le don d`ovocytes - PMA

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le don d`ovocytes - PMA
le don d’ovocytes
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Introduction
Madame, Monsieur,
L’examen détaillé de votre dossier d’infertilité nous a amené
à envisager ensemble le recours au don d’ovocytes.
Vous vous posez certainement de nombreuses questions à propos
de cette technique. Cette brochure a été élaborée afin de vous
expliquer les spécificités du don d’ovocytes. Tout au long de la
découverte de cette brochure, soyez assurés que toute l’équipe
reste à votre entière disposition pour répondre à vos questions
spécifiques.
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1. Qu’est-ce que le don d’ovocytes ?
Le don d’ovocytes est une des techniques de la médecine de la reproduction.
Son principe de base consiste à prélever chez une femme (nommée
donneuse) ses cellules reproductrices, appelées ovocytes ou ovules et
situées dans l’ovaire pour les « donner » à une autre femme (la patiente,
nommée receveuse), afin qu’elles puissent être utilisées pour le projet
parental de cette dernière, par le biais de la fécondation in vitro (FIV)
(fig.1 page 12).
Ce don, assimilé par certains à un don d’organe ou à un don de sang
est un don de vie, fruit d’une grande solidarité féminine permettant à
certaines femmes d’en rendre d’autres mères.
Ce don hors du commun pose sans aucun doute question à différents
niveaux : pratique, génétique et éthique.
C
2. Les indications du don d’ovocytes
A l’origine destinée à traiter les femmes souffrant d’une ménopause
précoce ou porteuses d’anomalies génétiques, cette technique a vu ses
indications s’élargir à d’autres troubles de la fertilité ainsi qu’aux femmes
ayant dépassé l’âge normal de la ménopause.
Le don d’ovocytes est donc pratiqué pour palier à de nombreuses
causes d’infertilité, on peut les classer en 5 catégories :
1. Ménopause précoce ou dysgénésie gonadique
2. Maladies génétiques qu’on ne veut pas transmettre
à la descendance
3. Insuffisance ovarienne
4. Qualité ovocytaire insuffisante durant les FIV
5. Age avancé pour la reproduction (ménopause physiologique)
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C
3. Les conditions du don d’ovocytes
La nouvelle loi belge « relative à la procréation médicalement assistée
et à la destination des embryons surnuméraires et des gamètes » a été
votée à la chambre des représentants le 9/3/2007 et publiée au moniteur le 17/7/2007 ; elle est d’application depuis le 27/7/2007.
Cette loi prévoit les limitations d’âge pour les receveuses:
• « Demande d’implantation d’embryons ou insémination de
gamètes : aux femmes majeures, âgées de 45 ans maximum »,
c’est-à-dire jusqu’à la veille du jour anniversaire des 45 ans.
• « L’implantation d’embryons ou insémination de gamètes :
aux femmes majeures, âgées de 47 ans maximum », c’est-à-dire
jusqu’à la veille du jour anniversaire des 47 ans.
Cette loi prévoit également que soient informés la donneuse et le couple
receveur au travers d’une convention qui les lie aux centres de PMA.
Notre service propose des dons anonymes ou dons croisés ainsi que
des dons non-anonymes ou dons dirigés.
Les dons croisés impliquent qu’un couple receveur ayant recruté une
donneuse ne bénéficiera pas des ovocytes de celle-ci mais bien d’une
autre donneuse qu’il ne connaît pas. L’anonymat garantit que l’identité de
la donneuse ne sera jamais révélée au couple receveur et inversement.
Les ovocytes de la donneuse (maximum une dizaine), obtenus après la
stimulation ovarienne et le prélèvement ovocytaire, seront répartis entre
deux à trois couples receveurs qui pourront ainsi bénéficier chacun dans
le meilleur des cas d’approximativement trois ovocytes par essais.
Les dons dirigés impliquent que le couple receveur ayant recruté une
donneuse bénéficiera de l’entièreté des ovocytes de leur propre donneuse. Il n’y a donc pas, dans ce cas de figure, d’anonymat : le couple
receveur connaît la donneuse qu’il a recrutée.
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Les candidates au don d’ovocytes (nommées donneuses) sont rares,
d’une part parce qu’il s’agit d’une des techniques de la procréation médicalement assistée peu connue et, d’autre part, parce que le traitement
nécessite, pour la donneuse, un investissement physique et organisationnel astreignant. De plus, il comporte certains risques. Ces circonstances nous contraignent à créer une liste d’attente pour les couples
receveurs. Le délai d’attente, avant de bénéficier d’un don, varie entre
6 mois et deux ans dans les dons croisés. Les couples receveurs ayant
eu l’opportunité de recruter une donneuse seront prioritaires sur la
liste d’attente.
C
4. Démarches à effectuer pour
bénéficier d’un don d’ovocytes
Du point de vue médical ?
Une première consultation entre le gynécologue référent du service et
le couple receveur sera prévue.
A l’issue de cette consultation devront être réalisés :
Du côté féminin :
• différents examens afin d’exclure une éventuelle cause d’échec
d’implantation : échographie, hystérosalpingographie ou hystéroscopie.
• un bilan hormonal, un examen de dépistage du col (frottis) voire
une mammographie seront également réalisés.
• un bilan sanguin en prévision de la grossesse pour le dépistage de
la toxoplasmose, de la rubéole, du HIV, de la syphilis, de l’hépatite
B et C, du cytomégalovirus et de la varicelle.
• chez les patientes âgées de plus de quarante ans, un bilan de santé
peut être demandé et réalisé avec le médecin traitant.
Du côté masculin :
• un bilan sanguin pour le dépistage du HIV, de la syphilis, de
l’hépatiteB et C, du cytomégalovirus et du chlamydia.
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un caryotype et un screening pour la mucoviscidose ainsi que
certaines autres pathologies d’origine génétique peuvent être
recherchées, selon la qualité du sperme et l’origine ethnique du
père (thalassémie, drépanocytose, Tay-Sachs etc…).
un rendez-vous doit être fixé avec le secrétariat du laboratoire
d’andrologie afin de réaliser un spermogramme et une éventuelle
congélation d’un échantillon de sperme.
chez les patients âgés de plus de 50 ans, un bilan de santé peut
être demandé et réalisé avec le médecin traitant.
Du point de vue administratif et financier ?
Un courrier stipulant que le couple souhaite bénéficier d’un don d’ovocytes auprès du service PMA de la clinique devra être envoyé au secrétariat
du service de PMA, par lettre recommandée (Mme C. GARNIER).
Un formulaire de consentement au don d’ovocytes (convention de
réception de gamètes) vous sera présenté en consultation. Il devra être
signé par les deux partenaires et restitué au centre de PMA avant de
bénéficier du don.
Pour les patientes belges mutuellistes âgées de moins de 43 ans, une
ou des demande(s) de prise en charge des frais de laboratoire voire des
traitements médicamenteux en vue d’une FIV doivent être introduites
auprès du médecin conseil de la mutuelle.
Cette demande doit être complétée par le gynécologue référent du
service. Les accords de la mutuelle, une fois obtenus, doivent être
remis au secrétariat de PMA.
Un devis, qui sera fonction de la situation d’assurabilité de chaque patiente (âge, nombre de cycles antérieurs, mutuelliste ou pas, nationalité)
sera remis au couple par notre secrétaire administrative (Mme C. GARNIER
– 04/239 46 24). Il devra être approuvé et signé avant le début du
traitement. Les versements sont toujours anticipés par rapport au prélèvement d’ovocytes.
Les explications quant au nombre de cycles couverts par ces frais seront
données aux couples, à cette occasion et ces modalités seront entérinées et signées après que toutes les questions aient été posées.
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C
5.Quisontlesdonneusesd’ovocytes?
Recrutement,engagements,
examensàréaliser.
Le recrutement des donneuses se fait généralement dans l’entourage
du couple receveur qui, parlant de ses problèmes de fertilité, sensibilise
sœur ou amie prêtes à s’investir pour aider le couple à devenir parents.
Le don proposé par une personne de son entourage donne ensuite lieu
à un « don par échange ou don croisé » ou a un « don dirigé ou direct ».
On retrouve donc parmi les donneuses une grande majorité de dons
motivés par la solidarité, la volonté de donner un peu de soi pour permettre à des couples de réaliser leur projet parental. Au départ de
l’amitié, de la compréhension d’un problème partagé qu’est l’infertilité,
des femmes se mobilisent pour un traitement où elles devront néanmoins faire preuve d’une solide volonté d’aboutir.
Il est recommandé de recruter des donneuses ayant déjà au moins un
enfant et ayant moins de 36 ans, essentiellement pour limiter les risques
de trisomie 21 (dont l’incidence augmente après 35 ans) mais aussi pour
augmenter les chances de grossesse et diminuer les risques de fausses
couches fortement dépendants de l’âge de la donneuse.
La candidate donneuse doit être prête à se soumettre à différents examens préalables, à plusieurs consultations avec le gynécologue du service de PMA et à un ou deux entretiens avec la psychologue en charge
du don d’ovocytes. Elle est également invitée à se rendre à la séance
d’information sur la FIV (premier lundi du mois à 19h30 à la Polyclinelle).
Les examens préalables demandés chez la donneuse sont des analyses
visant à exclure la transmission d’une maladie à la receveuse et/ou au
fœtus. Ils servent aussi à s’assurer que le traitement que la donneuse va
subir pour autrui ne portera pas atteinte à sa santé ou ne la mettra pas
en danger. Il s’agit, dans un premier temps, d’un questionnaire (anamnèse) portant sur ses antécédents médicaux et ceux de sa famille ainsi
que sur son mode de vie (tabac, exposition à des toxiques,…) et les
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voyages effectués (risques maladies). Le gynécologue pratiquera ensuite
un examen gynécologique comprenant une échographie endo-vaginale
afin d’explorer les ovaires (position, absence d’anomalies, réserve ovocytaire). Il s’assurera que les dépistages recommandés sont effectués
(col, seins). Enfin une prise de sang explorera la réserve ovarienne de la
donneuse, le bon fonctionnement des glandes influençant le travail des
ovaires (thyroïde, surrénales, hypophyse) et les sérologies infectieuses
(hépatite B et C, HIV, Siphylis, Chlamydia, CMV).
En fonction de l’origine ethnique de la donneuse, certaines maladies
génétiques seront recherchées (mucoviscidose, thalassémie, drépanocytose, Tay-Sachs etc…). Une analyse de la formule chromosomique
(caryotype) et son groupe sanguin seront demandés.
Durant le traitement, qui durera 2 à 3 semaines, la donneuse devra
être disponible pour les échographies et prises de sang qui sont peu
programmables puisqu’elles dépendent du cycle menstruel.
La donneuse d’ovocytes sera informée, 48 heures au préalable, du
jour de l’intervention chirurgicale visant à collecter les ovocytes (OPU).
Cette intervention nécessite une hospitalisation de jour.
Durant le traitement de stimulation et même après le prélèvement
d’ovocytes la donneuse ne peut avoir de rapports sexuels non protégés
car elle risque une grossesse non programmée. Le prélèvement des
ovocytes n’étant pas toujours complet, un éventuel ovocyte résiduel
pourrait être fécondé par un spermatozoïde dont la survie est de 48 à
72 heures, raison pour laquelle la période de contraception doit couvrir
au moins 3 semaines (préservatif ou stérilet non hormonal).
L’ensemble de ce traitement nécessite plusieurs visites à la Clinique
(consultations gynécologiques, consultation avec l’anesthésiste, consultations psychologiques), ce qui occasionne des frais de déplacement
voire une éventuelle perte de salaire. C’est la raison pour laquelle une
somme forfaitaire de 500 est prévue pour couvrir les frais de la donneuse et ce conformément à la loi de juillet 2007.
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6.Le soutien psychologique
Du côté du couple receveur :
Les interrogations préalables au don d’ovocytes étant nombreuses, les
couples ont l’occasion de rencontrer la psychologue lors de, minimum,
un entretien.
Des sujets essentiels sont abordés lors de ces entretiens, notamment:
l’acceptation du don par les deux membres du couple, le vécu de la
stérilité, la notion de rupture de filiation biologique, le recours à une
filiation étrangère …
La question du secret dans le don d’ovocytes suscite elle aussi de nombreuses questions: faut-il révéler à l’entourage et à l’enfant l’histoire de
sa conception ? A quel moment du développement de l’enfant est-il
préférable d’en parler ? Quelles peuvent être les conséquences de cette
révélation pour l’enfant, pour l’équilibre familial ? Quels peuvent être les
effets négatifs du secret, d’une révélation tardive ou accidentelle ? …
L’objectif de ces entretiens est d’aider les couples à ouvrir et à approfondir leur réflexion autour de ces différents thèmes dans le respect de
l’histoire et des opinions de chacun.
Du côté de la donneuse :
Dans le cadre d’un don croisé, deux entretiens obligatoires sont prévus
avec la donneuse d’ovocytes (accompagnée de son conjoint de préférence). Ces entretiens ont lieu avant toute décision de prise en charge
dans le protocole thérapeutique.
Ils visent, dans un premier temps, à évaluer les raisons qui motivent
la personne à réaliser un don d’ovocytes et à s’assurer qu’elle agit en
toute liberté et sans contrainte extérieure.
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Ils sont aussi l’occasion de donner des informations précises sur le traitement (conditions, déroulement, implications, contraintes, risques…),
et ils permettent d’aborder des questions essentielles : à quoi correspond le
don d’ovocytes ? Quelles en sont les représentations ? Quelle est la position de la donneuse vis-à-vis de l’enfant à naître ? Comment comprendre
et accepter le concept d’anonymat et de non anonymat ? Dans quelle
mesure la notion de dette entre-t-elle en ligne de compte ?...
Dans le cadre du don dirigé, les deux couples (la donneuse et son
conjoint ainsi que la receveuse et son conjoint) passent chacun à leur
tour un entretien avec la psychologue. Un troisième entretien avec la
psychologue et les deux couples est ensuite organisé. C’est l’occasion
d’aborder ensemble les questions communes, de s’assurer que les
modalités du traitement soient clairement comprises par chacune des
parties, de veiller à la transparence du projet et qu’aucun membre n’y
participe en dehors de sa volonté ou sous quelque pression que ce
soit.
Le couple ainsi que les donneuses peuvent à tout moment du processus
contacter la psychologue et demander une entrevue supplémentaire.
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7. Don d’ovocytes et traitements
Au-delà des principes relativement simples du don d’ovocytes, s’articule
la technique très élaborée de la fécondation in vitro.
Au cours du processus de don d’ovocytes, la donneuse, va donner
ses ovocytes à la patiente ou receveuse. Ces ovocytes seront fécondés
par les spermatozoïdes du mari de la receveuse. Les embryons ainsi
obtenus seront transférés dans l’utérus de la receveuse afin qu’ils s’y
implantent et donnent éventuellement lieu à la grossesse attendue par
le couple receveur (Fig.1).
Principe du don d’ovocytes (fig1)
FERT
donneuse
récolte d’ovocytes
F.I.V.
transfert
d’embryon
sperme
STER
FERT
couple parental
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La technique :
Au cours d’un don d’ovocytes, le cycle de la donneuse et de la receveuse
seront synchronisés par une « manipulation » hormonale. Le cycle de la
donneuse est hyperstimulé afin d’obtenir plusieurs ovocytes, alors que
celui de la receveuse est mis au repos. La maturation de l’endomètre
(muqueuse tapissant la cavité de l’utérus) de la receveuse est alors assuré
par l’administration d’hormones à un rythme qui lui permet d’être en
phase avec la donneuse et d’obtenir un endomètre prêt à l’implantation
d’embryons au moment où ceux-ci seront obtenus, moment déterminé
par les résultats de la stimulation de la donneuse.
Le traitement de la donneuse :
Le traitement de la donneuse est un traitement de fécondation in vitro,
comportant une première étape, médicale, la stimulation ovarienne et
une seconde étape, chirurgicale, le prélèvement des ovocytes.
Le traitement médical consiste parfois, dans un premier temps,
à mettre les ovaires et l’hypophyse au repos avec un inhibiteur de
l’hypophyse sous forme de spray nasal ou d’injections sous-cutanées
et ce durant 1 à 2 semaines. Cette phase de mise au repos n’est pas
toujours indispensable. Quatre jours après l’obtention de cette d’inhibition, débute la phase de stimulation ovarienne qui consiste à injecter
par voie sous-cutanée des hormones qui induisent le développement
de plusieurs follicules (poche liquidienne contenant l’ovocyte) (Fig.2).
Ces hormones, appelées gonadotrophines, sont d’origine humaine
(Menopur®, Fostimon®) ou fabriquées artificiellement (Puregon®,
GonalF®). Elles jouent le rôle de l’hypophyse en cycle naturel, mais de
façon plus importante, de telle manière qu’une dizaine de follicules
arrivent à maturité à mi-cycle au lieu d’un ou deux naturellement. Cette
phase de stimulation dure environ 12 jours.
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Afin d’éviter l’ovulation spontanée, qui consiste en la rupture du follicule
et la libération dans l’abdomen de l’ovocyte, une hormone bloquant le
fonctionnement naturel de l’hypophyse peut aussi être administrée par
injection sous-cutanée ou spray (Cetrotide®, Orgalutran®, Décapeptyl®,
Supréfact®). Cette dernière médication débute en cours ou avant la
stimulation. En fin de stimulation, la maturation finale de l’ovocyte est
obtenue par l’administration d’une dernière molécule (Pregnyl® ou
Decapeptyl®). Le prélèvement des ovocytes (OPU) sera programmé
34 à 36 heures après cette dernière injection c’est-à-dire avant que les
follicules ne se soient rompus afin d’y récupérer les ovocytes (Fig.3).
Le follicule et l’ovocyte (fig2)
Ovocyte
Folicule
Le traitement chirurgical permet la collecte des ovocytes. Cette
intervention s’effectue sous anesthésie générale ou locale, en fonction
de critères permettant d’appréhender d’éventuels facteurs de risque de
douleur et en tenant compte du désir de la donneuse. L’intervention a
lieu en salle d’opération afin de respecter toutes les mesures d’asepsie
nécessaires. Il s’agit d’une intervention à ventre fermé. Le gynécologue
introduit une fine aiguille par le vagin qui permet sous contrôle échographique d’atteindre les ovaires et d’y ponctionner par aspiration du
liquide folliculaire contenant les ovocytes (Fig.3).
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Le prélèvement d’ovocytes (fig3)
Utérus
Aspiration
des ovocytes
échographie
ovarienne
Ovaires
Sonde
d’échographie
A ce moment, la collaboration avec les biologistes est indispensable;
ceux-ci examinent, au microscope, le liquide folliculaire et y isolent
l’ovocyte non visible à l’œil nu. L’ovocyte est maintenu dans des milieux
de culture et un environnement appropriés (incubateur) avant d’être
fécondé.
Risques liés au traitement
En dehors des très rares complications sérieuses (moins de 1 % pour
les donneuses) nécessitant un traitement actif, les patientes présentent peu de plaintes liées au traitement. Les inconforts et les douleurs
abdominales, qui sont pourtant plus fréquents, constituent rarement
une plainte en consultation.
Les complications liées à la stimulation
L’inconfort lié à la stimulation :
Les injections d’hormones s’effectuent avec des aiguilles de plus en plus
fines par voie sous-cutanée, ce qui limite la douleur au niveau du site
d’injection. Les allergies aux produits utilisés sont très rares et contournables en modifiant la spécialité pharmaceutique dans la même gamme
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de traitement. En fin de stimulation, un inconfort abdominal peut être
ressenti puisqu’une dizaine de follicules se substituent à un ou deux
observés sans stimulation. De même, les inconvénients à l’approche
des règles appelés «syndrome prémenstruel» (ballonnement, trouble
de l’humeur, douleur aux seins) se manifestent parfois plus intensément
une semaine après le prélèvement des ovocytes.
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Le syndrome d’hyperstimulation ovarienne (SHSO):
Le SHSO est une complication rare, présentant différents degrés de
gravité et se manifestant une petite semaine après le prélèvement ovocytaire. Les premiers symptômes sont un inconfort abdominal, accompagné de troubles digestifs. Les ovaires sont augmentés de taille suite
à la présence de kystes des corps jaunes et du liquide peut apparaître
autour des intestins (ascite). Il s’agit d’un syndrome de gravité évolutive
dont la forme sévère est quasi inexistante chez les donneuses (<0,5%)
car le facteur aggravant par excellence est la grossesse, qui par essence,
ne surviendra pas chez la donneuse stimulée mais bien chez la receveuse non stimulée.
Le principal facteur de risque est la présence d’ovaires micropolykystiques.
On détectera aussi certaines patientes à risque en surveillant soigneusement leur type de réponse ovarienne à la stimulation. Le SHSO modéré
nécessite uniquement une surveillance ambulatoire par prises de sang
et échographies.
La torsion ovarienne :
Cette complication est une torsion des vaisseaux sanguins qui irriguent
l’ovaire, entraînée par une rotation sur lui-même de l’ovaire alourdi.
L’ovaire n’est plus vascularisé et si cette situation se prolonge, il peut
se nécroser. La patiente présentera des douleurs abdominales et des
nausées dans le décours d’un prélèvement d’ovocytes. Les torsions
sont rares chez les donneuses (<0,1%). En effet, les stimulations dans
ce contexte sont très prudentes et les ovaires retrouvent une structure normale au moment des menstruations, de nouveau parce que
la donneuse n’est pas soumise à l’effet de l’hormone de grossesse.
Le traitement recommandé pour ce type de complication est la « détorsion » ovarienne par laparoscopie qui permet de conserver une bonne
fonction de l’ovaire atteint.
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Les complications du prélèvement d’ovocytes :
Ces complications sont liées à l’abord vaginal (passage par le vagin
avec l’aiguille de ponction pour entrer dans l’abdomen) et au contrôle
indirect des opérations sous échographie.
Les prélèvements ovocytaires peuvent s’effectuer sous anesthésie locale
avec légère sédation ou sous anesthésie générale. Dans ce dernier cas,
il faudra également considérer les risques liés à ce type d’anesthésie.
L’hémorragie :
La perte de sang par voie vaginale est la plus fréquente des hémorragies
(8.6%) mais elle est modérée et sans conséquence.
De légères pertes de sang abdominales sont habituelles au cours de
la ponction ovarienne. Elles sont modérées la plupart du temps et sans
conséquence clinique. Seul un inconfort abdominal peut être observé
durant les deux à trois jours qui suivent le prélèvement. Ce symptôme
cède facilement aux antidouleurs classiques (paracétamol, …).
Des pertes de sang importantes autour des intestins (hémopéritoine)
sont rares après le prélèvement (0.08 % à 0.2%). Elles se manifestent
le plus souvent dans les 48 h par des douleurs abdominales et des
signes d’hypotension, rarement par une syncope. Le traitement se
limite souvent à observer la patiente en hospitalisation et à s’assurer
que les pertes de sang s’arrêtent spontanément et ne la mettent pas en
danger. Très rarement une intervention pour effectuer une hémostase
(arrêt des saignements) est requise.
Les lésions des organes pelviens :
L’approche vaginale échoguidée expose théoriquement à des lésions de l’intestin et de l’uretère mais les cas décrits sont très rares, de l’ordre de 0.04%.
L’infection :
Ces complications sont liées à l’abord vaginal qui peut entrainer l’infection de
l’abdomen par des germes importés du vagin par l’aiguille de ponction. Leur
fréquence est de 0.3%. Les infections se manifestent en général par de la
fièvre, des douleurs abdominales dans la semaine qui suit le prélèvement.
Le passage accidentel de l’aiguille de ponction dans la vessie est souvent
sans conséquence, il peut néanmoins se compliquer d’infection urinaire
et de présence de sang dans les urines (hématurie).
Dans ces deux situations, un traitement antibiotique devra être administré à la donneuse.
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Le traitement de la receveuse :
Le traitement médical consiste à prendre un traitement hormonal
par la bouche (voie orale) durant toute la période d’attente du don
d’ovocytes.
Lorsque la donneuse débute son traitement, le traitement hormonal
peut-être arrêté, ce qui provoque l’apparition des règles chez la receveuse. Dès les premiers jours des règles, des oestrogènes sont administrés par voie orale (comprimé) ou par voie transcutanée (patch ou gel).
Une échographie endovaginale et une prise de sang sont réalisées
chez la receveuse quelques jours avant le prélèvement ovocytaire de
la donneuse afin de contrôler la « bonne maturation » de l’endomètre
(muqueuse tapissant l’utérus et où s’implante l’embryon). Si celui-ci est
bien développé, de la progestérone (Utrogestan®) est administrée par
voie vaginale.
Le transfert embryonnaire a lieu 3 à 5 jours après le début de la prise
de la progestérone.
La prise d’oestrogènes et de progestérone se poursuit jusqu’au jour du
test de grossesse, c’est-à-dire 12 jours après le transfert embryonnaire.
Si le test est positif, ce traitement se prolonge durant les trois premiers
mois de la grossesse. En cas de test négatif, le traitement doit être arrêté.
La prise d’œstrogènes peut produire une sensation de tension mammaire et dans de très rares cas des troubles gastro-intestinaux et des
maux de têtes.
Lorsque la progestérone est prise par voie orale, elle peut donner
une sensation de somnolence et de fatigue. Ces effets sont fortement
diminués lorsque la progestérone est prise par voie vaginale.
Le travail de laboratoire :
Le jour du prélèvement des ovocytes de la donneuse, l’échantillon de
sperme du conjoint de la receveuse est décongelé ou déposé frais au
laboratoire du service de PMA. La capacitation du sperme qui consiste à
rendre le sperme fécondant s’effectue par les biologistes en dehors des
voies génitales de la femme. En cas de qualité de sperme insuffisante,
une injection des spermatozoïdes est réalisée directement à l’intérieur
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L’ICSI (fig4)
Spermatozoïde injecté
directement dans le cytoplasme
Micropipette
Cytoplasme de l’ovocyte
de l’ovocyte avec une micropipette afin de faciliter la fécondation, cette
technique s’appelle « l’injection intra-cytoplasmique du spermatozoïde »
(ICSI) (Fig.4).
Le lendemain de la mise en présence des spermatozoïdes et des ovocytes, la biologiste détermine le nombre d’ovocytes fécondés, en général
de l’ordre de 60 % des ovocytes recueillis.
Durant 2 à 5 jours, les embryons resteront dans l’incubateur et leur
évolution sera soigneusement suivie par les biologistes (Fig.5). Cette
évolution permet de classer les embryons en fonction de leur qualité,
c’est-à-dire de leur capacité à s’implanter dans l’utérus.
Le transfert de(s) embryon(s) :
Après 2 à 5 jours de « culture », le(s) embryon(s) seront transférés dans
l’utérus de la receveuse.
Le nombre d’embryons transférés varie de 1 à 3 et dépend de plusieurs
facteurs : l’âge de la donneuse, l’âge de la receveuse, le nombre et
la qualité des embryons disponibles, la nature des embryons (frais ou
congelés), le rang de la tentative d’implantation. Les embryons bien
développés et non transférés immédiatement feront l’objet d’une
congélation en vue d’un transfert embryonnaire lors d’un prochain cycle.
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Développement embryonnaire (fig5)
2 pronuclei
+16 heures
+35 heures
2e jour
3e jour
blastocyste
Dans certaines situations, le transfert n’est pas réalisable, par exemple
en cas de mauvaise synchronisation donneuse/receveuse. Les embryons
peuvent alors être congelés afin d’être transférés après décongélation
lors d’un cycle ultérieur de la receveuse.
Le transfert est un acte médical simple. Après le placement du spéculum, le gynécologue introduit un fin cathéter dans l’utérus en passant
l’orifice du col et y dépose délicatement le(s) embryon(s) souvent sous
contrôle échographique (Fig.6).
Cet acte est indolore et nécessite la présence de la receveuse 1 à 2
heures au centre de PMA (salle de fauteuils).
Le transfert des embryons (fig6)
Air
Air
Milieu
Catheter
Embryons dans
1 goutte de milieu
Speculum
Col
Vagin
Catheter
Seringue
Utérus
20
C
8.Lesrésultatsdestraitementset
lagrossesseaprèsdond’ovocytes
Les résultats du don d’ovocytes sont essentiellement dépendants de
l’âge de la donneuse.
En moyenne, on peut considérer que plus de 60 % des receveuses
seront enceintes au terme de leur troisième transfert.
La plupart des études rapportent un pronostic plus sombre pour le
déroulement des grossesses obtenues après don d’ovocytes. On
observe, en effet, un taux plus élevé d’hypertension de la grossesse, de
préeclampsie (complication grave associant de l’hypertension artérielle
de l’œdème et des protéines dans les urines), de retard de croissance
des foetus et de diabète.
Ces observations sont d’autant plus importantes que l’âge de la mère
est élevé avec des taux de prééclampsie de 35 % (5 à 10 % dans la
population générale) et de diabète de 20 % chez les mères de 50 à
63 ans.
Ce pronostic est meilleur quand les mères sont jeunes mais semble
quand même opéré par le don d’ovocytes, ces complications restant 4
à 5 fois plus fréquentes.
Ceci est probablement le résultat d’une réponse immunologique aberrante reflétant de plus grandes difficultés d’adaptation de l’organisme
maternel à ce greffon complètement étranger puisque non constitué
par les gamètes maternels. Ce phénomène s’observe d’ailleurs aussi
dans le don d’embryons.
On observe un taux plus important de grossesses multiples, ce qui combiné
aux complications explique les 50 à 75 % de césariennes pratiquées.
Certaines indications sont de moins bons pronostics en termes de fertilité ou de pathologie de la grossesse. Par exemple, les patientes souffrant
d’un Syndrome de Turner (insuffisance ovarienne d’origine génétique)
peuvent avoir des anomalies utérines associées qui s’accompagnent de
difficulté de maturation de l’endomètre ainsi que d’un taux de fausses
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couches plus élevé. Ce taux élevé de fausse couche a aussi été observé
après insuffisance ovarienne liée à une chimiothérapie.
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Les patientes souffrant d’un Syndrome de Turner ont plus de maladies
cardiovasculaires durant leur grossesse (hypertension) à cause d’un terrain vasculaire défavorable, plus de césariennes vu leur petite taille s’accompagnant de disproportion entre leur bassin et le foetus.
L’ensemble de ces données cliniques amènent les obstétriciens à prendre en charge ces grossesses issues d’un don d’ovocytes avec la plus
grande vigilance et ils sont souvent tenus à une médicalisation plus importante dans le cadre de la prévention de ces complications.
Enconclusion
Le don d’ovocytes est une des techniques de la fécondation in vitro
qui permet à des femmes stériles d’accéder à la grossesse et à la
maternité. Il nécessite d’avoir une donneuse d’ovocytes et s’inscrit
dans une démarche de grande solidarité humaine.
Nous souhaitons à tous les couples en attente de recevoir un don
d’ovocytes de devenir dans les meilleurs délais d’heureux parents
et nous remercions toutes les femmes qui ont déjà ou envisagent
de faire don de leurs ovocytes.
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L’équipe de Médecine
de la Reproduction
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don d’ovocytes
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Wanted
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you
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Le don, assimilé par certains à un don d’organe
ou à un don de sang est un don de vie,
fruit d’une grande solidarité féminine permettant
à certaines femmes d’en rendre d’autres mères.
Cette brochure a été éditée
avec le soutien de