Fiche indicateur développement durable / L`indice Atmo de la

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Fiche indicateur développement durable / L`indice Atmo de la
Thème :
Santé publique, prévention et gestion des risques
Orientation : Prévenir et gérer les risques majeurs et chroniques, technologiques et naturels
L'indice Atmo de la qualité de l'air dans
les grandes agglomérations
par agglomération
L'indice de la qualité de l'air, dit « indice Atmo », est calculé quotidiennement dans
les grandes agglomérations pour informer la population sur la qualité globale de
l’air. Sur 58 agglomérations observées, 22 enregistrent une qualité de l'air
médiocre, mauvaise ou très mauvaise plus de 1 jour sur 10, en moyenne sur 20062008. Ce sont principalement les grandes agglomérations des régions Provence –
Alpes - Côte-d'Azur, Rhône-Alpes, Alsace et Nord-Pas-de-Calais. Les polluants mis
en cause sont différents d'une agglomération à l'autre : plutôt l'ozone dans les
agglomérations du Sud-Est, plutôt les poussières dans le Nord, alors que le dioxyde
d'azote et le dioxyde de soufre ne sont les principaux responsables de la pollution
qu'épisodiquement et de manière localisée.
Indicateur territorial de développement durable
Nombre de jours par an pendant lesquels la qualité de l'air est médiocre,
mauvaise ou très mauvaise, en moyenne annuelle sur 3 ans de 2006 à
2008, pour les agglomérations de 100 000 habitants et plus
Source : SOeS d'après associations agréées de surveillance de la qualité de l'air (AASQA).
Définition
L'indicateur est le nombre de jours par an où l'indice Atmo de la qualité de l'air est médiocre, mauvais
ou très mauvais (indice de 6 à 10), en moyenne sur 3 ans. L'indice Atmo est un indicateur synthétique
de la qualité globale de l'air par grande agglomération, calculé chaque jour à partir de la surveillance de
quatre polluants (dioxyde d'azote, ozone, dioxyde de soufre, particules de type PM10).
La France dispose d’un réseau de surveillance de la qualité de l’air important qui s’est développé depuis
la loi sur l’air et l’utilisation rationnelle de l’énergie (loi LAURE) en 1996. De nombreuses mesures sont
effectuées par les associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA). Elles permettent
d’informer le public au niveau local sur la qualité de l’air. Au quotidien, ces mesures sont diffusées, entre
autres, à travers l’indice Atmo pour les agglomérations de plus de 100 000 habitants. Un bulletin de l'air
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Service de l’observation et des statistiques
Datar, Observatoire des territoires
est réalisé chaque jour par l'Ademe, à partir des données transmises par les AASQA. L'indice Atmo est
calculé sur plus d'une soixantaine d'agglomérations. Seules 58 d'entre elles ayant donné lieu à des
mesures régulières sont retenues ici.
Pertinence
La loi sur l'air reconnaît à chacun le droit de respirer un air qui ne nuise pas à sa santé. Ainsi le code de
l’environnement (article L. 221-1 à L. 221-6) prévoit une surveillance de la qualité de l’air sur l’ensemble
du territoire. Le dispositif surveille la qualité de l’air extérieur et assure l’information auprès du public.
En 2010, cette surveillance est réalisée par 33 associations agréées de la qualité de l’air (AASQA).
L'analyse générale nationale est complétée localement par la fréquence des épisodes "difficiles"
enregistrés par l'indice Atmo. L'évolution de la fréquence de ces épisodes difficiles devrait permettre de
mesurer sur le long terme l’effectivité des efforts faits dans l'organisation des transports, l'utilisation des
énergies propres, la réduction des émissions polluantes. De façon à mieux discerner les évolutions sur
longue période, on atténue en partie les effets climatiques en faisant la moyenne sur trois années
consécutives.
Limites et précautions
L'indice Atmo ne permet pas de connaître l'évolution des concentrations d'un polluant au cours du
temps, ni de mesurer la qualité moyenne de l'air sur l'année. Le SOeS calcule par ailleurs un indice
d'évolution de la pollution de l'air. Celui-ci permet de chiffrer depuis 2000, pour l'ensemble des
agglomérations de France métropolitaine, l'évolution des concentrations annuelles des 4 polluants les
mieux surveillés (SO2, NO2, O3, PM10). Les données utilisées sont celles des stations de fond urbaines et
périurbaines. Mais le faible nombre de stations de mesures ne permet pas d'obtenir de tels indices
d’évolution au niveau de chacune des agglomérations.
L'indicateur retenu qui mesure le nombre de jours de l'année où l'indice Atmo est supérieur ou égal à 6,
reflète surtout la fréquence des épisodes de pollution pendant lesquels certains seuils de protection de la
santé humaine risquent momentanément d'être dépassés. Il est très influencé par les conditions
météorologiques, par exemple dans des périodes de forte chaleur qui favorisent l'accumulation d'ozone.
Indicateur territorial de développement durable
L’indice Atmo prend en compte le polluant le plus pénalisant, ce qui ne veut pas dire que les
concentrations des autres polluants ne sont pas élevées, elles aussi.
Enfin il faut garder présent à l'esprit que l'indice Atmo est calculé sur les stations de fond (comme
l'indice d'évolution de la pollution de l'air), et qu'il ne concerne pas les concentrations mesurées dans les
stations dites "de proximité" (au bord des grands axes de communication, ou aux abords des sites
industriels). Il peut donc masquer des concentrations très localisées qui peuvent être élevées.
Analyse
Résultat au regard de l’enjeu de développement durable
En moyenne sur la période 2006-2008, dans l'ensemble des 58 agglomérations observées, la qualité de
l'air a été médiocre, mauvaise ou très mauvaise environ 35 jours par an (il y a naturellement de grandes
disparités territoriales).
Plus précisément, le nombre de jours avec un indice supérieur ou égal à 6 (voir définition dans
méthodologie) dans les grandes agglomérations était de l'ordre de 20 à 26 jours par an dans les années
2000 à 2002. Après la forte hausse de 2003 (60 jours), ces épisodes sont restés stables en 2004 et
2005 (26 et 27 jours par an en moyenne), puis ont de nouveau augmenté en 2006 et 2007 (37 et 39
jours par an). On enregistre un retournement à la baisse en 2008 avec 28 jours mais qui reste à
confirmer.
Par ailleurs l'indice global d'évolution de la pollution de l'air, calculé nationalement par le SOeS (cf §
limites et précautions), montre que la qualité de l'air des villes de France s'est globalement améliorée
entre 2000 et 2009, avec des comportements variables suivant les polluants : les concentrations de SO2
sont en forte baisse, celles de NO2 diminuent légèrement, aucune tendance n'est observée pour les
poussières, les teneurs en O3 augmente légèrement.
Malgré cette amélioration générale, on n'observe pas de diminution du nombre des épisodes de forte
pollution, principalement causés par les poussières et l'ozone, épisodes pendant lesquels les seuils de
risque pour la santé humaine peuvent être atteints.
Disparités territoriales
Sur l'ensemble des trois années 2006 à 2008, lorsqu'on considère la proportion de jours pendant
lesquels la qualité de l'air a été médiocre, mauvaise ou très mauvaise, on constate une forte disparité au
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sein des 58 agglomérations observées. Cette proportion est d'à peine 3 jours sur 100 à Limoges tandis
qu’elle atteint presque 1 jour sur 4 à Toulon. Dans 22 agglomérations elle dépasse 1 jour sur 10 :
principalement dans les agglomérations du Sud-est de la France, comme Toulon, Aix-en-Provence, la
conurbation de Cannes-Grasse-Antibes, Marseille, Montpellier, Nice, et Avignon, Valence, Nîmes, mais
également Lyon, Grenoble, Chambéry, Montbéliard, Annecy et Mulhouse, et quelques agglomérations du
nord de la France, Lille, Valencienne, Douai, Maubeuge, Lens, auxquelles il faut ajouter Strasbourg et
Fort-de-France. A l'opposé, les villes de la façade atlantique enregistrent moins d’épisodes de pollution :
Saint-Nazaire, Brest, Bayonne, La Rochelle, Lorient, Nantes, et également quelques villes de l'intérieur
qui leur sont proches comme Limoges, Poitiers et Angoulême.
Les polluants qui sont la cause principale de ces épisodes de pollution varient d'une agglomération à
l'autre. L'ozone est plus fréquemment en cause dans le Sud-est, à Nîmes, Nice, Montpellier, Aix-enProvence, Marseille, Avignon et Valence, villes déjà citées pour la fréquence des indices atmo élevés,
mais également à Metz, Thionville, Tours, Angers, Le Mans, Orléans, Limoges et Toulouse. Dans ces
agglomérations, quand la qualité de l'air est médiocre, mauvaise ou très mauvaise, plus de 2 fois sur 3
c'est l'ozone qui est en cause.
Les poussières sont plus souvent responsables des épisodes de pollution dans les villes du Nord, comme
Dunkerque, Calais, Lens, Lille, Douai, Maubeuge, Valenciennes et Béthune, mais également à Caen,
Brest, Angoulême et la Rochelle, ainsi qu'à Fort-de-France et Pointe-à-Pitre.
Le dioxyde d'azote lié aux transports, aux activités de combustion et de chauffage est peu souvent
responsable d’un indice Atmo dégradé, sauf dans quelques agglomérations comme Toulon, Cannes,
Grasse et Antibes, Aix-en-Provence et Montpellier, Clermont-Ferrand, Limoges. Le dioxyde de soufre,
d'origine industrielle, dont la concentration a fortement diminué, n'intervient plus épisodiquement que
dans les agglomérations de Calais et du Havre.
Pour en savoir plus
Source
Organisme producteur de l’indicateur : SOeS d'après AASQA
Principales sources de données mobilisées pour établir l’indicateur : la BDQA (Base de Données sur la
Qualité de l’Air) rassemble l’ensemble des mesures automatiques effectuées par les associations agréées
de surveillance de la qualité de l’air. Elle est gérée par l’Ademe.
Couverture, échelon territorial
France, unités urbaines de plus de 100 000 habitants. Données incomplètes pour la Réunion.
Indicateur territorial de développement durable
Echelle temporelle
Référence temporelle : 2006-2008.
Année ou période de la série chronologique : moyenne glissante sur trois ans.
Fréquence de mise à jour : annuelle.
Méthodologie de l’indicateur
L'indicateur rend compte de la proportion de jours dans l'année durant lesquels la qualité de l'air est
médiocre, mauvaise ou très mauvaise. On calcule une moyenne sur 3 ans pour atténuer les effets
climatiques annuels (forte chaleur ou période de froid).
L'indice Atmo est déterminé à partir des niveaux de pollution mesurés au cours de la journée par des
stations de fond1 urbaines et périurbaines de l'agglomération. Il prend en compte les concentrations
dans l'air de quatre polluants : dioxyde de soufre (SO2), dioxyde d'azote (NO2), ozone (O3) et les
particules de diamètre inférieur à 10 microns (PM10). Le SO2 provient principalement des secteurs de la
production d'énergie et de l'industrie. Les oxydes d'azote sont émis majoritairement par le secteur du
transport routier. Les PM10 sont issues en grande partie des secteurs de l'agriculture, de l'industrie et du
résidentiel (chauffage). L'ozone est un polluant secondaire dans la troposphère. Il se forme par réaction
chimique entre différents gaz précurseurs (NOx, COV, CO) sous l'action du rayonnement ultra violet
solaire.
Pour chaque polluant, les concentrations calculées sont les concentrations moyennes des stations de
l'agglomération. Pour chacun de ces quatre polluants un sous-indice est calculé. Chaque jour, pour
chaque station prise en compte dans l'indice Atmo, on détermine la concentration horaire maximale en
dioxyde d'azote (NO2), dioxyde de soufre (SO2), ozone (O3) et la concentration moyenne journalière en
poussières (PM10). Ces concentrations observées sont ensuite classées sur une échelle, spécifique à
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Les stations de fond sont représentatives du niveau d’exposition moyen de la population aux phénomènes de
pollution atmosphérique, par opposition aux stations de trafic ou aux stations industrielles représentatives du
niveau d’exposition maximum à proximité des infrastructures routières ou des sites industriels.
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chacun des polluants. Cette échelle comporte 10 paliers dont les niveaux sont basés sur des seuils
réglementaires et des données toxicologiques. Le sous-indice va de 1 pour une concentration très faible
(qualité de l'air très bonne pour le polluant considéré) à 10 pour une concentration très élevée (qualité
de l'air très mauvaise pour ce polluant). L'indice Atmo de la journée est égal au plus élevé des 4 sousindices calculés sur l'agglomération considérée : la qualité de l’air diffusée reflète le niveau du polluant le
plus pénalisant. Un même indice peut être attribué à deux agglomérations différentes alors que le
polluant mis en cause peut être différent.
Principaux objectifs nationaux
SNDD 2010-2013, défi « Santé publique, prévention et gestion des risques » : un des choix stratégiques
est de maintenir par la prévention le bon état de santé de la population. L’exposition à un
environnement de mauvaise qualité (ex. : pollution de l’air ou des sols, bruit...) accentue les risques.
C’est pourquoi il faut s’attacher à résoudre en priorité les situations de surexposition et de multiexposition, notamment des enfants, ainsi que les situations qui conduisent à une exposition des
personnes vulnérables du fait de leur état de santé ou de leur situation sociale.
La directive européenne 2008/50 CE concernant la qualité de l'air ambiant et un air pur pour l'Europe
définit et fixe des objectifs concernant la qualité de l’air. Sa transposition en France par le décret 20101250 relatif à la qualité de l'air précise notamment les normes à appliquer pour les particules de
diamètre inférieur à 2,5 micromètres (PM2,5) avec la valeur cible de 20 µg/m3 en moyenne annuelle.
L’article 68 de la loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l’environnement
(Grenelle 2) instaure l’élaboration de schémas régionaux du climat, de l’air et de l’énergie.
Le plan national santé-environnement 2009–2013 (PNSE 2) s’organise selon deux grands axes :
- réduire les expositions responsables de pathologies à fort impact sur la santé (cancers, maladies
cardio-vasculaires, pathologies respiratoires, neurologiques …) ;
- réduire les inégalités en matière d’accès à un environnement de qualité (conditions de vie, expositions
professionnelles ou géographiques).
Le plan a vocation à être décliné au travers des plans régionaux santé-environnement.
Autres indicateurs liés
Indicateurs de développement durable territoriaux sur les émissions atmosphériques : gaz à effet de
serre, émissions dans l’air dues aux transports.
Indicateur territorial de développement durable
Lien
http://www.atmo-france.org (Fédération des associations agréées de surveillance de la qualité de l'air)
http://www.buldair.org (Ademe) . Ce site fournit une information synthétique à destination du public.
http://www.developpement-durable.gouv.fr rubriques énergie et climat/ air et pollution atmosphérique/
http://www.prevair.org : prévisions et observations de la qualité de l'air en France et en Europe. Le
système de prévision PREV’AIR délivre des prévisions et des cartographies sur le Globe, l’Europe et la
France pour l’ozone, sur l’Europe et la France pour le dioxyde d’azote et les particules (PM10 et PM2,5).
Bibliographie
MEEDDM/DGEC, Bilan de la qualité de l’air en France en 2009 et des principales tendances observées au
cours de la période 2000-2009.
Date de rédaction :
Auteur :
Cartographie :
Septembre 2010
SOeS, J. Moreau
SOeS
www.territoires.gouv.fr
www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr
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