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Retour au menu Retour à l'épisode Télécharger en pdf Pour approfondir Episode C : Maman a voté Séquence 2 : Un long combat Séquence 3 : Jour de vote Séquence 4 : L’égalité Thème : Le vote des femmes Questionner et approfondir/ réponses/ compléments d’information I- En quoi le rôle des femmes pendant la guerre a-t-il été déterminant pour leur accession au suffrage universel ? La Seconde Guerre mondiale a ouvert une brèche vers de nouvelles responsabilités et libertés des femmes. Elle n’a pourtant pas entraîné un bouleversement en profondeur de la société. Le régime de Vichy a avant tout cherché à effacer toute marque d’autonomie des femmes à travers sa politique de la famille. Le discours officiel limitait l'espace féminin à la sphère domestique. Cependant, l’idéalisation officielle de la mère entrait en conflit avec la réalité des nécessités économiques et de la Collaboration. Dans la réalité, la Seconde Guerre mondiale a amené les femmes à modifier leurs comportements et à acquérir de nouvelles qualifications. Elles ont ainsi fait l’expérience de l’indépendance et de la solidarité avec les autres femmes. Pour la plupart cependant, ces années de guerre, loin d’être vécues comme une période de libération, ont avant tout été une période de terribles difficultés, tant physiques qu’émotionnelles, dont elles accueillirent la fin avec soulagement. Pour pallier l’absence d’hommes, en effet, des femmes devinrent chef de famille. Elles gagnèrent leur vie en dehors de chez elles et souvent remplacèrent leurs maris sur leurs postes de travail. Certaines prirent part au combat bravant ainsi le modèle de la femme au foyer et durent vaincre beaucoup d’oppositions afin que leurs capacités soient utilisées. Les Forces Françaises Libres commencèrent par admettre une centaine de volontaires dans un corps féminin, puis créèrent en 1941 le Corps des volontaires françaises qui réunissait 500 femmes assumant les tâches d’auxiliaires, étant généralement secrétaires ou ambulancières. En 1944 furent créées les AFAT (Arme Féminine de l’Armée de Terre), les Sections féminines de la Flotte et les Forces féminines de l’Air qui rassemblèrent à la fin de la guerre 15000 femmes, soit 2 à 3% de l’armée nouvelle. Le taux de féminisation dans ces groupes de combat restait cependant très faible et les femmes qui en faisaient partie intervenaient plus dans les services sociaux et médicaux ou comme agent de liaison que par le port des armes. Si la Seconde Guerre mondiale a ouvert une brèche vers de nouvelles responsabilités et libertés et posé de nouvelles questions, elle n’a pourtant pas entraîné un bouleversement en profondeur de la société. La Libération et le retour des prisonniers de guerre ont d’ailleurs montré que les familles ont continué à vivre selon le modèle patriarcal et sa nette division du travail. A la sortie de la guerre, les femmes ont donc pour la plupart cessé d’exercer leurs nouvelles responsabilités pour se consacrer à la réinsertion de leurs maris dans la vie civile et à la réintégration de leur rôle traditionnel dans la famille. Le nouveau modèle que la guerre avait rendu possible, de la femme seule, indépendante, travaillant et libre de tout contrôle masculin, se heurta en effet à l’épreuve de la réalité d’une société placée sous l'ordre du patriarcat. Cependant un grand pas était franchi : les Françaises obtenaient le droit de vote par l’ordonnance du 21 avril 1944. Cette reconnaissance marquait leur entrée dans les diverses instances politiques de l’après-guerre et signifiait une représentation politique accrue, quoique toujours marginale. II- Le vote des femmes le 29 avril 1945 est très symbolique. Pourquoi ? La participation des femmes à la vie publique a longtemps été considérée comme une menace pour le foyer et la famille et il faudra un très long combat pour que l’accès au vote, qui conditionne l’égalité politique des femmes, leur soit reconnu. Le vote des femmes en France en avril 1945 en est l’aboutissement. Pourtant déjà Olympe de Gouges (1755-1793), femme de lettres et publiciste, réclamait l'émancipation des femmes dans une Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (1792) qui contenait la célèbre formule : « La femme a le droit de monter à l'échafaud, elle doit avoir également celui de monter à la tribune ». Si c’est aux Etats-Unis en 1869,dans l’État du Wyoming, que le droit de vote aux femmes est pour la première fois accordé, c’est en Grande- Bretagne que la lutte prend sa forme la plus radicale et la plus spectaculaire, avec le combat d’Emmeline Pankhurst et de ses suffragettes. Ce n’est qu’au lendemain de la Première Guerre mondiale, en signe de reconnaissance pour leur contribution à l’effort de guerre, que les Anglaises de plus de 30 ans se voient accorder le droit de vote. Dans les pays d’origine latine, comme la France et l’Italie, ce droit ne leur sera accordé qu’après la Seconde Guerre mondiale. Le 21 avril 1944, une ordonnance du gouvernement provisoire, signée à Alger par le général de Gaulle, accorde le droit de vote aux femmes. Cette ordonnance fait des Françaises des citoyennes à part entière ; elles peuvent voter mais également être élues. Presque un siècle après avoir établi définitivement le suffrage universel masculin, en 1848, et avec un retard considérable sur la plupart des pays occidentaux, la France reconnaît enfin aux femmes le droit de décider en matière politique. III- Quelle est la situation de la France à l'issue de cette période ? Le gouvernement français par la voix du maréchal Pétain, a demandé l'Armistice. Les combats cessent. La France n'est plus en guerre. Elle attend que les conditions de l'armistice lui soient fixées. L'armistice est signé le 22 juin à Rethondes et les conditions en sont draconiennes. En quelques semaines, l'armée française, pourtant réputée invincible, a connu un désastre sans précédent dont le coût est élevé : environ 100 000 morts, 200 000 blessés et 1,5 millions de prisonniers. Le vote et l’éligibilité des femmes françaises : chronologie 20 mai 1919 La Chambre des députés adopte pour la première fois une proposition de loi instaurant le vote des femmes. 21 novembre 1922 Le Sénat refuse d'examiner les articles de la proposition de loi sur le vote des femmes. Retour au menu 7 avril 1925 La Chambre des députés adopte une proposition de loi instaurant le vote des femmes lors des élections municipales et cantonales. mai 1925 Profitant d'une lacune dans la réglementation, le Parti communiste place des femmes en position éligible sur ses listes pour les élections municipales dans toutes les communes de la banlieue parisienne. Les élues siégeront effectivement jusqu'à l'annulation de leur élection par les tribunaux. 12 juillet 1927 La Chambre des députés adopte une résolution « invitant le Gouvernement à hâter, devant le Sénat, la discussion du projet de loi voté par la Chambre des députés concernant le suffrage des femmes aux élections municipales ». 31 mars 1932 La Chambre des députés, adopte une résolution par laquelle elle « invite le Gouvernement à user de toute son influence auprès du Sénat pour obtenir que cette Assemblée mette en délibération les textes votés à ce sujet par la Chambre des députés ». 1934 Louise Weiss fonde « La femme nouvelle », association pour l'égalité des droits civiques, multipliant pendant deux ans les actions spectaculaires. 1er mars 1935 La Chambre des députés se prononce pour le vote des femmes pour la cinquième fois. 1935-1936 Plusieurs communes organisent des scrutins parallèles mixtes aboutissant à faire élire des conseillères municipales supplémentaires ; à Louviers, dont le maire est Pierre Mendès France, 6 conseillères sont ainsi élues et siègent avec voix délibérative. 2 juin 1936 Devant le Sénat, Louise Weiss et des militantes de La Femme nouvelle offrent aux sénateurs des chaussettes portant l'inscription : « Même si vous nous donnez le droit de vote, vos chaussettes seront raccommodées ». 4 juin 1936 Léon Blum nomme 3 femmes sous-secrétaires d'État : Cécile Brunschvicg, présidente de l'U.F.S.F., à l'éducation nationale, Suzanne Lacore, à la Santé publique et Irène Joliot-Curie, à la recherche scientifique. 30 juillet 1936 La Chambre des députés se prononce pour la sixième et dernière fois pour le vote des femmes, par 495 voix contre 0. Le gouvernement s'abstient. Le Sénat n'inscrira jamais ce texte à son ordre du jour. 23 juin 1942 Le Général de Gaulle déclare qu'« une fois l'ennemi chassé du territoire, tous les hommes et toutes les femmes de chez nous éliront l'Assemblée nationale ». novembre 1943 Lucie Aubrac est nommée membre de l'Assemblée consultative provisoire. Elle n'y siégera qu'en novembre 1944 à Paris. Une femme y siège dès 1943 : Marthe Simard. mars 1944 Le programme du Conseil national de la Résistance reste silencieux sur la question du vote des femmes. 18 mars 1944 Le Général de Gaulle déclare devant l'Assemblée consultative provisoire que « le régime nouveau doit comporter une représentation élue par tous les hommes et toutes les femmes de chez nous ». 24 mars 1944 A l'Assemblée consultative provisoire, l'amendement Fernand Grenier instaurant le vote des femmes est adopté par 51 voix contre 16. 21 avril 1944 L'article 17 de l'ordonnance portant organisation des pouvoirs publics en France après la Libération dispose que « les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes ». 7 novembre 1944 Pour l'ouverture de sa session à Paris, l'Assemblée consultative provisoire comporte 10 femmes. 29 avril -13 mai 1945 Premier vote des femmes aux élections municipales. 21 octobre 1945 Premier vote des femmes dans un scrutin national (référendum et Assemblée constituante). 33 femmes sont élues membres de l'Assemblée nationale constituante. 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