Voyage de la promotion 1952 sur le Danube Le 25 septembre à 6h
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Voyage de la promotion 1952 sur le Danube Le 25 septembre à 6h
Voyage de la promotion 1952 sur le Danube Le 25 septembre à 6h du matin, nous nous retrouvions douze à Roissy pour le voyage traditionnel de la promotion 52 : André et Jeannette Bussery, Jean et Françoise Caillaud, Bernard et Odile Duvant, Jacques et Françoise Hui, Paul et Arlette Pochet, Francine Costentin et Nicole Morlet. Notre choix s’était porté cette année sur une croisière sur le Danube et nous avons donc embarqué pour Bucarest, première étape de notre voyage. Dès notre arrivée dans la capitale roumaine, nous avons été pris en charge par une guide locale qui nous a fait visiter la ville en autocar, une façon rapide de découvrir cette cité qui porte les stigmates de la période Ceauscu. Les bâtiments de type « soviétique » ont heureusement laissé subsister quelques édifices plus anciens, tels la bibliothèque de l’université et l’ancien palais royal, mais la mégalomanie du dictateur a conduit à détruire une grande partie des quartiers anciens au profit de constructions sans âme, le summum étant atteint par la « Maison du Peuple », l’un des plus grands bâtiments en pierre du monde, avec 1100 pièces réparties sur 12 étages et représentant 450 000 m² habitables. La visite de l’église du patriarcat roumain et de son environnement nous a replongés dans un cadre historique marqué par une grande sérénité. Au fil de l’eau… Nous avons rejoint notre bateau au port d’Oltenita à 80 km de Bucarest. Le m/s Amadeus Rhapsody est un bateau de croisière fluviale d’une capacité de 140 passagers. Nous y avons été accueillis par notre guide de croisière, une bretonne prénommée Chantal. Ce sera notre « hôtel flottant » pour parcourir 1800 km en remontant le Danube du kilomètre 430 à partir de l’embouchure jusqu’à Passau, kilomètre 2227 à la frontière entre l’Autriche et l’Allemagne. L’équipage est composé d’une quarantaine de personnes appartenant à toutes les nationalités des pays que nous traversons. Second fleuve d’Europe après la Volga, le Danube étire ses 2850 kms à travers des paysages très variés : grandes plaines de la Hongrie et de la Slavonie, grenier à céréales de cette partie de l’Europe, défilés entre les Carpathes et le massif des Balkans, région de vignes et de cultures fruitières en Autriche. Le Danube arrose tous les pays de l’Europe Centrale, de la Mer Noire à la Forêt Noire où il prend sa source. Le port bulgare de Nikopol fut notre point de départ vers les villes de Sofia et de Veliko Tarnovo, les capitales actuelle et ancienne de la Bulgarie. Nous avons ensuite alterné les temps de navigation et les escales dans différentes villes du parcours. Nous avons passé de nombreuses écluses dont la double écluse de Derdap avec une élévation de 34 m et deux biefs de 310m de longueur et 30m de largeur. Peu de temps après, nous avons traversé le défilé des Portes de Fer. A ce niveau, la vallée du Danube se rétrécit entre des falaises escarpées. La navigation a été dans l’ensemble très agréable compte-tenu du confort du bateau et du très beau temps dont nous avons bénéficié tout au long de ce voyage. A la découverte des villes de l’Europe Centrale Le programme de notre périple prévoyait des arrêts dans quelques-unes de villes voisines du fleuve et chargées d’un passé historique et culturel intéressant. Le Danube constituait en effet à l’époque romaine le « limes », frontière entre l’empire et les pays « barbares ». La Bulgarie fut même le siège d’une civilisation plus ancienne, celle des Thraces qui l’occupèrent avant l’ère chrétienne et dont le musée archéologique de Sofia garde le souvenir avec un trésor de 13 pièces en or pur. Dans cette même ville, après un repas agrémenté d’un spectacle folklorique, nous avons visité la cathédrale Alexandre Newski, siège du patriarcat de Bulgarie, une très belle église orthodoxe consacrée en 1912. A côté, l’église Sainte Sophie, édifice du 6ème siècle, entièrement construit en briques, témoigne de l’ancienneté de la ville. Le lendemain, nous nous sommes rendus à Veliko Tarnovo qui fut capitale du second royaume bulgare. La ville est dominée par la forteresse de Tsarevets datant du 12ème siècle et en cours de restauration, un chef d’oeuvre d’architecture militaire de l’époque. Ce fut ensuite Belgrade où nous avons pu voir le chantier de la cathédrale Saint Sava, en cours de construction depuis 1935 et qui devrait devenir la plus grande église orthodoxe au monde, ainsi que la forteresse avec une vue superbe sur le confluent de la Save et du Danube. Un coup de chapeau au monument de la France qui rappelle l’aide apportée par la France à la Serbie au moment de la deuxième guerre mondiale. Courte escapade à Topola où se trouve le domaine royal d’Oplenac, berceau de la monarchie serbe avec une église orthodoxe remarquable par ses superbes mosaïques. La crypte renferme les tombeaux de six générations de monarques. Nous avons ensuite fait escale en Croatie à Vukovar, ville martyre qui porte les traces de la guerre entre Serbes et Croates de 1991 à 1995. Après une promenade à pied dans les rues de la ville et au marché très coloré, nous avons pris la route vers Osijek, quatrième ville de Croatie, fondée au 1er siècle de l’empire romain sous le nom de Mursa. La « colonne de la peste », comme il en existe dans la plupart des villes de cette région, ouvre sur un quartier ancien bordé de très belles maisons baroques. L’étape suivante était Budapest. Une occasion de revoir cette merveilleuse ville où nous étions déjà venus en 2002. Après une visite du vieux Buda, beaucoup d’entre nous ont flâné l’aprèsmidi dans les rues de Pest et se sont retrouvés au Café Gerbeaud, lieu emblématique de cette ville. Le départ du soir en bateau nous a permis de voir les très belles illuminations de la ville et tout particulièrement du Parlement. Autre ville baroque, Bratislava, capitale de la Slovaquie, nous a charmés par les rues de la vieille ville. Nous sommes passés dans la cour du palais archiépiscopal, très beau bâtiment néoclassique où fut signé en 1805 le traité de Presbourg (ancien nom de Bratislava) à la suite de la victoire d’Austerlitz. A Vienne, le parcours sur le « Ring » nous a permis de découvrir quelques-uns des très beaux monuments de cette ville jusqu’à la Hofburg qui conserve un beau bâtiment Renaissance. Un arrêt sur le lieu pittoresque d’une maison HLM construite par un architecte original Friedensreich Hundertwasser, et à la cathédrale St.Stefan. L’après-midi, visite du château de Schönbrunn dont les empereurs d’Autriche voulaient faire le « Versailles » autrichien. Plus modeste dans ses dimensions, le château n’en offre pas moins un intérieur richement meublé et des jardins très agréables dont la perspective se termine sur la « Gloriette », colonnade néo-classique. Le voyage s’est poursuivi par la visite de l’abbaye de Melk, joyau de l’art baroque autrichien. L’abondance des dorures, marque de la période de la contre-réforme, choque un peu dans un monastère mais les moines actuels essaient de traduire la spiritualité bénédictine de ce lieu en utilisant les technologies modernes. La dernière étape en Autriche sera la ville de Linz où notre visite commence par la place principale où se trouve l’Hôtel de Ville d’où Hitler proclama l’annexion de l’Autriche au Reich en 1938. Un petit coup d’œil à la maison du comte Thun où Mozart fut invité en 1783 et composa en trois jours sa symphonie « Linz ». L’après-midi fut consacré pour ceux qui le souhaitaient à une courte visite de Salzburg avec comme point obligé la « Mozartsgeburtshaus », les bâtiments de l’ancienne Résidence des princes-archevêques, la cathédrale et le cimetière St.Pierre, un lieu pittoresque et émouvant au pied de la falaise surmontée par la forteresse. Le retour vers Linz se fait à travers la région des lacs Le 6 octobre nous quittons notre bateau à Passau pour gagner Münich où nous reprenons l’avion pour Roissy Un peu d’histoire et de culture Pendant les temps de navigation, notre directrice de croisière, par ailleurs conférencière de son métier, nous a proposé quatre conférences très intéressantes sur « Vie et mort de la Yougoslavie », « les Balkans, état des lieux », »Vienne/Budapest, le mouvement Sécession (art nouveau) », « Gustav Klimt, peintre de la femme ». Nous tenons à souligner la qualité de l’organisation tout au long de ce voyage ainsi que celle des prestations d’hôtellerie et de restauration. Chacun en gardera certainement un très bon souvenir. Jacques et Françoise Hui