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The Blues Brothers (vost) de John Landis (E.U/1980/133 mn) Comédie musicale avec John Belushi, Dan Aykroyd, Carrie Fisher Deux frères, dont l’un sort de prison après un hold-up raté, essaient d’organiser un concert de bienfaisance afin de venir en aide à un orphelinat. Lorsque John Landis réalise Les Blues Brothers, personne ne sait encore que le film va tout emporter sur son passage telle une tornade. Une tornade tonitruante qui va revitaliser l’idée même de la comédie musicale. Les péripéties de ces deux frères sont le canevas idéal pour convoquer un univers musical jusqu’alors absent de ce genre très hollywoodien : la soul music. Le défilé est copieux : James Brown, Aretha Franklin, Ray Charles, Cab Calloway, John Lee Hooker... L’énergie que le film déploie est impressionnante, surtout pour une comédie musicale : on détruit, on saccage, on se moque, on se pourchasse, on implore pour un orphelinat (un peu), pour la musique noire (beaucoup). Enfant de la cinéphilie, Landis connait ses classiques mais préfère la culture des cancres. L’air de rien, il nous offrira une poignée de films (Le Loup-garou de Londres, Série noire pour une nuit blanche, Three Amigos) jubilatoires et fins. Il a été un des cinéastes les plus originaux du début des années quatre-vingt, gloire lui soit rendu avec ce qui restera comme son plus grand succès et un classique indémodable : Les Blues Brothers. Infos PRATIQUES : Tarif normal : 6e Tarif réduit : 5e (étudiants, chômeurs, carte fam ille nombreuse, personnes handic apées) Tarif enfant - 14 ans : 4e Abonnement : 50e (10 places non-nominatives vala bles 2 ans) Le cinéma Art et Plaisirs de Voreppe vous propose 4 Séances Accés et places personnes handicapées Place Armand-Pugnot 38340 voreppe 04 76 50 02 09 www.voreppe.fr @voreppe Présentation des films suivie d’une rencontre avec Laurent Huyart, analyste filmique Meilleur film de tous les temps pour les amateurs de lunettes noires Vendredi 2 décembre à 20h30 Textes : Laurent Huyart Conception et impression : Direction de communication et des relations extérieures. Ville de Voreppe. Fargo (vost) Jerry Lundegaard, vendeur de voitures chétif et maladroit, organise l’enlèvement de sa femme afin de monter sa propre affaire commerciale. Très vite, il perd le contrôle des opérations … Jerry, jeune peintre américain installé à Montmartre, laisse Milo, femme fortunée qui l’aime, prendre sa carrière en main. Mais Jerry aime Lise qui doit épouser Henry, une grande vedette du music-hall. Au premier abord, Fargo a tout du petit film policier modeste, oeuvre atypique dans la filmographie des frères Coen. Il s’agit pourtant d’une oeuvre parmi les plus abouties de leur filmographie et surtout de la plus sincère dans le propos. Situé entre Le Grand saut (échec artistique et commercial cuisant) et The Big Lebowski (film «culte» et largement surestimé), Fargo permet au Frères Coen de revenir à des choses simples, à un sens de l’épure qui leur sied à merveille. La peinture qu’ils font d’une petite communauté du Minnesota confrontée à des conditions climatiques extrêmes, au milieu de paysages infinis nappés de neige, réussit à associer tendresse du regard sur les personnages, ironie mordante et maestria de la mise en scène. L’intrigue policière se déploie implacablement tandis que le récit s’attache à décrire les multiples tracas de la vie quotidienne (problèmes d’argent, accouchement imminent, mal-être professionnel, folie douce…). Ainsi Fargo réussit à être à la fois très drôle sans tomber dans le cynisme et glaçant par les abîmes de bêtise qu’il révèle. Rarement les personnages des Coen auront su éveiller en nous une telle empathie, nous permettant de partager dans un même mouvement les petites joies et les angoisses d’existences banales. Derniers feux de la comédie musicale hollywoodienne par un de ses plus illustres cinéastes, Un Américain à Paris réussit le prodige d’être d’une grande profondeur de propos et d’une constante légèreté dans la forme. Virevoltant, bondissant, le film l’est comme ses personnages, cherchant à partager avec ses spectateurs une énergie joyeuse et euphorisante. La comédie musicale étant aussi une affaire de corps, Vincente Minelli invente le couple Gene Kelly-Leslie Caron, si harmonieux dans ses différences, et trouve du même coup la formule idéale pour multiplier les associations ingénieuses : musique-peinture, Paris fantasmé-Hollywood en déclin, enchantement-désenchantement. Au rythme de la musique ensorcelante de George Gershwin, Un Américain à Paris ré-invente à sa façon le cinéma, comme si ce dernier allait disparaître aussitôt le film achevé. La grâce, la flambloyance et l’insouciance qui le traversent (et nous traversent), sont là pour nous rappeler que l’Art, s’il transmet une expérience de beauté, est aussi la plus ludique des invitations à s’enivrer de la vie et de l’amour. Vendredi 9 septembre à 20h30 (The Thin Red Line) ) de Terrence Malick (E.U/1998/178 mn) Film de guerre avec Jim Caviezel, Sean Penn, Nick Nolte, Adrian Brody, John Travolta, Elias Koteas. (An American in Paris) de Vincente Minelli (E.U-1951-113 mn) Comédie musicale avec Gene Kelly, Leslie Caron, Georges Guétary de Joel et Ethan Coen (E.U/1995/97 mn) Polar rural avec Frances McDormand, William H. Macy et Steve Buscemi Prix de la mise en scène, Cannes 1996 La Ligne Rouge (vost) Un Américain à Paris (vost) Oscar du meilleur film 1951 Vendredi 14 octobre à 20h30 La prise de l’île de Guadalcanal en 1942 vue à travers le regard de plusieurs soldats américains. Après Les Moissons du ciel, Terrence Malick s’absenta du monde du cinéma pendant 20 ans pour revenir avec ce film de guerre unique et ô combien sublime. En adaptant les souvenirs de soldat de James Jones, appuyé dans son projet par une pléiade de stars, il nous offre un film à grand spectacle dans la grande tradition hollywoodienne tout en déjouant les conventions du genre. Ici, point de patriotisme, d’opposition binaire entre bons américains et cruels japonais, de soumission aveugle aux officiers, de sens profond à l’exercice guerrier. Invariablement, Malick apporte toute son attention au monde, à ce qui l’habite, même quand les hommes se massacrent : la faune, la flore, le vent, les derniers rayons du soleil, le murmure d’un ruisseau nous signalent leur présence, malgré la présence de la mort. Et les hommes se questionnent, au cours de monologues intérieurs traités en voix-off, sans distinction de personnage, comme un choeur rassemblant l’ensemble de l’humanité. Ce traitement très singulier dans un film de guerre provoque une émotion puissante et une réflexion philosophique très subtile sur l’idée du Paradis Terrestre. Voir et revoir La ligne Rouge, c’est se confronter encore et toujours à un questionnement métaphysique, à envisager notre présence sur Terre hors des contingences matérielles. Mais surtout, c’est pouvoir contempler une oeuvre extraordinaire par l’ampleur de son propos et bouleversante par les échos qu’elle provoque en nous. Ours d’or, Berlin 1999 Vendredi 4 novembre à 19h30