68-71 ESSAI DIESEL OUTREMER_FR
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68-71 ESSAI DIESEL OUTREMER_FR
COMPARATIF Maintenant bien connu des lecteurs de Multicoques Mag, l'Outremer 42' est un cata vraiment très agréable à naviguer : rapide, marin, il permet de partir en famille l'esprit tranquille… Cyam est le premier Outremer à motorisation diesel-électrique. Un "proto" qui fonctionne parfaitement… LE GRAND TEST : OUTREMER 42' ELECTRIQUE CONTRE OUTREMER 42' DIESEL L'évolution "diesel-électrique" est en marche, les approches commencent à se diversifier et nous avons profité de la mise à l'eau du premier Outremer doté de ce type de propulsion pour en tester les particularités et comparer ses performances globales avec un modèle identique équipé de moteurs thermiques classiques. PETITE HISTOIRE DE CYAM Plusieurs clients de la marque avaient déjà soumis un projet de motorisation combinée au bureau d'études de La Grande-Motte, mais le chantier ne souhaitait pas voir partir autour du monde I 68 MULTICOQUES MAG7 un prototype dont il n'assurerait pas la mise au point. C'est seulement avec la sortie du 42' (fin 2005) que les conditions d'une réalisation cohérente sont réunies : un propriétaire passe commande et s'enthousiasme pour le développement d'une version diesel-électrique. Le bateau sera basé à La Grande-Motte, fera de l'école de voile et du charter dans la région ; le projet CYAM est lancé. PROPULSION ÉLECTRIQUE ET PHILOSOPHIE OUTREMER Pas question pour l'atelier languedocien de dédier un modèle spécifique à cette motorisation, il s'agit plutôt d'importer les solutions combinées dieselélectrique-solaire à bord de catamarans conventionnels et de profiter de leurs avantages en se situant délibérément dans une perspective d'évolution. Les premiers arbitrages concernent le nombre et l'implantation des générateurs : deux groupes électrogènes alimentent directement les moteurs de 18kW et peuvent fonctionner seuls (à 70% de la puissance des deux moteurs) ou en tandem. La transmission aux hélices (Jprop 17/13 tripales repliables) est confiée à des embases saildrive, des électrofreins permettent la fermeture des pales lorsque le mode propulsion est désactivé. Autre parti pris, celui d'un parc de servitude traditionnel (3 x 105A) et de deux batteries de démarrage. Le mode recharge par les hélices n'a pas été retenu. Le surpoids, lié au système diesel-électrique (164kg en version saildrive et 144kg pour l'évolution arbres d'hélices), nécessite une correction d'assiette : les réservoirs de gasoil (2 x 137litres) sont donc placés dans les flotteurs. Enfin le choix de deux groupes électrogènes Fisher Panda (12kW-400V) autorise une installation dans les compartiments moteurs en lieu et place des groupes thermiques. VISITE DE L'ARCHITECTURE SYSTÈME En ouvrant les cales on découvre les moteurs électriques surélevés par les bâtis de fixation de saildrives, ce qui les maintient à l'abri d'éventuelles stagnations d'eau en fond de cale. La simplicité de la connectique d'alimentation est manifeste, comme la modération des échantillonnages, conséquence du choix d'une tension élevée. Le groupe est placé sur un support straté dont la bonne accessibilité favorise l'entretien ; son refroidissement est classique, mais un échangeur spécifique (eau de merhuile) maintient la température du propulseur et du variateur à 37°C. Un simple coup d'œil permet de constater le fonctionnement des filtres (eau et gasoil) ainsi que le niveau des fluides. Des alarmes de températures contrôlent en permanence le respect des EXTÉRIEUREMENT, RIEN NE DISTINGUE UN OUTREMER 42' ÉQUIPÉ DE MOTEURS TRADITIONNELS DE CETTE VERSION DIESEL-ÉLECTRIQUE. paramètres de fonctionnement. Les variateurs et les tableaux de connectique se trouvent sous les couchettes arrière. UNE IMPLANTATION CLAIRE La qualité de mise en œuvre est manifeste, les éléments du kit Fisher Panda sont protégés par des boîtiers en inox la clarté générale rassurante facilitera le service. CONSÉQUENCES SUR LA VIE À BORD Extérieurement, rien ne distingue un Outremer 42' équipé de moteurs traditionnels de cette version Diesel-électrique. Les panneaux solaires sur bossoirs sont en place pour favoriser la durée de vie du parc de batteries, optimiser l'autonomie et réduire la consommation, mais bien sûr l'énergie potentiellement disponible est considérable. L'eau chaude est fournie par un ballon électrique (qui s'exonère des dérivations moteurs devenues inutiles), le chauffage éventuel pourra s'approvisionner à la même source et le dessalinisateur 220V permettra de voyager léger (le gain potentiel sur un 42' est de 300kg). Dans les limites du raisonnable, les autres consommateurs du bord sont assurés d'un fonctionnement constant tout comme l'outillage électroportatif terrestre, la télévision, le lecteur de dvd ou l'ordinateur ! Un chargeur de 80A dispose d'une possibilité de convertir 2000W en 220V. JAUNE CONTRE ROUGE Nous appareillons de concert avec les deux Outremer 42', j'ai d'abord souhaité accompagner les "faux jumeaux" en Zodiac afin de m'imprégner de la silhouette, du comportement, de l'assiette des deux catamarans et noter I 3MULTICOQUES MAG 69 COMPARATIF CONCLUSION N'oublions pas que ces catamarans sont avant tout des voiliers, et que c'est à la barre et à la voile qu'on en profite le plus… L'adaptation du concept diesel-électrique sur l'Outremer 42' est une réussite ; les performances sont conservées, le centrage des masses n'est pas dégradé et la qualité de vie à bord semble gagnante. Le test sur une unité de taille moyenne est intéressant car il valide l'ensemble des implantations et permet de "bloquer" le nombre d'unités thermiques embarquées sur un catamaran : en effet l'inflation de la consommation électrique en croisière s'est accompagnée d'une multiplication des "bouilleurs" à combustible fossile malgré les progrès réalisés par les éoliennes et les panneaux solaires…un comble ! Sur de nombreux multicoques, on a vu fleurir un, voire deux groupes électrogènes plus un compresseur de bouteilles sur base thermique, en plus des deux moteurs de propulsion, et des horsbord d'annexes !!! Le concept développé sur le 42' n'aura pas de mal à évoluer sur les autres modèles de la gamme, quelle que soit leur taille. FICHE TECHNIQUE d'éventuelles différences. Première observation : la vitesse des bateaux est bluffante ! Sous genaker, alors que la brise thermique commence à s'établir (environ 10 nœuds) les quatre carènes glissent à plus de 7 nœuds sur une mer animée d'ondulations, vestige des 20 nœuds de SW de la veille. Gennakers bien remplis, les étraves vaporisent déjà une petite houache évocatrice. Je navigue ensuite à la voile puis au moteur à bord de la version thermique (rouge) alternant les phases à mi-régime et full speed afin de bien me remémorer les sensations de notre essai de l'année dernière (voir MMAG N°116). Enfin à bord de CYAM (version diesel-électrique, le jaune), nous mettons le cap au large sous gennaker. Les qualités du modèle s'affirment immédiatement, le 42' ronronne (avec 6 équipiers à bord) entre 7 et 8 nœuds à 80° du vent qui ne dépassera pas 11 nœuds ! Guidé par les explications de Stéphane qui a développé CYAM, je passe ensuite à l'essai moteur. Face à la barre, 2 inverseurs électriques et 2 commutateurs marche/arrêt ! C'est tout et cela suffit, la mise en route s'effectue par une simple rotation quart de tour, 5 secondes de préchauffage et les (ou le) générateur(s) démarre(nt). A 3000 tours constants, le velouté de fonctionnement est physiologiquement agréable, moins présent que le bruit des "thermiques", le contraste est même assez considérable ! Les efforts consentis sur l'ensemble de la chaîne (waterlock à l'admission d'air, échappement sec à séparateur, refroidissement des propulseurs et variateurs, étage antivibratoire supplémentaire sur la liaison sail-moteur,…) sont payants, le verdict général est que l'on pourrait maintenir cette allure (7.5 nœuds) jusqu'à Minorque sans en souffrir. La vitesse maxi de 7.8 nœuds est parfaite pour une propulsion auxiliaire et le niveau sonore descend à 64db au I 70 MULTICOQUES MAG7 CONVIVIALITÉ DE LA VITESSE MAXI DE 7.8 NŒUDS L'UTILISATION EST PARFAITE POUR UNE PROPULSION un mot, c'est SIMPLE ! À la barre : AUXILIAIRE ET LE NIVEAU SONORE En deux "clés" de marche-arrêt et deux inverseurs-accélérateurs. DESCEND À 64DB AU CENTRE À la table à cartes deux tableaux de bord permettent le démarrage et le DU CARRÉ À 7 NŒUDS ! contrôle de la fonction "groupecentre du carré à 7 nœuds ! Pour bien concrétiser la perception : assis à la table du carré, il n'est pas toujours possible d'entendre la mise en route ou l'arrêt des groupes. Remarquable ! La manoeuvrabilité dans les ports et mouillages ou pour la prise de coffre bénéficie des habituelles qualités de Moteurs en marche, la facilité et le confort de la version "électrique" sont bluffante. couple à bas régime des moteurs électriques : dérives basses, l'utilisateur fait absolument ce qu'il veut du "bout des doigts" sans pratiquement solliciter l'accélérateur. Le vissage dans l'eau d'hélices modernes accouplées à ce type de propulsion est performant, la réserve de manœuvrabilité, réelle. recharge" (sans engager la mise sous tension des inverseurs et des moteurs). Tout fonctionne sur le principe on/off et il n'y a pas de possibilité d'erreur. Personnellement, j'ai apprécié cette "légèreté" technologique : disponible en cas de besoin, discrète le reste du temps ! Architecte : Gérard Danson Constructeur : Atelier Outremer Matériau : sandwich mousse/verre/polyester et monolithique infusés Longueur : 13.10m Largeur : 7.00m Poids à vide : 6.4t Déplacement en charge : 8.9t Homologation CE : 10 personnes en côtier / 6 personnes en catégorie hauturière Hauteur du mât : 17.80m Surface GV : 65m2 Solent : 29 m2 Genaker : 65m2 Spinaker : 98m2 Motorisation : 2 X 29 cv thermiques ou 18kW Générateurs : Fisher Panda 3000t/mn, 12kW Consommation à 7 nœuds : thermique 4.8l/h, diesel-électrique 3.25l/h Prix : 435 350 Euros TTC Le jaune est à motorisation "électrique". Le rouge en diesels "classiques". A la voile, il n'y a aucune différence entre les deux ! MOTORISATION DIESEL-ELECTRIQUE COMBINEE Quelles évolutions possibles? Tous les maillons de la chaîne peuvent faire l'objet d'évolutions grandes ou petites : • Groupes électrogènes à haut rendement, plus silencieux, moins lourds, moins chers, … • Intégration des variateurs dans les moteurs (compacité, diminution du câblage). • Connectique de qualité aviation 30% de poids en moins et rendement supérieur. • Batteries au lithium plus légères, encombrement très inférieur. • Panneaux solaires à haut rendement. • La pile à combustible semble pour l'instant un mirage, butant sur la quantité d'énergie nécessaire à la fabrication de l'hydrogène et le défi du stockage. • Base thermique évoluée (type Wispergen) : rendement, économie, silence. • Évolution des mentalités : n'oublions pas que nos moteurs sont auxiliaires et que l'énergie principale de nos voiliers est éolienne ! Le poste de barre de la version "électrique". Classique et surtout SIMPLE ! L'un des moteurs diesels de la version "classique". Sur la version "classique", on retrouve le même type d'instrumentation au poste de barre. Le groupe et le moteur électrique prennent place à l'arrière de chaque coque… A gauche, les modules de commande des 2 groupes, contrôle des fonctions par affichage numérique et gestionnaire de consommation : le diesel électrique pour "les nuls" ! LES PLUS • Une solution pertinente, conviviale, légère et silencieuse • Mise en œuvre sérieuse • Énergie abondante sans impact sur les qualités nautiques LES MOINS • Pas encore de réduction de poids et de prix par rapport aux "thermiques" • Fiabilité des composants à évaluer dans le temps LES CONCURRENTS LAGOON 420 Architecte : Chantier : Longueur : Largeur : Poids : Surface près : Prix TTC : Van Peteghem /Lauriot Prevost Lagoon 12.61m 7.50m 11.7/14.4t 97m2 270 000 euros Leopard 43’ Architecte : Chantier : Longueur : Largeur : Poids : Surface près : Prix TTC : Simonis & Voogd Robertson & Caine 12.95 m 6.93 m 8.6 / 14.4 T 120 m2 305 000 euros Fast Cat 435 Architecte : Chantier : Longueur : Largeur : Poids : Surface près : Prix TTC : Lavranos / Goudsmit African cats 13.18 m 7.42 m 5.5 T 125 m2 440 000 euros