fournir
répondre
à
des
exides informations fiables sur
gences croissantes en
la conformité des installations
termes de débits. Au fil
de câblage aux normes de
des ans, les perforréférence. Ces informations
sont indispensables pour
mances des câbles à
garantir la performance des
paires torsadées en
réseaux.
cuivre n’ont cessé de
 Les autotests sont de plus en
progresser en entraîplus rapides et simples malgré
nant une évolution des
des exigences de plus en plus
normes. Aujourd’hui,
élevées tant en termes de
les systèmes les plus
niveaux de précision que de
performants de classe
montée en débit des réseaux.
EA sont conçus pour
 Les testeurs deviennent des
supporter le 10 Gigabit
outils de contrôle universels
Ethernet. Ils représenadaptés aussi bien aux
tent à ce jour, la majocâblages cuivre qu’aux
rité des installations
liaisons en fibres optiques.
neuves. Divers travaux
Des adaptateurs variés
normatifs sont engagés
acceptent toutes sortes de
pour spécifier des
connectique ou de fonctions
transmissions Ethernet
complémentaires…
à 40 et 100 Gigabit.
Evidemment, plus les débits augmentent,
plus les multiples ­paramètres à prendre en
compte deviennent complexes à maîtriser
pour rester dans les limites normatives et garantir le niveau de performances attendu
d’une installation.
Les performances de transmission dépendent des caractéristiques des câbles, du matériel de connexion, des cordons et des
câbles d’interconnexion, du nombre total
de connexions et du soin avec lequel les
câbles sont installés et entretenus.
Un contrôle est donc indispensable et, dans
les bâtiments à usage professionnel, les
systèmes de câblage installés devraient systématiquement faire d’objet d’une validation complète et rigoureuse avec des tests
portant sur 100 % des liens installés,
mesurés à l’aide des testeurs de chantier
dans le mode “Permanent Link” (lien permanent). Plutôt adaptés aux nouvelles installations, les tests Permanent Link concernent uniquement la partie fixe d’un lien
(celle qui relève de la responsabilité de
l’installateur), par opposition au mode de
test “Channel” (ou Canal) qui prend en
compte une liaison de bout en bout, y
compris les cordons de brassage et de raccordement terminal (ces derniers pouvant
être modifiés par les utilisateurs). Les mesures de type Canal sont habituellement
effectuées pour la remise en service ou la
vérification d’un câblage en vue de la prise
en charge d’une application.
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Plus que d’un modèle particulier de testeur, il faut parler de
véritable plateforme de test avec un équipement de base
et une large panoplie d’adaptateurs et de modules permettant
toutes sortes de configurations au fur et à mesure de l’évolution
des besoins.
Ces tests doivent être conduits en se référant
à la norme IEC 61935-1/Ed. 3, intitulée
“Spécification relative aux essais des
câblages symétriques et coaxiaux des technologies de l’information – Partie 1 : Câblages
symétriques installés conformément à l’ISO/
IEC 11801 et normes associées”.
En fonction des tâches qu’ils sont capables
d’effectuer, les outils de test peuvent être
classés dans l’une ou l’autre des trois catégories hiérarchiques suivantes : la certification,
la qualification ou la vérification. Même si
certaines fonctions se recoupent, chaque
catégorie répond à un besoin spécifique.
 Certification - Niveau le plus rigoureux
du test, les essais de certification sont réalisés
pour les besoins des bâtiments commerciaux/industriels selon les spécifications de
la norme IEC 61935-1/Ed. 3.
Les outils de certification sont les seuls à
fournir des informations sur la conformité
des câbles aux normes de référence (ISO
11801 et EN 50173). Les résultats sont affi-
Fluke Networks
Trois niveaux de tests
chés sous la forme « En échec » (Fail) ou
« Correct » (Pass). Un outil de test de certification effectue plusieurs types de mesures
dans des échelles de fréquences prédéfinies
et confronte les résultats obtenus aux exigences des normes. Les résultats de ces
­mesures visent à déterminer si une liaison
Classes et catégories : ne pas confondre
La norme de référence pour la conception des systèmes de câblage au niveau
international est l’ISO/IEC 11801, 2e édition de 2002. Deux amendements de 2008
et 2010 prennent en compte les conséquences de la montée en débit liée aux 10
Gigabit Ethernet. Au niveau européen, la norme générique des systèmes de câblage
est l’EN 50173 qui reprend les recommandations de la norme internationale en la
complétant des spécificités réglementaires européennes.
Les normes ISO/IEC 11801 et EN 50173 sont des normes “systèmes” qui définissent
simplement les performances globales (Classe) d’une chaîne de liaison construite
en utilisant des composants d’une certaine catégorie. Ces normes ne spécifient pas
les caractéristiques techniques des composants eux-mêmes, qui sont définis, par
ailleurs, dans différentes normes “produits”.
Il faut bien faire la distinction entre classe (qui spécifie le niveau de performance
globale d’un lien dans un système de câblage) et catégorie (qui spécifie les performances de chacun des composants constituant le système). Tous les composants
d’un système d’une classe donnée doivent appartenir à la catégorie correspondante
afin de ne pas dégrader les performances de l’ensemble.
Classe
(système)
Catégorie
(composants)
Fréquence
(largeur de bande)
Précision testeur
(niveau/level)
D
5e
0-100 MHz
II
E
6
0-250 MHz
IIe
EA
6A
0-500 MHz
IIIe
F
7
0-600 MHz
IV
FA
7A
0-1 000 MHz
IV (V ?)
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est conforme à telle ou telle catégorie ou
classe de câblage. La certification est également l’étape finale requise par les fabricants
de câblage structuré pour garantir la conformité des installations.
Cette validation permet d’établir le dossier
de contrôle indispensable à l’application
d’une garantie et dont les données (de préférence en version électronique) serviront
de référence pour l’exploitation, la maintenance et l’évolutivité du réseau au fil des ans.
 Qualification - A ce niveau, l’objectif est
de déterminer si le câblage sera capable de
prendre en charge certaines technologies de
réseau (par exemple, 1000Base-T,
100Base-TX, IEEE 1394b1) et les débits
associés. Si une liaison s’avère inadaptée à la
technologie ou au débit souhaité, des fonctions de diagnostic peuvent identifier et
localiser les causes de la dégradation des performances. Les appareils de contrôle de qualification n’ont pas de précision traçable par
rapport à des normes et n’apportent pas
­l’assurance que des applications spécifiques
fonctionneront. Pour les réseaux résidentiels,
les essais de qualification sont décrits dans la
norme IEC 61935-3.
 Vérification - A ce niveau, l’unique
objectif est de localiser les défauts de
connexion et de pairage des câblages.
Simples d’utilisation et économiques, les
appareils de vérification contrôlent donc la
connectivité. Ils constituent la première étape
pour repérer et identifier les problèmes de
câblage. Ils permettent de s’assurer que les
câblages sont correctement assemblés et terminés, et de trouver les coupures et courtscircuits éventuels avant d’effectuer les tests
de certification. Pour les réseaux à fibres
optiques, un localisateur visuel de défauts
(VFL) suffit pour effectuer les tests de vérification en contrôlant les connexions des
fibres contiguës et leur polarité.
Une exigence de précision croissante
Les deux premières qualités d’un testeur certificateur de câblage sont le respect des
normes et la précision. Les normes
actuellement en vigueur pour spécifier les
systèmes de câblage couvrent désormais ➜
49
Outre une bande passante de test montant au-delà des exigences normatives, les testeurs de dernière génération adoptent un système
Dual Control dans lequel les deux boitiers d’extrémité sont tous deux des boitiers « maîtres », ce qui permet de paramétrer et de réaliser
des tests depuis n’importe quelle extrémité d’une liaison.
avril 2011 au sein du comité technique
TC46 WG9 pour proposer un nouveau
niveau de précision (level) dépassant le
gigahertz. De premiers projets (draft) sont
en circulation et proposent une fréquence
de 1,2 GHz.
Un certificateur de câblage doit répondre
aux normes en vigueur et aux évolutions
probables réalistes. Dans la mesure où les
testeurs répondent aux exigences des
normes, il n’appartient pas aux fournisseurs
de systèmes de câblage d’accréditer tels ou
tels testeurs. Mais, dans les faits, tous les
fabricants de testeurs mettent en avant les
lettres d’approbation des différents fournisseurs de systèmes de ­câblage. Ces lettres
Certifier la fibre optique
Approuvée en 2006, la norme ISO/IEC 14763-3 spécifie les systèmes et les méthodes pour l’inspection
et le test des systèmes de câblage à fibre optique conçus selon la norme ISO/IEC 11801. Elle définit
deux niveaux de tests optiques et précise les méthodes pour établir une référence.
Les deux niveaux de tests, similaires aux niveaux Tier 1 et Tier 2 du standard américain TIA TSB 140,
assurent une certification “basique” par photométrie (OLTS - Optical Loss Test Set) ou “étendue”
par réflectométrie (OTDR - Optical Time-Domain Reflectometry). Le niveau basique se limite à une
mesure de la perte des fibres optiques, tandis que le niveau étendu, plus sophistiqué, apporte en
complément une connaissance précise de l’installation avec une évaluation de chaque segment.
C’est aussi le seul moyen pour localiser et interpréter les problèmes.
Il existe de nombreux équipements de test dédiés à la seule fibre optique. Cependant, les certificateurs de câblage cuivre deviennent de plus en plus des outils universels capables de tester aussi bien
les câblages cuivre que les câblages en fibre optique. Pour y parvenir, ils disposent d’options ou de
modules spécifiques autorisant la certification des liens optiques. Tous les fabricants de certificateurs
intègrent des modules dédiés au test “basique” (ou Tier 1) et des liaisons en fibres optiques monomodes ou multimodes. Fluke Networks se démarque avec un module DTX Compact OTDR (DCO) pour
des tests en mode “étendu” (ou Tier 2). Ideal Industries propose notamment des modules FiberTEK
FDX à doubles longueurs d’ondes, complètement bidirectionnels, pour certifier une fibre en réalisant
4 mesures d’atténuations aux 2 longueurs d’onde et dans les 2 sens, en une seule opération.
50
JDSU
➜des bandes de fréquence allant jusqu’à
500 MHz pour la classe EA et 1 000 MHz
pour la classe FA. Cette montée en fréquence
impacte les testeurs et crée de nouvelles
franges d’imprécision aux plus hautes
fréquences. Cependant, la validité des résultats de tests est, en priorité, fonction de la
précision de l’équipement de test et moins
de la gamme de fréquence couverte.
Un testeur qui manque de précision risque
de signaler la défaillance d’une liaison finalement conforme ou la conformité d’une
liaison qui ne l’est pas. Dans les deux cas,
ces résultats erronés peuvent générer des
pertes importantes de temps et d’argent.
Il existe une corrélation entre les classes de
systèmes de câblage et les niveaux de précision des testeurs. Ainsi, la norme ISO IEC
61935-1/3e édition préconise d’utiliser des
testeurs de :
– niveau III pour la classe E (cat. 6) à
250 MHz ;
– niveau IIIe pour la classe EA (cat. 6A) à
500 MHz ;
– niveau IV pour les classes F (cat. 7) à
600 MHz et FA (cat. 7A) à 1 GHz.
Cependant, le niveau IV, actuellement le plus
élevé, s’arrête à 600 MHz et ne couvre donc
pas la totalité du spectre des fréquences de
la nouvelle classe FA (jusqu’à 1 000 MHz).
Ainsi, les mesures extrapolées au-delà de
600 MHz n’ont une valeur informative. De
nouvelles exigences risquent d’apparaître
avec l’arrivée de nouveaux modèles de systèmes de câblage montant jusqu’à la fréquence de 2 GHz. Aussi, sous l’impulsion de
Psiber Data, une révision “avancée” de la
norme ISO/IEC 61935-1 a été engagée en
Psiber Data
Guide d’achat
stipulent qu’un installateur certifié par l’une
de ces marques peut utiliser tel ou tel testeur
dans le cadre de la validation technique du
système, afin que le fournisseur apporte sa
garantie au client final.
Des paramètres nombreux
et complexes
Depuis l’avènement, il y a une quinzaine
d’années, des systèmes de câblage de Classe
D 2000 (cat. 5) supportant le Gigabit
Ethernet, il est devenu nécessaire de tester les
liaisons, dans les deux sens, avec génération
sur toutes les paires de toutes les fréquences
de la largeur de bande spécifiée pour la classe
du câblage (par exemple de 0 à 500 MHz
pour la classe 6A).
Par ailleurs, les paramètres à mesurer, autrefois limités à 5, sont plus nombreux et plus
complexes. La certification impose désormais de vérifier la conformité aux normes
de la douzaine de paramètres suivants :
– Schéma de câblage (Wiremap) : identification des erreurs physiques de l’installation
(défaut de continuité, paires inversées, etc.).
– Délai de propagation (Propagation Delay) :
temps mis par le signal pour être transmis
d’une extrémité à l’autre d’une paire.
– Ecart des délais (Delay Skew) : de propagation sur les différentes paires d’un câble.
– Longueur : vérification (pour information
uniquement) que les longueurs de câble
sont dans les limites normatives (90 m pour
le lien permanent).
– Perte par insertion/atténuation (IL) : perte
de puissance du signal à l’extrémité d’une
ligne par rapport au signal qui a été introduit à l’autre extrémité.
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Guide d’achat
Ideal Industries
– Rapport affaiblissement
sur télédiaphonie cumulée
- près de l’extrémité (PS
ACR-F).
– Résistance de boucle en
continu (DC Loop Resistance) :
mesure de résistance grâce à
une paire de fils en boucle à
une extrémité de la connexion.
Ce paramètre est surtout utile
pour la transmission d’énergie électrique sur les paires
d’un câble avec la technologie
Power over Ethernet (PoE).
Test de la diaphonie
exogène
Pour compléter la certification sur le terrain des protoUn testeur doté de têtes de mesure universelles permet d’effectuer des tests en Channel
coles 10GBase-T, il faut enet en Permanent Link avec le même adaptateur de mesure, évitant ainsi les dépenses
core ajouter les paramètres
régulières d’adaptateurs spécifiques avec cordons moulés.
de test de diaphonie exogène
– Perte par réflexion (RL) : part du signal qui apparaît entre des paires de câbles dans
(en dB) réfléchie vers l’émetteur à cause des des liaisons de câblages différentes, mais advariations d’impédance.
jacentes. Cette source de perturbation ne
– Paradiaphonie (NEXT) : interférence des concerne que les câblages non écrantés.
signaux entre paires.
Les paramètres de test pour évaluer cet im– Paradiaphonie distante cumulée pact combiné sont le rapport affaiblissement
(PSNEXT) : somme des NEXT d’un câble.
sur diaphonie cumulée près de l’extrémité
– Ratio de l’atténuation sur la paradiapho- (PS ANEXT) et le rapport affaiblissement sur
nie, près de l’extrémité (ACR-N).
diaphonie cumulée depuis l’extrémité loin– Rapport affaiblissement sur diaphonie taine (PS AACR-F). La mesure de diaphonie
cumulée - près de l’extrémité (PS ACR-N). exogène requiert un module de synchroni– Télédiaphonie (FEXT) : diaphonie au ni- sation dans l’unité principale et l’unité disveau du récepteur.
tante du testeur. Les mesures de diaphonie
– Ecart diaphonique ou Attenuation to Crosstalk exogène peuvent être réalisées à l’aide de kits
Ratio (ACR) : différence mesurée en dB entre adaptateur. Cette capacité est intégrée dans
l’atténuation du signal produit et NEXT.
les testeurs WireXpert ou Certifier 40 G.
Le maillon faible des cordons
La conformité aux normes passe aussi par le
respect des méthodologies spécifiées. A ce
titre, les cordons de raccordement peuvent
être un maillon faible. En effet, le modèle de
test de liaison permanente nécessite que les
câbles d’interface de test reliant l’outil de test
à la liaison testée soient complètement transparents pour la mesure. Concrètement, cela
signifie que les outils de test pour la certification sur le terrain doivent être beaucoup
plus sophistiqués : ils doivent soustraire, à
chaque mesure, tous les effets et contributions du cordon de test.
La réponse préconisée par Fluke Networks est
l’utilisation d’un cordon de test modulaire
avec prise de test “centrée” qui garantit la
précision en test Permanent Link. Cette
approche permet de disposer d’une prise
métallique robuste avec un bloc de contact
remplaçable (environ toutes les 10 000
insertions), ce qui réduit le coût de possession. Une fonction de test de certification
des cordons, utile pour les contrôles en
mode Channel, est disponible chez plusieurs fabricants.
Gain de productivité
Certifier toutes les liaisons d’un système dans
les deux sens à toutes les fréquences est
consommateur de temps.Tous les fabricants
de testeurs rivalisent d’ingéniosité pour optimiser ce temps et gagner en ­productivité.
Malgré la complexité accrue des
mesures, les temps de tests se réduisent : le
test automatique d’une liaison de classe E
s’effectue en une dizaine de secondes ➜
Un marché très spécialisé
Le marché des testeurs certificateurs de câblage
est très spécialisé et relativement restreint.
Les ventes en France sont estimées à quelque
600 unités par an. Dans les bâtiments professionnels, ce marché est soutenu par la rapide
généralisation des systèmes de câblage de
classe EA (avec des composants de catégorie 6A),
dont les exigences plus élevées que les
générations précédentes réclament des testeurs
plus performants et favorisent le renouvellement des équipements de terrain mis à la
disposition des installateurs intégrateurs.
Ces dernières années ont été marquées par
diverses restructurations au sein des fournisseurs des testeurs avec son lot de rachat, de
cessation d’activité ou d’arrivée de nouveaux
entrants. Ainsi, par exemple, la société Microtest
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qui proposait le testeur Omniscanner a été
rachetée en 2001 par Fluke Networks.
De même, le fabricant d’équipement de réseau
optique JDS Uniphase Corporation (JDSU) a
acquis, en 2005, la société Acterna, elle-même
née de la fusion de TTC avec Wandel &
Goltermann et du rachat de la division
Communications de Wavetek, la division LAN
de Wavetek (développeur des testeurs LanTeK)
ayant auparavant été reprise par Ideal Industries.
En 2009, Agilent Technologies a annoncé l’arrêt
de ses développements autour du testeur
WireScope, entraînant quelques mois plus tard
la disparition d’Expertest, son distributeur
en France. Cependant, ce dernier testeur est
encore distribué en France et se retrouve
au catalogue de Psiber Data, que plusieurs
développeurs d’Agilent ont rejoint.
Aujourd’hui, seuls quelques acteurs se
partagent ce marché spécialisé. Le plus ancien
et le plus implanté est Fluke Networks qui
revendique plus de la moitié du marché
national. Ses deux principaux concurrents sont
Ideal Industries, et plus récemment, Psiber Data,
deux sociétés implantées en Allemagne et
qui ont ouvert des filiales en France. Trois autres
fournisseurs sont également présents sur
le territoire national au travers de bureaux ou
de réseaux de distribution spécialisés : il s’agit
des américains Megger (fournisseur d’équipements de tests et de mesures pour les applications électriques) et JDSU (dans le cadre d’un
partenariat avec Psiber Data), ainsi que du
slovène Metrel.
51
Guide d’achat
i
L’offre du marché en certificateurs de câblage
Constructeur Modèle
Niveau
de précision
Fréquence max.
Affichage
Poids
Autonomie
Vitesse de test
Localisation
défauts
Level IV
Level IV
900 MHz
350 MHz
LCD couleur de 9,4 cm,
240 x 320 pixels
1,1 kg
12 heures.
Batteries Lithium-ion
12 secondes en classe E/cat. 6,
12 secondes pour l’autotest de
fibres optiques.
Oui
Level IV
350 MHz
Ecran LCD couleur de
9,4 cm, 240 x 320 pixels
1,1 kg
12 à 14 heures
20 secondes en classe E/cat. 6.
Oui
Ideal Industries LanTek II - 1000
LanTek II - 500
LanTek II - 350
Level IV
Level IIIe
Level III
1000 MHz
500 MHz
350 MHz
TFT couleur de 110 mm
(4,3"), 480 x 272 pixels
1,1 kg
18 heures
Batterie Li-ion
14 secondes en classe E/cat. 6
(avec sauvegarde) et
17 secondes en ISO E/cat. 6A. Non
JDSU
Certifier 40G
Level IV
1600 MHz
Ecran LCD tactile couleur
1,4 kg
Opération continue de
8 heures - Piles Li-ion
amovibles/rechargeables
9 secondes en cat. 6A et
15 secondes en classe FA.
Oui
Megger
Serie SCT : SCT 2000
SCT 1500
Level IV
1000 MHz
Ecran 1⁄4 VGA Couleur
1,2 kg
10 heures avec un temps de
rechargement de 6 heures
NC
Oui
Metrel
Multi LAN 350 (MI 2016)
Level III
350 MHz
Ecran LCD 320 x 240 pixels 2,1 kg
Piles rechargeables NiMH
de type C
NC
Non
Psiber Data
WireXpert
Level IV
1600 MHz
Ecran LCD tactile couleur
1,4 kg
Environ 8 heures en
fonctionnement continu Batterie Li-ion amovibles/
rechargeables
9 secondes en cat. A et
15 secondes en classe FA.
Oui
WireScope Pro
Level IV
1000 MHz
Ecran LCD tactile couleur
56 mm x 150 mm
1,36 kg
8 heures
9 secondes pour l’autotest
en classe E,
11 secondes pour les classes 6A et F.
Oui
Fluke Networks DTX CableAnalyser :
DTX 1800
DTX 1200
DTX-ELT
➜ avec des testeurs qui offrent toujours plus
de fonctionnalités.
Avec le LanTek II, doté de têtes de mesure
universelles, Ideal Industries propose une méthode de certification brevetée qui
autorise l’emploi d’adaptateurs de mesure
RJ45, dits universels. Lors de recettes en
Permanent Link, seuls les cordons de
mesure RJ45 standards doivent être remplacés en cas d’usure. Selon ce fabricant, ceci
évite les dépenses régulières d’adaptateurs
spécifiques avec cordons moulés. En outre,
les tests en Channel et en Permanent Link
s’effectuent avec le même adaptateur de mesure sans changer d’adaptateurs. Enfin, un
mode double “DualMODE” breveté, teste
selon deux standards différents, en un seul
autotest. On peut aussi certifier un lien selon
la norme demandée et également selon sa
version supérieure pour éviter de devoir
refaire des tests ultérieurement.
Disponible en France depuis le début de
l’année 2011, le testeur WireXpert de
Psiber Data s’appuie sur une nouvelle
architecture des cartes de mesure et une
nouvelle génération de semi-conducteurs pour effectuer des mesures précises
à très hautes fréquences. Ce qui lui permet d’atteindre une bande passante de
test montant jusqu’à 1,6 GHz. Par
ailleurs, il adopte un “DCS system” (Dual
Control System), dans lequel les deux boitiers d’extrémité sont tous deux des boitiers « maîtres ». Le paramétrage est
donc possible à chaque extrémité, d’où
un gain de temps et de personnel. Ces
caractéristiques sont reprises dans le
Certifier 40 G de JDSU.
DR
Des fonctions de diagnostic
puissantes
Les tests en mode Permanent Link d’une installation de câblage permettent de certifier la partie fixe d’une liaison en excluant
les cordons. Les tests en mode Channel (ou Canal) portent sur la performance de la liaison de bout en bout, y compris les cordons
de brassage et de raccordement terminal.
52
Megger propose avec son testeur SCT un système breveté de connexion “ConnectorLess adapters”. Ces adaptateurs fournissent
des connecteurs pour lien permanent ou
pour canal. Ce système d’interface accroît
la robustesse et la fiabilité des équipements
tout en diminuant les coûts d’intervention.
Lorsqu’un autotest échoue ou fournit un
résultat de conformité marginal, les
­testeurs certificateurs sont capables de
traiter automatiquement les données afin
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Guide d’achat
Adaptateurs connectiques
supportées
Mesures optiques
Capacité mémoire interne
Exploitation données
Site web
Modules GG45, TERA, EC7, Coax 50-75Ω
(BNC), M12 industriel, NSM. Kit Alien
Crosstalk. Adaptateur pour test de cordons.
Module fibres optiques MFM2
(multimodes Tier 1), SFM2
(monomodes Tier 1), DCO
(OTDR Tier 2).
Jusqu’à 250 résultats de tests graphiques
de cat. 6 ou jusqu’à 2 000 rapports au format
texte.
Logiciel LinkWare
www.flukenetworks.com
Non
Logiciel LinkWare
Connectiques : GG45, ARJ45, TERA, EC7,
Coax 50-75Ω (BNC), M12 industriel.
Alien Crosstalk 10 Gbit.
Modules optionnels FiberTEK FDX
(Tier 1).
1 700 tests en cat. 6/ISO classe E avec
graphiques.
IDEAL DataCENTER (IDC)
www.idealindustries.fr
Channel/Permanent Link
TERA, GG45, ARJ45.
Modules Certification fibre
multimode et monomode (Tier I).
Plus de 2 000 résultats graphiques en cat. 6A
mémoire flash 500 MB.
NC
www.jdsu.com/test
Adaptateur et Interface “Connector-Less”.
Adaptateur Fibre Optique SCT-MMA Plus de 5 000 résultats de certification ou
LCMD (base de données SQL)
/SMA (Tier 1).
100 résultats graphiques en mémoire interne.
www.megger.com
Adaptateurs pour les mesures Channel Link
et Permanent Link.
NC
NC
Logiciel LAN Link
(Compatible Windows)
www.metrel.si
Channel/Permanent Link 6A
TERA, GG45, ARJ45.
Adaptateurs optiques à double
longueurs d’ondes pour multimode
et monomode.
Plus de 2 000 résultats d’autotest.
Logiciel ReportXpert
www.psiber.com
Alien Crosstalk Stimulator Kits,
adaptateur TERA.
Adaptateur SPMM (multimode)
et SPSM (monomode).
4 800 résultats - 160 graphiques.
ScopeData Pro II Software
Export test reports into PDF
and XML formats
de fournir des informations de diagnostic. Ils
déterminent notamment la localisation (distance) des perturbations sur chaque paire
mesurée.
Ainsi, les testeurs de certification deviennent
également des outils de dépannage des
­câblages, grâce à des diagnostics détaillés
lorsqu’une liaison échoue au test de performances. Les utilisateurs attendent d’eux qu’ils
soient capables de localiser et d’identifier le
problème. Les plus performants fournissent
également des instructions de dépannage
pour inspecter le réseau et appliquer les
actions correctives.
Ces diagnostics évolués ne s’appliquent pas
uniquement quand les tests révèlent une
coupure, un circuit ouvert ou un défaut de
câblage, mais aussi quand les paramètres de
performances tels que la perte par réflexion
(Return Loss) ou la paradiaphonie (NEXT) ne
sont pas satisfaisants. Ces systèmes de diagnostic de défaut doivent être simples à utiliser pour apporter un gain de temps sur le
terrain.
Exploitation des données
En phase de certification, il convient de
collecter les résultats des tests de chaque
liaison sur place et de stocker les résultats
obtenus pour tous les paramètres de test
sous un format imprimable ou électronique, en vue des inspections futures.
Pour l’exploitation des données issues des
testeurs, chaque fabricant propose un
logiciel de traitement et de présentation
des ­résultats de recette. Opérant sur un PC
sous Windows, ce logiciel doit être convivial, simple, compatibles avec toutes les
applications, et surtout, peu gourmand en
taille mémoire (pas de base Access, par
exemple). La lisibilité des rapports et la
richesse des informations sont des critères
importants.
Des plateformes évolutives
Compte tenu du coût d’investissement
d’un testeur certificateur, qui oscille entre
5 000 et 9 000 euros, la possibilité de faire
évoluer son équipement en fonction des
besoins est un argument non négligeable.
Dans cette optique, Fluke Networks positionne son DTX CableAnalyzer comme une
plateforme de certification modulaire fondée sur un boitier de base qui peut intégrer
une large gamme d’adaptateurs afin de
passer d’un modèle à l’autre et de constituer la configuration souhaitée à un instant
donné. Avec un Module de Service Réseau,
le DTX-1800 peut même réaliser des tests
de réseau actif. Chez Ideal Industries, les
MESURES 842 - FÉVRIER 2012 - www.mesures.com
modèles LanTek 350 MHz et 500 MHz
sont évolutifs vers les versions supérieures
par retour usine payant.
Services associés
Les services associés ne doivent pas être
négligés. Ils concernent notamment les
offres (gratuites ou payantes) de support
technique, de contrats de maintenance
étendus ou d’extension de garantie proposés par les fabricants. Parmi les services
incontournables, citons la calibration des
testeurs, qui doit être effectuée une fois par
an, entraînant une semaine d’immobilisation. Le prêt d’une machine de remplacement peut être un atout sensible.
L’achat d’un testeur doit obligatoirement
être accompagné d’une formation complète (en plus des heures « d’information
produit » proposées par les fabricants de
testeurs). Tout utilisateur d’un testeur de
câblage, ou technicien en charge d’une
certification de câblage, devrait suivre une
formation certifiante comme, par exemple,
celle du CCTT (Technicien de test de
câblage certifié), mise en place depuis plus
de cinq ans par Fluke Networks en collaboration avec Afeir Communications pour
former quelque 800 techniciens.
Eric Sorlet
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