Suite au décès de votre bébé

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Suite au décès de votre bébé
Suite au décès de votre bébé
Il est épouvantable de perdre un enfant. Vous vivrez différentes étapes de deuil, chacune normale et se
présentant dans aucun ordre particulier. Souvent, vous passerez d’une étape du deuil à une autre, vous y
serez pendant des périodes variées de niveaux d’intensité différents. Il ne faut pas oublier, cependant, que
chacun vit le deuil à sa manière. Si quelqu’un intériorise sa douleur sans pouvoir pleurer, cela ne veut pas dire
que la personne n’est pas dans le deuil.
Le choc et le déni
Le choc et la mélancolie sont une réaction temporaire et normale qui vous permet de traverser la période de
douleur initiale. Cela permet de protéger vos émotions pendant que vous tentez de rationaliser et de
comprendre ce qui s’est passé. Ce sentiment d’incrédulité peut durer pendant plusieurs semaines.
« Les premiers jours, j’étais incapable de pleurer, de ressentir quoi que ce soit. Tout me semblait irréel. » – Un père
Douleur et sentiment de culpabilité
Au fur et à mesure que vous absorbez la réalité du décès de votre bébé, le choc se remplace par une douleur
intense. Aussi douloureux et insupportable que ce soit, il est important de ressentir pleinement vos
émotions, de ne pas tenter de vous y soustraire. Vous tenterez de comprendre et d’assimiler ce qui s’est
passé. Vous vous demanderez pourquoi c’est arrivé, pourquoi votre famille et pourquoi votre bébé. Vous
vous demanderez également si ça aurait pu être évité... Si vous aviez fait les choses différemment, votre bébé
serait-il encore en vie? Les parents voudront blâmer quelqu’un et le plus souvent ils se tiendront
responsables eux-mêmes, surtout si une cause de décès précise n’est pas trouvée. Ce sont des sentiments
normaux, mais n’oubliez surtout pas que vous n’êtes pas responsable de la mort de votre nouveau-né. Ce
n’est pas de votre faute.
Colère
L’intensité de votre douleur suscitera aussi la colère. Vous pouvez être en colère contre vous-même, votre
partenaire, les médecins, le personnel infirmier, des choses, un événement ou même encore Dieu. Vous
pouvez aussi être en colère contre votre défunt bébé. Même si vous savez que votre bébé n’y est pour rien,
vous pourriez éprouver pour lui du ressentiment parce qu’il est mort et qu’il vous a quitté. À ce stade, vous
ou votre partenaire pouvez dire des choses que vous pourriez venir à regretter. C’est une période pendant
laquelle vous devez libérer toutes vos émotions.
Dépression
La dépression est une étape normale du deuil. Alors que les gens qui vous entourent peuvent penser qu’il est
temps pour vous de passer par dessus ce malheur, ne vous laissez pas convaincre de passer par dessus cette
étape. Durant cette période, vous vous rendez compte de l’ampleur de votre perte et vous commencez à
songer à votre bébé, à ce qui est arrivé, à vos souvenirs du passé. Vous pouvez avoir des sentiments de vide
et de désespoir.
Acceptation
À ce stade, vous apprendrez à accepter le décès de votre bébé. L’acceptation n’équivaut pas au bonheur
instantané. Il est fort probable que vous ne redeveniez jamais la personne insouciante et sereine que vous
étiez avant le décès de votre bébé. Votre vie ne sera plus jamais la même. Cependant, vous trouverez moyen
d’aller de l’avant, en étant une personne différente. Vous commencerez à nouveau à planifier votre futur.
Bien que la douleur ne s’efface jamais complètement, vous serez capable de penser à votre bébé sans
ressentir cette douleur déchirante et insupportable. Vous serez encore une fois capable d’être heureux.
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Deuil compliqué
Le deuil compliqué survient lorsque les sentiments de perte sont débilitants, qu’ils ne s’améliorent pas
au fil du temps, ou qu’ils empirent. Les émotions douloureuses sont tellement fortes que vous n’arrivez
pas à accepter le décès de votre enfant ni à reprendre le cours de votre vie. Si vous êtes incapable de
passer à travers les étapes du deuil décrites ci-dessus et que vous avez de la difficulté à fonctionner au
quotidien, vous pouvez être affligé du deuil compliqué. N’hésitez pas à demander de l’aide ou à vous faire
soigner.
Suite au décès de votre enfant
La crainte
Après que votre bébé est décédé, il peut vous arriver de craindre qu’un autre malheur ne s’abatte sur vous.
Vous pouvez vouloir surprotéger vos autres enfants. Vos enfants peuvent devenir collants et avoir peur
d’être séparés de vous. Vous et votre famille aurez besoin de temps avant de vous sentir de nouveau en
sécurité.
Les symptômes physiques
Le deuil peut susciter de réels symptômes physiques. Certains parents déclarent avoir de la difficulté à
respirer ou ressentir des douleurs aiguës à l’abdomen. Certains parents disent aussi qu’ils ont entendu un
bébé pleurer quand il n’y a pas de bébé autour d’eux. Vous pouvez manquer d’appétit et trouver difficile de
dormir ou de vous concentrer. L’accomplissement des tâches routinières peut devenir difficile. Votre
mémoire peut faire défaut. Au fur et à mesure que le processus de deuil progresse, ces symptômes
s’estomperont.
L’allaitement
Si vous allaitiez votre bébé, vos seins peuvent devenir douloureux à cause d’un engorgement. Votre médecin
peut vous aider à gérer vos symptômes.
« Je me souviens de m’être enfermée dans la salle de bain. Mes seins coulaient et faisaient mal.
Mon lait, ce lait maternel qui soutient la vie, coulait dans l’évier. J’ai pleuré et pleuré en le regardant
couler. » – Une mère
La famille
Les parents
Il est normal de sentir une douleur intense après que votre bébé meurt. Cependant, les hommes et les
femmes font leur deuil de façon différente. Les pères tendent à passer au travers les étapes plus rapidement
que les mères. Souvent, les pères commenceront à se sentir mieux environ neuf mois plus tard, alors qu’il
peut s’écouler de deux à trois ans avant que ce soit de même pour les mères. Vous devez l’un et l’autre faire
votre deuil à votre manière. Parfois, vous pourriez avoir de la difficulté et votre partenaire peut ne pas se
trouver au même stade de deuil que vous. Il est parfois difficile pour un des partenaires de comprendre
pourquoi l’autre a tant de mauvaises journées. Il peut d’ailleurs être difficile de comprendre comment le
partenaire arrive à reprendre si rapidement le cours de sa vie. Il est important de parler de vos sentiments.
Vous devez communiquer ensemble pour arriver à vous comprendre l’un et l’autre. Vous êtes normaux tous
les deux... vous ne faites que vivre votre deuil chacun à votre manière. Au fil du temps, vos « bonnes
journées » prendront le dessus sur vos « mauvaises » journées. Bien que vous n’oublierez jamais votre bébé,
vous allez réapprendre à être heureux.
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Les enfants
Les enfants comprendront que quelque chose de terrible s’est produit peu importe leur âge. Cependant,
leur réaction dépendra de leur âge et de ce qu’ils comprennent de la mort.
Les enfants âgés entre deux et six ans peuvent se préoccuper grandement du confort physique du bébé. Ils
ont besoin de savoir que le bébé est quelque part en sécurité. Ils auront de la difficulté à comprendre la
finalité de la mort. Entre l’âge de sept et 10 ans, les enfants finissent par comprendre que la mort est
permanente. Ils seront peut-être intéressés de recevoir une explication plus précise des causes de décès du
bébé.
La compréhension du concept que la mort arrive à tout le monde, même à eux, ne se produit qu’une fois
que l’enfant est adolescent.
Parlez de votre bébé avec vos enfants. Vous pouvez vous assoir ensemble et regarder des photos de famille.
Laissez les enfants se rappeler tant les bons souvenirs que les moins bons. Laissez-les discuter des moments
où ils auraient pu se sentir jaloux du bébé. Ils comprendront ainsi que les mauvaises pensées ne font pas
survenir les malheurs.
N’expliquez pas le décès en utilisant des mots comme « fait dodo » ou « est parti » pour toujours. Bien des
mots qu’on utilise pour signifier la mort peuvent causer la confusion chez les enfants, surtout s’ils n’ont
aucune notion claire de ce qui s’est passé. Par exemple, dire aux enfants que le bébé est partie faire un
« long dodo » pourrait susciter chez eux la peur de s’endormir. Des mots comme « la perte » peuvent
causer la peur d’être séparé de leurs parents, ou faire penser que les parents s’en iront et ne reviendront
jamais. Expliquez simplement que votre bébé est mort. S’ils demandent pourquoi ou comment, dites-leur
que vous ne le savez pas.
Les grand-parents
Les grands-parents vivront un « double » deuil : celui de perdre un petit-fils ou une petite-fille et celui de
connaître la douleur que vit leur propre enfant. Pour certains grands-parents, il y a aussi le chagrin de n’avoir
jamais vu leur petit-fils ou leur petite-fille.
Les amis
« Je me rappelle être à la maison à attendre que quelqu’un vienne me voir...mais personne n’est venu...je me
sentais tellement seule. » - Une mère
Après la mort de votre enfant, vos amis peuvent vous sembler distants, ou peuvent cesser carrément de venir
vous voir. Il se peut qu’ils ne sachent pas quoi faire ou quoi dire, ou qu’ils finissent par dire des choses qui
peuvent manquer de considération à votre égard. Essayez de ne pas prendre à cœur ces propos blessants.
L’intention n’était pas de vous faire souffrir, vos amis tentaient de vous aider.
En parler avec un autre parent qui a perdu son bébé peut aussi aider. Discuter avec un parent qui a connu le
même deuil et qui partage votre douleur peut vous permettre de valider vos émotions et de voir que vous
n’êtes pas seul.
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Avoir un autre enfant
Le désir de tenir et d’aimer à nouveau un bébé est très naturel. Aimer et tenir son bébé dans ses bras est
le souhait de chaque parent dont le nouveau-né est mort. Bien qu’un nouveau bébé ne remplace pas celui
qui est décédé, le besoin de donner naissance à un autre enfant peut être très fort chez certains parents.
Pour d’autres, la naissance d’un nouvel enfant ne facilite pas le processus du deuil.
Certains parents peuvent désirer un autre enfant, mais sont incapables d’en avoir un. Ces derniers doivent
faire leur deuil non seulement du bébé décédé, mais aussi du fait qu’ils ne peuvent plus en concevoir un
autre.
Quelle que soit votre situation, n’oubliez pas que le deuil peut parfois être long. Vous devrez apprendre à
vivre sans votre bébé et vous devrez finir par accepter son décès. Le moment viendra et, à votre heure, vous
pourrez enfin considérer l’avenir avec espérance.
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