Comment favoriser au mieux les apprentissages scolaires et

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Comment favoriser au mieux les apprentissages scolaires et
Commentfavoriseraumieuxlesapprentissagesscolairesetfonctionnels?
Vendredi28novembre2014
MartineMignot,ColletteAnsenne,MarieJaspard,AudeFonsny
Préalable
1.Introduction
2.Pyramidedudéveloppement–schémadel’ontogenèse
3.Quetravaillonsnousetcomment?
Lestroublesneurocentraux,Lestroublespsychomoteurs,Lestroubles
langagiers,Lestroublescognitifs
4.Conclusion
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ColetteAnsennelogopèdeauSAPdeLiège,MarieJaspard,psychologuepourlesservicesadultes,AudeFonsny,
éducatriceàl’Unitéd’InsertionFSEetMartineMignotkinésithérapeuteauSAPdeVerviers.
Préalable
Cette présentation va se faire en parallèle entre services d’aide précoce, service d’aide à
l’intégrationetunitéd’insertion.
Enpréparantcecolloquenousnoussommesrenduescomptequepeuimportel’âgedela
personne que nous accompagnons, si l’on parle d’apprentissages, nous avons besoin des
mêmes bases. Les apprentissages ne sont pas scindés mais sont dans la continuité l’un de
l’autre,eninterdépendanceperpétuelle.
Ilnousparaissaitdoncévidentdefairecetteprésentationensemble.
1.Introduction
Nous n’allons pas parler précisément des apprentissages scolaires, c’est le domaine des
écoles,celaappartientauxenseignants.Nousallonsparlerdenotrequotidienentantque
services d’accompagnement au sens large. Nous ferons des liens avec l’école à chaque
occasionquiseprésentepuisquecetravaildemiseenlienestnécessairebienévidemment
pourlespersonnesaccompagnées.
S’il était évident de faire cette présentation ensemble (SAP, SAI, Unité d’insertion) étant
donné que les apprentissages recouvrent les mêmes bases pour tout individu, nous nous
sommes rendues compte assez vite que la mise en commun de nos réalités n’était pas
évidentedutoutdufaitdenosmanièresdifférentesdetravailler.
Les services d’aide précoce et d’aide à l’intégration utilisent notamment la pyramide de
développementcommegrillederéférence.Pourchaqueenfant,cesservicesenvisagentune
évaluation des compétences dans les différents domaines de développement pour ensuite
planifier des apprentissages structurés et cadrés dans le temps (travail des cognitifs, des
repères sensori-moteurs, du langage, etc.). Mes collègues vous présenteront d’ailleurs en
détailcetoutiljusteaprès.
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Danslemondedesadultes,ildevientrarederéaliserdesbilansdecompétences,horsnous
avons très peu d’informations objectives sur le niveau cognitif de la personne, sur ses
compétencesmotrices,sursesbasessensorielles.Lesapprentissagesréalisésaveclesjeunes
adultessonttrèssouventdesapprentissagesfonctionnelsconstruitsenmêmetempsqu’ils
sontréaliséssurleterrain.L’Unitéd’Insertionn’apasd’équipepluridisciplinaire.
Voici le schéma de l’autodétermination de Wemeyer, il peut aider à comprendre ces
approchesdifférentesselonlesservicesetlestranchesd’âges.Ceschémaveutrassembler
lesélémentsquiinterviennentdanslaconstructiond’unprojet.D’uncôtélapersonneestlà,
avec ses acquis de base, ses apprentissages réalisés ou en cours, son niveau de
fonctionnement, le tout constituant son profil de compétences. De l’autre côté, les divers
environnements que la personne fréquente. Ces mêmes environnements ou de nouveaux
environnementsvontêtresollicitéspourrépondreauxbesoinsexprimésparlapersonne.Un
projet se construit qui allie la personne à des lieux d’expérience et au fil du temps son
autonomiegrandit.
Pourrésumerceschéma,lesservicesd’aideprécoceetSAIvontsecentrersurlapersonneet
son niveau de fonctionnement pour construire des apprentissages qui vont augmenter et
soutenirsescompétencesdanslesdifférentessphèresdedéveloppement.Tandisqu’àl’âge
adulte, les professionnels vont davantage proposer à la personne des opportunités
d’apprentissage en la plaçant dans des environnements suscitant l’expérience. Les
apprentissagess’inscriventdansunprojetplusquedansunprofildecompétences.
La pratique du bilan et la référence à l’âge mental et au quotient de développement ou
intellectuel vont peu à peu s’estomper à l’approche de l’adolescence. Les professionnelles
duserviced’aideàl’intégration,siellespeuventencoreréaliserdesbilansdecompétences,
vont peu à peu laisser la place aux apprentissages scolaires et fonctionnels et aux
questionnementssurlaconstructionidentitaire.Lesapprentissagescognitifsetlangagierset
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moteurs sont toujours travaillés, mais selon les besoins du jeune, peuvent devenir
secondairesàcestadedel’accompagnement.
Les apprentissages dans le domaine de la vie affective, relationnelle et sexuelle peuvent
devenirprioritairespourcertainsadolescentsetsontquasiomniprésentsdanslemondedes
adultes.Ilestobservéd’ailleursquel’estimedesoidesjeunesvatrèsfortementinfluencer
leurs apprentissages scolaires, dans le sens positif comme négatif. Il est par conséquent
évidentqu’onnepeutsaucissonnerlapersonne,nousdevonsavoirunevisionholistiquedes
besoinsdespersonnesetpriorisercertainsapprentissagesparrapportàd’autres.
Aprèscepréambuleunpeuschématique,vousallezdécouvrirunexposérelativementprécis
surlesdifférentsdomainesd’apprentissagetoutaulongdelavie,jalonnéd’unemultitude
d’exemplesconcrets.
2. La pyramide du développement - Schéma «ontogenèse de l’intégration
sensorielle»
Je vais vous présenter 2 outils que nous utilisons dans notre pratique quotidienne. Nous
investissons ces outils depuis quelques années (suite à la formation en intégration
sensorielled’unedenoscollègues).Cen’estpasquenotrefaçondetravailleràchangermais
cesoutilsnousontpermisdemettredesmotsetdelacompréhensionsurdeschosesque
l’onfaisaitpeutêtredefaçonplusintuitiveavant.
Cette pyramide qui vous a déjà été présentée ce matin par nos collègues est un mode de
raisonnementsurlequelons’appuiequelquesoitl’âgedubénéficiaireetl’apprentissageen
cours.
ApprentissagesCognition-Intelligence
Académiques
ActivitédeComporte
laviequotidiennementDéveloppementperceptivo-moteur
CompétencePerceptionAttention
AuditiveetVisuo-fonctions
Langagièrespatialecentrales
CoordinationContrôledelamotricitéAjustement
Œil-mainOculaireposturalDéveloppementsensori-moteur
SchémaMaturitéCapacitéde
Corporelréflexivefiltrerlesentrées
SécuritéConsciencedesPlanification
Posturale2hémisphèresMotrice
OlfactionVisionAuditionGoutSystèmesensoriel
TactSensvestibulaireProprioception
SystèmenerveuxCentral
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AlabasedelapyramideleSNC.
ChezlapersonneporteusedeT21,ilyauneatteintedeceSNC.Cetteatteintedelabasede
lapyramideaurainévitablementdesrépercussionssurlaconstructiondesétagessupérieurs.
Malgré cela, il est à préciser qu’il n’existe pas deux enfants, deux personnes porteuses de
T21 identiques. Chaque enfant, chaque personne T 21 aura un développement qui lui est
propre. Ce qu’ils ont en commun, ce sont les différents domaines de développement qui
risquentd’êtretouchés.
Parents,professionnels,nousn’avonspasd’impactsurlabasedecettepyramide,nousen
avonsparcontreunsurtouslesétagessupérieurs…cesontlesbasesdesapprentissages…
Cette pyramide nous permet également de comprendre que si les bases ne sont pas
suffisammentdéveloppées,cemanquepourraits’exprimerbienplustarddansundomaine
dedéveloppementcomplètementautre.(EX:unproblèmedecoordinationœil-mainpeut
expliquer des difficultés dans le graphisme)….. Pour pouvoir améliorer un apprentissage, il
faudrapeut-êtrefairedesallers-retoursdanslapyramidepourrappeler,restimuleroufaire
vivrecertainspassagesquiauraientétépeu,maloupasvécus.An’importequelâge!
Selon nous, cet outil n’est pas complet car il ne montre pas la partie «affective,
émotionnelle,identitaire»delapersonne.
Onyajoutedoncunautreschéma:«l’ontogenèsedel’intégrationsensorielle»(voirledoc
J Ayres). La construction identitaire, l’estime de soi, ce n’est pas le sujet de notre
intervention,noscollèguess’enchargentmaisnoussouhaitionsréinsistersurlelienentrele
développementducorps(lessensaudépart)etledéveloppementidentitaire,l’estimede
soi(évoquéescematin)maisaussilelienentreledéveloppementducorpsetlescapacités
d’apprentissages scolaires, la capacité d’organisation et de concentration … qui sont
nécessairesdanstouslesapprentissagesquelsqu’ilssoient.
3.Quetravaillonsnousetcomment?
LasymptomatologiedusyndromegénétiquedeDownestlargementdécritedansl’ouvrage
demadameCuilleret«Trisomieethandicapsgénétiquesassociés».Elleabordelestroubles
affectantlesdifférentsdomainesdudéveloppementdelapersonneatteintedetrisomie21.
Nousn’allonspastouslestraiter.
Nousenavonscibléquelquesuns,qui,selonleurimportance,aurontd’unefaçondirecteou
indirecte,àunâgeouàunautre,unimpactsurlesapprentissagesdelapersonne.
Nousenavonsciblé4:troublesneurocentraux,psychomoteurs,langagiersetcognitifs.
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Commentexploitons-nousaumieuxcettepyramide?(spécificitédenosservices)
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1.
PLURIDISCIPLINARITE de nos équipes: Nous pouvons exploiter au mieux cette
pyramideenyentrantpardifférentesportesgrâceaucôtépluridisciplinairedenos
équipes(AS,kiné,logo,ergo,psy,..)
RESSOURCES FAMILIALES: Par un travail avec l’enfant ou le jeune au sein de sa
famille, avec l’adulte en prenant en compte les ressources familiales qui lui sont
propres.
DIFFERENTS MILIEUX DE VIE: Travail également dans les différents milieux de vie
(Accueillantes-prégardiennats–écoles–internats-SRA-Saja-loisirs-milieu«pré-
professionnels»-Réseau:kinéindépendant–logo-CRF…)
TRAVAILENGROUPE:Parletravailengroupeauseindenosservices(découverte
sensori-motrices,communication,groupedeparole(constructionidentitaire)
Lestroublesneurocentraux
Danslestroublesneurocentraux,3parties(lesciter)
Toutd’abord:
a) Lestroublesdesperceptifs.
Nousallonschercheràdonneràl’enfant,aujeuneunbainsensorielleplusrichepossible.Il
existe tout un petit ou gros matériel qui nous permettent de solliciter les sens (aussi bien
extéroceptifsqu’intéroceptifs).
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Nous proposons d’utiliser les situations du quotidien pour stimuler et nommer les
sensibilités par exemple la bonne odeur d’un gâteau au four ou l’odeur désagréable du
moteurdelavoiture.
Il y a des courants thérapeutiques qui décrivent ce travail et son intérêt: l’intégration
sensorielle de Jean Ayres, le corps en mouvement de Véronica Sherborne, la pratique
snoezelen, l’approche Affolter, le programme NIDCAP, la stimulation basale d’Andréas
Froelich….
En enseignement spécialisé, on trouve des espaces de stimulations sensorielles de type
snoezelen.
ChezlesjeunesadultesT21inscritsdanslesprojetsdetravailetdelogementenautonomie,
on va utiliser le canal visuel et le canal auditif pour favoriser les apprentissages. Depuis le
planning de la journée jusqu’aux recettes de cuisine, les images sont omniprésentes, ainsi
quelesconsignesverbales.
Danslesperceptifs,nousallonsenvisagerlaquestionducorps,desressentisdebase
(chaud, froid, odeurs, douleurs, etc.) et travailler notamment beaucoup sur l’hygiène.
Comments’habillerenfonctiondelamétéo,quandsentirlebesoindeselaver,dansquel
ordreselaverlecorps,etc.
L’intégrationsensorielletellequedécriteparlescollèguesdesservicespourenfants
constitue à nouveau un outil d’accompagnement des personnes adultes lorsqu’elles sont
plus démunies ou qu’elles entrent dans un processus de vieillissement. C’est moins pour
développerdenouveauxapprentissagesquepourconserverlesacquisettravaillerlebienêtreglobal.Piscinedétente,snoezelen,massagesdesmainsetdespieds,etc.Aurésidentiel,
touteslessituationsduquotidien,cuisine,promenade,bain,sontautantd’opportunitésde
stimulerlesperceptifsetd’entretenirl’éveilsensorieldelapersonne.
b) Lestroublesneuromoteurs:
b.1.L’hypotoniemusculaire:
Toutd’abordletonuspostural,dèsleplusjeuneâge,nousallonschercheràaiderl’enfantà
trouver les bons appuis. Cette succession d’appuis stables participera à structurer petit à
petitl’axecorporeletpermettrauneévolutionversdesposturesdynamiques.
Nous serons vigilants au port de l’enfant dans les bras de l’adulte, à ses changements de
position(NEMs),àlapositionquel’enfantprendlorsdesjeuxmaisaussienclasselorsdes
apprentissagesàtable(assistédematérielsinécessaire)
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Unaccompagnementdesparentsdansunsuiviorthopédiqueouposturologiquepermettra
denenégligeraucunaspect.(Exempledelavue)
Ensuite, pour les groupes musculaires plus ciblés, nous proposerons des jeux ou des
corrections de mouvements. Exemple: pour la pro supination: plasticine, marionnettes,
retournerdesobjets,transvaser….cricket,kicker,sportsderaquette….pourlesplusgrands.
C’est de ce contrôle moteur et postural que naitra une stabilité, une force corporelle qui
serabasedenombreuxapprentissages.
Courants thérapeutiques: Le Métayer, Bobath, haptonomie, les différentes lignées de
chaînesmusculaires(Mézières,Struyff,…),
Cette question des postures est régulièrement présente dans le monde des adultes. Et
malheureusementdesmauvaiseshabitudesontétéprisesparlespersonnes.Lorsquecette
hypotoniemusculaireesttropimportante,lesvisionsdumédecinetdelakinésithérapeute
sontdoncsollicitées
Par exemple, on peut constater que de nombreuses personnes trisomiques adultes
éprouventdesdifficultéspoursemouvoirsurlesterrainsaccidentés.
Dans le cadre des différents ateliers de travail, des consignes visuelles et verbales sont
systématisées pour aider les personnes à adopter de bonnes postures. C’est toute la
conscienceetleressentiducorpsquisontàquestionnerici.
Surcesimages,onpeutobserverquesurla1èrephoto,laposturen’estpasadéquatemalgré
unsupportdidactiqueapposé.Unsoutienverbalderappelestdoncnécessaire.
Surla2èmephoto,onpeutvoirqu’unebonnepostureapporteunavantagesurl’utilisation
desmachines.
Etici,unecollaborationestdoncimportantelorsdestravauxetportageslourdsafind’éviter
toutesmauvaisespostures.
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b.2.Lestroublesdusystèmecérébelleux:
Cestroublesvontavoirunimpactsurlacoordinationmaisaussisurl’équilibre.
Comme tout le reste, l’équilibre est sollicité dès le plus jeune âge: gros ballon, rouleau,
poutredroite,poutreserpent,marchesursolvarié,véloavecousanspédales….
c) Lestroublesdesrythmes:
Lesrythmesarchaïquessontlescyclesetrythmesquifondentlevivant(sommeil,transit,
rythmerespiratoire…).Nousavonspeuoupasd’influencesurcetaspect.
Nous allons dès lors travailler le rythme à proprement parler: vibration sur le corps,
tapotementssurlecorps,taperdupied,danslesmains,sursesgenoux….jouerdutam-tam,
dansersurunrythme,semouvoirausol.
Nous conjuguerons cela à l’installation d’un maximum de Repères temporels dans une
journée, dans la semaine, dans les activités. En utilisant des calendriers, en nommant les
différentstempsdelajournéeenlienaveclesodeursparexemple(odeurducafélematin
…). En invitant les parents à respecter + ou - le nombre et l’heure des repas, l’heure du
coucheretdulever,les«rituels»(attentionàceuxquienferment).
Lescomptines,leschansonsàgestes,lescoursd’éveilmusicalquisontproposésàl’écoleou
ailleurssontautantd’activitésquicontribuentàl’installationdecesrythmes.
Les écoles fonctionnent en classe avec des semainiers. Dans l’enseignement spécialisé,
utilisationdecalendrierindividuelrégulièrement.
Pour de nombreux adultes, le temps vécu est le temps de la journée, le matin, le dîner,
l’après-midi,lesoir.C’estdéjàbeaucoup,pourd’autresl’essentielseradetravaillerletemps
ternaire, avant, maintenant, après (avant tu étais à la toilette, maintenant tu te laves les
mains, après tu t’asseoir à table pour dîner). Les moments de transition comme la demiheure entre le dîner et la reprise des activités à la fermette est très difficile à vivre pour
quelques adultes, ce temps suspendu est réellement angoissant pour eux. Nous mettons
alorsenplacequelquesactivitésrituellespourlesrassurer(jeux,lectured’unlivre,rangerle
sacàmain,etc.).
Pourlesadultesvivantenautonomie(appartementssupervisés,pourceuxquiintègrentles
différents projets d’insertion), il n’est pas toujours évident d’organiser leur temps. L’unité
d’insertion met souvent en place avec eux des outils supports avec des images et des
repèrestemporels.
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Sur cette image, cet outil va aider un jeune homme travaillant en entreprise de travail
adapté,àorganisersondépartautravailetluiapporterunsoutiendansl’organisationetla
préparationdesonmatériel.
2. Lestroublespsychomoteurs
a) Lesenchainementspsychomoteurs:
Très tôt, nous travaillons les différentes étapes psychomotrices de base (retournement,
rampingsurleventre,…,équilibre,course,saut….)maisnouscontinuonsàl’adolescenceà
stimulercesétapesautraversdesactivitésdeloisirs(escalade,circuitmoteur,acrobranches,
ski,vélo…)etsportives(natation,basket,badminton,cricket…)
Iciencorel’écoleproposedescoursdepsychomotricité,degymnastique.
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Dans les activités d’insertion socioprofessionnelle, nos jeunes adultes sont constamment
stimulésdansdestâchesavecenchaînementspsychomoteursplusoumoinscomplexes.
Commentmepositionnerpourtravaillerefficacement?
Chaqueenchainementmoteurfaitintervenirlesdifférentesétapesd’apprentissage.
Ainsi la répétition, le soutien verbal et visuel sont les outils de base pour soutenir leurs
apprentissages.
b) Lapréhensionfine
Nousveilleronstrèstôtàréveillerlesperceptifsdesdoigtsetdelamain,àstimuleruneprise
de main adéquate puis une prise de doigts adéquate, à tonifier les mouvements de prosupinationquisontnécessairesàl’ajustementdugeste.Atravaillerl’ajustementdutonusen
fonctiondelaprisedel’objetautraversd’activitésludiquescommelamanipulationdela
plasticine,oudelapâteàtarteplustard,lepicotage,ledécoupage,lebricolage….
Toutescesactivitésserontsollicitéeségalementàl’école.
L’atelierK-LumetàlaFermetteestle«prototype»dutravailsurlapréhensionfine.
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c) Lacoordinationetl’oculomotricité:
Dansnossuivis,cetravailduregardestprisenchargedèsleplusjeuneâge.
Tout d’abord, avec le tout petit, les yeux dans les yeux dans la relation aux parents puis à
l’entourage.
Ensuitedanslarelationàl’objet
Puis dans des exercices plus dynamiques qui nécessitent des déplacements et des
coordinations motrices diverses… (Balle en mouvement, bulles, lancer vers une cible,
rattraperuneballe,trouverunobjetavecunelampedepoche(balayagehorizontal,vertical,
trouverunobjetcachésurunplateaud’objets…)
Quandletravailoculairedansl’espaceseraapprivoisé,ilfaudratravaillerleregarddanssa
confrontationàlafeuilledepapier.Cequiseranécessairepourlesapprentissagesscolaires.
Aveclesadultesnousinsistonsàcequelacommunicationpasseparlevisuel.
Le regard sera travaillé dans les relations du quotidien, leur apprendre et le soutenir à
regarderl’autredanslesyeuxlorsqu’onluiparle,regarderlapersonneàquil’onditbonjour,
quel’onremercie,etc
d) Lacoordinationetlesoropraxies:
Dansl’éducationprécocedesoropraxies,laguidanceparentaleestprimordialecarilssont
lespartenairesprincipauxdecesstimulationsquiontpourobjectifsd’éveiller:
• La stimulation sensorielle: massage effleurage des différentes zones du visage,
massagedesgencives,dupalais,del’intérieurdesjoues,delalangueetdeslèvres
pourquel’enfantprennentconsciencedesdifférentsorganesetdeleurforme.
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Lamotricitédesmusclesducouetdelaface.Ils’agitd’unegymnastiquedesmuscles
de la face qui répétée au quotidien permet de rendre un meilleur tonus aux
différentsmusclesimpliquésdanslefonctionnementorofacial.
• Lesgestesfonctionnels:boireauverre,boireàlapaille,lécherunglaçon….
• Lesouffle(bulles,souffleravecunepailledansleverre)
•
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Leschémacorporelduvisage(+travailfaceaumiroir).
• Larespiration
• Lesgrimaces
•
Trèssouventunepriseenchargeorthophoniqueprécoceestproposée.
Toujours à l’âge adulte des rééducations oropraxiques sont envisageables avec une
logopède,àraisond’unremboursementmutuellepour2X1anmaximum.L’idéalserait
un travail continu tout au long de la vie, ce que nous tentons de réaliser pour des
momentsprécistelslesrepas,leséducateursrappelantoralementetgestesàl’appui
commentbienmastiquer,etc.
e) L’organisationspatialeetl’organisationtemporelle
Parfoiscesnotionssontséparéespoursimplifierleurpriseenchargemaislestermes
spatio-temporelsettemporo-spatialrestenttrèssouventliés.
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L’espaceetLetemps:
L’apprentissage du temps et de l’espace apparaissent comme des outils de
compréhension du monde. Ils permettent à la personne de s’adapter et de
communiquer.Ilssontprérequisaulangage(rythmedelaparole,rythmedusouffle,
graphisme,delalecture(formedeslettres,différenciations…)etdanslacontinuitédes
notionspluscomplexescommelareprésentationmentale,lamémoire,l’anticipation,
laplanification,lasuccession,leraisonnement,l’imaginaireetl’abstraction…
Nous travaillons ces deux notions couplées par des activités diverses qui font
intervenir
- L’enfant, son corps et ses limites (massages, parcours de contenant
(coussins-foulards-chaudron...)
- L’enfant dans l’espace (Geste dans l’espace (ruban), reconnaissance des
donnéestopographiques
(haut-bas…)…parcoursdécouvertes)
- Lesobjetsparrapportàl’enfant(jeuxdecache-cached’unobjet..)
- Lesobjetsdansl’espace(constructionsdiverses..)
- Lesrythmesetl’espace(lescomptinesetchantsaveclesgestes,lesdanses,
jeuxmobilité-arrêt
(1, 2, 3 piano), marche, course (accélération, freinage), sauts rythmés,
Instrumentsdemusique:(tam-tam)…)
- Puis petit à petit travail de l’espace et du temps sur une feuille A 4 par le
biaisdudessin,del’écriture.
- ….
Notonsquelalatéralitéestimportantedansl'évolutiondel'enfant.Elleinfluencel'idée
quel'enfantadelui-même,l'établissementdesonschémacorporel,laperceptionde
la symétrie de son corps. Elle contribue à établir la structuration spatiale: en
percevantl'axedesoncorps,l'enfantperçoitaussisonenvironnementparrapportà
cetaxe.ElleestretardéechezlapersonneatteintedeT21.
Lalatéralisation(apprentissagegauche-droite)esttravailléeelleunpeuplustardune
foisquelalatéralitéestacquise.
L’acquisition de ces repères spatio-temporaux est travaillée avec nos adultes en insertion
lorsquec’estnécessaire.
Pauline est une jeune fille trisomique qui travaille en insertion au sein d’une classe de
maternelles.
Ladifficultépourelleestdesavoir«àquelendroit,àquelmoment,quedois-jefairedansle
cadredemoninsertion?»
Entantqu’éducatriceresponsabledesonprojet,encollaborationavecuneprofessionnelle
del’enseignementspécialisé,nousavonsréaliséuncarnetsupport.
Ainsi nous avons pu reprendre et réutiliser des outils didactiques utilisés durant tout son
apprentissagescolaire.
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Surcetoutil,onmetdoncenavantlesupportetl’organisationtemporelleèjemelève,je
me prépare, orientation temporelle jusqu’à son lieu de travail où là, les tâches principales
sontvisualiséesavantd’êtreplusdétailléesparlasuitedanssoncarnetsupport.
La plupart des jeunes qui travaillent dans le milieu ordinaire passe par une phase
d’apprentissage des déplacements avec les transports en commun. Là aussi les repères
spatiotemporels sont sollicités et demandent un accompagnement temporaire d’un
éducateur.
Avec l’adulte, nous visualisons les points de repères adéquats et mettons en place des
supportsphotos.
Pour ce type d’apprentissage, la collaboration avec les familles est très avantageuse, les
parents ayant besoin de repères pour eux-mêmes mais également pour ajouter des
occasionsdestructurerlesapprentissagesréalisésenjournée.
Ilestparfoisopportundefournirdesoutilsauxparentsenrelationaveclejeuneadulteet
mêmeparfoisd’encréerpourlemilieufamilial.
Ainsi nous pouvons faire passer des informations importantes que nos adultes ont euxmêmesdifficiledes’approprier.
En lien avec les troubles oropraxiques, j’ai évoqué la possibilité d’une prise en charge en
logopédie.Ilenestdemêmepourlesaspectspsychomoteursetneurocentraux,unepriseen
chargeenkinésithérapiepeuts’avéreruncomplémentintéressantenplusdetoutcequiest
proposéàl’écoleetdanslequotidien.
3. Lestroubleslangagiers
Lesenfantsetadolescentsatteintsdetrisomie21présententd’un
retard de langage dans lequel on retrouve un écart important
entre leur niveau de compréhension et leur possibilité
d’expressionverbale.
Sachant que le langage n’émerge pas du néant mais d’une
interaction qu’il faut préparer et développer, on comprend
l’importancedel’installationd’unerelationparent-enfant,laplus
précocepossible.
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Eneffetsinousvoulonsquel’enfantseconstruisetantd’unpointdevuepsychoaffectifque
linguistique,ilfaudraqu’unecommunications’installeentreluietsonentourage.Onsaitpar
ailleurs que l’enfant déficient intellectuel est démuni en terme de communication ce qui
risqued’affecterlesréponsesqueleparentvaapporteràsonenfant.
C’est pourquoi lors de nos premières rencontres avec la famille, notre principal souci est
d’amenerlesparentsàprendreconsciencedel’importancedelarelation,desinteractionsà
créer avec leur enfant/ ces parents ayant perdu leurs pts de repère avec l’annonce du
handicapdeleurbébé.
Nousinsistonssurl’intérêtd’observerchezleurpetitdesattitudescommunicatives,même
subtilesourudimentairesmaisquiserontlesfondationsdesonfuturlangage.
Ilnes’agitnullementdetransformerlesparentsenthérapeutesourééducateursmaisbien
de leur montrer comment profiter des activités quotidiennes pour stimuler le langage de
leurenfant/c’estainsiquelesmomentsduchange,durepas,dubain(conditionsidéalescar
placées face à face, visage à hauteur de celui de l’enfant, sans distracteurs, …) peuvent
aisémentêtremisàprofitpourinstallerunerelationd’échange,développerlevocabulaire,
entraîner la mobilisation de ses organes phonateurs, … Tout cela en gardant toujours le
principeludiquedel’activitéetduplaisirpartagé….
Parmi les comportements non verbaux de communication, certains sont particulièrement
intéressants en termes de prédiction du futur langage, il s’agit des pré requis à la
communication(ilsnepourrontsemettreenplacequesilecontactoculaire,lafixationpuis
la poursuite visuelle sont eux-mêmes acquis / éléments détaillés plus tôt dans cet exposé,
parmescollègueskinés…).
A:Lespré-requisàlacommunication(attentionconjointe,pointage,alternancedutourde
parole)
a) L’attentionconjointe
L’attention conjointe est le partage d’intérêt entre 2 ou plusieurs personnes sur un
mêmeobjet,unemêmesituation/ils’agitd’uneintentiondecommunicationdel’enfantet
del’adulteàproposdequelquechosequilesintéressel’unetl’autre/l’attentionconjointe
est une composante essentielle dans le développement du langage puisqu’elle permet de
lierl’objetaudiscoursdel’adulte:c’estainsiquelasignificationdumotdevientaccessible.
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Exemple:Achaquefoisquel’onpassedevantlepanneaud’affichageoùsetrouvelaphoto
depapa,l’adultedemande«oùestpapa?Oùestlaphotodepapa?»toutenlapointant
pourqu’aprèsquelquesfoisl’enfant,quandilentendl’adultedire«oùestpapa?»tournela
têteverslaphotodepapa
Conseils:
Ils’agiradoncd’amenerl’enfantàdirigersonregardverscequil’entoureensedétachant
progressivementduvisagedesamère/ilpourraainsifairelelienentrelemotentenduetce
àquoiilcorrespond…
è Aumomentdelapréparationdugoûter,lamamandit«tuasenviedemangerune
banane?/elleestoùlabanane?/elleestlàlabanane/jevaiséplucherlabanane/…)
è Quandons’adresseàl’enfant,l’interpellerparsonprénom->attiresonattention
b) Lepointage
Lepointagec’estmontrerdudoigt.Lefaitquel’enfantdirigesonindexversunobjet
toutenvocalisantestunprédicateurgestueldudéveloppementdesonlangage.C’estdonc
faire un geste qui signifie pour autrui, non seulement l’intention de l’enfant mais aussi
l’objetdésigné.
Lepointageestdoncdanslacontinuitédel’attentionconjointe
Exemple:Lorsd’unebalade,l’adulteattireleregarddel’enfantverslemoutonquisetrouve
danslaprairie…«Ohtuasvulebeaumouton,ilfaitbêêê,onvaallercaresserlemouton
…/toutenregardantl’animaletententantd’attirerleregarddel’enfantverscelui-ci.Dans
un1ertps,ilpourraaccompagnersonexpressiond’unmouvementdubras….
Quelques tps après, à l’approche de la prairie il suffira que l’adulte dise «Oh voilà le
mouton»etl’enfanttourneralatêteversl’animal
Ensuite,c’estl’enfantquipointeral’animalenarrivantàlaprairie.
Pour terminer par l’enfant qui dira «bêêê» ou «ton» pour indiquer à l’adulte que l’on
arriveprèsdumouton->associationsignifiant-signifié
Exemples/conseils:
L’enfantquipointel’armoireàbiscuitscarilsouhaiteenavoirun…
L’enfantquipointelespartiesdesonvisagelorsdelachanson«j’ai2yeux,2oreilles,…
Pourentrainerlepointage:
L’adulte demandera à l’enfant: «Elle est où maman?»/ «Où est ta tête?» /utilisera des
livres/desimagierspourquel’enfantapprenneàpointerlesimages,….
17
c) Letourderôles
L’alternancedesrôlesestunfondementcommunicatif;nousparlonschacunànotretouret
non pas ensemble. Il faut laisser du temps à l’enfant pour répondre aux vocalisations de
l’adulte(respectdutempsdelatence).C’estprogressivement,qu’ilespaceraquelquepeules
siennespourpermettreàl’adultederépondre:c’estledébutdelaconversation.
Conseils:Letourderôlepeutêtreinstalléàl’aidedevocalisations
Imiterlesproductionsdel’enfant(éventuellementavecunmicro)etpeuàpeuarriveràun
motporteurdesens:«mmm–mamama-mama-maman»
Àl’aidedegestes/demouvements...
Imiterlesmouvementsdefrapperdanslesmains,frappersurlatable,…/Joueràs’envoyer
uneballe/uneauto…
B:L’oralisation
On sait que certaines caractéristiques physiques de la sphère faciale et oro-faciale
engendrentdesproblèmesdesanté(problèmesd’otites,respiratoires,…)->l’importancede
proposer un suivi médical régulier chez l’ORL, l’ophtalmo, le dentiste,… (cfr carnet suivi
médicalT21/cliniquesuniversitairesStLuc-consultationmultidisciplinaireT21).
Undesobjectifsdel’accompagnementenaideprécoceestaussidedonnerauxparentsdes
techniques plus spécifiques pour amener leur enfant à mobiliser leurs organes phonateurs
pour éviter ainsi des difficultés respiratoires, alimentaires, articulatoires, d’expressions
faciales,….etlesameneràproduireleurspremierssons.
a) MassagesetmobilisationBLF(buccolinguofaciales).
Profitez des moments où on change l’enfant, où on le lave, … pour masser et stimuler les
différentespartiesdesonvisage/proposezdesjeuxsensoriels/jeuxdegrimacesfaceàun
miroir,faceàfacepuissurdemande…
Jenem’étendraipassurcesujetcarcesélémentsontdéjàétéabordésparmescollègues
kinésprécédemment…
18
b) DNP=DynamiqueNaturelledelaParole(MadeleineDunoyerdeSegonzac)
Méthodeselonlaquellelaparoles’ancredanslecorps,baséedoncsurlesensoriel.
Réaliser avec et sur le corps de l’enfant des mouvements qui tiennent compte des
caractéristiquesdesphonèmes.
Elleprésentel’avantagedepouvoirêtreproposéeauxbébés,c’estl’adultequieffectueles
mouvements.Dansun1ertempsilestfaceàl’enfant/paraprèsilseplacederrièrelui.Parla
suitel’enfantpeutprendreunepartactiveàlaréalisationdesmouvements.
è Faire démos sur personne à côté de l’orateur (MA (bilabiale qui se prolonge)-PA
(phonèmecourtetexplosif))
c) Méthodeverbo-tonale(Guberina,1954).
Méthoded'apprentissagedelalangueoraleparlamobilisationducorps.Elleutilisedivers
procédésdontlesrythmiquesphonétiquesàsavoirlerythmecorporeletlerythmemusical.
- Lerythmecorporel:travailréaliséaveclecorpsdel’enfant.Ils’agitderéaliserdansun
macro mouvement les micros mouvements de la phonation et de l’articulation/ en
respectantlescaractéristiquesdesphonèmestravaillés(fréquence,intonation,durée)
etenmodulantsavoix.
Exemples:
C’est ainsi que le «i» qui est un phonème nécessitant un étirement des lèvres
s’accompagnerad’unmouvementtendudesbrasverslehaut(photodeKhadija+démode
l’orateur)
Onmettraenavantl’amplitudeduphonèmeparunmouvementouvertoufermé/A-O/
19
-
Le rythme musical: Avec les jeunes enfants, on utilise des jeux phoniques qui
consistent à manipuler des objets dont le mouvement est en lien avec la réalisation
d’unphonème.
Exemples:
BAaveclaballe
METSaveclesanneaux
Marionnettesurunetige(oo/ooo/ooo-aaaaapuisoùùùù?)
d) Lesdoigtslisent(publicationdeGladicauxéditionsNathan)
Il s’agit d’associer, de façon ludique, la production de sons, de syllabes ou de mots à des
mouvements des doigts et des mains. On coordonne la motricité fine des mains et la
motricitédelabouche.
Exemples:
PomPomPomPiiii/Pa-pa-paPaf(diaavecphotosdulivre)
OuuuuOuah
20
e) Importancedel’alimentation
On mange avec les mêmes organes que ceux avec lesquels on parle -> important pour
renforcerleurtonusmusculairedepasseràunealimentationsolidedanslesmeilleursdélais
(proposerdesalimentsàcroquer,àmâcher,…)etd’inciterl’enfantàboireauverre
Faireévoluerl’enfantdanssonalimentationc’estaussilefaireévoluerdanssesproductions
vocales/c’estaussileconsidérercommeungrand(plusdebiberon,onmangeàlacuillère,
onboitauverre,..)->Valorisation,estimedesoi->plusàl’aisedanssacommunication…
f) Favoriserlarespirationnasale
Les enfants et adolescent porteurs de trisomie 21 ont tendance à avoir une respiration
buccale liée à une langue trop volumineuse et à une cavité buccale trop étroite (palais
ogival).
C’estlafonctionquicréel’organedoncfermeturedelabouche->élargissementdelacavité
buccale/respirationnasale->développementdesfossesnasales
Des exercices de fermeture de bouche et de respiration nasale sont proposés: sentir le
parfumd’unefleur/souffleraveclenezsurdespetitsmorceauxdepapier/fairedelabuée
surunmiroiraveclenez.
Travaildumouchage.
g) Lienpyramide
Apprentissaged’unmotdevocabulaired’unepartieduvisage/Exemple:labouche
- Sensoriel:leressenti/l’adultetouchecettepartieduvisageavecdesobjetsdetexture
différentes(plumes,ouate,brosses,objetsvibrants,chaudsoufroids,…)
- Sensori-moteur:lamobilisation/jeuxdemobilisationdelabouchefaceàunmiroir
- Perceptivo-moteur: goûter les aliments … tu goûtes avec ta bouche … passer de
l’organeàlafonction(goût,….)
- Cognition:ladiscrimination,l’expression/recomposerunpersonnageenreplaçantles
différentespartiesduvisage/lorsdecomptines,chansons…utiliserlestermesexacts
->Motsdevocabulaireacquisenexpression…
C:Lacommunication
Parlerc’estdonnerdel’info/diriger/poserdesquestionsmaisaussiexprimerdespensées
imaginaires,desaffectsetdesémotions…Celapermetdoncderéduirelesfrustrations/de
construiresonidentité,derenforcersonestimedesoi,……
Onvoitànouveauicitoutel’importanced’unebonnecommunication.
Sachant que les possibilités verbales de l’enfant et de l’adolescent T21 sont insuffisantes,
notrerôleestaussidedonnerdesoutilsdecommunicationadaptésquivontluipermettre
d’échangeravecsonentourage,deretrouverleplaisirdelacommunicationpartagéeetce,
dans des délais raisonnables. Il s’agit de rechercher des moyens de communication
structurés,àlaportéedesenfants,utilisablesparlafamilleetlesproches(milieuscolairey
compris).
21
a) non-verbale
*communicationgestuelle:
Parfoisuncomportementnonverbaltelqu’unemimique,uneexpressionfacialedecolère,
dejoieoudetristessepeutnousfairecomprendrecequel’enfantsouhaitenouspartager.
Mais d’autres fois, il ne peut pas nous exprimer l’état de sa pensée car le non verbal est
insuffisant->intérêtdemettreuncodegestuelenplace.
AuSAPdel’APEM-t21nousavonschoislecodegestuel«Sésame»
Remarque: Les premiers signes peuvent, pour de nombreux enfants en difficulté
d’expressionorale,remplacerleurspremiersmotsquitardent.Denombreuxchercheursont
montré que les signes ont la même valeur symbolique et linguistique que les mots et
permettentlesmêmesdémarchesintellectuellesdenommer,demander,anticiper…Ces1ers
signesnevontdoncpasretarderl’apparitiondesmots,bienaucontraire...
Ilnes‘agitnullementd’installerlalanguedessignesmaisbiendesoutenirnotreexpression
verbaleavecdessignes/signespourlesmotsporteursdesensetquiserontabandonnésau
fur et à mesure que l’enfant entre dans le verbal/ il s’agit donc bien d’une béquille pour
favoriser l’entrée de l’enfant dans la communication … (technique de communication
augmentative).
b) verbale(acquisitionmots,groupesdemots,phrases)
Afin de palier au retard d’apparition des premiers mots et aux difficultés de coarticulation
auxquelsonpeuts’attendrenousinsistonsauprèsdesparentssurl’importancedestimuler
cedomaineleplusprécocementetleplussouventpossible.
Conseilsproposésauxparentsmaisaussiàttintervenantauprèsdel’enfant:
• partirdesroutines/duquotidiendel’enfantpourdéveloppersonvocabulaire
• utiliserunlangagesimple,desphrasescourtes
• seplaceràhauteurdel’enfantlorsqu’onluiparle
• rendrelemodèlecorrectlorsdetoutesinterventionsetproductionsdel’enfant
• utiliser des albums pour enfants, imagiers, chansons, comptines/ des jeux
symboliquescommelapoupéeetladînette,lafermeetlesanimaux,…
• ne pas accéder trop vite à la demande de l’enfant mais l’obliger à la formuler
verbalement
• Al’école:partirdel’écritpouraméliorerl’oral->proposerlaméthodedelecturede
SueBuckley:apprendreàlirepourmieuxparler/
Lire est une entrée, une aide au langage parlé. C’est ainsi que de nouveaux mots appris à
l’aidedesétiquettesreprésentantcesmotsécritsapparaissenttrèsvitedanslelangagede
l’enfant.
Les différents dispositifs de groupes de parole pour les adultes mais également pour les
enfantsetadolescentsdenosservicessontautantd’opportunitésderelierexpressiondesoi
etapprentissagesdescodesdecommunication:groupedeparole(identitaire),conseildes
usagers,«tonactudumois»,animations«viesexuelleetaffective».
22
Ayant des difficultés de communication verbale, Dario jeune adulte ayant le désir de se
présenterauC.P.A.SdeVervierspourproposersonaideausecrétariat,avaitpréparéavec
sonéducatricesonC.V.
DesrépétitionsrégulièresontétéétabliesafinquelejourJ,ilpuisseseprésenterlui-même
auchefdeservicepoursonfuturstage.
LeC.V.luiadoncservidesupportàlacommunication.
D:Lacompréhension
Comprendrelesensdesmotsetdesphrasesvapermettreàl’enfantdesuivredesconsignes
etd’interagiravecl’environnement.Ceshabiletéssontimportantescarellesaidentl’enfant
à saisir ce que les autres disent, l’amènent à développer des habiletés sociales par la
conversation et favorisent la conscience de l’environnement/ c’est rendre l’enfant acteur
danslaviedefamille,danssavied’écolier.
Conseils:
• Lorsd’activitésscolaires,demandezàl’enfantdevousapporterunobjettelqueles
ciseaux
• Confiezàl’enfantdesmissionssimples:prendsteschaussures
• Donner des consignes qui comptent 2 éléments: va chercher ton manteau et ta
mallette
• Consignesavecnotionsspatiales:metslescubesdanslaboîte/rangelescrayonsde
couleurssurl’étagère
• Enclasse,rendreuneconsignecollectivedefaçonindividuelle…
Grâce à tous ces conseils, si nous avons pu aider les parents à faire de leur enfant un
interlocuteur valable, à savoir un enfant ou un ado qui peut exprimer ses pensées, ses
affectsetsesémotionsmaisaussiunjeunequisaisitlesensdesmessagesverbauxquilui
sont adressés nous avons réussi à en faire, entre autres, un écolier bien dans sa peau qui
seraàmêmederéaliserlesapprentissagesscolairesquiluiserontproposés.
23
4.
Lestroublescognitifs
Nousresteronsbrèvessurlestroublescognitifs.Ceux-cirecouvrentlessphèressuivantes:
ž Attention,concentration
ž Mémoire
ž Raisonnement,logique,catégorisation…
ž Fonctionsexécutives:planification,inhibition,flexibilité,anticipation…
ž etc…
Depuislapetiteenfanceettoutaulongdelaviedelapersonne,auxtraversdedifférents
jeux:puzzle,tri,mémory,successiontemporelle,dénombrement,couleurs,formes….)etde
jeuxdanslequotidien:trideschaussettes,mettrelescouverts,dresserlatable,donnerà
l’autreunjouet,unbiscuit…)cesdifférentesfonctionssontstimulées.Celaestàmettreen
lien avec les apprentissages scolaires qui prennent une part important essentiellement à
l’adolescence.
De son côté, l’unité d’insertion met en place divers outils didactiques pour augmenter au
maximuml’autonomieautravail.Parex:AuRelaisdelaFermette(sandwicherie/traiteur),
quelquesadultesseserventdecesoutilsdidactiques(recettesadaptées,supportetrappel
visuel fixé au mur), ceux-ci pourront donc palier à leurs difficultés de concentration, de
mémorisation,deplanification.
L’utilisationdel’euro,del’écritureetdelalecturereprésententdesdomainesextrêmement
complexespournosadultes.
Danslecadredel’unitéd’insertion,noustenonsàcequ’ilssignentleursconventionseuxmêmes.
Nousleurdonnonspourlaplupart,chaquefindemois,leursgratificationsdemainàmain
afindelesrendreresponsabledecetargent.
Desapprentissagesdemanipulationdel’euroontdéjàététentésmaisavecpeuderésultats
concluants. Actuellement, nous cherchons la collaboration d’une logopède pour nous
soutenirdanscedomaine.
Uneneuropsychologuevientd’intégrernosservicesadultesetestsollicitéepourréaliserun
bilandecompétence.
Suiteàcebilan,leséducateurspourronts’appuyersurcescompétencesmisesenévidence
toutenutilisantlesméthodesd’apprentissagelesplusadaptéesauprojetdelapersonne.
24
Conclusions-Réflexions
Voici comment nous répondons à la question: comment favoriser au mieux les
apprentissagesscolairesetfonctionnels?
Nouspensonsqu’ilfaut:
- S’ADAPTER!:laréalitédelapersonne,dechaquefamilleestdifférenteàchaqueâge.
- ancrerlesbasesetnepasavoirpeurdelestravaillerquelquesoitl’âgedelapersonne
- Nenégligeraucunesphèredudéveloppement
- travailpluridisciplinaire
- Répéter, reprendre car il y a une certaine instabilité des apprentissages, rien n’est
acquis.Stimulertoutaulongdelavie.
- Etcommevousl’aurezcompris,au-delàd’activitésciblées,lequotidiendanslafamille
et les différents milieux de vie offrent une quantité d’occasion d’apprendre dans le
plaisir,danslejeu,dansl’expérimentationd’activitésdiverses.
Onpeutjouerdanslejardin,travailler,couper,ranger.Onpeutcuisiner,bricoler.Onpeut
répondre à des consignes. On peut rire, pleurer et parler en famille, à l’école, avec les
copains,aveclescollèguessurlelieudetravailouauSaja.Onpeutsortirensoiréeouàdes
activitésdeloisirs….yrencontrerdes«amis»Onpeutsetaquiner,parfoissedisputer,rire
etjouer,danserets’aimer…
è lesdomainesdudéveloppementsontalorsstimulés
…
Et si nécessaire, à certains moments de la vie, travailler avec l’aide de professionnels et
suivreunerééducationadaptéepeutêtreuneaideprécieuse.
25
Tabledesmatières
Présentationdugroupedetravail..............................................................Erreur!Signetnondéfini.
1.Introduction........................................................................................................................................1
2.Lapyramidedudéveloppement-Schéma«ontogenèsedel’intégrationsensorielle»....................3
AlabasedelapyramideleSNC.........................................................................................................4
3.Quetravaillonsnousetcomment?....................................................................................................4
Commentexploitons-nousaumieuxcettepyramide?(spécificitédenosservices).........................5
1. Lestroublesneurocentraux..................................................................................................5
a)
Lestroublesdesperceptifs...........................................................................................5
b)
Lestroublesneuromoteurs:........................................................................................6
b.1.L’hypotoniemusculaire:.................................................................................................6
b.2.Lestroublesdusystèmecérébelleux:.............................................................................8
c)
Lestroublesdesrythmes:............................................................................................8
Lestroublespsychomoteurs...............................................................................................9
a)
Lesenchainementspsychomoteurs:...........................................................................9
b)
Lapréhensionfine......................................................................................................10
c)
Lacoordinationetl’oculomotricité:..........................................................................11
d)
Lacoordinationetlesoropraxies:.............................................................................11
e)
L’organisationspatialeetl’organisationtemporelle..................................................13
L’espaceetLetemps:......................................................................................................................14
3.
Lestroubleslangagiers.....................................................................................................15
A:Lespré-requisàlacommunication(attentionconjointe,pointage,alternancedutourdeparole)
..........................................................................................................................................................16
a)
L’attentionconjointe..................................................................................................16
b)
Lepointage.................................................................................................................17
c)
Letourderôles...........................................................................................................18
B:L’oralisation................................................................................................................................18
a)
MassagesetmobilisationBLF(buccolinguofaciales)................................................18
b)
DNP=DynamiqueNaturelledelaParole(MadeleineDunoyerdeSegonzac)............19
c)
Méthodeverbo-tonale(Guberina,1954)...................................................................19
d)
Lesdoigtslisent(publicationdeGladicauxéditionsNathan)....................................20
e)
Importancedel’alimentation.....................................................................................21
f)
Favoriserlarespirationnasale....................................................................................21
g)
Lienpyramide.............................................................................................................21
C:Lacommunication.......................................................................................................................21
a)
non-verbale................................................................................................................22
b)
b.verbale(acquisitionmots,groupesdemots,phrases)..........................................22
D:Lacompréhension.......................................................................................................................23
4.
Lestroublescognitifs........................................................................................................24
Conclusions-Réflexions.......................................................................................................................25
2.
26