Le songe d`une nuit d`été

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Le songe d`une nuit d`été
©Michel Klein
Dossier d’accompagnement Le songe d’une nuit d’été Texte W. Shakespeare ‐ Mise en scène David Gauchard Compagnie L’Unijambiste JEUDI 26 janvier | 19h30 VENDREDI 27 janvier | 14h Théâtre / Art numérique DURÉE 2H + rencontre avec les artistes à l’issue des représentations. Théâtre de Privas
Scène Conventionnée / Scène Rhône-Alpes
0
Lycée Contact :
Elise Deloince
Relation avec les publics et
communication
Tél. 04 75 64 62 00
[email protected]
Le Songe d’une nuit d’été
CIE L’UNIJAMBISTE / DAVID GAUCHARD
Texte
William Shakespeare
Traduction
Françoise Morvan
André Markowicz
Adaptation, réalisation, mise en scène
& scénographie
David Gauchard
Collaboration artistique
Youness Anzane
Musique
Robert le Magnifique & Thomas Poli
Featuring
Laetitia Shériff
Nouvelles technologies
Taprik
Vidéo & graphisme
David Moreau
Direction technique
Yvon Truffaut
Lumière
Christophe Rouffy
Régie lumière
Mika Cousin
Son
Klaus Löhmann
Construction du décor
Alain Pinochet
(ateliers du Théâtre de l’Union, CDN du Limousin)
Avec Nicolas Petisoff, Emmanuelle Hiron, Vincent Mourlon, Philippe Labonne, Anne Buffet, Emilie
Quinquis, Franck Magis & L.O.S./Laurent Duprat
et à l’écran Léonore Chaix, Guillaume Cantillon & 3 enfants.
Création les 16 et 17 janvier 2012
En choisissant de monter Le Songe d’une nuit d’été
de Shakespeare, et en s’associant à l’ingénieur concepteur Taprik, David
Gauchard se met au défi de rendre vivant sur scène l’univers féerique et
magique de l’œuvre, et clôture ainsi de façon festive la trilogie, entamée dès
2003 avec Hamlet et Richard III, conjuguant Shakespeare et les arts
numériques.
Adeptes des nouvelles technologies qu’ils utilisent, détournent (toujours dans
une quête de sens), ces artistes nous montrent que, désormais, seule notre
imagination pose les limites du possible.
PISTES PEDAGOGIQUES POUR ETUDIER LE SONGE D'UNE NUIT D'ETE
Proposées par Jérôme André, professeur-relais DAAC
1 – Quelques éléments sur la pièce de Shakespeare
2 – Petite notice sur le Songe d'une nuit d'été
3 – Le dispositif technique du théâtre élisabéthain
4 – Quelques propositions pour étudier la pièce
5 – Petit dictionnaire portatif du vocabulaire dramaturgique
6 – Notes d'intention et critiques d'autres mises en scène du Songe
7 – Dossier iconographique
8 – Sitographie (extraits d'interview, de mises en scène diverses et variées)
1 – Quelques éléments sur la pièce de Shakespeare
Comédie légère en cinq actes en vers et en prose, écrite en 1595
1. Le résumé de la pièce
Alors que le duc Thésée se prépare à épouser
Hyppolyta, la reine des Amazones, quatre jeunes
amoureux se sont réfugiés dans une forêt
magique. D'abord Hermia qui, refusant de marier
Démétrius qui l'aime, se sauve avec Lysandre,
l'élu de son coeur. Ils sont donc poursuivis par
Démétrius qui est lui-même poursuivi par Héléna
qui l'aime.
Dans cette forêt il y a aussi le roi et la reine des
fées, Obéron et Titania, qui se querellent
constamment. Il y a enfin une troupe de théâtre,
dirigée par Bottom, qui répète tant bien que mal
une pièce pour le mariage de Thésée et
Hyppolyta.
Pour aider le destin, Obéron demande à Puck, un
esprit espiègle, de faire en sorte que Démétrius
tombe amoureux d'Héléna puisque Hermia qu'il
poursuit ne l'aime pas. En même temps, il
voudrait bien que Titania tombe follement
amoureuse de lui, ce qui mettrait fin à leurs
querelles.
Puck possède une potion magique qui, lorsque
versée sur les paupières endormies de quelqu'un,
fait qu'il tombe amoureux de la première personne
qu'il voit en se réveillant. Puck utilise sa potion sur
Lysandre, mais c'est Héléna qu'il voit en se
réveillant.
Quant à Titania, elle se réveille devant Bottom
que Puck a déjà affublé d'une tête d'âne. Obéron
somme Puck de faire en sorte que tout rentre
dans l'ordre, en utilisant de nouveau sa potion et
en veillant à ce que la bonne personne soit là au
réveil. Il y parvient après de multiples péripéties.
Les amoureux sont enfin réunis et ce n'est pas
un, mais trois mariages qui sont célébrés. Pour
l'occasion, la troupe de Bottom joue de façon
lamentable mais désopilante sa pièce de théâtre
devant la cour.
2. Histoire de la pièce
Le Songe d’une nuit d’été a probablement été
écrit en 1594 ou en 1596, entre Roméo et Juliette
et le Marchand de Venise.
Cette comédie fantasque de Shakespeare puise
ses sources dans l'Antiquité et le Moyen Âge.
Alliant poésie et célébration du théâtre, elle a
inspiré plusieurs œuvres musicales, comme
Obéron de Weber ou l'ouverture du Songe d'une
nuit d'été de Mendelssohn.
Homme de souche paysanne, Shakespeare
n’ignore rien des traditions terriennes. Il y a de
fréquentes allusions à la nature, aux fleurs, aux
arbres dans ses oeuvres.
Dans des pièces comme Roméo et Juliette, Le
Conte d’Hiver ou Le Songe d'une nuit d'été, la
rose, les herbes, les feuilles d’automne servent à
évoquer la ronde des saisons et scandent le
thème de l’inexorable passage du temps. Dans le
bestiaire shakespearien, les insectes sont utilisés
métaphoriquement : par exemple, le corps et
l’habitat des fées dans Le Songe d'une nuit d'été
et Roméo et Juliette.
On peut rapprocher du Songe d'une nuit d'été
deux autres pièces de Shakespeare. En premier
lieu, le testament dramatique de l’auteur, La
Tempête, qui partage avec Le Songe d'une nuit
d'été le thème et l’esprit. En second lieu, nous
pouvons faire référence au Roméo et Juliette dont
la juvénilité se retrouve également ici. Certains
dialogues de Lysandre et Hermia sont proches de
ceux de Roméo et Juliette.
Le but de Shakespeare dans Le Songe d'une nuit
d'été n’est pas un seul instant de donner l’illusion
de la réalité, mais de superposer plusieurs
couches d’irréalité : l’univers des mythes et de
l’Antiquité, représenté par la cour de Thésée; le
monde merveilleux d’Oberon, de Titania, de Puck
et des fées; la trivialité des artisans, des
Rustiques.
2 – Petite notice sur le Songe d'une nuit d'été (site In Libro veritas)
Le Songe d'une nuit d'été peut être regardé
comme le pendant de la Tempête. C'est encore ici
une pièce de féerie, où l'imagination semble avoir
été le seul guide de Shakespeare. Aussi, pour la
juger, faut-il ne pas oublier son titre et se livrer au
caprice du poète, qui a dû sentir lui-même tout ce
qu'aurait de choquant pour un esprit méthodique
et froid le mélange bizarre de la mythologie
ancienne et de la mythologie moderne, le
transport rapide du spectateur d'un monde réel
dans un monde fantastique, et de celui-ci dans
l'autre. La Vie de Thésée, dans Plutarque, et deux
contes de Chaucer, ont peut-être fourni à
Shakespeare quelques traits de son ouvrage, mais
l'imitation y est très-difficile à reconnaître.
On préfère généralement la Tempête au Songe
d'une nuit d'été. Le seul Schlegel semble pencher
pour cette dernière pièce ; Hazzlitt n'est point de
son avis, mais il ajoute que si la Tempête est une
meilleure pièce, le Songe est un poëme supérieur
à la Tempête. On trouve, en effet, dans le Songe,
une foule de détails et de descriptions
remarquables par le charme des vers, la richesse
et la fraîcheur des images : «La lecture de cette
pièce, dit Hazzlitt, ressemble à une promenade
dans un bosquet, à la clarté de la lune.»
Mais est-il rien de plus poétique que le caractère
de Miranda et la pureté de ses amours avec
Ferdinand ? Ariel aussi l'emporte de beaucoup
sur Puck, qui est l'Ariel du Songe d'une nuit d'été,
mais qui en diffère essentiellement par son
caractère, quoique ces deux personnages aériens
aient entre eux tant de ressemblance par leurs
fonctions et les situations où ils se trouvent. Ariel,
dit encore le critique que nous avons cité tout à
l'heure, Ariel est un ministre de vengeance qui est
touché de pitié pour ceux qu'il punit ; Puck est un
esprit étourdi, plein de légèreté et de malice, qui
rit de ceux qu'il égare :
«Que ces mortels sont fous !» Ariel fend l'air et
exécute sa mission avec le zèle d'un messager ailé
; Puck est porté par la brise comme le duvet
brillant des plantes.
Prospéro et tous ses esprits sont des moralistes ;
mais avec Obéron et ses fées nous sommes lancés
dans le royaume des papillons.
Il est étonnant que Shakespeare soit considéré
non-seulement par les étrangers, mais par
plusieurs des critiques de sa nation, comme un
écrivain sombre et terrible qui ne peignit que des
gorgones, des hydres et d'effrayantes chimères. Il
surpasse tous les écrivains dramatiques par la
finesse et la subtilité de son esprit ; tellement
qu'un célèbre personnage de nos jours disait qu'il
le regardait plutôt comme un métaphysicien que
comme un poète.
Il paraît que, dans cette pièce, Shakespeare avait
pour but de faire la caricature d'une troupe de
comédiens rivale de la sienne, et peut-être de
tous ces artistes amateurs chez qui le goût du
théâtre est une passion souvent ridicule.
Le caractère de Bottom est un des plus comiques
de Shakespeare ; Hazzlitt l'appelle le plus
romanesque des artisans, et observe à son sujet
ce qu'on a dit plusieurs fois, c'est que les
caractères de Shakespeare sont toujours fondés
sur les principes d'une physiologie profonde.
Bottom, qui exerce un état sédentaire, est
représenté comme suffisant, sérieux et
fantasque. Il est prêt à tout entreprendre, comme
si tout lui était aussi facile que le maniement de
sa navette. Il jouera, si on veut, le tyran, l'amant,
la
dame,
le
lion,
etc.,
etc.
Snug, le menuisier, est le philosophe de la pièce ;
il procède en toute chose avec mesure et
prudence. Vous croyez le voir, son équerre et son
compas à la main : «Avez-vous par écrit le rôle du
lion ? si vous l'avez, donnez-le moi, je vous prie,
car j'ai la mémoire paresseuse.
—Vous pouvez l'improviser, dit Quince, car il ne
s'agit que de rugir.»
Starveling, le tailleur, est pour la paix, et ne veut
pas de lion ni de glaive hors du fourreau : «Je
crois que nous ferons bien de laisser la tuerie
quand tout sera fini.» Starveling cependant ne
propose pas ses objections lui-même, mais il
appuie celles des autres, comme s'il n'avait pas le
courage d'exprimer ses craintes sans être soutenu
et excité à le faire. Ce serait aller trop loin que de
supposer
que
toutes
ces
différences
caractéristiques sont faites avec intention, mais
heureusement elles existent dans les créations de
Shakespeare comme dans la nature.
Les caractères dramatiques et les caractères
grotesques sont placés par lui dans le même
tableau avec d'autant plus d'art que l'art ne
s'aperçoit nullement. Obéron, Titania, Puck, et
tous les êtres impalpables de Shakespeare, sont
aussi vrais dans leur nature fantastique que les
personnages dont la vie réelle a fourni le modèle
au poète.
Suivant Malone, le Songe d'une nuit d'été aurait
été composé en 1592 : c'est une des pièces de la
jeunesse de Shakespeare ; aussi a-t-elle toute la
fraîcheur et le coloris d'un tableau de cet âge des
rêves poétiques.
3 – Le dispositif technique du théâtre élisabéthain
DISPOSITIF SCENIQUE ET TERMES TECHNIQUES
A l’époque de Shakespeare, les théâtres étaient construits selon un dispositif scénique permettant de
présenter plusieurs actions en même temps, et dans des lieux très différents:
-
-
-
-
l’avant-scène sert pour les scènes de bataille, de duel, les monologues, etc.
l’arrière-scène, où, dissimulé derrière un rideau, on peut faire apparaître une grotte, une
alcôve, le tombeau de Juliette... l’arrière-scène, derrière la scène elle-même, est l’endroit
secret où les héros se cachent, s’aiment ou vont mourir. Il suffit d’ajouter des éléments pour
que le décor change et se transforme en bateau, en forêt, en palais.
le balcon, auquel sont accrochés des tentures, des oriflammes, c’est le fameux balcon de
Juliette
la
scène
elle-même,
qui
est
surélevée,
sur
des
tréteaux
Les pièces se jouent sans décors ni machineries, avec seulement quelques accessoires. Le
public est censé avoir assez d’imagination. Les spectacles se donnent dans la journée : un
auvent protège les acteurs de la pluie. Le public est assis au parterre, les plus riches sont dans
des
galeries
qui
surplombent
la
scène.
ème
Jusqu'à la fin du XVIII siècle, les spectacles sont éclairés par des chandelles. L’utilisation de
bougies par la suite améliore les choses. Des rampes sont disposées à terre à l’avant du
plateau, tout au long du " nez-de-scène ". C’est ce qui a donné naissance à l’expression " les
feux de la rampe ". Les " quinquets ", sortes de lampes à huile sont utilisées pour la première
fois en 1782 à l’inauguration du théâtre de l’Odéon. En 1820, apparaît le gaz, puis l’électricité.
Sur le plateau, le " trou du souffleur " est là pour pallier les trous de mémoire des comédiens.
Jusqu'à la fin du XIXème siècle, le théâtre reste interdit d’accès aux femmes.
les coulisses sont le lieu où, dans les tragédies classiques, les héros de la pièce vont mourir.
C’est un endroit interdit aux spectateurs : pendant la représentation, seuls les comédiens
peuvent en sortir ou y entrer. Les coulisses, de chaque côté du cadre de scène, sont cachées
du regard des spectateurs par le manteau d’arlequin. Au XVIIème siècle, on utilisait des châssis
qui coulissaient vraiment grâce à des chariots. D’où ce mot qui peut s’employer au singulier
ou au pluriel : la coulisse, les coulisses.
la cantonade désigne chacun des côtés de la scène d’un théâtre. Au 17ème siècle, des
spectateurs privilégiés s’y assoient. D’où l’expression " parler à la cantonade " quand on
s’adresse à un personnage supposé être dans les coulisses.
-
-
-
le théâtre de tréteaux (Commedia dell’arte, comédie à l’italienne...)
Il existe un jeu qui consiste à reproduire la vie par les seuls moyens du corps humain. Il existe
aussi un jeu qui consiste à déposer aux quatre coins, des tonneaux et des planches bien
amarrés, monter sur ces planches et, à l’aide des corps, du souffle, de la voix, du visage et des
mains, à recréer le monde... Il existe un jeu qui consiste à dresser sur la place publique ces
espèces de tréteaux. Il existe un jeu qui consiste même à donner rendez-vous avec les
passants et à partager avec eux la joie de recréer le monde.
le théâtre à l’italienne : C’est depuis le XVIIIème siècle qu’on parle en France de " théâtre à
l’italienne ". La salle est en demi-cercle, avec un plafond en coupole surplombée d’un grand
lustre. Pendant la représentation, elle reste éclairée : autour du parterre, les spectateurs les
plus fortunés prennent place sur les balcons, dans les loges et les baignoires. La scène se
présente comme un cube dont on aurait retiré le " quatrième côté " (ou quatrième mur). Elle
est séparée de la salle par un rideau en velours rouge.
espace scénique actuel : On trouve encore aujourd’hui des théâtres à l’italienne. Mais ils
sont souvent transformés pour que les spectateurs aient une bonne vision du spectacle. Les
spectateurs viennent avant tout pour voir un spectacle. Dans la salle, on fait le noir complet.
Les rideaux de scène ne sont plus systématiquement utilisés. Les loges et les balcons sont
souvent supprimés et remplacés par des gradins en amphithéâtre. Les spectateurs s’installent
où ils veulent. L’espace théâtral peut être construit en rond, comme un cirque ou bien
comme un ring. Il peut aussi s’avancer vers les spectateurs, comme une proue de navire dans
la mer.
Le texte d’une pièce de théâtre débute toujours par la liste des personnages : en même
temps que leurs noms, le lecteur découvre les relations familiales (ou sociales) qui unissent
les personnages entre eux. Mais le spectateur, lui, ne le découvrira qu’au fil de l’action, grâce
aux dialogues. Il pourra retrouver dans le programme, le " générique " de la pièce, c’est-àdire sa distribution, avec le nom des comédiens.
Les règles typographiques permettent de connaître tout de suite:
- le nom des personnages : ils sont écrits en caractères majuscules
- ce que les personnages disent (ou simplement pensent) : leurs paroles, citées sans
guillemets,
sont
écrites
en
caractères
minuscules
- les indications de mise en scène données par l’auteur : elles sont écrites en - italiques.
4 – Quelques propositions pour étudier la pièce
Pistes d’exploitations pédagogiques : travaux à destination d’une classe de collège ou de lycée :
les multiples intrigues et entrées de la pièce font que chacun peut y trouver matière à étude et
réflexion :
Thèmes principaux
−
la mise en abyme : Shakespeare reprend un topos de la littérature baroque, celui du theatrum
mundi ; la scène et la réalité se superposent, se confondent, et le jeu spéculaire des miroirs brouille
les certitudes, entretient l'illusion et pose la question de la vérité, ou du vraisemblable : les artisans,
le plus loin du monde des comédiens, endossent un rôle et mettent la pièce de Pyrame et Thisbé à
l'intérieur du Songe ; Shakespeare s'amuse à mettre en avant les difficultés propres aux comédiens :
les répétitions et les déboires y attenant, la difficulté à interpréter ou même mémoriser un texte, la
scénographie (comment représenter un mur?), l'ambiguité à jouer des rôles féminins uniquement
par des hommes (artisan qui doit jouer Thisbé), etc.
−
A relier aux autres pièces du XVIIème siècle qui pose la question de la représentation et des effets
de miroir : Le Véritable Saint- , de Rotrou (le comédien se sent devenir véritablement le martyr qu'il
joue) ; la Souricière (« The Mousekeeper ») dans Hamlet, quand les comédiens jouent la scène du
meurtre du père d'Hamlet devant les deux assassins, afin de faire surgir la vérité ; L'illusion comique
de Corneille, 1635, orsque Alcandre , comme par magie, montre à Pridamant son fils dans de
beaux atours, visant à réconcilier un père avec un fils devenu comédien ; enfin, le mouvement
baroque s'est aussi illustré dans toute l'Europe, puisque Calderon crée la pièce fameuse La Vie est
un songe
−
une esthétique des contrastes : selon la vision du théâtre élisabéthain, rire et sérieux, humour et
tragique coexistent dans la vie et partant, les deux fonctionnent de pair dans la plupart des pièces
de Shakespeare, y compris dans les plus noires : personnage du fou dans Le Roi Lear, personnage de
la nourrice dans Roméo et Juliette, Dogberry dans Beaucoup de bruit pour rien – il est à noter que
le personnage du clown (au début rustique balourd, puis tendant vers le « fool ») est incarné pour
Shakespeare par William Kempé, acteur très célèbre du théâtre élizabéthain, qui a joué Peter dans
Roméo et Juliette et plus tard, Bottom dans le Songe ; relire ainsi l'hommage rendu aux clowns dans
:
« And let those that play
your clowns speak no more than is
set down for them;
for there be of them that will themselves laugh, to
set on some quantity of barren spectators to laugh too. « (3.2.40-5)
−
Ainsi, dans le Songe, vont être mêlés dans une prodigieuse inventivité plusieurs mondes (naturel et
surnaturel), plusieurs époques (la Grèce antique, mais le aussi le XVIIème par la modernité des
artisans), plusieurs genres : comédie, le drame contenu dans l'histoire pathétique des deux amants
antiques lié à la détresse des jeunes gens égarés dans la forêt et leurs sentiments ; plusieurs
intrigues, avec une dimension féerique très présente et la façon dont les histoires s'enchevêtrent et
s'entremêlent (Puck qui brouille les carte du tendre des quatre jeunes Athéniens, Bottom
métamorphosé et affublé d'une tête d'âne qui rend Titania folle d'amour,...)
−
la dimension du rêve : monde surnaturel, celui des féeries si prisées au XVIIème siècle, ; voir à cet
effet le songe de la Reine Mab dans Roméo et Juliette qui évoque cette magicienne si connue des
Anglais ( Mebd en irlandais médiéval, ou Hécate pour certains)
MERCUTIO. « - Oh ! je vois bien, la reine Mab vous a fait visite.
Elle est la fée accoucheuse et elle arrive, pas plus grande qu'une agate à l'index d'un
alderman, traînée par un attelage de petits atomes à travers les nez des hommes qui gisent
endormis. Les rayons des roues de son char sont faits de longues pattes de faucheux ; la
capote, d'ailes de sauterelles ; les rênes, de la plus fine toile d'araignée ; les harnais,
d'humides rayons de lune. Son fouet, fait d'un os de griffon, a pour corde un fil de la Vierge.
Son cocher est un petit cousin en livrée grise, moins gros de moitié qu'une petite bête ronde
tirée avec une épingle du doigt paresseux d'une servante. Son chariot est une noisette, vide,
taillée par le menuisier écureuil ou par le vieux ciron, carrossier immémorial des fées. C'est
dans cet apparat qu'elle galope de nuit en nuit à travers les cerveaux des amants qui alors
rêvent d'amour sur les genoux des courtisans qui rêvent aussitôt de courtoisies, sur les doigts
des gens de loi qui aussitôt rêvent d'honoraires, sur les lèvres des dames qui rêvent de
baisers aussitôt !
Ces lèvres, Mab les crible souvent d'ampoules, irritée de ce que leur haleine est gâtée par
quelque pommade. Tantôt elle galope sur le nez d'un solliciteur, et vite il rêve qu'il flaire une
place ; tantôt elle vient avec la queue d'un cochon de la dîme chatouiller la narine d'un curé
endormi, et vite il rêve d'un autre bénéfice ; tantôt elle passe sur le cou d'un soldat, et alors il
rêve de gorges ennemies coupées, de brèches, d'embuscades, de lames espagnoles, de
rasades profondes de cinq brasses, et puis de tambours battant à son oreille ; sur quoi il
tressaille, s'éveille, et, ainsi alarmé, jure une prière ou deux, et se rendort. C'est cette même
Mab qui, la nuit, tresse la crinière des chevaux et dans les poils emmêlés durcit ces nœuds
magiques
qu'on
ne
peut
débrouiller
sans
encourir
malheur.
C'est la stryge qui, quand les filles sont couchées sur le dos, les étreint et les habitue à porter
leur charge pour en faire des femmes à solide carrure. C'est elle... » (R&J, I, 4)
Par ailleurs, la fortune des fééries ne s'est guère démentie, puisque de nombreux
artiste (peintres compositeurs,etc.) ont repris avec force la partie surnaturelle du
Midsummer's night dream, par exemple
− Henri Purcell (1659-1695) a composé en 1692 Fairy Queen, masque ou semi-opéra en
cinq actes, sur un livret anonyme, d'après Le songe d'une nuit d'été de Shakespeare.
− Mendelssohn, A midsummer's night, Ouverture crééé en1826 et complétée en 1843
− Fuseli, Titania et Oberon, vers 1790
 Travaux et réflexions à mener en classe
1– Après la lecture (et/ou l’étude) de la pièce, imaginez une autre scénographie possible (décors,
costumes, etc.). Quelle époque (cadre temporel), et éventuellement quel lieu (cadre spatial)
choisiriez-vous ? Entre la Cour d'Athènes et le mariage de Thésée, les jeunes gens qui se cherchent,
la comédie des comédiens et le pays des Fées, les possibilités sont nombreuses, y compris pour les
lieux et une transposition temporelle ou géographique. Justifiez votre choix.
Variante 1: vous pouvez demander de réaliser ce travail sur une scène précise ou un acte seulement
Variante 2 : réfléchir seulement sur le costume des Athéniens - d’époque, fluide et intemporel,
moderne, exotique,…-, mais aussi sur les costumes du monde surnaturel : « ferries » ou féeries
(style et représentation des fées anglaises), préraphaélites, « mutant » ou futuriste (univers Marvel),
etc.
2– imaginer l’interview d’un spectateur par un journaliste local à la sortie du théâtre : questionnaire
à mener progressivement sur l’appréciation du spectacle, le choix des costumes, le jeu des
personnages, l’utilisation de la lumière, des décors, mais aussi sur la modernité (voire l’actualité)
des pièces de Shakespeare, etc.
3 - Déterminez les diverses intrigues qui constituent la pièce (au nombre de 4) ; quels en sont les
protagonistes et les opposants ? Quel traitement David Gauchard fait-elle de ces intrigues ? Sontelles toutes employées à égalité, ou certaines prennent-elles le pas sur d’autres ?
(1 – le mariage de Thésée ; 2 – les quatre jeunes gens amoureux contrariés par leurs parents ; 3 – le
désir de monter une pièce, mise en scène par les artisans athéniens ; 4 - les querelles entre Oberon
et Titania)
4 – Selon vous, quels rôles peut jouer le caractère surnaturel (merveilleux) de la pièce [présence
d’un merveilleux païen ; l’analogie des relations entre les êtres féeriques ou humains ; le rôle de la
métamorphose de Bottom ; la place accordée à l’imaginaire] ?
5 - Comment sont mises à jour les relations entre le pouvoir et l’amour dans le Songe d'une nuit
d'été ? On peut examiner le père Egée et sa fille Hermia (choix du prétendant), les rapports évoqués
par le roi et la reine des Amazones Hippolyte, la prise de pouvoir qui se joue entre Obéron et
Titania,etc.
6 – Dresser un tableau comparatif des différentes représentations d'un personnage-clé : Bottom,
Titania : âge, aspect, costume, voix (voir le dossier iconographique pour Titania : quels éléments
pour lui donner un aspect surnaturel, féerique ?
Pour Bottom : comment caractériser les artisans et notamment le tisserand ? Quelle symbolique de
l'âne et la façon de représenter la métamorphose est montrée ?
En quoi cela enrichit-il le personnage et son interprétation aux yeux du lecteur comme du
spectateur ?
7 – Selon vous, quelles significations prennent la transposition d'une pièce dans un autre temps ou
lieu (ou les deux)?
−
8 – Selon vous, malgré les références à la Grèce antique ou au monde des fées, en quoi cette pièce
est-elle moderne (ou d’actualité) ?
ou
En quoi les pièces de Shakespeare restent-elles toujours d’actualité ou terriblement modernes ?
9 – En quoi cette pièce a-t-elle une atmosphère qui pourrait s’apparenter à un conte de fées qui
aurait « mal tourné » ? (les amours contrariées, la vengeance de la métamorphose et de l'herbe
magique, la complexité des relations humaines, le ridicule des comédiens improvisés,....)
10 - Quelles constantes retrouvez-vous de l’univers (et des conceptions) shakespearien(nes) dans Le
Songe d'une nuit d'été, en la mettant en regard avec d'autres pièces du grand Will ?
11 – Comment expliquez-vous que les pièces de Shakespeare soient autant représentées à notre
époque, qu’il s’agisse du Songe d'une nuit d'été ou d’autres ?
12 - En classe, après la lecture de la pièce de Shakespeare, vous pourrez débattre de l’adaptation de
David Gauchard, en dressant un tableau (ou à remplir au tableau par un élève) visant à mettre en
avant les réussites et les faiblesses de la pièce vue, ou le système - plus discutable certes- de la
fidélité à la pièce ou les transformations notables (pour comprendre les questions liées à
l’adaptation, ou l’idée d’une « trahison » vis-à-vis de l’original).
5 – Petit dictionnaire portatif du vocabulaire dramaturgique
Quelques termes à connaître du langage dramaturgique…
I - Découpage de la pièce
1 - Acte: unité de découpage de la pièce (5 actes dans la tragédie ou la grande comédie), permettant de ménager des
entractes, une progression de l'intrigue
2 - Entracte : pause entre deux actes, utile à l'action dramatique (accélération, ellipse temporelle)
3 - Scène: une partie de l'acte, de longueur et d'importance variables, qui s'explique par l'……………… ou la ……………
d'un personnage (plutôt important) ; distinction entre grandes scènes (moments forts de l'action) et scènes de
transition (passage d'une péripétie à l'autre)
4 - Tableau: unité de découpage se substituant parfois à l'acte dans le drame, par exemple ou dans des pièces plus
modernes
II - Progression dramatique (structure interne)
1 - Progression en trois temps
- exposition: courte et ne dépassant pas.............. ; éclaire le spectateur sur l'identité des personnages et la situation
(Entrée dans l'action par le biais d'un dialogue ou d'un monologue, parfois d'un p.................. adressé au public)
- nœud: conflits mis en place et se révélant jusqu'au moment de la crise
- dénouement (appelé aussi c………………….dans les tragédies) : inscrit dans le dernier acte, il résout le conflit de
manière définitive, parfois logiquement, parfois par l'intervention d'un deus ex machina ( ...................................... )
2 - péripétie /obstacle : pour relancer l'action, soit qu'elle retarde ou fait avancer l'action; plus les péripéties sont
nombreuses, plus l'intrigue est …………………
3 - coup de théâtre: r……………………………. brutal de situation par un événement inattendu et créant la surprise (cf. la
scène de reconnaissance dans Le Mariage de Figaro)
4 - Quiproquo: ressort comique du fait d'une situation qui résulte d'une méprise, d'un m……................ (Ex: l'identité
d'un personnage)
5 - Situation: état des relations entre les personnages de la pièce, à un moment donné de l'action
6 - La règle des trois unités: concerne plutôt la tragédie, mais utilisées aussi dans la grande comédie
Unité de temps:
unité de lieu:
unité d'action:
(à rajouter: règle de vraisemblance............................ et de bienséance ........................... )
III - Les différentes formes de répartition de la parole
A - Parole à plusieurs personnages, dialogue
1 - Réplique: de longueur variable, qualité du dialogue (organisé, de sourds, cacophonique) déterminée par le nombre
de répliques, de personnages, leur longueur, les reprises de mots et d'idées
2 - Stichomythie: répliques brèves (mot ou phrase) qui s'enchaînent rapidement, donnant du rythme avec un effet
comique ou alerte, vif ou polémique (débat d'idées ou c…………………………a………………..)
3 -Tirade: dans une scène à plusieurs personnages, longue réplique, souvent à visée a..........................
B - Parole en solitaire, monologue (ou soliloque)
1 -Monologue: scène entière dite par un personnage s………………(ou qui croit l'être) servant à (se) connaître plus en
profondeur ses pensées, ses s.................................... (trouble ou dilemme)
2 - Stance: monologue, mais avec une forme plus littéraire et poétique
3 -Aparté: réplique ou portion de réplique, destinée au spectateur, prononcée sans que les autres personnages
l'entendent (en i ........................................................ ; 2 manières de le présenter :………………………………………..)
4 -Adresse au public: type de communication directe de la scène à la salle, le spectateur étant pris à témoin et
destinataire désigné de ce type d'aparté
C - Communication au metteur en scène de la parole de l'auteur ; didascalie
Didascalie initiales: .................................................... destinées au metteur en scène pour la liste des personnages, le
décor, les costumes, etc. et avec le dialogue: traduisent le ............................................... ………….(précédant
ou
intégrées à une réplique) ; existence de didascalies internes: .......................
IV - Termes spécifiques de déplacements
- Côté jardin/ Côté cour:
− monter / descendre :
− le fond/ l'avant scène:
− plateau
Quelques termes à connaître du langage dramaturgique…
I - Découpage de la pièce
1 - Acte: unité de découpage de la pièce (5 actes dans la tragédie ou la grande comédie), permettant de ménager des
entractes, une progression de l'intrigue
2 - Entracte : pause entre deux actes, utile à l'action dramatique (accélération, ellipse temporelle)
3 - Scène: une partie de l'acte, de longueur et d'importance variables, qui s'explique par l'entrée…………… ou la
sortie…… d'un personnage (plutôt important) ; distinction entre grandes scènes (moments forts de l'action) et scènes
de transition (passage d'une péripétie à l'autre)
4 - Tableau: unité de découpage se substituant parfois à l'acte dans le drame, par exemple ou dans des pièces plus
modernes
II - Progression dramatique (structure interne)
1 - Progression en trois temps
- exposition: courte et ne dépassant pas le premier acte; éclaire le spectateur sur l'identité des personnages et la
situation
(Entrée dans l'action par le biais d'un dialogue ou d'un monologue, parfois d'un prologue ...... adressé au public)
- nœud: conflits mis en place et se révélant jusqu'au moment de la crise
- dénouement (appelé aussi catastrophe dans les tragédies) : inscrit dans le dernier acte, il résout le conflit de manière
définitive, parfois logiquement, parfois par l'intervention d'un deus ex machina (dieu qui descend du ciel, en référence
aux machines tragiques puis baroques ; résolution d'un problème de façon extérieure, divine, parfois artificielle
comme la cavalerie ou le coup de baguette magique )
2 - péripétie /obstacle : pour relancer l'action, soit qu'elle retarde ou fait avancer l'action; plus les péripéties sont
nombreuses, plus l'intrigue est complexe (voir imbroglio, « l'embroille » selon Beaumarchais)
3 - coup de théâtre: retournement brutal de situation par un événement inattendu et créant la surprise (cf. la scène de
reconnaissance dans Le Mariage de Figaro)
4 - Quiproquo: ressort comique du fait d'une situation qui résulte d'une méprise, d'un malentendu (Ex: l'identité
d'un personnage ; dialogue de deux personnages qui ne parlent pas du même sujet ou personne )
5 - Situation: état des relations entre les personnages de la pièce, à un moment donné de l'action
6 - La règle des trois unités: concerne plutôt la tragédie, mais utilisées aussi dans la grande comédie
Unité de temps: jeu qui se déroule sur la journée, en 24 heures unité de lieu: un même lieu « passant » pour toute
la pièce ( devant un palais pour la tragédie ; antichambre ou couloir pour la comédie) unité d'action: une seule
intrigue pour garder l'intensité et gravité du problème
(à rajouter: règle de vraisemblance : personnage uni, situations possibles et non rocambolesques et de bienséance :
pas de violence, de mort, de sang, d'injures sur la scène .................................................. ) A noter que ces règles ne
s'appliquent pas au drame élizabéthain (cf. la fin de Titus Andronicus avec 16 morts sur scène!)
III - Les différentes formes de répartition de la parole
A - Parole à plusieurs personnages, dialogue
1 - Réplique: de longueur variable, qualité du dialogue (organisé, de sourds, cacophonique) déterminée par le nombre
de répliques, de personnages, leur longueur, les reprises de mots et d'idées
2 - Stichomythie: répliques brèves (mot ou phrase) qui s'enchaînent rapidement, donnant du rythme avec un effet
comique ou alerte, vif ou polémique (débat d'idées ou conflit affectif)
3 -Tirade: dans une scène à plusieurs personnages, longue réplique, souvent à visée argumentative
B - Parole en solitaire, monologue (ou soliloque)
1 -Monologue: scène entière dite par un personnage seul (ou qui croit l'être) servant à (se) connaître plus en
profondeur ses pensées, ses sentiments (trouble ou dilemme)
2 - Stance: monologue, mais avec une forme plus littéraire et poétique
3 -Aparté: réplique ou portion de réplique, destinée au spectateur, prononcée sans que les autres personnages
l'entendent (en italique; 2 manières de le présenter : bas ; haut / à part)
4 -Adresse au public: type de communication directe de la scène à la salle, le spectateur étant pris à témoin et
destinataire désigné de ce type d'aparté
C - Communication au metteur en scène de la parole de l'auteur ; didascalie
Didascalie initiales:indications scéniques destinées au metteur en scène pour la liste des personnages, le décor, les
costumes, etc. et avec le dialogue: traduisent les physionomies, les intonations ou accents (précédant ou intégrées à
une réplique) ; existence de didascalies internes: se situent à l'intérieur des répliques (dire « ouvrez les fenêtres »
signifie que quelqu'un y va)
IV - Termes spécifiques de déplacements
−
−
−
−
Côté jardin/ Côté cour: penser JC en regardant la scène (jardin à gauche de la scène depuis la salle, cour à
droite)
monter / descendre : aller vers le fond / descendre vers le proscenium (autrefois, scène en légère descente
pour la vue)l
le fond/ l'avant scène: appelé aussi les lointains (rideau du fond ou décor) ; la face : scène devant le rideau
plateau : ensemble du plancher de la scène et des ; ensemble de la distribution d’un spectacle.
6 – Notes d'intention et critiques d'autres mises en scène du Songe
A - Stanislas Nordey (note d'intention, puis
article critique)
Le Songe d'une nuit d'été est comme une fleur
attirante, séduisante, mais qui au moment où l'on
désire la cueillir, s'avère vénéneuse, dangereuse.
Au delà de l'imagerie habituelle qui entoure les
représentations de cette comédie noire, nous
avons cherché, en étant le plus près possible de
Shakespeare, à faire entendre et voir les troubles
du corps et du langage liés à l'aliénation de la
passion. Obéron, Titania, Thésée, Hyppolitea,
Démétrius, Lysandre, Hermia, Helena, Pyrame et
Thisbé, tous sont, sous le regard blême de la lune,
aliénés, prisonniers de leurs cœurs et de leurs
désirs, que la magie les y contraigne ou non. Le
texte est représenté dans son intégralité et la
direction du travail vise, en débarrassant le
théâtre de tous les superflus possibles, à laisser
en tête à tête l'acteur, le texte et le public.
Shakespeare par la face Nordey. Un «Songe
d'une nuit d'été» passionnant mais en panne
de sensualité. Article de René SOLIS.
[...] A l'avant-scène, dos tourné au public, voici les
protagonistes du premier acte: la cour de Thésée
d'un côté, et la troupe d'artisans comédiens
menée par Bottom le tisserand de l'autre. Chacun
se retourne quand vient son temps de parole,
comme s'il s'agissait de se présenter et de saluer
le public au début du spectacle. Derrière les
estrades où ils sont juchés, un rideau blanc ferme
le plateau. Qui s'ouvre au deuxième acte sur un
grand rideau rouge, qui s'ouvre à son tour sur le
plateau désert: la forêt enchantée. Deux rideaux
de couleur opposée qui suffisent à Nordey pour
basculer d'un monde à l'autre, du théâtre dans le
rêve au rêve dans le théâtre et ainsi de suite. Les
deux couleurs sont réversibles: lorsque Puck vient
verser sa potion magique sur les yeux des amants
endormis, il se sert d'un bouquet de roses rouges
qui se transforment illico en lys blancs dès que le
charme opère: aussi magique que simple. Pour
devenir invisibles, Obéron et son fidèle Puck ne se
compliquent pas non plus la vie: il leur suffit
d'enlever leur chemise.
Tout au long de ce Songe, Nordey, loin des effets
et des gadgets, a ainsi des trouvailles de théâtre
qui sont autant de clairières dans un grand jeu de
piste. Voilà Tatiana avec ses fées, ou plutôt ses
folles en tutus fatigués. Sur des flonflons de Nino
Rotta, Fleur des Pois, Toile d'Araignée, Phalène et
Graine de Moutarde entament un étrange ballet
qui allume sous leurs pas des fleurs de lumière.
Voici Thésée qui traverse silencieusement le
plateau en portant comme un fardeau une
Hippolyta soumise, apparition récurrente et
incongrue, comme un trait de rêve dans le rêve.
Et voici cette «Fée au service de Titania» qui est
aussi, par un retournement de costume,
Philostrate, le maître de cérémonie de Thésée.
Elle veille, dans un coin, accroupie et silencieuse,
figure d'ange tutélaire que l'on retrouve souvent
dans les spectacles de Nordey. Voici enfin la
dernière image, tous rideaux ouverts, toutes
coulisses apparentes, toute lune dehors, tous
acteurs mêlés, rêve de théâtre déployé dans
toute sa grâce. Si, comme le dit Nordey, le Songe
d'une nuit d'été «a la vertu de raconter la beauté
du théâtre, sa nécessité», alors il peut être
satisfait: sa poursuite n'a pas été vaine, beauté et
nécessité du théâtre sont bien au rendez-vous de
son spectacle.
Sauf qu'il y a quand même un problème: les
acteurs. Même en faisant la part du stress de la
première et en supposant qu'au fil des
représentations s'installera du plaisir de jouer, les
faiblesses, voire les catastrophes, dans la
distribution sont flagrantes. A commencer par
Nordey lui-même, interprétant un Lysandre l'un
des amants égarés dans la forêt qui, plus que le
malheureux Bottom, mériterait une tête d'âne.
Autre absence plus grave pour l'équilibre de la
pièce, Puck (Josée Schuller), qu'un triste costume
rend encore plus regrettable. Et l'on pourrait
continuer et compter sur les doigts d'une main ils
sont dix-sept en tout ceux qui s'en tirent. Jusqu'à
Valérie Lang, l'une des plus talentueuses de la
troupe, qui est distribuée à contre emploi en
Héléna l'une des amoureuses alors qu'elle aurait
fait une bien belle Titania. Conséquence ou
cause? de cette absence, le sujet même de la
pièce semble escamoté. Si l'on considère que le
Songe d'une nuit d'été est une des pièces les plus
explicitement sensuelles de l'histoire du théâtre,
alors Nordey peut se vanter d'avoir réussi un
spectacle totalement désérotisé. Pas l'ombre du
début d'un désir entre ces amants qui se
poursuivent, ces fées lascives et ce roi amateur de
jeunes garçons. Pas une seule image troublante,
pas une once de séduction, pas d'amour. Comme
si Stanislas Nordey avait sublimé tout désir dans
un pur désir de théâtre, aussi passionnant que
désincarné.
(1) Dont il assure depuis un an la codirection artistique.
(2)Traduction de Jean-Michel Déprats aux éditions Actes SudPapiers
B – Note d'intention d'Irina Brook, En attendant le Songe
J’ai fait un rêve merveilleux.
J’ai rêvé qu’avec un petit groupe d’acteurs (des
hommes, comme au temps de Shakespeare),
nous pourrions monter Le Songe d’une nuit d’été.
Un songe fait de bric et de broc : quelques
accessoires empruntés ici et là, ma chemise de
nuit rose et un parasol blanc pour faire les filles,
des fées improvisées avec des matériaux de
cuisine.
Et, miraculeusement, le « songe » est apparu…
Un « songe » créé il y a deux ans, pour être joué
sous les étoiles, parfois les étoiles semi urbaines
de la banlieue parisienne, parfois sous les étoiles
brillantes de la pleine campagne, dans la cour
d’une ferme abandonnée, dans le parc d’une
petite mairie, dans une forêt.
Et dans tous ces lieux divers, quelque chose de
magique…
La magie de ce texte extraordinaire, qui ne
m’avait jamais quitté, que je connaissais presque
par cœur, ayant eu ma première expérience
théâtrale à sept ans, devant ce même
Midsummer Night’s Dream monté par mon père
en Angleterre : un émerveillement dont je ne me
lassais pas. J’étais groupie, enchantée, je l’ai vu et
revu peut-être une centaine de fois !
Cette magie m'est réapparue l'été dernier, dans la
campagne essonnienne, presque trente ans plus
tard ! La magie des mots de Shakespeare dans
lesquels tout est présent : l'amour, l'humour, la
douleur, la jalousie, la passion, le désir, le pardon.
La magie des incantations féeriques qui, malgré
nos rigolades en inventant des noms pour nos
garçons-fées (la fée Eric, la fée Ross, la fée Steve
!), nous faisait quand même frissonner sous la
pleine lune.
Maintenant c’est Prosper, mon fils de huit ans qui
me récite la pièce du début jusqu’à la fin et qui
veut jouer tous les rôles.
La magie est plus forte que jamais…
C - Notes d'intention, Jean-Michel Rabeux, MC 93, 2007
J’aime les songes. Tous mes spectacles sont des
songes tendus vers les spectateurs, comme on
tend les bras.
Par songe je veux dire TERRA INCOGNITA où
l’homme s’évade des interdits, des bienséances,
de la mort même, puisqu’au théâtre, comme en
songe, on ressuscite. Par Songe je veux dire pays
des plaisirs, ce qui, en nous, échappe à notre
raison, plonge dans les forêts de l’enfance,
bruissantes de désordres, de voluptés, de peurs,
de jouissances. Le mot moderne pour cet inconnu
c’est l’inconscient.
Le songe d’une nuit d’été est un double rêve, il
est le rêve dans le rêve, comme on dit le théâtre
dans le théâtre. A l’intérieur du rêve qu’est tout
théâtre, s’en joue ici un autre, j’allais dire
véritable, qui entraîne tous les personnages au
royaume érotique, qu’on peut appeler amoureux
si l’on préfère, qu’on peut appeler vital.
Le texte nous dit, nous chante, nous chuchote
que la Nuit a toujours raison sur le Jour, que
l’Amour a toujours raison sur la loi, que le désir a
toujours raison de toutes nos raisons. Pour une
fois, sur un de mes plateaux, tout ne concourra
qu’à la vie. La Mort, ici, n’existe pas. Alléluia !
Jean-Michel Rabeux
D– Notes d'intention de David Gauchard, avril 2011
Le système nous veut triste et il nous faut arriver à être joyeux pour lui résister.
G.Deleuze
Sois selon ce que tu fus
Vois selon ta propre vue
W. Shakespeare
Une clairière protégée des vents. Un sol de haute
laine, à la douceur neigeuse. Une toile blanche,
tour à tour rideau de givre, nuée d’Esprits volants
et tribune du Gotha - les branches hautes
accueillent les plus puissants oiseaux. Des dés de
bois forment des lignes d’arbres et des pierres en
chaos. Clairière précieuse, élue par les hommes,
sacrée pour les Esprits, Elfes, Fées, Lutins.
Nous sommes au fin fond de la forêt, près
d’Athènes. Mais la beauté virginale du lieu est un
fard : un hiver malsain s’est installé dans la
contrée depuis près d’une année, perturbant le
cycle naturel. A l’origine de ce dérèglement : une
réaction de la nature à la folie meurtrière des
hommes. Le Songe d’une nuit d’été s’ouvre sur
l’annonce de la fin de la guerre violente qui a
opposé Athéniens et Amazones aux portes de la
ville, laissant le pays meurtri, la population
survivante désœuvrée, victime de disette, livrée
aux pouvoirs autoritaires. Le souffle guerrier s’est
généralisé, guerre de territoire, des sexes, des
générations, des peuples, jusqu’aux Esprits
naturels, Titania et Obéron, dont la querelle
conjugale arrête le cours des saisons, jusqu’à
l’Amour lui-même.
La guerre finie, on marie les souverains naguère
ennemis. Et l’amour et la beauté deviennent à
leur tour scène d’affrontement, combats courtois,
galantes ruades, ébats corsés. A travers ces
nouvelles épreuves, une nouvelle érotique s’écrit,
à la première personne, où l’on croit se
transformer et se voit devenir ce que l’on a
toujours été... Tragique piétinement, signifiant
être.
Si vous regardez ce poème, alors que je serai
confondu à la glaise, n’allez point jusqu’à redire
mon pauvre nom, mais laissez votre amour avec
ma vie périr.(Sonnet 71)
Imagine un espace blanc, pur, vide. Un sol feutré,
chaleureux et doux, comme le tapis d’une
chambre d’enfant. Un tulle blanc tendu sur un
châssis, suspendu, laissant apparaître/disparaître
la couleur, le texte projeté et d’étranges
personnages. Là est notre ardoise magique. Il
reste quatre jours avant de célébrer l’union entre
Thésée & Hippolyte, quatre jours avant la
prochaine lune, quatre jours aux amoureux pour
(re)trouver le chemin de l’Amour, quatre
répétitions aux artisans pour être couronnés de
pampres, quatre nuits à Puck pour remettre
Athènes en orbite.
7 – Dossier iconographique
1 – Jean-Michel Rabeux
2 – Footsbarn Theatre
3 – Stanislas Nordey, le Songe
4 – Jean-Christophe Averty (un peu daté......)
5 - film de Mickael Hoffmann, 1999 (Michelle Pfeiffer en Titania, et un Puck faunesque qui
rappelle un comédien proche....!)
6 – Yann-Noel Collin, le songe, 2009
7 – Nicolas Briançon, le Songe, très seventies (Melanie Doutey, Lorent Deutsch)
8 – Songe d'une nuit d'été ( Benjamin Britten), mise en scène Olivier Py
9 – Représentations anglaises
Rose Theater Kingston
Royal Shakespeare Company
Theatre royal newcastle 2005
10 – Irina Brook, En attendant le Songe
8 – Sitographie (extraits d'interview, de mises en scène diverses et variées)
David Gauchard, Cie l'unijambiste, 2011(diaporama de la création)
://www.youtube.com/watch?v=oXwz9rItXrU
Jean Vilar, interview et extrait : ://www.ina.fr/art-et-culture/arts-du-spectacle/video/I04328872/jean-vilarmet-en-scene-le-songe-d-une-nuit-d-ete.fr.html
John Neumeier, Patrick Dupont (ballet) : ://www.ina.fr/art-et-culture/arts-duspectacle/video/CAB8200992701/le-songe-d-une-nuit-d-ete.fr.html
Charles Gatillon, Jean Piat : ://www.ina.fr/art-et-culture/arts-du-spectacle/video/CPF86652793/songe-dune-nuit-d-ete.fr.html
Mise en scène de Jorge Lavelli, Tango : ://www.ina.fr/art-et-culture/arts-duspectacle/video/CAB86028843/le-songe-d-une-nuit-d-ete.fr.html
Mise en scène de Jérôme Savary, Avignon : ://www.ina.fr/art-et-culture/arts-duspectacle/video/CAB90028374/avignon-savary.fr.html
Ariane Mnouchkine ( interview à partir de 6 minutes)
://www.ina.fr/art-et-culture/arts-du-spectacle/video/CAF89031267/les-spectacles-de-la-semaine.fr.html
Philippe Leotard, 1968
://www.ina.fr/art-et-culture/arts-du-spectacle/video/CPF10005481/shakespeare-a-montmartre.fr.html
Irina Brook, En attendant le songe (extrait)
://www.cest-a-sete.fr/article-estivales-de-perpignan-2011-en-attendant-le-songe-par-la-compagnie-irinabrook-au-campo-78855078.html
Mise en scène de Nicolas Briançon
bande-annonce : ://www.youtube.com/watch?v=ZU2bMeWsZms ;
interview ://www.youtube.com/watch?v=SSPFxF6uhFg&feature=related ;
extrait ://www.youtube.com/watch?v=wAPbnl0OUIM&feature=related
Mise en scène Jean-Michel Rabeux, MC 93, 2007
://www.youtube.com/watch?v=ZzwnE0Q0yuk&feature=related
annonce du Footsbarn theatre (appréciez la scène avec la sorcière et les champignons rouges!)
://www.footsbarn.com/trailer.php?showid=11
Adaptations cinématographiques
Adaptation de Jean-Christophe Averty, 1969 (Claude Jade, Christine Delaroche)
://www.youtube.com/watch?v=iBcCA5CUiko
William Dieterle/max Reinhardt, (Acteurs: Joe E Brown, James Cagney, Olivia De Havilland), 1935 :
, ://www.youtube.com/watch?v=Fy5IrmEzSqc&feature=related
Mickael Hoffmann, 1999 (Acteurs, Michelle Pfeiffer, Sophie Marceau, Rupert Everett, Kevin Kline) :
://www.cinemovies.fr/fiche_film.php?IDfilm=4489
David Gauchard
Taprik
metteur en scène
Concepteur - développeur d’interfaces logicielles et
matérielles pour le spectacle vivant
Formation
Ecole Régionale d’Acteurs de Cannes.
Académie théâtrale de l’Union, Limoges.
Formation
Ingénieur Arts et Métiers (E.N.S.A.M.),
Autodidacte sous Max/MSP/Jitter, Arduino, Python,
Openframeworks,
Comédien/marionnettiste
avec Emilie Valantin (Théâtre du Fust)
dans Castelets en jardins, et L’homme mauvais.
Assistant à la mise en scène
- de Silviu Purcarete pour Le songe d’une nuit d’été de
Shakespeare, Les Mille et une nuits et pour Les Métamorphoses
d’Ovide
- de Mladen Materic pour Evénements créé à l’Académie
théâtrale de l’Union
- du chorégraphe Hervé Koubi : Abattoirs fantaisie.
1999, création de L’unijambiste.
Mises en scène de
- Mademoiselle Julie d’August Strindberg.
- Partouse à la Présidence (Abel et Bela) de Robert Pinget.
- Rattus Rattus de David Gauchard (1er prix du Gueuloir en
Limousin organisé par Théâtre Ouvert dans le cadre du Festival
des Francophonies, et diffusé sur France Culture).
- Ekatérina Ivanovna de Léonid Andreïev.
- Talking heads d’Alan Bennett.
- Sandra fait du vélo, montage sur des textes
de Sandro Pécout.
- Le petit Shakespeare illustré.
- Hamlet de William Shakespeare.
- Vodka de David Gauchard.
- Hamlet / thème & variations, théâtre-concert.
- Des couteaux dans les poules de David Harrower
- Bashir Lazhar d’Evelyne de la Chenelière.
- Les Pousse-Pions de Marion Aubert
- Hedda Gabler d’Ibsen
- Le cas Kriovna de MC Le Hûu (festival Jamais Lu à Montréal)
- Richard III de Shakespeare
- Herem d’André Markowicz.
Conception visuelle
- La chair des Anges, concert d’Olivier Mellano.
- Peter & Lupus, pièce musicale de
François Jeanneau et Jérôme Bardeau
- Kaléïdoscope, Opéra de Lyon
Réalisation de courts-métrages
- L’unijambiste scénario de David Gauchard.
- La Paumerie, d’après Le bouc de R.-W. Fassbinder.
Enseignement
Formations Max/MSP/Jitter, 2007, 2008, 2009, 2010
au Jardin Moderne (Conventionnée Afdas en 2009 et
2010),
Formation Max/MSP/Jitter, Juillet 2007, Compagnie
Dérézo,
Programmeur
Lingae : Logiciel de projection évoluée de sous-titres
(2010),
Leng : moteur de rendu 3D, interfacé par une combinaison
de motion capture Moven et applications de traitements
audio et vidéo en temps réel pour la compagnie Dérézo,
Lax 2.0, Loop audio-vidéo en temps réel (2009),
Grase, Dax, Maske, ... : divers programmes de traitement
audio / vidéo développés sous lesenvironnements Max/
MSP et Openframeworks.
Vidéaste
pour La chair des anges de Olivier Mellano et collaborations
ponctuelles (La funghimiracolette, festival Panorama,
Morlaix; Carte blanche à La vapeur, Dijon),
Diverses résidences : Jardin moderne, Rennes (2005); Lieu
Unique, Nantes (2005),
Compagnie Dounia (danse africaine et contemporaine),
Vidéaste-éclairagiste
pour Blockheads (musiques improvisées), concerts en
2010,
Cabaret Flaflafla de la compagnie Vis Comica (création et
tournée 2010),
Streamer/Chien vert (musiques improvisées);
au Jardin Moderne, résidence en 09/06,
Avec L’unijambiste
Vidéaste-éclairagiste
Herem d’André Markowicz,
Programmation (Wii)
dans Richard III de Shakespeare
David Moreau
Robert Le Magnifique
Graphiste - vidéaste
Musicien
Formation
Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Cornouaille
Basse
Musiques électroniques
Recherche sur les capteurs
Expositions
Every day at work au Bon accueil à Rennes,
RnB’Design au BA à Brest,
Bruleurs d’école aux Moyens du Bord à Morlaix
Communication visuelle
(affiches & logos)
pour le Printemps de l’INP,
idwet et Gooom (labels de musique),
CCL Atlantique (SNCF),
Funky Brewster (groupe),
Victorie musique (label de musique pour enfants)
La Compagnie (théâtre).
Editions limitées
Isa et l’oiseau,
Erotistes,
Flic flac
Nombo coloriages
Musique
Fonde le collectif d’arts graphiques &
musiques électroniques : Rappers from Hell
Musicien dans Demon Hektor
Plasticien-scénographe
pour Peter & Lupus, adaptation jazz de l’œuvre de
Prokofiev par François Jeanneau et Jérôme Bardeau.
Avec L’unijambiste
Communication visuelle
pour Hamlet / thème & variations d’après
Shakespeare,
Des couteaux dans les poules de
David Harrower,
Hedda Gabler d’Ibsen,
Richard III de Shakespeare
Plasticien-scénographe
pour Des couteaux dans les poules de David
Harrower,
Hedda Gabler d’Ibsen,
Richard III de Shakespeare
Régisseur vidéo
pour Hamlet / thème & variations d’après
Shakespeare.
Discographie (idwet)
Robert Le Magnifique (2001)
Kinky Attractive Muse (2004)
Oh Yeah Baby (2008)
Groupes
Avec Psykick Lyrikah
Rubin Steiner
X Makeena
Abstract Keal Agram
La chair des Anges, d’Olivier Mellano
Séquence 3, spectacle de Mladen Materic (cie Tattoo
Théâtre)
Apprivoiser la panthère, spectacle de Hala Ghosn
(cie Makizart)
Avec L’unijambiste
Musicien
lors des plateaux musicaux
L’unijambiste organisés :
- au Festival Urban Culture à Guéret (2007),
- au Festival Les Rockomotives à Vendôme (2007),
- au Théâtre du cloître à Bellac (2008)
dans la performance Vodka,
Hamlet / thème & variations d’après Shakespeare
Composition musicale
pour Ekatérina Ivanovna de Léonid Andréiev,
Hamlet / thème & variations d’après Shakespeare,
Des couteaux dans les poules de David Harrower.
Direction artistique
de l’album Hamlet, paru en février 2004 chez idwet
de l’album Hamlet / thème & variations, paru en mai
2007 chez idwet
de l’album Des couteaux dans les poules, paru en
mai 2009 chez idwet
Programmation (Wii)
dans Richard III de Shakespeare
André Markowicz
Traductions parues
Dostoïevski (œuvres complètes),
Eugène Onéguine de Pouchkine,
Gogol (théâtre complet),
Tchekhov (théâtre complet)
Léonid Andréiev (théâtre et nouvelles)
Lermontov
Ostrovksi (théâtre)
Alexandre Griboïedov
Gorki,
Blok (poésie),
Mandelstam (poésie),
Tarkovski (poésie),
L’Enfer de Dante….
Traductions en cours (depuis 2000)
Les œuvres complètes de Shakespeare.
Poète
Figures, recueil de poèmes parus au Seuil (2007)
Herem, poème long à paraître
Du côté du théâtre
Depuis le début des années 90,
il a participé à une cinquantaine de productions théâtrales sur les
plus grandes scènes européennes avec des metteurs en scène
tels que :
Benno Besson, Anatoli Vassiliev, Matthias Langhoff,
Stéphane Braunschweig, Alain Françon et Antoine Vitez.
Avec L’unijambiste
Traducteur
Ekatérina Ivanovna de Léonid Andréiev,
Hamlet de Shakespeare,
Richard III de Shakespeare,
Auteur
Herem d’André Markowicz.

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