Ouvrez, ouvrez la cage aux oiseaux… !

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Ouvrez, ouvrez la cage aux oiseaux… !
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À l’initiative de Cultures et Religions, groupe interreligieux de Saverne, des femmes de près de quinze communautés
ont réalisé en neuf mois une tenture exceptionnelle de 9 m sur 4,50 m pour les dix ans de l’association. Un temps
exposée à la gare de Strasbourg1, elle est proposée2 aux associations qui souhaiteraient l’accueillir. Rencontre avec
Malou, Agnès, Laura, Danielle et Bernard.
L'oiseau, symbole de liberté
Laisser place à l’imprévisible de
la rencontre
Mais un participant insistait pour le
rendre le tronc noueux, il l’a été. Peu de
feuilles prévues ont été utilisées laissant
place à l’imprévisible de la rencontre.
De la même façon, les oiseaux multicolores – des consignes de départ – ont
côtoyé des noirs et blancs. Une femme
© D.R.
Mais entre l’idée de départ et la réalisation, la différence fut importante. « Au
départ, on avait fixé le nombre d’oiseaux à
vingt-cinq. Il y en a eu cent un ! Chacun a
été fait par plusieurs personnes.4 » « Les
oiseaux ont des ailes, ils symbolisent les
communautés, peuvent s’envoler et revenir
vers les autres, c’est le symbole de la liberté »,
dit Shéhérazed. Cette création a été le
prétexte à de nombreux moments
conviviaux, autour de goûters et de
crêpes à mille trous. La matière première est du tissu remployé, le fond est
constitué de tissus noirs découpés dans
de vieux pantalons, des vieilles jupes ou
vestes comme nos petits bouts de vie.
On trouve des noirs différents, usés,
mats, luisants… « S’il y avait bien une
chose que j’avais déterminée, c’était la couleur du tronc et le tissu », dit Danielle.
qui n’est pas d’origine française ni alsacienne a tenu à faire une cigogne portant un bébé. Et ils ont éclairé la tenture
autrement… Chaque participant a inscrit son prénom sur le terreau de base
dans lequel l’arbre s’épanouit, comme
une reconnaissance identitaire : Agnès,
Yadigar, Aysel, Rachel, Rokia…
« Très peu ont cousu, beaucoup ont découpé.
Tout cela a été épinglé, certaines ont appris
à faufiler, très peu de machines à coudre ont
fonctionné mais il a fallu deux heures par
oiseau. Et trois journées pleines pour assembler le tout », indique sa présidente. Et ce
fut comme une révélation à écouter les
gens. L’énergie mise dans la fabrication
de cette tenture a vraiment illuminé les
cœurs. « Après avoir eu le nez dessus
pendant si longtemps, nous avons été
abasourdis par le résultat, par toute cette
beauté ». Et Malou ajoute : « depuis, je
vois les oiseaux sur ma terrasse autrement !»
© Alain Mathieu
« De réelles amitiés sont nées à la suite de ce
projet. Maintenant lorsqu’on se rencontre et
que l’on n’est pas sur le même trottoir, on
traverse la rue pour s’embrasser. » Après le
jardin interreligieux, un calendrier des
fêtes avait été fait mais n’avait pas permis de toucher les femmes de toutes les
communautés religieuses de Saverne.
L’idée d’une tenture était dans l’air
depuis longtemps. Ce fut fait pour les
dix ans de l’association. Exposée aux
2èmes assises interreligieuses, à la Maison
de la région3, la tenture de cet arbre de
vie mesure 9 mètres sur 4,50 mètres.
L’idée était de faire un tronc, de beaux
oiseaux, et des feuilles. Lieu d’abri qui
nourrit, le choix de l’arbre de vie a un
sens dans toutes les civilisations.
1 Du 19 octobre au 8 novembre 2012, cf. Rencontre catholique du 14 avril 2013 sur www.diocese-alsace.fr.
2 Trois panneaux et quelques tuyaux permettent sa mise en place. Contact : [email protected] ou www.culturesetreligions.fr
3 Le 23 novembre 2012.
4 Près de 80 personnes ont participé dont quelques hommes, des enfants et des jeunes.
Carrefours d’Alsace, juillet-août 2013
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