hôtel de soubise grands dépôts

Transcription

hôtel de soubise grands dépôts
archives
nationales
Site de Paris
hôtel de
soubise
et
grands
dépôts
archives
nationales
Site de Paris
Les hôtels de Soubise et de Rohan, les Grands dépôts
Historique des lieux
En 1371, Olivier de Clisson, qui succèdera au
connétable de France Bertrand Du Guesclin,
entreprend la construction d’un hôtel particulier sur
les terrains qu’il vient d’acquérir à l’extérieur des
remparts de Philippe Auguste. N’est conservée
aujourd’hui de ce premier hôtel que la porte fortifiée
avec ses tourelles donnant sur la rue des Archives,
seul vestige encore visible de l’architecture privée
du xive siècle à Paris.
Le 14 juin 1553, l’hôtel de Clisson est acquis par
François de Lorraine, duc de Guise, et sa femme,
Anne d’Este. Très délabré, le bâtiment exige
d’importants travaux de reconstruction que la
puissante famille des Guise confie au célèbre artiste
italien, chef de file de la première école de
Fontainebleau, Francesco Primaticcio, dit Le
Primatice. Rien n’a été conservé des célèbres
peintures de la chapelle réalisées d’après ses dessins
par Niccolo dell’Abbate. De l’édifice du xvie siècle
subsistent les baies en plein cintre ouvrant sur le
côté nord de la chapelle, ainsi que les murs de
l’ancienne salle des gardes dans laquelle les
« ligueurs » du parti catholique se réunissent pendant
les guerres de Religion. C’est probablement là qu’est
décidé le massacre de la Saint-Barthélemy (1572) et
que débute la journée des Barricades (1588) qui
oblige le roi à fuir Paris.
Dernière héritière de la famille, Marie de Guise
meurt sans enfant en 1688. L’hôtel est acheté en
mars 1700 par François de Rohan-Soubise et Anne
de Rohan-Chabot, sa femme. Pour embellir leur
résidence, ils choisissent en 1705 sur les conseils de
leur fils Armand Gaston, futur cardinal de Rohan, un
jeune architecte, Pierre Alexis Delamair.
2
3
Vue de l’ancien hôtel de Clisson.
Lithographie d’après
F. Villeneuve, 1819.
Paris, musée des Archives
nationales, AE/II/3656.
Vue de l’hôtel de Soubise.
Estampe, Jean-Baptiste Rigaud,
1730-1740.
Paris, musée des Archives
nationales, AE/II/2888.
Porte fortifiée de l’hôtel de
Clisson, vers 1375 (ci-contre).
archives
nationales
Site de Paris
Les hôtels de Soubise et de Rohan, les Grands dépôts
Afin de donner au nouveau palais une entrée
prestigieuse, Delamair change l’orientation de
l’hôtel de Soubise en plaquant une nouvelle façade
de style classique contre l’ancienne aile sud et
ordonnance une majestueuse cour d’honneur à
colonnade ouvrant par une demi-lune sur l’actuelle
rue des Francs-Bourgeois. Il réorganise également la
distribution intérieure de l’hôtel, en séparant
appartements de parade et appartements privés en
enfilade. Enfin, il est chargé de la campagne de
décors sculptés qui ornent encore aujourd’hui la
façade.
Il fait notamment réaliser par Robert Le Lorrain les
statues représentant les quatre saisons qui scandent
le trumeau des baies du premier étage, tandis que
les allégories de La Gloire et de La Magnificence
encadrent le fronton et que de petits groupes de
génies symbolisant les sciences et les arts ornent la
balustrade.
Dans le même temps, le cardinal confie à Delamair
la construction de l’hôtel de Rohan dont la façade
monumentale se dresse sur les jardins communs
aux deux hôtels.
Confisqués sous la Révolution, les deux hôtels
particuliers sont finalement vendus au profit des
créanciers de la famille des Soubise. Le 6 mars 1808,
ils sont acquis par l’État. Napoléon 1er affecte l’hôtel
de Soubise aux Archives impériales et l’hôtel de
Rohan à l’Imprimerie impériale.
Pour répondre à l’accroissement régulier des
fonds, les Archives nationales font bâtir au cours
du xixe siècle une série de dépôts. Ils sont édifiés en
deux temps : de 1838 à 1848 par les architectes
Édouard Dubois et Charles Lelong, et de 1859 à
1880 par Hubert Janniard puis Edmond Guillaume.
4
5
Façade et cour d’honneur de
l’hôtel de Soubise.
Pierre Alexis Delamair,
1705-1708.
Dépôts Napoléon III :
salle du Trésor des chartes.
Hubert Janniard, 1865.
Dépôts Napoléon III.
Détail des ferronneries.
Dépôts Louis-Philippe.
Édouard Dubois et Charles
Lelong, 1838-1848 (ci-contre).
archives
nationales
Site de Paris
Les hôtels de Soubise et de Rohan, les Grands dépôts
Les premières constructions appelées aujourd’hui
« dépôts Louis-Philippe » sont bâties dans le
prolongement est de l’hôtel de Soubise, au travers
des jardins, en rompant la perspective avec la façade
de l’hôtel de Rohan. L’aile, édifiée sous Napoléon III
et achevée sous la IIIe République sur l’emprise des
anciens bâtiments de l’hôtel de Guise, prolonge les
dépôts Louis-Philippe en retour d’équerre sur les
actuelles rue des Quatre-Fils et rue des Archives. La
cour des Grands dépôts se referme alors sur un
espace en forme de T où l’architecture du palais des
Soubise dialogue désormais avec celle des magasins
monumentaux des Archives nationales.
Au milieu du xixe siècle, en plus de la construction de
ces bâtiments, sont entrepris des travaux de
rénovation de l’hôtel de Soubise. L’ancien escalier
est détruit à cette occasion et remplacé par un
escalier rectiligne destiné à relier le vestibule de
l’hôtel à l’entrée des Grands dépôts.
Le musée des Archives nationales occupe les salles
de l’hôtel de Soubise depuis sa création en 1867 par
le marquis de Laborde, directeur général des
Archives de l’Empire. Son inauguration intervient en
même temps que celle des Grands dépôts dont la
construction a permis de libérer et de restaurer les
salons d’apparat afin d’y exposer des collections de
documents. La visite du musée et des dépôts forme
alors un parcours unique voué à l’initiation du public
aux disciplines archivistiques et à une présentation
de l’histoire à travers ses sources. Par leur politique
d’action culturelle et pédagogique, les Archives
nationales continuent d’assumer aujourd’hui encore
ce rôle de transmission.
6
7
Cour des Grands dépôts.
Escalier d’honneur de l’hôtel de
Soubise.
Édouard Dubois et Charles
Lelong, 1844 (ci-contre).
archives
nationales
Site de Paris
L’hôtel de Soubise
L’architecture intérieure de l’hôtel de
Soubise
En 1732, à l’occasion de son remariage avec
Marie Sophie de Courcillon, jeune veuve de dix-neuf
ans dont il est l’aîné de plus de quarante ans, Hercule
Mériadec, fils héritier de François de Soubise,
entreprend de mettre au goût du jour ses
appartements.
Il fait appel au célèbre architecte Germain Boffrand
qui complète l’enfilade des salons par un pavillon
ovale
permettant
l’articulation
avec
les
appartements privés de l’aile nord en retour. À partir
de 1736, Boffrand porte tous ses efforts sur le décor
intérieur en faisant appel aux meilleurs artistes de
son temps, tels François Boucher, Charles Natoire
ou Carle Van Loo. Les appartements comptent parmi
les plus beaux exemples du style rocaille, où la
richesse ornementale de la ligne courbe s’allie à
l’harmonie des ors et des couleurs, dans le respect
de l’équilibre et de la convenance. Tandis que le rezde-chaussée, dévolu à Hercule Mériadec, célèbre
avec une certaine sobriété les vertus des princes et
la lignée des Rohan, le premier étage chante avec
éclat la beauté et la jeunesse de la princesse de
Soubise.
Aujourd’hui, seule une partie des salons a pu être
restituée dans sa splendeur, l’autre ayant été
détruite et le mobilier d’origine ayant disparu.
8
9
Vénus à sa toilette.
Carle Van Loo, 1738.
Médaillon de la chambre
d’apparat de la princesse,
Sémélé.
Attribué à Jacques Verbeckt,
1736-1740.
Les Nymphes retirent de l’eau
le corps inanimé de Psyché.
Charles Natoire, 1737-1738.
archives
nationales
Site de Paris
L’hôtel de Soubise
Au rez-de-chaussée : les appartements
du prince
Le vestibule (1)
Lors des travaux entrepris en 1705 par Delamair,
l’accès à l’hôtel change d’orientation. Côté sud, une
nouvelle façade est plaquée tel un décor de théâtre
sur le flanc de l’hôtel de Guise. La première grande
salle ouvre alors sur une vaste cour d’honneur
conférant à l’hôtel particulier sa dimension princière.
Il reste peu d’éléments du décor original. Deux
médaillons à l’antique d’empereurs romains
entourés de trophées d’armes, casques et cuirasses
se trouvent au-dessus des anciennes portes
latérales. Celle de droite donnait au xviiie siècle accès
aux appartements du prince et ouvrait sur une
enfilade de trois pièces, le long des baies ensoleillées
donnant sur le jardin. Elles conduisaient à la
chambre d’apparat du prince.
Médaillon à l’antique du
vestibule de l’hôtel de Soubise.
Salle de lecture de l’hôtel de
Soubise, avril 1963 (ci-contre).
L’antichambre (2)
Dans cette pièce qui sert désormais de salle
d’exposition, se trouvent à l’époque de Boffrand une
antichambre et une salle du dais. Ouvertes par deux
fenêtres de chaque coté, celles-ci servent
principalement de salles d’attente et de réception.
En 1902, elles sont réunies et deviennent la salle
affectée à l’accueil des lecteurs et à la consultation
de documents. Elle est alors garnie de boiseries
inspirées des projets du sculpteur ornemaniste
Jacques-Louis Herpin. Ces boiseries sont aujourd’hui
dissimulées derrière des cimaises d’exposition.
4
6
1
10
11
2
3
5
archives
nationales
Site de Paris
L’hôtel de Soubise
La chambre d’apparat du prince (3)
On attribue aux sculpteurs Lambert-Sigisbert Adam
et Jean-Baptiste II Lemoine les bas-reliefs des
médaillons ornant les lambris : du côté de l’alcôve
les allégories du Discernement et de La Richesse, et
du côté des fenêtres, celles de La Vérité et de La
Gloire. L’or n’apparaît qu’aux bordures des glaces et
des peintures. Celles-ci représentent, en dessus-deporte, Aurore et Céphale (François Boucher, 1739) et
Mars et Vénus (Carle Van Loo, 1738), et du côté de
l’alcôve, Neptune et Amphitrite (Jean Restout, 1736)
et L’Hymen d’Hercule et d’Hébé (Charles Trémolières,
1738). Des motifs héraldiques ornent la corniche.
Cette pièce sert régulièrement pour des concerts et
des journées d’étude.
Le petit cabinet (4)
La porte sous tenture de l’alcôve donne accès au
« petit cabinet des livres », qui a conservé ses
boiseries datant vraisemblablement de 1735-1740.
Au début du xviiie siècle, cette pièce servait plutôt de
garde-robe où dormait le valet de chambre du prince.
C’est le dernier propriétaire, le maréchal Charles de
Rohan, prince de Soubise, qui le transforme en
bibliothèque. Deux camaïeux bleus de François
Boucher, La Chasse et La Pêche, ornent les
médaillons de chaque côté de trois grands placards.
La cheminée, en marbre de Rance, est la seule de
l’hôtel de Soubise qui soit d’origine. Au xixe siècle,
cette pièce sert de bureau aux architectes des
Archives puis aux professeurs de l’École des chartes
et enfin au conservateur du Musée.
12
13
Médaillon de la chambre du
prince : La Gloire.
Jean-Baptiste II Lemoine,
1736-1740.
Petit cabinet des livres.
Architecte : Germain Boffrand,
1736-1740.
Appartement du prince de
Soubise.
Enfilade des pièces (ci-contre).
archives
nationales
Site de Paris
L’hôtel de Soubise
Le salon du prince (5)
Le salon du prince a été construit et aménagé lors de
la grande campagne dirigée par Boffrand, à partir de
1735. Entre les arcades du salon se trouvent huit
grands bas-reliefs représentant des allégories des
sciences et des arts : quatre d’entre eux sont dûs à
Lambert-Sigisbert Adam, La Poésie et les Arts
plastiques, La Musique, La Justice, L’Histoire en
présence du Temps et de la Renommée ; les quatre
autres, La Fable et la Vérité, L’Arithmétique,
L’Astronomie, L’Épopée et la Tragédie ont été
sculptés par Lemoine.
Conçu comme un salon « frais », il ouvrait sur les
jardins et servait de salon de musique, art dont les
Soubise se firent les promoteurs. En effet, en 1762, le
maréchal de Soubise demande à son ami le
compositeur François-Joseph Gossec de créer le
« Concert des Amateurs ». Avec 70 à 80 musiciens,
cet ensemble a une dimension symphonique, fait
exceptionnel pour l’époque. Le chevalier de
Saint-Georges prend ensuite la succession de Gossec
et la foule se presse pour entendre l’orchestre dirigé
par le professeur de musique personnel de la reine
Marie-Antoinette.
Le grand cabinet du prince (6)
Le salon communique avec le grand cabinet du
prince dont ne subsiste du décor original que la
corniche. Sont accrochés en dessus-de-porte Jupiter
et Junon (Van Loo, 1737) et La Dispute de Minerve et
Neptune (Restout, 1738).
14
15
Écoinçon du salon ovale du
prince : L’Épopée et la Tragédie.
Jean-Baptiste II Lemoine,
1736-1740.
Jupiter et Junon.
Carle Van Loo, 1737.
Salon ovale du prince.
Architecte : Germain Boffrand,
1735-1740 (ci-contre).
archives
nationales
Site de Paris
L’hôtel de Soubise
Au premier étage :
les appartements de la princesse
On y accède par un grand escalier reconstruit en
1844. Son plafond peint par Jobbé-Duval représente
La France arrachant ses archives à la nuit des temps
(1877-1881).
La salle des gardes (1)
Au xvie siècle, lorsque l’hôtel appartenait aux Guise,
cette salle des gardes permettait d’accueillir
l’importante clientèle parisienne de la famille et fut
l’un des hauts lieux de rassemblement de la Ligue
catholique pendant les guerres de Religion. Elle était
richement décorée de tableaux et de luxueuses
tapisseries, dont celles des Chasses de l’Empereur
Maximilien tissées d’après des cartons de Bernard
van Orley et conservées aujourd’hui au musée du
Louvre. Au xviiie siècle, la salle conserve les mêmes
proportions mais prend le nom de « grande
antichambre », « galerie » ou « grande salle ». On
pénètre dans les appartements de la princesse par
cette longue salle présentant une galerie de portraits
d’ancêtres, de rois et de membres de la famille de
Rohan-Soubise. Entre 1808 et 1865, la salle des
gardes héberge momentanément le Trésor des
chartes. Depuis 1970, cette vaste salle sert à accueillir
les expositions temporaires des Archives nationales.
La salle d’assemblée (2)
La salle d’assemblée a conservé un moulage de sa
corniche décorée dans les angles de reliefs figurant
les Quatre parties du monde. Les tableaux des
dessus-de-porte, qui proviennent de la petite
chambre de la princesse, représentent Vénus à sa
toilette (Van Loo, 1738) et Vénus au bain (Boucher,
1738).
16
17
Plafond peint de l’escalier de
l’hôtel de Soubise.
Armand Marie Félix JobbéDuval, 1877-1881.
Vénus au bain.
François Boucher, 1738
(ci-contre).
archives
nationales
Site de Paris
L’hôtel de Soubise
La présentation actuelle se veut une évocation de
l’œuvre fondatrice des premiers directeurs des
Archives. Des vitrines de bois noirci aux appliques
de bronze furent spécialement conçues pour
l’inauguration du musée en 1867. C’est dans ces
mêmes vitrines que sont aujourd’hui présentés les
fac-similés de quatorze grands documents de
l’histoire de France.
La chambre d’apparat de la princesse (3)
C’est dans cette pièce que s’exerce avec le plus
d’éclat la volonté de représentation des Soubise,
calquée sur l’exemple versaillais. En tant que princes
étrangers, plus haut rang à la cour après celui de
prince de sang, les Soubise jouissaient du privilège
de posséder une balustrade derrière laquelle était
installé le lit de parade. Le lit de la princesse, derrière
cette balustrade refaite en 1862, est une restitution
d’après la gravure de Boffrand. Le précieux décor
des boiseries est attribué au sculpteur ornemaniste
Jacques Verbeckt. Les médaillons dorés des lambris
représentent les amours de Jupiter avec Callisto,
Sémélé, Europe et Io tandis que ceux des angles de
la corniche sont consacrés aux figures de Danaé,
Léda, Ganymède et Hébé.
Sur les côtés, des groupes en stuc blanc sont sculptés
par Nicolas Sébastien Adam : Bacchus et Ariane (la
musique et l’ivresse), Diane et Endymion (la chasse),
Minerve et Mercure (la puissance) et Vénus et
Adonis (le commerce amoureux). Les dessus-deporte représentent Les Grâces présidant à l’éducation
de l’Amour (Boucher, 1738), et Minerve enseignant à
une jeune fille l’art de la tapisserie (Trémolières,
1737). Sur le damas rouge de l’alcôve ont été
accrochées deux pastorales de Boucher, La Cage et
La Guirlande, jadis placées dans la salle d’audience
du prince.
1 8
19
Chambre d’apparat de la
princesse.
Architecte : Germain Boffrand,
1736-1740.
La Cage.
François Boucher.
Lit de parade de la princesse.
Restitution d’après la gravure
de Boffrand (ci-contre).
archives
nationales
Site de Paris
L’hôtel de Soubise
Le salon de la princesse (4)
Le salon de la princesse, chef-d’œuvre de Germain
Boffrand et de Charles Natoire, est la pièce la plus
remarquable de l’hôtel. Sa forme ovale a permis à
l’architecte de façonner un joyau décoratif où stucs,
boiseries sculptées et peintures s’unissent pour
abolir toute discontinuité de l’espace.
Sur le plan horizontal, le rythme est donné par les
grandes arcades des baies, portes et miroirs
alternant avec des panneaux de boiserie blanc et or.
Sur le plan vertical, la jonction avec le plafond se fait
sans rupture en suivant les courbes et contre-courbes
des lambris et des cadres chantournés des
« panaches » dans lesquels sont insérées les toiles de
Natoire jusqu’aux ondulations de la corniche et aux
nervures de la volière se détachant sur le plafond
bleu de ciel. Les huit peintures (1737-1739) sont
consacrées au mythe de Psyché dont les épisodes
sont contés dans l’ordre chronologique : Psyché
recueillie par Zéphir, Les Nymphes accueillent
Psyché avec des fleurs au seuil du palais de l’Amour,
Psyché montre ses trésors à ses sœurs, Psyché
contemple son époux endormi, Les Nymphes retirent
de l’eau le corps inanimé de Psyché, Psyché chez les
bergers, Psyché défaille de frayeur devant Vénus,
Psyché ravie au ciel par l’Amour.
La petite chambre à coucher de la princesse (5)
En retour, dans la petite chambre où couchait
réellement la princesse, les quatre dessus-de-porte
proviennent d’une salle de compagnie dans les
appartements des enfants du prince aujourd’hui
détruits. Ils figurent L’Amitié de Castor et Pollux
(Van Loo, 1738), La Discrétion et la Prudence
(Restout, 1737), Les Caractères de Théophraste ou la
Sincérité (Trémolières, 1737) et Mercure donnant
des leçons à l’Amour (Boucher, 1738).
20
21
Salon ovale de la princesse.
Architecte : Germain Boffrand,
1735-1740.
Psyché montre ses trésors à
ses sœurs.
Charles Natoire, 1737-1738.
Appartement de la princesse
de Soubise.
Enfilade des pièces (ci-contre).
archives
nationales
Site de Paris
L’hôtel de Soubise
Sont également placés sur les murs plusieurs autres
dessus-de-porte provenant d’appartements démolis :
Apollon enseignant à l’Amour à jouer de la lyre
(Restout,
1737),
Diane
désarmant
l’Amour
(Trémolières,
1737),
Paysage
au
pêcheur,
(Trémolières, 1738), Paysage au moulin (Boucher,
1739), Phébus et Borée (Restout, 1738) et Le Bûcheron
et Mercure (Van Loo). La corniche est ornée
d’enfants, de cartouches cynégétiques et de
médaillons représentant Les Quatre éléments.
La salle du dais (6)
L’ancienne salle du dais de la princesse a conservé
sa corniche armoriée portant les chiffres RS des
Rohan-Soubise dans les angles. La suite des
appartements privés a été détruite entre 1860 et
1870 pour édifier les bâtiments abritant les Grands
dépôts des Archives nationales. Cette pièce est
aujourd’hui consacrée à des présentations
temporaires de documents d’archives, originaux ou
fac-similés.
22
23
Les Caractères de Théophraste
ou la Sincérité.
Pierre Charles Trémolières, 1737.
L’Amitié de Castor et Pollux.
Carle Van Loo, 1738
(ci-contre en haut).
La Discrétion et la Prudence.
Jean Restout, 1737
(ci-contre en bas).
archives
nationales
Site de Paris
L’hôtel de Soubise
La salle Empire (7)
Cette salle dite « Empire » a été créée au xixe siècle à
l’emplacement de plusieurs petites pièces des
appartements privés de la princesse de Soubise,
dont l’ancienne chambre à coucher de la princesse
Anne Geneviève de Lévis Ventadour, première
femme d’Hercule Mériadec, morte ici même en 1727.
Meublée en 1882 de placards de chêne à l’instar des
rayonnages des Grands dépôts, elle est d’abord
destinée à l’exposition de différents objets
historiques et de pièces à conviction provenant de
grands procès criminels. En 1939, elle devient galerie
permanente d’exposition pour les documents du
Premier Empire, d’où son appellation.
Il y est montré actuellement une collection de boîtes
utilisées pour conserver les archives de la fin du
Moyen-Âge au xxe siècle. À partir de 2013, cette
présentation provisoire sera développée et les
Archives nationales offriront aux visiteurs une
immersion dans une salle reconstituée des Grands
dépôts.
Le public visitant la salle du
Trésor des chartes.
Gravure de Fichot publiée dans
Paris nouveau illustré, avril
1867.
Cartons de conservation
actuels, appelés Cauchard®.
Travée de boîtes adoptées sous
le Second Empire (ci-contre).
24
25
archives
nationales
Site de Paris
L’hôtel de Rohan
Construit entre 1705 et 1708 à l’initiative d’Armand
Gaston de Rohan sur le terrain que ses parents, le
prince et la princesse de Soubise, lui ont accordé à l’est
du domaine, l’hôtel de Rohan est l’œuvre de Pierre
Alexis Delamair, qui dirige en même temps le chantier
de Soubise. Sur le modèle traditionnel de la demeure
des élites parisiennes construite entre cour et jardin,
l’hôtel ouvre rue Vieille-du-Temple par une massive
porte cochère donnant accès à la cour d’honneur. Le
corps de logis principal s’étend au fond de celle-ci sur
sept travées. Mais c’est la façade donnant sur le jardin
qui déploie avec le plus d’ampleur son ordonnancement
classique. Treize travées, sur trois niveaux scandés de
colonnes et de pilastres à l’avant-corps central sommé
d’un fronton autrefois décoré, ouvraient sur un jardin à
la française commun aux deux palais. À la clef des arcs
des baies cintrées, les masques sculptés ont été
exécutés par les mêmes artistes que ceux de l’hôtel de
Soubise.
Au nord de la cour d’honneur, les écuries sont
commencées vers 1725 afin de loger les cinquante
chevaux du cardinal de Rohan. Leur porte principale est
sommée du célèbre haut-relief des Chevaux du Soleil
(vers 1730-1732) par Robert Le Lorrain représentant les
fougueux chevaux de Phébus-Apollon, Aeton, Eoüs,
Phlegon et Pyroïs revenant, haletants, de leur course
du jour. Cette porte est aujourd’hui celle du Minutier
central des notaires parisiens. Après le départ de
l’Imprimerie nationale qui occupait l’hôtel depuis 1808,
les Archives nationales ont en effet récupéré la
jouissance des lieux en 1927 et aménagé les vastes
communs en magasins d’archives afin d’y accueillir les
minutes notariales dont le dépôt était rendu possible
par une loi en 1928. Aujourd’hui encore les anciennes
écuries abritent une grande partie des quelques 20 km
linéaires de documents que conserve le Minutier.
26
27
Hôtel de Rohan : façade sur
cour.
Pierre Alexis Delamair, 17051708.
Hôtel de Rohan : façade sur
jardin.
Pierre Alexis Delamair, 17051708 (ci-contre).
archives
nationales
Site de Paris
L’hôtel de Rohan
Décor intérieur de l’hôtel de Rohan
Au cours du xviiie siècle, l’hôtel de Rohan est occupé
successivement par une lignée de quatre cardinaux
de la famille de Rohan-Soubise. Armand Gaston de
Rohan, évêque de Strasbourg, Grand Aumônier de
France, puis François Armand de Rohan, son
petit-neveu, cardinal de Soubise, Louis Constantin de
Rohan-Montbazon ensuite, et enfin Louis René
Édouard de Rohan, ambassadeur et Grand Aumônier
de France qui se compromet dans la fameuse « affaire
du collier de la reine ». Seul le grand étage de l’hôtel a
conservé une partie de sa décoration initiale datant de
l’époque du second cardinal, qui confie la rénovation
de ses appartements à l’architecte Saint-Martin, entre
1749 et 1751. Il ne reste aujourd’hui plus rien du rez-dechaussée ayant abrité la célèbre bibliothèque du
premier cardinal Armand Gaston de Rohan.
La grande antichambre et la salle à manger
On y accède par le grand escalier qui est une
reconstruction de l’original d’après les plans anciens,
due à l’architecte Robert Danis au moment de la
restauration de l’hôtel par les Archives nationales,
entre 1928 et 1938. À la même époque, les deux pièces,
ayant perdu leur décor, sont tendues de dix tapisseries
d’Aubusson à sujet chinois tissées d’après des cartons
de Boucher.
La salle de compagnie
La pièce conserve ses boiseries blanc et or ornées de
trophées de musique et sa corniche sculptée de
rinceaux peuplés de petits animaux, interrompue aux
angles par quatre médaillons représentant les
allégories des musiques guerrière, lyrique, bachique et
agreste. Les tableaux de dessus-de-porte sont l’oeuvre
du peintre Jean-Baptiste Pierre d’après l’Énéide :
Neptune apaisant les vents, Vénus reçoit de Vulcain
les armes d’Énée, Énée reçoit ses armes des mains de
Vénus, La dispute de Jupiter et de Junon.
28
29
Cabinet des Singes : Les Cartes
ou les Échasses.
Christophe Huet, 1749-1751.
Hôtel de Rohan : haut-relief des
Chevaux du Soleil.
Robert Le Lorrain, vers 1730-1732
(ci-contre).
archives
nationales
Site de Paris
L’hôtel de Rohan
Le cabinet des Singes
Son décor de lambris blanc et or, peint de scènes
historiées aux couleurs fraîches, est l’oeuvre du
peintre Christophe Huet, spécialiste des « singeries »
dans le goût chinois. On y découvre, s’ébattant dans
un décor champêtre, des personnages aux traits
orientalisants qui s’adonnent à des jeux bien connus
des Occidentaux d’alors. En partant du panneau de la
porte d’entrée : le Bal champêtre, les Bulles de savon,
le Chaudron, le Tête-bêche, le Chien dressé, la Main
chaude, le Charmeur, le Mât horizontal ou la
Chandelle, le Colin-maillard, la Balançoire, les Cartes
ou les Échasses, le Saut de mouton et la Raquette. À
ce décor s’ajoutent des rinceaux fleuris et des
arabesques où jouent des oiseaux, des insectes et
bien sûr les singes facétieux qui ont donné leur nom à
ce chef-d’oeuvre du style Louis XV. Cette pièce qui
servait de cadre à des soirées consacrées au jeu et à la
conversation d’agrément, était également un oratoire.
La niche dans laquelle se trouvait l’autel, qui conserve
encore un cadre surmonté de têtes d’angelots
sculptées, en témoigne.
Le cabinet des Fables
Après l’ancienne chambre, on accède à ce cabinet
vert et or qui appartenait aux appartements privés de
l’hôtel de Soubise, démolis en 1859 au moment de la
construction des Grands dépôts. Remonté dans
l’hôtel de Rohan en 1936-37 par Robert Danis, on peut
y admirer les lambris dédiés aux fables d’Ésope et de
La Fontaine attribués au sculpteur et ornemaniste
Jacques Verbeckt. En sept médaillons sculptés,
l’artiste développe un programme consacré à la
bonne éducation du prince où chaque histoire choisie
suscite la réflexion sur la bonne conduite à adopter :
Le Loup et l’Agneau, L’Ours et les Mouches à miel, Le
Chien envieux, La Lice et sa compagne, Le Chien qui
lâche sa proie pour l’ombre, La Perdrix et les Deux
Coqs, Le Renard et les Raisins.
30
31
Cabinet des Fables.
Attribué à Jacques Verbeckt,
1736-1740.
Cabinet des Fables : Le Loup et
l’Agneau.
Attribué à Jacques Verbeckt,
1736-1740.
Hôtel de Rohan : cabinet des
Singes.
Christophe Huet, 1749-1751
(ci-contre).
archives
nationales
Site de Paris
Les Grands dépôts
Dépôts Louis-Philippe
Dotée par l’État d’un palais rocaille peu adapté à ses
fonctions, l’administration des Archives nationales
est rapidement confrontée au problème de la bonne
conservation des documents. Pour remédier au
manque de place, la construction d’un bâtiment
spécifique est décidée par les pouvoirs publics. De
1838 à 1848, une nouvelle aile est édifiée par les
architectes Dubois et Lelong, dans le prolongement
Est de l’hôtel de Soubise, en retour d’équerre vers la
rue des Quatre-Fils. Face au pavillon ovale de
Boffrand est élevé en miroir un pavillon surmonté
d’une toiture en demi-sphère. L’architecture
extérieure de ce prestigieux magasin d’archives
est conçue pour répondre harmonieusement à la
façade sur jardin des anciens appartements
princiers.
L’aménagement intérieur répond certes à un souci
naissant de bonne conservation mais la volonté
d’offrir aux archives un écrin symbolique en est
l’enjeu principal. Véritable mise en scène de
l’histoire, la galerie du Parlement constitue le point
d’orgue du nouveau dépôt destiné à accueillir les
archives judiciaires de l’État. Vaste nef voûtée
d’arêtes et percée de fenêtres en plein cintre qui
rythment majestueusement ses travées, elle abrite
les registres du Parlement de Paris autrefois
conservés à la Sainte-Chapelle. Sur les rayonnages
de bois, plus de 12 000 volumes sur parchemin
reliés de peau ocre forment à eux seuls le décor
impressionnant de la galerie. Le Parlement de Paris,
institution d’Ancien régime dont le fonds constitue
un ensemble continu du xiiie siècle à sa dissolution
en 1790, était la cour souveraine la plus importante
du royaume.
32
33
Registres du Parlement de
Paris.
Dépôts Louis-Philippe :
galerie du Parlement.
Édouard Dubois et Charles
Lelong, 1838-1848 (ci-contre).
archives
nationales
Site de Paris
Les Grands dépôts
Ses attributions d’ordre à la fois judiciaire et
administratif s’étendaient au politique notamment
par le biais du droit de remontrance accordé à ses
magistrats. Il constituait ainsi l’embryon d’un
régime d’assemblée dont Louis-Philippe, roi libéral
des Français, se veut le promoteur par-delà la
rupture de 1789. Dans le vestibule qui précède la
galerie, sont installés les registres des procès-verbaux
des assemblées révolutionnaires. D’une salle à
l’autre, la continuité du parcours scelle la
réconciliation de tous les antagonismes idéologiques
que le monarque appelle de ses vœux dans une
propagande consensuelle volontariste.
Dépôts Napoléon III
À peine la construction de l’aile Louis-Philippe
achevée, la révolution de février 1848 et le
changement de régime qui s’ensuit provoquent un
afflux de versements qui enrichit considérablement
les fonds des Archives nationales. L’institution se
trouve de nouveau à l’étroit. Sous la direction du
marquis de Laborde, une deuxième phase de travaux
est lancée en 1859. L’architecte Hubert Janniard
prolonge le pavillon d’angle de l’aile Louis-Philippe
le long de la rue des Quatre-Fils jusqu’à l’actuelle rue
des Archives. La dernière aile en retour qui clôt le
corps de bâtiment par sa jonction avec le portail de
Clisson n’est achevée qu’en 1880.
L’aile Napoléon III se doit de répondre aux exigences
des archivistes en termes de fonctionnalité et de
conservation. Le couvrement voûté est abandonné
pour minimiser la perte d’espace. Poutres
métalliques, solives en fer, colonnes en fonte : les
techniques de construction modernes, en réduisant
au maximum l’épaisseur des planchers, permettent
d’équiper le bâtiment de rayonnages, du sol au
plafond et du rez-de-chaussée jusqu’aux combles.
34
35
Cartouche incrusté dans le
parquet de la salle du Trésor
des chartes portant le millésime
1865.
Plan au sol avec l’emprise des
« futurs dépôts Napoléon III ».
Hubert Janniard, 1859.
Paris, Archives nationales,
F/21/3505/D/16bis, pièce 1
(ci-contre).
archives
nationales
Site de Paris
Les Grands dépôts
Matériau
emblématique
de
la
révolution
industrielle, la fonte de fer est élevée au rang
d’ornement, selon le parti récemment adopté par
Henri Labrouste à la bibliothèque Sainte-Geneviève
ou à la Bibliothèque nationale. Les ferronneries
ouvragées des escaliers et des coursives forment le
principal décor des Grands dépôts. La sécurité et la
préservation des documents sont au cœur du projet.
Le vaste magasin, aveugle sur la rue pour éviter
toute intrusion extérieure, est doté de deux parois
enserrant une couche d’air. Cette « double peau », à
l’instar des feuilles de plomb glissées entre les
assises de pierre, permet de réguler l’hygrométrie et
garantit l’inertie thermique. Le bois utilisé pour le
mobilier sert également de matériau isolant. Pour
protéger les documents de l’incendie aucun système
de chauffage n’est mis en place et les galeries sont
percées de hautes baies afin de bénéficier d’un
éclairage naturel suffisant sans avoir recours à des
lampes. Dans le même temps, le marquis de Laborde
met en place une véritable campagne d’encartonnement des archives dont les liasses nues étaient
jusqu’alors livrées aux dommages de la lumière, de
la poussière et de l’humidité. Ce souci de protection
physique des documents constitue les prémices de
la conservation préventive actuelle. Aujourd’hui
encore le dispositif mis en place au xixe siècle
demeure opérationnel, moyennant la réalisation de
quelques aménagements tels que la pose de rideaux
anti-UV aux fenêtres ou le remplacement de la
plupart des boîtes anciennes par des cartons dit de
conservation en matériaux neutres.
36
37
Dépôts Napoléon III : détail des
ferronneries du premier étage.
Dépôts Napoléon III : une des
salles du premier étage.
Hubert Janniard, 1865
(ci-contre).
archives
nationales
Site de Paris
Les Grands dépôts
Le Trésor des chartes et l’armoire de fer
Ouverts au public en même temps que le musée des
Archives nationales en 1867, les Grands dépôts
obéissent à une scénographie qui sacralise le
caractère fondateur des archives. Preuves
millénaires de la construction de l’État, elles sont
aussi la matière première de l’Histoire, que Michelet,
directeur de la section historique des Archives
nationales de 1830 à 1852, continue alors de
magnifier par la puissance poétique de son écriture.
Au centre de l’enfilade des magasins est installée la
salle du Trésor des chartes. Rassemblant l’ensemble
des titres relatifs aux intérêts domaniaux et
diplomatiques de la Couronne, ce fonds originel
avait été conservé depuis le règne de Saint Louis
jusqu’à la veille de la Révolution dans la sacristie de
la Sainte-Chapelle avant de rejoindre un temps la
salle des gardes de l’hôtel de Soubise. Par sa position
au cœur même des Archives nationales, le dépôt
perpétue la sanctuarisation de son contenu. Sur le
mur extérieur de la rue des Quatre-Fils, l’architecte a
tenu à marquer l’emplacement de la salle par deux
colonnes en métal surmontés d’écussons figurant
des lions.
En 1866, le caractère symbolique du lieu est encore
renforcé par l’intégration dans ses boiseries de la
fameuse armoire de fer. La réalisation de ce
coffre-fort (qu’il ne faut pas confondre avec celui de
Louis XVI dissimulant aux Tuileries les papiers qu’il
tenait à garder secrets quelques mois avant sa
chute) est projetée par l’Assemblée nationale dès le
29 juillet 1789 afin de mettre à l’abri du feu et du vol
ses documents les plus précieux. En 1790, Camus,
secrétaire de l’Assemblée devenu garde des
Archives nationales, commande au serrurier
Marguerit l’exécution du meuble d’après les plans
de l’architecte Pâris.
38
39
Constitution de 1791 :
exemplaire sur parchemin
recouvert de plats de cuivre.
Ce document fut rangé dans un
coffre de bois de cèdre encastré
en juillet 1792 dans une des
pierres de la colonne de la
Liberté, qui devait être élevée
sur les ruines de la Bastille.
Il fut pilonné par le mouton
national en mai 1793.
Paris, Musée des Archives
nationales, AE/I/9, pièce 2.
Armoire de fer, installée dans
les Grands dépôts en 1866
(ci-contre).
archives
nationales
Site de Paris
Les Grands dépôts
L’armoire est constituée de deux énormes caissons
métalliques enchâssés l’un dans l’autre dont les
vantaux sont clos par trois serrures commandées
par deux clefs. La plus ouvragées de ces clefs porte
l’inscription « Dédiée à la Nation, 14 décembre 1790. »
Destinée initialement à recevoir papiers et matrices
nécessaires à la fabrication des assignats, le meuble
sert rapidement de réceptacle pour les documents
auxquels les assemblées révolutionnaires accordent
le plus d’importance. Au cours du xixe siècle, il
devient le conservatoire des pièces jugées les plus
emblématiques de l’histoire de France. Extraits de
leurs fonds d’origine au gré des engouements et des
rejets historiographiques, certains documents
n’entreront qu’un temps dans ce panthéon
archivistique avant d’être réintégrés dans leurs
liasses. Depuis 1996, l’armoire de fer a renoué avec
l’héritage révolutionnaire en accueillant l’ensemble
des textes constitutionnels de la France. Elle
renferme également toujours des pièces aussi
inestimables que le mètre et le kilogramme étalons
de 1799, le Journal de Louis XVI, la gazette des atours
de Marie-Antoinette, le serment du Jeu de paume, le
testament de Napoléon Ier ou la loi du 20 juin 1936
instituant les congés payés.
40
41
Intérieur de l’armoire de fer.
Copie authentique de l’acte
constitutionnel précédé de
la Déclaration des droits de
l’Homme et du citoyen présenté
au peuple français par la
Convention nationale
le 24 juin 1793 (l’an deuxième de
la République), 1793.
Paris, musée des Archives
nationales, AE/I/10/6
(ci-contre).
archives
nationales
Site de Paris
Les hôtels de Soubise et de Rohan, les Grands dépôts
Psyché contemple son époux endormi.
Charles Natoire, 1738.
Dépôts Napoléon III : enfilade depuis la salle du Trésor des Chartes.
Hubert Janniard, 1865 (ci-contre).
42
43
archives
nationales
Site de Paris
Les hôtels de Soubise et de Rohan, les Grands dépôts
Créé en 1867 par le marquis de Laborde
et installé dans l’hôtel de Soubise, le
musée des Archives nationales a connu
une série de réaménagements dont le
plus notable a eu lieu aux lendemains
de la Seconde Guerre mondiale sous la
direction de l’archiviste et historienne
Régine Pernoud. En 1995, il est décidé de
renoncer temporairement à la galerie
permanente, les documents souffrant
considérablement d’une exposition
prolongée. Depuis, les documents
originaux sont présentés lors des
grandes expositions temporaires, des
expositions-dossiers et des journées
d’étude. Des fac-similés de documents
emblématiques de l’histoire de France
sont également exposés en attendant la
refondation prochaine du parcours
permanent.
Visite guidée des Grands dépôts
Groupes et individuels, limitées à 25
personnes.
Horaires
Pour les groupes : le dernier mercredi
du mois, de 16 h 00 à 17 h 30 ;
Pour les individuels : le premier samedi
du mois, de 14 h 30 à 16 h 00.
Tarifs
Groupes : 150 € / Individuels : 8 €.
Renseignements et réservations
Tél. : 01 40 27 60 29 ;
[email protected]
Visite guidée de l’hôtel de Rohan
Individuels, limitées à 20 personnes.
Horaires
Le deuxième lundi du mois de 16 h 00 à
17 h 30.
Tarifs
Individuels : 8 €.
Renseignements et réservations
Tél. : 01 75 47 20 06 ;
[email protected]
Heures d’ouverture du musée
Du lundi au vendredi : 10 h 00 - 17 h 30,
samedi et dimanche : 14 h 00 - 17 h 30,
fermé le mardi et les jours fériés.
Droits d’entrée du musée
En période d’exposition temporaire plein tarif : 6 € ; tarif réduit : 4 €.
Hors période d’exposition temporaire plein tarif : 3 € ; tarif réduit : 2 €.
Métro
Hôtel-de-Ville, Rambuteau, Saint-Paul,
Châtelet-les-Halles.
Autobus
29, 75, 58, 70, 72, 74, 69, 96, 67, 76
Paris
Salle de lecture
11, rue des Quatre-Fils
75003 Paris
Tél. 01 40 27 64 19
Expositions, musée des Archives nationales
Hôtel de Soubise
60, rue des Francs-Bourgeois
75003 Paris
Renseignements
Tél. 01 40 27 60 96
[email protected]
Fontainebleau
2, rue des Archives
77300 Fontainebleau
Tél. 01 64 31 73 00
Pierrefitte-sur-Seine
59, rue Guynemer
93380 Pierrefitte-sur-Seine
Tél. 01 75 47 20 02
Site internet : www.archivesnationales.
culture.gouv.fr/an
Retrouvez les Archives nationales
sur Facebook, Twitter et Pinterest.
Crédits photographiques © Archives nationales. Imprimé en janvier 2013.
Informations pratiques