L` UNDERGROUND - Association Jets d`encre

Transcription

L` UNDERGROUND - Association Jets d`encre
L’ UNDERGROUND
Journal Lycéen de JB-Say
Spécial Expresso
Centre Louis Lumière
30, Rue Louis LumièRe 75020
PhotocoPié Par Jets d’encre
Hors-séRie expResso
6 exemplaires
edition Limitée
L’@nderground - Journal des lycéens de J-B Say
La Scoop est pleine
Théoriquement, ça devrait
être un jeu de mot…Mais un jeu
de mot signifie que ça doit être
drôle…Or, là… Enfin, bref. Ne
nous attardons pas là-dessus, au
risque de fâcher les auteurs des
sujets.
de loi et c’est bien entendu pour
cela qu’on manifeste contre le
mariage pour tous, et qu’on
s’appelle Manif pour tous ». Logique surprenante, non ? Et un
projet qui a soulevé de nombreux débats à Notre-Dame-desLandes, à propos d’un certain
aéroport, fait son entrée dans
les sujets Expresso. Alors, une
affinité pour les sujets qui fâchent ?
Alors, « la scoop est pleine »,
oui, oui, et des raisons de se
plaindre, l’@ndeground en avait
plein. Depuis le monde qu’il y
avait dans le métro, jusqu’à la
galère pour trouver le gymnase.
Mais sinon, question place, on
n’est pas trop mal. Près de la
scène, c’est assez sympa, on n’a
pas à courir des kilomètres pour
aller se taper afin de choper les
sujets.
Entre les multiples rachats du
Qatar et la rétrospective opérée
par les médias sur Thatcher, seule la nomination du nouveau
pape a réussi à ramener le calme.
Si les raisons de se plaindre
pour l’@nderground sont nombreuses, mais, il faut l’avouer,
bien dérisoires, les français ont,
eux, trouvé maintes raisons de
protester ces derniers temps.
Depuis l’affaire Cahuzac notamment. Certes, ce qu’il a fait est
peu recommandé, surtout pour
un homme politique. Une fois
l’affaire Cahuzac dépassée, le
mariage pour tous a été remis
sur les rails. Protestations et hypocrisie sont les maîtres mots
d’un certain clan qui ose défiler
sous le nom de « Manif’ pour
tous », affirmant : « Non, nous
ne sommes pas homophobes,
nous sommes contre ce projet
Claire Louys
En tout cas, on a du mal au
bout d’un moment à comprendre qui proteste pourquoi, où et
contre quoi. L’@nderground va
sans doute rester avec les problèmes qu’on risque d’avoir demain dans le métro -entre la fatigue et le matériel à porter- et les
protestations des parents -qui
voudraient sans doute qu’on
révise un peu plus pour le bac-.
Et quitte à protester, autant
choisir son camp, prendre un
grand carton et écrire : «Je ne
manifeste contre rien, j’aime
juste me balader avec une pancarte ». Pourquoi « Manif pour
tous » et pas « Manif pour
rien », après tout ?
La S’crét’r’
Plan des lignes
2
La Scoop est pleine
3
Fraude d’un ministre du budget…pris la main
dans le cahu-sac !
4
Quand Vinci reprend le leitmotiv de César
Pour une citoyenneté européenne
5
2
Journalisme indépendant
Qatar : Emir et image
6
RIP Miss Maggie
7 L’Euroculture, en bonne voix ?
François, Anonymous papam ?
8
Un débat barjot ?
L’équiPe de La rédac’
Directeur de publication et Rédacteur en chef : Arthur Labarre
Secrétaires de publication : Natacha Levet et Alice Lacaze
Rédacteurs : Louise Baticle, Ugo Casubolo Ferro, Arthur Labarre, Alice Lacaze,
Natacha Levet, Estelle Pouteau et Paul Rodrigue.
Illustrateurs : Anaïs Debacq, Alice Lacaze, et Claire Louÿs
Maquettiste : Arthur Labarre.
L’@nderground - Journal des lycéens de J-B Say
Fraude d’un ministre du budget…pris la main dans le cahu-sac !
«Jérôme est un homme qui ne plie pas,
il craque». Selon ses proches (Le Monde). Jérôme Cahuzac, le ministre délégué au BUDGET est accusé de posséder
des fonds non déclarés en Suisse et à
Singapour (Chine !). En termes techniques, ça donne « blanchiment de
fraude fiscale » et « blanchiment de
fonds ». Que de mots pour dire que
ce qu’il a fait, c’est mal. Selon Le
Monde, le ou les comptes suisses de
Cahuzac auraient été ouverts chez
UBS en 1992 par l’avocat Philippe
Peninque, ancien membre du GUD et
ami de Cahuzac, déjà mentionné
dans l’affaire Balladur
Le 4 décembre, Mediapart, un site
d’informations, publie des articles
disant que Cahuzac possède des
fonds illégaux : un compte bancaire
non déclaré en Suisse (paradis fiscal)
puis qu’il a déplacé les fonds à Singapour (là je mets une parenthèse pour
vous forcer à la lire du coup, ça vous
embête et je suis contente). Le 5 décembre, Mediapart donne des preuves : enregistrement électronique,
un échange entre Jérôme Cahuzac et
Hervé Dreyfus (oui, comme L’affaire). Ce dernier corrobore les infos
publiées alors que le ministre affirme
qu’il « n’a jamais eu de comptes à
l’étranger, ni maintenant ni avant. »
Mediapart va alors demander à
Cahuz’ (c’est cool comme surnom,
Cahuz’ je trouve) s’il s’est déjà rendu
à Genève. Il répond : « Pas plus qu’a
Turin, Milan ou New York ». Pris d’un
élan de sincérité, il se reprend et dit
que c’est probable, car il avait dû
rencontrer des informateurs secrets
sur question nature fiscale. Le 7 décembre, au Parquet de Paris, c’est la
fin de l’élan : Cahuzac porte plainte
pour diffamation contre Mediapart.
Le même jour, la radio télévision
suisse annonce que Jérôme Cahuzac
voulait planquer 15 millions en Suisse.
On n’est décidément pas aidé… Le 8
janvier, le procureur de Paris décide
d’ouvrir une enquête judiciaire. Le 16,
une copie de l’enregistrement présumé de Cahuzac est envoyée à la police.
Le 13 février, Cahuzac peut pleurer : un
témoin-banquier suisse a reconnu sa
voix sur l’enregistrement.
Le 2 avril 2013, Cahuzac annonce que
son compte à Singapour contient 600
000 €. Selon Antoine Peillon
(spécialiste des finances), ce compte
serait plutôt de 16 millions.
sion officielle de la police, après la
confirmation du témoin du 13 février.
On lui demande alors très rapidement
de démissionner.
Claire Louys
Jérôme Cahuzac a donc été mis en
examen ce même jour. Il risquait 5 ans
de prison ferme et 375 000 € d’amende. Cahuzac est soutenu par l’Elysée, le
Premier ministre et les autres ministres
aussi d’ailleurs, mais les autorités
(genre le Parquet, tout ça…) affirment
que la voix de l’enregistrement correspond à 60% à la sienne : c’est la ver-
Etant gonflé ou juste sans aucun
remord, Cahuzac se relance maintenant dans la politique. Les avis des citoyens sont partagés sur ce retour
inattendu, la majorité y reste opposée.
Jérôme, de retour dans la spirale de la
politique ? C’est ce qu’il semblerait.
Cahuzac réélu ? Probablement pas.
The Brain
3
L’@nderground - Journal des lycéens de J-B Say
Quand Vinci reprend le leitmotiv de César
Sisty
Pour une citoyenneté européenne
L’Europe, c’est tout. Sauf l’Europe. Ce
qui en fait la beauté, ce sont les autres.
En effet, elle s’imprègne des autres
continents pour devenir elle-même. Aurons-nous plus de chances avec notre
héritage actuel, ou alors avec la
jeune Europe qui se meut ?
4
Si les vieilles monarchies européennes visaient à préserver leur
unicité, la jeune Europe propose
une union multiculturelle grâce à
l’installation d’une citoyenneté
continentale. Or le Parlement européen des Jeunes regroupe 36
états quand l’Union Européenne
n’en englobe que 28. Cette volonté d’union offre-t-elle plus de
chances aux citoyens européens ?
« La vieille Europe ; elle ne revivra
jamais : La jeune Europe offre-telle plus de chances ? » dit Chateaubriand au début du XIXème
Siècle.
Oui. Plus de chances d’enrichir les
citoyens que nous sommes ; parce
qu’un citoyen de l’Europe, c’est la brique
d’une cathédrale. Plus de chances d’en
faire celle des autres. Plus de chances de
« citoyenniser » les peuples vers un
continent moderne, pluriculturel, et vif.
De même que la langue est ce qui caractérise la citoyenneté européenne. « La
langue de l’Europe, c’est la traduction »
dit Umberto Eco au XXème. Quelle évo-
cultures en voie d’extinction, ou archaïque, pour autant ? Oui. Mais cela doit
être un regret positif, empli d’espérances. D’espérances pour permettre à la
modernité citoyenne de s’étendre. L’unité, malheureusement, se détériore :
les chefs d’Etats, comme David Cameron, se demandent si le RoyaumeUni doit rester un Etat européen. En
France, on voit fourmiller les politiciens voulant abandonner la monnaie
de l’euro, voire l’Union. Certains pays
s’effondrent économiquement et
politiquement dans le Vieux Continent. On se demande comment l’unité européenne doit répondre… Comment y répondriez-vous ?
Néanmoins, puisque l’Europe actuelle est la valeur des pays qui la
constituent, suis-je d’abord le citoyen
de mon pays, ou de mon continent ?
Stefan Zweig s’est dit «homme européen » ! L’humaniste du XXème n’avait que faire de la citoyenneté allemande (qui l’avait abandonné, elle
lution de la pensée citoyenne ! Le ci- d’abord en se nazifiant). Et vous, êtestoyen d’Europe serait donc la résultante vous d’abord français, ou européen ?
de ses langues, ses cultures, et ses traditions. Faut-il regretter les langues et
Le Clodo
L’@nderground - Journal des lycéens de J-B Say
Journalisme indépendant, chienne de vie !
Dans le cadre de
la conférence-débat
« Journalistes et
politiques », nous
avons assisté, nous
rédacteurs à
l’@nderground, à la
projection du film
Les nouveaux chiens
de garde d’après le
livre de Serge Halini,
inspiré du pamphlet
du même titre de
Paul Nizan.
Aujourd’hui, il
Beaucoup d’autres quesest impossible de
tions se posent : le seul
nier l’existence de
pouvoir est-il celui du capitous les problèmes
tal ? Pour changer les
qui se posent conmédias, faut-il changer la
cernant la professociété ? Doit-on toujours
sion de journaliste
pousser la transparence
et son indépenjusqu’à son paroxysme ?
dance vis-à-vis du
Faut-il réduire le prix des
pouvoir et de l’éjournaux en trouvant de
conomie : les journouveaux investisseurs, ou
nalistes sont-ils
faut-il réduire la publicité,
vraiment les
quitte à augmenter les
« chiens de garde »
prix ? Beaucoup d’autres
à la botte de l’Etat
questions encore restent en
que décrit Halini ?
suspens, mais c’est à nous
Ce documentaire
Sommes-nous tous
aujourd’hui de réfléchir aux
a pour première conobligés de travailler
solutions de demain, radiséquence chez le
Un journal indépendant
Un journal soumis
pour Dassault, Lagardère
calement, syndicalement,
spectateur la montée
ou un autre grand groupe ? Comment
progressivement… Peu importe, seule
d’une profonde révolte, d’un dégoût
plus que sincère, mais ne nous attardons dans cette profession aujourd’hui peut- l’union des jeunes journalistes et leur
on encore croire et défendre la liberté
pas aux premières impressions et aux
travail fera la force !
(même économique) de la presse ? Somconclusions hâtives : les vérités demes-nous réduits à l’état d’esclaves pour
meurent dans la recherche et la réflexLe Nanar
de grands groupes industriels ?
ion.
Qatar : Emir et image
Un taux de chômage qui flirte avec
le néant, un PIB par habitant qui
squatte la première place du classement mondial : le Qatar et sa toutepuissance financière ont de quoi faire
rêver. De plus en plus présent sur la
scène internationale à coups de milliards de dollars, d’investissements aux
quatre coins du globe, l’Emirat de la
famille Al-Thanis se rapproche incontestablement de plus en plus de
son idée occidentale. Si Doha, sa capitale, a dessiné dans le ciel une skyline
digne des plus grandes villes américaines, c’est en effet surtout à l’étranger
que se construit, jour après jour, la
puissance qatarie par le biais de placements immobiliers vertigineux ou, de
matières plus médiatique par le football. Toujours soucieux de soigner son
image, le Qatar n’est pas, contrairement aux apparences, un pays sans cesse
en quête de prestige. Plutôt une nation
opportuniste qui souhaite avant tout préparer son futur.
sportif de haut niveau, le Qatar investit
à grand renfort de rachat de clubs et de
campagnes de séduction sportive pour
conquérir le grand public. C’est en particulier dans le football que l’Emirat s’est
fait récemment remarquer. Après avoir
racheté Manchester-City en Angleterre,
et Malaga en Espagne, le Qatar s’est
attaqué à la France, grand ami de l’Emirat, et à son club de la capitale, le PSG,
qu’il a récemment conduit sur le toit de
France et au premier plan européen. A
dix ans maintenant d’une coupe du
monde sur son territoire, qui sera encore l’occasion de grandes manœuvres et
travaux afin d’aménager le pays, et de
l’adapter à la réception d’un tel évènement, le Qatar se fait une place de premier choix dans le sport en Europe et
compte bien faire de ses équipes des
prétendants majeurs aux plus grands
sacres européens. Le tout, bien sûr, tout
Mais par son image, et c’est peut-être là en soignant leur sens du spectacle au gré
son aspect le plus « rentable », le Qatar la de célébrations somptueuses.
cultive aussi par le sport. Si elle ne peut
La Rédac’
encore se targuer d’un vivier national, le
5
L’@nderground - Journal des lycéens de J-B Say
RIP Miss Maggie
Lundi 8 avril, Margareth Thatcher
s’éteint, au plus grand réconfort des
mouvements de gauche, toute nationalité confondue. « La Grande faucheuse » titre ainsi Libération. Le samedi suivant la mort de la Dame de
Fer, une fête est organisée à Trafalgar
Square, conformément au désir d’un
parti anarchiste des eighties, annonçant une grande fête générale à la suite de la mort de la Miss Maggie.
Si l’on peut respecter Thatcher pour
son ascension sociale remarquable
(elle démarre tout de même fille d’épicier) et son parcours politique hors du
commun, il est inenvisageable d’admirer la politique menée contre son peuple. « Elle n’avait pas beaucoup de
considération pour ses interlocuteurs,
parce qu’elle pensait qu’ils étaient plus
faibles qu’elle » concède Valéry Giscard d’Estaing après l’annonce de la
nouvelle. Si Thatcher et Mitterrand
étaient dans l’obligation de fermer les
mines, le second s’y est pris avec douceur quand la première a été impitoyable. Si le fer reste une obligation,
on préfèrera ainsi la froideur protectrice de Tony Stark à la tyrannie de Margaret.
Le P’tit Rouge
C’est alors que le samedi 13
avril, 2 000 Anglais se retrouvent
sur la célèbre place avec champagne, banderoles, épouvantails à
l’effigie de l’ancienne Première
Ministre. Critiquée à l’échelle
mondiale mais souhaitée par
beaucoup, la fête dénombre finalement plus de forces de l’ordre
et de journalistes que de manifestants. Cependant, ces manifestants comptent bien profiter de
cette journée. Mineurs, travailleurs de la classe moyenne, descendants, tous sont venus se venger de son mépris envers les mineurs, de son absence d’attention envers Bobby Sands. La fête
aura surtout apeuré le gouvernement anglais quand les obsèques
nationales auront créé l’indignation générale. Quinze millions
d’euros pour la Mère Fouettard
de la population défavorisée, ça
te brise plus d’un contribuable.
Mais la mort de Thatcher provoque également une vague de
tristesse chez les descendants du
parti conservateur dont elle avait
pris la tête en 1975. « Lady Thatcher n’a pas seulement dirigé notre pays, elle l’a sauvé » déclare
Cameron endeuillé (Les Inrockuptibles). Cameron, ou l’un des adorateurs de cette femme à la tête
d’une politique de privatisation,
de nationalisation chauviniste et
xénophobe (rejet de l’Union Européenne), cause de la crise des
années 2000 au Royaume-Uni.
6
Kaew
L’@nderground - Journal des lycéens de J-B Say
L’euroculture en bonne voix ?
On était pionniers ! En 1956, la
France faisait partie des sept premiers
participants à l’Eurovision, ce grand
concours de chant réunissant les membres de l’Union Européenne et
quelques pays comme l’Azerbaïdjan,
arrivée en seconde position. Aujourd’hui ? Nous arrivons vingttroisième sur vingt-six. On avait pourtant des raisons d’espérer un classement moins pitoyable grâce à Amandine Bourgeois, l’interprète de
L’homme de la situation. La pauvrette
était en larme à l’annonce des résultats …
Nous, français, côtoyons donc les
citoyens des vingt-huit autres pays
européens en une société. Une société induit une économie, une culture et un système politique. Ce qui
fait la particularité de l’Union. Nous
faisons partie d’un ensemble, tout
en ayant des sociétés internes fonctionnant de manières radicalement
différentes. Chaque pays a sa propre
culture, et partage avec l’Europe une
culture, ce qui créé un double héritage. Ce patrimoine partagé a été
soigneusement entretenu au fils des
ans ; aux sommets de l’ONU, on
parla EUROVISION ! Allô !
Alors, Francoculture au top ? Pas
vraiment ; mais l’Euroculture, elle, est
plus rayonnante que jamais. L’Eurovision n’est que l’un des multiples exemples d’un partage des cultures. Par
exemple, chaque année depuis 1985,
deux capitales sont désignées capitales
européennes de la culture et accueillent multiples expositions et diplomates étrangers. La solidarité culturelle européenne existe donc bel et
bien. Après tout, ne parlons-nous pas
de civilisation occidentale ? Selon
Braudel, historien, « une civilisation est
l’état de développement d’une société ».
Tout cela semble positif mais ne
court-on pas droit à l’uniformisation ? Tant que les chefs d’état et
institutions contrôleront l’expansion
et la diffusion des icônes culturelles
nationales, non.
Lou et La S’crét’r
François, Anonymous papam ?
Après le président « normal » des
Français, souvent surnommé François II,
le monde connaît l’apparition, le 13 mars
2013, d’un nouveau pape. Le pape François. Inconnu ou presque, l’homme d’église est porteur d’espoir, il s’agit du premier pape non européen depuis le huitième siècle. Qui plus est, le représentant
de l’Eglise catholique vient d’Amérique
du Sud, continent en plein essor économique depuis une bonne décennie. François, ou le pape élu de manière imprévisible, se présente rapidement comme un
franciscain et tire son nom de St François
d’Assises, modeste, proche du peuple et
surtout des pauvres. Alors François, un
pape venu d’un petit patelin argentin,
anonyme ?
Si son origine en fait un pape en réalité hors du commun, son passé et ses
convictions le placent dans la lignée de
nombreux précédents dirigeants de la
pensée catholique. François avait tout
pour plaire au monde entier, indépendamment des appartenances religieu-
ses : proche des pauvres et optant pour
une union entre les différentes religions,
il nous rappelle les aspects positifs du
catholicisme.
Hélas, comme Benoît XVI avant lui, François (Ier) a révélé sa véritable nature.
Plus que conservateur, il s’est prononcé
cette semaine, via twitter, contre l’avortement. Mais ce n’est pas tout, cet homme chéri des croyants compare l’homosexualité à une maladie (cette orientation sexuelle n’est plus considérée comme telle au niveau international depuis
les années 1990). Enfin, bien avant sa
nomination, le super François avait déclaré considérer le rôle de la femme
comme mineur dans la société : cette
dernière ne devant se cantonner qu’à la
cuisine bien entendu.
Au fond, François l’anonyme n’est
qu’un pape comme les autres, conservateur et décevant. Toutefois, sa nationalité en fait un pape original qui ne sera pas
oublié par l’Histoire. Félicitons au moins
le conclave pour son ouverture d’esprit,
prête à supporter un représentant étranger à l’Europe.
Sisty et Le P’tit Rouge 7
L’@nderground - Journal des lycéens de J-B Say
Un débat barjot ?
Débat : le fait de débattre, soit examiner
contradictoirement avec un ou plusieurs
interlocuteurs.
Depuis six mois, la question du
mariage homosexuel monopolise l’audience des médias. Les nombreuses manifestations, qui ont rassemblé plus d’un
million de personnes, ont bien entendu
aidé à cet intérêt permanent. Quand la
« Manif pour tous » organise très fréquemment des défilés, le camp pour l’égalité reste discret en ne faisant que ré-
gnon dans la rue selon Le Monde). Les
deux camps sont très vite réduits à des
clichés : l’opposant au projet de loi est
homophobe, le partisan est homosexuel.
Le débat a disparu depuis belle lurette, il
ne s’agit plus que de démonstrations de
forces pour détrôner l’adversaire lors des
JT et paraître comme le juste porteparole du « peuple français ». Toutefois,
on peut féliciter le gouvernement pour sa
discrétion et son calme face aux événements. Le processus d’adoption de la loi
s’est en effet déroulé de manière proto-
au projet de loi. La notion de débat finit
alors par disparaître, ne devenant qu’une
succession de provocations insultantes.
Ce non-débat, surfait dans les médias,
occulte les autres sujets tout aussi importants. Cette surreprésentation rend plus
évident encore l’essoufflement d’arguments des anti. Taubira, excellente oratrice, met le feu aux poudres en raison de
l’esprit encore très chrétien des Français :
le Président de l’Assemblée reçoit des
lettres de menace le 22 avril.
Kaew
pondre à ces défilés par une ou deux
manifestations contre les vagues d’homophobie. Plus le débat devient un dialogue de sourds à l’Assemblée et envahit la
rue, moins les avis sont entendus et plus
ils sont radicalisés.
Cette radicalisation enferme les manifestants dans un esprit conservateur et
généralement religieux, et les homosexuels dans la peur (1 homosexuel sur 3
n’ose pas tenir la main de son compa-
8
colaire. Seulement, les anti ont préféré
les altercations y compris dans l’hémicycle, transformant le débat en guerre ouverte.
Une fois la loi adoptée, le mouvement
de Barjot(s) a prouvé son refus de véritable débat en contestant la décision du
Parlement, et organisant une nouvelle
manifestation. La violence verbale, voire
physique, apparaît alors comme le seul
moyen d’expression pour les opposants
Comme d’autres bien avant nous, le gouvernement français instaure une égalité
encore plus forte dans le pays des Droits
de l’Homme. Barjot(s), vous pouvez rejoindre un pays n’ayant pas encore voté
cette loi, mais rien ne garantit une éternelle inégalité. Subsiste une solution,
Barjot(s), au cachot !
Rejoignez l’@nderground sur Facebook !
The Brain, Sisty, La S’crét’r
8