Communiqué des CEMEA Ile de France

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Communiqué des CEMEA Ile de France
Communiqué Association régionale CEMEA Ile de France
Cher-ères administrateurs-trices, cher-ères militant-es,
Cher-ères collègues
A tout ceux et celles qui se reconnaissent dans nos valeurs, nous soutiennent et sont nos
compagnons de route, partenaires, collectivités.
Vendredi soir à Paris et à Saint Denis, la terreur a de nouveau frappé toujours plus aveuglément, celles et ceux qui venaient se réjouir et partager autour d'un match de foot, d'un concert ou tout simplement d'un verre. Anonymes, innocents, représentants de notre France Arc en ciel, dans des lieux où la diversité de la France actuelle est, vit, se mêle, s'entremêle et s'exprime. Face à cette horreur, oui nous sommes choqués et meurtris. Nos pensées vont vers les victimes, leurs familles, leurs proches et, au-­‐delà, vers tous ceux et celles qui souffrent parce que c'est à notre humanité commune que l'on s'en est pris. L'association Ceméa Ile de France, comme l'ensemble du mouvement CEMEA, s'élève pour résister face à ces tentatives d'enfermement et d'intimidations car comme l’évoquait Edwy Plenel lors de notre congrès à Grenoble: "La société que les tueurs voudraient fermer, nous en défendons l’ouverture, plus que jamais. En nous tendant la main les uns aux autres. Le symbole de ce refus, ce pourrait être deux mains qui se rencontrent, se serrent et se mêlent. Deux mains croisées." Non, nous ne nous laisserons pas intimider ! Soyons solidaires, fraternels unis et rassemblés. Oui, partout où nous sommes, nous agirons pour porter l'exigence d'une société plus juste, plus égalitaire, plus solidaire et fraternelle. Nous nous mobiliserons encore plus pour une éducation critique. Construire le(s) jour(s) d’après … En tant que militants-­‐tes, acteurs-­‐trices de l'éducation nouvelle et de l'éducation populaire, ayant fait le choix d'agir par la formation, soucieux d'être partenaires soutenant de projets de transformation sociale, au plus près des populations et des territoires, nous faisons partie de ceux et celles qui dans leur quotidien professionnel et dans leurs engagements militants doivent dépasser la sidération, permettre que des voix s'expriment, des paroles circulent, pour penser et agir notre "à venir" demain et après demain, dans les semaines et les mois qui viennent. Parce que nous sommes convaincus que "L'éducation est la plus puissante des armes que l'on puisse utiliser pour changer le monde" comme le disait Nelson Mandela, lundi nous participerons à la minute de silence et ouvrirons des espaces d'échanges et d'expressions là où nous serons… Accepter les silences, mais aussi oser laisser circuler la parole, s'exprimer la peine… C'est le début d'un chemin de conscientisation collective pour construire des actions et des solidarités ! Dialoguons, continuons à agir pour plus d'éducation et d'ouverture à l'autre. Résistons, mobilisons-­‐nous, construisons des espaces à penser ensemble pour lutter contre l'obscurantisme et le dogme comme seul prisme de lecture du monde. Mais aussi pour permettre à ceux et celles, cabossés par la vie, de croire en eux et en elles, et en leur capacité à évoluer. Créons et soutenons avec d'autres le développement d'espaces, des possibles à grandir, se reconstruire, s'émanciper … Notre jeunesse souffre, notre société va très mal, le monde est sens dessus-­‐dessous … Oui, nous devons nous protéger mais nous avons aussi à nous interroger. Nous devrions pouvoir aussi interroger et être d'avantage consultés, par ceux qui sont aux responsabilités. C'est ensemble et tous ensemble en agissant de façons concertées et complémentaires que nous pourrons transformer le tragique, la sidération en force d'anticipation et de prévention. Le pire serait l'enfermement, le rétrécissement, alors qu'il nous est indispensable d'offrir d'autres possibles pour permettre à tous nos jeunes en devenir de naître au monde des adultes ! Les "barbares", les "monstres", les "animaux" comme le décrivent nombre de commentaires ont, pour certains d’entre eux, un jour, été des enfants, des jeunes de nos écoles, de nos accueils de loisirs, de nos centres sociaux de nos espaces jeunes . On ne naît pas barbares... . Passé l'émotion et le deuil, il nous faudra chercher à comprendre sans excuser et combattre ces dérives violentes qui s'immiscent qui contaminent notre société. Combien d'adultes, combien de jeunes et même d'enfants, sont dans nos territoire en France, attirés par ces tristes sirènes extrémistes ? "Armés" de nos valeurs issues des lumières, loin des amalgames faciles, il nous faudra affronter ces tentations obscurantistes et continuer à créer dans nos formations et nos initiatives en ile de France des espaces d'expression, d'éducation, de culture, de débats et de conflits constructifs... La jeunesse, l'éducation, la prévention de l'insécurité sociale sont des enjeux majeurs ! Le drame et le deuil que nous vivons aujourd'hui ensemble doivent aussi nous permettre un sursaut de mobilisation pour construire une chaîne de solidarité, alerter, faire barrage aux tentatives de diabolisation désignant un bouc émissaire tout trouvé. Ce doit être aussi l'occasion de nous réinterroger sur ce que nous développons dans nos formations. Comment nous accompagnons la compréhension de ce monde complexe. Comment les futurs professionnels que nous formons, étudiants et stagiaires que nous accueillons vont pouvoir à leur tour être en mesure d'accompagner sur leur terrain professionnel cette ouverture critique au monde. Ces aspirations à une meilleure existence sociale et à pouvoir faire société, ces spécificités que vivent nombreux jeunes des quartiers populaires et des périphéries. Partout où nous sommes, nous agirons pour porter l'exigence d'une société plus juste, plus égalitaire, plus solidaire et fraternelle … Comme le réseau auquel nous participons animé par Joëlle Bordet du CSTB et militante des CEMEA, nous continuerons à œuvrer pour comprendre une réalité complexe construire des processus qui permettent aux jeunes notamment issus des quartiers populaires, d’accéder à une citoyenneté active et à la démocratie parce qu’il leur est rendu possible de prendre place dans la société. Alors ensemble pensons et agissons … Construisons "Aussi étroit soit le chemin, Nombreux les châtiments infâmes, Je suis le maître de mon destin, Je suis le capitaine de mon âme." Nelson Mandela "Invictus"
Pour le conseil d’administration
Alain Sartori, Président CEMEA Ile de France,

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