Prendre les étudiants en otage est inacceptable

VENDREDI, SAMEDI ET DIMANCHE 14, 15 et 16 août 2015 / Edition Hainaut / Quotidien / No 188 /2,00 € / 02 225 55 55
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Les héroïnes
de Pékin
se retrouvent
JEAN ROCHEFORT
START-UP
« Je n’aime pas
les comiques
rigolos »
Ces petites
sociétés belges
qui valent
des millions
P. 30 & 31
Deux fois moins
de Belges sont
partis au djihad
en un an
ême si les chiffres sont à
prendre avec des pincettes, les
Belges partent de moins en
moins vers la Syrie et l’Irak pour combattre dans les rangs de l’Etat islamique.
Fin 2014, ils étaient une dizaine à rejoindre le groupe terroriste chaque mois,
désormais ils ne seraient plus que cinq
maximum. Cette diminution s’expliquerait, entre autres, par le travail de prévention mené dans des villes comme Anvers et Vilvorde. Cela ne veut pas dire
pour autant que la situation est rose.
D’autres chiffres inquiètent. Il n’y a jamais eu autant de Belges en même temps
en train de combattre au sein de l’Etat islamique. Ils seraient actuellement environ 260. Ensuite, il n’y a jamais eu non
plus autant de combattants belges qui
sont rentrés au pays, ce qu’on appelle les
returnees. Ils sont particulièrement surveillés, notamment à cause de la formation militaire qu’ils reçoivent en Irak et
en Syrie. Concernant le nombre de
Belges morts au combat, les chiffres sont
difficiles à établir, mais cela concerne
plusieurs dizaines de personnes. ■
M
P. 4 NOS INFORMATIONS
m
Valeur
« Je ne renie
rien de ce que
j’ai fait »
EXPOSITIONS
ISMAËL SAIDI (« DJIHAD »)
L’art
s’installe dans
les campagnes
wallonnes
« Arrêtez
de nous utiliser
comme des objets
électoraux »
17 €
P. 38
P. 28 & 29
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« Prendre les étudiants
en otage est inacceptable »
Jean-Claude Marcourt rappelle à l’ordre les hautes écoles.
Il estime que le décret « paysage » est mal appliqué par certains
établissements en ce qui concerne les examens de seconde session.
ertains étudiants du supérieur
sont en train de vivre une situation particulièrement désagréable. Ils sont contraints de repasser
une quinzaine d’examens alors qu’ils
n’en ont raté que quelques-uns. La
faute au décret « paysage » de JeanClaude Marcourt selon certains établissements scolaires. Le ministre de
l’Enseignement supérieur ne partage
pas cette analyse. Et tient à le faire
savoir en rappelant à l’ordre les hautes
écoles. « Il est indiqué dans le décret
qu’il y a une seule note pour une unité
d’enseignement. Ce qu’on constate aujourd’hui, c’est que certaines hautes
écoles estiment que, faute d’un 10/20
obtenu pour l’unité en juin, il faut re-
C
Le ministre pointe certains qui veulent
« durcir les cours pour rendre
la réussite plus difficile ». © P.-Y. THIENPONT.
présenter tous les cours qui sont dans
l’unité, même ceux qui ont été réussis !
C’est totalement contraire à l’esprit du
décret et à tous les textes qui existent.
Il a toujours été indiqué que ce qui a
été acquis doit rester acquis », détaille
Jean-Claude Marcourt. Le ministre de
l’Enseignement supérieur a d’ailleurs
envoyé un courrier à toutes les hautes
écoles de la Communauté française
pour leur rappeler l’esprit et la lettre
du décret. Pour lui, « prendre en otage
les étudiants qui n’en peuvent rien est
inacceptable ». Il estime que « la volonté des textes est bien de renforcer
l’aide à la réussite. Manifestement, ici,
certains ne l’ont pas compris. »
Jean-Claude Marcourt pointe du
L'ÉDITO
doigt le fait que le problème ne
concerne que quelques hautes écoles.
« C’est pour ça que je dis que ce n’est
pas le décret qui pose problème, c’est
vraiment la volonté de certains de durcir les cours pour rendre la réussite
plus difficile. Ils ont décidé de compliquer la vie de ceux qui devaient passer
en deuxième session », estime le ministre. Selon son cabinet, le problème
se pose dans quatre écoles différentes :
la Haute Ecole Condorcet (Hainaut),
la Haute Ecole libre mosane (Liège), la
Haute
Ecole
Francisco
Ferrer
(Bruxelles), la Haute Ecole Léonard de
Vinci (Bruxelles). ■
P. 3 NOTRE ENTRETIEN
lesoir.be
Béatrice Delvaux
ÉDITORIALISTE EN CHEF
HALAL :
ARRÊTONS DE JOUER
SUR LES PEURS
Belges non musulmans ont peur
les envahisse, jusque dans leur
Lsirop.esqu’on
Et les Belges musulmans ont peur
parce qu’ils pensent qu’on ne les aime pas
et qu’on ne veut pas d’eux. S’il n’y a pas de
débat constructif entre musulmans et non
musulmans, sans hommes politiques, où on
se dit “voilà ce qui me dérange chez toi”,
33
5 413635 005510
ax.
P. 32 & 44
P. 20 & 21
P. 48 & 49
À l’achat d’une entrée payante.
CHRISTOPHE
DEBORSU
TIA HELLEBAUT
ET KIM GEVAERT
comme dans un couple – pas pour continuer à se taper dessus mais pour continuer
à vivre ensemble –, on n’y arrivera pas. »
Ismaël Saidi parle d’or et il sait, lui, de
quoi il parle : il est Belge, musulman et
comme auteur de la pièce « Djihad », il
les a vus défiler depuis six mois, ces
Belges, musulmans ou non. Mieux, il leur
a parlé, les a fait se rencontrer et échanger. Moins spectaculaire et racoleur
évidemment que de ramener sous les
projecteurs son pot de sirop dans le
rayon du supermarché – « Le halal, pas de
ça chez moi. » Pas de ça quoi ? Il sait lui,
cet ex-conseiller communal qui prétend
faire un acte de bravoure, ce que cela
veut dire « halal » ? Il l’a dit, lui, aux
caméras que rien dans la recette du sirop
n’a changé et que c’est juste un label pour
l’exportation ? Il en a causé, lui, avec son
président de parti et son Premier ministre du discrédit qu’il allait ainsi jeter
du bout de son doigt dégoûté, sur une
petite entreprise wallonne qui essaye
RÉFÉRENCES
MARCHÉS
LIVRES
15 À 18
25
33 À 36
d’appliquer le mot d’ordre libéral du
moment : être compétitif ? « Ce petit gars
de mon pays, avec son sirop, il veut juste
planter le drapeau belge en Indonésie »,
nous dit Ismaël.
Il faut lire la longue interview que nous a
accordée cet auteur de pièces, de films,
de livres et de sketches, cet ex-flic devenu artiste, soudain bombardé « interlocuteur de communautés malgré lui ».
Il faut découvrir et parler
à cet autre qu’on aime
soudain diaboliser
« Lors d’une représentation de Djihad, une
vieille dame m’a dit : “J’ai peur des musulmans. Je suis venue pour ne plus avoir
peur.” » Et si c’était cela qu’il faut surtout
et d’abord faire, au lieu de juger sans
savoir, de frémir sans se renseigner, de
jeter l’anathème sans informer : découvrir et parler à cet autre qu’on aime
soudain diaboliser.
TÉLÉVISIONS
LOTERIE
PETITE GAZETTE
40 À 43
43
44
L’autre ? Le Belge musulman et le Belge
non musulman. Car Ismaël met tout le
monde devant ses responsabilités, et
c’est sa grande force. Que ce soit les
Belges non musulmans qui ramènent
leurs pots de sirop ou écrivent des lettres
de menaces à Mme Bister (de la moutarde), ou les Belges musulmans qui
poussent le bouchon du halal, comme le
cou du mouton, un peu loin, – alors que le
Coran ne leur en demande pas tant – ou
n’admettent pas que des consommateurs, athées ou non, ne veulent pas être
forcés à acheter un produit confectionné
pour satisfaire aux exigences d’une
religion.
« Arrêtez de faire de nous des objets électoraux » : la requête d’Ismaël Saidi vaut
autant pour le monde politique que pour
l’Exécutif des musulmans, priés d’en
revenir à la simple raison, pour gérer un
débat qui, en jouant sur l’émotionnel,
provoquera d’irréparables et dangereux
dégâts.
NÉCROLOGIE
BANDE DESSINÉE
BON À DÉCOUPER
50
51
51
Les incontournables
des festivités
du 15 août à Liège.
Le BSF commence ce vendredi.
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JEUX
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