MB A5-LA FILLE DE NULLE PART.indd
Transcription
MB A5-LA FILLE DE NULLE PART.indd
dès le 17 avril au cinéma LA FILLE DE NULLE PART Réalisation : Jean-Claude Brisseau Casting : Virginie Legeay, Jean-Claude Brisseau, Claude Morel 2013, Français - Drame, fantastique - 1h31 Ne fait pas novation aux obligations publicitaires. Michel, professeur de mathématiques à la retraite, vit seul depuis la mort de sa femme et occupe ses journées à l’écriture d’un essai sur les croyances qui façonnent la vie quotidienne. Un jour, il recueille Dora, une jeune femme sans domicile fixe, qu’il trouve blessée sur le pas de sa porte et l’héberge le temps de son rétablissement. Sa présence ramène un peu de fraîcheur dans la vie de Michel, mais peu à peu, l’appartement devient le théâtre de phénomènes mystérieux. Jean-Claude Brisseau enseigne le français pendant une vingtaine d’années dans un collège de banlieue parisienne populaire. En parallèle, son désir de réalisation grandit, et suite à sa rencontre avec Eric Rohmer, il travaille à l’INA (Institut National de l’Audiovisuel), et signe un premier film méconnu et tourné en super 8, La croisée des chemins (1975), avec celle qui devient son actrice fétiche, Lisa Hérédia. Il dirige ensuite pour le petit écran les téléfilms La vie comme ça (1978), Les ombres (1982), et L’échangeur pour « Les Contes modernes : Au sujet de l’enfance » (1982). Les années 1980 élargissent son public, avec trois drames portés par Bruno Crémer. L’acteur devient père d’une jeune handicapée et meurtrier compulsif dans le radical Un jeu brutal (1983), père de famille au sang chaud dans le tendu, poétique et remarqué De bruit et de fureur (1988), tragédie sur les rêves tragiques de la jeunesse en banlieue, avec également François Négret, Fabienne Babe, Lisa Hérédia et le jeune Vincent Gaspéritsch, puis professeur troublé par une élève amoureuse dans Noce blanche (1989), qui révèle Vanessa Paradis en tant qu’actrice. Dès l’apparition lumineuse d’une « fée » dans De bruit et de fureur, les paraboles sociales et humaines du cinéaste trouvent une voie vers la métaphysique et le fantastique, qui s’épanouit avec le film Céline (1992), porté par Isabelle Pasco, Lisa Hérédia et Danièle Lebrun, et trouve un écho dans les expériences sous hypnose dans A l’aventure. Le cocasse fait aussi son apparition dans l’univers du cinéaste, avec l’aventureux Les savates du bon dieu (2000). La psyché féminine et les souffles du désir habitent les films de JeanClaude Brisseau, qui dirige à nouveau une chanteuse, Sylvie Vartan, dans le sombre et fatal L’ange noir (1994) avec aussi Michel Piccoli, Tchéky Karyo, Alexandra Winisky et Lisa Hérédia. Puis vient une trilogie peuplée de jeunes filles au besoin de découverte et d’expérimentation sensuelle et existentielle, dans Choses secrètes (2002), Les anges exterminateurs (2006) et A l’aventure (2009), avec des actrices méconnues et des acteurs familiers du petit écran. La Fille de nulle part par Olivier Père, ancien Directeur du Festival de Locarno Le nouveau long métrage de Jean-Claude Brisseau, « La Fille de nulle part », est un émouvant retour aux sources. Le film est autoproduit, interprété par Brisseau, et essentiellement tourné dans son propre appartement, un peu à la manière des films amateurs de ses débuts, et le numérique (employé pour la première fois par Brisseau) remplace le super 8. Le film fait penser à ces œuvres de cinéastes qui n’ont plus rien à prouver mais ont toujours soif d’expérimentations, comme le récent « Twixt » de Francis Ford Coppola. Le confinement du sujet (la relation platonique entre un vieux professeur et une jeune fille sauvage) et la modestie des moyens apparaissent, davantage qu’un aveu de résignation, comme une authentique démonstration de résistance politique et économique, un véritable manifeste de cinéma guérilla. Car tournage léger et micro budget ne signifient pas amateurisme sous la direction d’un cinéaste obsédé par le style et la forme. Chez Brisseau tout est question de mise en scène, et « La Fille de nulle part » est une véritable leçon de cinéma, symptomatique de la fidélité de Brisseau à certains préceptes esthétiques de la Nouvelle Vague mais aussi du cinéma américain classique (surtout Hitchcock). Si l’on retrouve les préoccupations mystiques et morales du cinéaste, avec de nouveau des incursions du côté du paranormal et du spiritisme, « La Fille de nulle part » s’enrichit d’une surprenante dimension émotionnelle qui le fait échapper à un simple exposé théorique. Avec le portrait de cet homme vieillissant, misanthrope et idéaliste, Brisseau se livre à une étrange confession intime, sacrifiant pour la première fois à l’autobiographie, sans renoncer à sa passion pour le romanesque. Sa propre interprétation est touchante, et il confirme sa réputation magistrale de directeur d’actrice, obtenant des merveilles de Virginie Legeay, ancienne étudiante du département scénario de La fémis, qui ne se destinait pas au métier de comédienne (malgré un petit rôle dans « Anges exterminateurs ».) Le nouveau film de Brisseau est magnifique et a été splendidement accueuilli par la presse et le public lors de sa présentation à Locarno en première mondiale. Belle et légitime émotion de voir enfin Brisseau récompensé par le jury d’un grand festival avec un film libre et exemplaire. pardo d'oro 2012 festival du film de locarno « La Fille de nulle part » est un chef-d’œuvre. Il émane du film cette légèreté presque enfantine qui est la marque des chefs-d’oeuvre tardifs. Plus que jamais, le cinéma de Brisseau s’affirme ici dans une géométrie qui échapperait aux lois d’Euclide. Olivier Séguret, Libération L’effet touchant de «La Fille de nulle part» consiste à totalement déjouer les attentes éventuelles de spectateurs qui seraient attirés par la réputation de Brisseau. (...) Chez Brisseau, comme dans son cinéma, existe un mélange unique de sophistication et de primitivisme. Les Inrockuptibles Brisseau redécouvre l’épure et l’intime qui lui vont si bien, érige Virginie Legeay en féminité contemporaine et montre à tous nos jeunes réalisateurs de qualité française ce que c’est qu’être jeune. Son nouveau cinéma peut commencer. Critikat.com Jean-Claude Brisseau rompt avec l’inspiration érotique de ses derniers titres pour s’inscrire dans la veine fantastico-mystique de Céline. Le spectateur jubile de ce retour à la vie et à la joie d’un personnage qui se confond avec son interprète. Philippe Rouyer, Positif Avec « La fille de nulle part », le réalisateur sulfureux des « Choses secrètes » signe une oeuvre intriguante à souhait. Cette introspection un brin mystique démontre que le cinéaste n’a pas dit son dernier mot. Caroline Vié, 20 Minutes dès le 17 avril au cinéma Distribué par Mont-Blanc Distribution : www.mont-blanc-distribution.ch Gilles Esposito, Mad Movies