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Discours de M. Jean-Michel Gaussot, Ambassadeur de France aux PaysBas, à l’occasion du dîner d’ouverture de la cinquième Conférence ErasmeDescartes (Amsterdam, 15 Novembre 2007)
Monsieur l’Ambassadeur,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Je suis particulièrement heureux de vous accueillir ce soir dans cette belle
salle de l’hôtel Sofitel the Grand, salle historique puisqu’elle a longtemps été le
siège des délibérations du Conseil municipal d’Amsterdam, et il est donc tout
naturel que nous ayons choisi ce lieu pour donner le coup d’envoi d’une
conférence qui traitera des défis auxquels sont confrontées les grandes
métropoles.
Organisées chaque année alternativement à Amsterdam et à Paris, les
conférences Erasme-Descartes, je le rappelle, se tiennent sous l’égide du Conseil
de coopération franco-néerlandais, créé il y a cinq ans pour promouvoir un
dialogue plus intense et une meilleure connaissance réciproque entre les
sociétés civiles de nos deux pays. Je me réjouis à cet égard de la présence parmi
nous de plusieurs membres de ce Conseil, à commencer par son vice-président
néerlandais, le Professeur Henk Wesseling, que j’ai plaisir à saluer.
Le Conseil de coopération joue un rôle majeur en complément de l’action des
gouvernements. Bien sûr, et il faut s’en féliciter, les relations entre les deux
Etats continuent de se renforcer dans un excellent climat, comme l’ont confirmé
cette année l’entretien du Président Nicolas Sarkozy et du Premier Ministre
néerlandais Jan Peter Balkenende à Versailles le 16 juin dernier, puis la visite du
Premier Ministre français aux Pays-Bas le 15 octobre, ainsi que de nombreux
contacts ministériels ou parlementaires. Mais, au-delà de ces relations
officielles, il est essentiel de multiplier les rencontres entre professionnels de
toutes spécialités si l’on veut venir à bout des coriaces préjugés, toujours
facteurs d’incompréhension, qui subsistent de part et d’autre. C’est la tâche du
Conseil de coopération et c’est plus particulièrement l’objet des conférences
Erasme-Descartes. Celles-ci constituent désormais un temps fort de notre
coopération bilatérale. Répondant parfaitement à l’objectif qui leur était
assigné, elles ont permis de faire progresser notre réflexion commune sur des
enjeux majeurs pour nos sociétés, tels que la dialectique de la sécurité et de la
liberté, la place de la tolérance et de la laïcité dans les politiques d’intégration,
le défi économique de la culture, ou l’Etat et la demande sociale, pour reprendre
les sujets abordés lors des quatre conférences précédentes.
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Le thème qui nous réunit cette année est également au centre des
préoccupations de nos deux pays comme de chacun d’entre nous, puisqu’il s’agit
du cadre de vie de la vaste majorité de nos citoyens, à savoir la ville. Dans notre
partie du monde où l’espace disponible se fait rare, où les menaces contre
l’environnement se multiplient, où l’activité humaine fait courir des risques
croissants à notre santé, au bien être et à la survie des espèces, y compris à terme
la nôtre, métropoles et mégalopoles ne peuvent plus poursuivre leur croissance
de manière désordonnée, incontrôlée, sans prise en compte de l’ensemble des
contraintes nouvelles qui s’imposent aujourd’hui à nous. Les nombreuses
mesures annoncées récemment en faveur de l’environnement, tant à La Haye
qu’à Paris, attestent que nos deux gouvernements ont pleinement conscience de
ces impératifs. « Il faut construire les villes à la campagne car l’air y est plus
pur », disait l’humoriste Alphonse Allais. Un siècle plus tard, le rêve d’un
aménagement de l’espace intégrant harmonieusement monde urbain et monde
rural est plus que jamais d’actualité.
Le phénomène urbain se manifeste certes de manière différente en France
et aux Pays-Bas. Chez nous, la région Ile-de-France, avec ses 11 millions
d’habitants qui contribuent pour près d’un tiers au produit intérieur brut,
conserve une position dominante, en dépit d’une politique active de
décentralisation. Ici, le Randstad, qui compte plus de 7 millions d’habitants, soit
près de la moitié de la population néerlandaise, est au contraire une région
polycentrique réunissant les quatre plus grandes villes. Mais les défis sont
largement analogues, qu’il s’agisse de l’équilibre à observer entre protection du
patrimoine historique et édification du patrimoine de demain, de la mixité
sociale, qui demeure insuffisante, de la construction de logements et de lieux de
travail économes en énergie, ou encore de la mise en place de systèmes de
transport respectueux de l’environnement.
Les quatre ateliers qui se réuniront demain matin permettront, j’en suis
convaincu, d’utiles échanges sur ces différents sujets, chaque pays pouvant
bénéficier des acquis de l’autre. Mais cette confrontation des expériences et des
projets ne doit pas s’arrêter demain après-midi, à l’issue de la séance de clôture.
Il est permis d’espérer au contraire que la réflexion commune ainsi engagée se
poursuivra durablement à la faveur des contacts personnels noués durant la
conférence.
C’est en tout cas le vœu que je forme, avant de passer la parole à mon
collègue et ami, Hugo Siblesz, Ambassadeur des Pays-Bas en France, qui a
l’amabilité de présider avec moi ce dîner.
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