13-Plantes attractives des auxiliaires

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13-Plantes attractives des auxiliaires
FICHE N°13 "PLANTES ATTRACTIVES DES AUXILIAIRES"
Les auxiliaires
Source : Loiret Nature Environnement
Dans le milieu naturel, tous les animaux et végétaux possèdent des
parasites et des prédateurs. Les populations des différents
organismes se régulent ainsi entre elles. Les animaux phytophages
(ou autres ravageurs se développant au dépend des plantes) sont
considérés comme nuisibles dans les zones entretenues. Dans ces
zones, il est possible qu’une espèce nuisible pullule du fait de
l’absence de ces prédateurs ou parasites naturels. Ces organismes,
prédateurs et parasites naturels des ravageurs, protègent les
végétaux en régulant les populations de nuisibles : ce sont des
auxiliaires.
Un nombre important d’auxiliaires sont des insectes, mais il existe également des auxiliaires chez les
acariens, araignées, batraciens, reptiles, oiseaux, mammifères.
Ils agissent selon 2 modes d’action :
- les prédateurs qui se nourrissent des ravageurs. Chez les insectes, les larves sont en général
les plus voraces. L’efficacité est immédiate et il y a peu de spécificité.
- les parasitoïdes dont la larve se développe à l’intérieur et au détriment du ravageur (ponte
à proximité ou dans le ravageur). L’action est plus lente et spécifique.
Chrysope (Chrysoperla carnea)
L’adulte frêle, vert pâle, avec des ailes
transparentes en toit et de longues
antennes, des yeux saillants dorés
s’alimente avec du pollen et du nectar ;
les larves gris-vert équipées de fortes
mandibules leur permettant d’attraper
pucerons, mais aussi acariens, thrips et
autres proies (jusqu’à 50 pucerons par jour).
Chrysope adulte
Larve de Chrysope
Source : site insecte.org
Source : INRA
Coccinelle (Adalia bipunctata ou
septempunctata)
Le plus célèbre des auxiliaires. Aussi
bien les larves que les adultes se
nourrissent exclusivement de pucerons
(jusqu’à 60 par jour).
Coccinelle adulte
Larve de coccinelle
Source : site insecte.org
Source : site insecte.org
Syrphe (Episyrphus balteatus)
Le syrphe est un diptère et se caractérise
par ses couleurs bigarées jaune et noir qui
le font ressembler à une guêpe. L’adulte
butineur est pollinisateur, son vol est
caractéristique : saccadé ou stationnaire.
Sa larve diaphane dévore chaque jour 40 à
50 pucerons.
Larve de syrphe
Syrphe adulte
Source : site insecte.org
Source : site insecte.org
Guêpe parasitoïde (Aphidius sp.)
Cette petite guêpe (4 à 5 mm) très mobile est un parasitoïde qui pond
ses œufs dans le corps d’autres insectes vivants (pucerons, chenilles…
jusqu’à 30 par jour).
Aphidius adulte Source : Krister Hall
Le carabe
Ce coléoptère chasse la nuit les limaces, et s’abrite le jour sous des tas
de feuilles, de morceaux de bois, de pierre…
Carabe- Source : site insecte.org
La mésange bleue
Cet oiseau insectivore se nourrit de pucerons, de chenilles…
Carabe
Source : Joël Valentin
Source : Loiret Nature Environnement
Les abeilles et autres insectes pollinisateurs sont considérés comme des auxiliaires. Ils assurent une
bonne santé et stabilité du milieu.
Comment favoriser les auxiliaires ?
Les proies des auxiliaires doivent rester présentes pour que les auxiliaires s’installent et se
maintiennent.Le but est de maintenir les populations de nuisibles sous le seuil de tolérance.
Diversité végétale
Dans tous les systèmes écologiques, la stabilité est plus importante lorsque la diversité est
grande.Ainsi, une diversité végétale importante limite la prolifération d’insectes indésirables et de
maladies. En effet, ces derniers étant souvent spécifiques à une famille végétale, leur propagation est
donc plus limitée et difficile dans un mélange d’espèces végétales.La diversité des espèces plantées
permet également d’apporter « le gîte et le couvert » à un plus grand nombre d’insectes auxiliaires
qui sont généralement peu spécifiques vis-à-vis de leurs proies.
Plantes attractives
Certaines espèces végétales attirent plus que d’autres les insectes et acariens auxiliaires de par leur
capacité à abriter une grande diversité d’insectes, proies ou hôtes potentiels.
Plantes relais
Certaines plantes, appelées plantes relais, hébergent des phytophages spécifiques, ce qui va
permettre d’attirer les auxiliaires sans risques de propagation des nuisibles vers les autres plantes.
Les auxiliaires vont pouvoir effectuer leur cycle en toute tranquillité et recoloniser régulièrement les
autres cultures (exemple : la capucine est abondamment colonisée par les pucerons et chenilles).
La présence de ces plantes dispersées au sein de l’aménagement permet ainsi de maintenir une
population d’auxiliaires importante qui va exercer une pression de prédation forte sur les nuisibles
présents sur les autres végétaux.
Auxiliaires
Acariens
prédateurs
Araignées
Chrysopes
Coccinelles
Hémérobes
Hyménoptères
parasites
(ichneumons,
braconides…)
Prédateurs du
sol (millepattes,
carabes…)
Punaises
prédatrices
Les plantes attractives d’auxiliaires
Proies
Famille végétale
Acariens phytophages,
- Euphorbiacées : Ricin
thrips
Mouches, moucherons,
pucerons, thrips, acariens,
- Astéracées (composées) : cosmos
divers insectes suceurs
- Apiacées (ombellifères) : aneth, angélique, carotte sauvage,
Acariens, psylles, aleurodes,
panais sauvage, coriandre, fenouil
œufs de lépidoptères,
- Astéracées (composées) : achillée millefeuille, camomilles,
cochenilles, thrips,
chrysanthème des moissons, doronic, centaurées,
pucerons…
marguerites, souci
- Autres : bourrache, eschscholtzia, capucine
- Apiacées : angélique
Pucerons
- Astéracées : aster, tanaisie
- Autres : volubilis, aubergine, pelargonium odorant
- Astéracées (composées) : aster
Pucerons, acariens
- Autres : aubergine, volubilis
Altises, charançons,
- Apiacées : aneth, angélique, carotte sauvage, panais
chenilles diverses,
sauvage, fenouil, coriandre
cochenilles, mouches
- Labiacées : menthe
diverses, pucerons,
- Autres : anthémis
taupins…
Carabes : nymphes de
chenilles, limaces ;
Mille-pattes : gastéropodes
Acariens, psylles, pucerons,
petites chenilles, thrips…
Syrphes
(larves
prédatrices)
Pucerons
Trichogrammes
Lépidoptères ravageurs
(pyrales…), carpocapse des
pommes
- Légumineuses : trèfle violet
- Légumineuses : toutes
- Autres : molène
- Apiacées: aneth, angélique, carotte sauvage, panais sauvage,
coriandre, fenouil
- Astéracées : achillée millefeuille, camomille, chrysanthème
des moissons, doronic, centaurées, marguerites, souci, aster,
œillet d’inde, laiteron, pissenlit, séneçon
- Légumineuse : mélilot blanc
- Crucifères : moutarde blanche
- Polygonacées : sarrasin
- Autres : phacélie, véroniques, aubergine, volubilis
- Autres : phacélie
Des arbres et arbustes peuvent également jouer ce rôle. Parmi ceux-ci, on peut citer le buis, le chêne
pédonculé, le cornouiller mâle et sanguin, l’érable champêtre, le laurier-tin, le lierre, l’aulne, le
nerprun alaterne, le noisetier, le tilleul, la viorne…
Maintien des auxiliaires
Il est important de constituer des zones de plantation dense et
persistante avec des plantes pérennes, vivaces ou arbustives moins
appétantes que les annuelles et permettant le maintien des auxiliaires
grâce à l’abri qu’elles fournissent, lors de mauvaises conditions et en
hiver. De même, certains arbustes et autres plantes à tiges creuses ou
remplies de moelle hébergent certains auxiliaires.
Il est aussi possible de mettre en place des abris pour ces auxiliaires en
créant des tas de bois, des tas de pierres, des nichoirs à oiseaux, des
Nichoir à oiseaux
hôtels à insectes…).
Source : site auJardin.info
Dans de nombreux cas, ce sont les larves de
l’espèce qui sont auxiliaires alors que les adultes se nourrissent avec les
fleurs : pollen et nectar. Il faut donc créer un habitat favorable au
maintien des adultes avec des végétaux à floraison précoce (doronic,
œillet d’inde…) et tardive (aster), à floraison étalée (centaurées,
souci…), à fructification hivernale… Il faut favoriser les plantes locales
qui ont leur cortège d’auxiliaires présents.
Il faut donc diversifier les espèces végétales, source de biodiversité
animale, diversifier les habitats (haies, bandes florales, adventices,
stations refuges, plantes relais, abris…) et y associer des plantes
Hôtel à insecte
attractives des auxiliaires pour maintenir un bon équilibre naturel et
Source : site Adalia square
prévenir ou combattre les attaques de certains indésirables dans les espaces verts.
Les végétaux installés doivent correspondre aux contraintes environnementales du lieu (climat,
sol…), leur bon état sanitaire leur permettra d’être moins sensibles aux ravageurs et maladies.
Les lâchers des auxiliaires
Pour participer à la lutte contre les ravageurs, il est également possible
d’introduire des auxiliaires :
- Soit en transférant des auxiliaires à partir d’autres parcelles où ils
sont en nombre.
- Soit en réalisant des lâchers d’auxiliaires commercialisés.
Il existe de types de lâchers :
• Lâcher inondatif :
Les auxiliaires élevés en grandes quantités sont lâchés dans l’espace vert. Ils
ne s’installent pas durablement ; il faudra donc le renouveler en fonction
d’acariens prédateurs
des attaques des ravageurs ; par exemple des lâchers d’acariens prédateurs Sachet
Serres de Salon de Provence
Source : FREDON Paca
d’autres acariens.
• Lâcher inoculatif :
Les auxiliaires sont introduits progressivement dans la culture. Par exemple, la guêpe parasitoïde
Torimus sinensis est utilisée contre le cynips du châtaignier.
La mise en place (la dose, la fréquence, le stockage) est à soigner pour assurer une efficacité
intéressante.
Fiche réalisée en 2010 par la FREDON Poitou-Charentes, dans le cadre de la démarche Charte Terre saine "Votre commune sans pesticides"
Cette fiche a été mise à jour pour le Parc naturel régional du Luberon dans le cadre d’un appel à projet de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée et Corse sur le
thème de la réduction de l’usage des pesticides en zones non agricoles par la FREDON Paca en mai 2012
Sources bibliographiques :
Le guide du jardin bio – Potager, verger, ornement, J.P. Thorez & B. Lapouge-Déjean, Mens, Terre Vivante, 2009
Pucerons, mildiou, limaces… - prévenir, identifier, soigner bio, J.P. Thorez, Mens, Terre Vivante, 2008