DOSSIER DE PRESSE_LA MORT SUSPENDUE

Transcription

DOSSIER DE PRESSE_LA MORT SUSPENDUE
PRIX SPECIAL DU JURY • FESTIVAL D’AUTRANS 2003
Darlow Smithson Productions
présente
LA MORT
SUSPENDUE
(Touching the Void)
PRESSE
Jérôme Jouneaux
Isabelle Duvoisin
Matthieu Rey
6 rue d’Aumale
75009 Paris
Tél : 01 53 20 01 20
Fax : 01 53 20 09 82
DISTRIBUTION
DIAPHANA
155 rue du Fg St Antoine
75011 Paris
Tél : 01.53.46.66.66
Fax : 01.53.46.62.29
Téléchargez les photos sur
www.diaphana.fr
Un film de
Kevin Macdonald
D’après le livre de Joe Simpson
paru aux Editions Glénat
1h46 – 1,85 – Dolby SRD
Sortie le 11 Février 2004
SYNOPSIS
Mai 1985, Cordillère des Andes, au Pérou...
Joe Simpson et Simon Yates, deux alpinistes
britanniques de talent, tentent une superbe
première, celle de la face ouest du Siula
Grande.
Ils atteignent le sommet, mais c’est à la
descente que se produit le drame. Dans
la tempête, Joe tombe et se casse la jambe.
A 6000 mètres, sur cette montagne isolée
du monde, Joe n’a aucune chance de s’en
sortir. Et Simon sait que s’il essaie d’aider
son ami, lui aussi est perdu !
Simon va devoir prendre la décision la plus
terrible qui soit : couper la corde qui le relie
à son ami Joe…
NOTES DE PRODUCTION
Le film s’inspire du récit de Joe Simpson La Mort
suspendue (Ed. Glénat).
Lorsque Joe et Simon Yates rentrent en
Angleterre, ils reçoivent un accueil mitigé. La
communauté des alpinistes, choquée par le geste
de Simon, veut l’exclure du club alpin. Cette
attitude décide Joe Simpson à écrire son
histoire pour défendre son ami. Simon n’avait
pas le choix, en coupant la corde, il les a sauvés
tous les deux.
Adapter l’histoire pour le cinéma était un vrai défi.
Depuis 15 ans, il y avait eu plusieurs tentatives,
mais aucune n’avait abouti. A la fin des années 90,
Fogwood Films, la société de production de l’actrice
Sally Field avait acquis l’option, avec l’intention
d’en faire un film à gros budget, tourné à
Hollywood avec Tom Cruise dans le rôle principal.
Le tournage n’a jamais eu lieu. Il était crucial pour
Joe Simpson et Simon Yates, que la vérité soit dite
sans aucune falsification dramatique.
C’est dans cet esprit que la journaliste et coproductrice, Sue Summers, a contacté Joe Simpson
en proposant Darlow Smithson comme société
de production. Sue Summers avait été tellement
touchée par le livre de Joe qu’elle a immédiatement été attirée par le projet.
« C’est essentiellement une histoire de survie,
mais elle fonctionne sur tellement de niveaux différents
qu’elle est accessible à tous. Il
s’agit à la fois d’alpinisme et
d’endurance humaine face à une
situation effroyable.»
Comme l’explique Joe Simpson :
«Pour moi, il valait mieux faire
un documentaire plutôt qu’un
film de fiction car je pensais
que le résultat serait plus proche
de mon livre. »
Au départ, ce devait être un film pour la télévision,
mais le producteur, John Smithson, et le réalisateur,
Kevin Macdonald, ont vite compris le potentiel
de cette histoire puissante et ont voulu la tourner
pour le grand écran. Comme le dit John Smithson :
« C’est une épopée, bien plus qu’une simple
histoire d’alpinisme.» En passant de la télévision
au cinéma, le projet est devenu un savant mélange
de documentaire et de film de fiction.
Le réalisateur, Kevin Macdonald, était déterminé
à éviter les dramatisations forcées et les reconstructions, trop souvent associées au documentaire.
« Le problème de ce mélange inhabituel de
documentaire et de fiction est le suivant :
sympathise-t-on plus avec l’acteur ou le vrai
personnage ? En général, les sections dramatiques
dans les documentaires sont jouées par des
personnages anonymes qui ne sont là que pour
illustrer les actions, ce qu’on voulait à tout prix
éviter. On a opté pour le côté drame afin d’être à
la fois avec l’acteur et le personnage. C’est un bon
équilibre, mais surtout on a eu la chance de
trouver deux excellents acteurs qui ressemblent
beaucoup à Joe et Simon.»
Un des défis du film, surtout avec un budget
limité, était le choix des lieux de tournage.
Simpson et Yates ont été interviewés dans un
studio, à Londres, face à la caméra.
La seconde partie du film se déroule au Siula
Grande, dans les Andes du Pérou, là où avaient eu
lieu les véritables événements. L’équipe s’y est
rendue pendant une courte période de beau
temps, au mois de juin. Darlow Smithson s’est
appuyé sur l’expérience de Brian Hall, un des plus
grands alpinistes anglais, président de la société
High Exposure, spécialisée dans les tournages sur
des lieux extraordinaires et dangereux. Brian Hall
avait travaillé avec l’équipe du film “ Meurs un
autre jour ” en Islande, et de celle de “ Shackleton ”
en Antarctique.
Le Siula Grande est une montagne très isolée.
Aucune route ne mène à ce sommet géant de 6 930
mètres. Le camp de base est lui-même à une
altitude plus élevée que celle du Mont-Blanc. Le
manque d’oxygène était difficile à supporter.
L’équipe a dû marcher pendant trois jours pour
atteindre le camp de base. L’endroit était si élevé
et isolé qu’on ne pouvait pas faire venir d’hélicoptères. Le matériel et les provisions ont été
transportés à dos d’ânes.
La difficulté de l’ascension associée au caractère
dangereux du terrain, ne permettaient pas de
réaliser l’ensemble du tournage sur place. L’équipe
a dû se contenter de filmer des vues du Siula
Grande et d’enregistrer les réactions de Joe et
de Simon revenus là pour la première fois depuis
le drame. L’équipe, Joe et Simon ont été
confrontés à une situation imprévue. Joe, tout
particulièrement, a été submergé d’émotions en
arrivant au Siula Grande. « Je pensais que je ne
ressentirais rien, mais en réalité j’étais bouleversé.
Je suis allé au camp de base, qui avait été
reconstitué, mais ça ne me rappelait aucun
souvenir. Puis, j’ai demandé à Simon de me
montrer l’endroit où il m’avait trouvé. Il a fait 100
mètres, m’a montré un rocher, et tout m’est
revenu en mémoire. Je me suis mis à paniquer.
Je ne tremblais pas, mais c’était tout comme.
J’avais l’impression de marcher sur une tombe.
J’avais oublié combien c’était effroyable d’être
réduit à presque rien.»
Pour le réalisateur, Kevin Macdonald, ce fut
l’occasion d’expérimenter une nouvelle façon de
tourner. Il fallait réussir à capter ces émotions tout
en respectant le traumatisme intense vécu par les
deux alpinistes. Au départ, Kevin Macdonald ne
souhaitait pas qu’ils reviennent sur le site. « Nous
racontions l’histoire du livre. Je voulais faire un
film complètement différent. Mais quand j’ai vu
leurs réactions en arrivant au Siula Grande, j'ai
compris que l’histoire était encore très présente
dans leur vie quotidienne. D’une certaine façon,
ils ne pourront jamais y échapper. »
Pendant les 22 jours du tournage, les tempêtes
de neige se sont succédées. « Cela a été extrêmement difficile » souligne le réalisateur, « La caméra
gelait, les objectifs s’embuaient, les acteurs et les
techniciens étaient contraints de s’arrêter, à cause
du froid. Chaque jour, c’était un véritable combat
pour arriver à boucler le plan de travail, et c’était
épuisant.»
Le plus difficile a tout de même été le tournage de
la troisième et dernière partie du film, dans les
Alpes, en octobre. C’est là que l’essentiel du
drame a été tourné, sur un terrain dangereux, dans
des conditions extrêmes avec des températures
avoisinant les -20 degrés. Le producteur, John
Smithson, raconte : « Il fallait constamment veiller
à la déshydratation et à l’hypothermie. On avait
donné quelques conseils de base : où marcher, où
ne pas marcher, où mettre des crampons, on
portait toujours notre baudrier et on était
constamment encordés. Lorsqu’on filmait dans la
crevasse, nous étions comme suspendus au-dessus
d’une immense cathédrale dans laquelle on aurait
aisément pu tomber. Les efforts physiques et
mentaux qu’a dû fournir l’équipe étaient bien plus
importants que pour n’importe quel autre film. »
Le livre a touché un public très large, aux quatre
coins du monde. Il a été traduit en 14 langues.
Plus qu’une aventure d’alpinisme, l’histoire de Joe
Simpson transcende le genre et devient une
illustration parfaite du triomphe de la force de
l’esprit humain sur l’adversité.
Joe Simpson a donné des conférences partout
dans le monde. Aujourd’hui encore, Il reçoit un
courrier abondant de personnes ayant survécu
dans des circonstances similaires ou ayant été
touchées par son récit à un moment difficile de
leurs vies.
Mais Kevin Macdonald est satisfait, les résultats
obtenus par un tournage en conditions réelles sont
bien meilleurs que lors d’un tournage en studio.
Joe Simpson explique ce qui est pour lui le
principal attrait de son aventure : « Cette histoire
parle d’amitié, de trahison, de souffrance, de peur
et de mort. Une trame universelle qui, si elle
n’avait pas la montagne pour cadre, pourrait se
dérouler dans le désert ou au milieu d’un océan.
C’est le traumatisme psychologique de deux
êtres qui se retrouvent confrontés à une suite
d’événements dramatiques. Ceux qui entendent
cette histoire peuvent y projeter leur propre
interprétation. »
Une autre source d’intérêt est la beauté de la
montagne. Malgré les difficultés physiques
vécues par les techniciens, tous ont eu l'impression de vivre un challenge personnel. « Ce fut une
expérience forte » souligne Kevin Macdonald.
« Dans ce film, il y a des paysages grandioses
qui n’ont jamais été filmés. C’est à la fois
extraordinaire et beau, aussi inspirant qu’effrayant.
J'en ai fait des cauchemars. Pour moi, être dans un
environnement complètement nouveau, c'est à la
fois très fort et très excitant.»
Le film permet également de comprendre l’état
d’esprit de certains alpinistes. On a du mal à
saisir pourquoi ils se mettent dans des situations
aussi périlleuses, voire très dangereuses, surtout
après avoir entendu des histoires effroyables
comme celle de La Mort suspendue. Pour Simpson,
il y a de multiples raisons pour expliquer cette
passion, complexes et souvent difficiles à exprimer.
« C'est une exploration mentale et physique.
C'est tester jusqu'où on peut aller pour atteindre
la corniche suivante, et celle d'après encore, pour
voir ce qu'il y a de l'autre côté, où ça va nous
mener. C'est comme un voyage qu'on a envie
d'achever. On ne veut ni mourir ni se faire du mal.
On veut l'aventure. »
Joe Simpson est plutôt philosophe : « Je n'aime
pas être si proche de la mort, ou avoir peur. C'est
une sensation épouvantable. Bien sûr, j'étais
terrifié, mais ce qui fait partie du plaisir, c'est de
tenir le choc, de rester maître de la situation et de
s'en sortir. Etre capable de renoncer en cas de
mauvaise tempête est presque aussi satisfaisant
que de réussir l’ascension d’un sommet dans de
bonnes conditions météorologiques. Parce que
dans des moments aussi difficiles, on arrive à
prouver que sans paniquer, on s'en sort. Quand
on sent que la mort est proche, on a une
perspective très claire de ce qui est important.
On se sent d'autant plus vivant en situation de
danger que notre corps doit se battre. On décide
automatiquement ce qu'on doit faire pour
contrôler son moral et son physique et réussir à
quitter la montagne. Après une telle expérience,
on sait ce que signifie “ vivre ”. Mais la sensation
s'estompe et on doit y retourner pour recommencer. C'est un cercle vicieux : pour ressentir la
même émotion, il faut accroître le défi. C'est ce
que font les meilleurs alpinistes.»
Apres le tournage du film, Joe Simpson a ajoute
un chapitre a son livre La Mort suspendue
Extraits
Mauvais souvenirs
En ce mois de juillet 2002, je me tenais à l’endroit
exact où Simon Yates m’avait trouvé dix-sept ans
plus tôt, en pleine nuit, dans une tempête de
neige. Je pesais alors moins de quarante kilos,
souffrais d’acidocétose et j’étais quasiment dans
le coma. Physiquement et psychologiquement, je
me trouvais dans un état de délabrement et
d’épuisement extrêmes. D’après les médecins à
qui j’en ai parlé, j’étais sur le point de mourir
quand Simon est arrivé.
Après tant d’années, devant l’objectif et le micro
braqués dans ma direction, le malaise m’envahissait. Je sentais que le cameraman, le réalisateur et
le preneur de son m’observaient attentivement. A
côté de moi, Simon racontait comment il m’avait
découvert, décrivait mon état et la façon dont je
gisais au milieu des rochers. (…)
Je regardai l’endroit où ils m’avaient trouvé, le
visage contre les rochers, puis je suivis du regard
le lit de la rivière encombré d’un chaos de blocs –
bon sang, mais comment ai-je pu descendre tout
ça en pleine nuit ?
A cette idée, ma panique redoubla. Je ne suis pas
sûr de m’être arrêté de parler, mais pendant un
long moment, en regardant le sol, j’ai réellement
éprouvé la sensation étrange d’être là, affalé sur
ces rochers, de sentir Simon m’attraper par les
épaules et me serrer contre lui. Je faillis même me
retourner pour voir qui avait posé ses mains sur
mes épaules. (…)
Avec Simon, je retournai là où l’équipe du film
avait reconstitué le décor familier de notre camp.
Simon avait dû remarquer quelque chose car il me
demanda si je me sentais bien. Ma réponse fut
laconique : « Non, pas vraiment. » J’avais envie
de partir en courant. Je m’assis et tentai de me
calmer. En apparence j’avais l’air normal, pourtant
j’étais au bord de la crise de nerfs.
De retour au vaste camp de base installé un peu
plus bas dans la vallée, à une vingtaine de minutes
de marche, je commençai à me sentir mieux. Je
me retirai dans ma tente, versai une rasade de
whisky dans une tasse en métal et allumai une
cigarette. T’en fais pas, Joe, c’est juste une crise de
panique. C’est normal.
En réalité, cette sensation étrange allait me
submerger à plusieurs reprises au cours des trois
semaines suivantes. Avec moins de violence peutêtre, parce que je me préparais désormais à ces
crises. Les sentant venir, je me répétais que c’était
mon subconscient qui me jouait des tours et que
cela passerait si j’y mettais du mien. (…)
Lorsque j’avais aperçu les sommets enneigés qui
dominent la vallée bien au-dessus du village de
Huayllapa, j’avais éprouvé le sentiment agréable
de retrouver de vieux amis. Carapaçonnés de
glace, le Rasac et le Yerupaja surplombaient le
haut de la vallée. Je les avais considérés avec
intérêt, sans appréhension. J’avais oublié à quel
point ces montagnes étaient belles. Après avoir
grimpé pendant vingt ans dans toutes les montagnes
du monde, il me fallait bien admettre que la
Cordillère Huayhuash était incontestablement le
plus beau massif que j’aie jamais vu. Cela m’avait
fait sourire.
Puis la face ouest du Siula Grande était apparue et
un frisson m’avait parcouru. Elle était plus vaste et
menaçante que dans mon souvenir. Je devais être
bien téméraire à l’époque, drôlement ambitieux et
sans doute un peu fou pour avoir osé me lancer
dans une telle entreprise… Je suivis des yeux
la ligne de notre ascension et la peur me prit
en regardant les écharpes de neige que le vent
soulevait, sur l’arête nord. Où donc étaient
passées cette motivation et cette passion à toute
épreuve ? Comment avais-je perdu ce sentiment
d’invincibilité, cette confiance inébranlable de la
jeunesse qui déborde de testostérone et manque
d’imagination ?
Me détournant de la paroi, j’avais entamé la
pénible montée le long des moraines du glacier
en pensant, pour me consoler, qu’à défaut, j’étais
toujours vivant. J’avais quelques cheveux gris sur
les tempes et un soupçon de sagesse en plus, mais
j’étais vivant.
Les jours se succédèrent, à rejouer pour la caméra
ma lente progression sur le glacier et les moraines,
comme dans un mauvais rêve. J’avais beau savoir
que le film serait monté avec des scènes d’action
tournées par des acteurs dans les Alpes, et qu’au
final on ne verrait pas mon visage, je trouvais
odieusement agaçant de devoir revêtir ma tenue
de l’époque, enrouler le karrimat jaune autour de
ma jambe droite et faire semblant de ramper et de
sauter à cloche-pied comme je l’avais fait dix-sept
ans plus tôt. Je n’arrêtais pas de ruminer : mais
pourquoi n’ont-ils pas embauché un acteur pour
ça ?
J’avais en permanence l’impression qu’une
présence menaçante était à l’affût derrière moi
et ce sentiment s’amplifiait encore dès que je me
retrouvais dans les moraines ou sur le glacier, avec
la vision familière du cirque de montagnes qui me
cernait. Ce souvenir, je l’avais refoulé au plus
profond de moi. Revoir ce paysage après tant
d’années avait soudain ranimé mes fantômes. Ici,
au milieu de ces sommets et de ces arêtes, j’avais
réalisé que j’allais mourir. Jamais je n’aurais dû
revenir. Cela n’avait rien d’une catharsis. C’était
tout simplement terrifiant.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, ni Simon
ni moi ne parlions vraiment de nos sentiments.
Cette histoire avait tant fait couler d’encre et de
salive. Au fond, tout avait été dit. Cela ne servait
donc à rien d’en parler. Qu’est-ce que cela aurait
changé ? Nous savions mieux que personne ce
qu’il s’était passé ici. L’affaire était réglée. (…)
Ce n’est pourtant pas sans appréhension que je
me rendis dans une salle de cinéma de Soho pour
assister à l’une des premières projections du film.
J’étais heureux que tout cela soit enfin terminé et
que le film ait été réalisé après plus de dix ans de
négociations. Les droits avaient d’abord été vendus
à une compagnie de production à laquelle étaient
associés Sally Field et Tom Cruise. Ce dernier
aurait été la vedette de l’histoire, ce qui provoquait généralement l’hilarité des alpinistes à qui
j’en parlais, et pas mal de plaisanteries à l’idée de
voir Nicole Kidman jouer le rôle de Simon. (…)
Mais quand l’affaire tomba à l’eau et que les droits
m’échurent à nouveau, je fus soulagé d’apprendre
que Darlow Smithson, une compagnie tout à fait
sérieuse spécialisée dans le documentaire dramatique, était intéressée. Avec en prime un metteur
en scène de la trempe de Kevin Macdonald, qui
avait reçu un Oscar, je pouvais espérer qu’un bon
film serait tiré du livre.
En entrant dans la salle, je n’avais strictement
aucune idée de ce qui m’attendait. Je savais
seulement que, hormis les semaines pénibles que
j’avais vécues au Pérou, le tournage avait été
particulièrement ardu et compliqué. Il était hélas
si facile de faire un vrai gâchis à partir de cette
histoire…
Une heure et demie plus tard, je regardais défiler
le générique, partagé entre le plaisir et l’inquiétude.
Le film était remarquablement fidèle au livre et
bien que je sois la dernière personne apte à en
juger, je trouvai qu’il s’agissait là d’une réalisation
sensible et remplie d’émotion. Mais par ailleurs,
un malaise me tenaillait. Je n’avais pas réalisé
jusque-là à quel point Simon et moi-même étions
sur le devant de la scène. C’était nous, les véritables narrateurs, face à la caméra. Ni l’un ni l’autre
nous n’avions cherché à être exposés ainsi et cela
ne manquait pas d’être perturbant. Entendre un
enregistrement de sa propre voix est déjà étrange,
alors se voir ainsi sur grand écran est franchement
troublant ! Il est toujours difficile de faire un bon
film à partir d’un livre à succès, mais j’avais
l’impression qu’ils avaient réussi. Bien sûr, j’en
laisse juges les lecteurs et les spectateurs. Ce que
nous avons vécu avec Simon, et que j’ai revécu
avec tant d’intensité, nous mettra toujours au-delà
de toute représentation, qu’elle soit sur le papier
ou la pellicule.
Aussi étrange que cela puisse paraître, le traumatisme physique et psychique que j’ai connu en
1985 au Pérou n’a pas bouleversé ma vie. La
véritable transformation, du moins sur un plan
matériel, je la dois au succès de La Mort suspendue,
qui m’a propulsé dans une carrière d’écrivain et de
conférencier. Et ce film apportera certainement
d’autres changements et de nouveaux défis.
Je me suis souvent demandé quelle tournure
aurait pris mon existence si nous n’avions pas eu
cet accident au Siula Grande. Une petite voix me
souffle que je me serais lancé dans des ascensions
toujours plus difficiles, que j’aurais pris des risques
de plus en plus grands. Si je songe à tous ces amis
disparus en montagne, puis-je affirmer que je
serais encore en vie ? A l’époque j’étais un alpiniste
sans le sou, borné, anarchiste, caustique et
ambitieux. Cet accident m’a ouvert les portes d’un
univers qui m’était complètement étranger. Jamais
je ne me serais découvert des talents d’écrivain et
de conférencier. Même si j’ai beaucoup travaillé
pour réussir, je me demande parfois si je n’ai pas
tout simplement eu de la chance.
Au Pérou, nous sommes allés très loin dans la
prise de risques. Pourtant, malgré la souffrance et
le traumatisme, il me semble maintenant que le
prix à payer était relativement léger pour une
aventure d’une telle richesse. Quelle merveilleuse
illusionniste que la mémoire ! Le fait d’avoir
pratiquement tout perdu au Siula Grande m’a
donné des ailes, exactement comme une victoire.
Depuis, j’ai l’impression d’avoir été entraîné dans
une période faste dont la durée m’inquiète. Où
tout cela me mènera-t-il ?
Il fait beau, à Sheffield, et le soleil brille. Je me
suis lancé dans l’écriture de mon septième livre,
un roman. (…) Cette lutte pour la vie au Siula
Grande il y a dix-sept ans semble m’avoir transformé en un brillant homme d’affaires. Bizarre,
tout de même…
La vie vous met parfois un drôle de jeu entre les
mains. Faut-il jouer serré, bluffer à mort ou tout
miser d’un coup ? Je ne le saurai jamais.
La Mort suspendue est paru aux Editions Glénat
Contact Presse : Micheline Faure
Tél. : 04 76 88 75 60
[email protected]
Kevin Macdonald
John Smithson
rEalisateur
producteur
Kevin Macdonald a fréquemment été récompensé
pour ses documentaires. En 2000, il est nommé
meilleur réalisateur aux British Film Awards, pour
son documentaire “ One Day in September ”, qui
raconte les événements tragiques de la prise
d'otages de l'équipe olympique israélienne lors
des jeux olympiques de Munich en 1972.
Le film a obtenu un Oscar du meilleur documentaire en 2000, il a également été primé aux British
Independant Film Awards et nominé aux
European Film Awards. Plus récemment, Kevin
Macdonald a tourné “ Being Mick ”, un documentaire sur la vie de Mick Jagger. Le film est passé sur
Channel 4 en 2001.
John Smithson a travaillé pour Granada TV et
la BBC avant de fonder Darlow Smithson
Productions en 1989.
Il a également réalisé “ The Man who Listened to
Britain ”, portrait d'Humphrey Jennings, peintre
surréaliste, anthropologue et réalisateur, “ The
Moving World of George Rickey ” (1998),
“ Donald Cammell : The Ultimate Performance”
(1988), “ Howard Hanks : American Artist ”
(1997), “Chaplin’s Goliath” (1996) et “Witness :
The Making of an Englishman ” (1995).
Il a deux projets en développement avec les
scénaristes Alex Garland et John Preston pour
BBC Films et Film Four Lab.
Kevin Macdonald est également éditeur associé
chez Faber & Faber depuis 1995. Il a co-édité The
Faber Book Of Documentary (1997) et écrit Emeric
Pressburger : The Life And Death of a Screenwriter .
Darlow Smithson Productions a recueilli plus de
20 récompenses internationales, dont un Emmy
et deux prix de la Royal Televison Society.
La société a produit plus de cent heures de
programmes pour BBC, Channel 4, PBS,
Discovery Channel, TLC, National Geographic,
et The History Channel aux Etats-Unis.
Justine Wright
montage
Justine Wright est depuis 1995 monteuse dans
une des plus importantes sociétés de montage,
The Film Editors.
Elle avait déjà travaillé avec Kevin Macdonald sur
“ Being Mick ” et “ One Day in September ”, film
pour lequel elle a été nommée aux British
Independent Film Awards.
Elle a également travaillé au montage des films
“ The Game of their Lives ” (2002), “ The Final
Curtain ” (2002), “ Inside Out ” (1999) qui a
remporté le prix du meilleur court-métrage au
BBC Short Film Festival, “ Hollywood Stuntmen ”
(1998), “ In the Wake of the Buzzard ” (1998) et
“ Pirating the Waves ” (1997).
Mike Eley
directeur de la photographie
Mike Eley a plus de 15 années d'expérience dans
ce domaine. Il a tourné des documentaires pour
toutes les principales chaînes de télévision anglaises,
et pour PBS et WGBH aux Etats-Unis. Parmi ses
films, on notera : “ The Lido ” (1995), “ Lone Star
Hate ” (1996) et “ Born to be Wild - John Cleese ”
(1997).
Plus récemment, il a travaillé sur “ The Navigators ”
de Ken Loach (2000), “ Mike Bassett - England
Manager ” (2001) et “ The Many Lives of Albert
Walker ” (2001).
LES ALPINISTES
JOE SIMPSON
Joe Simpson est devenu une légende pour des
milliers de lecteurs conquis par son honnêteté et
son courage. Ses livres ont été publiés partout
dans le monde, traduits en 14 langues et il a obtenu
de nombreux prix.
Il a écrit Les esprits de l’eau et des montagnes (1993),
Encordé avec des ombres (1994), Les éclats du silence
(1997), La face voilée (1998).
Son nouveau livre, Eiger, la dernière course (2003), lui
a valu le Boardman Tasker Award et un prix de
25 000 £ de NCR.
Tous ses livres ont été publiés aux Editions
Glénat.
SIMON YATES
Né dans le Leicestershire en 1963, Simon Yates a
étudié la biochimie à l'université de Sheffield
avant de devenir grimpeur nomade. En 1985, il
escalade la face ouest du Siula Grande dans les
Andes péruviennes et acquiert sa renommée
d'alpiniste. Depuis cette extraordinaire aventure,
il a grimpé de nombreux sommets dans le monde,
combinant ses deux passions : alpinisme et voyage.
Il est allé 8 fois au Karakoram et au Pakistan,
s’attaquant à de nombreux pics, dont le Leyla
(6 300 mètres), le Nemeka (6 400 m), le Lobsang 2
et d'autres sommets sur le glacier Hispar.
Il a réussi les premières ascensions du Khan Tengri
(6 995 m) au Kazakhstan et affronté le mont Denali
(6 194 m) en Alaska, et l’Ama Dablam (6 856 m)
au Népal.
Son premier livre, Against the wall, publié en 1997,
a remporté un grand succès.
LES ACTEURS
Brendan MacKey
(Joe Simpson)
Il a tourné dans “ Oranges are Blue ”, “ H3 ”, “ 9 Dead Gay Guys ”, réalisés
par Lab Ky Mo, “ Boxed ” de Marian Comer et “ State of the Party ” de
Irvine Welsh.
A la télévision, il a tourné dans “ A&E ” et “ Sunday ”, réalisé par Jimmy
McGovern.
Nicholas Aaron
(Simon Yates)
Il a joué dans “ Samuel Caine ” de Graham Woo, “ Feu de glace ” de Chen
Kaige et “ Lemmings ”, réalisé par Jaleal Hartley.
A la télévision, on l'a vu dans “ Dirty Work ”, “ Band of Brothers ” et “ Fun
at The Funeral ”.
FICHE TECHNIQUE
REALISATION
KEVIN MACDONALD
PRODUCTION
JOHN SMITHSON
MONTAGE
JUSTINE WRIGHT
DIRECTEUR DE LA PHOTOGRAPHIE
MUSIQUE
PRODUCTEUR DELEGUE
CO-PRODUCTEUR
CASTING
PRODUCTEURS EXECUTIFS
GUIDE DE MONTAGNE
1ER ASSISTANT REALISATION
MAQUILLAGE
DECORATION, COSTUMES
CONCEPTEUR SONORE
MUSIQUE ELECTRONIQUE
MIKE ELEY
ALEX HEFFES
GINA MARSH
SUE SUMMERS
SUSIE FIGGIS
ROBIN GUTCH
CHARLES FURNEAUX
PAUL TRIJBITS
BRIAN HALL
NICK LAWS
SARITA ALLISON
PATRICK BILL
JOAKIM SUNDSTRÖM
BEVAN SMITH

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