DOSSIER DE PRESSE_LA MORT SUSPENDUE
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DOSSIER DE PRESSE_LA MORT SUSPENDUE
PRIX SPECIAL DU JURY • FESTIVAL D’AUTRANS 2003 Darlow Smithson Productions présente LA MORT SUSPENDUE (Touching the Void) PRESSE Jérôme Jouneaux Isabelle Duvoisin Matthieu Rey 6 rue d’Aumale 75009 Paris Tél : 01 53 20 01 20 Fax : 01 53 20 09 82 DISTRIBUTION DIAPHANA 155 rue du Fg St Antoine 75011 Paris Tél : 01.53.46.66.66 Fax : 01.53.46.62.29 Téléchargez les photos sur www.diaphana.fr Un film de Kevin Macdonald D’après le livre de Joe Simpson paru aux Editions Glénat 1h46 – 1,85 – Dolby SRD Sortie le 11 Février 2004 SYNOPSIS Mai 1985, Cordillère des Andes, au Pérou... Joe Simpson et Simon Yates, deux alpinistes britanniques de talent, tentent une superbe première, celle de la face ouest du Siula Grande. Ils atteignent le sommet, mais c’est à la descente que se produit le drame. Dans la tempête, Joe tombe et se casse la jambe. A 6000 mètres, sur cette montagne isolée du monde, Joe n’a aucune chance de s’en sortir. Et Simon sait que s’il essaie d’aider son ami, lui aussi est perdu ! Simon va devoir prendre la décision la plus terrible qui soit : couper la corde qui le relie à son ami Joe… NOTES DE PRODUCTION Le film s’inspire du récit de Joe Simpson La Mort suspendue (Ed. Glénat). Lorsque Joe et Simon Yates rentrent en Angleterre, ils reçoivent un accueil mitigé. La communauté des alpinistes, choquée par le geste de Simon, veut l’exclure du club alpin. Cette attitude décide Joe Simpson à écrire son histoire pour défendre son ami. Simon n’avait pas le choix, en coupant la corde, il les a sauvés tous les deux. Adapter l’histoire pour le cinéma était un vrai défi. Depuis 15 ans, il y avait eu plusieurs tentatives, mais aucune n’avait abouti. A la fin des années 90, Fogwood Films, la société de production de l’actrice Sally Field avait acquis l’option, avec l’intention d’en faire un film à gros budget, tourné à Hollywood avec Tom Cruise dans le rôle principal. Le tournage n’a jamais eu lieu. Il était crucial pour Joe Simpson et Simon Yates, que la vérité soit dite sans aucune falsification dramatique. C’est dans cet esprit que la journaliste et coproductrice, Sue Summers, a contacté Joe Simpson en proposant Darlow Smithson comme société de production. Sue Summers avait été tellement touchée par le livre de Joe qu’elle a immédiatement été attirée par le projet. « C’est essentiellement une histoire de survie, mais elle fonctionne sur tellement de niveaux différents qu’elle est accessible à tous. Il s’agit à la fois d’alpinisme et d’endurance humaine face à une situation effroyable.» Comme l’explique Joe Simpson : «Pour moi, il valait mieux faire un documentaire plutôt qu’un film de fiction car je pensais que le résultat serait plus proche de mon livre. » Au départ, ce devait être un film pour la télévision, mais le producteur, John Smithson, et le réalisateur, Kevin Macdonald, ont vite compris le potentiel de cette histoire puissante et ont voulu la tourner pour le grand écran. Comme le dit John Smithson : « C’est une épopée, bien plus qu’une simple histoire d’alpinisme.» En passant de la télévision au cinéma, le projet est devenu un savant mélange de documentaire et de film de fiction. Le réalisateur, Kevin Macdonald, était déterminé à éviter les dramatisations forcées et les reconstructions, trop souvent associées au documentaire. « Le problème de ce mélange inhabituel de documentaire et de fiction est le suivant : sympathise-t-on plus avec l’acteur ou le vrai personnage ? En général, les sections dramatiques dans les documentaires sont jouées par des personnages anonymes qui ne sont là que pour illustrer les actions, ce qu’on voulait à tout prix éviter. On a opté pour le côté drame afin d’être à la fois avec l’acteur et le personnage. C’est un bon équilibre, mais surtout on a eu la chance de trouver deux excellents acteurs qui ressemblent beaucoup à Joe et Simon.» Un des défis du film, surtout avec un budget limité, était le choix des lieux de tournage. Simpson et Yates ont été interviewés dans un studio, à Londres, face à la caméra. La seconde partie du film se déroule au Siula Grande, dans les Andes du Pérou, là où avaient eu lieu les véritables événements. L’équipe s’y est rendue pendant une courte période de beau temps, au mois de juin. Darlow Smithson s’est appuyé sur l’expérience de Brian Hall, un des plus grands alpinistes anglais, président de la société High Exposure, spécialisée dans les tournages sur des lieux extraordinaires et dangereux. Brian Hall avait travaillé avec l’équipe du film “ Meurs un autre jour ” en Islande, et de celle de “ Shackleton ” en Antarctique. Le Siula Grande est une montagne très isolée. Aucune route ne mène à ce sommet géant de 6 930 mètres. Le camp de base est lui-même à une altitude plus élevée que celle du Mont-Blanc. Le manque d’oxygène était difficile à supporter. L’équipe a dû marcher pendant trois jours pour atteindre le camp de base. L’endroit était si élevé et isolé qu’on ne pouvait pas faire venir d’hélicoptères. Le matériel et les provisions ont été transportés à dos d’ânes. La difficulté de l’ascension associée au caractère dangereux du terrain, ne permettaient pas de réaliser l’ensemble du tournage sur place. L’équipe a dû se contenter de filmer des vues du Siula Grande et d’enregistrer les réactions de Joe et de Simon revenus là pour la première fois depuis le drame. L’équipe, Joe et Simon ont été confrontés à une situation imprévue. Joe, tout particulièrement, a été submergé d’émotions en arrivant au Siula Grande. « Je pensais que je ne ressentirais rien, mais en réalité j’étais bouleversé. Je suis allé au camp de base, qui avait été reconstitué, mais ça ne me rappelait aucun souvenir. Puis, j’ai demandé à Simon de me montrer l’endroit où il m’avait trouvé. Il a fait 100 mètres, m’a montré un rocher, et tout m’est revenu en mémoire. Je me suis mis à paniquer. Je ne tremblais pas, mais c’était tout comme. J’avais l’impression de marcher sur une tombe. J’avais oublié combien c’était effroyable d’être réduit à presque rien.» Pour le réalisateur, Kevin Macdonald, ce fut l’occasion d’expérimenter une nouvelle façon de tourner. Il fallait réussir à capter ces émotions tout en respectant le traumatisme intense vécu par les deux alpinistes. Au départ, Kevin Macdonald ne souhaitait pas qu’ils reviennent sur le site. « Nous racontions l’histoire du livre. Je voulais faire un film complètement différent. Mais quand j’ai vu leurs réactions en arrivant au Siula Grande, j'ai compris que l’histoire était encore très présente dans leur vie quotidienne. D’une certaine façon, ils ne pourront jamais y échapper. » Pendant les 22 jours du tournage, les tempêtes de neige se sont succédées. « Cela a été extrêmement difficile » souligne le réalisateur, « La caméra gelait, les objectifs s’embuaient, les acteurs et les techniciens étaient contraints de s’arrêter, à cause du froid. Chaque jour, c’était un véritable combat pour arriver à boucler le plan de travail, et c’était épuisant.» Le plus difficile a tout de même été le tournage de la troisième et dernière partie du film, dans les Alpes, en octobre. C’est là que l’essentiel du drame a été tourné, sur un terrain dangereux, dans des conditions extrêmes avec des températures avoisinant les -20 degrés. Le producteur, John Smithson, raconte : « Il fallait constamment veiller à la déshydratation et à l’hypothermie. On avait donné quelques conseils de base : où marcher, où ne pas marcher, où mettre des crampons, on portait toujours notre baudrier et on était constamment encordés. Lorsqu’on filmait dans la crevasse, nous étions comme suspendus au-dessus d’une immense cathédrale dans laquelle on aurait aisément pu tomber. Les efforts physiques et mentaux qu’a dû fournir l’équipe étaient bien plus importants que pour n’importe quel autre film. » Le livre a touché un public très large, aux quatre coins du monde. Il a été traduit en 14 langues. Plus qu’une aventure d’alpinisme, l’histoire de Joe Simpson transcende le genre et devient une illustration parfaite du triomphe de la force de l’esprit humain sur l’adversité. Joe Simpson a donné des conférences partout dans le monde. Aujourd’hui encore, Il reçoit un courrier abondant de personnes ayant survécu dans des circonstances similaires ou ayant été touchées par son récit à un moment difficile de leurs vies. Mais Kevin Macdonald est satisfait, les résultats obtenus par un tournage en conditions réelles sont bien meilleurs que lors d’un tournage en studio. Joe Simpson explique ce qui est pour lui le principal attrait de son aventure : « Cette histoire parle d’amitié, de trahison, de souffrance, de peur et de mort. Une trame universelle qui, si elle n’avait pas la montagne pour cadre, pourrait se dérouler dans le désert ou au milieu d’un océan. C’est le traumatisme psychologique de deux êtres qui se retrouvent confrontés à une suite d’événements dramatiques. Ceux qui entendent cette histoire peuvent y projeter leur propre interprétation. » Une autre source d’intérêt est la beauté de la montagne. Malgré les difficultés physiques vécues par les techniciens, tous ont eu l'impression de vivre un challenge personnel. « Ce fut une expérience forte » souligne Kevin Macdonald. « Dans ce film, il y a des paysages grandioses qui n’ont jamais été filmés. C’est à la fois extraordinaire et beau, aussi inspirant qu’effrayant. J'en ai fait des cauchemars. Pour moi, être dans un environnement complètement nouveau, c'est à la fois très fort et très excitant.» Le film permet également de comprendre l’état d’esprit de certains alpinistes. On a du mal à saisir pourquoi ils se mettent dans des situations aussi périlleuses, voire très dangereuses, surtout après avoir entendu des histoires effroyables comme celle de La Mort suspendue. Pour Simpson, il y a de multiples raisons pour expliquer cette passion, complexes et souvent difficiles à exprimer. « C'est une exploration mentale et physique. C'est tester jusqu'où on peut aller pour atteindre la corniche suivante, et celle d'après encore, pour voir ce qu'il y a de l'autre côté, où ça va nous mener. C'est comme un voyage qu'on a envie d'achever. On ne veut ni mourir ni se faire du mal. On veut l'aventure. » Joe Simpson est plutôt philosophe : « Je n'aime pas être si proche de la mort, ou avoir peur. C'est une sensation épouvantable. Bien sûr, j'étais terrifié, mais ce qui fait partie du plaisir, c'est de tenir le choc, de rester maître de la situation et de s'en sortir. Etre capable de renoncer en cas de mauvaise tempête est presque aussi satisfaisant que de réussir l’ascension d’un sommet dans de bonnes conditions météorologiques. Parce que dans des moments aussi difficiles, on arrive à prouver que sans paniquer, on s'en sort. Quand on sent que la mort est proche, on a une perspective très claire de ce qui est important. On se sent d'autant plus vivant en situation de danger que notre corps doit se battre. On décide automatiquement ce qu'on doit faire pour contrôler son moral et son physique et réussir à quitter la montagne. Après une telle expérience, on sait ce que signifie “ vivre ”. Mais la sensation s'estompe et on doit y retourner pour recommencer. C'est un cercle vicieux : pour ressentir la même émotion, il faut accroître le défi. C'est ce que font les meilleurs alpinistes.» Apres le tournage du film, Joe Simpson a ajoute un chapitre a son livre La Mort suspendue Extraits Mauvais souvenirs En ce mois de juillet 2002, je me tenais à l’endroit exact où Simon Yates m’avait trouvé dix-sept ans plus tôt, en pleine nuit, dans une tempête de neige. Je pesais alors moins de quarante kilos, souffrais d’acidocétose et j’étais quasiment dans le coma. Physiquement et psychologiquement, je me trouvais dans un état de délabrement et d’épuisement extrêmes. D’après les médecins à qui j’en ai parlé, j’étais sur le point de mourir quand Simon est arrivé. Après tant d’années, devant l’objectif et le micro braqués dans ma direction, le malaise m’envahissait. Je sentais que le cameraman, le réalisateur et le preneur de son m’observaient attentivement. A côté de moi, Simon racontait comment il m’avait découvert, décrivait mon état et la façon dont je gisais au milieu des rochers. (…) Je regardai l’endroit où ils m’avaient trouvé, le visage contre les rochers, puis je suivis du regard le lit de la rivière encombré d’un chaos de blocs – bon sang, mais comment ai-je pu descendre tout ça en pleine nuit ? A cette idée, ma panique redoubla. Je ne suis pas sûr de m’être arrêté de parler, mais pendant un long moment, en regardant le sol, j’ai réellement éprouvé la sensation étrange d’être là, affalé sur ces rochers, de sentir Simon m’attraper par les épaules et me serrer contre lui. Je faillis même me retourner pour voir qui avait posé ses mains sur mes épaules. (…) Avec Simon, je retournai là où l’équipe du film avait reconstitué le décor familier de notre camp. Simon avait dû remarquer quelque chose car il me demanda si je me sentais bien. Ma réponse fut laconique : « Non, pas vraiment. » J’avais envie de partir en courant. Je m’assis et tentai de me calmer. En apparence j’avais l’air normal, pourtant j’étais au bord de la crise de nerfs. De retour au vaste camp de base installé un peu plus bas dans la vallée, à une vingtaine de minutes de marche, je commençai à me sentir mieux. Je me retirai dans ma tente, versai une rasade de whisky dans une tasse en métal et allumai une cigarette. T’en fais pas, Joe, c’est juste une crise de panique. C’est normal. En réalité, cette sensation étrange allait me submerger à plusieurs reprises au cours des trois semaines suivantes. Avec moins de violence peutêtre, parce que je me préparais désormais à ces crises. Les sentant venir, je me répétais que c’était mon subconscient qui me jouait des tours et que cela passerait si j’y mettais du mien. (…) Lorsque j’avais aperçu les sommets enneigés qui dominent la vallée bien au-dessus du village de Huayllapa, j’avais éprouvé le sentiment agréable de retrouver de vieux amis. Carapaçonnés de glace, le Rasac et le Yerupaja surplombaient le haut de la vallée. Je les avais considérés avec intérêt, sans appréhension. J’avais oublié à quel point ces montagnes étaient belles. Après avoir grimpé pendant vingt ans dans toutes les montagnes du monde, il me fallait bien admettre que la Cordillère Huayhuash était incontestablement le plus beau massif que j’aie jamais vu. Cela m’avait fait sourire. Puis la face ouest du Siula Grande était apparue et un frisson m’avait parcouru. Elle était plus vaste et menaçante que dans mon souvenir. Je devais être bien téméraire à l’époque, drôlement ambitieux et sans doute un peu fou pour avoir osé me lancer dans une telle entreprise… Je suivis des yeux la ligne de notre ascension et la peur me prit en regardant les écharpes de neige que le vent soulevait, sur l’arête nord. Où donc étaient passées cette motivation et cette passion à toute épreuve ? Comment avais-je perdu ce sentiment d’invincibilité, cette confiance inébranlable de la jeunesse qui déborde de testostérone et manque d’imagination ? Me détournant de la paroi, j’avais entamé la pénible montée le long des moraines du glacier en pensant, pour me consoler, qu’à défaut, j’étais toujours vivant. J’avais quelques cheveux gris sur les tempes et un soupçon de sagesse en plus, mais j’étais vivant. Les jours se succédèrent, à rejouer pour la caméra ma lente progression sur le glacier et les moraines, comme dans un mauvais rêve. J’avais beau savoir que le film serait monté avec des scènes d’action tournées par des acteurs dans les Alpes, et qu’au final on ne verrait pas mon visage, je trouvais odieusement agaçant de devoir revêtir ma tenue de l’époque, enrouler le karrimat jaune autour de ma jambe droite et faire semblant de ramper et de sauter à cloche-pied comme je l’avais fait dix-sept ans plus tôt. Je n’arrêtais pas de ruminer : mais pourquoi n’ont-ils pas embauché un acteur pour ça ? J’avais en permanence l’impression qu’une présence menaçante était à l’affût derrière moi et ce sentiment s’amplifiait encore dès que je me retrouvais dans les moraines ou sur le glacier, avec la vision familière du cirque de montagnes qui me cernait. Ce souvenir, je l’avais refoulé au plus profond de moi. Revoir ce paysage après tant d’années avait soudain ranimé mes fantômes. Ici, au milieu de ces sommets et de ces arêtes, j’avais réalisé que j’allais mourir. Jamais je n’aurais dû revenir. Cela n’avait rien d’une catharsis. C’était tout simplement terrifiant. Aussi étonnant que cela puisse paraître, ni Simon ni moi ne parlions vraiment de nos sentiments. Cette histoire avait tant fait couler d’encre et de salive. Au fond, tout avait été dit. Cela ne servait donc à rien d’en parler. Qu’est-ce que cela aurait changé ? Nous savions mieux que personne ce qu’il s’était passé ici. L’affaire était réglée. (…) Ce n’est pourtant pas sans appréhension que je me rendis dans une salle de cinéma de Soho pour assister à l’une des premières projections du film. J’étais heureux que tout cela soit enfin terminé et que le film ait été réalisé après plus de dix ans de négociations. Les droits avaient d’abord été vendus à une compagnie de production à laquelle étaient associés Sally Field et Tom Cruise. Ce dernier aurait été la vedette de l’histoire, ce qui provoquait généralement l’hilarité des alpinistes à qui j’en parlais, et pas mal de plaisanteries à l’idée de voir Nicole Kidman jouer le rôle de Simon. (…) Mais quand l’affaire tomba à l’eau et que les droits m’échurent à nouveau, je fus soulagé d’apprendre que Darlow Smithson, une compagnie tout à fait sérieuse spécialisée dans le documentaire dramatique, était intéressée. Avec en prime un metteur en scène de la trempe de Kevin Macdonald, qui avait reçu un Oscar, je pouvais espérer qu’un bon film serait tiré du livre. En entrant dans la salle, je n’avais strictement aucune idée de ce qui m’attendait. Je savais seulement que, hormis les semaines pénibles que j’avais vécues au Pérou, le tournage avait été particulièrement ardu et compliqué. Il était hélas si facile de faire un vrai gâchis à partir de cette histoire… Une heure et demie plus tard, je regardais défiler le générique, partagé entre le plaisir et l’inquiétude. Le film était remarquablement fidèle au livre et bien que je sois la dernière personne apte à en juger, je trouvai qu’il s’agissait là d’une réalisation sensible et remplie d’émotion. Mais par ailleurs, un malaise me tenaillait. Je n’avais pas réalisé jusque-là à quel point Simon et moi-même étions sur le devant de la scène. C’était nous, les véritables narrateurs, face à la caméra. Ni l’un ni l’autre nous n’avions cherché à être exposés ainsi et cela ne manquait pas d’être perturbant. Entendre un enregistrement de sa propre voix est déjà étrange, alors se voir ainsi sur grand écran est franchement troublant ! Il est toujours difficile de faire un bon film à partir d’un livre à succès, mais j’avais l’impression qu’ils avaient réussi. Bien sûr, j’en laisse juges les lecteurs et les spectateurs. Ce que nous avons vécu avec Simon, et que j’ai revécu avec tant d’intensité, nous mettra toujours au-delà de toute représentation, qu’elle soit sur le papier ou la pellicule. Aussi étrange que cela puisse paraître, le traumatisme physique et psychique que j’ai connu en 1985 au Pérou n’a pas bouleversé ma vie. La véritable transformation, du moins sur un plan matériel, je la dois au succès de La Mort suspendue, qui m’a propulsé dans une carrière d’écrivain et de conférencier. Et ce film apportera certainement d’autres changements et de nouveaux défis. Je me suis souvent demandé quelle tournure aurait pris mon existence si nous n’avions pas eu cet accident au Siula Grande. Une petite voix me souffle que je me serais lancé dans des ascensions toujours plus difficiles, que j’aurais pris des risques de plus en plus grands. Si je songe à tous ces amis disparus en montagne, puis-je affirmer que je serais encore en vie ? A l’époque j’étais un alpiniste sans le sou, borné, anarchiste, caustique et ambitieux. Cet accident m’a ouvert les portes d’un univers qui m’était complètement étranger. Jamais je ne me serais découvert des talents d’écrivain et de conférencier. Même si j’ai beaucoup travaillé pour réussir, je me demande parfois si je n’ai pas tout simplement eu de la chance. Au Pérou, nous sommes allés très loin dans la prise de risques. Pourtant, malgré la souffrance et le traumatisme, il me semble maintenant que le prix à payer était relativement léger pour une aventure d’une telle richesse. Quelle merveilleuse illusionniste que la mémoire ! Le fait d’avoir pratiquement tout perdu au Siula Grande m’a donné des ailes, exactement comme une victoire. Depuis, j’ai l’impression d’avoir été entraîné dans une période faste dont la durée m’inquiète. Où tout cela me mènera-t-il ? Il fait beau, à Sheffield, et le soleil brille. Je me suis lancé dans l’écriture de mon septième livre, un roman. (…) Cette lutte pour la vie au Siula Grande il y a dix-sept ans semble m’avoir transformé en un brillant homme d’affaires. Bizarre, tout de même… La vie vous met parfois un drôle de jeu entre les mains. Faut-il jouer serré, bluffer à mort ou tout miser d’un coup ? Je ne le saurai jamais. La Mort suspendue est paru aux Editions Glénat Contact Presse : Micheline Faure Tél. : 04 76 88 75 60 [email protected] Kevin Macdonald John Smithson rEalisateur producteur Kevin Macdonald a fréquemment été récompensé pour ses documentaires. En 2000, il est nommé meilleur réalisateur aux British Film Awards, pour son documentaire “ One Day in September ”, qui raconte les événements tragiques de la prise d'otages de l'équipe olympique israélienne lors des jeux olympiques de Munich en 1972. Le film a obtenu un Oscar du meilleur documentaire en 2000, il a également été primé aux British Independant Film Awards et nominé aux European Film Awards. Plus récemment, Kevin Macdonald a tourné “ Being Mick ”, un documentaire sur la vie de Mick Jagger. Le film est passé sur Channel 4 en 2001. John Smithson a travaillé pour Granada TV et la BBC avant de fonder Darlow Smithson Productions en 1989. Il a également réalisé “ The Man who Listened to Britain ”, portrait d'Humphrey Jennings, peintre surréaliste, anthropologue et réalisateur, “ The Moving World of George Rickey ” (1998), “ Donald Cammell : The Ultimate Performance” (1988), “ Howard Hanks : American Artist ” (1997), “Chaplin’s Goliath” (1996) et “Witness : The Making of an Englishman ” (1995). Il a deux projets en développement avec les scénaristes Alex Garland et John Preston pour BBC Films et Film Four Lab. Kevin Macdonald est également éditeur associé chez Faber & Faber depuis 1995. Il a co-édité The Faber Book Of Documentary (1997) et écrit Emeric Pressburger : The Life And Death of a Screenwriter . Darlow Smithson Productions a recueilli plus de 20 récompenses internationales, dont un Emmy et deux prix de la Royal Televison Society. La société a produit plus de cent heures de programmes pour BBC, Channel 4, PBS, Discovery Channel, TLC, National Geographic, et The History Channel aux Etats-Unis. Justine Wright montage Justine Wright est depuis 1995 monteuse dans une des plus importantes sociétés de montage, The Film Editors. Elle avait déjà travaillé avec Kevin Macdonald sur “ Being Mick ” et “ One Day in September ”, film pour lequel elle a été nommée aux British Independent Film Awards. Elle a également travaillé au montage des films “ The Game of their Lives ” (2002), “ The Final Curtain ” (2002), “ Inside Out ” (1999) qui a remporté le prix du meilleur court-métrage au BBC Short Film Festival, “ Hollywood Stuntmen ” (1998), “ In the Wake of the Buzzard ” (1998) et “ Pirating the Waves ” (1997). Mike Eley directeur de la photographie Mike Eley a plus de 15 années d'expérience dans ce domaine. Il a tourné des documentaires pour toutes les principales chaînes de télévision anglaises, et pour PBS et WGBH aux Etats-Unis. Parmi ses films, on notera : “ The Lido ” (1995), “ Lone Star Hate ” (1996) et “ Born to be Wild - John Cleese ” (1997). Plus récemment, il a travaillé sur “ The Navigators ” de Ken Loach (2000), “ Mike Bassett - England Manager ” (2001) et “ The Many Lives of Albert Walker ” (2001). LES ALPINISTES JOE SIMPSON Joe Simpson est devenu une légende pour des milliers de lecteurs conquis par son honnêteté et son courage. Ses livres ont été publiés partout dans le monde, traduits en 14 langues et il a obtenu de nombreux prix. Il a écrit Les esprits de l’eau et des montagnes (1993), Encordé avec des ombres (1994), Les éclats du silence (1997), La face voilée (1998). Son nouveau livre, Eiger, la dernière course (2003), lui a valu le Boardman Tasker Award et un prix de 25 000 £ de NCR. Tous ses livres ont été publiés aux Editions Glénat. SIMON YATES Né dans le Leicestershire en 1963, Simon Yates a étudié la biochimie à l'université de Sheffield avant de devenir grimpeur nomade. En 1985, il escalade la face ouest du Siula Grande dans les Andes péruviennes et acquiert sa renommée d'alpiniste. Depuis cette extraordinaire aventure, il a grimpé de nombreux sommets dans le monde, combinant ses deux passions : alpinisme et voyage. Il est allé 8 fois au Karakoram et au Pakistan, s’attaquant à de nombreux pics, dont le Leyla (6 300 mètres), le Nemeka (6 400 m), le Lobsang 2 et d'autres sommets sur le glacier Hispar. Il a réussi les premières ascensions du Khan Tengri (6 995 m) au Kazakhstan et affronté le mont Denali (6 194 m) en Alaska, et l’Ama Dablam (6 856 m) au Népal. Son premier livre, Against the wall, publié en 1997, a remporté un grand succès. LES ACTEURS Brendan MacKey (Joe Simpson) Il a tourné dans “ Oranges are Blue ”, “ H3 ”, “ 9 Dead Gay Guys ”, réalisés par Lab Ky Mo, “ Boxed ” de Marian Comer et “ State of the Party ” de Irvine Welsh. A la télévision, il a tourné dans “ A&E ” et “ Sunday ”, réalisé par Jimmy McGovern. Nicholas Aaron (Simon Yates) Il a joué dans “ Samuel Caine ” de Graham Woo, “ Feu de glace ” de Chen Kaige et “ Lemmings ”, réalisé par Jaleal Hartley. A la télévision, on l'a vu dans “ Dirty Work ”, “ Band of Brothers ” et “ Fun at The Funeral ”. FICHE TECHNIQUE REALISATION KEVIN MACDONALD PRODUCTION JOHN SMITHSON MONTAGE JUSTINE WRIGHT DIRECTEUR DE LA PHOTOGRAPHIE MUSIQUE PRODUCTEUR DELEGUE CO-PRODUCTEUR CASTING PRODUCTEURS EXECUTIFS GUIDE DE MONTAGNE 1ER ASSISTANT REALISATION MAQUILLAGE DECORATION, COSTUMES CONCEPTEUR SONORE MUSIQUE ELECTRONIQUE MIKE ELEY ALEX HEFFES GINA MARSH SUE SUMMERS SUSIE FIGGIS ROBIN GUTCH CHARLES FURNEAUX PAUL TRIJBITS BRIAN HALL NICK LAWS SARITA ALLISON PATRICK BILL JOAKIM SUNDSTRÖM BEVAN SMITH