les salaries d`airbus en france au regime

AIRBUS
Toulouse, le 18 mars 2010
LES SALARIES D’AIRBUS EN
FRANCE AU REGIME ??
Alors que les négociations salariales peinent à démarrer dans Airbus en France et que nos
dirigeants font leur possible pour convaincre les salariés que notre entreprise va mal, il est
important, comme le fait notre PDG d’EADS dans sa lettre du 15 mars, de souligner certains
points :
-
Airbus est une nouvelle fois devant Boeing.
Le résultat opérationnel d’Airbus est de 1,1 milliards d’euros.
Ce résultat est dû à la compétence et à la motivation des salariés, leurs actions (et
nous nous disons « à leur engagement ») et à leurs efforts.
Power 8 a produit les résultats escomptés. (et nous nous disons : « Power8 a dépassé
ses objectifs : 2 milliards d’€ d’économies en 2009 »).
Malgré ce discours positif, on tente de nous faire comprendre que tout cela est loin d’être
suffisant et que des « éléments exceptionnels », à savoir des provisions pour pertes
viendraient réduire à néant ce bon bilan, fruit de l’engagement des salariés !
Qu’est-ce qui justifie donc les « éléments exceptionnels » évoqués ?
- Premièrement, les effets de change euro/dollar : Airbus est « couvert » vis à vis des
fluctuations de la parité euro/dollar pour 2009 et 2010. Cette parité est revenue depuis
plusieurs mois à un niveau qui continue de faire gagner de l’argent à Airbus, notamment en
raison de l’affaiblissement de l’euro par rapport au dollar !
- Deuxièmement, les coûts unitaires de l’A380 sont plus élevés que prévu : Alors que tout le monde
en connaît les causes, il est indécent de rendre les salariés responsables de ce fiasco que le
plan Power8 a été lui-même incapable de résoudre depuis 3 ans.
- Troisièmement, les provisions pour l’A400M pèsent sur nos comptes : Les salariés ne sont en rien
responsables des erreurs faites à l’origine du programme par de pseudo stratèges du groupe
EADS qui ont engagé notre entreprise sur la signature d’un contrat jugé « irréaliste et
déséquilibré » dixit Monsieur Louis Gallois !
Néanmoins selon notre PDG, le programme A400M serait maintenant sauvé et les perspectives
industrielles et commerciales sont bonnes. Il est même question qu’EADS en vende à terme au
moins 500 exemplaires, et selon nos informations certains envisagent déjà de retransférer à terme
ce programme vers AIRBUS Military, quand celui-ci sera rentable !
Devant ces analyses à sens unique de nos directions, FORCE OUVRIERE s’insurge contre les
discours alarmistes et fatalistes et nous posons clairement la question :
Où sont passés nos profits ?
Si les programmes A380 et A400M subissent des pertes qu’il convient de lisser dans le temps, il
est non moins réel que nos programmes séries Single Aisle et Long Range ont généré
d’importants profits pour la seule année 2009 !
A aucun moment nous ne voyons venter ces résultats par nos patrons d’Airbus !
La publication des comptes 2009 d’Airbus montre une perte d’environ 380 millions d’euros. On nous
dit que :
- Nos actionnaires ne recevraient pas cette année de dividendes.
- Les hauts managers et les cadres dirigeants feraient l’impasse sur leurs bonus et leurs
primes seraient réduites. Mais comment le vérifier ? (Si c’est exact, avec ces
économies on peut faire une bonne politique salariale !)
Faut-il organiser une collecte pour soutenir leur pouvoir d’achat ?
Lors de la réunion du Comité des Administrateurs du 15 mars, seul le représentant mandaté par
notre organisation FORCE OUVRIERE que vous venez d’élire au sein de ce comité s’est prononcé
contre les chiffres présentés par la direction et cela tant que la situation réelle d’AIRBUS ne sera
pas connue et que les négociations salariales 2010 dans Airbus ne seront pas bouclées.
Nous avons livré 498 avions en 2009 et plus de 500 doivent l’être en 2010. Comment nos
directeurs peuvent-ils s’imaginer que les salariés français d’Airbus accepteront de se
« serrer la ceinture » sur les salaires, sur l’intéressement et sur la participation ? Non nos
avions ne se feront pas tout seul !
Il semble que nos collègues allemands acceptent de faire impasse en 2010 sur toute politique
salariale au profit de l’emploi ! Cela reste à vérifier, mais ce qui est certain, c’est que l’accord de
branche d’unification des grilles salariales en Allemagne a permis à nos collègues allemands
d’AIRBUS de voir en 2009 les salaires progresser de l’ordre de 400 euros pour les plus bas
niveaux, jusqu’à 1000 euros pour les niveaux supérieurs.
S’ils ont choisi cette année de défendre l’emploi au lieu des salaires, c’est leur choix et nous le
respectons.
Mais il n’y a aucune raison pour que nos dirigeants appliquent aux salariés d’Airbus en
France cette contrainte sur les salaires qui émane d’une décision purement allemande !
Lors de la création d’EADS et de la société intégrée Airbus, les salaires des cadres supérieurs
français ont été harmonisés sur les salaires des cadres allemands.
En Allemagne, la logique est de positionner un salarié dans la grille en fonction de la tâche qui lui
est assignée et non pas en fonction de sa qualification ou de sa performance. Nous voulons le
même traitement ! En France, un salarié occupe très souvent une fonction supérieure à sa
classification ! Nous devons revendiquer son reclassement !
Il faut rapidement ouvrir des négociations sur ce sujet. Cela peut se faire au sein du groupe sans
nécessairement passer par un accord de branche !
Mais nos dirigeants ont-ils réellement la volonté de négocier ?
Et d’aboutir ?
Nous serons bientôt fixés sur leurs intentions.
Après la réunion de transparence des salaires 2009 de cet après midi,
à FORCE OUVRIERE nous sommes prêts à ouvrir les négociations !
PS : Le 23 mars, FORCE OUVRIERE participera à la journée d’action pour la défense des retraites.
Plus d’informations vous seront communiquées ultérieurement.