L`agriculture et l`agroalimentaire en Inde

Transcription

L`agriculture et l`agroalimentaire en Inde
L’agriculture et l’agroalimentaire
en Inde
Juin 2015
Copyright : Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite par quelque moyen que ce soit sans la permission écrite d’Unigrains.
© UNIGRAINS – 23 AVENUE DE NEUILLY, 75116 PARIS – WWW.UNIGRAINS.FR
Cette note a été réalisée suite à une mission de 5 jours en Inde réalisée
par Didier Bosc, Emeric Duchesne et Eric Porcheron à Bombay et Delhi.
Lors de cette mission, des contacts ont été pris avec le fonds partenaire
d’Unigrains dans ce pays, Seaf India, des entreprises françaises
implantées sur place, ainsi qu’Ubifrance, l’Ambassade de France et la
société de conseil Altios.
2
SOMMAIRE
1- L’Inde : un géant géographique, démographique et économique ......................................... 4
2- L’Inde : un géant agricole, mais qui présente des handicaps structurels ............................... 6
3- Une industrie agroalimentaire peu développée mais en croissance ................................... 11
4- Une distribution moderne sous-développée et fermée à la possibilité de contrôle
majoritaire par un groupe étranger ................................................................................... 15
5- Comment aborder le pays ? .............................................................................................. 18
6- Conclusion ........................................................................................................................ 19
7- Annexe 1 : repères macroéconomiques sur l’Inde ...................................................................... 20
8- Annexe 2 : les climats en Inde ..................................................................................................... 21
9- Annexe 3 : géographie des principales productions végétales en Inde ...................................... 22
10- Annexe 4 : la mousson en Inde ................................................................................................... 27
11- Annexe 5 : les exportations françaises de produits agricoles et agroalimentaires vers l’Inde ... 27
Avertissement : La présente note, diffusée à titre informatif et gratuit, a été réalisée par la Direction des Etudes Economiques de la société UNIGRAINS à partir de données
publiques ou recueillies au travers d’entretiens.
La société UNIGRAINS ne saurait être en aucun cas tenue responsable d’éventuelles erreurs, inexactitudes, et de toutes leurs conséquences directes et indirectes.
Copyright : Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite par quelque moyen que ce soit sans la permission écrite d’Unigrains.
© UNIGRAINS – 23 AVENUE DE NEUILLY, 75116 PARIS – WWW.UNIGRAINS.FR
2
3
Langues
2 langues officielles, l’Hindi, l’anglais, ainsi que 18
langues constitutionnelles
Superficie
- Totale
- Terres agricoles
(2012, Banque Mondiale)
- Terres arables
(2012, Banque Mondiale)
7ème superficie mondiale
- 3 287 263 km² (5x la France)
- 60,3% (France 52,7%)
Population
- Totale (2013, Banque Mondiale)
- Prévisions 2025
- Densité
- Taux d’urbanisation (2014, Onu)
2ème population mondiale
- 1,252 Md hab.
- 1,474 Md hab. (+222 M)
- 378 hab/km² (France 117 hab/km²)
- 32% (France 79%)
-
52,5% (France 33,4%)
Données économiques
- PIB 2012/13 (FMI)
- Croissance du PIB en 2013
- PIB/hab. (2013)
- RNB* exprimé en PPA/hab. (2013)
- Taux d’inflation (2013)
-
1 842 Mds USD (France : 2 735 Mds USD)
+5,0%
1 499 USD (France : 42 503 USD)
5 350 USD (France : 38 530 USD)
9,5%
Emploi (2010)
- Agriculture
- Industrie
-
51,1%
22,4%
-
Moyenne 2014 : 1 INR = 0,0124 EUR
Cours au 16/02/15 : 1 INR = 0,0141 EUR
-
1 lakh = 100 000
1 crore = 10 000 000
Regroupement des décimales (au-delà de trois)
Monnaie : Roupie (INR)
Unités de mesures indiennes
par deux, avec les virgules correspondant au
millier, au lakh et au crore :
→ 1 Lakh s’écrit 1,00,000
→ 1 crore s’écrit 1,00,00,000
→ 30 millions (3 crore) de Roupies s'écrit
₹ 3,00,00,000
* RNB : création de richesse par les acteurs économiques dans le pays et à l’étranger (notion de PNB)
Avertissement : La présente note, diffusée à titre informatif et gratuit, a été réalisée par la Direction des Etudes Economiques de la société UNIGRAINS à partir de données
publiques ou recueillies au travers d’entretiens.
La société UNIGRAINS ne saurait être en aucun cas tenue responsable d’éventuelles erreurs, inexactitudes, et de toutes leurs conséquences directes et indirectes.
Copyright : Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite par quelque moyen que ce soit sans la permission écrite d’Unigrains.
© UNIGRAINS – 23 AVENUE DE NEUILLY, 75116 PARIS – WWW.UNIGRAINS.FR
3
1- L’Inde : un géant géographique, démographique
et économique
L’Inde : une grande
puissance, mais aussi
un pays de contrastes
ème
L’Inde est le 7 pays le plus vaste au monde, un géant géographique qui représente 5 fois la
superficie de la France.
C’est également un géant démographique de 1,26 Md habitant, à la population jeune et en
croissance. On estime que le pays comptera 200 M hab de plus à 2025 et détrônera alors la
Chine au rang de pays le plus peuplé au monde.
C’est encore, parmi les pays émergents, un pays qui se distingue par sa stabilité politique, l’Inde
est la plus grande démocratie au monde ; il s’agit d’une démocratie parlementaire, inspirée du
modèle britannique. Un changement de gouvernement est intervenu en 2014 avec l’arrivée au
pouvoir de Narendra Modi, originaire du Gujarat et figure montante du parti nationaliste
hindou.
4
L’Inde est aussi un pays complexe et de très grands contrastes. C’est une mosaïque de régions
qui présentent de fortes différences culturelles, une puissance nucléaire, qui construit ses
satellites et est leader dans les NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de la
Communication), mais par ailleurs un pays dont une large part de la population vit sous le seuil
de pauvreté et dont le taux d’analphabétisme est important. Archaïsme et surprenante
modernité s’y côtoient.
L’Inde est un Etat fédéral qui comprend 29 Etats, établis sur des bases essentiellement
linguistiques, et dont le nombre s’est récemment accru par division d’entités actuelles (à titre
d’exemple, le Télangana a été créé le 2 juin 2014 à partir de la région ouest de l’Andhra
Pradesh). A cela s’ajoutent 7 territoires créés pour des raisons politiques ou historiques (dont
Delhi et Pondichéry).
L’hindouisme est la religion dominante (80,5%), mais l’Inde compte aussi une population
musulmane importante (13,4%) et un large panel d’autres religions : christianisme (2,3%),
sikhisme (1,9%), bouddhisme (0,7%), jaïnisme (0,5%), zoroastrisme, judaïsme…
La dimension linguistique est elle-aussi complexe : outre l’hindi et l’anglais, l’Inde compte 21
autres langues régionales et plus de 1600 dialectes locaux.
L’Inde est un très vaste marché de 1,25 Md hab, mais aussi un pays fortement décentralisé,
avec des réglementations spécifiques par Etat (TVA, SMIC, licences de travail…). Ces spécificités
réglementaires par Etat et les problèmes de transport limitent la profondeur de marché et
explique que nombre d’entreprises étrangères démarrent leur activité en se concentrant sur
quelques grandes métropoles.
Au plan
macroéconomique,
l’Inde est le pays qui
s’en sort le mieux
parmi les « grands »
émergents…
ème
Au plan macroéconomique, l’Inde a été le 5
contributeur à l’accroissement de la richesse
mondiale entre 2005 et 2010 (derrière la Chine, les USA, le Brésil et la Russie), avec une
progression du PIB de +8%/an ou plus, hors crise financière de 2008 (cf annexe 1). Le pays a
ensuite connu un net ralentissement, avec une croissance limitée à 4,7% en 2012 et 5,0% en
2013.
Après ces deux années de « trou d’air », l’Inde a retrouvé une progression du PIB proche de 6%
en 2014. Ce niveau reste toutefois insuffisant face à la croissance démographique : il faudrait
une croissance de 8 à 9% pour faire face à l’arrivée chaque année de 18 millions d’Indiens sur le
marché du travail.
Avertissement : La présente note, diffusée à titre informatif et gratuit, a été réalisée par la Direction des Etudes Economiques de la société UNIGRAINS à partir de données
publiques ou recueillies au travers d’entretiens.
La société UNIGRAINS ne saurait être en aucun cas tenue responsable d’éventuelles erreurs, inexactitudes, et de toutes leurs conséquences directes et indirectes.
Copyright : Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite par quelque moyen que ce soit sans la permission écrite d’Unigrains.
© UNIGRAINS – 23 AVENUE DE NEUILLY, 75116 PARIS – WWW.UNIGRAINS.FR
4
Parallèlement, l’inflation s’inscrit en forte baisse à 5% en décembre 2014 par rapport à
décembre 2013, alors qu’elle se situait en moyenne autour de 10% depuis 2008.
L’amélioration de l’économie indienne se traduit par la revalorisation de la Roupie depuis le
début de l’année. Après avoir dévissé de 2011 à 2013, comme l’ensemble des autres devises
des pays émergents, la Roupie indienne s’est stabilisée en 2014 et s’apprécie début 2015 contre
l’Euro et le Dollar américain, affichant même la meilleure performance parmi les devises des
Emergents (cf annexe 1).
Elle se traduit également par la performance du marché actions, signe de confiance des
investisseurs. L’Inde affiche en 2014 une performance de +35%, très supérieure aux USA (+13%)
et à la France (-2%), et seulement dépassée par la Chine (+50%).
Selon la Banque Mondiale, la croissance devrait s’accélérer en 2015 et 2016, pour dépasser
celle de la Chine. Parmi les « grands » pays émergents, l’Inde affiche les meilleures
performances et apparaît très volontariste en termes de réformes. Les perspectives au plan
macroéconomique sont encourageantes.
5
…grâce à une
politique très
volontariste en
termes de réformes
Cette embellie économique est liée aux réformes mises en place dans le pays.
Ces réformes, initiées depuis plusieurs années, se poursuivent de manière très volontariste sous
l’impulsion de Narendra Modi, chef de fil du BJP, le parti nationaliste hindou, élu Premier
Ministre en mai 2014 pour 5 ans.
Les principales initiatives prises sont le « Make in India » (favoriser la production en Inde), le
« Digital India » (favoriser la e-economie), le « Skill India » (développer le sens de l’entreprise
parmi les jeunes), ainsi que des incitations en faveur des énergies renouvelables, des aides à
l’urbanisme, des aides à l’emprunt pour les petits entrepreneurs, la libéralisation des prix de
l’essence, ou encore la réflexion autour d’un fond de stabilisation des prix des matières
premières.
Les réformes concrètement lancées depuis 12 mois portent sur la libéralisation des
investissements directs en Inde, l’harmonisation de la fiscalité indirecte au travers de la GST
(Goods and Services Tax), le marché du travail, ou encore la convertibilité totale des comptes
de capitaux. Elles ne sont pas toujours aisées à mettre en œuvre et pour certaines cela prendra
du temps, mais la dynamique est lancée et considérée comme positive par les économistes.
Un pouvoir d’achat
en hausse, mais un
profil de
consommation très
influencé par les
facteurs culturels
1
Sur une population totale de 1,26 Md hab, la classe moyenne au sens large représenterait de
l’ordre de 200 M hab, dont 70 M disposent d’un pouvoir d’achat leur permettant d’acheter des
produits d’importation.
Le profil de consommation est toutefois largement influencé par la tradition et la religion. Dans
ce pays qui compte 40% de végétariens par conviction culturelle, la consommation de viande
est sensiblement moins corrélée au pouvoir d’achat qu’ailleurs.
Le travail féminin est largement développé, ce qui pousse le marché du prêt à consommer.
Les chaînes internationales de restauration rapide sont en fort développement. Pourtant Mc
er
Donald’s a connu des débuts difficiles sur ce marché ; l’Inde est le 1 pays dans lequel la chaîne
s’est résolue à adapter sa gamme aux habitudes de consommation locales en introduisant un
hamburger végétarien. Elle a à présent d’ambitieux projets de développement de son parc de
restaurants.
1
Toute personne vivant dans un foyer doté d’un revenu quotidien par tête supérieur à 10 USD en parité de pouvoir d’achat
Avertissement : La présente note, diffusée à titre informatif et gratuit, a été réalisée par la Direction des Etudes Economiques de la société UNIGRAINS à partir de données
publiques ou recueillies au travers d’entretiens.
La société UNIGRAINS ne saurait être en aucun cas tenue responsable d’éventuelles erreurs, inexactitudes, et de toutes leurs conséquences directes et indirectes.
Copyright : Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite par quelque moyen que ce soit sans la permission écrite d’Unigrains.
© UNIGRAINS – 23 AVENUE DE NEUILLY, 75116 PARIS – WWW.UNIGRAINS.FR
5
Si les chaînes Mc Donald’s, KFC, Pizza Hut, Domino’s Pizza ou encore Subway sont présentes
dans le pays depuis plusieurs années, d’autres font leur entrée, comme Starbucks qui vient de
s’implanter en partenariat avec le groupe indien Tata. Des chaînes locales se développent
parallèlement.
Ce développement des chaînes de restauration rapide traduit une tendance à
l’occidentalisation des modes de vie dans les grandes villes. Cette tendance se visualise
également au travers de la consommation de bière, de vins et spiritueux, de biscuits de type
occidental (la consommation de biscuits étant traditionnelle en Inde), de pizzas, de pâtes
sèches ou encore de pain de mie.
2- L’Inde : un géant agricole, mais qui présente des
handicaps structurels
6
L’agriculture : un
sujet
particulièrement
sensible en Inde
L’agriculture est un secteur particulièrement sensible au plan politique, économique et social.
Elle représente 18% du PIB indien et emploie près de la moitié de la population (1 agriculteur
sur 5 dans le monde est indien). 70% des Indiens vivent en zone rurale.
L’enjeu pour le gouvernement indien est de maintenir les paysans dans les campagnes en leur
permettant de vivre des faibles surfaces dont ils disposent et d’éviter l’exode rural.
Garantir les moyens de subsistance de la population rurale est une priorité pour lui.
L’Inde : 4ème
puissance agricole
mondiale
L’Inde est un vaste territoire qui regroupe une grande diversité de climats (cf annexe 2).
ème
L’agriculture indienne produit de tout et en abondance. l’Inde possède la 4 surface agricole
mondiale : près de 200 millions d’hectares (un peu plus que l’ensemble de l’UE), dont 140 en
culture, soit 60% de la surface du pays.
ème
er
L’Inde est la 4 puissance agricole mondiale : 1 producteur de lait et de thé, 2
de riz, de blé, de fruits et légumes, de sucre.
ème
producteur
Il existe deux campagnes agricoles dans l’année :
Le Rabi, campagne d’hiver : semis en octobre-novembre et récoltes en mai-juin ; du blé
surtout, mais aussi des oléagineux et des protéagineux.
Le Kharif, campagne d’été : semis en juillet et récoltes en sept-oct ; du riz surtout, mais
également des oléagineux et un peu de coton. C’est la période de la mousson, au cours de
laquelle l’eau est stockée pour irriguer les cultures en période de Rabi. 40% environ des
terres agricoles sont irriguées, mais le système d’irrigation est médiocre. Un groupe
indien, Jain Irrigation, est très actif dans ce domaine.
La géographie des principales productions végétales est présentée en annexe 3.
Le riz est la culture dominante avec 44 M ha et 160 Mt (campagne 2013/14), mais La
productivité est très faible en raison de la fragmentation du parcellaire, du manque de
ressources financières des agriculteurs pour acheter des intrants et de l’absence de
mécanisation. La part de marché des semences hybrides n’est que de 5% mais va progresser. Le
problème du riz est par ailleurs l’utilisation d’eau ; les Indiens commencent à évoquer des
indicateurs de rendements/l d’eau. Les surfaces cultivées en riz vont baisser, mais la part que
représente le riz dans la production agricole va augmenter.
ème
Le blé est la 2
culture en Inde avec 30 M ha et 94 Mt (2013/14). Les surfaces vont
augmenter. La part de marché des semences certifiées est de 35% et celles-ci proviennent pour
90-95% d’institutions publiques régionales, qui ne demandent pas de royalties. Le blé indien se
Avertissement : La présente note, diffusée à titre informatif et gratuit, a été réalisée par la Direction des Etudes Economiques de la société UNIGRAINS à partir de données
publiques ou recueillies au travers d’entretiens.
La société UNIGRAINS ne saurait être en aucun cas tenue responsable d’éventuelles erreurs, inexactitudes, et de toutes leurs conséquences directes et indirectes.
Copyright : Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite par quelque moyen que ce soit sans la permission écrite d’Unigrains.
© UNIGRAINS – 23 AVENUE DE NEUILLY, 75116 PARIS – WWW.UNIGRAINS.FR
6
caractérise par des taux de protéines élevés. Des semenciers étrangers s’intéressent au marché
mais les projets sont freinés par les risques de perte de propriété intellectuelle.
Le maïs représente 9,5 M ha pour 24 Mt, surface qui pourrait doubler dans les années à venir
avec la croissance de la production de volaille et de l’amidonnerie. Il est principalement cultivé
en kharif (période de mousson, 77% de la production), dans le Pendjab, le Bihâr, le Rajasthan,
l’Andhra Pradesh, le Karnataka et le Maharastra. En l’absence de séchoirs, le maïs est souvent
mis à sécher sur les routes. La part de marché des semences hybrides est de 65%. Un catalogue
des variétés a été mis en place en 2007. Les grands acteurs occidentaux sont présents en Inde :
Limagrain, Syngenta, Monsanto, Dupont/Pioneer.
La production indienne d’orge est de 1,8 Mt, quasi exclusivement en orge fourragère. Le
Rajasthan est l’Etat qui en produit le plus. Il y a très peu d’orge brassicole.
Les OGM restent interdits pour les cultures alimentaires, ce qui est source de nombreux débats
dans le pays. Ils sont en revanche très largement utilisés en coton : 95% du coton cultivé est du
Bt (utilisé depuis 2004). L’importation de semences est strictement règlementée.
7
Une politique agricole
destinée à assurer la
sécurité alimentaire
des Indiens
Assurer la sécurité alimentaire de la population est une priorité de longue date pour le
gouvernement indien. Ce dernier mène une politique interventionniste pour y parvenir :
soutien de certaines productions agricoles de base en intervenant dans les achats, le stockage
et la distribution. L’objectif est d’éviter les pénuries et de permettre aux plus pauvres d’accéder
à ces produits à des prix fortement subventionnés.
Dans le cadre de son programme alimentaire (Food Security Act), le gouvernement soutient les
prix de productions agricoles essentielles (céréales, arachides, oléagineux) au travers d’un
« minimum support price » (MSP), sorte de prix d’intervention situé à un niveau jugé
rémunérateur pour l’agriculteur (de l’ordre de 200 €/t pour le blé actuellement). Les
agriculteurs ont la possibilité soit de vendre leur production à l’Etat indien au MSP, soit de la
vendre sur le marché libre.
L’Etat est de fait le plus gros acheteur sur le marché indien de ces produits au travers du « FCI »
(Food Corporation of India). Les produits agricoles achetés par le FCI sont commercialisés à des
prix subventionnés dans des magasins d’Etat réservés aux plus pauvres (le « PDS », Public
Distribution System).
Parallèlement, l’Etat régule les importations de céréales au travers des droits de douanes. Il
impose également aux exportateurs des exigences phytosanitaires spécifiées dans le « Plant
2
Quarantine Order 2003 » (régulation des importations en Inde) .
Le niveau des MSP a un impact sur le niveau d’attractivité de la culture et sur les surfaces.
Traditionnellement, les achats du gouvernement se concentrent sur le blé (22 à 38 Mt sur les 4
dernières campagnes) et le riz (31 à 35 Mt). Pour ces deux céréales, le gouvernement constitue
un stock de sécurité et les distribue dans le « PDS ». En revanche, il procède rarement à des
achats d’orge, de protéagineux et d’oléagineux ; pour ces derniers, le prix est fixé par le marché
et c’est davantage ce dernier qui oriente la production.
3
La liste des produits concernés et les MSP sont accessibles sur internet .
2
http://plantquarantineindia.nic.in/PQISPub/html/AboutPQO.htm
http://farmer.gov.in/mspstatements.html
3
Avertissement : La présente note, diffusée à titre informatif et gratuit, a été réalisée par la Direction des Etudes Economiques de la société UNIGRAINS à partir de données
publiques ou recueillies au travers d’entretiens.
La société UNIGRAINS ne saurait être en aucun cas tenue responsable d’éventuelles erreurs, inexactitudes, et de toutes leurs conséquences directes et indirectes.
Copyright : Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite par quelque moyen que ce soit sans la permission écrite d’Unigrains.
© UNIGRAINS – 23 AVENUE DE NEUILLY, 75116 PARIS – WWW.UNIGRAINS.FR
7
Source : Press Information Bureau, 31 oct 2014 ; taux de change au 16/02/15 : 1 INR = 0,0141 €
Le gouvernement a par ailleurs cherché à faciliter l’accès au crédit pour les agriculteurs au
travers du relèvement du plafond des crédits octroyés par les banques au secteur et par la
bonification des prêts (les intermédiaires pratiquant des taux pouvant aller jusqu’à 18-20%).
Mais les montants restent limités. Cette orientation s’accompagne d’une politique de
« bancarisation » (ouverture d’un compte bancaire) des agriculteurs pour sécuriser le
versement des fonds.
8
L’Etat interdit l’utilisation de céréales pour la production de bioéthanol.
Un pays globalement
autosuffisant au plan
alimentaire…
Mais un équilibre
fragile
L’Inde est globalement parvenue à l’autosuffisante au plan alimentaire grâce à la révolution
4
verte des années 60 , la révolution blanche des années 70 (en lait) et plus récemment la
révolution bleue (en aquaculture). Elle est même exportatrice de certains produits : riz (10 Mt
er
en 2013/14, 1 exportateur mondial depuis que le gouvernement a autorisé l’export de riz non
basmati en sept 2011), blé (dont l’exportation a été réautorisée en sept 2011, des flux variables
en fonction des disponibilités et du positionnement prix du blé indien sur le marché mondial),
er
soja, crevettes et depuis peu viande bovine (1 exportateur mondial en 2014 devant le Brésil)
et poudre de lait.
Mais il existe une exception notoire : l’Inde dépend à 60% de l’extérieur pour couvrir ses
besoins en huiles végétales ; c’est le plus gros importateur mondial d’huile de palme.
L’équilibre est par ailleurs fragile. La production agricole est très tributaire de la mousson (cf
5
annexe 4), en particulier de la mousson d’été . La croissance du secteur agricole ralentit et les
disparités entre Etats sont importantes.
L’agriculture indienne souffre d’handicaps structurels et est à moderniser.
Une agriculture
qui présente des
handicaps
structurels :
Le secteur agricole est très fragmenté. 90% des agriculteurs ont moins de 2 ha. Il existe une loi
qui limite la surface maximale par exploitation. Les niveaux sont définis par Etat et dépendent
de la classification des terres. Ils ne sont donc pas uniformes. A titre d’illustration, pour des
terres irriguées produisant deux récoltes, ils se situent entre 3,6 et 7 ha. Il existe toutefois des
fermes importantes (jusqu’à 70 ha dans le Penjab), constituées par location de terres.
Morcèlement des
exploitations…
Le foncier restera très morcelé pour des raisons réglementaires et compte tenu du prix
exorbitant de la terre, qui rend l’achat de terres impossible pour un agriculteur indien.
4
Au moment de l’indépendance, en 1947, la situation alimentaire du pays était difficile, mais la révolution verte, notamment au travers du
développement de l’industrie des pesticides et engrais, a permis en quelques années à l’agriculture de répondre au défi de l’autosuffisance
alimentaire. La production de blé a plus que doublé entre 1965 et 1972.
5
Il existe également une mousson d’hiver dans les Etats indiens situés à l’Est du Bangladesh
Avertissement : La présente note, diffusée à titre informatif et gratuit, a été réalisée par la Direction des Etudes Economiques de la société UNIGRAINS à partir de données
publiques ou recueillies au travers d’entretiens.
La société UNIGRAINS ne saurait être en aucun cas tenue responsable d’éventuelles erreurs, inexactitudes, et de toutes leurs conséquences directes et indirectes.
Copyright : Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite par quelque moyen que ce soit sans la permission écrite d’Unigrains.
© UNIGRAINS – 23 AVENUE DE NEUILLY, 75116 PARIS – WWW.UNIGRAINS.FR
8
L’élevage est lui-aussi très morcelé : 11 M de producteurs de lait, la majorité d’entre eux ne
disposant que de 2 à 3 vaches.
…Faible organisation
de l’amont agricole…
Le faible niveau d’organisation de l’amont agricole constitue un gros handicap pour le
développement de filières. La notion de filière n’a concrètement pas d’existence dans le pays,
sauf exception (lait et sucre). Les grands groupes indiens n’ont jamais cherché à structurer
l’amont ; ils « ratissent large » et « ramènent de tout ». Le concept de coopérative n’a
véritablement pris que dans les secteurs du lait (grâce au succès de la « révolution blanche »
6
des années 70 ) et du sucre.
Cette inorganisation de l’amont agricole se traduit par des chaînes d’approvisionnement très
longues, dans lesquelles interviennent de nombreux intermédiaires (brokers, places de marchés
locales, grossistes, détaillants), qui prélèvent leur marge, rendent difficile la segmentation
qualitative de l’approvisionnement et rendent le système globalement peu efficient.
9
Ces systèmes s’inscrivent dans la volonté du gouvernement indien, depuis l’indépendance,
d’intervenir sur l’organisation des marchés pour assurer un prix rémunérateur à l’agriculteur et
un prix abordable pour le consommateur. Une des interventions les plus importantes a été
d’établir des marchés de gros locaux, les « Mandi », et de les réguler au travers des « APMC
Acts » (agricultural produce market committee). Les Mandi tombent sous la juridiction de
chaque Etat, avec des variantes d’un Etat à l’autre. On recensait plus de 7.500 Mandi
(alimentaires et non-alimentaires) dans toute l’Inde en 2012.
Les APMC Acts ont été mis en place pour limiter le risque que des intermédiaires obligent
7
l’agriculteur à vendre à un prix trop bas. Ils imposent, pour les produits agricoles notifiés , que
la production soit vendue sur le « Mandi ». Ils imposent aussi que l’intermédiaire qui achète la
production à l’agriculteur pour la vendre au Mandi (le « village broker ») ait une licence délivrée
par l’Etat. Grossistes, acheteurs de la distribution de détail et industriels ne sont pas autorisés à
acheter directement à l’agriculteur, sauf dans le cas réglementé de contrat direct entre un
industriel de la transformation et l’agriculteur (« contract farming »).
En pratique, l’agriculteur se rend au Mandi où il vend sa production à un broker agréé. Les
produits sont négociés par enchères à la criée, menées par un « commission agent » rémunéré.
Les acheteurs sont des grossistes ou des détaillants, ces derniers revendant le produit dans leur
boutique ou au « wet market » (marchés de plein air). Le Mandi se tient tous les jours. Les
cotations sont gérées par le NCDEX (National Commodity & Derivatives Exchange).
Les brokers ont un rôle dans le préfinancement de la production en avançant à l’agriculteur de
l’argent pour l’achat d’intrants ou en faisant des avances en nature (semences en particulier),
moyennant des taux d’intérêt particulièrement élevés (jusqu’à 20%), ce qui pousse l’agriculteur
à vendre à la récolte. Les paysans s’endettent par ailleurs dans leur village (famille et amis) à
des taux également élevés, ce qui conduit à des situations très difficiles quand ils ne peuvent
rembourser. L’Etat a pris des mesures pour exiger des banques qu’elles consacrent une partie
de leur activité aux crédits aux agriculteurs à des taux bonifiés, mais les montants restent
limités.
6
En 1946, des fermiers laitiers du Gujarat se mettent à protester contre les pratiques commerciales et forment leur propre coopérative,
devenue Amul en 1965. C’est un succès, le modèle est reproduit dans tout le pays (mouvement connu sous le nom de « Flood Operation »).
7
La liste des produits notifiés varie suivant les Etats, mais comprend d’une manière générale les produits agricoles destinés à l’alimentation
humaine
Avertissement : La présente note, diffusée à titre informatif et gratuit, a été réalisée par la Direction des Etudes Economiques de la société UNIGRAINS à partir de données
publiques ou recueillies au travers d’entretiens.
La société UNIGRAINS ne saurait être en aucun cas tenue responsable d’éventuelles erreurs, inexactitudes, et de toutes leurs conséquences directes et indirectes.
Copyright : Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite par quelque moyen que ce soit sans la permission écrite d’Unigrains.
© UNIGRAINS – 23 AVENUE DE NEUILLY, 75116 PARIS – WWW.UNIGRAINS.FR
9
10
Cette inorganisation de l’amont agricole est un problème auquel sont confrontés les
industriels. Ceux-ci réfléchissent à la manière de court-circuiter ces circuits traditionnels et à
mettre en place un approvisionnement correspondant aux spécifications qualitatives
souhaitées.
Il n’existe pas beaucoup de solutions possibles et la plus courante consiste à chercher à
développer du « contract farming », pour lequel il existe un cadre réglementaire. Mais il est
difficile de parvenir à développer ce système à grande échelle et, pour les productions
secondaires, l’industriel doit proposer un prix suffisamment attractif face au blé et au riz dont
les prix sont soutenus par les achats du gouvernement au MSP.
Un des exemples les plus développés de « contract farming » est celui de la firme américaine
Mc Cain (fournisseur de Mc Donald’s en frites surgelées), qui produit des pommes de terre pour
ses propres besoins dans le Gujarat. Mc Cain collabore à présent avec DuPont pour déployer
une certification de bonnes pratiques des agriculteurs sous contrat.
L’industriel peut aussi être contraint de se tourner vers l’importation pour s’approvisionner en
matières premières à forte valeur ajoutée et sur des exigences qualitatives élevées (marchés
type baby food, clientèle de multinationales, clientèle export..).
… une agriculture peu
productive et des
pertes post-récolte
élevées
L’agriculture indienne ne souffre pas uniquement de faibles rendements, mais aussi de pertes
post-récolte très élevées.
Il existe des leviers pour augmenter la productivité : par l’utilisation de semences hybrides, par
l’utilisation de techniques culturales plus élaborées, de machines adaptées à la taille des
parcelles (semoirs, préparation du sol, récolte à la main, chaîne de production en sacs…). A ce
titre, le Pendjab a pour réputation d’avoir 10 ans d’avance avec des rendements en blé qui
atteignent 4-5 t/ha.
Le stockage à la ferme est déficient, rudimentaire (stockage à l’extérieur sous bâche, protection
par des ballots de paille…) ce qui entraîne des pertes élevées. Les capacités de stockage au
niveau industriel sont elles-aussi très insuffisantes.
Si l’Inde compte de bonnes universités, il existe un manque de formation et d’encadrement des
agriculteurs, ce qui constitue un frein majeur dans la diffusion des techniques.
Avertissement : La présente note, diffusée à titre informatif et gratuit, a été réalisée par la Direction des Etudes Economiques de la société UNIGRAINS à partir de données
publiques ou recueillies au travers d’entretiens.
La société UNIGRAINS ne saurait être en aucun cas tenue responsable d’éventuelles erreurs, inexactitudes, et de toutes leurs conséquences directes et indirectes.
Copyright : Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite par quelque moyen que ce soit sans la permission écrite d’Unigrains.
© UNIGRAINS – 23 AVENUE DE NEUILLY, 75116 PARIS – WWW.UNIGRAINS.FR
10
A un horizon proche,
l’Inde devrait rester
autosuffisante en
produits agricoles
A l’horizon 2025, l’Inde sera le pays le plus peuplé au monde et devra nourrir 220 M de
personnes de plus qu’en 2013.
Les perspectives tablent sur une baisse des surfaces agricoles en raison de l’expansion urbaine,
compensée par une progression des rendements.
Les productions vitales resteront soutenues par le système du « Minimum support price » et
l’Etat poursuivra sa politique d’aide à l’investissement aux différents maillons.
L’Inde est aussi un pays qui investit beaucoup sur les nouvelles technologies pour développer la
production agricole. Le pays possède un riche tissu de start up dans ce domaine.
Les interlocuteurs rencontrés ne manifestent pas d’inquiétude sur la capacité du pays à rester
autosuffisante au plan agricole sur un horizon proche. L’Inde pourrait même rester exportatrice
pour certaines productions.
Mais l’’équilibre est fragile et il existe 3 gros points noirs sur lesquels le pays devra investir : la
logistique, le stockage et la transformation.
11
3- Une industrie agroalimentaire peu développée
mais en croissance
Un faible niveau de
transformation des
produits agricoles
Si les ressources agricoles sont importantes, le secteur de la transformation apparaît peu
développé. Le taux de transformation des produits agricoles n’est que de 2,2% en fruits et
légumes, 6% en volaille, 35% en lait, loin derrière la Chine (40% en moyenne) et le Brésil (70%).
L’Inde est d’abord un marché de produits bruts cuisinés à domicile.
Une part significative de la transformation de produits agricoles (estimée à 42%) est en outre
réalisée dans le secteur non organisé.
Cela se traduit dans le niveau modeste au regard de la taille du pays du chiffre d’affaires de
l’industrie agroalimentaire, de l’ordre de 135 Md €, ou encore dans le chiffre d’affaires
(agroalimentaire) des leaders du secteur.
Mais le secteur est en croissance (+7,5%/an ces dernières années). Les prévisions tablent sur
240 Md USD à 2020 (source Chambre de commerce et d’industrie franco-indienne).
L’industrie agroalimentaire a par ailleurs pour particularité de compter de nombreuses PME
familiales dynamiques. L’économie indienne est globalement dominée par quelques grands
conglomérats familiaux (ITC, Tata, Reliance, Birla, Godrej…), mais dont l’alimentaire n’est pas
l’activité principale.
Avertissement : La présente note, diffusée à titre informatif et gratuit, a été réalisée par la Direction des Etudes Economiques de la société UNIGRAINS à partir de données
publiques ou recueillies au travers d’entretiens.
La société UNIGRAINS ne saurait être en aucun cas tenue responsable d’éventuelles erreurs, inexactitudes, et de toutes leurs conséquences directes et indirectes.
Copyright : Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite par quelque moyen que ce soit sans la permission écrite d’Unigrains.
© UNIGRAINS – 23 AVENUE DE NEUILLY, 75116 PARIS – WWW.UNIGRAINS.FR
11
12
Source : compilation Unigrains, CA agricole (hors tabac) et agroalimentaire
Conversions sur la base du taux de change moyen 2014
* Activités en Inde uniquement
Quelques secteurs se distinguent par un degré de transformation plus important et par
l’existence de quelques grands industriels, pour certains en partenariat ou rachetés par des
groupes étrangers. Parmi ceux-ci :
Les huiles végétales (Ruchi Soja, Adani Wilmar)
Les produits laitiers (Amul, Parag Dairy, Gopaljee Dairy-Mother Dairy, Milk Mantra,
Tirumala)
Le sucre (dont Shree Renuka Sugar et Bajaj Hindustan)
La volaille de chair (Suguna, Venkateshwara Hatcheries, Godrej Agrovet, Vista Processed
Foods),
La biscuiterie (Parle, Britannia, Indian Tobacco Company).
Mais a contrario, des secteurs tels que l’œuf ou la meunerie apparaissent fortement atomisés.
S’il compte des acteurs de taille importante, le secteur du lait illustre toutefois le faible niveau
de la transformation industrielle : l’essentiel du lait est vendu sous forme de lait frais sur les
marchés et le secteur informel représente 70% du marché. L’offre industrielle est étroite,
Avertissement : La présente note, diffusée à titre informatif et gratuit, a été réalisée par la Direction des Etudes Economiques de la société UNIGRAINS à partir de données
publiques ou recueillies au travers d’entretiens.
La société UNIGRAINS ne saurait être en aucun cas tenue responsable d’éventuelles erreurs, inexactitudes, et de toutes leurs conséquences directes et indirectes.
Copyright : Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite par quelque moyen que ce soit sans la permission écrite d’Unigrains.
© UNIGRAINS – 23 AVENUE DE NEUILLY, 75116 PARIS – WWW.UNIGRAINS.FR
12
8
dominée par le lait liquide, le ghee et le lait en poudre. Mais le potentiel est important et
ème
l’implantation de Lactalis en 2014, par acquisition de Tirumala (2 acteur privé) témoigne de
l’intérêt qu’y portent de grands industriels.
Développer l’agroalimentaire représente pour l’Inde plusieurs enjeux :
Réduire le gaspillage post-récolte
Créer de la valeur ajoutée, qui profiterait en amont des filières à l’agriculteur
Favoriser le « contract farming » permettant d’améliorer la chaîne d’approvisionnement,
répondre à la demande croissante du consommateur urbain en produits plus diversifiés et
plus transformés.
ère
Les besoins en investissement sont très importants, à commencer par la logistique et la 1
transformation. La faiblesse des infrastructures de transport et de stockage, ainsi que la
complexité de l’environnement réglementaire en constituent des freins, mais l’Inde mène une
politique très volontariste pour accélérer le mouvement.
13
Les droits de douane se situent en général autour de 30% mais atteignent des niveaux
beaucoup plus élevés pour les produits protégés (150% en vins et spiritueux). Aux droits de
douane s’ajoutent de nombreuses restrictions à l’importation (réglementations sanitaires,
enregistrement des produits alimentaires mis en marché, certification pour certains produits…).
Un marché très
protectionniste, sur
lequel il faut
s’implanter pour se
développer
Dans le secteur des viandes par exemple, l’Inde refuse l’importation de cuisses de poulet
congelées des USA, ce qui donne actuellement lieu à un contentieux entre les 2 pays à l’OMC.
Les exportations françaises de produits agroalimentaires ont atteint un maximum de 85 M€ au
cours des 10 dernières années. Elles reviennent à moins de 50 M€ en 2013 et 2014,
principalement en raison d’une chute des exportations de légumes secs (cf annexe 5).
Le niveau élevé des droits de douane limite fortement le potentiel d’exportation vers l’Inde. Un
réel développement de l’activité passe par une implantation industrielle. Mais les droits de
douane limitent aussi la possibilité pour une entreprise étrangère de tester le marché par
l’export avant de s’implanter.
Depuis le début des
années 2000, le
secteur agroalimentaire est dans
sa majorité ouvert à
l’investissement
étranger
Au début des années 1990, l’Inde a amorcé un vaste chantier de réformes économiques, avec la
libéralisation et l’ouverture de pans entiers de son économie. Dans la grande majorité des
secteurs de l’agroalimentaire et ce depuis le début des années 2000, il est possible pour un
investisseur étranger d’acquérir jusqu’à 100% du capital sur simple déclaration (procédure
dénommée « automatic route » en Inde).
En revanche, aux deux extrémités de la chaîne de valeur, le secteur de la distribution de détail
multimarques reste très réglementé (prise de participation majoritaire impossible), de même
que celui de la production agricole (qui n’est ouverte à l’investissement étranger que le cas de
certaines productions intensives dont la culture de légumes sous serre, mais pas dans la
production céréalière).
Une des difficultés au développement des projets en Inde vient du financement du besoin en
fonds de roulement par la maison mère. Les taux bancaires se situent à 12,5% pour une
inflation à 8-9%. Les sociétés étrangères peuvent envoyer des fonds pour investir dans une
immobilisation corporelle (terrain à bâtir, matériel), mais ne peuvent en revanche pas le faire
de manière simple pour financer le BFR (faire appel à des experts sur ces questions).
8
Ghee : beurre clarifié, obtenu par ébullition du beurre puis filtration, peut être conservé durant de longues périodes sans réfrigération,
contrairement au beurre
Avertissement : La présente note, diffusée à titre informatif et gratuit, a été réalisée par la Direction des Etudes Economiques de la société UNIGRAINS à partir de données
publiques ou recueillies au travers d’entretiens.
La société UNIGRAINS ne saurait être en aucun cas tenue responsable d’éventuelles erreurs, inexactitudes, et de toutes leurs conséquences directes et indirectes.
Copyright : Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite par quelque moyen que ce soit sans la permission écrite d’Unigrains.
© UNIGRAINS – 23 AVENUE DE NEUILLY, 75116 PARIS – WWW.UNIGRAINS.FR
13
D’une manière générale, pour toute entrée ou sortie de devises, l’investisseur étranger doit
préalablement se poser la question de savoir s’il a le droit de le faire et quelles en sont les
conséquences. Il existe des procédures administratives de soumission de dossiers et
d’autorisations préalables.
Le « make in India »
de Narendra Modi :
une orientation très
volontariste pour
encourager
l’investissement
étranger
Narendra Modi a lancé le 25 septembre 2014 la campagne du « make in India » (produire en
Inde), qui encourage le développement de l’industrie et veut attirer l’investissement étranger.
L’objectif est d’attirer des investissements dans l’optique d’alimenter en priorité le marché
intérieur, et secondairement, en profitant du positionnement géographique de l’Inde,
d’exporter vers le Proche & Moyen Orient, l’Afrique et l’Asie.
Face à l’enjeu politique majeur que représente l’agriculture en Inde, le gouvernement
manifeste un grand intérêt pour les projets agroindustriels qui développent les infrastructures
de stockage et les outils de transformation… et créent de l’emploi.
Pour encourager le développement d’activités industrielles et attirer les investissements
étrangers, Modi cherche à assouplir la réglementation et affiche la volonté de s’attaquer à la
corruption, tout en continuant à protéger la production locale face aux importations, au travers
des droits de douanes et de l’octroi de licences. Mais il est aussi prêt à baisser certains droits de
douanes quand cela est utile au pays (équipements agricoles et industriels en particulier).
14
Dans ce cadre, l’Etat indien conduit des programmes de subventions aux projets de
transformation agricole et encourage la création de « Mega food parks », des clusters intégrant
ère
nde
des activités industrielles sur un même site, dans l’idéal de la 1 et de la 2 transformation
dans un bassin de production de matières premières. Les « Mega food parks » profitent
d’infrastructures publiques et sont ouverts aux investissements étrangers. L’idée est antérieure
à l’arrivée de Modi au pouvoir, elle a été lancée il y a 5 ans ; il est difficile d’avoir une vision
claire des réalisations actuelles.
Des secteurs
d’intérêt
Le secteur de la transformation des produits agricoles est peu développé et présente un
potentiel de croissance élevé. Les entretiens font ressortir plusieurs secteurs attractifs à
l’investissement ou à l’exportation (dans la limite des barrières tarifaires) :
Produits laitiers transformés. Il existe une attente pour des produits sains, marketés et des
gammes plus larges, en particulier en fromage. Le développement de projets laitiers
passera par le développement de plus gros élevages permettant de sécuriser
l’approvisionnement en quantité et en qualité.
Nutrition animale, viande et produits de la mer. La viande de volaille est très dynamique
(+8-9%/an). L’alimentation animale est un très gros marché.
Génétique bovine : la France a obtenu la publication d’un certificat pour exporter des
taureaux vivants et travaille sur un certificat plus souple pour les semences.
Amidonnerie et ingrédient. Roquette est leader du marché, Cargill investit actuellement
dans une amidonnerie de maïs dans le Sud du pays.
ème
Transformation de fruits et légumes. L’Inde est le 2 producteur mondial de fruits et
légumes, mais les pertes après récolte atteindraient 40% (plus de 50% en tomate).
Oléoprotéagineux : le secteur compte de gros acteurs indiens.
Machinisme agricole. Des besoins importants (en équipements tractés en particulier),
mais un marché très tiré sur les prix.
Infrastructures de stockage et chaîne du froid.
Avertissement : La présente note, diffusée à titre informatif et gratuit, a été réalisée par la Direction des Etudes Economiques de la société UNIGRAINS à partir de données
publiques ou recueillies au travers d’entretiens.
La société UNIGRAINS ne saurait être en aucun cas tenue responsable d’éventuelles erreurs, inexactitudes, et de toutes leurs conséquences directes et indirectes.
Copyright : Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite par quelque moyen que ce soit sans la permission écrite d’Unigrains.
© UNIGRAINS – 23 AVENUE DE NEUILLY, 75116 PARIS – WWW.UNIGRAINS.FR
14
Des entreprises françaises ont fait le choix de s’implanter sur ce marché à fort potentiel.
Parmi elles :
Les entreprises
françaises
implantées
en Inde
En produits laitiers : Danone a construit une usine en greenfield, racheté une usine de
baby food et exploite la licence Yakult (JV avec un groupe japonais). Lactalis s’est implanté
en 2013 en rachetant Tirumala, le 2ème acteur privé du secteur (convoité aussi par
d’autres grands acteurs du lait). Bongrain est également présent industriellement.
En boissons : Pernod Ricard, Moët Hennessy
En amidonnerie et ingrédients : Roquette (rachat du leader de l’amidon en Inde, Riddhi
Siddhi), Naturex (rachat de Valentine, poudres de fruits et légumes), Mane (création en
décembre 2014 d’un JV avec Kancor Ingredients Ltd, dans lequel Mane est majoritaire).
En levures : Lesaffre.
15
En semences : Limagrain (semences grandes cultures).
Dans la filière orge : Axéréal et Soufflet.
En nutrition animale : InVivo NSA, Olmix.
En ovoproduits : Igreca
En santé animale : Vétoquinol
4- Une distribution moderne sous-développée et
fermée à la possibilité de contrôle majoritaire
par un groupe étranger
Retour en arrière sur
la possibilité pour des
groupes étrangers
d’être majoritaire
dans une enseigne de
distribution de détail
multimarque
La réglementation sur la distribution de détail multimarques a connu plusieurs évolutions pour
finalement mettre fin, à ce stade, aux espoirs de groupes étrangers d’être majoritaire dans des
enseignes en Inde. L’arrivée au pouvoir de Narendra Modi s’est en effet traduite par un retour
en arrière sur les velléités du précédent gouvernement de permettre à des groupes étrangers
de détenir jusqu’à 51% d’un groupe de distribution multimarques indien.
Cette orientation, qui avait été validée au plan fédéral, n’avait pas encore été appliquée. Elle
devait ensuite être votée au niveau des Etats, processus qui peut prendre jusqu’à deux ans.
Certains Etats se prononçaient par ailleurs déjà contre cette mesure.
La situation est différente dans la distribution de détail monomarque, pour les grossistes et les
cash & carry : la réglementation indienne autorise bien un groupe étranger à détenir jusqu’à
100% du capital. Décathlon s’est ainsi appuyé sur cette réglementation pour développer son
réseau, uniquement à marque de distributeur.
La distribution
moderne reste sousdéveloppée en part
de marché…
Le petit commerce fonctionne bien et emploie beaucoup de monde. Il se compose d’un grand
nombre de micro-épiceries (1 million ou plus) dans lesquelles les achats se font au quotidien.
Modi considère que les circuits actuels, bien que très inorganisés, répondent suffisamment aux
besoins et qu’il n’est pas prioritaire d’encourager l’investissement étranger.
La distribution moderne reste sous-développée avec une part de marché de l’ordre de 15% et
une offre restreinte. Elle est dominée par les petits formats : supermarchés de 2.000 à 3.000 m²
avec une offre alimentaire et non-alimentaire, et formats plus petits de proximité.
Avertissement : La présente note, diffusée à titre informatif et gratuit, a été réalisée par la Direction des Etudes Economiques de la société UNIGRAINS à partir de données
publiques ou recueillies au travers d’entretiens.
La société UNIGRAINS ne saurait être en aucun cas tenue responsable d’éventuelles erreurs, inexactitudes, et de toutes leurs conséquences directes et indirectes.
Copyright : Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite par quelque moyen que ce soit sans la permission écrite d’Unigrains.
© UNIGRAINS – 23 AVENUE DE NEUILLY, 75116 PARIS – WWW.UNIGRAINS.FR
15
Les « mall » (grands centres commerciaux) se développent dans les grandes villes et peuvent
intégrer un supermarché aux côtés des boutiques de produits de marque.
Le groupe indien Reliance domine largement la distribution moderne de détail. D’autres grands
conglomérats indiens gèrent des chaînes de supermarchés : Future Group, Barthi, Tata… Seuls
deux groupes étrangers figurent dans le top dix de la distribution alimentaire en Inde.
16
Source : Lebensmittelzeitung/Planet Retail
* Wall Mart a mis fin à son partenariat avec Barthi en oct 2013 mais reste présent au travers de 20
cash & carry
…et l’assortiment
est restreint
L’assortiment en magasins apparaît restreint et se caractérise par :
Une offre importante en non alimentaire (plus élevée qu’en France)
Beaucoup de vrac
Beaucoup de fruits et légumes frais (l’Inde compte 40% de végétariens),
Une offre importante en riz, épices
Des rayons bébé très développés : alimentaire, jouet et textile ; l’enfant est central dans la
famille indienne
Un rayon biscuit développé
Une gamme limitée en produits laitiers, centrée sur le lait en brique ; peu de yaourts et
desserts lactés
Certains rayons sont très peu développés, voire inexistants : poissonnerie, traiteur et
boucherie. En décembre 2013, le leader de la distribution de détail, Reliance, a décidé de
retirer la viande et les produits carnés de ses rayons pour ne pas heurter la sensibilité de
sa clientèle végétarienne. Au sein du groupe, ces produits n’étaient distribués que dans
l’enseigne « Delight ». D’une manière générale, les Indiens préfèrent manger du poulet
« mcdonalisé », ou alors l’achètent en vif sur les marchés traditionnels.
Les alcools sont vendus dans des magasins d’Etat (qui peuvent être inclus dans un
supermarché mais en accès contrôlé) ; il faut une licence.
L’assortiment compte très peu de produits importés, avec quelques exceptions dont la chaîne
More, plutôt haut de gamme et qui propose en particulier des produits italiens, ou les épiceries
de luxe dans lesquelles champagne et vodka sont vendus à des prix particulièrement élevés.
Avertissement : La présente note, diffusée à titre informatif et gratuit, a été réalisée par la Direction des Etudes Economiques de la société UNIGRAINS à partir de données
publiques ou recueillies au travers d’entretiens.
La société UNIGRAINS ne saurait être en aucun cas tenue responsable d’éventuelles erreurs, inexactitudes, et de toutes leurs conséquences directes et indirectes.
Copyright : Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite par quelque moyen que ce soit sans la permission écrite d’Unigrains.
© UNIGRAINS – 23 AVENUE DE NEUILLY, 75116 PARIS – WWW.UNIGRAINS.FR
16
L’offre française est perçue comme luxueuse et les produits hexagonaux souffrent d’un manque
de promotion. La cuisine italienne a mieux percé sur le marché indien : Delhi compte 70
restaurants italiens contre 3 restaurants français.
Les groupes étrangers
de la distribution ont
donné un coup
d’arrêt à leurs projets
en Inde
Tous les distributeurs étrangers ou presque (sauf Metro, le mieux positionné car sur son cœur
de métier de cash & carry) ont donné un coup d’arrêt à leurs projets en Inde, voire se sont
retirés. Cela fait suite au revirement du nouveau gouvernement sur la réglementation
concernant la distribution de détail multimarques, mais illustre également d’autres difficultés
auxquelles la distribution moderne est confrontée :
Coût élevé du foncier dans les centres de grandes villes ; Décathlon a ainsi fait le choix de
développer son parc de magasins dans des banlieues éloignées.
Manque de structuration de l’offre industrielle et faiblesse de l’activité en seconde
transformation. Le savoir-faire que propose un distributeur étranger à un partenaire
indien est entre autres la capacité à construire et gérer un large assortiment.
17
Une particularité indienne dans la distribution de détail est l’existence d’un MRP (maximum
retail price), qui est le prix le plus élevé auquel un produit doit être vendu (il inclut donc toutes
les taxes). Tous les biens de consommation vendus au détail ont un MRP, fixé par l’industriel et
que celui-ci doit inscrire sur l’emballage.
Des spécificités
indiennes :
Un prix de vente
maximum au détail
Un réseau de
distribution pour les
plus pauvres
Autre particularité indienne déjà évoquée, l’existence d’un réseau de magasins d’Etat, le
« PDS », Public Distribution System, qui met à disposition des personnes enregistrées comme
« BPL » (Below Poverty Line) et au travers de cartes de rationnement des denrées de base
fortement subventionnées (riz, blé, maïs). Le PDS est une des trois composantes du programme
d’aide aux plus pauvres, avec les achats de produits de base et la constitution de stocks de
sécurité.
Ce programme est cogéré par le gouvernement central et les Etats. Le gouvernement a pour
rôle d’acheter et de transporter les produits aux dépôts du FCI. L’identification des personnes
éligibles, la mise à disposition de cartes de rationnement et la distribution des produits dans les
« FPS » (Fair Price Shops) incombe aux Etats.
Avertissement : La présente note, diffusée à titre informatif et gratuit, a été réalisée par la Direction des Etudes Economiques de la société UNIGRAINS à partir de données
publiques ou recueillies au travers d’entretiens.
La société UNIGRAINS ne saurait être en aucun cas tenue responsable d’éventuelles erreurs, inexactitudes, et de toutes leurs conséquences directes et indirectes.
Copyright : Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite par quelque moyen que ce soit sans la permission écrite d’Unigrains.
© UNIGRAINS – 23 AVENUE DE NEUILLY, 75116 PARIS – WWW.UNIGRAINS.FR
17
5- Comment aborder le pays ?
Atouts
Freins
Un pays stable ; l’Inde est une démocratie
Un pays complexe
Un contexte économique favorable
Des réglementations spécifiques par Etat
Taille du marché, croissance démographique,
population jeune
Une agriculture très morcelée
Une puissance agricole, un pays globalement
autosuffisant au plan alimentaire
18
Une main d’œuvre pas chère et des cadres
dirigeants locaux de bon niveau
Volonté d’être un hub manufacturier mondial
Des réformes en cours
Un pays ouvert à l’investissement étranger
Trois modèles
d’implantation
possibles
Un amont agricole peu organisé
Un réseau routier en très mauvais état
Des infrastructures de conservation très peu
développées
Un faible poids de la distribution organisée
Fortes contraintes administratives
Des différences culturelles fortes (manière de
faire du business, notion du temps…)
L’Inde est un marché protectionniste, sur lequel il est préférable de s’implanter
industriellement pour se développer. Trois voies sont possibles :
Acquisition d’une société indienne (prise de participation majoritaire).
Création d’un JV minoritaire ou 50/50 avec un partenaire indien.
Création d’une société en greenfield et développement de l’activité sans partenaire local.
ère
La 1 approche consiste à acquérir une société de manière à détenir une base indienne et de la
développer. C’est l’option choisie par plusieurs industriels français, la prise de contrôle de
l’entreprise indienne se faisant parfois par étapes : Roquette (Riddhi Siddhi), Lactalis (Tirumala),
Naturex (Valentine), Limagrain (Atash Seeds puis Bisco Bio Science) et très récemment Mane
(Kancor Ingredients).
La création d’un JV (minoritaire ou 50/50) est une voie intéressante au démarrage, pour
s’implanter sur le marché. Elle peut cependant présenter des difficultés sur du long terme,
souvent générées par les différences culturelles sur la manière de développer l’activité (vision
du temps, attentes en termes de planification et d’anticipation...) et nécessite un bon
accompagnement.
ème
La 3
possibilité est de développer son activité seul, ce qui revient, en se faisant aider de
conseils, à construire une usine en greenfield et à recruter des cadres indiens pour diriger
l’activité. Cette approche existe en particulier en amont des filières agroalimentaires pour
structurer l’activité. Elle est plus difficile en B to C sur la partie commerciale, dans l’accès au
réseau de distribution de détail.
D’une manière générale il est préférable de détenir le plein contrôle de sa filiale indienne, que
ce soit lors de l’implantation ou à terme.
Avertissement : La présente note, diffusée à titre informatif et gratuit, a été réalisée par la Direction des Etudes Economiques de la société UNIGRAINS à partir de données
publiques ou recueillies au travers d’entretiens.
La société UNIGRAINS ne saurait être en aucun cas tenue responsable d’éventuelles erreurs, inexactitudes, et de toutes leurs conséquences directes et indirectes.
Copyright : Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite par quelque moyen que ce soit sans la permission écrite d’Unigrains.
© UNIGRAINS – 23 AVENUE DE NEUILLY, 75116 PARIS – WWW.UNIGRAINS.FR
18
Privilégier une équipe
de direction
biculturelle
Les Indiens ne mènent pas les affaires de la même manière que les Français. Les négociations
sont longues, le respect des délais non garanti. Se projeter sur un budget est difficile et les
chiffrages ne sont pas toujours fiables.
Une des clés du succès en Inde réside dans une direction composée d’un binôme entre un
dirigeant indien, qui connaît bien les pratiques du pays et est capable de gérer la complexité
administrative, et un expatrié qui contrôle l’activité.
On trouve des managers indiens de très bon niveau, dont certains ont fait leurs études en
Europe ou aux USA, ce qui permet à un investisseur étranger d’envisager la création d’une
entreprise sans partenaire local en recrutant des cadres indiens, ou la reprise d’une société
indienne en s’appuyant sur une nouvelle Direction. Mais les meilleurs managers sont très
courtisés par les grands groupes et sensibles à leurs offres ; il faut être en mesure de les attirer
et savoir les retenir.
19
L’Inde présente un gros potentiel et a attiré des entreprises qui s’y sont positionnées en
précurseur. Mais pour un groupe étranger, il ne faut savoir être patient sur le retour sur
investissement et s’attendre à des imprévus.
Mesurer ses
ambitions et être
patient
Une voie prudente d’implantation consiste à acquérir une PME pour disposer d’une base
industrielle et commerciale dans le pays, de la faire grossir et d’ajouter progressivement à la
gamme de produits locaux des produits importés à forte valeur ajoutée (de manière à amortir
les droits de douane).
Il est par ailleurs préférable de démarrer en se focalisant sur quelques grandes métropoles, sur
lesquelles l’industriel trouvera une large base de clientèle et sera plus en mesure de gérer les
flux.
6- Conclusion
L’Inde : un territoire
d’avenir pour les
entreprises françaises
Le marché indien est un territoire d’avenir pour les entreprises françaises de l’agroalimentaire.
L’Inde présente de nombreux atouts : une démocratie stable, une population jeune et en forte
croissance, la vigueur de l’économie, l’ampleur du plan de réformes en cours, des ressources
agricoles, l’existence d’un tissu local de PME dynamiques…
La complexité du pays et ses spécificités culturelles et administratives ne doivent cependant pas
être minimisées. Des réflexes fondamentaux sont à acquérir pour les entreprises candidates à
ce marché : règles de financement des opérations d’une filiale, droits de douane et
enregistrement des produits alimentaires, processus administratifs complexes, propriété
intellectuelle des produits agricoles, ou encore contrôle des changes. Il est recommandé de se
faire accompagner sur ces questions complexes et chronophages par des avocats et
consultants.
Produits laitiers, boissons, nutrition animale ou produits alimentaires intermédiaires, un
nombre croissant d’entreprises françaises de l’agroalimentaire est désormais convaincu de
l’attractivité du pays et certaines ont franchi le pas de l’implantation.
Les clés de la réussite résident sans doute dans le bon calibrage des ambitions de
l’entreprise, l’accompagnement nécessaire pour bien comprendre le fonctionnement
du marché et la mise en place dès le démarrage d’une équipe de direction biculturelle.
Avertissement : La présente note, diffusée à titre informatif et gratuit, a été réalisée par la Direction des Etudes Economiques de la société UNIGRAINS à partir de données
publiques ou recueillies au travers d’entretiens.
La société UNIGRAINS ne saurait être en aucun cas tenue responsable d’éventuelles erreurs, inexactitudes, et de toutes leurs conséquences directes et indirectes.
Copyright : Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite par quelque moyen que ce soit sans la permission écrite d’Unigrains.
© UNIGRAINS – 23 AVENUE DE NEUILLY, 75116 PARIS – WWW.UNIGRAINS.FR
19
7- Annexe 1 : repères macroéconomiques sur l’Inde
20
Source : Banque Mondiale ; e : estimations ; p : projections
Source : Oanda
Avertissement : La présente note, diffusée à titre informatif et gratuit, a été réalisée par la Direction des Etudes Economiques de la société UNIGRAINS à partir de données
publiques ou recueillies au travers d’entretiens.
La société UNIGRAINS ne saurait être en aucun cas tenue responsable d’éventuelles erreurs, inexactitudes, et de toutes leurs conséquences directes et indirectes.
Copyright : Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite par quelque moyen que ce soit sans la permission écrite d’Unigrains.
© UNIGRAINS – 23 AVENUE DE NEUILLY, 75116 PARIS – WWW.UNIGRAINS.FR
20
8- Annexe 2 : les climats en Inde
21
Avertissement : La présente note, diffusée à titre informatif et gratuit, a été réalisée par la Direction des Etudes Economiques de la société UNIGRAINS à partir de données
publiques ou recueillies au travers d’entretiens.
La société UNIGRAINS ne saurait être en aucun cas tenue responsable d’éventuelles erreurs, inexactitudes, et de toutes leurs conséquences directes et indirectes.
Copyright : Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite par quelque moyen que ce soit sans la permission écrite d’Unigrains.
© UNIGRAINS – 23 AVENUE DE NEUILLY, 75116 PARIS – WWW.UNIGRAINS.FR
21
9- Annexe 3 : géographie des principales productions végétales en
Inde
22
Source : Farmer’s Portal
Source : USDA/Gain rapport annuel 2014 marché des grains en Inde
Avertissement : La présente note, diffusée à titre informatif et gratuit, a été réalisée par la Direction des Etudes Economiques de la société UNIGRAINS à partir de données
publiques ou recueillies au travers d’entretiens.
La société UNIGRAINS ne saurait être en aucun cas tenue responsable d’éventuelles erreurs, inexactitudes, et de toutes leurs conséquences directes et indirectes.
Copyright : Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite par quelque moyen que ce soit sans la permission écrite d’Unigrains.
© UNIGRAINS – 23 AVENUE DE NEUILLY, 75116 PARIS – WWW.UNIGRAINS.FR
22
23
Source : Farmer’s Portal
Source : USDA/Gain rapport annuel 2014 marché des grains en Inde
Avertissement : La présente note, diffusée à titre informatif et gratuit, a été réalisée par la Direction des Etudes Economiques de la société UNIGRAINS à partir de données
publiques ou recueillies au travers d’entretiens.
La société UNIGRAINS ne saurait être en aucun cas tenue responsable d’éventuelles erreurs, inexactitudes, et de toutes leurs conséquences directes et indirectes.
Copyright : Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite par quelque moyen que ce soit sans la permission écrite d’Unigrains.
© UNIGRAINS – 23 AVENUE DE NEUILLY, 75116 PARIS – WWW.UNIGRAINS.FR
23
24
Source : Farmer’s Portal
Avertissement : La présente note, diffusée à titre informatif et gratuit, a été réalisée par la Direction des Etudes Economiques de la société UNIGRAINS à partir de données
publiques ou recueillies au travers d’entretiens.
La société UNIGRAINS ne saurait être en aucun cas tenue responsable d’éventuelles erreurs, inexactitudes, et de toutes leurs conséquences directes et indirectes.
Copyright : Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite par quelque moyen que ce soit sans la permission écrite d’Unigrains.
© UNIGRAINS – 23 AVENUE DE NEUILLY, 75116 PARIS – WWW.UNIGRAINS.FR
24
25
Source : Farmer’s Portal
Avertissement : La présente note, diffusée à titre informatif et gratuit, a été réalisée par la Direction des Etudes Economiques de la société UNIGRAINS à partir de données
publiques ou recueillies au travers d’entretiens.
La société UNIGRAINS ne saurait être en aucun cas tenue responsable d’éventuelles erreurs, inexactitudes, et de toutes leurs conséquences directes et indirectes.
Copyright : Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite par quelque moyen que ce soit sans la permission écrite d’Unigrains.
© UNIGRAINS – 23 AVENUE DE NEUILLY, 75116 PARIS – WWW.UNIGRAINS.FR
25
26
Source : Farmer’s Portal
Avertissement : La présente note, diffusée à titre informatif et gratuit, a été réalisée par la Direction des Etudes Economiques de la société UNIGRAINS à partir de données
publiques ou recueillies au travers d’entretiens.
La société UNIGRAINS ne saurait être en aucun cas tenue responsable d’éventuelles erreurs, inexactitudes, et de toutes leurs conséquences directes et indirectes.
Copyright : Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite par quelque moyen que ce soit sans la permission écrite d’Unigrains.
© UNIGRAINS – 23 AVENUE DE NEUILLY, 75116 PARIS – WWW.UNIGRAINS.FR
26
10- Annexe 4 : la mousson en Inde
27
Source : Wikipedia
11- Annexe 5 : les exportations françaises de produits agricoles et
agroalimentaires vers l’Inde
Avertissement : La présente note, diffusée à titre informatif et gratuit, a été réalisée par la Direction des Etudes Economiques de la société UNIGRAINS à partir de données
publiques ou recueillies au travers d’entretiens.
La société UNIGRAINS ne saurait être en aucun cas tenue responsable d’éventuelles erreurs, inexactitudes, et de toutes leurs conséquences directes et indirectes.
Copyright : Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite par quelque moyen que ce soit sans la permission écrite d’Unigrains.
© UNIGRAINS – 23 AVENUE DE NEUILLY, 75116 PARIS – WWW.UNIGRAINS.FR
27
Rédigé par
Eric PORCHERON
Courriel : [email protected]
Tél : +33 (0)1 44 31 16 12
La Direction des Etudes Economiques contribue à renforcer, à développer et à diffuser
l'expertise d'Unigrains sur l’évolution des différents marchés de l'agroalimentaire et de
l'agro-industrie, les stratégies des acteurs en présence et leur positionnement respectif en
France et à l’international, pour éclairer les décisions d'investissement. Elle fournit une
intelligence économique en déduisant les tendances de fond qui guideront les
développements futurs de l’agroalimentaire, et offre un accompagnement des entreprises
partenaires dans la compréhension des opportunités et des défis de demain.
28
Unigrains
Depuis 50 ans, Unigrains est un partenaire en capital développement des entreprises du
secteur agroalimentaire et agro-industriel.
Unigrains participe au développement et au renforcement des filières agroalimentaires et
agro-industrielles en favorisant l'émergence d’entreprises leaders dans leurs secteurs.
Unigrains propose à ses partenaires de les accompagner dans leur réflexion sur des
opportunités de développement à l’étranger.
Pour en savoir plus :
23 avenue de Neuilly, 75116 PARIS
+33 (0)1 44 31 10 00
www.unigrains.fr
Avertissement : La présente note, diffusée à titre informatif et gratuit, a été réalisée par la Direction des Etudes Economiques de la société UNIGRAINS à partir de données
publiques ou recueillies au travers d’entretiens.
La société UNIGRAINS ne saurait être en aucun cas tenue responsable d’éventuelles erreurs, inexactitudes, et de toutes leurs conséquences directes et indirectes.
Copyright : Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite par quelque moyen que ce soit sans la permission écrite d’Unigrains.
© UNIGRAINS – 23 AVENUE DE NEUILLY, 75116 PARIS – WWW.UNIGRAINS.FR
28

Documents pareils