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K’eskon attend ? Gratuit Le journal des impatients Droits des enfants, torture, anorexie, faim dans le monde Et joyeux noël... N°15 Décembre 2009 Edito Kesk’on attend revendique, en ce mois de décembre, ses droits, dont le droit à l’expression. Notre journal ne se laissera pas marcher sur les pieds, et s’il est ado, il a des choses à dire :la torture, on abhorre, la vidéosurveillance, on n’aime pas, l’anorexie, on ne supporte pas, les no-life, ça nous déprime, la famine, ça nous assassine, les bonbons, on s’en méfie… Mais Kesk’on attend réagit aussi par des coups de cœur : les hommes en jupes, un nouvel art urbain pour Châtellerault, une nouvelle loi sur la retouche photo, et plein d’autres surprises dans notre beau mensuel emballé de papier glacé. Journal d’opinion ? Pourquoi pas ? Notre devoir de citoyens adolescents, c’est aussi cela. Par exemple, on n’oubliera pas de rendre hommage au vingtième anniversaire de la convention des droits de l’enfant. Un événement de plus à célébrer à l’approche des fêtes de Noël. Maud L. Sommaire Page 3 : Le site du mois et vidéosurveillance Page 4 : Les bonbons ça rend méchant ? Page 5: Une loi sur la retouche photo Pages 6 : La famine toujours d’actualité Pages 7 : Torture made in USA Page 8 -9: Les hommes en jupes Page 10-11 : Les droits de l’enfant Page 12 : Enfant unique, le pied ? Page 13 : L’anorexie Page 14-15 : Que faire avec un no-life à la maison ? Page 16 : Le Catch, une mode Page 17 : La main jaune, art urbain Page 18 : Targé : le château et la photo Page 19: Notre pont Henri IV Directeurs de publication et responsables de la rédaction : Jacques Arfeuillère & Séverine Lenhard. Collège René Descartes, 98 BD Blossac, 86100 Châtellerault. Imprimé à 900 exemplaires par Jouve, 733 rue St Léonard, 53100 Mayenne Décembre 2009 Dessin der : Louise Brouard. Photo couv. S Lenhard, idée classe journalisme Pour nous suivre et nous envoyer des commentaires... l’adresse du blog : http://maclassejournalisme.blogspot.com/ Journalistes : Begeaut Tom, Belin Manon, Bergeron Niels, Besnard Justine, Beurois Bérénice, Bitaud Anaëlle, Bouchenez Mélissa, Burbaud Chloé, Casimir Ugo, Deschamps Aurore, Donizalski Mickaël, Druet Laurelane, El Badri Rayane, Gaudin Alexandre, Gaudin Lucille, Huet Chloé, Ledoux Victor, Lesot Maud, Liot Romane, Métais Marine, Monjalon Chloé, Moreau Anne-Sophie, Orgeret Justine, Pachet Pierre, Schoupt Mélanie, Sourice Anaïs, Teiller Mélina, Thibault Marielle, Vincent Tess. L Raconte ta vie de M... ! e Dans le cadre, « l’internet, c’est pas n’importe quoi, » K’eskon Attend a décidé d’indiquer chaque mois un site important qu’il faut absolument connaître : ce mois-ci, c’est Vie de merde le site internet plus connu sous le nom de VDM. S i t e Chaque jour, ils sont une dizaine de newsletter que vous pouvez recevoir dans personnes à poster leur VDM de la votre boite e-mail. N’oublions pas les VDM illustrées ! Si vous journée. Toutes « disciplines » confondues dans les rubriques : « Enfants, avez un certain talent en dessin et que vous Amour, Argent, Travail, Sanavez envie de le montrer au monde entier, té, Sexe, et, encore, Inclasvous pouvez choisir votre Vie De Merde préférée, et, sous forme de vignette, la publier. sable. » Si, comme pour touUn phénomène bien pensé et vraiment très drôle tes ces personnes, auquel on peut se laisser prendre en passant des votre journée a été heures à parcourir le site. Un petit aperçu ? « Aujourd'hui, mon fils de 4 ans et moi avons relâpour ainsi dire merdique, vous pouvez la raché le papillon blessé qu'il soigne affectueuseconter à tous les internautes ment depuis une semaine. Un dernier adieu, sous un jour « humoristique, sarcasune petite larme et je referme la fenêtre... sur le tique ou cynique ». papillon. Je suis la pire mère du monde. VDM” raconte Supermaman. Si elle s’est merveilleusement bien passée, vous pouvez prendre du bon Ou encore « Aujourd'hui, ma sœur a lavé son temps en donnant votre avis sur chahamster. Elle a trouvé un moyen très rapide pour le sécher : que VDM. Soit « vous validez, c’est une VDM » soit vous di- l'essoreuse à salade. VDM” confie Onthe. Maud L. tes à l’auteur « tu l’as bien mérité ». En fonction de vos avis, le « flop » et le « top » de la semaine est publié par une Vous aimez? http://www.viedemerde.fr/ T r i b u n e L’œil fait sa ronde Bien sûr, l’homme d’aujourd’hui, de plus en plus, cherche le criminel qui bouscule son quotidien. La personne qui commet un vol à l’étalage, ou alors un meurtre. L’homme est bien décidé à punir (parfois à tort et à travers) et pour cela, il pense qu’il peut utiliser les appareils de vidéo surveillance. Mais une ville comme Châtellerault, où il ne se passe presque rien, peut-elle se permettre d’investir d’aussi grosses sommes pour acheter des caméras ? N’est-ce pas jeter l’argent par les fenêtres ? L’ordre doit régner, j’en ai conscience. Mais quel est l’intérêt de payer des policiers si la vidéo fait leur boulot ? Et d’ailleurs qui prendra le soin de regarder toutes ces cassettes ? (ne confie-t-on pas aujourd’hui, dans certaines villes anglaises ce soin à la population elle-même contre des primes à la dénonciation ?) Pensons également à notre futur malêtre face à un œil inquisiteur ; certes certains adolescents cherchent à se faire remarquer. Ils pourraient se servir de cette nouveauté pour jouer les stars d’un jour. Et qu’en est-il des autres adolescents ne pouvant sortir de leur timidité excessive ? Cette gêne, cette honte n’en serait qu’accentuée ! Ces petits gestes maladroits que nous faisons chaque jour et qui nous font nous retourner pour voir si quelqu’un aurait pu être témoin. Ce soupir de soulagement quand personne n’a rien vu. Vous connaissez ce sentiment ? Envolé, l’espoir de la discrétion dès l’installation de ce nouvel engin ! Notre part de paranoïa prendra peut être le dessus, qui sait ? « Cette chose noire et carrée ne serait-elle pas en train de m’observer ? Elle enregistre mes faits et gestes, me poursuit, m’examine et me détruit. Je refuse de sortir dorénavant. » Ces caméras sont une atteinte à notre personne, à notre intimité. Notre gestuelle ne leur appartient pas. Je me défendrai contre cette technologie, car c’est mon droit, autant que celui de ne pas être dérangée. Maud L. Poitiers, octobre 2009 3 ©k’eskon attend Châtellerault a décidé de voter l’installation de caméras de surveillance dans la ville, que pouvons-nous en penser ? (18 caméras de surveillance ont été effectivement décidées à la rentrée par le conseil municipal). A c t u Une gourmandise à plusieurs facettes Les bonbons rendent agressifs ou provoquent le surpoids ? Donnons la parole à Jean-Marcel Roullier et à sa femme qui tiennent le magasin La Gourmandise, anciennement connu sous le nom de Léonidas. Voyage au pays des bonbons... R egardons d’abord sous sont de mauvaise qualité. « Les aime puis on laisse le reste que l’enveloppe. On y trouve gens ne prennent plus le temps de l’on jettera plus tard. Finalement un peu de tout. Par choisir ce qui est bon! » regrette il y a de la perte : c’est une arnaexemple, vous le saviez le couple de confiseurs . « Une que. C’est comme le réglisse, on sûrement, la gelée de porc entre merde bien emballée, ils la man- en met plein dans les paquets car dans la composition de certains geront quand même! » ajoute c’est un bonbon qui pèse lourd bonbons. Quand on demande à Jean-Marcel. donc il est plus cher. En gros c’est Jean-Marcel Rouiller si on adapte « L’avantage d’un magasin de du vol! ». Un petit conseil regarles bonbons pour les gens der le prix au kilo, cela ne mangeant pas de porc peut éviter de se faire (pour de multiples raisons arnaquer. comme la religion ou les Les enfants qui mangent des sucreries tous les Des bonbons aux bomallergies), il nous répond jours présentent plus de risques de devenir bes ? que les marques comme des adultes violents, selon une étude de cher- Quand on leur parle d’uHaribo n’en contiennent cheurs de l'université de Cardiff (pays de Gal- ne étude qui aurait révélé pas. Pourquoi? Car ils s’a- les). L'étude, publiée dans le numéro d'octo- que les bonbons rendaptent aux besoins du bre du British Journal of Psychiatry, est la pre- draient les enfants plus plus grand nombre pour mière à examiner les effets de l'alimentation agressifs, ils nous réponplaire et vendre plus. Il des enfants sur la violence à l'âge adulte. dent: «C’est des connenous dit aussi que les meil- "Notre meilleure explication est que donner ries! Je pense plutôt que leurs bonbons sont sans ce sont les images violenaux enfants des sucreries et des chocolats régelée de porc et qu’il ne tes des films, des jeux de gulièrement pourrait les empêcher d'apprenfaut pas se leurrer: les guerre, et de la télévision dre à patienter avant d'obtenir ce qu'ils veumoins chers sont les moins qui les rendent comme bons. « Mais de toute fa- lent" et les pousser "à un comportement im- cela! C’est comme les çon du porc, on en mange pulsif, étroitement associé à la délinquance", bonbons qui feraient sans s‘en rendre compte, a indiqué Simon Moore, responsable grossir : c’est faux! Si tu comme dans les médica- de l'équipe scientifique. en manges trois kilos par ments. Et quand ça coûte trop cher d’en faire sans, on le cache aux gens » rajoute-t-il. Une affaire de professionnels En grande surface, les bonbons sont plus chers qu’ils ne doivent ou quand ils sont moins chers, ils bonbons, c’est que l’on choisit l’assortiment que l‘on veut. C‘est notre but. » dit son épouse. « Et puis en grande surface, les chocolats sont mélangés donc on ne choisit pas. On mange ce qu’on 4 jour, c’est sûr que tu auras du mal à passer dans les portes à un moment! Il faut simplement être modéré » Message reçu : ce sera bonbons quand même mais avec modération. Bérénice B. ©K’eskon Attend L’enquête Avant-apres : A c c'est toujours moi ? t L’image n’a-t-elle qu’un sens ? Que se passe-t-il si, en plus, elle est modifiée ? A l’occasion du projet de loi déposé sur la retouche photographique, nous nous sommes interrogés. B ien connue pour ses vertus bonnes ou mauvaises, la retouche photo n'a jamais changé : elle existe depuis que la photo existe. Pourtant, on peut s’interroger sur ses conséquences notamment dans le domaine de la publicité : : en changeant les autres, on ne les transformerait pas en jouets? En pâte à modeler au service des produits à vendre ? Perdre 4cm de tour de taille, gagner de la masse graisseuse pour ne pas paraître anorexique ou encore avoir un visage plus pur que celui d'un nouveau-né, ce n’est pas humiliant tant pour le modèle que pour celui qui l’admire? Au fond, c'est vrai que c'est humiliant de voir que notre corps n'est pas assez bien, beau, pour apparaître tel qu'il est, pour de vrai! Peut-on être heureux de ne pas être vu tel que l'on est vraiment? Il faut croire que oui! Il faut croire que les personnes qui apparaissent sur ces photos sont là pour ne pas ressembler à ce qu'il sont mais bien à ce qu'ils semblent être. Il faut croire que le public aime voir ce qui semble être vrai, ce qu'il pense vrai. Le public va même parfois jusqu'à prendre pour exemple ce que l'on voit sur les pubs, les couvertures des magazines. Mais le public prend alors du faux pour exemple. Ce qui devient inutile, on nous pousserait à payer des produits qui rendent comme la personne que l'on voit : gommée, retouchée, agrandie, rétrécie, rajeunie, musclée, engraissée, amaigrie... On nous pousserait à devenir faux, superficiels, des copies de copies? ©K’eskon Attend là, des rides qui n'ont pas lieu d'exister... La presse spécialisée, la presse people, en raffole, et est devenue la principale instigatrice de ces manips. Dans la recherche absolue du scoop certaines agences vont elles-mêmes trafiquer des photos pour descendre les stars, emballer le public qui tombe souvent dans le panneau sans y réfléchir. Ces retouches ne sont pas que péjoratives, elles embellissent aussi les personnes. Telle une humeur, ça va, ça vient et ça se véhicule plus vite qu'une certaine grippe! Une autre histoire… Ne parlons pas de ceux qui veulent trafiquer la vérité. De la disparition du diamant de Rachida Dati qui ne devait pas apparaître trop « riche » à la Une des journaux ; de Staline ou d’Hitler qui faisaient disparaître des « gens en trop » sur les photos….Cette photo-retouche politique change l'histoire pour maintenir ou détruire la réputation des politiques. Durant l'histoire, elle s'est infiltrée partout et récemment dans les bourrelets de notre cher président de la république alors qu'il faisait du jet-ski. Quoi qu'il arrive, la photo-retouche se sert de tout, pour tout, partout, tout le temps, et dans tous les sens pour allumer la mèche des critiques, autant que pour l'éteindre Rayane E. Le people Dans le domaine de l’information, peut-être aussi qu'on nous « manipule » de façon à ce qu'on se mette à détester, nous moquer, d'une personne X à qui on ira rajouter des boutons mal placés, des bourrelets par ci-par 5 u R é v o L t e La Faim avance Avec un milliard de personnes en situation de « précarité alimentaire, le monde n‘a jamais autant souffert de la faim qu’aujourd’hui. Pourquoi ? Nous avons voulu comprendre en prenant l’exemple d’un des pays les plus pauvres, Madagascar, pour lequel une association Amadéa, lutte de puis des années. is pour fo e n u s e g a im Gommons c es toutes ©K’eskon Attend M adagascar est le pays d’Afrique le plus touché par la pauvreté. On estime que la moitié de la population vit dans la misère sachant qu’il y a peu près 17 millions d’habitants à Madagascar et que ce pays est plus grand que la France, le Luxembourg et la Belgique réunis. Ce pays a besoin d’aide et il faut vite la lui fournir. La mortalité est en hausse, car de plus en plus d’enfants meurent à leur naissance. Pourquoi ? La plupart des femmes sont fragiles ou atteintes de maladies, qui se transmettent de générations en générations . La première chose est d’ouvrir des écoles, car les gens là- bas ont certaines ressources naturelles mais il faut leur apprendre à s’en servir. Et cela coûte cher, car il faut payer les instituteurs et les collations offertes aux élèves. L’éducation est une priorité pour eux, pour qu’ils avancent, apprennent s’en sortir et à créer. Pour la lutte contre la dénutrition, des bassins de culture ont été ouverts pour créer un médicament qui atténuerait la faim : la « spiruline », un des principaux composants du médicament serait un très bon complément alimentaire. L’association AMADEA mène tous ces combats : elle reçoit des subventions et des dons et elle a besoin de bénévoles mais elle est aussi fière d’inscrire des réussites dans ses bi- lans. Madagascar est le 164eme pays qui atteint le seuil de pauvreté. Avec la crise, l’association a touché moins de dons et de subventions. Les autre s associations qui travaillent là-bas, sont touchées de la même façon. Conséquence : bien plus de morts à Madagascar. Même si la situation s’est un peu amélioré, des enfants souffrent, victimes de la misère et de la faim. Il ne faut plus attendre ! Niels B. Rencontre avec Luce Marolleau d’Amadéa Comment Amédéa est-elle née ? Au début, c'était une association d'adoption et nous sommes nousmêmes parents adoptants. Mais une fois là-bas, nous avons ressenti le besoin de faire plus et d’aider les populations su r place Que fait l'association pour les familles et les enfants ? On aide les enfants et les familles à organiser une agriculture vivrière ( culture pour se nourrir ), pour que les gens et famille puissent se nourrir sans aide. Quelle est la situation à Madagascar ? C'est une situation vraiment très difficile , 1/3 meurt de faim , les enfants sont touchés de malnutrition. Ils ont des corps très faibles. Là-bas , une simple maladie comme la grippe ou la rougeole provoque la mort car les familles n'ont pas assez d'argent pour acheter des médicament tous les jours Quelle est la situation au niveau des écoles? Les enfants vont en maternelle pour apprendre l'hygiène de la vie de tous les jours. Les parents les emmènent parfois car il y a une collation. Les enfants vont jusqu'à la fin de primaire rarement jusqu’au collège , car vers l'âge de 10 ans, il faut aider les parents à cultiver pour se nourrir . Quelle sont les possibilités pour changer cette situation au niveau mondial ? 6 Au niveau mondial, il faudrait une aide économique très importante et vraiment aider et changer la situation au lieu de profiter des ressources du pays ou faire travailler les gens . Comment les gens vivent ça quand ils n’ont pas de quoi se nourrir ? Il faut savoir qu'il y a beaucoup de corruption Quand certaines personnes ne peuvent pas se nourrir, il font des sortes " d'arnaques" pour pouvoir manger. Quelle est la réussite de votre association ? Nous avons déjà aidé 8000 personnes là-bas , cette association marche bien mais nous ne voulons pas prendre une trop grosse importance … Propos recueillis par Ugo C. La torture : autorisEe R é sous nos yeux ! v o l t e n e sa r A m p u n s R i gh t so u te t n s a e m u L e f ilm a t io n a l, H b le s t v is i n r e l e I t . n ty I r t.fr / A C A T d ia p a h e t l' e c t m a . W w a d e -u s : // w w a p t t m h su r tu re s iv e u /t o r - e xc l u oc n t e n e t e u re . n q c e mb u n e -e é d 9 ’a u 1 ju s q u C’est avec stupeur que nous avons découvert que ces images de prisonniers irakiens torturés avec le sourire par des GI, lors de la seconde guerre d’Irak, n’étaient pas le fait de quelques fous de guerre : un film visible sur internet depuis octobre nous apprend que les USA ont fait tout leur possible pour que la torture puisse se généraliser en toute impunité. C grande chaîne de TV en France ! Au point que la réalisatrice a dû trouver d’autres moyens de le faire connaître. « Mon film "Torture made in USA" dormait dans un tiroir depuis février dernier, pour des raisons financières, dues à la fragilité de mon producteur et au coût exorbitant des archives. Finalement il est diffusé sur le site Mediapart gratuitement pendant deux mois, à partir du 19 octobre », explique Marie-Monique Robin. « L'idée c'est de créer un buzz pour que mon producteur négocie, enfin, sérieusement avec les chaînes qui l'attendent (dont ARTE). L’idée est que les gens aillent voir le film sur Mediapart et que son succès participe à la campagne contre l'impunité de l'administration Bush. » e film, « Torture made in USA » est une enquête de Marie-Monique Robin : cette dernière, qui a déjà réalisé le « Monde selon Monsanto », prix Albert Londres 1995, a mené l’enquête auprès des plus grandes autorités américaines pour mettre en lumière la volonté du président Bush, de son administration, de légaliser l’usage de la torture dans sa « guerre contre le terrorisme » : ils ont tout fait (Maison Blanche, Pentagone, CIA, département de la justice) pour étudier juridiquement comment ne pas être soumis à la Convention de Genève qui fixe le droit des prisonniers. Jusqu’à affirmer que le supplice de la baignoire (qui consiste à noyer à demi un homme),n’est pas de la torture !Et le film ne sera peut-être jamais diffusé sur une Nos Réaction Après visionnement du film, nous n’avons pas pu retenir nos remarques entre surprise et dégoût… « Je trouve odieux ce qu’ils font faire aux Iraquiens. Ok il y a peut-être des terroristes, mais il y a aussi certains innocents. Et ce sont quand même des Humains. J’espère qu’avec Obama cela va changer un peu », s’indigne Alexandre tandis que Bérénice rappelle ces images qui ont choqué le monde entier : « Des photos d'hommes nus et torturés sont diffusés dans le monde entier après la découverte de CBS (chaine américaine). A coté d'eux les américains posent, fiers de leur victoire. Mais la victoire de quoi? Le monde entier est choqué, indigné, et en colère! Finalement les américains ne sont pas si fiers de leur président après cela. Et George W. Bush s s'explique en disant les protéger de la terreur et des terroristes : en faisant régner la terreur ? » « La déclaration universelle des droits de l'homme est le premier texte international qui a déclaré illégale la torture dans son article 5 : "Nul ne sera soumis a la torture..." rappelle Melissa. Ce qui redouble le dégoût de Niels : « La politique américaine est un vrai traquenard, ce n’est que mensonges et mauvais discours. C’est immoral de la part de l’état de profiter de l’état de crise des américains pour faire des coups en douce, même si cela a été dit publiquement. Ainsi dans le film, un commandant avoue ne pas avoir réagi devant les méthodes employées, il avoue avoir donné ces ordres. . . » Pour Anaëlle, c’est l’absence de réaction qui est la plus criminelle. « Je trouve que le pays, sachant ce qui 7 s’est passé, a eu une réaction lâche et idiote. Ils ont fermé les yeux et les hommes politiques ont trouvé ça normal de faire souffrir des gens de cette façon. C’est horrible que presque personne n'ait rien fait pour arrêter ça alors qu’il y avait tant de monde au courant. Si il y avait eu un mouvement de masse … » Pour conclure, Maud s’interroge sur ce qui fait que la torture existe depuis si longtemps : « Elle existe depuis des siècles, des personnes se sont toujours consacrées à l’art de faire abominablement mal en jouant avec la vie et la mort d’autrui. Pour des motifs politiques ou par simple sadisme, ce cruel acte n’aurait jamais dû être inventé. En mettant en veille les droits fondamentaux de l’homme, à l’aide d’outils démesurés, elle nous déchire, nous craquelle la peau, nous écartèle autant que possible… pour plier, perdre les principes pour lesquels nous vivons. » S Hommes : et pourquoi pas la jupe ? O c i É Les pays où les hommes en jupe ne dérangent pas. t é Les adolescents revendiquent souvent le droit à la tolérance vestimentaire. Mais jusqu’où va la leur ? Nous avons interrogé le port de la jupe chez l’homme en rencontrant un militant. « Liberté, égalité, fraterni- c'est de la discrimination ! L’associa- donne une autre dimension. té » : ce n'est pas que la tion a une démarche citoyenne : elle « N’oublions pas que les femmes, devise de la France, c'est vise à l'intégration des hommes en depuis moins d’un demi-siècle enviaussi ce que nous a répété Domini- jupes dans la vie courante et appelle ron, se sont accaparé le vêtement que Moreau, président de l’associa- à la lutte contre les préjugés. masculin qu’est le pantalon, malgré le fait qu’une loi française tion Hommes en jupe », de 1804 leur en interdit le au fil de le l’interview qu’il a accordée à notre droit » (loi crée sous Napoléon 1er), » rappelle le projournal. Ce professeur fesseur d’histoire en citant d’histoire géo de 40 ans En Irlande, les fameux et typiques kilts ne dérangent permême l’extrait selon lequel porte des jupes depuis sonne. Pourquoi ? En Indonésie, en Philippines, en Malaisie "toute femme désirant s'hal'adolescence. Il trouve et dans tous les pays d’Asie du sud-est, ils portent des saque porter ce vêtement rongs et dans nombre de pays africains on porte la djellaba : biller en homme doit se présenter à la Préfecture de est agréable et dit appourtant cela ne dérange personne. Pourquoi le port de la précier de ne pas toupolice pour en obtenir l'aujupe chez les hommes choque tellement en France? Dans l'antiquité, les gladiateurs portaient la jupe pendant les torisation...". "...Cette autojours porter des pantacombats. Et pourtant, aujourd’hui, ce qu'on reproche à la risation ne peut être donlons car c'est bien de changer. Il voit aussi, jupe, c'est de ne pas être viril. Pourquoi un homme qui porte née qu'au vu d'un certificat une jupe en France a le droit à toutes ces moqueries ? Les d'un officier de santé...". dans ce choix, la défenfemmes après la 2nd Guerre Mondiale ont fini par obtenir le D’ailleurs cette loi n’a pas se de certaines valeurs. droit de porter le pantalon, même si on a oublié d’inscrire ce encore été abolie. droit dans la loi et même si c’est resté longtemps très mal Dominique Moreau est vu. Il faut laisser les gens s'habiller comme il on envie. « Dans le passé, les homle président de l'associaChloé B. et Alexandre G. mes de nombre de civilisation des hommes en jupes (HEJ), qui a été créée en Les femmes n’ont toujours pas le tions ont porté des jupes pourquoi se l'interdire aujourd'hui? », nous 2007.L'association veut promouvoir droit au pantalon confie Mr. Moreau. « Les hommes le port de la jupe dans un style masculin. Elle revendique la liberté vesti- HEJ critique une conception très étri- en jupes sont des hommes à part mentaire pour les hommes, elle lutte quée du masculin où l'homme se entière. Pour nous, porter des jupes contre le sexisme vestimentaire : contente d'être « insensible, fonc- n'est pas féminin, c'est faire part de pour les adhérents, ne pas tolérer le tionnel, performant ». Porter la jupe, plus de sensibilité, d’humanité » déport de la jupe chez les hommes, selon eux, élargit le masculin et lui clara –t-il. Alexandre G. Réactions dans la rue P our le président de l’association Homme en jupe, les réactions manifestes sont très rares: 95% des personnes croisées savent faire preuve de savoir vivre. « On est particulièrement noyé dans l'anonymat, à Poitiers, un samedi après-midi dans des lieux de forte affluence, notamment en centre-ville. » Il a connu cependant des réactions désagréables. La plus dure fut celle d'un gérant d'un bar de Poitiers. « Etant observé depuis quelques minutes alors que je faisais la queue à une caisse d'un centre commercial de quartier, je me suis approché du bar pour demander aux personnes présentes si elles avaient vu un extra -terrestre; le gérant m’a rétorqué que si je ne voulais pas être regardé, je n'avais qu'à m'habiller comme tout le monde, ce à quoi je lui ai répondu que l'on vit dans une démocratie; il a commencé à me tutoyer, à me dire de dégager avec ma « robe », que si, moi, « je n'en avais pas », lui oui; il s'est approché de moi prêt à me frapper, mais voyant que je n'étais pas intimidé, il a quand même fait appel à un vigile pour me 8 "dégager"; je suis parti avant d'être ennuyé ». Dominique Moreau cite aussi ce jeune qui l’a traité de fou, ces jeunes adolescentes qui pouffent et disent tout haut : « La honte », à son passage. Pourtant, il garde en mémoire les nombreuses réactions positives glanées ici ou là : "ça vous va trop bien!" de la part d'un jeune au look "banlieue"; "vous portez très bien la jupe" de la part de femmes plus ou moins âgées. Il a même été deux fois rattrapé par des jeunes hommes pour lui demander où il avait acheté ses jupes… Mélanie S. « Je porte la jupe en esthète » Jean-Benoît habite Angoulême. Il porte la jupe depuis des années : un choix esthétique avant tout. « ment identitaire de la femme, mais simplement un vêtement associé. Ensuite, j’ai vécu avec une véritable artiste de la mode qui me faisait des vêtements sur mesure, et la jupe a gagné du terrain, même si elle était mixée avec des tuniques, des pantalons hybrides... toujours dans le goût ethnique dans des tissus rares. Je n’ai jamais entendu parler d’organisme qui défendait le droit (ou l’idée) de la jupe pour homme. Personnellement, je m’en suis emparé en esthète, et comme je n’ai jamais rencontré de réaction négative dans le milieu professionnel, je n’ai jamais vraiment pensé que je mettais des vêtements qui auraient pu être féminins. J’ai plus souvent été encouragé pour mon anticonformisme vestimentaire que fustigé. En province, le regard est différent, mais je continue à sévir de temps en temps. Paradoxe enfin, j’ai rencontré des femmes qui m’ont envié mes jupes ! On croit rêver... » ©K’eskon Attend Ma première jupe était un kilt, acheté dans une friperie de Grenoble en 1995. A l’époque, on n’avait pas tout à fait rangé les surchemises à carreaux ni coupé les cheveux gras des derniers rejetons du grunge. Je n’étais ni le premier ni le seul à porter la jupe à la fac de lettres. Mais j’ai mis un point d’honneur à la porter ostensiblement. Les autres étudiants trouvaient cela mignon, gentiment subversif. Pour moi, ça n’avait aucune valeur idéologique, c’était une question d’esthétique. J’ai toujours trouvé la souplesse de la jupe hypnotique, et c’était un peu discriminant d’être un mec et de n’avoir pas accès à cette souplesse. Comme JP Gaultier le revendiquait aussi de son côté (la marinière, les bottes et le kilt, c’était en 1996 !), c’était assez simple de s’en réclamer. J’ai aussi eu la chance de voyager en Asie, et en Indonésie, Malaisie, Inde : les hommes portent des jupes (sarongs). Je trouve ça tellement pratique et beau ! Je suis revenu avec la conviction que la jupe n’était absolument pas un élé- Hommes en jupe, le débat Les hommes en jupe existaient déjà pendant l’Antiquité (que ce soit en Grèce, à Rome, en Egypte ou en Gaule) mais aussi pendant l’époque féodale ou pendant la Renaissance. Ils existent aussi dans certains dessins animés et dans les jeux vidéo. Qu’en pense-t-on aujourd’hui ? Coté ados, les avis sont partagés et on reconnaît qu’il y a là parfois, une limite à sa tolérance vestimentaire. En effet, si Maxence demande : « Pourquoi les hommes ne serait pas en jupe si les femmes portent des pantalons », si Agathe y voit une défense de ses idées et Alexandre, « une mode comme une autre » ; si Romane trouve que « ceux qui portent des jupes ont du courage » et que Mélanie rappelle que ce « n’est pas un vêtement de filles », ils sont nombreux encore ceux que ça « dérange ». Morgane trouve ça « moche sur les garçons » ; Damien, ne « se voit pas en porter » ; et Alexis martèle : « Les jupes, c’est pour les filles ». Côté adultes, en tout cas chez les collègues de Dominique Moreau, on plaide plutôt pour la tolérance. Cette professeure d’anglais déclare : « Pour moi, ça ne me dérange pas et d’ailleurs je trouve ça très élégant ». Cette autre, qui enseigne la technologie, dit qu’il n’y a rien de « choquant, que tout le monde à le droit d’en porter ». Les hommes, eux, ont, il faut le reconnaître, plutôt tendance à l’avis « neutre : ce professeur de physiques emploie d’ailleurs le mot : « je suis juste neutre » alors que celuici, d’histoire déclare « n’avoir rien pour ni contre ». Mélanie S. et Alexandre G. 9 E n g a g e m e n t A 20 ans, elle est toujours une enfant ! Etat des lieux : le regard de la militante Depuis 25 ans elle est militante. Catherine Chaumet nous fait part de son expérience à Amnesty International en matière de violation des droits de l’enfant. D ans le monde, aujourd’hui, les enfants ne bénéficient pas tous de ce que nous avons, nous, en France. Amnesty est une organisation non gouvernementale (ONG) qui essaie, avec d’autres, de remédier à cette injustice. Catherine est professeur au lycée Louis-Armand à Poitiers, elle nous parle de ses actions : « Tout d’abord il faut savoir que les enfants ont quatre grands droits : le droit à la subsistance (se nourrir, avoir un toit, se faire soigner), le droit de développement (être éduqué), le droit à la protection (ne recevoir aucune violence, ne pas être exploité) et le droit à la participation à la société (avoir une vie collective). Chaque pays présent dans l’ONU a signé la charte reconnaissant ces droits, sauf deux : la Somalie et les Etats-Unis. Amnesty exerce d’ailleurs une grande pression pour persuader le pays à la signer. « Il faut savoir que tous les ans, nous publions un rapport mondial sur le nombre de gens qui, dans chaque pays, ont été condamnés à mort, torturés etc. Les états en ont très peur. Nous avons une re- connaissance mondiale grâce à cela », explique la militante. Tous les militants écrivent 4 à 5 lettres par mois pour demander que plus de justice soit exercée ici ou là. « C’est le siège national qui décide sur qui nous devons rédiger. C’est parfois démoralisant de ne pas avoir de réponses, mais c’est un vrai bonheur quand un témoin vient nous raconter qu’après que le gouvernement ait reçu nos lett r e s , il a cessé d’être torturé, il a été soigné et libéré de prison. » Amnesty International On peut aider Amnesty par de tout petits gestes, en achetant par exemple le calendrier d’Amnesty ou en faisant ses achats de Noël au marché des artisans le 19, 20 décembre à la salle de la Redoute. C’est là que l’on pourra trouver notre porte-folio sur le 20ème anniversaire de la convention des droits des enfants. Visuel©Amnesty 10 Des mineurs sont exécutés Des milliers de mineurs disparaissent encore à cause de régimes politiques autoritaires. Certains pays, même, tuent les enfants qui mendient dans la rue. On les balaye de la ville pour le confort des touristes. Après on récupère leur organes pour alimenter le marché noir. Amnesty dirige une autre campagne, celle de l’exécution des mineurs. Aux Etats-Unis, il n’y a pas très longtemps un mineur à été condamné à mort. On considère qu’en dessous de la majorité, on est enfant. En France, nous sommes majeurs à 18 ans, aux USA à 21 ans… C’est dur parfois, car dans certains pays on est majeur à partir du moment où l’on est pubère, ceux-ci s’autorisent donc des infamies… Catherine a espoir : « Ensemble, nous pouvons changer la donne », dit-elle. Maud L. Des droits pas tous ! Pour fêter dignement l’anniversaire de la convention, nous avons voulu en savoir davantage sur cette notion de droits des enfants. Et c’est lors d’une conférence organisée par la caisse d’allocations familiales (CAF) à Poitiers que nous avons pu constater que le sujet passionne. Claire Brisset, d’un côté, qui fut défenseure des enfants, Daniel Marcelli de l’autre, chef du service de psychiatrie infanto-juvénile du CHU de Poitiers. Pour affirmer les droits… et leurs limites. Par Maud L. U n amphithéâtre rempli. Des En deuxième partie de soirée, c’est la rents et aux enfants la frustration. gens assis au sol. Un présenta- voix rocailleuse de Daniel Marcelli qui « L’enfant se frustre face à l’autorité teur amusant. Un rétroprojec- prend les rênes. Celui-ci se concentre mais les parents doivent aussi s’exerteur qui diffuse des publicités. Des sur l’éducation des enfants (à la gran- cer à se frustrer en laissant de temps en temps leur précieux bambin désoinvités. Du monde. Plus de monde. Le de joie des parents.). Pour lui, une éducation peut-être me- béir. Car quand un enfant ne respecte portrait d’une soirée bien préparée. pas les règles, il se surLes lumières se tamisent, veille tellement pour ne mais pas trop ! Beaucoup pas être pris sur le fait de personnes prennent Une Convention est une loi internationale qui doit être respectée par qu’il est presque, je dis des notes ! (les bons élèles gouvernements qui ont signé (on dit "ratifié") ce texte sous l’égide bien presque, en sécurives…). té. Les parents doivent Les responsables de cette l’ONU. La Convention Internationale des Droits de l'Enfant a été concevoir que désobéir a conférence se présentent. adoptée le 20 Novembre 1989. Deux pays ne l’ont pas ratifiée dont du bon. La désobéissanIls ouvrent « la mar- les Etats-Unis parce que la peine de mort peut être appliquée à des ce tire l’enfant vers l’auche »avec une phrase : mineurs dans ce pays. tonomie » explique ainsi « C’est avec le respect - Tout enfant a droit à un nom et à une nationalité dès sa naissance. Daniel. mutuel que nous arrivons - Les filles ont les mêmes droits que les garçons. Il termine son discours à vivre ensemble, les en- Les enfants doivent être protégés contre la guerre. sur une petite anecdote : fants font partie de cet - Les enfants doivent pouvoir manger selon leurs besoins. « Si vous cherchez, sur ensemble. » Acclamation - Les enfants doivent être protégés contre le racisme. un moteur de recherche générale. - L'accès aux soins médicaux doit être accessible à tous les enfants. quelconque, le mot S’ensuit la prestation d’u- Les enfants ne doivent pas être séparés de leurs parents, sauf dans « éducation » 97% des ne des deux invités et pas leur intérêt. sites proposés traite sur des moindres….Claire Bris- L'enseignement primaire est gratuit et obligatoire. l’éducation des set, ancienne journaliste - Les enfants doivent avoir du temps pour jouer et se reposer. chiens ! »L’explication du et ancienne fonctionnaire - Les personnes de moins de 18 ans ne peuvent être condamnées à psychiatre qui montre de l’Unicef, qui fut aussi mort ou à la prison à vie. que l’obéissance est une défenseure des droits de condition du respect des l’enfant, a accepté de venée par deux sortes de couples de pa- droits, celle de la journaliste qui pernir ce soir-là. Elle nous expose les points que l’on rents : le couple qui fonctionne selon met de voir au delà des frontières : la rencontre dans la convention des le ressort pouvoir/soumission qui hu- cause des enfants a un peu avancé… droits de l’enfant et que beaucoup de miliera son enfant. D’ailleurs Daniel pays ne respectent pas. Claire précise Marcelli compare ce couple au règne que son instauration n’a pas été une animal. Une tribu d’animaux qui se tâche facile, qu’il faut toujours être domine entre eux. Selon lui, ce n’est mobilisé pour qu’elle soit présente pas le meilleur enseignement pour un dans les esprits et continuent son œu- enfant car il cherchera forcément un jour à se venger. vre de progrès. Et puis il y a ceux qui ont choisi l’autoLe point de vue du psychiatre rité/obéissance qui apprend aux pa- La convention La participation de K’eskon Attend Le journal a décidé de fêter la convention en participant à l’effort des associations comme Amnesty International et la Ligue des droits de l’homme. Nous avons rencontré sur le châtelleraudais de nombreuses personnalités et leur avons demandé de poser avec une phrase qui représente bien pour eux le droits des enfants. Un porte folio a été réalisé, tiré à part, disponible lors du marché des artisans à la salle de la Redoute les 19 et 20 décembre. Un café philo aura lieu courant décembre au collège en présence de Philippe Pineau, membre national de la LDH. Enfin, nous recevrons, avant la fin de l’année, les ambassadeurs de la défenseure des enfants au collège. 11 Marie Priam, présidente de la MJC des 400 coups, ©K’eskon Attend A h h h d o L e s c e n c e Enfant unique : est-il vraiment le roi ? De nombreux préjugés sont présent dans nos têtes vis-à-vis des enfants uniques, mais qui sont réellement les privilégiés, ceux qui ont des frères et des sœurs ou ceux qui vivent leur enfance seuls ? « Pourris gâtés, rois, égoïstes » : voilà les préjugés portés sur les enfants uniques. Souvent mal vus, ils n’osent pas toujours avouer cette « solitude ». Pour nous, ils ont parlé. « Ca ne me dérange pas d'être fille unique, j'ai l'habitude. Je n’ai pas à partager… mais je ne suis pas avant de le rencontrer. Et puis j'en ai rencontré d'autres, très gentils, eux. Ils auraient préféré avoir un frère ou une sœur ; j'en ai oublié mes a priori. Par la suite, quand j'ai eu mon première enfant, je n'ai pas voulu qu'il reste seul. ». Pour conclure, écoutons donc le témoignage d'une fille de quatorze ans, qui a six frères et sœurs, Safia: J'ai des privilèges « Je n'aurais pas aimé être enfant par rapport aux familles nombreu- unique ; j'adore mes frères et sœurs, il m'ont aidée au niveau des études. Je ne me seses, bien sûr, mais pas tant que ça beaucoup rais pas vue sans eux... ». … Je ne sais pas si j' aurais voulu avoir des frères et Alors, est-ce-que les enfants uniques sont rois, je un enfant roi pour autant. sœurs » confie Marine, 14 ans. Mickaël, lui n’est pas de cet avis. « J'aurais aimé avoir des frères et sœurs, pour m'amuser, et partager. Je ne suis pas du tout enfant roi, ou privilégié en quoi que ce soit. » Une opinion partagée par Elodie « C'est sûr, des fois, j'aimerais avoir des sœurs, quand je suis seule ... » Des enfants qui ont connu les deux sont plus partagés : ils ont été enfant unique puis membre d’une réponds non ! Est-ce-que les véritables gâtés ne sont pas ceux qui ont quel- qu'un avec qui partager, s'amuser, ou même s'engueuler? Tom B. fratrie ou l’inverse. « Ca dépend, quand je m'emmerde, j'aimerais bien avoir un frère, de mon âge, mais je me suis habituée à être seule » dit ainsi Manon. « Avant que mes K’ © sœurs ne partent en Australie, elle s'acharnaient sur moi, elles étaient jalouses. D’un autre côté, avant, quand on faisait une connerie, la faute était portée sur nous trois, maintenant, elle est porté sur moi toute seule. » ajoute Anaëlle. Côté adulte, on aussi un avis bien sûr. Séverine, adulte et mère de famille, expose son opinion sur les enfants uniques. « Moi, j'aurais détesté être enfant unique. J'adore mon frère et on est très complices, très proches. Je me souviens que l'on s'amusait étant petits à faire des alliances contre mes parents. Par exemple, quand l'un de nous deux avait une mauvaise note, l'autre lui sauvait la mise en montrant une bonne note à nos parents, » raconte-elle en souriant. « Je n’aurais pas pu être enfant unique. J'en ai connu un qui ne pensait qu'à lui, il était individualiste, égoïste... C'était d'ailleurs ce que je pensais des enfants uniques n ko es d te n at 12 Anorexie, boulimie : quand la nourriture est un piege Hortense a 16ans quand elle tombe pour la première fois dans l'anorexie. Elle témoigne pour nous de ce qui a progressivement rongé sa jeunesse. « Je ne voulais pas accepter ce corps qui change » ©K’eskon Attend Ses parents pourtant, à cette époque, la surveillent de très prés. Jusqu’à, obtenir parfois des résultats : «J'avais trop de pression, donc je me suis calmée, j'avais pas le choix. » reconnaît-elle. « Je suis quand même descendue à 43kilos (pour 1m67); mon docteur m'a dit "je te laisse jusqu'à 40 kilos, en-dessous, c'est l'hospitalisation ». L'envie d'en sortir est, à ce moment, plus fort que tout ; elle pense à ses études en priorité mais ne choisit pas la bonne solution. "Pour moi, il n'y avait rien de plus important que mes études; alors j'ai basculé dans la boulimie à 17ans". Tant qu’Hortense mangeait, ses parents la laissaient tranquille. Et puis, elle était suivie par un psychologue "idiot" comme elle dit. Les troubles ont fini par passer un temps, ne laissant que des tocs (troubles obsessionnels compulsifs), mais peu prononcés: «C'était gérable, même si je n'étais toujours pas à l'aise avec la nourriture que j’avais entourée de rites à moi… » Elle savait que le problème n'était pas totalement résolu, que ca reviendrait un jour… Si Hortense est tombée dans ce cercle vicieux, c'est à cause d'une accumulation de faits. A 15ans, elle fugue, à cause de son père qui veut qu'elle soit la fille parfaite " Il voulait que je sois la Hortense idéale, etc. Et moi, ça me collait pas ". C'est ainsi, qu'ils commencent tous les deux à ne plus se parler… Pourtant elle avait toujours eu une relation très fusionnelle avec son père. Hortense a grandi avec sa mère qui vivait dans des problèmes alimentaires aussi, "un vrai cadavre vivant !" affirme-telle. Hortense est mal dans sa peau, et n'assume pas les changements qui transforment son corps: « Une adolescente fragile qui rentre dans un corps de femme.. » Le fait de maigrir petit à petit, lui donnait le sentiment, d'être forte, d'avoir le contrôle sur elle même. Mais en même temps elle se sentait si mal physiquement… « J'ai toujours essayé de le cacher » Depuis 3ans, Hortense vit seule. Peu de gens sont au courant. "J'ai eu de la chance, car ils ont très bien réagi en fait ! Parfois on est franchement déçu, par exemple une de mes meilleures amies, a l'air de s'en foutre totalement ! Et d'autres au contraire qu'on croyait peu proches, sont très présentes". Hortense affirme que personne ne l'a jugée, et au contraire, beaucoup ont essayé de l'aider. Malgré ça, Hortense cache aux yeux des autres sa maladie "Je fais toujours comme si tout était normal". Elle évite toujours les restaurants, entre copains. Sa classe est au courant de sa boulimie : elle s’est fait surprendre en train de vomir pendant une fête. « J'ai voulu me faire vomir, et une fille a compris que j'étais boulimique, car elle l'avait été elle aussi, et parait-il que ça se voyait dans mon comportement... » Rechute En avril 2009, Hortense a été victime d'un abus sexuel qui l'a fait replonger dans l'anorexie pendant 4-5mois. Aujourd'hui, elle essaie de manger normalement, mais elle est toujours un peu boulimique "Je me restreins souvent, et parfois je crise … ". Hortense entretient peu de rapports avec sa mère, "pas plus qu'un banquier avec son client ! " déclare- t- elle. Avec son père, cela fait 6 ans qu'ils ne se parlent plus vraiment, 3 ans qu’ils ne se voient plus, ou occasionnellement. Justine O. 13 A h h h d o L e s c e n c e Il n’a plus Une mère qui a bien cru que son fils était perdu pour les études, un fils qui avoue son addiction : les collégiens de Descartes ont choisi, à nouveau d’alerter les parents sur ce qu’ils pensent être un vrai danger : l’abus de jeux vidéo ©K’eskon Attend A h h h D O L E s c e n c e « Il ne se croit pas accro » pense encore cette mère un peu désespérée en parlant de son fils « fou » de jeu vidéo. « Mais il n’a plus de vie sociale ; il dit qu’il en a une à travers l’écran.» Pour cette maman, une seule solution pour le décoller de son jeu « Word of Warcraft » : employer les grands moyens, passer un contrat sévère avec lui . Celui qui, bac en poche, a commencé une prépa vite abandonnée pour cause de « trop de jeu », ne pourra reprendre les études qu’il souhaite à la Rochelle que s’il promet de tout abandonner. Le loyer dans cette ville un peu chère contre l’abandon de l’abonnement et l’extinction de l’écran. Mission accomplie : le jeune homme devrait arrêter à la fin du mois… « le temps de terminer l’abonnement et le challenge. » « C’est dur d’arrêter ,» confie-t-il mais quand on lui demande pourquoi, il ne répond pas. Il est plutôt, d’après les spécialistes, de bon niveau, parle volontiers de la dimension « défi à relever », « d’étapes à franchir », « de ces soirées sans intérêt en l’absence de World of Warcraft». Plus de vie sociale, des études abandonnées, parfois le suicide : comme ce jeune homme, ils sont nombreux ceux chez qui les jeux vidéos prennent une importance cruciale. Aussi accrocs qu'un alcoolique à sa bouteille, certains vont beaucoup plus loin que notre témoin. … Des parents qui n’ont pas vu venir Les parents ont dit oui à leurs enfants pour une console ou un jeu vidéo à Noël. Pression de la mode, envie de faire plaisir, le cadeau est devenu dans certains cas empoisonné. En effet des parents se laissent dépasser par leurs enfants, qui se sont mis à consacrer de plus en plus de temps aux écrans, oubliant que parfois, il faut savoir dire stop, trouver une limite si l’on ne veut pas que ça aille jusqu’à gâcher une vie. Il faut reconnaître que quand les enfants ne jouent pas trop, on peut leur faire confiance et ne pas avoir peur qu’ils deviennent des victimes de cette addiction soulignée par les médias : « Mes ados sont assez grands : je sais qu’ils franchiront le cap tout seuls », dit cette maman. 14 de vie sociale Et n’oublions pas que le jeu, écran ou pas écran, a un rôle à jouer dans la formation de l’individu... Pour d’autres, les limites sont nécessaires. Les parents d’Antoine, par exemple, ont établi un emploi du temps : « J’ai le droit de jouer le mardi, le vendredi et le samedi. S’il n’y avait pas ces limites, je serais trop tenté. » La négociation semble ainsi exister dans beaucoup de foyers et certains savent faire état de leurs craintes auprès des enfants pour faire comprendre la nécessité des règles. « Les parents ne savent pas assez qu’ils peuvent aussi exercer un contrôle parental dans le cadre de jeux comme World of Warcraft qui permet de limiter les durées », explique Pierre-Louis, un spécialiste de WOW. Un piège économique Il y a des jeunes, cependant qui sont partisans de solutions encore plus radicales pour qu’on les tienne éloignés des jeux. « Il faut supprimer l’ordinateur », disent ceux qui, privés pour de simples pannes, voient bien que la vie est aussi intéressante ailleurs. « Mon petit frère est ravi depuis que mon ordi est cassé. Il peut jouer avec moi », remarque Fabien, un « grand joueur ». Pour ceux-là, les parents devraient prendre davantage leurs responsabilités : refuser de payer les abonnements aux jeux (20 à 30 euros par mois), ne pas accepter aussi facilement l’achat de jeux qui représentent de belles sommes (parfois 80 euros pour un seul !), d’autant que devant une telle dépense, l’ado a tendance à jouer encore davantage pour « rentabiliser ». De toute façon, tous reconnaissent que ce n’est pas eux de fixer les limites : les ados demandent à leurs parents, dans ce domaine, comme dans d’autres, de les aider à éviter les dangers... Chloé B. et les élèves du café philo. « C’est facile de gruger les parents » ©K’eskon Attend « On peut s’abonner par téléphone sans que les parents s’en aperçoivent : ils ne voient rien sur facture ! » Pour Fabien, un ado joueur, c’est une illusion pour des parents de penser tout contrôler. Tout est pensé pour que l’ado garde le contrôle. « Dans le cas du jeu Dofus, c’est même expliqué aux jeunes, on leur dit que sur la facture de téléphone, la référence à Dofus, n’apparaît pas. » Et c’est vrai que tout est prévu. Il y a déjà la formule du téléchargement (Dofus, World of Warcraft) qui, supprimant la case magasin, permet un accès plus aisé pour les enfants. Puis c’est l’abonnement par téléphone facilité : on remplit un formulaire très simple, on appelle un numéro, on obtient le code d’accès...(un appel d’un coût moyen de 2 euros). Si le coût par mois est d’environ une vingtaine d’euros, cette somme n’apparaît que de façon fractionnée sur la facture. On peut très bien ne jamais s’en apercevoir... Enfin, il est bien question d’une autorisation parentale mais il suffit de dire qu’on l’a ! S Le catch pour les incultes p o r t Vous ne savez pas ce qu'est le catch? Bandes d’incultes, de handicapés de la cultureTV, lisez mon article avant que je vous fasse un coup de la corde à linge… Dossier réalisé par Chloé B. D Malheureusement, il y a les fans Les prises de catch ont toutes des noms à coucher dehors: il y a « swich and music » (c'est juste un coup de pied), le « coup de la corde à linge » ( c'est quand un catcheur fauche son adversaire), le « hell's gate » (c'est une sorte d'étranglement)… Les entrées des catcheurs sont faites en musique (s'il vous plait) et avec une mise en scène gestuelle et lumineuse. Enfin, dans chaque émission, les acteurs nous montrent à quel point le catch est dangereux avec la célèbre phrase : « Please don't try else » (en gros ne faites pas ce qu’on fait). Pourtant, moi qui ait un frère fan, je peux vous assurer que ça ne m'empêche pas de subir tous les jours des prises de catch . Merci la WWE !!! Portrait de fan Ce sera la folie à noël : panoplie, accessoires, le catch va faire son entrée au pied des sapins. Sans doute celui de Siméo, 10 ans. Le catch, c’est la nouvelle mode chez les jeunes. Cette nouvelle passion est très fréquente chez les garçons mais aussi les filles. Celui-ci a 10 ans et il est en CM2. Siméo est un fan de catch, et plus particulièrement du catch américain de la WWE . « Mon idole, c'est John Cena car il est fort et qu'il a du style » confie-t-il. En effet, en plus d'être fan de catch, il idolâtre un catcheur ce qui très fréquent chez les jeunes de son âge. Tous les vendredis et samedis soir, il enregistre les shows télévisés de NT1 pour regarder le lendemain… Mais sa passion ne s'arrête pas là : posters, figurines, fausse ceinture de champion, habits…,Siméo les collectionne tous. Le début de la passion ©K’eskon Attend ? ’abord un sigle, pour tout clarifier : WWE qui veut dire « World Wrestling Entertainment “. C’est une entreprise de sport de divertissement qui diffuse un show télévisé aux USA repris en France sur NT1 le week-end à 22h15 (quand bien sûr vous êtes couchés). Ce show est divisé en 2 compétitions: RAW et SMACKDOWN avec un classement, des champions, en fait, des stars… Le catch, il faut savoir que c'est que du chiqué. Les « superstars » ne se font pas vraiment mal ; ils simulent les coups de poing et répètent les prises. De plus, 50% du temps, les catcheurs ne catchent pas, ils se disputent entre eux ou font de jolis discours. «C’est à qui a le plus beau slip ou qui a le plus d'huile sur le corps... » « Un jour, mon papi ma demandé si je voulais regarder le catch » raconte Siméo. Tous de suite cela a été pour lui une révélation, entre les combats spectaculaires et les mises en scènes (n'oublions pas que c'est du cinéma), il a conscience que ce divertissement sportif est dangereux et violent mais pour lui « c'est marrant quand c'est violent ». Sa famille ? L’avenir ? « Je ne pense pas que je gonfle ma famille avec ça », dit-il quand on lui pose la question, mais en est-il vraiment sûr? Une chose dont il est sûr, c'est que pour l'instant, il veut devenir catcheur en Amérique. 16 La main de l’artiste 7 ans de travail qui se termine, une sculpture qui sera installée sur le rond point du Pila à la sortie de Châtellerault nord. L’inauguration est prévue pour 2010. Francis Guyot raconte l’histoire de sa Main Jaune. « Un hommage au travail manuel », précise l’artiste. Dossier réalisé par Tess V. ©K’eskon Attend Réactions de tous âges sur la « Main » L a Main Jaune est sur le point d’être mise en place : 7 ans d’histoire qui trouveront leur terme par l’inauguration en 2010. Depuis trois ans, l’AFPA (L’association pour la formation professionnelle des adultes) travaille sur les six voitures bleu marine qui doivent escalader la main. Celles-ci auront les phares qui éclairent dans la nuit et donneront à l’ensemble son aspect industriel. Les voitures sont toutes terminées mais il reste encore plusieurs choses à finir sur cette main de 24 mètres : en particulier la mise en place d’un œuf dans la paume. Francis explique : « L’œuf est synonyme de création et la main est l’outil de l’artiste ». Combien de mains pour une seule ? A peu près 400 personnes y ont travaillé, parmi eux, 100 stagiaires en formation… sans compter tous les partenaires, les 65 mécènes, les 14 bénévoles…. Toutes ces personnes ont donné un coup de pouce au sculpteur et , celui-ci, l’espère, se sont ainsi mis au service du public qui chaque jour croisera l’œuvre au volant de sa propre voiture. Avant que la Main Jaune soit terminée, il y a déjà des avis, des compliments, des critiques. Les paroles de personnes de tout âge qui écrivent ou qui parlent. Un collégien qui habite Antoigné nous dit : « Il n’y aura plus d’ arbres sur ce rond point, mais pour la Main Jaune, je trouve bien qu’il y ait les phares qui éclairent pendant la nuit. Je pense aussi qu’une main dans un rond point n’a pas trop de sens mais ça pourrait être bien d’en faire une ailleurs, une main rouge avec des voitures sombres qui la traversent pour montrer qu’il y a trop d’accidents sur la route ». Un commerçant de Châtellerault nous dit : « Cette main n’a pas sa place sur un rond point et puis remplacer plein d’arbres par du fer c’est inutile. Et si les automobilistes regardent la Main Jaune, ils vont avoir des accidents». Quant à cette dame à la retraite qui habite à Châteauneuf elle regrette aussi les arbres. « C’est dommage que tous ces arbres soient arrachés. Il ne faut pas en faire une autre car cette Main Jaune restera unique ». On le voit, les gens ne sont pas tous convaincus : changeront-ils d’avis lorsqu’ils verront l’immense main ? Eh bien il faut attendre l’année prochaine, après l’inauguration, pour le savoir. Mes œuvres sont comme mes enfants » C’était écrit pour lui : depuis l’âge de 14 ans, cette époque où Francis Guyot travaillait avec son père qui était menuisier. Certes Francis Guyot a fait des études de médecine mais à côté de ses études, il vivait sa passion. Son entourage avait remarqué son talent d’artiste et à l’âge de 18 ans, le jeune homme a pu faire sa toute première exposition. Il a été médecin pendant 25 ans mais il y a maintenant 10 ans il a arrêté sa carrière pour se consacrer entièrement à la création de ses œuvres. Il a déjà fait plusieurs expositions dans des pays étrangers. Mais c’est maintenant en France qu’il vient se faire remarquer avec sa grande Main Jaune. C’est un artiste qui aime ce qu’il fait mais il affirme « Le pire pour un artiste c’est l’indifférence ». Et c’est ce qu’il réclame pour son œuvre monumentale : on peut la critiquer ou la complimenter. Ce qu’il voudrait, c’est qu’on ne l’ignore pas. 17 A r t U r b a i n J ©Lechat Jean-Louis, 2009 ean-claude Mairé est un drôle de personnage. Certainement pas un châtelain bourgeois ! Non, c’est quelqu’un de très simple, mais de très très original. Il trempe du pain dans une danette chocolat, une cigarette à la main, les yeux bleus pétillants et il nous parle en même temps de son formidable château de Targé classé monument historique. Une ruine au début, devenue un vrai château, grâce à ses mains. Photos les pieds dans l’eau Cette année le club « Châtellerault Objectif Photo » a choisi comme thème la Vienne ! A travers leur dernière exposition, voyons qui sont ceux qui, tous les ans, donnent à voir un peu de notre monde. L ’association a commencé en 1993 avec Patrick Rivière comme président. Elle compte en tout vingt membres qui se réunissent le 1er vendredi, le 3ème mardi et le 3ème vendredi du mois à 20h30 à la salle de Targé. Lors de ces réunions, on discute : on échange des infos sur les photos, on se forme, on prépare les sorties. On prépare aussi, bien sûr les expos à venir et on critique, surtout, les photos de chaque membre. Une fois par an, les membres exposent les photos appelées « clichés», présentées au mois de novembre à Targé. Puis ces photos sont présentées un peu partout. Pour l’année 2009 le thème est « La Vienne au fil de l’eau ». L’exposition de ces « clichés 2009 » a demandé 2 ans de travail et plus de 3000 photos ont été prises. Pour l’exposition, environ 300 clichés ont été sélectionnés sur « La Vienne au bord de l’eau », que ce soit du Plateau de Millevaches (sa source) jusqu'à la Loire (à Candes-Saint-Martin) dans le département de l’Indre-et-Loire. Dans les trois cents photos, figurent les villes de Limoges (Haute-Vienne), Confolens (Charente), Availles-Limouzine, L’Isle-Jourdain, Lussac-lesChâteaux, Civaux, Chauvigny, Châtellerault (Vienne) et Chinon (Indreet-Loire)… On y trouve des photos du pont Henri-IV sous la neige, des photos en noir et blanc, des photos du feu d’artifice du pont Henri IV. On trouve enfin une belle exposition d’appareils photos d’avant et un joli diaporama. Tout cela, on pourra encore le découvrir au cours de l’année, suivant le programme du club… Lucille et Alexandre G. C’est en 1963, qu’il est devenu propriétaire du château. Pas vraiment un château, d’ailleurs, plutôt de ce qu’il en restait. Jean-Claude restaure alors de ses mains le monument de l'intérieur comme de l'extérieur. Et c’est en 1967 qu’ il décide de le faire classer. Aujourd’hui, le château est meublé dans chaque pièce. "Dans le salon, j'suis sur mon canapé, avec ma verdure derrière moi, un bouquin, mon chauffage et ma peau d'ours : j'suis comme aux caraïbes », décrit-il. Justement, le chauffage est un problème pour ce grand bâtiment. Il y a le chauffage central mais les notes par mois étaient tellement astronomiques que Jean-Claude a fini par trouver la solution : il part au soleil pendant l'hiver. Des casemates uniques en France ©Lechat Jean-Louis, Le château de Targé a enfin une grosse particularité, les casemates ou les souterrains voûtés. Seuls deux existent en France, l'autre se trouve en Alsace. Il y fait sombre et frais, quelques cachots par ci, quelques tas de pierres par là, un long couloir où il fait noir, un vrai labyrinthe où nous sommes obligés de naviguer avec des grosses lampes de poches. Jean-Claude Mairé, son château et ses souterrains : tous resteront sûrement encore longtemps les pièces les plus excentriques de Targé. ©K’eskon attend L O c a L e Un chatelain pas ordinaire ©K’eskon attend C u L T u r e Marielle T. 18 Les derniers feux se sont eteints sur le pont Henry IV… Il a 400 ans et a vécu en cette fin d’année 2009 son plus bel anniversaire. Le vieillard ne risque-t-il pas de nous faire une dépression en retombant aujourd’hui un peu dans la grisaille du quotidien ? Nous avons voulu mettre un dernier coup de projecteur sur celui qui vient de donner son plus beau spectacle. C e n’était pas un feu d’artifice mais une vraie mise en scène qui a été donnée en ce samedi de septembre : un spectacle pyrotechnique avec son et lumières réalisé par Lacroix-Ruggieri. Les organisateurs ont fait parler le pont : il a raconté son histoire… Et ceux qui l’ont écoutée étaient de tous âges, de toutes origines, tous un peu réunis par le même émerveillement. Pour les plus petits comme Alixéa (10 ans), c’était d’abord super-beau. « J’ai trouvé ce feu d’artifice super beau avec ses couleurs qui ont rajeuni le pont : c’est quand même le plus beau monument de Châtellerault. » Côté ados, on est plus mitigé. Il y a Melissa (14 ans) qui a apprécié les couleurs mais dit aussi « qu’on aurait dit la guerre. Quant à la fête, c’était exagéré, ce n’est qu’un pont. » Mais il y a Rémi (14 ans) qui, bien que regrettant de ne pas avoir compris la voix (trop forte) pense que « c’était bien de fêter l’anniversaire du pont car il est debout depuis 400 ans, il a failli être détruit à plusieurs reprises, et c’est un monument que tout le monde admire. » Quant à Mickaël, s’il a trouvé ça long, il reconnaît qu’il fallait faire quelque chose pour un pont qui « existe depuis 400 ans, a subi les dernières guerres sans être bombardé. » 19 Ce que le pont nous a dit Il a fallu 45 ans pour le construire. En février 1564, 2 architectes Laurent Joquet et Gaschon Belle ont étè envoyés par le roi Charles IX pour étudier le projet. Le roi donna l’ordre le 2 août 1594 de prévoir le financement. Les pierres du pont Henri IV viennent de la forêt de Moulières dont il a fallu extraire 3000 pierres. En 1594, soit prés de 30 ans après la pose de la première pierre, il ne restait plus que les voutes de quatre arches à terminer. Il a été ouvert en 1609 sous le règne de Henri IV : à l’époque, on l’appelait “ Pont neuf ”puis “ Grand Pont”, “ Pont Sully ” et enfin “ Pont Henri IV ”. En 1810, on détruisit les tours du côté ville. En 1824, on démolit le logis entre les deux tours du coté Châteauneuf car il posait des problèmes de circulation. Enfin, en 1940 le pont a failli être détruit par les troupes françaises mais a été sauvé par le maire de l’époque alors qu’en 1944, les Allemands avaient mis 57 barriques de poudre sous le pont pour le faire exploser : il a été sauvé cette fois par le préfet… Allez, parions qu’aujourd’hui, plus rien ne sera touché, qu’il en prend encore pour 400 ans. Pierre P. On repeint le monde ?