Programme alimentaire mondial
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ISSN 1020-1753 P0606/F4 500/6.06 P ro g r a m m e a l i m e n t a i re m o n d i a l Rapport annuel 2005 www.wfp.org Programme alimentaire mondial - Rapport annuel 2005 Division de la communication Programme alimentaire mondial Via Cesare Giulio Viola, 68/70 - 00148 Rome, Italie Tél.: +39-066513-2628 • Fax: +39-066513-2840 Courrier électronique: [email protected] Table des matières 4 PRÉFACE 18 CATASTROPHES NATURELLES Le tsunami dans l’océan Indien 6 10 13 REGARD SUR 2005 22 L’AIDE LE PAM 24 SOUTIEN 25 Le cyclone Stan 26 Niger: un pays oublié EN CHIFFRES LE TREMBLEMENT DE TERRE DU CACHEMIRE Contexte Scènes de chaos 15 Problèmes d’accès 16 Résultats de l’évaluation 16 QUAKE JUMPERS 17 Les défis de demain DE LA NATIONAL FOOTBALL LEAGUE Intervention d’urgence du PAM 29 Action humanitaire 14 DU RUGBY Perspectives pour 2006 ‘L’AXE DE LA PAUVRETÉ’ LES ENFANTS SOUFFRENT 30 LES CONFLITS Darfour 32 Ouganda 33 Colombie – POURQUOI 34 35 SITUATIONS POST-CONFLICTUELLES 42 COMMUNICATION ET PLAIDOYER Sud Soudan 43 FOOD FORCE 44 Développement du site web CRISES PROLONGÉES Campagne publicitaire au Royaume-Uni Corée du Nord 36 Afrique australe HAÏTI 38 FINANCEMENT ET RESSOURCES 39 LE SOUTIEN DES DONATEURS PRIVÉS 41 La Marche mondiale Marche mondiale contre la faim, 2005 45 PARTENARIATS 46 Appui aux services communs 47 Le soutien des célébrités 49 ANNEXES Préface Le nombre et l’ampleur des catastrophes naturelles en 2005 nous ont rappelé brutalement que les hommes étaient partout vulnérables à des crises aussi imprévues que meurtrières. Presque toutes les régions du monde ont été touchées: un tsunami gigantesque dans l’océan Indien, des épisodes de sécheresse et des invasions de criquets pèlerins en Afrique, un tremblement de terre au Cachemire, des cyclones en Amérique centrale et aux États-Unis, des inondations en Europe et en Asie. Des centaines de milliers de personnes ont péri, des millions d’autres ont perdu leurs moyens de subsistance, et beaucoup sont encore traumatisées par le drame qu’elles ont vécu. le passage des cyclones. À la fin 2005, le PAM avait distribué 4,2 millions de tonnes de vivres à 96,7 millions de personnes dans 82 pays. L’année 2005 a aussi confirmé que notre stratégie était la bonne – notre priorité suprême est de faire face aux crises et de sauver des vies. Nous avons pu constater sur place combien il importait d’améliorer le statut nutritionnel et de renforcer la sécurité alimentaire des populations à haut risque ainsi que les mécanismes de survie avant que les catastrophes ne surviennent. Des contributions généreuses ont permis au PAM d’intervenir efficacement. Les crises de 2005 ont une nouvelle fois montré que la souplesse était Les événements de 2005 ont pesé lourdement sur la communauté internationale en termes de capacités et de ressources. Le PAM a dû répondre simultanément à plusieurs crises majeures – parfois avec des ressources insuffisantes – tout en maintenant entier son engagement dans des zones de crise comme l’Afghanistan, la République démocratique du Congo et l’Iraq. Nous avons cependant relevé efficacement certains des défis humanitaires les plus difficiles de notre histoire, et nous avons aidé les gens à survivre et à reconstruire leurs vies. Durant la même période, les programmes de développement, dont le niveau était à peine inférieur à celui de 2004, aidaient à lutter contre la faim et à atténuer les risques dus aux chocs extérieurs. fondamentale pour agir de manière efficace et rationnelle. L’aide la plus souple n’est assortie d’aucune condition, ce qui permet au PAM de cibler ses activités là où elles sont les plus nécessaires. Nous apprécions toutes ces contributions faites au PAM – en espèces, en nature, en personnel, en services – et nous continuerons à élargir notre base de donateurs et à multiplier les partenariats avec le secteur privé. L’un des actes de générosité les plus marquants de 2005 a été la décision du Comité international de rugby d’organiser un match entre deux équipes représentant l’hémisphère nord et l’hémisphère sud et de faire don de toutes les recettes à notre opération de secours aux victimes du tsunami. La rencontre a permis de réunir au total 3,3 millions de dollars. projets éducatifs novateurs. Le film du PAM/UNICEF All the invisible children, présenté au festival de Venise, a appelé l’attention sur la lutte contre la faim des enfants, et Food Force, l’un des jeux vidéo éducatifs les plus appréciés dans le monde, apprend aux jeunes générations ce qu’est la lutte contre la faim. Nous appliquons notre énergie à réunir les gouvernements, les organisations humanitaires, le secteur privé et les particuliers pour former des partenariats qui nous aideront à mieux répondre aux crises et à donner aux enfants une chance de mener une vie saine et productive. Les partenariats que nous avons forgés nous ont aidés à lutter contre la faim en utilisant nos ressources de manière plus rationnelle. Le PAM a réaffirmé sa volonté de lutter contre le VIH/sida et de réduire le fardeau de la pandémie sur les femmes et les enfants. Nous avons aussi renforcé les synergies au sein de la famille des Nations Unies de différentes manières, y compris la coordination entre le PAM et d’autres organismes des Nations Unies en Afrique australe, où de nouvelles approches de programmation commune et de partage des coûts sont en cours d’essai. Nous nous sommes associés à la stratégie de riposte des Nations Unies afin d’atténuer l’impact potentiel de la grippe aviaire sur notre personnel et les gens que nous aidons. Mais il reste encore beaucoup à faire pour éliminer la faim. La famine et la pauvreté font chaque jour environ 25 000 morts, et 300 millions d’enfants dénutris et affamés ont besoin de notre aide. Le nombre de personnes qui souffrent de faim chronique est en augmentation – 790 millions en 1995 contre 850 millions aujourd’hui – alors que le volume de l’aide alimentaire fournie par les donateurs dans le monde a diminué de moitié ces cinq dernières années. Pour la première fois depuis des décennies, nous risquons de perdre du terrain. Nous devons continuer à faire porter nos efforts sur les millions d’enfants dans le monde qui ont faim et qui ne reçoivent aucune aide, et à lutter contre cette iniquité appelée la faim. C’est au Soudan qu’a eu lieu la plus grande opération consacrée à un seul pays en 2005. Au Darfour, le PAM est venu en aide à environ 3,4 millions de personnes, malgré d’énormes problèmes de sécurité, dans le cadre d’une opération dont le montant total s’élevait à 398,7 millions de dollars. Au Niger, nous avons secouru plus de 400 000 enfants, dont beaucoup souffraient de malnutrition aiguë, et nourri environ 2,4 millions de personnes grâce à notre opération d’urgence. Nous avons apporté une aide à plus d’un million de victimes des tremblements de terre en Asie du sud, où nous avons été confrontés à des problèmes de logistique colossaux, et dans le même temps nous sommes intervenus au Guatemala et en El Salvador après Cette année nous a douloureusement rappelé que le PAM intervenait dans un grand nombre de crises particulièrement difficiles et dangereuses. Plus de 90 pour cent de nos ressources de développement ont été affectées aux pays les moins avancés et aux pays à faible revenu et à déficit vivrier, en privilégiant les zones où l’insécurité alimentaire était la plus grande, afin de venir en aide aux plus vulnérables. Les événements de 2005 nous ont aidés à cibler notre action et à devenir plus méthodiques dans nos activités. En septembre 2005, les chefs d’État et de gouvernement se sont réunis pour approuver à l’unanimité les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), qui engagent chacun de nous à réduire la faim et la pauvreté. Ils ont également fait savoir que le temps était venu de créer des partenariats solides et élargis afin de mobiliser la volonté politique et l’engagement du public pour atteindre les OMD et éliminer la faim parmi les enfants. Le PAM reste attaché à la réalisation des OMD et nos activités de communication ont été conçues dans ce sens. En 2005, nous avons augmenté notre couverture médias de 50 pour cent et nous sommes lancés dans des 4 James T. Morris Directeur exécutif Programme alimentaire mondial 5 Regard sur 2005 L’ année 2005 a été pour les milieux humanitaires la plus éprouvante qu’ils aient jamais traversée depuis la Seconde guerre mondiale. Le déferlement implacable du tsunami dans l’océan Indien, la sécheresse et les invasions de criquets pèlerins au Niger, la poursuite du conflit au Darfour, les cyclones Katrina et Stan et le tremblement de terre qui a dévasté le Cachemire ont fait des centaines de milliers de morts et détruit encore plus d’habitations et de moyens de subsistance. vendre leur bétail pour se procurer des denrées à des prix toujours plus élevés. Dans tout le sud du pays, les dispensaires signalaient une très forte augmentation des admissions d’enfants dénutris. L’urgence était particulièrement complexe. Le marché s’effondrait et les négociants en céréales n’honoraient plus les contrats d’achat de mil – l’aliment de base des familles pauvres - destiné à l’aide alimentaire. Contrairement à celle du tsunami, la crise nigérienne n’avait pas retenu l’attention des médias et des donateurs; les appels de fonds restèrent largement sans effet jusqu’à ce que la chaîne de télévision satellitaire de la BBC, alertée par les images du PAM, eut envoyé en juillet une équipe de tournage dans les centres d’alimentation thérapeutiques du Niger. Il était d’ores et déjà trop tard pour de nombreux jeunes enfants qui succombaient à la faim et à la malnutrition, mais lorsque la communauté internationale eut pris conscience de la gravité de la situation, les organismes d’aide humanitaire reçurent enfin les fonds dont ils avaient besoin. Le PAM a pu distribuer des rations alimentaires d’urgence à 3 millions de personnes et d’autres entités, notamment le Gouvernement nigérien, sont venues en aide à 1,2 million d’autres victimes. Dans l’année qui a suivi le tsunami, le PAM a secouru 2,2 millions de survivants dans le cadre d’une des opérations de secours les plus complexes de son histoire, allant de l’Indonésie aux côtes de la Somalie en passant par les Maldives, le Myanmar, Sri Lanka et la Thaïlande. Le PAM et ses partenaires des secteurs public, privé et entrepreneurial ont travaillé jour et nuit pour éviter que les maladies et la faim ne provoquent une seconde vague de morts. À l’aide d’une flotte imposante d’avions, de navires, de chalands de débarquement, de camions et de trains, nous avons coordonné la logistique aérienne et terrestre de toute la famille des organismes des Nations Unies à Aceh, en Indonésie, l’une des régions les plus dévastées. Nous avons aidé 40 000 agents humanitaires, donateurs et journalistes à atteindre la zone sinistrée grâce aux Services aériens humanitaires des Nations Unies et transporté des milliers de tonnes de produits alimentaires, de fournitures médicales et d’abris. En août et septembre, les cyclones Katrina et Rita ont montré que le pouvoir de destruction de la Nature pouvait être aussi redoutable dans les pays développés qu’ailleurs. Le PAM a fourni une assistance logistique aux États-Unis dans le cadre de l’aide offerte par les Nations Unies. En octobre, à quelques centaines de kilomètres plus au sud, le cyclone Stan faisait 1,5 million de sinistrés au Guatemala. L’ouragan et les glissements de terrain qui suivirent balayèrent des villages entiers, les cultures et les routes. Avec un enfant sur deux souffrant déjà de malnutrition dans la zone des hauts plateaux, la situation était critique et, sans l’apport de fonds supplémentaires, l’état de santé des enfants dans les zones sinistrées risquait fort de se détériorer. À la fin de l’année, le PAM distribuait des vivres à plus de 300 000 personnes. À la fin de l’année, une grande partie de nos activités s’était réorientée pour aider les communautés à se remettre de la tragédie et améliorer l’état nutritionnel des femmes et des enfants ainsi que l’accès aux services de santé et d’éducation. Aucune n’aurait été possible si les donateurs dans le monde entier n’avaient répondu aussi massivement et rapidement à nos appels de fonds. En avril 2005, une catastrophe d’une nature bien différente se préparait dans un pays d’Afrique de l’Ouest, le Niger. Une invasion de criquets pèlerins et le manque de pluie avaient anéanti les cultures. Les familles étaient de plus en plus nombreuses à devoir Le 8 octobre, la terre a tremblé dans la zone frontalière montagneuse qui sépare l’Inde et le Pakistan. Le séisme 6 Regard sur 2005 a fait plus de 70 000 morts et anéanti des écoles entières pleines d’enfants. Le PAM est entré en action pour fournir une aide alimentaire d’urgence à un million de personnes avant l’arrivée du terrible hiver himalayen, qui allait couper des centaines de milliers de sinistrés de toute aide extérieure. Comme il avait fallu répondre à un besoin sans précédent d’aide humanitaire tout au long de l’année, les ressources des donateurs avaient été sollicitées à l’extrême, et le PAM a été à deux doigts de devoir interrompre son indispensable service héliporté, faute d’argent. Une fois encore les donateurs sont finalement venus à notre secours. l’agriculture (FAO) annonçaient en effet que 11 millions de personnes étaient en péril à Djibouti, en Érythrée, en Éthiopie, au Kenya et en Somalie. L’un des problèmes majeurs que doit affronter le PAM tient au laps de temps qui s’écoule entre le moment où survient une catastrophe et celui où les dons arrivent. Les donateurs sont incroyablement généreux dès lors qu’ils constatent par eux-mêmes la gravité de la situation et se rendent compte qu’il suffit d’un rien pour changer le cours des choses. Avec plus de dons et moins de restrictions quant à leur utilisation, le PAM est certain qu’il pourrait contribuer davantage encore à l’objectif consistant à réduire la faim de moitié d’ici 2015. Dans la région du Darfour, au Soudan, la poursuite des violences a rendu la livraison de l’aide alimentaire d’urgence encore plus dangereuse et difficile. Dans toute l’Afrique australe, le sida, la sécheresse et des gouvernements affaiblis ont aggravé les pénuries alimentaires, ce qui a causé la perte de milliers de vies humaines et compromis l’avenir de millions d’enfants. Tout au long de l’année, des millions de familles souffrant de la faim ont poursuivi, très loin des feux de la rampe, leur combat quotidien pour survivre. En Asie, en Afrique et en Amérique latine, la malnutrition chronique a continué à tuer chaque jour 18 000 enfants. D’innombrables enfants ont vu leur avenir compromis par les maux physiques et les difficultés d’apprentissage qui accompagnent la sousalimentation. Les nouvelles ne sont cependant pas toutes mauvaises. L’année dernière le PAM a mis fin à l’aide qu’il apportait à la Chine depuis 26 ans, après avoir fourni une aide alimentaire à 30 millions de personnes. Nous attendons maintenant de la Chine, qui a arraché à la pauvreté quelque 300 millions de ses propres citoyens, qu’elle mette ses compétences au service d’autres pays afin qu’ils réalisent des progrès aussi stupéfiants. Nous avions à peine tourné la première page du calendrier de 2006 qu’une nouvelle crise alimentaire se profilait dans la Corne de l’Afrique; nos collègues de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et 9 Le PAM en chiffres OMD 1 Éliminer l’extrême pauvreté et la faim BÉNÉFICIAIRES 96,7 MILLIONS DE PERSONNES QUI ONT FAIM DANS 82 PAYS 23,6 millions – projets de développement 35,0 millions – opérations d’urgence 10,5 millions – situations de conflit 6,0 millions – faillite économique 18,5 millions – catastrophes naturelles 38,1 millions – interventions prolongées de secours et de redressement (IPSR) 79,5 millions de femmes et d’enfants 2,1 millions de réfugiés 8,3 millions de personnes déplacées à l’intérieur de leur pays 1,3 million de rapatriés OMD 3 Promouvoir l’égalité et l’autonomisation des femmes PROJETS EN COURS EN 2005 Programmes de pays Projets de développement Opérations d’urgence IPSR Opérations spéciales TOTAL 35 27 51 49 35 52 333 pour cent des bénéficiaires étaient des femmes ou des jeunes filles mille femmes occupaient des postes de responsabilité dans les comités de gestion des produits alimentaires 10 millions de femmes ont reçu des rations alimentaires pour le ménage aux points de distribution dans le cadre des distributions générales de vivres 4,8 millions de cartes de droit à la ration du ménage ont été établies au nom de femmes dans le cadre des distributions générales de vivres OMD 4 Réduire la mortalité infantile 58,2 millions d’enfants ont bénéficié d’une aide dans le cadre des opérations du PAM 8,1 millions d’enfants victimes de malnutrition ont bénéficié d’un soutien nutritionnel spécial 197 VOLUME DE L’AIDE ALIMENTAIRE 4,2 millions de tonnes de produits alimentaires distribués 2,5 millions de tonnes de produits alimentaires achetés PROJETS 7 3 28 APPROUVÉS EN 2005 projets de développement, évalués à 31,7 millions de dollars programmes de pays, évalués à 116 millions de dollars opérations d’urgence /Compte d’intervention immédiate (CII), projets évalués à 461,9 millions de dollars 14 IPSR évaluées à 1,2 milliard de dollars 18 opérations spéciales, évaluées à 332 millions de dollars RECETTES ET DÉPENSES 2,8 milliards de dollars de contributions reçues 2,9 milliards de dollars de dépenses directes 3,1 milliards de dollars de dépenses totales OMD 5 Améliorer la santé maternelle 2,5 millions de femmes vulnérables ont bénéficié d’un soutien nutritionnel supplémentaire 89 pour cent des femmes enceintes et mères allaitantes suivies ont reçu des aliments enrichis en micronutriments OMD 6 Combattre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies 21 9 51 des 25 pays où la prévalence du VIH/sida est la plus élevée ont reçu une aide du PAM millions de personnes touchées par le VIH/sida dans 38 pays ont reçu une aide alimentaire du PAM pays ont reçu une aide au titre de programmes de lutte contre la tuberculose et d’activités de prévention du VIH/sida OMD 7 Assurer un environnement durable PAYS EN 67,4 78 75 DÉVELOPPEMENT ET AIDE DU PAM pour cent des ressources de développement dans les PMA pour cent des produits alimentaires achetés (en tonnes) dans 75 pays en développement pour cent de l’aide au développement du PAM dans 41 pays africains OMD 2 Assurer l’éducation primaire pour tous 21,7 millions d’enfants scolarisés dans 74 pays ont reçu des repas scolaires/rations à emporter 48 pour cent étaient des filles 14 94 pour cent d’augmentation de la scolarisation dans les écoles bénéficiant de programmes d’alimentation scolaire du PAM pour cent des enfants suivent les cours toute l’année dans les écoles bénéficiant de programmes d’alimentation scolaire 10 5,8 millions de personnes ont reçu une aide alimentaire du PAM pour les inciter à produire des actifs ou à suivre une formation 35,5 millions de personnes ont reçu une aide alimentaire du PAM pour apprendre à résister aux chocs climatiques et à préserver leurs moyens de subsistance OMD 8 Mettre en place un partenariat mondial pour le développement 14 25 72 2 270 Partenaires de réserve Évaluations conjointes des besoins d’urgence, avec la FAO et le HCR Entreprises et entités privées ont apporté un appui sous forme de dons en espèces et en nature, pour une valeur de 119 millions de dollars Organisations non gouvernementales ont travaillé avec le PAM en 2005 11 Le tremblement de terre du Cachemire CONTEXTE ACTION Le La réaction de la communauté internationale a été prompte et généreuse, avec le Japon, l’Union européenne et les États-Unis en première ligne des activités de secours et de sauvetage. Dans les quelques heures qui ont suivi le séisme, des spécialistes du sauvetage, des chiens renifleurs, des équipes médicales et du matériel ont été mobilisés pour venir en aide aux victimes. 8 octobre au matin, un puissant tremblement de terre a secoué la région montagneuse du Cachemire; l’épicentre était situé juste à l’ouest de la ligne de contrôle séparant les parties du territoire administrées respectivement par le Pakistan et par l’Inde. D’une magnitude de 7,6 sur l’échelle de Richter, le séisme a fait en quelques secondes plus de 70 000 morts au Pakistan et dans le Cachemire sous contrôle pakistanais – même si, du fait de l’éloignement et de l’inaccessibilité du terrain, l’étendue et l’ampleur de la catastrophe n’ont été connues que quelques semaines plus tard. HUMANITAIRE Le PAM a été parmi les premières organisations humanitaires internationales à faire parvenir des secours. Moins de quarante-huit heures après la catastrophe, il a dépêché des équipes dans les zones les plus touchées, dans le cadre des trois missions d’évaluation interinstitutions organisées par l’Équipe des Nations Unies pour la gestion des opérations en cas de catastrophe. Des centaines de milliers de personnes ont perdu maison, bétail et moyens de subsistance, dans une zone s’étendant jusqu’à la capitale du Pakistan, Islamabad, à quelque 100 km au sud, et au-delà de la frontière afghane, plus de 150 km à l’ouest. Près de l’épicentre, des villes et des villages ont été entièrement détruits immeubles jetés à terre, ponts effondrés et routes bloquées par des milliers de glissements de terrain. La capitale régionale, Muzaffarabad, a été détruite à 70 pour cent et quelque 15 000 de ses habitants ont été tués. Environ 7 000 des victimes étaient des enfants, morts sous les décombres de leurs écoles au moment où les classes commençaient. Mais on n’avait pas le temps d’attendre les évaluations. Il fallait de toute évidence envoyer d’emblée des secours d’urgence. Un avion cargo du PAM, un Iliouchine-76 chargé de fournitures médicales et de groupes électrogènes, quitta l’entrepôt de fournitures humanitaires des Nations Unies à Brindisi à destination de Peshawar, dans la Province de la Frontière du Nord-Ouest du Pakistan, suivi quelques heures après par un Boeing 747 affrété qui transportait 80 tonnes de biscuits à haute teneur énergétique enrichis de vitamines et de micronutriments. Les biscuits étaient particulièrement importants dans les premiers jours qui ont suivi la catastrophe, quand les survivants qui avaient perdu tous leurs ustensiles de cuisine ne pouvaient pas préparer leurs repas. À Balakot, ville commerçante et touristique jusqu’alors prospère, il ne restait pas un seul bâtiment debout. Les autorités pakistanaises, devant l’ampleur des dégâts, ont décidé de reconstruire Balakot non pas sur le même site, mais quelques kilomètres plus loin. 13 Le tremblement de terre du Cachemire Dans la première semaine, le PAM avait réussi à secourir quelque 76 000 personnes dans 35 villages du Cachemire sous contrôle du Pakistan et dans la Province de la Frontière du Nord-Ouest, à l’aide de camions, de deux hélicoptères et même de chevaux de bât et de mules. L’armée pakistanaise a prêté main forte à l’opération – les soldats ont déposé leurs fusils et acheminé, à pied, les produits jusqu’aux villages inaccessibles. De plus, 16 tonnes de nourriture ont été distribuées aux blessés qui venaient se faire soigner à Muzaffarabad. “C’ est peut-être le plus grand défi logistique que la communauté humanitaire ait jamais eu à relever. L’ampleur des destructions ainsi que la difficulté du terrain ont créé des obstacles gigantesques. Avec l’hiver qui arrive à grands pas, nous avons engagé une course contre la montre.” détachaient des flans des montagnes des milliers de tonnes de roches et de boue qui venaient s’amasser sur les routes à peine nettoyées. Les opérations héliportées devaient donc continuer pendant des mois après le tremblement de terre. Dans son appel d’urgence, le PAM a demandé aux donateurs 100 millions de dollars pour poursuivre l’opération héliportée pendant six mois, contre 546 millions de dollars pour des produits alimentaires sur la même période. Le financement des hélicoptères est malheureusement resté problématique. À la fin de 2005, l’appel des services aériens humanitaires n’avait atteint que 50 pour cent de son objectif. Amir Abdulla, Directeur régional du PAM pour le Moyen-Orient, l’Asie centrale et l’Europe orientale. routes menant aux zones sinistrées pour aller offrir spontanément leur aide. Beaucoup d’entre eux n’avaient malheureusement aucune idée de ce qu’il fallait faire et les embouteillages qu’ils provoquaient empêchaient l’arrivée de secours mieux organisés et coordonnés. Dans les premiers jours, les principaux besoins identifiés étaient des abris, des couvertures, des fournitures médicales, des produits alimentaires et de l’eau potable. Plusieurs semaines après, les bords des routes étaient jonchés de tas de vêtements donnés généreusement, mais inutiles. Au cours des semaines suivantes, le PAM a continué d’acheminer au Pakistan des denrées alimentaires et d’autres produits depuis ses bases de Brindisi et de Dubaï. Il a également affrété un avion géant, un Antonov-124, pour envoyer au Pakistan deux hélicoptères de transport lourd stationnés en Malaisie, où ils appuyaient les opérations du PAM en faveur des victimes du tsunami de décembre 2004. Un grand nombre de routes avaient été coupées par des glissements de terrain et les hélicoptères étaient indispensables pour amener des secours aux rescapés; en sa qualité d’organisme chef de file pour la logistique, le PAM était chargé d’organiser les opérations héliportées de la communauté humanitaire au Pakistan – les Services aériens humanitaires des Nations Unies. SCÈNES Un autre problème s’est posé au PAM durant les premiers jours: le manque d’ONG d’exécution partenaires pour distribuer les fournitures à leur arrivée dans la zone sinistrée. À de nombreuses reprises, le PAM a dû s’appuyer sur des volontaires pour assurer les distributions; dans certains cas, le personnel a dû distribuer lui-même les secours depuis l’arrière des camions du PAM. DE CHAOS Au lendemain du séisme, on assista à des scènes de chaos. Des gens de bonne volonté affluaient sur les 14 Finalement, les efforts conjugués de la communauté humanitaire, notamment le PAM et les autres organismes d’aide des Nations Unies, les ONG nationales et internationales et l’armée pakistanaise, ont permis de secourir 440 000 personnes pendant la première semaine – un résultat remarquable compte tenu des problèmes de terrain et des obstacles logistiques à surmonter. Mais il restait selon les estimations encore 560 000 personnes en détresse qui n’avaient encore reçu aucune aide sous quelque forme que ce soit. En dépit de ces problèmes, le PAM a réussi à monter la plus grosse opération de transport héliporté de son histoire, et a déployé une flotte de 14 MI-8, deux KA30 et deux hélicoptères géants MI-26, capables de transporter chacun une charge utile de 20 tonnes. Des Chinooks de l’US Air Force et de la Royal Air Force britannique sont venus en appui. L’armée pakistanaise a déployé quelque 45 hélicoptères pour les activités de secours et contribué au transport des vivres et d’autres fournitures du PAM. Au total, vers la mijanvier 2006, les services aériens humanitaires avaient transporté par voie aérienne 7 750 tonnes de vivres, 2 000 tonnes d’articles non alimentaires, dont des tentes et des outils, ainsi que près de 16 000 passagers, la plupart étant des personnes blessées ou sans ressources parties de villages de montagne isolés pour trouver une aide médicale ou un hébergement dans les camps installés dans les vallées en aval. PROBLÈMES D’ACCÈS La destruction des voies d’accès terrestre aux villages de montagne isolés continuait de gêner les opérations de secours. Les ingénieurs de l’armée pakistanaise travaillaient jour et nuit à déblayer les routes le long de vallées escarpées, mais les répliques sismiques 15 Le tremblement de terre du Cachemire RÉSULTATS DE L’ÉVALUATION Selon une évaluation conjointe réalisée à la fin octobre par le PAM avec le soutien de l’UNICEF et d’Oxfam, les ravages et les pertes causés par le tremblement de terre étaient encore plus considérables qu’on ne l’avait cru au premier abord, et 2,3 millions de personnes allaient vraisemblablement avoir besoin d’aide alimentaire pour passer l’hiver. L’enquête a révélé l’existence de 2,5 millions de sansabri, essentiellement dans les zones rurales. Plus de la moitié des ménages ruraux avaient perdu la totalité ou presque de leurs réserves de céréales et un quart du bétail avait péri dans le tremblement de terre. De nombreux enfants souffraient de diarrhée ou de maladies respiratoires. Environ 20 pour cent des mères d’enfants de moins de deux ans n’allaitaient plus, pour cause de maladie ou faute de lait. LES QUAKE JUMPERS LES Six des neuf districts pakistanais touchés par le séisme faisaient déjà partie des zones particulièrement touchées par l’insécurité alimentaire. Leurs habitants étaient tributaires de l’agriculture de subsistance, de l’élevage du bétail et des emplois rémunérés pendant la période de soudure. Ils avaient tout perdu en l’espace de quelques minutes. Avec l’hiver qui approchait rapidement, le froid et la neige risquaient de provoquer une nouvelle hécatombe. Le PAM a donc demandé que la priorité soit accordée aux 200 000 personnes qui, selon les estimations, vivaient dans les villages les plus inaccessibles des vallées du Neelum, du Jhelum, du Kaghan et du Naran, et qui seraient bientôt isolées par la neige. Il fallait leur fournir des provisions pour l’hiver ou les persuader de se replier dans les camps de tentes installés à plus basse altitude. Beaucoup hésitaient toutefois à quitter leurs terres, craignant de ne plus jamais pouvoir y revenir. En lançant son opération d’urgence en octobre, le PAM s’était fixé pour tâche de fournir une aide alimentaire à un million de personnes pendant les six mois suivants. En novembre, l’objectif était atteint – en décembre, le PAM avait nourri au total 1 060 000 personnes. À la fin de 2005, nous avions livré plus de 37 000 tonnes de nourriture par voie terrestre ou aérienne, avec des mules et des chevaux de bât et même à pied. Des centaines de milliers de vies humaines avaient été sauvées. En janvier 2006, l’aide internationale s’est réorientée vers le redressement, la remise en état et la reconstruction après le tremblement de terre. Dans les mois qui viennent, le PAM devrait lui aussi boucler son intervention d’urgence et lancer une opération de secours et de redressement d’une durée de deux ans. Mais entre-temps, la priorité essentielle sera de sauver des vies durant les semaines hivernales. L’équipement dont les hommes allaient avoir besoin était étalé sur une grosse bâche à même le sol: tentes, sacs à dos, radios VHF, téléphones par satellite, boussoles et aliments déshydratés en sachets. Pendant que l’équipe vérifiait son paquetage, Nisar Malik expliquait le plan d’action. “J’ai passé beaucoup de temps ici et j’ai fait beaucoup de prises de vue aériennes dans la région”, confie-t-il. A lors que l’hiver s’installait dans les régions montagneuses situées autour de l’épicentre du tremblement de terre, des équipes de montagnards aguerris surnommés les quake jumpers étaient constituées pour rallier les communautés sinistrées isolées auxquelles les agents humanitaires n’avaient pu encore accéder. Leur mission était de préparer les populations à affronter les rudes mois à venir. “J’ai vite réalisé que ce qu’il manquait dans ces activités de secours c’était une réelle connaissance du mode de vie des populations montagnardes, de leurs habitudes, de leurs migrations saisonnières, de leurs mécanismes de survie.” Plus d’un mois après le séisme, des dizaines de milliers d’habitants des zones montagneuses isolées étaient toujours coupés du monde, et le temps commençait à manquer. Les quake jumpers forment de petites unités mobiles; c'est le cinéaste pakistanais indépendant Nisar Malik qui en a eu l'idée. Après des années de randonnées et de tournage de documentaires dans la région himalayenne, il connaît parfaitement le terrain et ses habitants. 16 DÉFIS DE DEMAIN Son concept de groupes de guides de montagnes très compétents et bien équipés intervenant hors des pistes balisées a été porté à l’attention du PAM, qui a accepté de fournir l’appui aérien, le matériel de communication par satellite et des paquetages de survie en haute altitude pour l’opération. “Les hélicoptères ont déjà atteint de nombreuses localités, et le déblayage des glissements de terrain dans les principales vallées progresse rapidement Mais les routes de desserte secondaires de ces vallées sont toujours coupées, et de nombreuses communautés n’ont pas encore reçu d’aide. C’est pourquoi nous devons aller là-haut et aménager d’autres d’aires d’atterrissage.” “Vous devez être entièrement autonomes et avoir suffisamment de rations pour tenir au moins quatre jours,” indiqua le cinéaste à l’équipe d’intervention durant une session de formation à la base de l’armée pakistanaise d’Abbotabad, l’une des plaques tournantes de l’opération de secours aux victimes du tremblement de terre. “Nous serons transportés par avion dans ces zones isolées et établirons le contact avec les populations. Nous évaluerons leurs besoins et les aiderons à créer et à entretenir des platesformes pour les hélicoptères. Nous leur indiquerons aussi le meilleur moyen de recevoir et distribuer les secours qui leur parviennent.” 17 Catastrophes naturelles LE TSUNAMI DANS L’OCÉAN INDIEN PAM pour l’Asie, situé aux portes de Phnom Penh. Les équipements de communication et le matériel informatique provenaient du mécanisme de soutien à Dubaï. Des biscuits enrichis avec des vitamines et des sels minéraux furent acheminés depuis les dépôts en Inde et au Bangladesh et distribués aux personnes qui en avaient besoin à Sri Lanka et aux Maldives. Des entrepôts mobiles furent envoyés d’Oslo, tandis que des véhicules supplémentaires arrivaient d’Alicante, en Espagne, et de Perth, en Australie. Les premiers signes alarmants d’un désastre imminent dans l’océan Indien sont apparus tôt le matin du dimanche 26 décembre 2004. Les rapports initiaux, vagues et confus, indiquaient qu’un puissant séisme s’était produit sous le fond de l’océan au large de la côte nord-ouest de l’île indonésienne de Sumatra. La secousse avait à son tour provoqué une vague gigantesque, un tsunami. Peu de temps après, l’onde déferlait sur les terres, battant en premier la côte en Indonésie, puis frappant la Thaïlande, Sri Lanka, l’Inde, les Maldives et enfin, sept heures plus tard, la lointaine côte est de l’Afrique. Les problèmes logistiques étaient énormes. Quelque deux millions de personnes avaient besoin de produits alimentaires dans une région s’étendant du sud-est au sud de l’Asie et jusqu’en Afrique. Beaucoup vivaient dans des zones éloignées et difficiles d’accès même avant que le tsunami n’engloutisse des communautés entières en même temps que des infrastructures essentielles comme les routes, les voies de chemin de fer, les ponts et les installations portuaires. En deux endroits – Aceh en Indonésie et dans le nordest de Sri Lanka – la situation était encore compliquée par d’interminables conflits armés. Alors que le tsunami avançait à la vitesse d’un avion à réaction à travers l’océan Indien, le PAM convoquait son personnel clé dans son Bureau régional pour l’Asie à Bangkok et dans ses bureaux de pays en Indonésie, à Sri Lanka, en Inde, au Bangladesh, au Myanmar et au Timor-Leste. Et comme les nouvelles provenant des communautés frappées s’assombrissaient d’heure en heure, il mit immédiatement à exécution des plans qui formeraient en fin de compte l’une des opérations de secours d’urgence et de redressement les plus complexes et les plus ambitieuses de son histoire. Car l’intervention fut immédiate, énergique et massive. Des navires en mer, chargés de riz, furent déroutés vers les zones ravagées par le tsunami. Un gigantesque pont aérien fut organisé pour transporter les fournitures d’urgence, produits alimentaires, camions, groupes électrogènes et autres matériels depuis l’entrepôt des fournitures humanitaires des Nations Unies à Brindisi, et depuis le centre d’intervention en cas d’urgence du Pour surmonter ces obstacles, le PAM, dut mobiliser toutes ses forces logistiques, qui sont considérables. De nouvelles voies d’approvisionnement furent ouvertes, à l’aide d’hélicoptères, de péniches de débarquement et d’entrepôts flottants. Des bureaux de terrain furent ouverts dans les zones les plus touchées. Plus de 280 fonctionnaires du PAM en poste dans le monde entier furent dépêchés sur place, ainsi que 250 agents nationaux recrutés localement. Une nouvelle plate-forme aérienne stratégique d’aide humanitaire fut mise en service sur la base militaire de Subang, en Malaisie. En deux mois, janvier et février, elle allait acheminer un tonnage équivalent à celui qui transite par l’entrepôt de Brindisi en un an – c’est dire l’importance du dispositif. L’insuffisance des transports routiers s’est avérée d’emblée un problème majeur, tant en Indonésie qu’à Sri Lanka. C’est grâce à des partenaires du PAM dans le secteur privé – notamment la société TNT, spécialisée dans le transport international de fret et de courrier, la 18 Catastrophes naturelles multinationale Unilever, dont le siège est aux Pays-Bas, et la banque d’investissement Citigroup - que ce problème a finalement pu être résolu. Moins d’une semaine après le début de la crise, 30 camions faisaient déjà chaque jour l’éprouvant trajet de 14 heures entre Medan, au centre de Sumatra, et Banda Aceh à la pointe nord de l’île. Au bout d’un mois, une centaine de camions partaient chaque jour de Medan à destination de Banda Aceh au nord, ou de Meulaboh, de l’autre côté de la dorsale montagneuse de Sumatra, pour porter les secours sur la côte ouest de l’île, qui avait été particulièrement éprouvée. Dans toutes ces activités ciblées, le but du PAM est de donner aux groupes les plus vulnérables –enfants, femmes enceintes, mères allaitantes, personnes âgées et handicapés – la sécurité alimentaire dont ils ont besoin pour consacrer leur temps et leurs efforts, non pas à chercher de quoi manger, mais à retrouver un toit et des moyens de subsistance. En Indonésie, 582 000 personnes bénéficiaient de la distribution générale de rations alimentaires complètes à la fin 2005, une diminution considérable par rapport aux 1,2 million de bénéficiaires au point culminant de la crise, fin avril. Les programmes d’alimentation scolaire mis en place dans les zones touchées par le tsunami distribuaient, à la fin de l’année, des collations à 338 000 enfants dans les écoles primaires; le programme de santé et de nutrition maternelle et infantile fournissait des aliments enrichis de nutriments à 38 000 mères allaitantes et femmes enceintes. Au 9 janvier, le PAM avait acheminé 5 000 tonnes de vivres dans les zones touchées par le tsunami à Sri Lanka, assez pour nourrir 750 000 personnes. À la même date, quelque 30 000 pauvres avaient été secourus dans des régions isolées de Somalie. Aux Maldives, le PAM avait organisé une distribution immédiate de biscuits enrichis à 54 000 survivants, suivie de la distribution, par le biais du gouvernement, d’une ration de deux mois à 41 000 sinistrés qui avaient perdu leur maison ou leurs moyens de subsistance, et d’un programme d’alimentation scolaire pour 25 000 enfants dans 63 îles. Fin janvier, le PAM avait acheminé par voies aérienne, terrestre et maritime au total 18 350 tonnes de produits alimentaires à 1,27 million de victimes du tsunami dans six pays de deux continents: Indonésie, Thaïlande, Myanmar, Sri Lanka, Maldives et Somalie. face à la crise, le PAM a lancé une seconde vague de secours d’urgence. Des péniches de débarquement chargées de conserves de poisson, de biscuits enrichis et d’huile végétale ont été envoyées de Meulaboh. Le déchargement des cargaisons n’a pas été facile, car le séisme avait exhaussé la côte ouest de Nias de 2 à 3 mètres, faisant émerger le récif de corail qui ceinture l’île. Une péniche s’est échouée en cours de déchargement et un navire transportant des vivres du PAM ainsi que d’autres secours a coulé après avoir heurté un récif. Le PAM a malgré tout réussi à fournir une aide alimentaire d’urgence à 562 000 personnes dans les 20 districts de Nias. Lorsqu’un autre tremblement de terre de grande magnitude a frappé l’île de Nias au large de la côte ouest de Sumatra le 28 mars 2005, le PAM était prêt. En l’espace de 12 heures, une équipe d’urgence, accompagnée du Gouverneur de Nord-Sumatra, est arrivée sur les lieux à bord d’un hélicoptère du PAM. L’appareil a dû atterrir sur un terrain de football, la piste d’atterrissage et la tour de contrôle de l’aéroport étant inutilisables. Au cours de l’année, le PAM a expédié à Sri Lanka 82 000 tonnes de nourriture qui ont permis d’aider 900 000 personnes au plus fort de l’opération d’urgence. La distribution générale de vivres s’est achevée en septembre; lui a succédé un programme de distributions ciblées sur les groupes vulnérables. À la fin 2005, près de 350 000 personnes bénéficiaient de ces programmes. Le programme d’alimentation scolaire couvrait 106 000 élèves des écoles primaires et le programme de santé et de nutrition maternelle et infantile complétait le régime alimentaire de près de 100 000 mères et nouveaux-nés. Près de 37 000 Sri Lankais participaient aux projets vivres-contre-travail mis en place pour reconstruire les habitations et des infrastructures essentielles telles que les ponts et les routes côtières. L’opération est entrée dans une nouvelle phase en juin, passant du secours d’urgence au redressement à long terme. L’aide à la Thaïlande et au Myanmar a pris fin au milieu de 2005, et les opérations de redressement en Somalie et aux Maldives ont été prolongées jusqu’à la fin de l’année. Dans les deux pays les plus touchés – l’Indonésie et Sri Lanka – des opérations de grande envergure ciblées sur des groupes vulnérables sont programmées jusqu’à la fin 2007. À la fin avril, l’opération d’urgence en faveur des victimes du tsunami tournait à plein régime, et 2,2 millions de personnes, dans six pays et sur deux continents, recevaient l’aide alimentaire du PAM. Les distributions de vivres atteignaient un volume total de 190 000 tonnes. L’équipe a trouvé une capitale en ruines. Selon les estimations, 80 pour cent des bâtiments avaient été endommagés. Plus de 48 000 personnes s’étaient retrouvées sans abri du jour au lendemain. Pour faire 20 21 Catastrophes naturelles L’AIDE DU RUGBY Qu’ est-ce qu’une bande d’adultes tapant dans un ballon en forme de vessie de porc sur un terrain gazonné peut bien avoir à faire avec la livraison de vivres aux victimes affamées du tsunami ? Telle est la question à laquelle il a fallu répondre rapidement en février, quand le Comité international de rugby est venu proposer au PAM d’être l’unique bénéficiaire des recettes d’un match de rugby qui aurait lieu le 5 mars au stade londonien de Twickenham. L’idée du Comité international était de sélectionner les meilleurs joueurs de l’hémisphère nord et de l’hémisphère sud et d’organiser une rencontre des deux équipes dans un lieu considéré comme la patrie du rugby anglais. Le match serait retransmis en direct par les télévisions de plus de douze pays, et tout l’argent provenant de la vente des billets et des sponsors iraient à des projets de reconstruction à long terme du PAM dans les zones où le tsunami avait fait le plus de dégâts. participation des grands noms du Nord a été plus difficile à négocier car beaucoup étaient déjà pris par des rencontres entre clubs ou par l’impitoyable tournoi annuel des six nations, où s’affrontent les meilleures équipes européennes. Forte de son expérience et de ses qualités, l’équipe du Sud a nettement dominé son adversaire à Twickenham. Même en termes de rugby, où les scores élevés sont courants, la marge de sa victoire, 54 à19, a souligné sa supériorité. Les joueurs des nations insulaires du Pacifique avaient particulièrement à cœur de faire le voyage en Angleterre pour participer à ce match. Pour eux qui venaient de petites îles perdues au milieu d’un vaste océan, les événements du 26 décembre 2004 étaient très réels et préoccupants. Les joueurs de l’équipe du Sud l’ont bel et bien remporté ce jour là mais, grâce au PAM, les opérations de secours et de redressement en Indonésie et à Sri Lanka, dont le financement futur est ainsi assuré, seront à terme les grands gagnants du match, qui a rapporté au total 3,3 millions de dollars pour les opérations de secours du PAM aux victimes du tsunami. L’”équipe du Sud” a fait preuve d’un enthousiasme dont semblait manquer son adversaire du nord. La Aux Maldives, le PAM a mené à bien un programme d’alimentation scolaire qui a permis de nourrir 24 000 élèves pendant sept semaines dans le semestre débutant à la fin janvier 2005. À la demande du gouvernement, il a prolongé son opération de redressement jusqu’à la fin 2005 et ravitaillé 14 000 personnes déplacées par le tsunami. volets, limité mais important. Les personnes particulièrement vulnérables, à savoir les nouvelles accouchées, les jeunes enfants et les personnes âgées, ont reçu de la nourriture pendant trois mois, et le programme gouvernemental de repas scolaires a été renforcé dans les écoles de six provinces touchées par le tsunami. À la fin de l’année, le PAM distribuait une aide alimentaire à plus de 28 000 personnes touchées par le tsunami en Somalie, tandis qu’au Myanmar quelque 15 000 personnes participaient à des activités vivrescontre-travail (reconstruction des habitations, des routes, des ponts et des jetées, nettoyage des puits et des étangs). A la demande des autorités, le PAM a prolongé ses opérations en Indonésie et à Sri Lanka jusqu’à la fin 2007. Afin de financer ses opérations en Indonésie, il lance actuellement un appel de fonds pour un montant de 196 millions de dollars, qui permettront de venir en aide à près de 1,2 million de victimes du tsunami. Pour Sri Lanka, il demande 48 millions de dollars afin d’aider près de 350 000 personnes à reconstruire leurs vies et leurs moyens de subsistance. En Thaïlande, le PAM a défini, en consultation avec le Gouvernement, un plan d’assistance en deux 22 23 Catastrophes naturelles LE CYCLONE STAN militaire américain. Grâce aux stocks positionnés dans le pays, il a pu fournir au Gouvernement guatémaltèque 1 600 tonnes de vivres – une quantité suffisante pour nourrir 70 000 familles pendant une semaine. D ébut octobre, en pleine saison cyclonique, une tempête tropicale a commencé à se former dans les Caraïbes. Elle a gagné en puissance sur le Golfe du Mexique et s’est transformée en cyclone en atteignant la péninsule du Yucatan. Le cyclone Stan a alors obliqué vers le sud en direction de l’Amérique centrale, laissant dans son sillage des paysages dévastés. SOUTIEN DE LA NATIONAL FOOTBALL LEAGUE à porter pour certaines personnes âgées. Sans la moindre hésitation, ils les ont chargés sur leurs épaules et ont pris le sentier étroit qui menait aux tentes, travaillant dans la canicule jusqu’à ce que la dernière ration soit livrée. Le tout sous le regard émerveillé des enfants devant ces grands et doux étrangers qui transpiraient et souriaient avec une singulière détermination. T rois des plus célèbres footballeurs de la National Football League des États-Unis (la FNL) se sont rendus avec le PAM en Indonésie et à Sri Lanka, du 9 au 20 février, pour faire connaître la tragédie – et apporter une aide personnelle. Amani Toomer, receveur au sein de l’équipe des New York Giants, s’est rendu dans les deux pays, tandis que Kurt Warner, l’ancien quart arrière, est allé en Indonésie. Tony Richardson, le All Star des Kansas City Chiefs, les a rejoints à Sri Lanka le lendemain de la rencontre du Pro Bowl. Les trois hommes, connus partout aux États-Unis pour leurs prouesses physiques et leur mental à toute épreuve, ont montré un autre aspect de leur personnalité: la générosité et la compassion. Manifestement, des initiatives de grande ampleur allaient être nécessaires pour répondre aux besoins à long terme des sinistrés – surtout dans une région où les taux de malnutrition chronique parmi les populations autochtones maya dépassaient la moyenne nationale de 49,3 pour cent, au sixième rang des taux les plus élevés du monde. Le pays le plus touché a été le Guatemala, où les pluies torrentielles et les glissements de terrains ont englouti des villages entiers sur les hauts plateaux. Deux villages ont été déclarés fosses communes après que les efforts déployés pour retrouver des corps eurent été abandonnés face au risque de nouveaux glissements de terrain. Plus de 650 personnes ont péri, et des centaines de milliers d’autres ont perdu leur maison ou leurs moyens de subsistance. Le 27 octobre, le PAM lançait une opération d’urgence d’un montant de 14 millions de dollars pour fournir des secours alimentaires à 285 000 personnes particulièrement démunies et vulnérables pendant trois mois. 180 000 d’entre elles continueraient de recevoir une aide alimentaire pendant trois mois supplémentaires pour leur permettre de reconstruire leurs vies et leurs communautés. Quelques jours après la catastrophe, le PAM a commencé à acheminer des biscuits à haute valeur énergétique dans les zones les plus touchées, en utilisant un avion À Noël, le PAM distribuait des vivres à plus de 300 000 victimes du cyclone. Il y eut des moments inoubliables tout au long du voyage: les enfants si fiers de montrer à Amani la gestuelle du cricket, le jeu de balle qu’ils connaissaient le mieux, ou encore ce jour où les footballeurs sont allés remettre en état une école dévastée par le tsunami à Galle, localité où le PAM a un programme d’alimentation scolaire. Quelques élèves étaient là, en spectateurs, à les regarder poncer et peindre les murs. Petit à petit, d’autres les ont rejoints puis, en deux trois temps trois mouvements, tout le monde s’est saisi de papier de verre et de pinceaux et s’est mis au travail. Alors qu’ils assistaient à une distribution de vivres dans un camp de déplacés à Banda Aceh, ils ont remarqué que les sacs de rations étaient trop lourds Le voyage a été instructif pour tout le monde. C’est la femme de Toomer, Yola, qui a le mieux résumé les sentiments de chacun: “Je m’attendais à voir des gens tristes, effondrés et brisés, mais ce n’était pas vraiment le cas. En fait, les gens travaillent, jouent, se divertissent et se parlent. Nous avons rencontré partout la même compassion et la même hospitalité, malgré la tragédie. Les habitants nous ont fait une place dans leur vie et ont voulu prendre soin de nous pendant que nous essayions de les aider.” 24 25 Catastrophes naturelles NIGER: En Maradi et Zinder. Ces résultats ont été largement divulgués et évoqués dans les médias, mais leur incidence sur le niveau des dons et la présence d’organisations spécialisées dans le traitement de la malnutrition a été nulle ou presque. UN PAYS OUBLIÉ 2005, le Niger est tombé au 177 et dernier rang de l’indicateur de développement humain du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) – en clair, il est devenu officiellement le pays le plus pauvre de la planète. ème Ce n’est qu’après que le PAM eut remis des images tournées par ses soins à des organes de radiodiffusion, immédiatement suivies par une série de reportages accusateurs de la BBC en juillet, que le monde a enfin pris conscience de la réalité – le Niger traversait une crise grave. Au moins 2,5 millions de personnes avaient besoin d’aide alimentaire. Aucun pays au monde n’était moins bien équipé pour faire face aux ravages conjugués de la sécheresse et des invasions acridiennes d’une intensité cataclysmique qui ont anéanti les récoltes en 2004, et ensuite à la flambée des prix qui a mis les produits alimentaires de base hors de portée des déshérités. Bien que le PAM eut sonné l’alarme à la fin 2004 et demandé à plusieurs reprises l’aide internationale dans les premiers mois de 2005, son opération d’urgence, dont l’objectif était de nourrir 400 000 personnes parmi les plus vulnérables, a pâti d’un sousfinancement chronique. Le Gouvernement nigérien a vidé ses stocks céréaliers d’urgence et mobilisé les derniers actifs du Mécanisme national de sécurité alimentaire pour essayer d’atténuer les pénuries alimentaires. Pour ajouter aux difficultés, il était à peu près impossible d’acheter des céréales en grandes quantités dans une sous-région déjà en situation de pénurie. Les dons ont soudain afflué de toutes parts. Cinq prêts distincts pour un montant total de plus de 20 millions de dollars provenant du Compte d’intervention immédiate ont permis d’accélérer l’opération. La réaction était tardive, mais les distributions gratuites dans tout le pays durant la période de soudure ont permis d’éviter ce qui, autrement, se serait transformé en catastrophe humanitaire. INTERVENTION D’URGENCE DU PAM Dans le cadre de leur opération d’urgence, le PAM et ses partenaires ont pu distribuer des secours alimentaires à près de trois millions de personnes – dont 2,3 millions ont bénéficié des distributions générales dans la période critique des trois mois précédant les récoltes. En janvier, face aux préoccupations grandissantes suscitées par l’état nutritionnel des jeunes enfants, le PAM a mené, en collaboration avec Helen Keller International, une enquête nutritionnelle qui a révélé des taux de malnutrition alarmants dans les zones de Le PAM a organisé les distributions selon une stratégie en deux temps. Tout d’abord, le problème de l’insécurité alimentaire générale a été traité par des distributions générales systématiques et gratuites de produits de base, qui ont commencé en juillet et se sont achevées début octobre. Ensuite, pour remédier aux problèmes de malnutrition, les centres nutritionnels ont distribué des rations toutes prêtes aux enfants mal nourris ainsi qu’à leurs mères et à leurs frères et sœurs. Plus d’un demi million de personnes ont ainsi reçu des rations du PAM et les distributions se sont poursuivies en 2006. Les problèmes logistiques ont été considérables. Le Niger est en effet un pays sans littoral. Les fournitures 26 Catastrophes naturelles PERSPECTIVES POUR 2006 Les perspectives immédiates du Niger pour 2006 sont généralement sombres, en dépit d’abondantes récoltes dans la plupart des régions. Les nouveaux stocks de céréales ont permis au PAM et à ses partenaires de gagner du temps, mais de toute évidence des centaines de milliers de personnes, dans tout le Niger, auront besoin d’aide pendant l’habituelle période de soudure, voire avant pour beaucoup d’entre elles. ‘L’AXE DE LA PAUVRETÉ’ LES ENFANTS SOUFFRENT Les images télévisées qui ont incité la communauté internationale à mettre la main à la poche avaient été prises dans des centres de distribution alimentaire où des jeunes enfants souffraient, et parfois mouraient, de complications liées à la malnutrition. Face à la question pressante et persistante de la malnutrition infantile, l’opération d’urgence du PAM a été prolongée jusqu’à la fin mars 2006 et une place particulière a été faite aux interventions nutritionnelles. Les enfants en état de malnutrition avancée mettent plusieurs mois à recouvrer la santé, et le problème, parce qu’il est dû à la pauvreté, restera un défi colossal dans les années qui viennent. Chaque année au Niger, les taux de malnutrition dépassent largement ceux considérés comme constituant une situation d’urgence. Chaque année au Niger, un enfant sur quatre meurt avant l’âge de cinq ans. Ces statistiques sont véritablement révoltantes. Si la sécurité alimentaire est un facteur déterminant, elle n’est que l’un des éléments de l’ ‘axe de la pauvreté’ qui condamne année après année tant d’enfants nigériens à une vie brève et souffreteuse. L’aide alimentaire ne peut à elle seule inverser cette tendance. L’accès à l’eau potable, à l’hygiène et aux soins de santé primaire est à peu près inexistant dans une grande partie du Niger. Les taux d’inscription scolaire sont parmi les plus bas du monde. Paradoxalement, les pratiques maternelles ont parfois des effets néfastes sur les enfants. Les ruraux sont de plus en plus souvent otages d’une spirale d’endettement qui les vulnérabilise. La question de l’endettement et de la paupérisation est capitale pour appréhender le niveau des besoins pour 2006. Les Nigériens pauvres ont vendu leurs maigres possessions pour survivre aux épreuves de 2005, et souvent jusqu’à leur dernier bien. Dans les cas les plus désespérés, ils ont cédé leur terre, compromettant ainsi gravement la sécurité alimentaire de leur famille. D’autres ont entièrement liquidé leurs troupeaux de moutons et de chèvres et sont plus que jamais tributaires du travail rémunéré dans les champs d’une élite comparativement prospère. C’est la pauvreté à l’état brut – la pauvreté qui tue. En 2006, il ne faudra pas seulement de la nourriture mais aussi, et de toute urgence, du fourrage pour les bêtes, des semences et des engrais; les ménages devront reconstituer leurs troupeaux et se procurer de l’argent à travers des projets générateurs de revenus. d’urgence, des biscuits à haute valeur énergétique et des mélanges maïs-soja riches en sels minéraux ont certes été acheminés par avion jusqu’à l’aéroport international de Niamey, mais l’essentiel des 54 000 tonnes distribuées par le PAM ont dû être transportées par la route depuis les ports de Lomé au Togo et de Cotonou au Bénin. Les cargaisons en provenance de Cotonou ont subi d’importants retards lorsqu’un pont, près de la frontière entre le Bénin et le Niger, a été emporté par les eaux, ce qui a obligé à faire un détour, puis à installer un pont préfabriqué provisoire. Les livraisons ont été menées à bien partout au Niger en dépit des obstacles nombreux liés à la saison des pluies, souvent jusqu’à des sites de distribution éloignés desservis par des routes très sommaires. 28 – POURQUOI La crise au Niger a eu un effet positif en ce sens que le monde a pris conscience des réalités de l’existence dans le pays le plus pauvre de la planète, des réalités qui sont également celles de nombreuses régions d’Afrique de l’Ouest, en particulier le Sahel. Le PAM est résolu à changer les vies pour le mieux, mais remplir tous les estomacs n’est que le commencement de la fin de la pauvreté. 29 Les conflits DARFOUR solution politique au conflit qui ensanglante le Darfour depuis le début de 2003, laissant quelque 1,75 million de personnes confinées dans des camps et dans l’impossibilité de revenir dans leur région d’origine pour y reprendre une vie normale. Le conflit trouve aussi son origine dans le sentiment, chez de nombreux Darfouriens, qu’ils sont économiquement et socialement marginalisés et ignorés dans l’accord de paix qui a mis fin aux hostilités entre le nord et le sud du pays. L’ insécurité, qui a marqué la troisième année consécutive de la crise humanitaire du Darfour, dans l’ouest du Soudan, a entraîné une nouvelle augmentation du nombre de personnes ayant besoin de l’aide alimentaire d’urgence du PAM, et a rendu encore plus dangereuse et difficile la tâche des hommes et des femmes chargés d’apporter les secours. L’année s’est terminée sans qu’aucune solution politique au conflit ne soit en vue. Grâce au soutien des donateurs et à sa souplesse d’intervention, le PAM a toutefois relevé le défi en amplifiant ses opérations, ce qui lui a permis d’apporter une aide alimentaire à près de 2 millions de personnes par mois au Darfour en 2005, avec un record de 2,7 millions de bénéficiaires – déplacés et populations locales vulnérables – en octobre, juste avant les récoltes. Ces réalisations n’ont été possibles que grâce au soutien des donateurs et au dur labeur du personnel du PAM, des partenaires coopérants et des sous-traitants, malgré les affrontements entre les groupes armés, les nouveaux déplacements de population et les actes de banditisme et de pillage qui ont coupé l’accès à certaines zones au cours de l’année. De plus, les camions qui transportaient les vivres ont été régulièrement pris en embuscade, et les attaques se sont multipliées à partir de septembre. Malheureusement, plusieurs chauffeurs sous contrat avec le PAM ont perdu la vie dans ces incidents. Au total, ce sont 438 000 tonnes d’aide alimentaire du PAM qui ont été livrées en 2005 dans le cadre de distributions générales dans les trois États du Darfour, soit une moyenne de plus de 36 000 tonnes de nourriture par mois. De plus, cette même année, le PAM a renforcé ses programmes d’alimentation complémentaire et d’alimentation thérapeutique dans toute la région. Les violations de l’accord de cessez-le-feu humanitaire signé en avril 2004 par le Gouvernement du Soudan, le Mouvement/Armée de Libération du Soudan (SLM/A) et le Mouvement pour la Justice et l’Égalité (JEM) ont été nombreuses. Les hostilités ont également pris la forme de raids de milices contre des villages et des camps de déplacés et de heurts entre tribus rivales. Les civils ont continué d’être exposés à la violence au quotidien, notamment aux violences sexuelles, au harcèlement et aux réinstallations forcées. La deuxième évaluation annuelle de la sécurité alimentaire et de la nutrition au Darfour, réalisée en septembre et plus détaillée que la première, a fait apparaître une amélioration considérable de la situation nutritionnelle. Le taux global de malnutrition aiguë a été de 11,9 pour cent contre 21,8 pour cent en 2004, et le taux de malnutrition aiguë grave est tombé à 1,4 pour cent, contre 3,9 pour cent en 2004. Ces progrès ont été obtenus grâce à l’aide humanitaire, alors que l’année avait commencé avec des récoltes médiocres et que de nombreux observateurs prédisaient une famine. De plus, 2005 a été l’année des premières agressions directes contre la communauté humanitaire - des convois clairement identifiés ont été attaqués et des agents de l’ONU et d’ONG ont été dépouillés, menacés et malmenés. En octobre, trois membres nigérians des forces de maintien de la paix de l’Union africaine ont été tués par des hommes armés. Ce furent les premières pertes de l’Union africaine au Darfour. Mais pour que cette avancée soit durable il est essentiel de continuer à apporter une aide alimentaire et d’autres types d’aide, d’autant plus qu’il n’y a pas encore de Les tensions au sein du SLM/A et entre le SLM/A et le JEM ont entravé le déroulement des négociations de paix 30 d’Abuja, au Nigeria. En novembre, le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, Kofi Annan, a prévenu que la menace imminente d’un désordre complet et de l’anarchie se précisait au Darfour. L’ouverture d’une ligne aérienne entre le Darfour et El Kufra, dans le sud de la Libye, a permis d’augmenter la capacité de transport pendant la saison des pluies, époque où les besoins d’aide alimentaire sont les plus grands. Le couloir routier libyen passant par Abéché, au Tchad, reste en service. Les efforts déployés par le PAM pour étendre et entretenir les couloirs d’accès routiers ont réduit la nécessité d’avoir recours aux coûteuses livraisons par voie aérienne. L’augmentation des capacités de transport et de stockage a permis de prépositionner de grandes quantités de produits alimentaires avant l’arrivée de la saison des pluies. Après la fin de la saison des pluies en novembre, le PAM a ajouté des activités Vivres au profit de l’éducation à ses programmes en cours, avec le lancement d’un projet pilote au Darfour nord dans les écoles où il était intervenu avant le conflit. L’initiative a permis de nourrir plus de 10 500 enfants des écoles maternelles et primaires. Le PAM prévoit de l’étoffer encore en 2006, l’objectif étant de nourrir près de 350 000 enfants du Darfour. Le PAM a par ailleurs considérablement renforcé sa présence au Darfour, avec plus de 400 sites desservis en 2005 contre 167 en décembre 2004. En avril, il a utilisé la formule des prêts internes pour un montant de 66 millions de dollars afin d’éviter une rupture de la chaîne d’approvisionnement; il a commencé à prépositionner des vivres au Darfour ouest et à élargir son groupe cible face à la détérioration de la sécurité alimentaire, en particulier parmi les populations locales. En décembre, l’acteur Mahmoud Yassin, Ambassadeur du PAM contre la faim, s’est rendu à Khartoum et dans les camps du Darfour sud, et a exhorté les Arabes du monde entier à aider plus généreusement les victimes des conflits du Darfour et du sud Soudan. 31 Les conflits OUGANDA COLOMBIE 2005 Le a été une année d’espoir pour des centaines de milliers d’habitants du nord de l’Ouganda, où le conflit avec les rebelles de la Lord’s Resistance Army (LRA), a donné quelques signes d’essoufflement après 19 années d’affrontements éprouvants pour les populations civiles. Des négociations de paix ont été amorcées, dans un climat qui donnait à penser que plusieurs chefs rebelles cherchaient une issue à la crise. rapport intitulé “L’état de l’insécurité alimentaire dans le monde” (FAO 2005) recense quelque 5 700 000 personnes sous-alimentées en Colombie. En 2005, en se basant sur un rapport d’évaluation des besoins établi conjointement avec le CICR, le PAM a calculé que 366 000 déplacés particulièrement vulnérables ne parvenaient à se nourrir suffisamment et correctement, et qu’il fallait par conséquent accroître l’aide alimentaire. Dans sa nouvelle opération de secours et de redressement, il a porté à six mois la durée de son programme d’aide alimentaire aux nouveaux déplacés, prévue initialement pour trois mois, et a ainsi pu secourir 160 000 déplacés supplémentaires par an, dont 80 000 n’étaient pas enregistrés. Le PAM intervient massivement dans cette région, où il nourrit plus de 1,45 million de déplacés entassés depuis des années dans 135 camps surpeuplés et insalubres, après avoir fui leur village par crainte des raids de la LRA. Le PAM est l’un des seuls fournisseurs d’aide humanitaire dans le nord de l’Ouganda. Les déplacés vivent dans une pauvreté extrême et disposent à peine du minimum vital en matière d’alimentation, d’habillement, de soins médicaux et d’assainissement. Les meurtres et les enlèvements se sont multipliés au fil des années, et l’on rapporte que de nombreux civils innocents sont torturés et mutilés par les rebelles, qui leur tranchent les lèvres et les oreilles. L’étude PAM-CICR sur l’alimentation et les autres besoins élémentaires dans six provinces visait à réunir des données solides sur la situation socio-économique des déplacés afin de contribuer à l’amélioration des opérations de secours et d’assistance organisées par le Gouvernement et les organisations humanitaires. Selon les conclusions d’une enquête de santé et de mortalité réalisée par le Ministère de la santé avec l’appui technique de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les taux de mortalité parmi les centaines de milliers d’enfants déplacés par le conflit ougandais restent supérieurs au seuil d’urgence. L’enquête, réalisée avec l’appui du PAM, du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) et du Comité international des secours, indique que, selon les estimations, le taux brut de mortalité et la mortalité de enfants de moins de 5 ans parmi les populations déplacées (des femmes et des enfants à 80 pour cent), seraient supérieurs à un décès pour 10 000 personnes par jour et deux décès pour 10 000 personnes par jour, respectivement. de violence. La malnutrition n’y figurait pas – une indication manifeste de l’efficacité des interventions du PAM. En 2005, les atrocités de la LRA ont marqué le pas, de sorte que les habitants des camps ont eu davantage accès aux terres fertiles avoisinantes pendant la saison des semis. Avec la perspective d’une récolte légèrement plus abondante – grâce notamment à des distributions de semences et d’outils agricoles dans les camps de déplacés – et au vu de l’insuffisance persistante des dons, le PAM a décidé de ramener la ration générale, à partir du mois de décembre, à 50 pour cent du besoin journalier minimum en kilocalories. Les déplacés devront donc acheter ou produire eux-mêmes les 50 pour cent restants – un objectif que beaucoup auront du mal à atteindre dans les mois précédant la récolte de juillet 2006. La principales causes de mortalité relevées dans l’enquête étaient le paludisme, le VIH/sida et les actes 32 Les statistiques ont montré que le revenu moyen des familles déplacées atteignait à peine 42 pour cent du salaire minimum légal (et 66 pour cent seulement du niveau reconnu comme constituant le seuil de pauvreté). Les familles dépensaient 58 pour cent de ce maigre revenu en produits alimentaires, le reste allant essentiellement au logement et aux charges diverses (eau, électricité et gaz). Il ne leur restait que 6 et 3 pour cent de revenu disponible pour la santé et l’éducation, respectivement – un sujet majeur de préoccupation pour le PAM. Le programme Vivres pour la création d’actifs, qui permet au PAM d’aider les communautés se relevant d’un conflit à créer des actifs humains et matériels et à construire des infrastructures scolaires, a été étendu au district de Gulu (Nil ouest) en 2005. Le PAM a aidé les communautés des districts d’Arua, Yumbe et Koboko à installer près de 90 grands viviers collectifs pour améliorer leurs revenus et a également aidé les écoles de Moyo et Adjumani à construire plus de 190 logements d’enseignants. Selon le rapport, 44 pour cent des enfants déplacés d’âge scolaire ne fréquentaient aucun établissement ou n’étaient même pas inscrits à l’école. Dans la région de Lango, le PAM a distribué des semences et des outils agricoles, ainsi que des colis de vivres (trois mois de victuailles) à plus de 30 000 déplacés des camps de Dokolo et Batta qui ont repris des activités Vivres contre travail pour créer des actifs communautaires (construction de 120 viviers collectifs, réfection des routes et aménagement des parcelles forestières). Le PAM devra venir en aide à 499 000 personnes par an pendant deux ans (jusqu’en mars 2007) en Colombie. Il aura besoin pour ce faire de 49 220 tonnes de denrées alimentaires, d’un coût de 40,2 millions de dollars. 33 Situations post-conflictuelles Crises prolongées SUD SOUDAN CORÉE L’ En année a bien commencé au Soudan, où la signature de l’accord de paix du 9 janvier a mis fin à 21 ans de guerre civile meurtrière entre le nord et le sud du pays. Alors que la paix prenait ses marques, les habitants du Sud Soudan chassés par le conflit ont commencé à se réinstaller chez eux, au terme de longs voyages à pied, en péniche, à bicyclette ou, pour les plus chanceux, en camion. Avec la fin de la saison des pluies en septembre, le flux a encore grossi. En novembre, le PAM a fourni une aide alimentaire à un nombre record de 253 000 rapatriés. DU NORD ainsi qu’à l’aide prodiguée à 19 usines de fabrication d’aliments enrichis pour les femmes et les enfants sousalimentés. Cinq bureaux auxiliaires implantés dans les régions ont été fermés, et une grande partie des effectifs internationaux ont été redéployés dans d’autres lieux d’affectation. 2005, le PAM a aidé à nourrir 4,6 millions de Nord-Coréens affamés, en majorité des femmes et des enfants. Le chiffre est inférieur aux prévisions (6,5 millions de bénéficiaires), une fois encore pour cause de dons insuffisants. 293 000 tonnes de produits alimentaires ont été distribuées, au lieu des 504 000 tonnes prévues. Des millions de nécessiteux ont dû se débrouiller pendant des mois sans l’aide du PAM. Les efforts engagés par le PAM pour abandonner progressivement les livraisons par voie aérienne au profit du transport routier, plus économique, ont donné de bons résultats. L’opération spéciale de construction et de déminage des routes a permis d’ouvrir à la circulation 600 km de routes, d’enlever et détruire 200 000 engins non explosés et de réparer des tronçons d’une longueur totale de 1 244 km. Elle a employé au total 1 520 Soudanais. Elle a marqué un tournant historique: pour la première fois, avec 55 pour cent du volume total, les livraisons d’aide alimentaire par voie terrestre l’ont emporté sur les livraisons par voie aérienne. En décembre, pour la première fois depuis la guerre, le PAM a acheminé des vivres par la route depuis Lokichoggio, dans le nord du Kenya, jusqu’à Torit, au Soudan. L’amélioration du réseau routier a par ailleurs réduit considérablement le coût de l’accès de la population locale à la nourriture. De plus, 15 000 tonnes de produits alimentaires ont été livrées par péniche dans les zones sud et de transition du Soudan, y compris dans le cadre d’opérations inédites de franchissement des lignes, qui ont permis de desservir des communautés isolées dans le Shilluk et le long du Nil et de ses affluents. En août, le PAM a transféré aux autorités locales de Rumbek un aéroport rénové au coût de 1,6 million de dollars, dans le cadre de l’opération spéciale de remise en état et d’amélioration des grandes infrastructures de transport. Les rapatriés sont arrivés avec très peu de choses ou sans bagages dans des communautés d’accueil déjà misérables. L’aide aux rapatriés a été un élément essentiel de l’opération d’urgence du PAM dans les zones sud, est et de transition du Soudan, dans une année marquée par de nombreux défis - dont des retards dans les versements des donateurs et une récolte inférieure à la moyenne. Vers la fin avril, le PAM n’avait que 26 pour cent des fonds nécessaires pour son opération d’urgence. Des prêts extraordinaires d’un montant de 35 millions de dollars l’ont aidé à couvrir les besoins immédiats (68 000 tonnes de nourriture), malgré la perte d’un temps précieux qui aurait permis de prépositionner les stocks avant la saison des pluies. Dans le sud, le PAM a été contraint de recourir aux largages aériens, interrompus par la suite en raison d’une pénurie de kérosène qui a sérieusement entravé les opérations. Comme le gouvernement nord-coréen n’était prêt à envisager que des aides concernant les besoins à moyen et long termes alors que le PAM était convaincu que l’aide alimentaire demeurait indispensable, des négociations ont été engagées en septembre; elles ont débouché en février 2006 sur l’approbation, par le Conseil d’administration du PAM, d’une opération de secours et de redressement d’une durée de deux ans. L’opération prévoit la livraison de 150 000 tonnes de denrées à 1,9 million de Nord-Coréens: des aliments produits dans le pays, enrichis de vitamines et de minéraux pour les jeunes enfants et les femmes en âge de procréer, et des rations de céréales pour les communautés sous-employées afin d’aider les travaux de construction ou de remise en état des petites infrastructures agricoles et autres. La suspension des opérations du PAM n’a fait qu’aggraver les effets néfastes de la diminution des distributions de rations de denrées de première nécessité subventionnées par le Système public de distribution et a favorisé la flambée des prix sur les marchés. En août, les autorités nord-coréennes ont cependant demandé au PAM et aux autres organisations internationales de mettre fin à leur aide d’urgence avant la fin 2005, en invoquant à l’appui de cette décision l’amélioration des récoltes, la volonté de ne pas créer une culture de la dépendance et le caractère “intrusif” des contrôles. L’augmentation des dons de produits alimentaires sans conditions de sources bilatérales, essentiellement la Corée du Sud et la Chine, a été à l’évidence un autre facteur. Les membres du Conseil d’administration du PAM ont indiqué que les conditions de fonctionnement envisagées par le Gouvernement nord-coréen appelaient de nouvelles négociations sur la définition des modalités d’exécution de la nouvelle opération. Fin décembre, comme demandé, le PAM a mis un terme à ses distributions et aux activités de contrôle connexes, A la fin de l’année, au titre de son opération d’urgence pour les zones sud, est et de transition, le PAM avait distribué 153 843 tonnes de nourriture à près d’un million de bénéficiaires par mois en moyenne, avec un chiffre record de 1,3 million de bénéficiaires en juin. 34 35 Crises prolongées AFRIQUE 110 000 orphelins et enfants vulnérables dans le nord-est du pays, dont beaucoup sont touchés par le VIH/sida. un appel afin de trouver les 285 millions de dollars nécessaires pour nourrir quelque 9,2 millions de personnes particulièrement vulnérables – essentiellement des femmes, des enfants, des orphelins et des personnes vivant avec le VIH/sida. AUSTRALE Le Bureau régional du PAM en Afrique australe est passé d’une opération d’urgence à une opération de secours et de redressement en janvier 2005. La nouvelle intervention, d’une durée de trois ans moyennant un budget de 621 millions de dollars, vise à aider les personnes vulnérables à l’insécurité alimentaire et à l’impact du sida à avoir accès aux denrées alimentaires de base. Le Lesotho, le Malawi, le Mozambique, le Swaziland, la Zambie et le Zimbabwe ont tous connu leur quatrième année consécutive de pénurie alimentaire généralisée après des aléas climatiques et des pénuries de semences, de fertilisants et d’énergie. Le Malawi a enregistré sa plus mauvaise récolte en dix ans. Alors que la période de soudure s’allongeait, les paysans ont commencé à épuiser leurs stratégies de survie. Dans le sud de la Zambie, ils en ont été réduits à se nourrir de bouillies brunâtres faites de brindilles et de cendres de bois. En décembre, comme la réponse des donateurs était encore insuffisante pour aider les populations à tenir jusqu’aux prochaines récoltes, le PAM a dû prendre le risque de contracter des emprunts substantiels afin d’éviter une catastrophe humanitaire. A la fin de l’année, la plupart des prêts n’étaient toujours pas remboursés. La période de soudure dure habituellement de janvier à avril. C’est l’époque où la nourriture se raréfie et où les prix flambent. Or, elle a débuté avec quatre mois d’avance, dès la deuxième moitié de l’année précédente dans certains pays. On estimait alors que 12 millions de personnes auraient besoin de l’aide humanitaire pour traverser les mois les plus difficiles. Le PAM a donc lancé Le Lesotho et le Swaziland ont connu des problèmes supplémentaires. L’impact du VIH/sida y a été encore plus brutal que les pénuries alimentaires – les gens étaient tout simplement trop malades pour planter de HAÏTI A Madagascar et en Angola, le PAM a continué de nourrir des populations désespérées et sous-alimentées. Madagascar a de nouveau enregistré des niveaux élevés de malnutrition, surtout parmi les enfants, et a essuyé des cyclones, moins violents toutefois que les années précédentes. Les opérations ont été réduites un peu plus en Angola, avec un effectif de 257 personnes à la fin de l’année contre 813 douze mois plus tôt, conséquence d’une baisse brutale des ressources provenant des donateurs, malgré la persistance de l’insécurité alimentaire dans la plupart des zones rurales. quoi se nourrir ou devaient puiser dans leurs maigres revenus pour acheter des médicaments ou payer les obsèques de leurs proches. Neuf des dix pays enregistrant les taux de prévalence du VIH/sida les plus élevés dans le monde se trouvent en Afrique australe. En septembre, le Gouvernement angolais a examiné une proposition qui l’engagerait à faire des repas scolaires l’un des piliers de sa politique pour l’enseignement primaire, et le PAM a continué de plaider en faveur de l’augmentation des crédits publics affectés à ce secteur. Durant l’année, des dispositions ont été prises pour que la Namibie bénéficie, tout comme les autres pays de la région, de l’IPSR, qui permettra de nourrir plus de On estime que 32 pour cent des enfants de moins de 6 ans souffrent de carences asymptomatiques en vitamines A. De plus, 55 pour cent des femmes et 65 pour cent des enfants d’âge préscolaire sont anémiques. au moins un repas nourrissant par jour, fourni par le bureau du PAM en Haïti. E lle est assise là, tête penchée, comme si elle était en train de dormir ou de scruter un détail de sa robe blanche. Ses boucles noires, pleines de petites papillotes, ont cette teinte rougeâtre caractéristique de la malnutrition. Ce n’est que lorsque sa mère vient s’asseoir à côté d’elle que Marie Carmel, 4 ans, réagit en levant la tête. Ses yeux sont vides – il y a quatre mois, un manque chronique de vitamines A l’a laissée complètement aveugle. Sa mère, Flerius, a donné naissance à dix enfants. Elle en a perdu deux et a dû en donner deux autres, tout simplement parce qu’elle ne pouvait pas les nourrir. et 150 femmes enceintes ou mères d’enfants en bas âge reçoivent chaque mois une ration de riz, de haricots, d’huile et de sel iodé. La participation au programme du PAM signifie que Flerius est à présent en mesure de nourrir les six enfants qui lui restent. Flerius est l’une des femmes qui bénéficient des distributions d’aide alimentaire organisées par le PAM au centre de soins de la ville côtière d’Arcahaie, au nord de la capitale Port-au-Prince. Quatre cents enfants de moins de 5 ans dénutris Grâce à l’IPSR lancée en mai 2005, 550 000 Haïtiens – dont une grande majorité de femmes et d’enfants comme Flerius et Marie Carmel – sont sûrs de faire 36 L’extrême pauvreté, conjuguée à l’instabilité politique, sociale et économique et à des catastrophes naturelles récurrentes, a exacerbé la vulnérabilité d’une grande partie de la population haïtienne à l’insécurité alimentaire. Les jeunes enfants, les femmes enceintes et les mères allaitantes sont particulièrement exposés. Les troubles se sont aggravés début 2004 avec le déclenchement d’une insurrection urbaine qui a fait tomber le gouvernement. Sont venues ensuite les inondations de mai et septembre 2004, qui ont fait plus de 5 000 morts et provoqué des dégâts considérables. Haïti est le pays le plus pauvre de l’hémisphère occidental, et l’un des pays les plus défavorisés du monde en développement. En 2005, il figurait au 153ème rang sur 177 pays selon l’indicateur de développement humain du PNUD. Soixante-seize pour cent des Haïtiens vivent avec moins de 2 dollars par jour, et 55 pour cent avec moins de 1 dollar par jour. L’aide alimentaire ne couvre que 55 pour cent de la population et l’insécurité alimentaire quotidienne touche 40 pour cent des foyers haïtiens. Avec l’Afghanistan et la Somalie, Haïti figure parmi les trois pays de la planète accusant le pire déficit calorique quotidien par habitant (460 kilocalories/jour), et 2,4 millions d’Haïtiens n’ont pas les moyens de se procurer les 2 240 calories quotidiennes minimum recommandées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La situation des enfants haïtiens est l’une des pires de la région, avec des taux de mortalité infantile et de mortalité des moins de 5 ans très élevés. La malnutrition chronique est le problème nutritionnel majeur parmi les enfants de moins de 6 ans, dont 32 pour cent présentent des retards de croissance les taux atteignant 48 pour cent dans plusieurs régions. 37 Financement et ressources G râce à la confiance et à la générosité d’un nombre croissant de donateurs publics et privés, le PAM a pu mobiliser 2,76 milliards de dollars pour répondre aux besoins des bénéficiaires à la hauteur des évaluations pour 2005. En dernière analyse, seuls 82 pour cent de tous les besoins ont été satisfaits. En termes de valeur, cela signifie que le PAM a été à court d’environ 624 millions de dollars pour accomplir sa mission, d’où des difficultés en particulier pour les opérations d’urgence et les programmes de pays. Des jumelages ont été mis en place en utilisant les contributions en espèces du Fonds de contrepartie des donateurs émergents et celles de donateurs publics et privés, couplées avec des contributions en nature provenant de pays admissibles à l’aide du PAM. Le nouveau système a permis d’accélérer les distributions et de faire parvenir de plus grandes quantités de nourriture à des bénéficiaires plus nombreux. Les poussées inflationnistes, la faiblesse du dollar américain et la hausse des cours du pétrole ont entraîné une augmentation substantielle des coûts, notamment ceux des transports. A la rubrique transports terrestres, entreposage et manutention, les coûts ont augmenté de 31 pour cent la tonne et les coûts du transport extérieur de 32 pour cent. Cette évolution a nécessité d’importants ajustements budgétaires pour les opérations en Afghanistan, en Angola, en République démocratique du Congo, en Érythrée, en Éthiopie, au Kenya, au Népal et au Soudan. Presque tous les dons faits au PAM ont été liés ou affectés à des usages spécifiques par les donateurs. Seules 3,3 pour cent des contributions reçues étaient entièrement multilatérales, en espèces et non liées. Avec des ressources supplémentaires et plus flexibles, le PAM aurait été mieux à même d’acheter les denrées requises immédiatement dans les situations d’urgence, d’éviter la multiplication des ruptures d’approvisionnement, de rembourser plus rapidement les avances mises à sa disposition et de distribuer plus efficacement des rations alimentaires régulières aux bénéficiaires de ses aides. L’imprévisibilité de ses ressources a mis à mal sa capacité à nouer des partenariats solides et durables sur le terrain. Le partage des coûts avec les institutions des Nations Unies, les partenaires d’exécution et les gouvernements a atténué la pression exercée par des coûts d’appui directs en constante augmentation. Une politique de change et de gestion stratégique est en cours d’élaboration; elle permettra de mieux prévoir et absorber l’inflation des coûts financiers liée aux fluctuations de change. Outre l’insuffisance et l’imprévisibilité des ressources, le calendrier des dons a eu un impact direct sur la capacité du PAM à réagir efficacement aux situations d’urgence imprévues. Pour l’exercice biennal 2004-2005, le PAM a mobilisé 4,97 milliards de dollars, dont environ 56 pour cent ont été versés en 2005. Il a eu la possibilité d’aller chercher des ressources auprès de nouveaux donateurs et d’acteurs privés et a pu ainsi diversifier sa base de ressources. Cette base s’est encore élargie avec le soutien accordé par 80 donateurs, soit une augmentation de 43 pour cent par rapport aux 56 donateurs de 2001. Le PAM a également obtenu des soutiens et des ressources financières directement auprès de donateurs privés: 72 entreprises et entités privées lui ont prodigué leur appui, avec des dons en espèces et en nature d’une valeur de 119 millions de dollars. 38 Le soutien des donateurs privés La formidable participation des donateurs privés en 2005 a permis au PAM d’aider plus de gens et de continuer à améliorer l’efficacité et l’efficience globales de ses activités de sauvetage de vies humaines. Le soutien des acteurs privés, qui s’était manifesté pour la première fois par des dons pour l’opération du PAM en faveur des victimes du tsunami, n’a pas faibli durant l’année, avec des dons d’un montant record pour les opérations d’urgence au Niger, en Amérique centrale et au Pakistan. La première campagne de collecte de fonds du PAM sur l’Internet, en décembre, a suscité un formidable élan de générosité. Les entreprises partenaires sont restées fidèles au PAM en 2005. TNT, spécialiste mondial du transport express et de la livraison de courrier, a fait des dons en espèces et en nature d’un montant de 14 millions de dollars; le cabinet international de gestion et de conseil The Boston Consulting Group a offert 5,8 millions de dollars sous forme de services. Spencer Stuart, l’un des grands cabinets mondiaux de recrutement de cadres supérieurs, a prêté son concours dans le domaine des ressources humaines, avec des prestations de services et un don en espèces. De nouveaux partenaires comme la banque d’affaires et d’investissement Citigroup ont aidé le PAM au moment de la crise du tsunami. Leur engagement auprès du PAM s’est ensuite traduit par le financement de deux programmes d’alimentation scolaire et par la mise en place du réseau des entreprises partenaires pour la préparation et l’intervention en cas d’urgence. La National Postcode Loterij des Pays-Bas, premier partenaire du PAM pour les dons réguliers, a recueilli des sommes considérables pour les programmes d’alimentation scolaire au Niger. Dès le début de l’année, le PAM a été appelé à répondre aux besoins immédiats des nombreux survivants du gigantesque tsunami dans l’océan Indien. Face à l’ampleur de la catastrophe, les donateurs privés se sont mobilisés et ont apporté un appui sans précédent au PAM. Avec un don de 50 millions de dollars versé par la Croix-Rouge américaine et des initiatives novatrices comme le match organisé par le Comité international de rugby au stade londonien de Twickenham au profit des victimes du tsunami (la recette s’est chiffrée en millions de dollars), plus de 20 pour cent de l’opération du PAM lancée suite au Tsunami ont été financés par des fonds privés. Le Bureau régional du PAM en Asie a mis en oeuvre une stratégie de collecte de fonds privés afin de trouver de nouveaux donateurs à Hong Kong, en Inde et en Corée du Sud, en misant sur la déductibilité fiscale des dons des particuliers dans ces pays. En Amérique latine, le PAM s’est attaché à lever des fonds dans les différents pays, grâce notamment à un radiothon au Honduras et au soutien du fabricant de produits de nettoyage et d’hygiène Kimberly-Clark Pérou. Le Bureau régional du PAM au Moyen-Orient a bénéficié du généreux soutien de la Chambre de commerce de Dubaï et de la Dubai Humanitarian City. Un certain nombre d’entreprises sont venues rejoindre le PAM lors de la crise du tsunami, et beaucoup ont renforcé leur engagement par la suite. Unilever, l’un des grands groupes mondiaux de l’emballage, de l’alimentation, des produits d’entretien et des soins de la personne, a fait un important don en espèces et a fourni un soutien logistique pendant la crise du tsunami, en prêtant sa flotte de camions et ses wagons de chemin de fer au Sri Lanka. Danone, l’une des principales multinationales de l’alimentation et des boissons, a donné des biscuits et de l’eau pour les victimes du tsunami, puis a élargi son engagement en soutenant le programme d’alimentation scolaire du PAM au Niger. Un partenaire de longue date, International Paper, a lui aussi fait un don pour l’opération du tsunami, tout en continuant à soutenir généreusement les programmes d’alimentation scolaire au Kenya. Afin d’optimiser le potentiel et la visibilité de ses collectes de fonds, le PAM s’est efforcé d’élargir le cercle des Amis du PAM dans le monde entier. Comme il a pu le constater aux États-Unis et au Japon, ces comités l’ont aidé à se faire connaître, à lever des fonds et à bénéficier de dons déductibles de l’impôt sur le revenu. 39 Le soutien des donateurs privés Friends of WFP – USA a collecté 7 millions de dollars grâce à la générosité de plusieurs grandes marques et de milliers de particuliers. L’Association du Japon pour le Programme alimentaire mondial a obtenu le statut d’ONG spécialement agréée, en vertu de quoi tous les dons privés qui lui sont faits sont désormais non imposables. Le Conseil d’administration de l’Association, présidé par Uichiro Niwa de la société Itochu, compte parmi ses membres de hauts dirigeants d’entreprises japonaises Canon, Shiseido, BCG, TNT, Fuji Television Network ou le Mizuho Financial Group, par exemple. Afin de mieux faire connaître le PAM, le Conseil japonais de la publicité a offert plus de 27 millions de dollars sous forme d’annonces de service public consacrées au PAM et ses activités. Les collectes en ligne ont donné une plateforme internationale aux particuliers désireux de soutenir le PAM et ses programmes. En 2005, le PAM a collecté le triple du montant de l’année précédente. Ce beau résultat s’explique en partie par la campagne Gift of Hope, qui a recueilli des fonds pour les projets d’alimentation scolaire du PAM dans le quatrième trimestre de l’année. En juin 2005, un nouveau comité des Amis du PAM a été créé, comme il se devait, dans le pays qui accueille le siège du PAM. Le Comitato Italiano PAM, tel est son nom, a commencé avec succès à mobiliser la Le produit combiné de toutes ces collectes auprès des particuliers a atteint 119 millions de dollars (dons en espèces et en nature), soit 94 pour cent de plus qu’en 2004. société civile italienne dans le cadre de plusieurs initiatives de collectes de fonds et de sensibilisation, avec concerts, discothons et projet de marketing ciblé en collaboration avec la Banca di Roma. Le PAM a également obtenu l’agrément de déduction fiscale au Royaume-Uni. LA MARCHE MARCHE MONDIALE 2005 E nsemble contre la faim: une Marche mondiale. Cette campagne offre aux partenaires du PAM une occasion exceptionnelle et hautement visible de contribuer à la lutte mondiale contre la faim des enfants. La Marche mondiale annuelle permet de sensibiliser l’opinion, de collecter des fonds et d’encourager l’adoption de mesures pour que les enfants n’aient plus jamais faim. Le PAM a pour politique de partager la notoriété et les recettes recueillies (selon des modalités convenues avant la marche) avec les organisations partenaires engagées dans la lutte contre la faim des enfants et désireuses de contribuer au succès de la manifestation. La Marche mondiale du 12 juin 2005 a eu lieu dans plus de 90 pays du globe. De nombreux bénéficiaires de l’aide du PAM y ont participé. Au Mali, par exemple, plus de 40 000 enfants (soit un cinquième des 200 000 élèves bénéficiant du programme d’alimentation scolaire du PAM) ont répondu présent à l’appel, alors que beaucoup avaient dû faire des kilomètres à pied ou à bicyclette pour rejoindre le point de départ de la Marche. La participation a été impressionnante, même dans des pays comme la Sierra Leone et le Libéria où tout récemment encore la guerre avait empêché ce genre de mobilisation citoyenne. La Marche est née d’une initiative de TNT, l’une des entreprises partenaires du PAM. En 2003, les employés de TNT en Asie ont commencé à organiser des marches afin de faire connaître le PAM et de recueillir des fonds pour ses programmes d’alimentation scolaire. Forte des bons résultats obtenus, l’entreprise a organisé une deuxième Marche en 2004 et a invité le personnel du PAM à y participer aux côtés de ses employés et de leurs familles. La Marche a réuni 40 000 personnes dans plus de 70 pays. TNT et le PAM ont ensuite décidé d’un commun accord que l’événement serait géré par la PAM à compter de 2006. Au total, quelque 201 000 personnes ont participé à la Marche, en 266 lieux et sur les 24 fuseaux horaires. Depuis de début de 2005, le PAM s’efforce de faire de la Marche mondiale l’un des piliers du combat qu’il mène depuis dix ans en faveur de la réalisation du premier objectif du Millénaire pour le développement, à savoir éliminer la faim parmi les enfants d’ici à 2015. Le partenariat pour la Marche mondiale regroupe aujourd’hui des dizaines d’ONG locales et internationales et d’entreprises privées. Le site web interactif www.FightHunger.org soutient les organisateurs de la Marche dans le monde entier, de même que les marcheurs, les donateurs, les journalistes et autres groupes concernés en facilitant la communication et la création de réseaux. Chaque fois qu’un internaute clique sur le site, les parrains de l’opération font un don de 0,19 dollar (montant équivalent au coût journalier moyen d’un repas scolaire). 40 MONDIALE CONTRE LA FAIM, 41 Communication et plaidoyer La notoriété du PAM s’est nettement accrue en 2005, avec des mentions plus nombreuses dans les grands médias internationaux et davantage de publicité que dans toute la dernière décennie. Le secret de cette réussite tient à la stratégie choisie, qui consiste à saisir toutes les occasions de rappeler haut et fort que la faim tue encore chaque année davantage que le sida, le paludisme et la tuberculose réunis, tout en cherchant des appuis pour répondre aux situations d’urgence plus médiatisées, qu’il s’agisse du tsunami, de la situation au Darfour et du séisme au Pakistan. 139 éditoriaux et lettres à la rédaction ont été envoyés dans le cadre d’une vigoureuse campagne de communication médias; ces envois ont été publiés dans 98 journaux et magazines du monde entier, dont le New York Times, The Economist et le Financial Times. du Conseil japonais de la publicité, qui a fait connaître le problème de la faim et le PAM à des millions de foyers japonais. La valeur de cette publicité gratuite a été supérieure à 60 millions de dollars, soit plus de dix fois le budget de la Division de la communication. Les actions de plaidoyer menées en association avec des acteurs privés se sont multipliées en 2005. Le PAM et les entreprises partenaires ont fait équipe pour rencontrer les grands décideurs; des agences de publicité ont mis leur talent au service du PAM en créant gratuitement certaines de ses annonces; des entreprises ont offert des espaces publicitaires dans les journaux, à la télévision et à la radio. Rien qu’en 2005, des sociétés de logiciels ont offert de traduire et commercialiser le jeu vidéo éducatif Food Force en chinois, en italien et en japonais. Comme il était bien décidé à ne pas se contenter de citations dans la presse, le PAM a également produit l’essentiel de son matériel promotionnel, et cela à très bas coût. En 2005, 30 spots promotionnels ont été diffusés à la télévision et 19 annonces ont été publiées gratuitement dans des journaux internationaux et locaux. De nombreuses célébrités qui nous soutiennent ont prêté leur visage et leur voix à nos spots promotionnels. Le PAM a eu le plaisir d’avoir été choisi pour la deuxième année consécutive comme sujet de la campagne publicitaire nationale pro bono a été téléchargé près de 4 millions de fois, et le site web www.food-force.com reçoit en moyenne plus de 18 000 visiteurs par semaine. L’opération se poursuit dans d’autres langues, avec un lancement de la version japonaise en octobre, puis italienne en janvier. Viendront ensuite le polonais, le chinois, le français, le hongrois, le grec, l’arabe, le norvégien et le hindi/anglais. En avril 2005, le PAM s’est aventuré dans une contrée étrange et inconnue: l’industrie des jeux informatiques. Un monde dangereux où des entreprises multimilliardaires cannibalisent les minuscules pousses, où des gamins inventifs et malins ricanent à la mention du mot “édutainment”, où la flamboyance du graphisme et le luxe du plan-médias comptent davantage qu’un contenu digne de ce nom. Beaucoup d’industriels des jeux informatiques ont évidemment remarqué l’irruption de ce nouveau venu, mais ils ont fort heureusement bien réagi et ne l’ont pas dévoré, mais au contraire aidé. Ainsi, lorsque le serveur de Food Force s’est bloqué pour cause d’embouteillage, juste après le lancement, Yahoo! Games a très vite accepté d’héberger le jeu gratuitement. Des géants des médias, Konami, Shanda et Ubisoft, ont gracieusement offert leurs services pour créer les versions japonaise, chinoise et française, respectivement. Des créateurs de jeux “sérieux” souhaiteraient être associés à un éventuel Food Force II, et des articles flatteurs dans la presse spécialisée, wired.com par exemple, renforcent encore la crédibilité du projet. Le produit de cette improbable rencontre s’appelle Food Force – un jeu vidéo éducatif non violent, à tout petit budget, pour parler aux enfants de la faim et de l’aide humanitaire. Le lancement du jeu au Salon du livre de Bologne, en Italie, avec en tout et pour tout un site web et un communiqué de presse, a été un pari un peu fou. Mais le succès a été au rendez-vous: les médias internationaux se sont immédiatement emparés de l’histoire, et en juin il y avait déjà un million de joueurs. Aujourd’hui, douze mois plus tard, Food Force L’extraordinaire réussite de l’aventure Food Force est un atout inestimable pour le PAM: le jeu a été plébiscité par les adolescents qui, compliment suprême, le trouvent “cool” (de même que le PAM, par extension). Avec Food Force et sa communauté de plus en plus large d’internautes, le PAM a ouvert en 2005 une voie de communication directe avec les décideurs de demain. On October 8th an earthquake buried thousands of children now lost to their families in the rubble of Kashmir. Help the World Food Programme lessen the pain of those who have survived. Please donate. w w w. w f p . o r g / d o n a t e James Nachtwey/VII WFP/S. Noorani WFP/R. Skullerud Le lobbying auprès des décideurs gouvernementaux s’est nettement intensifié. Le nombre de personnalités ayant visité des projets du PAM a augmenté de 39 pour cent par rapport à 2004 - des parlementaires, des ministres et des membres de familles royales ont fait le déplacement de la République tchèque, du Danemark, de Thaïlande, du Royaume-Uni ou États-Unis. Un bureau de liaison a été ouvert à Paris afin d’accroître la notoriété du PAM dans les médias, les entreprises et en France en général. FOOD FORCE After the tsunami She counted on our help One year later, she still needs our help. Her school lunch costs just 19 cents a day — a small price to pay for a brighter future. Help us keep her hope alive. A Loss We Ignored. James Nachtwey’s photographs - including the one above that won a top prize in the World Press Photo competition - tell stories of terror, hunger and pain in Darfur. A contract photographer for TIME magazine and partner in WFP’s fight against hunger, Nachtwey has captured the plight of over two million people struggling to survive in a world that too easily ignores their suffering. Thank you, James. For every frame you take, another set of eyes will open. At least that is our hope. www.wfp.org/donate www.wfp.org/donate 42 43 Communication et plaidoyer DÉVELOPPEMENT Partenariats Q uelque 230 projets ont été exécutés en partenariat, soit une augmentation de 6 pour cent par rapport à 2004. DU SITE WEB A ccessible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, l’Internet offre la possibilité d’atteindre un public beaucoup plus large que ne le ferait tout autre média. En 2005, le site www.wfp.org a été doté des moyens techniques requis pour en exploiter pleinement le potentiel. nourriture au Kenya, au Pakistan, en Sierra Leone, en Ouganda et en Zambie. L’expérience a été évaluée en 2005; l’équipe d’évaluation a conclu que les coûts étaient maîtrisés en ce qui concernait la gestion des points de livraison avancés, les transports secondaires et les distributions finales. Le coût combiné du transport secondaire et des distributions finales de nourriture est resté inchangé ou a diminué, selon les pays, du fait des possibilités d’améliorer les systèmes de distribution. L’UNICEF est resté le principal partenaire du PAM dans le système des Nations Unies, avec 140 projets dans 68 pays, essentiellement dans les domaines de la santé, de la nutrition et de l’alimentation scolaire. Le PAM et l’UNICEF ont évalué conjointement 41 projets. Le mémorandum d’accord signé avec l’UNICEF, révisé en juillet 2005, insiste sur la nécessité de faire des évaluations rigoureuses afin de cibler l’aide sur les populations dans le besoin et de clarifier les responsabilités en matière d’évaluations de la sécurité alimentaire et de la nutrition. Le PAM a mis au point des outils de publication qui permettent au service de l’information de mettre des contenus en ligne sur le site aussi facilement que s’il s’agissait de courriels. Les éditeurs Web pourront désormais mettre en ligne communiqués de presse, galeries photos, vidéos et articles directement depuis leur ordinateur de bureau ou portable, d’un simple clic. Auparavant, ce travail mobilisait deux ou trois personnes. La nouvelle technologie a été immédiatement testée, et avec succès. Avec des mises à jour en temps réel après le séisme au Pakistan, la salle de presse en ligne du PAM est devenue l’une des principales sources d’information humanitaire des grands portails d’actualité que sont la BBC, Reuters Alertnet et The Guardian Unlimited. Grâce à la nouvelle technologie utilisée pour construire cet outil, les nouvelles du PAM apparaissent plus fréquemment dans les résultats de recherche de Google; un facteur clé qui a contribué au doublement du nombre de consultations de la salle de presse en ligne dès la fin de 2005. En 2006, les outils de publication, qui permettent d’accéder à des pages en douze langues, renverront également à d’autres sections importantes du site. formulé une série de concepts qui ont été mis en images par la société de production Partizan. Les séquences ont été tournées au Kenya en mai 2005. Partizan a produit trois spots télévisés dont chacun évoque la faim sous un angle différent, en montrant non seulement comment elle affecte les Africains, mais aussi en imaginant comment réagirait un Occidental confronté à la faim pour la première fois de sa vie. Dans l’un des spots, un homme d’affaires en costume trois-pièces vit les difficultés quotidiennes qui sont le lot de toutes les Africaines. On le voit piler du mil, un bébé en pleurs accroché dans le dos, puis traîner un sac d’aide alimentaire jusque dans “son” village. La dernière image est en forme de question: “852 millions de personnes vivent ainsi. Le pourriez-vous?” CAMPAGNE PUBLICITAIRE AU ROYAUME-UNI L’ un des partenariats les plus insolites noués par le PAM en 2005 a été une initiative commune avec l’agence de publicité londonienne Leagas Delaney, qui a conçu une campagne publicitaire pour sensibiliser les téléspectateurs au problème de la faim chronique. L’agence Leagas Delaney estime que le projet aurait coûté jusqu’à 1 million de dollars au prix du marché. Mais, tout comme Partizan, elle a travaillé gratuitement. En collaboration avec le bureau de liaison du PAM à Londres, une équipe de créatifs de Leagas Delaney a 44 En 2005, le PAM a collaboré dans 73 pays avec 2 270 ONG (soit 260 organisations internationales et 2 010 organisations locales ou communautaires). 204 des 262 projets opérationnels ont été exécutés en partenariat avec une ONG, un chiffre légèrement supérieur à celui de 2004 (78 pour cent en 2005 contre 74 pour cent en 2004). Les partenariats du PAM avec les ONG ont concerné le plus souvent les distributions générales de nourriture (605 ONG) et les activités liées au VIH/sida (497 ONG). La FAO a été, par ordre de fréquence, le deuxième partenaire du PAM, avec 87 projets dans 53 pays. Le domaine de prédilection de la coopération a été l’agriculture, et les deux institutions ont fait ensemble 41 évaluations de besoins. L’OMS et le PAM ont collaboré dans le cadre de 71 projets dans 42 pays, essentiellement dans les domaines de la santé, de la nutrition et du VIH/sida. La collaboration entre l’OMS et le PAM s’est beaucoup renforcée durant l’année, avec des partenariats en augmentation de 61 pour cent par rapport à 2004. Un peu plus d’un millier d’ONG ont proposé des services et des produits complémentaires, en augmentation de 41 pour cent par rapport à 2004 (de 718 à 1 014 ONG partenaires). Toutefois, le pourcentage de projets ayant bénéficié de services et produits complémentaires des ONG a diminué de 3 pour cent entre 2004 et 2005, passant de 38 à 35 pour cent. Le HCR et le PAM ont continué à travailler ensemble en 2005 pour assurer la distribution de rations alimentaires complètes à plus de 2,1 millions de réfugiés, 8,3 millions de déplacés et 1,3 million de rapatriés dans 43 pays. Ils ont coopéré autour de 54 projets dans 37 pays, un chiffre en légère hausse par rapport à 2004. Ils ont également collaboré pour évaluer les besoins et créer des réseaux de distribution répondant mieux aux attentes des réfugiées. Ils ont focalisé leur attention sur le soutien aux écoles, les programmes de formation des adultes et les activités génératrices de revenus accompagnées de nourriture, dans l’espoir que les réfugiés pourront devenir moins tributaires de l’aide internationale. Les deux institutions sont convenues en 2003 que le PAM assurerait à titre pilote les distributions de 45 Partenariats APPUI L’ Entrepôt destineé aux interventions humanitaires des Nations Unies a ouvert des dépôts régionaux de matériel d’urgence afin de renforcer les capacités d’intervention et de contenir les coûts. Fin 2005, le PAM gérait quatre entrepôts régionaux: celui de l’intervention d’urgence en Asie (au Cambodge); le réseau d’intervention d’urgence en Amérique latine et aux Caraïbes (au Panama); le dépôt humanitaire de Dubaï, équipé pour les services informatiques; et l’entrepôt destiné aux interventions humanitaires des Nations Unies (en Italie). AUX SERVICES COMMUNS Les Services aériens humanitaires du PAM et ceux des Nations Unies ont fourni un appui aérien aux opérations du PAM et à la communauté humanitaire en 2005. Le PAM a affrété des avions et des hélicoptères. Il a totalisé 89 850 heures de vol, a exploité quelque 90 appareils et a transporté 154 210 tonnes de nourriture et d’articles non alimentaires, ainsi que 368 000 travailleurs humanitaires et représentants des donateurs et des gouvernements. Les partenaires de réserve du PAM ont fourni du personnel et des équipements à certains services communs (Centre logistique commun des Nations Unies, Services aériens humanitaires des Nations Unies, Système interinstitutions de télécommunications sécurisées) qui sont venus renforcer l’action du PAM et ont permis d’accélérer les interventions. L’Agence suédoise des services de sauvetage a déployé d’importants effectifs (43 personnes, dont 18 spécialistes des communications et télécommunications, 16 dans différents services et 9 en logistique). La Direction norvégienne de la protection civile et de la planification en cas d’urgence a détaché 37 personnes, devenant ainsi le deuxième partenaire de réserve du PAM en termes d’effectifs déployés. Les partenaires de réserve ont surtout été nombreux dans les activités de services, la logistique occupant le deuxième rang. Le Centre logistique commun des Nations Unies a dépêché 96 fonctionnaires internationaux dans deux zones touchées par des catastrophes naturelles majeures (l’océan Indien par le tsunami et l’Asie du Sud par un tremblement de terre) et dans une situation d’urgence complexe (République démocratique du Congo), tout en poursuivant l’intégralité de ses opérations au Soudan. Après le tsunami, il a joué un rôle majeur de coordination opérationnelle des activités civiles et militaires (notamment en utilisant massivement le matériel militaire de Banda Aceh), en matière de gestion des formalités douanières, d’importation, de Système d’information géographique et d’évaluation des infrastructures. Au Pakistan, il a contribué à la création d’une cellule de coordination du transport de fret (pour que les moyens de transport soient prioritaires) et d’une base de données pour le traçage des articles non alimentaires. LE Le monde du sport a continué à s’investir aux côtés du PAM. Paul Tergat, recordman mondial du marathon (et, cas unique parmi les Ambassadeurs du PAM, ex-bénéficiaire de l’aide humanitaire) a représenté le PAM dans de nombreuses rencontres. Des sportifs mondialement connus ont accepté d’apparaître dans les spots télévisés le célébrissime footballeur Kaka, le pilote italien de formule 1 Jarno Trulli, et les basketteurs vedette de la NBA - le Congolais Dikembe Mutombo pour la version française, Dirk Nowitzki pour l’allemand et Leandro Barbose pour le portugais. SOUTIEN DES CÉLÉBRITÉS H ollywood a plébiscité le PAM en 2005, et ses stars ont mis leur renommée au service de la lutte contre la faim. Penelope Cruz a été la vedette d’une série d’annonces de service public créées en interne par le PAM et diffusées gratuitement par des chaînes de télévision du monde entier. D’autres célébrités se sont mobilisées - l’acteur irlandais Colin Farrell, le jeune footballeur prodige américain Freddy Adu, ou encore James Elliott, vedette de la série américaine Jag. Les annonces ont été projetées sur des places publiques, dans des trains, des aéroports, des cabinets médicaux, des librairies, des avions et même des ascenseurs. Le PAM a également fait son entrée dans le monde du cinéma grâce aux acteurs et au réalisateur de The Constant Gardener – film basé sur le roman de John Le Carré – qui ont été tellement impressionnés par l’assistance du PAM lors de leur tournage au Kenya qu’ils ont réalisé un spot de 60 secondes avec Rachel Weisz, vedette oscarisée pour son rôle dans le film. La valeur du temps d’écran ainsi offert au PAM en 2005 est estimée à près de 60 millions de dollars. Nick Farr Jones, ex-capitaine de l’équipe australienne de rugby et quasi-vétéran des campagnes du PAM (son engagement remonte au tout premier partenariat du Comité international de rugby avec le PAM, en 2003), s’est rendu à Banda Aceh et a visité des projets en Indonésie, avant de participer au match de rugby du 5 mars organisé par le Comité au Royaume-Uni en faveur des survivants du tsunami, qui a permis de recueillir 3,3 millions de dollars. La “diva aux pieds nus”, alias Cesaria Evora, l’une des premières Ambassadrices du PAM contre la faim, a promu le PAM dans ses concerts à Genève et Zurich. Lauren Bush, porte-parole honoraire du PAM pour la campagne mondiale de lutte contre la faim s’adressant aux élèves américains, s’est exprimée sur les chaînes de télévision NBC et Fox News et dans Vogue, Organic Living et toute une série de journaux. Après avoir visité les sites d’opérations du PAM au Guatemala, au Cambodge et au Sri Lanka dans la zone du tsunami, elle s’est rendue au Tchad (le voyage a été couvert par MTV), au Lesotho et en Tanzanie. En 2005, l’engagement de l’actrice italienne Maria Grazia Cucinotta en faveur du PAM a porté ses fruits. Le film All The Invisible Children - sept courtsmétrages sur des enfants réalisés par des grands noms du cinéma, notamment John Woo, Spike Lee et Ridley Scott, et dont elle est l’une des vedettes – a été présenté au Festival de Venise. 46 47 Partenariats Les musiciens de la Thievery Corporation ont prêté leurs célèbres voix à la lutte contre la faim et ont inauguré leur partenariat avec le PAM par un concert exceptionnel qui a permis de recueillir 30 000 dollars pour les victimes du tsunami. Ils sont ensuite apparus dans une série d’annonces de service public et ont donné d’autres concerts de bienfaisance à Rome et dans d’autres capitales. Rapport annuel: 2005 apporter son aide dans les régions du monde les plus diverses, et ça nous plaît.” En octobre, le PAM a ajouté un patronyme prestigieux à sa déjà longue liste de célébrités en la personne de la Princesse Haya Bint Al-Hussein, fille du feu roi Hussein de Jordanie et épouse du Vice-Président et Premier Ministre des Émirats arabes unis et Emir de Dubaï, Cheikh Mohammed bin Rashid al-Maktoum. La Princesse Haya a rejoint le PAM en qualité d’Ambassadrice de bonne volonté pour la lutte mondiale contre la faim. “C’est une affaire de feeling pour les gens”, explique Rob Garza, fondateur de la Thievery Corporation il y a dix ans avec Eric Hilton; “nous voyons comment le PAM parvient à se déployer rapidement sur de nombreux fronts et à 48 49 Annexes 50 51 39 416 AUTRES2 6 040 OPÉRATIONS BILATÉRALES 1 5 79 15 100 0 2 88 10 100 3 2 2 81 12 100 5 009 20 868 299 235 186 249 112 985 63 969 389 081 12 8 625 20 992 1 333 542 790 229 543 313 117 299 1 480 457 45 51 390 80 470 82 769 2 811 441 2 072 988 738 453 228 678 3 254 748 28 088 15 940 12 148 SECOURS Opérations d’urgence IPSR 30 571 43 1 39 18 100 À l’exclusion des dépenses d’administration et d’appui aux programmes. Les dépenses directes ne comprennent pas les CAI, le Fonds général, les comptes spéciaux, les coûts d’assurance et les fonds fiduciaires. - : aucune dépense 0 : dépenses inferiéures à 500 dollars OPÉRATIONS BILATÉRALES 461 12 696 DÉVELOPPEMENT OPÉRATIONS SPÉCIALES 71 817 5 MOYEN-ORIENT ET AFRIQUE DU NORD Pourcentage pour l’ensemble des régions - 2 63 078 40 610 1 094 299 1 076 583 17 716 15 228 1 213 215 37 - - 17 222 1 433 15 789 OPÉRATIONS BILATÉRALES 35 31 920 49 142 2 563 - 67 144 18 494 48 649 67 707 2 - 13 845 3 967 9 879 SECOURS Opérations d’urgence IPSR 65 100 0 0 100 100 OPÉRATIONS SPÉCIALES 26 408 DÉVELOPPEMENT 40 253 2 134 OPÉRATIONS BILATÉRALES AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES Pourcentage pour l’ensemble des régions 235 86 418 52 862 33 556 SECOURS Opérations d’urgence IPSR OPÉRATIONS SPÉCIALES 86 788 5 Dépenses Dépenses % 2003 2002 EUROPE ORIENTALE ET CEI Pourcentage pour l’ensemble des régions 1 1 5 77 16 100 1 1 90 8 100 2 2 3 86 7 100 % 6 020 9 012 326 263 155 817 170 446 76 226 417 521 14 8 695 43 975 1 202 709 757 281 445 427 126 364 1 381 743 48 118 115 794 372 60 628 1 670 055 992 990 677 066 256 458 2 899 628 Dépenses 2004 1 2 78 18 100 1 3 87 9 100 4 27 2 58 9 100 % 5 3 90 1 100 - 35 65 100 1 - 99 100 % 762 490 4 735 73 114 57 920 15 194 16 633 856 973 30 - 2 906 26 208 8 102 18 107 30 212 59 326 2 - - 40 411 12 209 28 202 40 411 1 Dépenses 2004 89 1 9 2 100 - 5 44 51 100 - - 100 100 % Annexe 1: VENTILATION DES DÉPENSES OPÉRATIONNELLES1 PAR RÉGION ET CATÉGORIE D’ACTIVITÉS, 2002-2005 (en milliers de dollars) 21 724 360 182 317 652 42 530 SECOURS Opérations d’urgence IPSR OPÉRATIONS SPÉCIALES 66 370 DÉVELOPPEMENT 454 316 29 1 864 OPÉRATIONS BILATÉRALES ASIE Pourcentage pour l’ensemble des régions 14 178 794 257 476 630 317 627 SECOURS Opérations d’urgence IPSR OPÉRATIONS SPÉCIALES 89 075 DÉVELOPPEMENT 899 374 56 38 609 OPÉRATIONS BILATÉRALES AFRIQUE SUBSAHARIENNE Pourcentage pour l’ensemble des régions 36 651 1 282 791 867 053 415 738 SECOURS Opérations d’urgence IPSR OPÉRATIONS SPÉCIALES 194 692 1 592 160 DÉVELOPPEMENT TOTAL Dépenses Dépenses % 2003 2002 Annexe 1: VENTILATION DES DÉPENSES OPÉRATIONNELLES1 PAR RÉGION ET CATÉGORIE D’ACTIVITÉS, 2002-2005 (en milliers de dollars) 9 932 2 699 55 670 35 879 19 792 15 774 84 076 3 - 461 41 185 10 295 30 890 31 831 73 477 3 - - 35 874 8 018 27 856 35 874 1 Dépenses 2005 2 794 63 330 379 064 241 316 137 748 71 048 516 237 18 4 688 130 188 1 762 292 745 262 1 017 030 145 739 2 042 906 71 153 879 22 196 724 2 282 892 1 046 223 1 236 669 258 884 2 892 401 Dépenses 2005 12 3 66 19 100 - 1 56 43 100 - - 100 100 % 1 12 73 14 100 0 6 86 7 100 5 0 7 79 9 100 % 52 53 194 692 1 282 791 686 1 420 1 086 2 390 41 051 1 139 4 995 22 221 108 988 311 Cap-Vert 1 625 République centrafricaine 1 378 Tchad 3 126 Congo Congo, Rép. dém. du 0 1 388 454 18 849 1 170 954 1 340 4 356 1 910 1 522 4 242 4 127 4 189 2 703 8 822 3 781 2 595 Côte d’Ivoire Djibouti Érythrée Éthiopie Gabon Gambie Ghana Guinée Guinée-Bissau Kenya Lesotho Libéria Madagascar Malawi Mali Mauritanie Mozambique Namibie Niger Rwanda 2 000 231 190 1 590 - 515 - 67 (15) 177 - 1 139 5 071 869 - 36 651 14 178 TOTAL POUR LA RÉGION 89 075 794 257 24 131 2 800 1 301 12 657 9 817 2 375 7 971 2 357 2 899 Afghanistan Bangladesh Bhoutan Cambodge Chine Inde Indonésie Pôle d’Islamabad Corée, Rép. pop. dém. de Lao, Rép. dém. pop. Maldives Myanmar Népal Pakistan Sri Lanka 1 472 4 880 7 309 4 865 434 11 060 57 095 101 879 1 116 131 546 10 312 16 333 - 945 41 827 89 291 18 228 Zambie 3 547 Zimbabwe Autres dépenses régionales 113 9 - 13 720 796 - 3 596 - 383 - 96 380 2 999 30 282 22 956 3 282 1 406 2 476 1 015 - Soudan Swaziland Tanzanie Togo Ouganda 1 027 20 588 8 441 - 457 2 839 - Develop- Secours Opér. pement spéciales 2002 Sao Tomé-et-Principe Sénégal Sierra Leone Somalie Afrique du Sud ASIE Total - - 57 2 - 1 539 (1) 1 230 43 - 5 25 1 4 15 10 10 4 50 5 1 1 10 2 58 4 5 22 128 2 2 4 2 42 108 1 3 14 1 805 488 271 168 028 362 350 756 948 556 170 091 986 251 302 066 516 206 016 311 311 798 212 390 189 556 666 317 042 771 38 609 1 592 160 Opér. bilat. 5 273 13 188 2 386 5 146 1 954 1 851 3 510 4 905 4 638 1 701 3 923 1 128 7 787 16 483 - 283 60 1 500 947 4 416 - 2 409 4 589 27 2 005 228 678 18 728 52 058 1 316 39 11 500 20 851 41 526 6 622 51 927 1 369 1 571 97 18 529 4 154 44 344 16 689 3 783 66 479 207 986 1 454 1 942 1 277 4 905 61 926 137 820 151 43 492 599 18 123 3 040 (19) 3 145 - 1 320 - - 260 74 1 945 842 - 7 625 - 2 811 441 82 769 Develop- Secours Opér. pement spéciales 2003 Total - - - - 1 233 - 420 - 41 (6) 537 - 24 65 1 2 16 22 46 10 59 6 3 4 20 4 52 17 3 66 225 1 2 5 4 63 145 2 4 44 2 001 265 316 425 770 805 418 113 977 006 272 020 978 154 132 651 917 479 702 1 954 890 693 905 870 486 409 734 898 604 80 470 3 254 748 Opér. bilat. 1 210 10 710 6 457 7 352 3 483 583 1 773 6 090 6 205 1 429 2 477 2 190 15 534 46 671 0 11 887 - 3 649 1 154 3 110 - 2 346 5 614 (6) 2 757 256 458 6 946 20 568 2 971 0 8 412 21 892 35 438 5 981 19 915 1 443 56 396 9 493 3 745 56 574 19 908 2 229 44 917 147 931 - 46 3 436 31 454 4 868 42 613 73 486 1 248 41 422 282 0 1 780 1 051 - 557 - 1 059 - 2 317 43 5 903 960 - 1 670 055 60 628 Develop- Secours Opér. pement spéciales 2004 Total - - - 2 740 1 298 - - (11) 14 1 419 - 8 31 2 6 15 25 37 7 27 7 1 2 12 3 72 23 2 44 161 3 4 36 4 42 79 2 6 43 3 156 278 971 457 764 375 801 754 057 648 485 873 240 745 107 753 900 917 115 - 695 590 881 868 656 377 346 876 795 039 794 372 2 899 628 Opér. bilat. 3 888 13 855 6 595 5 445 2 630 (1) 4 506 6 004 6 834 2 138 2 818 3 242 16 417 1 103 25 031 - 557 1 698 2 460 - 2 124 2 766 1 050 258 884 14 973 31 615 791 37 290 13 323 19 458 35 141 1 796 54 997 9 934 10 2 099 9 005 3 110 63 551 21 881 3 943 64 364 311 209 - 2 004 41 806 3 983 59 007 43 986 942 833 37 600 951 184 - 23 (99) - 24 - 197 - 5 987 3 016 6 793 1 096 - 2 282 892 196 724 Develop- Secours Opér. pement spéciales 2005 12 - 60 - 2 523 1 608 1 837 1 864 - - (6) - Opér. bilat. 1 12 9 7 10 11 70 102 3 135 36 2 19 14 484 851 675 764 251 060 815 735 491 142 966 800 242 494 899 374 45 374 89 291 19 286 100 045 2 999 31 688 25 432 457 3 866 21 597 8 441 - Total 50 815 155 906 - 126 421 10 049 50 179 80 768 2 628 25 113 9 529 - (0) 10 184 15 082 842 3 098 1 953 16 700 4 685 660 10 670 1 947 5 921 14 817 6 857 8 21 287 1 691 99 955 232 126 576 2 997 15 966 - 117 299 1 333 542 2 320 318 5 847 6 569 5 631 589 3 884 2 033 - (0) - 2 2 528 611 - 11 715 - 20 992 1 696 907 2 - 11 - Develop- Secours Opér. pement spéciales 2003 54 809 160 631 2 014 133 176 10 051 56 747 86 399 589 6 511 27 157 9 529 - Total (0) - 42 - - 3 525 578 864 1 16 29 7 3 21 4 100 2 138 23 4 17 11 946 105 899 700 108 287 219 608 185 291 221 685 204 533 8 625 1 480 457 1 674 4 725 - - Opér. bilat. 18 168 70 599 4 062 354 338 7 999 27 535 83 027 1 885 9 279 18 147 - 12 633 8 059 2 319 8 690 2 568 28 184 3 138 1 264 9 296 4 611 7 867 9 251 8 505 20 911 (136) 121 416 1 723 119 073 19 502 11 221 - 126 364 1 202 709 4 886 178 4 819 5 231 4 714 446 4 900 4 471 - - (2 667) 54 - 11 603 - 43 975 136 30 133 - 37 - Develop- Secours Opér. pement spéciales 2004 23 054 73 017 4 376 389 290 8 816 32 766 87 741 446 6 785 13 788 18 147 - Total - - 3 136 2 719 165 676 821 138 205 462 4 20 17 10 611 500 310 824 8 690 20 911 (2 803) 121 470 4 291 130 50 3 15 9 8 695 1 381 743 2 418 - 817 - - Opér. bilat. 43 863 67 450 4 357 569 691 10 779 37 556 289 103 952 2 860 9 128 22 761 - 2 082 110 879 - 7 - 10 920 12 748 278 12 721 3 849 16 629 2 287 1 641 9 933 2 096 9 119 5 762 19 506 53 482 266 103 392 (66) 55 402 815 92 260 18 247 7 159 - 2 623 228 17 517 7 035 29 001 (0) 8 - 1 779 - 145 739 1 762 292 130 188 8 147 409 4 400 6 092 6 791 768 3 361 4 127 480 Develop- Secours Opér. pement spéciales 2005 Total 088 163 995 262 025 148 918 271 110 968 697 046 364 239 - 557 702 254 983 023 777 067 699 815 001 52 010 67 998 6 849 684 970 10 774 43 649 289 110 744 768 6 221 13 263 22 761 480 Total 18 861 45 470 791 44 069 18 768 22 35 6 61 17 2 4 12 3 79 22 5 64 336 3 50 3 62 50 3 3 40 2 - 1 375 0 - 1 061 358 - 039 938 287 158 933 4 9 16 49 60 719 119 910 771 795 12 986 133 768 (67) 55 410 4 664 94 35 2 9 9 4 688 2 042 906 548 - (5) - - Opér. bilat. - 693 360 257 - 619 - - (2) 100 2 119 - 22 2 892 401 Opér. bilat. Annexe 2: VENTILATION DES DÉPENSES OPÉRATIONNELLES1 PAR PAYS, RÉGION ET CATÉGORIE D’ACTIVITÉS, 2002-2005 (en milliers de dollars) 3 102 14 666 1 271 387 12 202 8 452 8 828 324 45 231 1 367 0 137 9 131 2 251 53 889 103 484 226 12 873 130 0 1 666 2 861 257 1 641 Angola Bénin Burkina Faso Burundi Cameroun AFRIQUE SUBSAHARIENNE GRAND TOTAL Develop- Secours Opér. pement spéciales 2002 Annexe 2: VENTILATION DES DÉPENSES OPÉRATIONNELLES1 PAR PAYS, RÉGION ET CATÉGORIE D’ACTIVITÉS, 2002-2005 (en milliers de dollars) 54 55 66 370 64 - Macédoine, ex-Rép. youg. de Fédération de Russie Serbie-et-Monténégro Tadjikistan Turkménistan Autres dépenses régionales TOTAL POUR LA RÉGION 86 418 3 149 43 13 843 13 905 40 098 - 2 099 278 1 437 5 208 Équateur El Salvador Guatemala Guyana Haïti 32 2 278 4 265 - 3 125 1 815 212 498 - - 235 - 10 - 225 - 21 723 66 3 538 2002 26 408 TOTAL POUR LA RÉGION 13 845 2 517 1 874 11 216 - 378 993 794 440 - 2 131 2 556 5 702 5 208 3 5 303 1 859 2 243 897 86 787 3 149 43 14 104 13 779 40 108 - 2 3 3 5 454 316 955 14 595 Total 1 590 1 807 2 632 5 545 6 779 600 2 548 400 - - - - 63 969 96 356 1 988 3 900 2 195 16 1 488 11 94 67 144 - 92 13 494 3 664 26 381 204 2 949 7 122 6 455 6 782 - 299 235 980 - - - - - - - 20 868 6 012 Develop- Secours Opér. pement spéciales - - 563 - 563 - - 5 009 - Opér. bilat. 949 122 455 782 - 1 946 3 795 6 532 7 739 6 795 2 088 2 558 493 67 706 - 92 14 057 3 664 26 381 204 2 7 6 6 389 080 980 6 108 Total 2004 93 1 395 1 349 6 356 3 865 15 3 457 185 - - - - 76 226 73 (1) 644 2 679 10 364 398 6 712 181 (3) 40 411 (33) 12 515 201 12 436 - 3 176 3 455 3 940 4 720 - 326 263 10 2 310 - 2 906 - - - - - 9 012 23 Develop- Secours Opér. pement spéciales - - - - - - 6 020 - Opér. bilat. 176 455 940 720 - 92 2 039 4 028 19 626 4 262 6 727 3 638 182 40 411 (33) 12 515 201 12 436 - 3 3 3 4 417 521 10 2 310 96 Total - 28 088 54 461 - - 30 571 - 1 644 28 928 - 40 338 870 068 006 499 218 722 754 302 39 613 71 817 1 13 2 6 7 4 2 31 2 40 253 4 164 5 125 4 755 308 Total 17 222 3 446 3 733 0 (3) - 27 290 6 968 662 262 - 15 228 1 094 299 62 366 133 980 8 323 11 367 4 070 10 937 - 1 022 882 1 294 14 193 31 920 2 895 3 804 3 317 4 300 40 610 - 1 870 218 - 21 38 358 143 - - Develop- Secours Opér. pement spéciales 49 142 6 341 7 537 3 318 0 Total 62 366 29 293 8 166 8 995 3 197 55 148 63 078 1 213 215 0 11 11 367 4 070 10 959 63 067 1 124 307 15 630 - - Opér. bilat. 7 022 16 633 70 3 102 7 021 4 202 2 238 30 212 5 234 6 274 1 958 30 1 350 73 114 (3 806) 191 28 771 (199) 500 13 920 1 831 32 419 (514) 26 208 2 859 2 189 187 - (1) 4 735 (1 163) - 5 898 - 2 906 - Develop- Secours Opér. pement spéciales 2004 17 166 762 490 - - 762 490 - - - Opér. bilat. 920 202 831 807 725 143 654 856 973 (4 898) 191 28 771 2 903 7 521 13 4 1 800 1 59 326 8 093 8 462 2 145 30 Total À l’exclusion des dépenses d’administration et d’appui aux programmes. Les dépenses opérationnelles telles que le Fonds général, les comptes spéciaux, les coûts d’assurance et les fonds fiduciaires, qui ne peuvent être ventilées par projet/opération figurent au-dessous du total de la colonne. 142 12 696 - 461 - - - Opér. bilat. 2003 Note: Les montants négatifs représentent les ajustements financiers. - = aucune dépense 0 = dépenses inferiéures à 500 dollars (*) Y compris les fonds dans le cadre de la résolution 986 du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies relative à l’accord “Pétrole contre nourriture”. 2 1 AUTRES2 TOTAL POUR LA RÉGION 40 12 731 993 763 Libye Maroc 1 338 Territoire palestinien 678 République arabe syrienne 1 075 Yémen 3 599 Autres dépenses régionales 7 499 2 722 2 826 554 4 218 1 748 MOYEN-ORIENT ET AFRIQUE DU NORD 1 647 3 251 4 744 92 Develop- Secours Opér. pement spéciales Honduras Nicaragua Pérou Autres dépenses régionales Algérie Égypte Iran Iraq* Jordanie - - 134 - 261 (126) - - 6 040 - Opér. bilat. 2003 705 2 164 7 651 3 632 5 750 19 - - - - 71 048 43 204 1 403 6 819 245 13 520 646 11 041 1 840 (0) 35 874 - 8 019 13 234 - 2 103 2 345 5 548 4 622 4 379 064 400 1 331 9 893 302 - - - - - 63 330 5 138 Develop- Secours Opér. pement spéciales 2005 (5 508) 15 774 34 (0) 3 900 6 988 4 452 402 31 831 1 530 6 828 3 207 345 8 806 55 670 - 16 24 432 527 11 330 723 18 634 8 41 185 2 110 2 255 1 103 - 9 932 - - 9 932 - - - Opér. bilat. 45 (17 392) 2 699 - 2 326 - 374 - 461 159 Develop- Secours Opér. pement spéciales 2005 - - - - - - 2 794 - Opér. bilat. Annexe 2: VENTILATION DES DÉPENSES OPÉRATIONNELLES1 PAR PAYS, RÉGION ET CATÉGORIE D’ACTIVITÉS, 2002-2005 (en milliers de dollars) 5 178 44 2 031 399 Belize Bolivie Colombie Cuba République dominicaine AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES - Albanie Arménie Azerbaïdjan Géorgie Kyrghizistan 2 378 3 993 3 794 5 215 - 360 182 889 10 993 EUROPE ORIENTALE ET CEI TOTAL POUR LA RÉGION Thaïlande Timor-Leste Autres dépenses régionales Develop- Secours Opér. pement spéciales 2002 Annexe 2: VENTILATION DES DÉPENSES OPÉRATIONNELLES1 PAR PAYS, RÉGION ET CATÉGORIE D’ACTIVITÉS, 2002-2005 (en milliers de dollars) 103 345 548 622 4 139 831 84 076 34 2 326 16 24 432 3 900 7 514 11 330 4 452 723 28 940 409 73 477 3 640 9 082 4 309 504 Total 204 2 107 8 983 245 21 473 4 279 11 041 7 590 19 35 874 - 8 019 13 234 - 2 2 5 4 516 237 400 1 331 15 074 Total 56 57 1 109 527 49 142 67 144 363 203 1 450 840 2 751 419 1 434 586 3 040 119 186 349 Pays à faible revenu et à déficit vivrier Classement réel pour chaque année. Secours uniquement. 3 12 696 Moyen-Orient et Afrique du Nord À l’exclusion des dépenses d’administration et d’appui aux programmes. 26 408 Amérique latine et Caraïbes 2 66 372 Asie 1 89 076 Afrique subsaharienne PAR RÉGION/GROUPE DE PAYS 128 684 194 692 6,5 13,6 34,1 45,8 95,7 66,1 100,0 15 228 31 919 63 968 117 298 210 974 151 163 228 678 Dépenses Dépenses % 2003 2002 Pays les moins avancés PAR CATÉGORIE DE PAYS2 DÉVELOPPEMENT: Secours uniquement. 2,8 2,7 5,8 28,9 59,8 83,1 63,1 100,0 36,5 1,6 2,2 11,9 47,7 90,5 47,2 100,0 % 89 748 56 420 40 411 402 488 1 329 073 1 828 126 1 407 530 1 926 513 Dépenses 2004 4,7 2,9 2,1 20,9 69,0 94,9 73,1 100,0 % 6,7 14,0 28,0 51,3 92,3 66,1 100,0 % 16 633 30 212 76 226 126 364 234 621 166 538 256 458 Dépenses 2004 6,5 11,8 29,7 49,3 91,5 64,9 100,0 % 2005 15 774 31 831 71 048 145 739 247 203 174 528 258 884 Dépenses 2005 71 445 73 016 35 874 450 113 1 908 030 2 427 089 1 936 349 2 541 776 Dépenses Annexe 3: VENTILATION DES DÉPENSES OPÉRATIONNELLES1 PAR CATÉGORIE DE PAYS ET RÉGION, 2002-2005 (en milliers de dollars) Classement réel pour chaque année. 40 784 Moyen-Orient et Afrique du Nord 3 40 253 Amérique latine et Caraïbes À l’exclusion des dépenses d’administration et d’appui aux programmes. 86 418 Europe orientale et CEI3 2 426 553 Asie 1 883 332 1 227 541 932 308 1 477 483 Afrique subsaharienne PAR RÉGION/GROUPE DE PAYS Pays à faible revenu et à déficit vivrier Pays les moins avancés PAR CATÉGORIE DE PAYS2 DÉVELOPPEMENT ET SECOURS: Dépenses Dépenses % 2003 2002 Annexe 3: VENTILATION DES DÉPENSES OPÉRATIONNELLES1 PAR CATÉGORIE DE PAYS ET RÉGION, 2002-2005 (en milliers de dollars) 6,1 12,3 27,4 56,3 95,5 67,4 100,0 % 2,8 2,9 1,4 17,7 75,1 95,5 76,2 100,0 % OS 12% IPSR 27% Bilatéraux BIL: Les frontiéres indiquées sur la présente carte et les dénominations utilisées n’impliquent ni reconnaissance ni acceptation officielles de la part des Nations Unies. Source de données : ADII/PAM DÉV 43% OU 14% Total dépenses opérationnelles: 73 millions de dollars Total dépenses opérationnelles: 2 043 millions de dollars OU 36% DÉV. 7% OS 6% IPSR 50% OS 1% IPSR 42% Amérique Latine et Caraïbes 58 Total dépenses opérationnelles: 516 millions de dollars Opérations spéciales Développement DÉV: OS: Interventions prolongées de secours et de redressement IPSR: BIL. 1% OU 47% Opérations d’urgence OU: Catégorie d’activités Asie Afrique Subsaharienne Total dépenses opérationnelles: 84 millions de dollars OU 43% DÉV. 19% BIL. 12% OS 3% IPSR 24% Moyen-Orient et Afrique du Nord Annexe 4: VENTILATION DES DÉPENSES OPÉRATIONNELLES PAR RÉGION, 2005 DÉV. 14% IPSR 78% Europe Orientale et Cei Total dépenses opérationnelles: 36 millions de dollars OU 22% Annexe 5: CONTRIBUTIONS TOTALES CONFIRMÉES POUR 2005 (en milliers de dollars) Banque africaine de développement Algérie Andorre Australie Autriche Azerbaïdjan Bangladesh Belgique Bhoutan Canada Chine Colombie Cuba République tchèque Danemark Commission européenne Equateur Egypte El Salvador Erythrée Iles Faroe Finlande France Allemagne Grèce Guatemala Haïti Saint-Siège Honduras Hongrie Islande Inde Irlande Israël Italie Japon Jordanie Kenya Corée, Rép. de Koweït Liechtenstein Luxembourg Madagascar Malaisie Monaco Namibie Népal Pays-Bas Nouvelle-Zélande Nicaragua Nigéria Norvège Fonds OPEC Pakistan Panama Pologne Portugal Privé(2) Qatar Fédération de Russie Arabie saoudite Sénégal Singapour Rép. slovaque Slovénie Afrique du Sud Espagne Sri Lanka Suède Suisse Syrie Thaïlande Trinité-et-Tobago Turquie Ouganda Royaume-Uni Nations Unies Emirats arabes unis Etats-Unis d’Amérique Venezuela Total Développement RAIU* CII IPSR Opérations spéciales 0 3 080 0 6 407 1 855 0 14 347 0 0 37 281 1 750 0 0 0 28 469 6 170 0 327 0 0 0 6 979 6 957 27 733 0 0 307 10 465 0 0 8 745 205 17 12 385 8 182 0 4 000 100 0 0 0 0 79 0 2 0 500 1 908 0 0 30 253 100 0 2 50 113 8 177 0 0 0 0 0 0 0 0 1 727 196 0 5 618 1 281 0 15 200 0 14 623 90 0 27 258 1 000 1 500 3 703 0 15 793 0 0 0 4 925 0 25 861 1 000 0 864 866 10 375 116 306 0 0 0 60 285 6 954 14 074 21 877 308 0 0 0 0 55 384 2 298 6 063 0 1 948 52 900 0 10 311 200 500 0 4 575 0 591 36 0 0 29 579 3 481 0 33 9 706 950 0 0 100 0 3 950 99 5 000 3 262 0 15 0 94 0 4 466 0 15 202 4 490 285 230 0 1 650 0 30 586 7 009 957 328 701 1 500 0 0 0 22 0 0 0 0 0 4 839 0 0 0 0 1 000 0 0 0 0 0 0 588 411 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 222 0 0 505 0 0 6 0 0 0 0 0 0 0 0 5 680 0 0 0 2 786 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 591 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 500 8 067 0 22 613 2 489 812 0 8 602 0 72 060 0 407 0 370 5 639 114 259 0 0 0 46 0 5 839 15 979 17 506 3 229 0 0 0 0 0 95 21 927 9 061 33 9 949 79 622 0 0 80 0 19 2 493 0 329 0 0 149 63 529 1 915 0 0 15 571 150 0 0 50 651 6 408 100 6 000 0 36 0 0 0 5 385 3 711 0 58 844 19 094 0 24 0 1 200 60 35 163 65 1 000 759 515 500 0 0 0 2 906 0 0 0 0 0 9 459 0 0 0 0 5 687 24 286 0 0 0 0 0 2 339 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 742 0 1 915 18 332 0 0 500 0 0 1 018 0 430 0 0 0 16 059 2 935 0 0 34 141 0 0 0 0 0 3 800 0 0 0 0 0 0 0 0 1 202 0 8 700 5 043 0 0 0 0 0 25 042 0 0 96 875 0 0 0 32 14 809 0 0 0 425 1 2 585 50 2 749 41 0 1 668 2 919 212 32 160 0 0 705 255 2 143 100 140 0 0 285 65 0 2 571 1 420 0 21 710 987 47 0 444 0 27 2 595 1 0 0 0 0 0 0 20 0 999 0 39 0 0 110 1 572 0 0 0 0 0 30 0 0 489 0 1 513 221 28 29 0 0 384 10 868 83 0 3 776 15 2 000 14 850 32 62 551 4 344 812 14 347 13 952 1 152 085 2 800 3 156 905 1 236 52 838 263 940 212 359 160 106 285 23 405 37 676 69 258 3 637 140 307 10 750 120 478 35 541 19 713 50 47 908 160 528 47 14 311 1 330 500 46 10 681 1 1 430 36 2 149 115 348 10 239 20 33 93 455 1 200 39 2 200 874 23 908 199 11 000 3 262 36 15 30 94 5 385 11 595 196 84 259 36 057 1 595 285 15 3 050 443 116 281 7 247 1 957 1 216 126 3 015 268 963 755 959 18 651 1 381 147 262 412 79 354 2 766 486 Contributions bilatérales(3) Autres1 Total 103 103 1 Par exemple fonds fiduciaire, programme des administrateurs auxiliaires, contributions de contrepartie en espèces des gouvernements (CCEG) et contributions confirmées des projets en attente. 2 Pour 2005, les contributions privées ne comprennent pas 45,4 millions de dollars de dons en nature de caractère exceptionnel. 3 Y compris 50 millions de dollars de la Croix-Rouge américaine. 59 Conseil d’administration du PAM 2005 Liste des sigles utilisés dans le présent document JEM Mouvement pour la Justice et l’Égalité LRD Lord’s Resistance Army le développement OMD objectifs du Millénaire pour le développement CAD coûts d’appui directs OMS Organisation mondiale de la santé CAI coûts d’appui indirects ONG organisation non gouvernementale CICR Comité international de la Croix-Rouge PFRDV pays à faible revenu et à déficit vivrier CII Compte d’intervention immédiate PMA pays les moins avancés PNUD Programme des Nations Unies pour le développement COD coûts opérationnels directs SLM/A Mouvement/Armée de Libération du Soudan FAO Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture TTEM transport terrestre, entreposage et manutention HCR Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés UNFPA Fonds des Nations Unies pour la population IPSR intervention prolongée de secours et de redressement UNICEF Fonds des Nations Unies pour l’enfance AAP dépenses d’administration et d’appui aux programmes États membres BIRD Malawi Mexique Pays-Bas Nicaragua Niger Norvège Pakistan Pérou Pologne Fédération de Russie Sénégal Slovaquie Suède Suisse République arabe syrienne Thaïlande Tunisie États-Unis d’Amérique Angola Australie Bangladesh Canada Chine Congo (République du) Cuba Danemark Éthiopie Finlande France Allemagne Haïti Inde Indonésie Iran (Republique islamique d’) Japon Jamahiriya arabe libyenne Banque internationale pour la construction et Notes generales: Sauf indication contraire, tous les montants sont libellés en dollars des États-Unis. Sauf indication contraire, toutes les quantités de produits alimentaires sont exprimées en tonnes. Les dépenses directes comprennent les produits alimentaires, les coûts de TTEM, les CAD, le transport extérieur et les autres COD et ne comprennent pas les CAI et les dépenses AAP. Dans certains tableaux, les totaux peuvent ne pas correspondre exactement, les chiffres ayant été arrondis. Membres du Bureau du Conseil d’administration S.E. M. Poul Skytte Christoffersen Danemark (Président) S.E. M. Mirza Qamar Beg Pakistan (Vice-Président) Les pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV) comprennent tous les pays à déficit vivrier (importateur net de céréales) ayant un revenu par habitant inférieur au seuil utilisé par la Banque mondiale pour identifier les pays pouvant bénéficier de l’assistance de l’Association internationale de développement et des conditions de prêt sur 20 ans de la Banque internationale pour la construction et le développement (BIRD); appartiennent à la catégorie des PFRDV tous les pays des catégories I et II de la Banque mondiale. Le seuil de revenu national brut par habitant pour 2003, sur la base de la méthode de l’Atlas de la Banque mondiale, est de 1 465 dollars É.-U. En 2005, 82 pays avaient été rangés par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) dans la catégorie des PFRDV. La catégorie des pays les moins avancés (PMA), telle que définie par l’Organisation des Nations Unies, comprend “les pays à faible revenu dont la croissance est entravée des handicaps à long terme, en particulier un niveau peu élevé de développement des ressources humaines et/ou de graves faiblesses structurelles”. En 2005, 50 pays avaient été rangés dans la catégorie des PMA par le Bureau du Haut Représentant pour les PMA, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement. Photographies: M. Kiala Kia Mateva Angola (Membre) M. Patrick Saint-Hilaire Haïti (Membre) M. Alexander A. Titarenko Fédération de Russie (Membre) 60 Page de couverture: PAM/Rein Skullerud/Pakistan; Table des matières: PAM /Rein Skullerud/Pakistan; page 4: PAM/Robert Opp/Mali; page 7: PAM/Ak Kimoto/Indonésie; page 8: PAM/Rein Skullerud/ Pakistan; page 9: PAM/Antonia Paradela/Soudan; page 10: PAM/ Evelyn Hockstein/Uganda - PAM/Antonia Paradela/Soudan; page 12: PAM/Rein Skullerud/Pakistan; page 13: PAM/Martin Specht/Pakistan PAM/Rein Skullerud/Italie; page 14: PAM/Rein Skullerud/Pakistan; page 15: PAM/Rein Skullerud/Pakistan; page 16: PAM/Martin Specht/Pakistan; page 17: PAM/Peter Harris/Pakistan; page 18: PAM/Rein Skullerud/Indonésie; page 19: PAM/Ak Kimoto/Indonésie; page 20: PAM/Rein Skullerud/Indonésie; page 21: PAM/Rein Skullerud/Indonésie - PAM/Mario Di Bari/Somalie - PAM/Sri Lanka; page 22: PAM/Gerald Bourke/Hong Kong - PAM/Rein Skullerud/ Royaume-Uni; page 23: PAM/Guillaume Foliot/Sri Lanka; page 24: PAM/Antonia Paradela/Sri Lanka - PAM/Dianne Kittle/Indonésie; page 25: PAM/Alejandro Chicheri/Guatemala - PAM/Tania Moreno/ El Salvador; page 26: PAM/Martin Specht/Niger; page 27: PAM/Martin Specht/Niger; page 28: PAM/Martin Specht/Niger; page 29: PAM/ Stephanie Savariaud/Niger; page 31: PAM/Antonia Paradela/Soudan; page 32: PAM/Evelyn Hockstein/Ouganda; page 34: PAM/Boris Heger/Soudan - PAM/Boris Heger/Soudan; page 35: PAM/Gerald Bourke/Rép.pop.dém.de Corée; page 36: PAM/Anne Poulsen/Haïti; page 37: PAM/Mike Huggins/Malawi; page 38: PAM/Martin Specht/Pakistan; page 40: PAM/Ak Kimoto/Indonésie; page 41: PAM/TPG/Hong Kong; page 44: PAM/Laura Melo/Kenya; page 45: PAM/Ak Kimoto/Indonésie; page 46: PAM/David Orr/Pakistan PAM/Rein Skullerud/Pakistan; page 47: PAM video - PAM/Karla Hershey/Rép.-Unie de Tanzanie; page 48: PAM/Peter Smerdon/ Soudan; page 49: PAM/Rein Skullerud/Pakistan; dos du livre: PAM/ Ak Kimoto/Indonésie 61 Table des matières 4 PRÉFACE 18 CATASTROPHES NATURELLES Le tsunami dans l’océan Indien 6 10 13 REGARD SUR 2005 22 L’AIDE LE PAM 24 SOUTIEN 25 Le cyclone Stan 26 Niger: un pays oublié EN CHIFFRES LE TREMBLEMENT DE TERRE DU CACHEMIRE Contexte Scènes de chaos 15 Problèmes d’accès 16 Résultats de l’évaluation 16 QUAKE JUMPERS 17 Les défis de demain DE LA NATIONAL FOOTBALL LEAGUE Intervention d’urgence du PAM 29 Action humanitaire 14 DU RUGBY Perspectives pour 2006 ‘L’AXE DE LA PAUVRETÉ’ LES ENFANTS SOUFFRENT 30 LES CONFLITS Darfour 32 Ouganda 33 Colombie – POURQUOI ISSN 1020-1753 P0606/F4 500/6.06 P ro g r a m m e a l i m e n t a i re m o n d i a l Rapport annuel 2005 www.wfp.org Programme alimentaire mondial - Rapport annuel 2005 Division de la communication Programme alimentaire mondial Via Cesare Giulio Viola, 68/70 - 00148 Rome, Italie Tél.: +39-066513-2628 • Fax: +39-066513-2840 Courrier électronique: [email protected]